UE5, EC3 - Techniques d'empreintes - 10.10.2023 (PDF)
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This document is about dental techniques and strategies for taking impressions in different clinical situations. It covers mechanical techniques, strategies of approach, and considerations for material choices.
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10/10/23 Prof : DE MARCH Ronéo Scripteurs : Sacha B, Maxime A, Maxime A-A UE5, EC3 Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique Certaines parties du cours n’ont pas été développé cette année, mais nous avons choisi de les laisser par soucis de compréhension. Dans son «...
10/10/23 Prof : DE MARCH Ronéo Scripteurs : Sacha B, Maxime A, Maxime A-A UE5, EC3 Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique Certaines parties du cours n’ont pas été développé cette année, mais nous avons choisi de les laisser par soucis de compréhension. Dans son « Discours de la méthode », Descartes développe des thèmes applicables à notre activité : 1. Ne recevoir aucune chose pour vraie tant que son esprit ne l’aura clairement et distinctement assimilée préalablement. 2. Diviser chacune des difficultés afin de mieux les examiner et les résoudre. 3. Établir un ordre de pensées, des objets les plus simples jusqu’aux plus complexes. 4. Passer toutes les choses en revue afin de ne rien omettre. (Il en parlera + en détail l’année prochaine) L’empreinte est quelque chose de techniquement compliquée. C’est une étape particulièrement importante dans le traitement dentaire c’est à partir de cette étape que se joue tout le travail de laboratoire qui suit, à qui on a transmit toutes les informations. "Ce n'est pas le matériau qui fait l'empreinte mais c'est le dentiste". H.Shavell A partir du moment où on va réaliser l’empreinte, on enregistre la situation telle qu’elle est en clinique, on marque une césure. On considère que la situation clinique est figée, on ne pourra plus revenir en arrière. But : Enregistrer une situation clinique (forme dents, position dents et tissus) pour avoir une bonne réplique. Pour cela, il faut en amont réaliser certain travail : - Avoir fait une préparation préalable des dents : avoir un terrain stable et une gencive saine* - Choisir le matériau le plus adapté à la préparation que l’on veut faire. Chaque matériau a ses propriétés. Il faut savoir qu’il n’existe pas de matériau miracle - Accès aux limites prothétiques avec différentes techniques possibles *Les quatre qualités d’un terrain stable pour une prothèse transitoire sont : 1. Ajustage périphérique 2. Point de contact pour protéger la papille interdentaire et éviter bourrage alimentaire 3. Profil d’émergence pour soutenir la gencive marginale (reproduire une aile de mouette) 4. État de surface lisse pour ne pas retenir la plaque dentaire I. Analyser le terrain Parodonte inflammatoire = difficile de prendre les limites de l’empreinte correctement. Il faut donc un parodonte sain. Avant d’envisager une empreinte, on se doit d’analyser le terrain, c’est à dire la dent et son environnement parodontal et en particulier la gencive marginale et sa réflexion marginale qui vient sertir la limite de finition prothétique que l’on veut enregistrer avec précision puisque c’est là que va s’établir le joint dento-prothétique (situation de faiblesse +++). Il faut vérifier que la gencive soit suffisamment saine pour être déplacée à distance de la ligne de finition afin d’enregistrer avec précision l’intégralité du volume de préparation. 1 DE MARCH Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique UE5, EC3 10.10.2023 Il faut déplacer cette gencive marginale (déflexion gingivale) pour enregistrer tous les détails de la préparation et les espaces non préparés adjacents. Pour l’étape de finition, on retouche les préparations. Dans le cas d’une préparation en infra-sulculaire, il est recommandé d’utiliser un instrument oscillatoire (qui sera moins efficace, et qui ne fera pas saigner la gencive) II. Les stratégies d’approche Il faut rendre accessible la zone que l’on veut enregistrer. Si possible déplacer la gencive marginale pour la mettre à distance de la ligne de finition et ainsi offrir un dégagement permettant un accès optimal du matériau d’enregistrement aux limites prothétiques. A. Technique mécanique des cordonnets Peut être uniquement mécanique, ou mécano-chimique : on peut ajouter l’apport d’un produit chimique astringent (= qui assèche) hémostatique. Le choix du cordonnet est important au niveau de la qualité, il est préférable d’utiliser des cordonnets tricotés (Ultrapak) car leur section est ronde et offre de meilleures caractéristiques mécaniques. C’est le cordonnet idéal, il en existe différentes tailles. Les cordonnets tressés, plutôt plats, ont une moins bonne efficacité mécanique. Différentes techniques, avec un ou deux cordonnets : Conseillé d’utiliser deux cordonnets successivement de diamètres différents au niveau de l’attache épithéliale pour ouvrir le sulcus. 1) Technique du double cordonnet : c’est la technique à privilégier Premier cordonnet Deuxième cordonnet - Cordonnet de faible diamètre (le plus fin est - Diamètre supérieur au premier : double 0 couloir TOUJOURS placé au fond du sulcus), diamètre triple jaune (voir 0 couleur rose) 0, violet/noir - Réalise la déflexion gingivale/tissulaire (ouvre le - Placé au fond du sulcus, il réalise l’ouverture sulcus encore plus) sulculaire - Comme il est plus gros, il va provoquer un - Doit être à la circonférence exacte de la dent déplacement horizontal plus important de la - Double effet : protège l’attache épithéliale (attache gencive marginale. très fragile car formée d’une seule couche cellulaire) - Peut-être imbibé d’une solution hémostatique sur laquelle il repose et ouvre légèrement le sulcus (chlorure d’aluminium) afin de bloquer le avec un léger déplacement apical de la gencive saignement de la gencive ainsi que bloquer la marginale. percolation des fluides créviculaires. - Ce cordonnet sera imbibé d’eau après sa mise en - Destiné à être enlevé juste avant l’enregistrement. place. - Doit être coupé à une longueur supérieure à la - Action mécanique de compression sur l’attache circonférence de la dent pour faciliter son retrait. épithéliale et va bloquer la production de fluide créviculaire issue de cette attache épithéliale - Ce cordonnet reste en place durant la prise de l’empreinte → Ces cordonnets réalisent un tamponnement au niveau du sulcus qui créé une barrière mécanique à l’exsudat. 2 DE MARCH Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique UE5, EC3 10.10.2023 Cette déflexion gingivale doit permettre une réelle ouverture sulculaire qui va permettre la pénétration du matériau d’enregistrement à l’intérieur du sulcus, se substituant au deuxième cordonnet qui doit être enlevé juste avant la prise de l’enregistrement. Cette technique est décriée par certains auteurs puisqu’elle exerce une pression sur l’attache épithéliale. Elle ne doit pas être trop importante pour ne pas rompre l’attache épithéliale qui est une zone très fragile. Il faut donc procéder de manière méthodique et en toute conscience concernant la mise en place de ces cordonnets. PROTOCOLE : Le parodonte doit être parfait sinon avec le cordonnet on va stimuler l’inflammation et l’exsudat de fluide aura tendance à repousser le cordonnet. Plus on a d’exsudat, plus ça saigne, plus c’est difficile. Si parodonte pas sain, on utilise une autre technique que celle des cordonnets. La mise en place des cordonnets n’est pas agréable pour le patient mais elle n’est pas censée être douloureuse : pas d’anesthésie afin de garder la sensibilité épithéliale du patient. (Certains auteurs recommandent toutefois d’en faire une avant la mise en place du cordonnet, le prof ne le recommande pas afin de garder une alarme aux lésions que l’on pourrait procurer à l’attache épithéliale notamment à cause de la spatule). Le 1er cordonnet : - Il doit être coupé à la stricte dimension du périmètre de la préparation. Astuce du prof : prend comme circonférence de référence celle d’une molaire qui correspond à peu près à celle d’un annulaire - On réalise une boucle qu’on place au niveau de la préparation et le cordonnet doit être mis avec une spatule (à bouche ou à composite, non crantée) ou un instrument spécifique à bout mousse/lisse qui va permettre une insertion en douceur du cordonnet à l’intérieur du sulcus. - L’extrémité de l’instrument ne doit pas être crantée pour ne pas effilocher ou retirer le cordonnet. - Pour être atraumatique, la spatule doit être insérée avec un angle de 45° selon l’axe de la dent (afin de ne pas blesser l’attache épithéliale, ici on va buter contre la racine de la dent. Si la spatule était droite, on l’enfoncerait dans l’attache) - On commence à insérer le fil en proximal et on va progresser de proche en proche en appuyant toujours vers le fil déjà inséré - Humidifié le cordonnet pour qu’il gonfle et accentué son effet déflecteur À la fin, si un morceau dépasse, on va le couper de façon à réaliser le strict périmètre du sulcus. Réalisant une ouverture sulculaire, il va permettre de redonner un accès aux instruments rotatifs de finition de la limite sans léser la gencive marginale et l’épithélium intra-sulculaire. Par-dessus ce premier cordonnet, on va placer un 2ème cordonnet : - Qui va pouvoir être imbibé de solution hémostatique (incolores de chlorure d’aluminium, ce sont des solutions astringentes qui vont permettre une vasoconstriction des vaisseaux adjacents, éviter les solutions ferriques 3 DE MARCH Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique UE5, EC3 10.10.2023 style chlorure de fer car il précipite aux contacts des fluides oraux), ce qui évite les saignements et les écoulements de fluides biologiques autour de la préparation. Normalement ils doivent être imbibés au moins 1h avant donc le mieux c’est de les préparer à l’avance - Ce cordonnet est destiné à être ôté avant l’empreinte, on va donc le couper légèrement plus long que le diamètre de la préparation pour l’enlever plus aisément (on le laisse dépasser). - S’il n’y a pas de saignement, on n’imbibe pas le second cordonnet. - En effet, la solution hémostatique va pouvoir avoir une action sur l’épithélium et les cellules du tissu parodontal qui est une action agressive, au bout de 5/7 minutes maximum, le cordonnet doit être rincé pour éliminer cette solution. - La gencive devient blanche car petite action hémostatique. Cette ouverture sulculaire doit être réalisée sur l’ensemble des préparations. B. Les pâtes hémostatiques (Expasyl) Il s’agit d’un mélange de kaolin (argile pure très consistant) et de chlorure d’aluminium AlCl à 15% (caractère hémostatique très puissant qui permet l'arrêt du saignement). Action mécano-chimique : On injecte une pâte autour de la dent, elle va pénétrer dans le sulcus, réaliser son effet et être éliminée juste avant l’empreinte. On peut utiliser les prothèses transitoires pour pousser davantage le matériau à l’intérieur du sulcus. Ce matériau ne doit pas être laissé plus d’une minute, il doit être rincé et l’empreinte doit être réalisée dans la foulée (rinçage assez long et difficile) Il permet souvent de réaliser une hémostase et ensuite de mettre en place les cordonnets. L’action mécanique de la pâte au niveau marginal est bien moindre que celle d’un cordonnet. A côté de ça, son action hémostatique est supérieure ! Ça reste un bon compromis lorsque le parodonte est inflammatoire. Difficulté : o Matériau collant, difficile à rincer o Il faut utiliser le spray air/eau avec un angle d’attaque aigu (comme si on voulait l’enlever avec une spatule) pour soulever le matériau et pour pouvoir l’aspirer avec l’aspiration. Important de ne pas en laisser, car le chlorure d’aluminium est agressif pour le parodonte marginal. o Ce rinçage est plutôt long, la gencive peut se refermer dans le laps de temps de travail. C. Électrochirurgie = bistouri électrique Principe : o Ouverture sulculaire avec contrôle du saignement (grâce à une électrocoagulation) o Les cellules adjacentes à l’électrode sont volatilisées/vaporisées par la température (ne coupe pas comme un couteau) o Nécessite une anesthésie contrairement au curetage rotatif = on coupe de la gencive c’est une chirurgie donc technique + invasive qui entraîne phase de cicatrisation (3 semaines) o Électrode toujours en mouvement (7 mm/sec) pour ne pas diffuser la brûlure au-delà des tissus ciblés o Si on doit repasser, faire une pause de 10 secondes entre 2 passages pour que la vascularisation puisse revenir et éviter une nécrose trop importante. o Électrode ne doit pas être tenue selon l’axe du sulcus mais selon la bissectrice entre la paroi sulculaire et la paroi dentaire opposée. o A l’issue de la manœuvre, nettoyer le sulcus des débris cellulaires avec de l’eau oxygénée. Les cellules épithéliales ne sont pas éliminées par contact direct avec l’électrode mais par sublimation via la chaleur dégagée par l’électrode. 4 DE MARCH Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique UE5, EC3 10.10.2023 Indications : o Hauteur suffisante de gencive kératinisée et épithélium sain car sinon récession gingivale irréversible. o Ne pas préconiser en cas de patient présentant un stimulateur cardiaque sensible aux courants électriques. o Limites profondes, postérieures : pas de sulcus suffisant pour placer le cordonnet : cas de parodontes réduits où on a un sulcus qui fait moins d’1 mm ou pas de sulcus du tout. D. Curetage rotatif Principe : o Technique chirurgicale par retrait qui réalise, par l’effet de rotation d’une fraise, un curetage gingival. o Utiliser la fraise pour abraser/éliminer une partie de l’épithélium intra-sulculaire par gingivectomie partielle et ouvrir l’espace sulculaire au matériau. o Technique réalisable uniquement sur tissu sain pour éviter toute contraction accompagnant la cicatrisation. Indications : 3 conditions : - Absence de saignement au sondage - Profondeur sulcus < 3 mm (sinon état pathologique) - Hauteur suffisante de gencive kératinisée Informations / précautions : - Nécessite une hémostase - Cicatrisation totale en 3 semaines comme pour toutes les techniques. - À éviter en antérieur - Biseautage de la ligne de finition - S’il y a récurrence de l’acte = destruction du parodonte III. Choix du matériel et du matériau A. Matériel Il faut choisir le matériel le mieux adapté à chaque situation. Choix du porte-empreinte : il doit avoir 3 qualités principales pour permettre une fiabilité dimensionnelle. Rigide = ne doit pas se déformer sous la pression du matériau ou des doigts, assure la précision et la stabilité (++) Rétentif = pas de décollement (partiel) du matériau lors de l’enlèvement du PE (++) Plein = pour comprimer le matériau à empreinte sur la région à enregistrer (pas de PE percé en prothèse fixée). B. Matériau La plupart des matériaux à empreintes sont souvent hydrophobes (sauf hydrocolloïdes réversibles). 1. Hydrocolloïdes - Gels réalisés à base d’algue (exemple : alginate qui est un hydrocolloïde irréversible) - Les hydrocolloïdes réversibles hydrophiles ne sont plus beaucoup employés car mise en oeuvre difficile à Grande qualité d’être précis même en milieu humide mais nécessitent des PE spécifiques pour refroidir le matériau pendant la prise avec de l’eau et il fallait que la coulée de l’empreinte soit faite dans les 10 minutes après la prise de l’enregistrement et on ne pouvait couler l’empreinte qu’une seule fois. 2. Les polyéthers (ex : Impregum) - Matériaux encore largement utilisés - Technique en monophase = technique de prise d’empreinte en 1 temps 5 DE MARCH Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique UE5, EC3 10.10.2023 3. Les polyvinylsiloxanes (ou silicones par addition) o L’engagement de la réticulation des silicones par addition se fait en général par mélange égal de 2 composés A et B. Ceux utilisés pour les clés en TP sont des silicones par condensation donc différents. QUESTION WOOCLAP : Quels matériaux peuvent être employés pour des empreintes de prothèses fixées VRAI : hydrocolloïdes, élastomères, polyéthers, silicones par addition, polyvinyles siloxanes FAUX : silicone par condensation, vinyl-siloxanes, alginate, hydrocolloïdes irréversibles IV. Choix du transporteur A. Les empreintes complètes (= globales) Enregistre toute l’arcade. Plus compliqué qu’une sectorielle car il faut gérer l’humidité sur toute l’arcade. Lorsqu’on réalise une empreinte complète des préparations, il est nécessaire d’avoir 3 choses : - L’empreinte complète à proprement parlé - Une empreinte antagoniste - Un moyen d’enregistrement de l’occlusion sauf si l’OIM est retrouvable sans aucune ambiguïté (par exemple on peut utiliser une cire rose classique) B. Les empreintes sectorielles en occlusion (= en mordu) N’enregistre qu’une partie de l’arcade. On enregistre en même temps les préparations des dents + arcade antagoniste + position en OIM stable (occlusion des 2 arcades entres elles) o D’abord vérifier si le patient possède un guidage antérieur fonctionnel et pas de fonction de groupe. o Nécessite une technique très rigoureuse o Maximum 3 préparations contiguës Conditions : Il faut vérifier préalablement la position du patient en OIM et vérifier qu’elle soit reproductible au moment de l’enregistrement. Méthode très critiquée car beaucoup disent qu’elle n’enregistre pas correctement tous les paramètres mais : - Plus précise pour enregistrer l’OIM et pas besoin d’articulateur - Permet de se concentrer sur une seule petite zone V. TECHNIQUES D'EMPREINTE A. Technique en deux temps (wash technique = technique du lavis) Dans un premier temps, on commence toujours par vérifier l’état de santé du parodonte. Dans cette technique on retire les cordonnets avant de réaliser les empreintes. On utilise du silicone lourd, on fait une première empreinte sans avoir fait de technique de déflexion gingivale (pas besoin car on va l’aménager juste après, cette empreinte n’a pas besoin d’une grande précision et on risque d’enlever les cordonnets en retirant le matériau). On réalise avec cette empreinte une sorte de PEI qui va permettre d’approcher au maximum de la dent un matériau fluide. On rince l’empreinte une première fois. 6 DE MARCH Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique UE5, EC3 10.10.2023 1. Aménagement de l’empreinte Il faut aménager la première empreinte pour permettre le repositionnement facile de l’empreinte. Il faut éliminer ce qui va gêner le repositionnement : - Les languettes interdentaires - Le rebord de l’empreinte (où le silicone à exploiter les contres dépouilles anatomiques des procès alvéolaires) - Les détails comme l’empreinte d’une rainure - On va créer des évents d’échappement (car c’est une technique compressive) uniformément répartis sur l’empreinte permettant l’échappement de l’excès de matériau light. Il existe pour cela un instrument spécifique : un couteau à évents qui a deux parties : une lame et un anneau tranchant pour faire une découpe curviligne. Les évents permettront d’empêcher le silicone d’atteindre le sulcus, de plus, comme c’est une technique compressive, cela permet une déflexion gingivale améliorée. Les events limitent les contraintes et permettent au matériau de sortir + facilement du PE. Enfin, au niveau de l’empreinte de chaque préparation, on va éliminer une partie de la collerette au niveau de la gencive tout autour de la marque du congé qui correspond en réalité à la gencive marginale et au sulcus. Cela permettra au light de mieux s’insinuer. Ensuite, on va mettre en œuvre la technique de déflexion gingivale. Pendant ce temps, le premier matériau se relaxe et se libère de ses contraintes. 2. Rebasage de l’empreinte On injecte le light dans cette première empreinte de manière homogène, dans l’intégralité de l’empreinte (pour éviter une sur-épaisseur locale). On maintient l’empreinte dans la bouche du patient mais on n’appuie pas fort pour ne pas déformer le matériau lourd déjà en place (défaut très connu de la wash technique : on appuie, on relâche et on maintient tranquille pour pas comprimer). Pour permettre une meilleure extrusion du matériau light, on peut couper l’extrémité de l’embout du pistolet mélangeur pour avoir une sortie plus importante de matériau. Attention, cette technique génère plus de bulles à l’intérieur du matériau. Une fois l’empreinte désinsérée, on obtient un enregistrement précis des détails de la préparation. Utilisation d’un silicone avec la plus haute viscosité pour la 1ère empreinte (putty hard) pour pas qu’il se déforme. Utilisation d’un silicone avec la plus basse viscosité possible pour la 2ème empreinte (light) pour qu’il s’immisce 7 DE MARCH Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique UE5, EC3 10.10.2023 dans tous les petits détails. Risques : - Lorsqu’on va pousser le PE, on va réaliser une pression. Il faut réaliser une petite collerette de tissu autour de la gencive marginale pour que le silicone light puisse remplir le tissu. - On exerce une pression sur le silicone et la surface sur laquelle on s’appuie exerce une pression en retour. Si le silicone est déformable, on risque pendant qu’on appuie de comprimer le silicone. Lorsqu’on va retirer le PE, le matériau va se relaxer et va reprendre une forme initiale sans contrainte et le volume après relaxation ne sera pas le même que celui à l’intérieur de la bouche. Utiliser un silicone putty le plus haute densité possible pour qu’il soit le moins compressible possible. - C’est pour cela qu’il faut faire des évents pour éviter que l’excès de silicone exerce une pression supplémentaire sur le matériau putty. - Pour le lourd, il est généralement rapide pour gagner du temps mais elle génère des défauts de tirage. Indications Piliers en situations extrêmes parce que le matériau ne peut pas s’échapper vers l’extérieur (pour éviter tirage) Limites profondes (cette technique va appliquer silicone contre préparation, va enregistrer limites précisément même sans cordonnet) Wash technique très compressive peut enregistrer des limites très profonde → Indication idéale : bridge complet (quand toutes les dents sont préparées). Contre-indications Dents avec parodonte réduit : sur dents mobiles, si on a beaucoup de contre- dépouilles entre les dents, difficultés de repositionner le PE. Résumé : - Première séquence : on élimine les prothèses transitoires, on élimine le ciment transitoire (on vérifie qu’il n’y ait plus de ciment) - Ensuite : première empreinte de haute viscosité. On désinsère et on réalise les aménagements (on vérifie que le PE se repositionne facilement) - Puis, on rince pour éliminer les fluides (salive), on sèche et on met de côté. - Ensuite on fait une déflexion gingivale (pendant le temps de mettre cordonnet, le matériau va faire son temps de relaxation) - On retire les cordonnets - On met le light dans le PE (toute sa surface) et on met le PE, on le maintien et on appuie Grâce à cette technique compressive, au rinçage on a une lecture nette des limites. B. Technique en un temps : double mélange 1. Déflexion préalable à l’enregistrement 8 DE MARCH Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique UE5, EC3 10.10.2023 Mise en place des 2 cordonnets : Technique de choix du prof : chémo-mécanique 1er cordonnet 000 ultra pack 000 coupé à l’exact périphérie de la préparation qui est laissé à l’intérieur du sulcus permettant une ouverture sulculaire + protection attache épithéliale 2ème cordonnet : 00 ultra pack jaune, imbibé d’une solution de sels métallique hémostatique de chlorure d’aluminium : Déflexion gingivale Mise en œuvre : Retirer le cordonnet superficiel et injecter le matériau light dans le sulcus de manière à ce qu’il soit le plus ouvert possible, avant qu’il n’ait le temps de se refermer. On peut suivre l’inflexion du cordonnet par le matériau light, on obtient une empreinte très précise. Le matériau light va prendre la place du cordonnet et va être coiffé par un matériau putty qui n’est pas pris et donc qui va exercer une moindre pression sur le parodonte. Cela permet lorsqu’on a des parodontes fins, fragiles de beaucoup moins les traumatiser ou les déplacer. 1 seul temps de prise 2 matériaux en phase de prise : pas de dureté importante, moins de compression que dans la Wash technique o Sulcus + Ouvert o Moins de pression = enregistrement en position plus physiologique et moins traumatique. 2. Mise en place du light et du putty On mélange en même temps le matériau lourd (putty soft) et le matériau basse viscosité qui vont réaliser leur prise en même temps pendant l’empreinte à 1 seul temps opératoire. Le praticien injecte le matériau light autour des préparations pendant que l’assistante place le matériau lourd dans le porte-empreinte. (Dans la wash technique ; le light est injecté dans le PE) Dans les deux techniques il est important d’insérer dans l’axe des préparations. Avantages Non traumatisante, moins de compression Injection directe du matériaux light directement à la place du cordonnet retiré juste avant l’injection Matériau coffré par un putty qui va exercer une pression modérée sur les tissus marginaux Rétention mécanique et adhésive. Inconvénients Risque de tirage / défaut : matériau ne vient pas bien coiffer la dent et s’étire en longueur. 9 DE MARCH Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique UE5, EC3 10.10.2023 Le matériau s’est étiré en distal car pas suffisamment contenu / coffré par le putty ▯ S’étire en zone libre Pour l’éviter, il faut qu’il y ait une moindre différence de viscosité entre le matériau lourd et le matériau light Light plus regular qu’extra light et putty soft. (En wash technique : extra light viscosity et hard viscosity). Indications Bon pour préparation encastrée, isolés (dents postérieures libres) : cela évite aux matériaux de s’étirer et limiter risques de tirage, cela créer une sorte de coffrage. Empreintes sur implants Parodonte fragile ▯ cette technique est moins traumatique Secteur antérieur +++ Lorsque les dents sont encastrées, Prothèse sur implant Il faut rendre accessible la zone que l’on veut enregistrer. Si possible déplacer la gencive marginale pour la mettre à distance de la ligne de finition et ainsi offrir un dégagement permettant un accès optimal du matériau d’enregistrement aux limites prothétiques. Bilan Wash technique et double mélange : Technique en 1 temps Technique en 2 temps Avantages / - Gestion des parodontes fins et fragiles - Bien séquencée, praticien seul indications - Piliers encastrés - Piliers isolés, difficultés d’accès aux limites - Dents paro, mobiles, contre-dépouilles sur - Moins de tirages les dents intactes - - SILICONES - Silicones adaptés en viscosité ou polyéthers - Temps gagnés Inconvénients - Risque de tirage important - Très compressive, attention aux parodontes - - Techniquement difficile (4 ou 6 mains) fins et fragiles - Risques de déformations non visibles par excès de compression (faire des évents) - - Dents paro (difficultés de repositionnement) Bien à savoir (question wooclap en rapport) C. Garder le contrôle Passer toutes les choses en revue afin de ne rien omettre. Maintien du porte-empreinte pendant toute la durée de la prise (penser à replacer la lèvre au-dessus du porte- empreinte), surtout dans les premières minutes. Prévoir et anticiper la désinsertion du porte-empreinte : si on a des espaces inter dentaires (il faut les combler), il faut penser à boucher les espaces pour que le PE puisse se désinsérer facilement. 10 DE MARCH Adapter sa technique d’empreinte à chaque situation clinique UE5, EC3 10.10.2023 Maintenir dans l’axe pendant toute la prise, idéalement le praticien maintient pendant la première minute, et demander au patient de tenir et expliquer de bien maintenir sans les serrer trop fort Important d’aller combler les zones de contre dépouille Attention à la quantité de matériaux, ne pas trop en mettre. Attention à la prise du matériau : ne pas attendre la prise complète pour enlever le matériau. D. Évaluation du résultat Vérifications : Vérifier les lignes de finition, pas de bulles, pas de tirages, pas de déformations. C’est seulement à ce moment qu’on peut dire si l’empreinte est réussie. Ensuite il faut couler l’empreinte Regarder si on a toutes les limites si pas de tirage, ne pas regarder que les limites mais aussi les surfaces axiales ! But d’une bonne empreinte : bonne représentation de la situation clinique Problèmes rencontrés : Lors de la désinsertion, on retire le cordonnet en même temps que le matériau à empreinte (problème mineur, il vaut mieux l’enlever). S’il est emprisonné dans le silicone (plus grave, « Huston we have a problem »), il faut couper l’extrémité et laisser le cordonnet emprisonné. Ne surtout pas tirer sinon on risque de déchirer une partie de silicone qui fait partie de l’enregistrement. Bulles : on peut gérer ça en les grattant au niveau du modèle. Manques de matériau dans l’empreinte = on met de la cire ou de la pâte à modeler. Erreurs fatales : Grosses déformations par tirages (irrécupérable), refaire l’empreinte. Bulles au niveau de la limite. IMPORTANT : retenir avantage et inconvénients de chaque technique. 11