UE8 EC1 C1 - Données Épidémiologiques (PDF)

Summary

Ce document présente des données épidémiologiques sur la douleur, couvrant la prévalence en population générale, la prévalence spécifiquement chez les patients français et les facteurs prédisposants. Il aborde les recours aux soins en médecine générale et l'utilisation de médicaments antalgiques, et inclut un résumé du retentissement médico-économique de la douleur.

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Usage réservé aux membres de l’ACTES Ce cours ne remplace pas les capsules U8 DOULEUR : EC1 – C1 – DONNES EPIDEMIOLOGIQUES I. Prévalence en population générale II. Prévalence : données françaises III. Facteurs prédisposant IV. Recours aux soins : m...

Usage réservé aux membres de l’ACTES Ce cours ne remplace pas les capsules U8 DOULEUR : EC1 – C1 – DONNES EPIDEMIOLOGIQUES I. Prévalence en population générale II. Prévalence : données françaises III. Facteurs prédisposant IV. Recours aux soins : médecine générale V. Recours aux soins : les médicaments antalgiques VI. Retentissement médico-économique VII. QCM VIII. Réponses UE8 EC1 Dr Philippe Vorilhon EC1 C1 : DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES I. Prévalence en population générale En population générale, la prévalence de la douleur est estimée généralement entre 19% et 31% chez l’adulte selon les études françaises et internationales. La prévalence de la douleur chronique sévère, définie par une douleur très fréquente et intense, est évaluée à 8% chez l’enfant (< 18ans) dans une étude française. Concernant la douleur chronique de l’adulte (> ou = à 18 ans), en 2005 une vaste enquête téléphonique a été conduite dans 15 pays européens et en Israël (enquêtes par questionnaires téléphoniques, postaux, ou en face à face), parmi les 46394 répondants : - 19% soufrait d’une douleur évoluant depuis plus de 6 mois (selon une enquête téléphonique), parmi ceux-ci : ▪ Un quart décrivaient une souffrance morale en rapport avec cette douleur ▪ 60% se disaient limité dans leur activité domestique ou de travail (parmi ceux-ci 19% avaient perdus leur travail et 13% changeaient de travail) - Aux UK : elle concerne 35 à 51,3% de la population (méta-analyse d’études épidémiologiques) - Aux US : 20,4% (questionnaire en présence) - Canada : 18% (enquête téléphonique) II. Prévalence : données françaises Les études évaluent en population générale, la prévalence de la douleur en France sont relativement peu nombreuses et plutôt anciennes. Dans enquête annuelle : « baromètre de santé » étudiant les comportement de santé des Français en 2010, dans un échantillon interrogé par téléphone de 27653 français : 25% des répondants déclaraient avoir souffert d’une douleur difficilement supportable au cours des 12 derniers mois. En 2013, une autre enquête épidémiologique nationale auprès de 15000 personnes a montré que 17% d’entre elles ont rapporté avoir ressenti une douleur au cours du mois précédant l’étude dont : - 14% avait eu une douleur légère, Usage réservé aux membres de l’ACTES Valentine CUEILLE et Margaux CURY Ce cours ne remplace pas les capsules UE8 EC1 Dr Philippe Vorilhon - 59% une douleur modérée, - 27% une douleur sévère, → La fréquence de la douleur est le plus souvent quotidienne pour 54% des français interrogés. Une étude plus récente conduite entre 2013 et 2015 à partir de la base de données de l’Assurance Maladie, montre qu’après modélisation, la prévalence de la douleur chronique chez les adultes variait de 27,2% à 32,7%, et celle de la douleur chronique neuropathique de 5,55% à 7,30%. La plupart des patients étaient des femmes, l’âge médian était de 67 ans pour la douleur chronique et de 63 ans pour la douleur chronique neuropathique. III. Facteurs prédisposant Nous ne sommes pas tous égaux face à la douleur, il existe un certain nombre de facteurs prédisposant. Si l’on reprend le baromètre d’état des français de 2010, on voit sur le tableau que la prévalence de la douleur augmente avec l’âge : elle passe de 16,4% chez les jeunes de 15 à 19 ans pour concerner 34,9% des 75-85 ans. Elle varie également selon le sexe : la proportion de patients douloureux est plus importante chez les femmes que chez les hommes. Cette prédisposition des femmes à la souffrance se vérifie dans une autre enquête de l’institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) : les femmes déclaraient souffrir plus fréquemment de douleur importante ou très importante que les hommes. La douleur est vécue comme plus importante chez les femmes (40%) que chez les hommes (31%), plus l’âge avance, plus cet écart se creuse : après 65 ans : 43% des femmes vs 30% des hommes ressentent des douleurs. Il existe un certain nombre d’autres facteurs prédisposant retrouvés de façon constante à travers les études épidémiologiques tels que : Usage réservé aux membres de l’ACTES Valentine CUEILLE et Margaux CURY Ce cours ne remplace pas les capsules UE8 EC1 Dr Philippe Vorilhon - Un niveau de formation plus faible, - Des revenus plus faibles, - Des antécédents personnels et familiaux de comorbidités. → Une moins bonne hygiène de vie comme la sédentarité ou l’obésité sont à la fois des aggravations et conséquences de la douleur. IV. Recours aux soins : médecine générale La douleur est un motif de consultation très fréquent en médecine générale, qu’elle soit aigue ou chronique ; qu’elle soit le motif principal ou l’un des motifs de consultation. Parfois, en cas de douleur très vive et incontrôlable, les patients vont au service d’accueil des urgences de l’hôpital. Une étude épidémiologique descriptive française en médecine générale en 2015, a estimé la prévalence des consultations contenant au moins un motif douloureux : leur fréquence est de 36% (cette étude a été faite auprès de 18647 patients de plus de 5 ans et ils ont eu 6715 consultations pour motifs de douleur). → Les femmes représentaient 62% de la population douloureuse, soit un sex-ratio de 1,6 femmes pour 1 homme. Comme en population générale, la fréquence du motif douloureux augmente avec l’âge des consultants : âge (ans) < 20 : 12% ; 20-40 : 22% ; 40-60 : 30% et >60 : 36%. → Cette même étude, en médecine générale, a permis d’étudier quelles étaient les plaintes douloureuses les plus fréquentes : les résultats de consultation, classés par appareils, mettaient en évidence : - Une surreprésentation de causes ostéoarticulaires : 49% des consultations (presque la moitié) - 15% de consultations d’origine digestive - 13% de consultations dûes à des atteintes ORL/ de l’arbre trachéo-bronchique (appareil respiratoire) Parmi les patients consultant leur médecin généraliste en Suède, 37% avaient eu des douleurs aigues, 37% des douleurs chroniques, 13% des douleurs intermédiaires depuis 1 à 3 mois et 11% des douleurs chroniques intermittentes (principalement des migraines). V. Recours aux soins : les médicaments Usage réservé aux membres de l’ACTES Valentine CUEILLE et Margaux CURY Ce cours ne remplace pas les capsules UE8 EC1 Dr Philippe Vorilhon antalgiques Un des premiers réflexe en cas de douleur qu’elle soit aigue ou chronique est de prendre un médicament antalgique. Les médicaments antalgiques représentent de très gros volumes de prescriptions. L’analyse des ventes de médicaments en France dans les pharmacies de ville en 2013 montre que le paracétamol domine très largement ce classement puisque ses ventes représentent plus de 500 millions de boites par an. Les 3 molécules les plus vendues en France sont des antalgiques (1er rang : paracétamol, 2ème rang : ibuprofène et 3ème rang : codéine en association). En association le paracétamol apparait également au 10ème rang. Il est également dans la codéine en association qui comprend pour l’essentiel des spécialités associant de la codéine et du paracétamol. Il faut aussi ajouter l’ibuprofène qui est aussi utilisé comme antalgique. En 2015 selon les données de l’assurance maladie, la prévalence des français à qui il a été donné un médicament antalgique est de 72% : 55,2% pour les femmes et 44,8% pour les hommes : on retrouve toujours cette différence femmes/hommes. L’âge moyen était de 41,7 ans. Quelques données de consommation d’antalgiques au cours d’une année (chiffres fournis par l’Assurance Maladie) : - Prévalence des Français avec au moins une délivrance de paracétamol : 59,9% (le paracétamol peut aussi être utilisé comme antipyrétique) - Prévalence des Français avec au moins une délivrance d’un anti-inflammatoire non stéroïdien oral : 39,2% (utilisation possible aussi comme antipyrétique) - Prévalence des Français avec au moins une délivrance des antalgiques opioïdes : 18,2% Usage réservé aux membres de l’ACTES Valentine CUEILLE et Margaux CURY Ce cours ne remplace pas les capsules UE8 EC1 Dr Philippe Vorilhon - Prévalence des patients de plus de 65 ans (donc âgé) avec au moins une délivrance d’antalgique : 80,6% (ratio hommes/femmes : 40,3% - 59,7%) ; avec au moins une délivrance d’antalgiques opioïdes : 28,1% (ratio cancer/pas cancer : 21,4% - 78,6%) - Prévalence des enfants de 0 à 15 ans avec au moins délivrance d’un antalgique opioïde : 1,5%. VI. Retentissement médico-économique La douleur a un retentissement médico-économique important : selon une étude NHWS réalisée en France en 2010 auprès de 15000 personnes, il a été mis en évidence que les patients atteints de douleur chronique avaient des consultations beaucoup plus élevée auprès d’un professionnel de santé : elles sont multipliées par 2 par rapport à un individu ne souffrant pas (9 consultations versus 4,8 consultations). → Une extrapolation à la population française permet d’estimer que 2/3 des personnes atteintes de douleurs ont un retentissement dans leur activité professionnelle : 88 millions de journées de travail sont impactés par la douleur (48 millions par l’absentéisme et 40 millions par le présentéisme). Les patients atteints de douleur ont davantage d’arrêts maladies de longue durée, la prévalence est de 5% (1% pour les patients non douloureux) VII. QCM 1) Quelles sont les propositions justes concernant la douleur ? A. Elle atteint autant les hommes que les femmes. B. En médecine générale, les douleurs les plus fréquentes sont les douleurs cancéreuses. C. La prévalence de la douleur est stable au cours de la vie. D. Les antalgiques opioïdes sont plus consommés en France par les patients atteints de cancer. E. Toutes les propositions sont fausses. 2) Quelles sont les propositions justes concernant la douleur ? A. En population générale, environ 30% des patients souffrent de douleurs chroniques. B. Les douleurs chroniques neuropathiques sont les plus fréquentes en France. C. En dessous de 18 ans, les hommes souffrant davantage que les femmes. D. Les personnes en situation de précarité se plaignent davantage de douleurs chroniques. Usage réservé aux membres de l’ACTES Valentine CUEILLE et Margaux CURY Ce cours ne remplace pas les capsules UE8 EC1 Dr Philippe Vorilhon E. Toutes les propositions sont fausses. 3) Quelles sont les propositions justes concernant la douleur : A. En médecine générale, les douleurs ostéoarticulaires sont les plus fréquentes. B. En France le paracétamol est l’antalgique le plus consommé. C. Les opioïdes faibles ne sont pas couramment prescrit chez les patients âgés. D. Les patients douloureux chroniques n’ont pas plus d’arrêt maladie que ceux qui n’ont pas de douleurs chroniques. E. Toutes les propositions sont fausses. VIII. Réponses Y’a quelques questions dont on ne trouve pas les réponses dans le cours donc apprenez-bien en plus les réponses qu’il donne ici ;) 1) Réponse juste = E → A : faux, la prévalence de la douleur est supérieure chez la femme → B : faux : ce sont les douleurs ostéoarticulaires → C : faux : la prévalence de la douleur augmente avec l’âge → D : faux : ils sont plus consommés par les patients non atteints de cancer 2) Réponses justes : ACD 3) Réponses justes : AB Usage réservé aux membres de l’ACTES Valentine CUEILLE et Margaux CURY Ce cours ne remplace pas les capsules

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