Anatomie générale du Système Nerveux Central et Périphérique UE1 (2023-2024) PDF
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Université Clermont Auvergne
2024
Université Clermont Auvergne
Laurent J. Sakka
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This document is an exam paper for a course called Anatomie générale du Système Nerveux Central et Périphérique, for the 2023-2024 academic year, from Université Clermont Auvergne. The document covers the basic structure and function of the central and peripheral nervous systems.
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Université Clermont Auvergne UFR de Médecine et des Professions Paramédicales PASS LAS Mineure santé - UE1 Anatomie Anatomie générale du Système Nerveux Central et Périphérique Année 2023-2024 Laurent J. Sakka Département d’Anato...
Université Clermont Auvergne UFR de Médecine et des Professions Paramédicales PASS LAS Mineure santé - UE1 Anatomie Anatomie générale du Système Nerveux Central et Périphérique Année 2023-2024 Laurent J. Sakka Département d’Anatomie et d’Organogenèse 1 Introduction Indispensable à la vie, le système nerveux est un ensemble morphologique et fonctionnel régulant le fonctionnement interne selon les besoins de l’organisme et les variations de l’environnement. Il fonctionne avec le système endocrinien. permettant à l’organisme d’interagir avec l’environnement d’une manière adaptative. Le neurone constitue son unité fonctionnelle et structurelle. 2 Organisation générale Le système nerveux comprend le système nerveux central (SNC) et le système nerveux périphérique (SNP), chacun comportant une composante somatique et une composante végétative. Le SNC – Il est contenu dans une enceinte ostéofibreuse constituée par la boîte crânienne et le canal vertébral – Il baigne dans les espaces liquidiens externes, enveloppé dans les méninges. Il est creusé de cavités liquidiennes appelés espaces liquidiens internes. Ces espaces, remplis de liquide cérébrospinal (LCS), communiquent entre aux – Aux plans histologique et fonctionnel, on distingue la substances blanche (fibres de connexion) et la substance grise (centres nerveux) – C’est le centre des fonctions somatiques, conscientes (pensée, cognition), mais également des fonctions végétatives (sudation, vasomotricité, température, tension artérielle…) qui échappent au contrôle de la volonté Le SNP – Constitué des nerfs et des ganglions nerveux, il connecte le SNC aux organes périphériques : effecteurs somatiques (muscles squelettiques) ou viscéraux (glandes exocrines…) et récepteurs somatiques (auditifs, somesthésiques) ou viscéraux (tensionnels…). 3 Système nerveux central (SNC) Système nerveux périphérique (SNP) Afférents Afférents somatiques viscéraux Muscles lisses Myocarde Glandes exocrines Certaines glandes endocrines Effecteurs Physiology, Sherwood 4 Le système nerveux central I) Le développement du système nerveux se poursuit longtemps après la naissance Histogenèse - Les multiplications cellulaires se poursuivent jusqu’au 8ème mois de G, et les migrations cellulaires après la naissance - La myélinisation qui persiste jusqu’à 4 ans et la synaptogenèse jusqu’à 12 ans, sont influencées par son propre fonctionnement stimulé par ses interactions avec l’environnement notamment social Organogenèse - Le corps calleux, faisceau de substance blanche qui connecte les hémisphères droit et gauche, n’est complet qu’à la 20ème sem. de Gestation. - La gyration occupe toute la surface corticale vers la 28ème sem. - La myélinisation des faisceaux de la moelle spinale s’achève vers la 40ème sem. sauf celle du tractus corticospinal qui se continue jusqu’à l’âge de 4 ans Période périnatale (33ème sem. de G à 5ème sem. post-natale) A la naissance, le développement du système nerveux est donc inachevé et à la fin du 1er mois les cortex somesthésique, visuel et auditif sont encore immatures. 5 Première enfance (jusqu’à 2 ans) On assiste à la maturation de la formation réticulaire, formation nucléaire complexe du tronc cérébral impliquée dans l’état d’éveil, la régulation de la motricité, des fonctions végétatives… La myélinisation du tractus corticospinal se poursuit. Ce dernier transmet aux motoneurones de la corne antérieure de la moelle spinale les ordres moteurs volontaires émanés du cerveau destinés aux muscles striés squelettiques. Le poids du cerveau passe de 350 à 1350 g de la naissance à l’âge de 12 ans. Les interactions avec l’environnement constituent, au cours de cette période de la vie, le moteur fondamental de son développement. II) Organisation cellulaire 1) Le neurone C’est l’unité structurelle et fonctionnelle. Autrement dit, il n’y a pas de système nerveux sans neurone. Les corps cellulaire se regroupent dans la substance grise, les axones en majeur partie dans la substance blanche. Il en existe différents types dont certains ont une localisation bien précise (cf histologie). Son fonctionnement est tributaire de l’action des cellules gliales : oligodendrocytes, microglie, astrocytes et épendymocytes. 6 2) Les cellules gliales Oligodendrocytes Ils assurent la myélinisation de l’axone, en l’enrobant d’une gaine isolante dont la fonction est d’augmenter la vitesse de propagation du potentiel d’action (PA), échange ionique (Na+, Cl-) transmembranaire. Astrocytes Ils contribuent au fonctionnement de la barrière hémato-encéphalique, limite étanche entre le sang et le tissu cérébrospinal. Elle doit être distinguée de la barrière hémato-méningée qui s’interpose entre le sang et les espaces subarachnoïdiens (cf infra). Ils assurent le recyclage des neurotransmetteurs et maintiennent l’équilibre ionique (Na+, Cl-) de la matrice extracellulaire, perturbé par les PA. capillaire neurones Gaine de myéline Cellules microgliale Oligodendrocyte 7 Les cellules Microgliales Elles assurent les défenses du système nerveux central, en éliminant bactéries et corps étrangers par phagocytose (cf cytologie) Les épendymocytes Ils tapissent la paroi des espaces liquidiens internes (ventricules…) III) L ’encéphale Voûte 1) Situation L’encéphale est situé dans la cavité intracrânienne, cavité contenue dans la tête osseuse. Celle-ci comprend : 1. La face - Ouvertures orbitaires et nasales et de la cavité orale. - Mandibule. 2. Le crâne Il présente à décrire Base a. Une face exocrânienne ou externe divisée en : - une partie supérieure, la voûte, - une partie inférieure, la base. 8 b. Une face intracrânienne (interne) également divisée en : - une partie supérieure (la voûte) - une partie inférieure (la base), Face endocrânienne de la voûte du crâne perforée des orifices de sortie (foramens) des nerfs crâniens Foramen optique Foramen Magnum Sillon du sinus lat Face endocrânienne de la base du crâne Voûte du crâne (convexité) Cerveau Loge hémisphérique (étage supratentoriel) Base du crâne Tente du cervelet Dure-mère Fosse crânienne postérieure Cervelet Tronc cérébral La cavité intracrânienne, tapissée par la duremère, est divisée en un étage supratentoriel et un étage infratentoriel par une cloison duremérienne horizontale, ouverte en avant : la tente du cervelet. 9 2) Morphologie L’encéphale comprend : − Dans la loge hémisphérique, le cerveau Structure ovoïde à grosse extrémité postérieure, comprenant : ▪ Le télencéphale constitué des hémisphères cérébraux : il regroupe les centres de la vie somatique, consciente ▪ Le diencéphale ou cerveau profond, comprenant les 2 thalamus, l’hypothalamus, la posthypophyse et l’épiphyse. Il regroupe des centres de la vie végétative, et des centres impliquées dans la vie de relation (motricité et sensibilité somatiques, mémoire...) − Dans la fosse crânienne postérieure o le tronc cérébral en avant, et o le cervelet en arrière, appendu à la face postérieure du tronc cérébral Moelle allongée Moelle spinale Coupe sagittale de l’encéphale, moitié gauche de la coupe 10 A) Le cerveau 1) Le télencéphale a) Morphologie externe Fissure longitudinale du cerveau Hémisphère droit Hémisphère gauche Crâne Le télencéphale est constitué des deux hémisphères cérébraux séparés par la fissure longitudinale du cerveau, disposée selon le plan sagittal. Bord supérieur Face latérale Pôle frontal Pôle occipital Pôle temporal Tente du cervelet Bord ventrolatéral Chaque hémisphère a : - trois faces : latérale, médiale et inférieure (ou ventrale) - trois bords : supérieur, ventrolatéral et ventromédial. 11 diencéphale Bord ventromédial mésencéphale Bord ventrolatéral Lobes cérébraux Face ventrale du cerveau Dimensions, poids Poids : 1 200 à 1 340 g (2 % du poids du corps) Volume : 1 400 ml 12 Les lobes cérébraux Sillon central Sillon pariéto-occipital Sillon latéral Les lobes cérébraux Face latérale gauche du cerveau Sa surface est parcourue par des sillons. Les sillons principaux ou primaires (central, latéral, pariéto-occipital, cingulaire, circulaire de l’insula) délimitent les lobes cérébraux (frontal, pariétal, temporal, occipital, limbique et insulaire) Sillon circulaire de l’insula Lobe de l’insula Les lobes cérébraux Face latérale gauche du cerveau 13 S central S marginal Sillon cingulaire S subpariétal Lobe limbique (gyrus cingulaire Sillon Corps calleux pariéto- occipital Les lobes cérébraux Face médiale de l’hémisphère gauche Les gyrus Sillon intrapariétal Gyrus précentral Sillon précentral 1 Gyrus postcentral 2 sillon postcentral 1 : gyrus supramarginal 2 : gyrus angulaire La gyration Vue latérale gauche du cerveau Des sillons secondaires limitent les gyrus, augmentant ainsi la surface corticale à volume cérébral constant. Les gyrus sont nommés d’après leur localisation frontale (F1, F2, F3), temporale (T1 à T5), pariétale (P1, P2) ou occipital (O1 à O6), ou par rapport à un sillon (gyrus précentral, gyrus postcentral). Certains ont un nom spécifique (gyrus cingulaire)…) 14 Fissure longitudinale du cerveau Sillon frontal inférieur Sillon frontal supérieur GPréC Sillon précentral GPostC Sillon central LPI LPS Sillon postcentral Sillon intrapariétal Sillon pariéto-occipital Gyration Vue dorsale du cerveau Sillon circulaire de l’insula Sillon central de l’insula Insula Les 5 gyrus de l’insula (3 antérieurs, 2 postérieurs avec au centre, le sillon central de l’insula) 15 S central S cingulaire FA PA précuneus Gyrus cingulaire S pariéto- F1 occipital O6 T5 F1 O4 O3 T4 T3 Gyrus parahippocampal Gyrus de la face médiale de l’hémisphère Vue médiale de l’hémisphère gauche L’existence des sillons I et II est constante. Leur forme, qui conditionne celle des gyrus dont ils dessinent les contours, varie considérablement selon les sujets. L’identification des gyrus, par conséquent difficile par la simple observation, peut nécessiter le recours à l’imagerie fonctionnelle lors d’interventions neurochirurgicales.. 16 b) Morphologie interne Deux structures se différencient aux plans histologique et fonctionnel : − la substance grise Formée par le regroupement des corps cellulaires des neurones, elle correspond aux centres nerveux (centres d’intégration) − la substance blanche Formée par le regroupement des fibres nerveuses (axones, myéline), elle correspond aux connections entre les centres. Coupe horizontale (transversale) du cerveau La substance grise En surface, la substance grise constitue le cortex cérébral, et en profondeur les noyaux. Cortex cérébral Noyau caudé Thalamus Noyau lenticulaire Noyau caudé Coupes transversales du cerveau 17 Cortex cérébral Noyau caudé Thalamus Noyau lenticulaire Coupes frontales du cerveau Cortex et noyaux Coupe sagittale de l’encéphale Cortex et noyaux gris centraux 18 La substance blanche 1) Les fibres commissurales (interhémisphériques) Les commissures connectent les hémisphères entre eux. Elles permettent aux hemisphères cérébraux d’échanger des informations et de fonctionner d’une manière coordonnée. La plus importante est le corps calleux, commissure télencéphalique qui unit entre elles les régions homonymes des deux hémisphères cérébraux. Corps calleux Vue profonde de l’hémisphère gauche En raison de sa forme incurvée vers le Corps calleux bas, le corps calleux apparait deux fois sur une coupe horizontale du cerveau Coupe horizontale du cerveau 19 2) Les fibres d’association ou faisceaux associatifs (intrahémisphériques) Elles unissent deux régions corticales d’un même hémisphère. Leur destruction peut engendrer des troubles neurologiques particulièrement handicapants. Les fibres arciformes unissent deux gyrus adjacents. fibres arciformes 3) Les fibres de projection Le système pyramidal C’est le support anatomique de la motricité volontaire. Il achemine aux motoneurones innervant les muscles striés squelettique (muscles à contraction volontaire) l’ordre moteur volontaire émané du cortex cérébral. 20 Le tractus corticospinal (pyramidal) Il nait du gyrus précentral (homonculus moteur), traverse la capsule interne, croise (décusse) dans la moelle allongée et se termine sur les cornes ventrales de la moelle spinale. Il fait synapse avec les motoneurones destinés aux muscles squelettiques. Son atteinte au-dessus de sa décussation est responsable d’une l’hémiplégie controlatérale. Le tractus corticonucléaire (géniculé) Il nait du gyrus précentral (homonculus de la face), se termine sur les noyaux des nerfs crâniens moteurs après avoir décussé à chaque étage. La voie lemniscale (faisceau cordonal postérieur) Elle véhicule la sensibilité tactile fine et le sens de position des articulations. Les récepteurs (somatiques) sont situés dans les téguments, les articulations Les corps cellulaires des neurones sont groupés dans les ganglions spinaux La voie lemniscale stricto sensu correspond aux axones des neurones sensitifs et forme les cordons dorsaux de la moelle spinale La voie lemniscale se termine, après relais dans le thalamus, sur le gyrus post-central (homonculus sensitif). Il s’agit de fibres fortement myélinisées à conduction rapide 21 c) Anatomie fonctionnelle i. Les aires fonctionnelles (Penfield, Rasmussen) Des expériences de stimulations corticales électriques et l’observation des conséquences cliniques de lésions corticales ont montré que le cortex cérébral est découpé en aires fonctionnelles. Ainsi on localise très schématiquement les aires motrices dans le lobe frontal, sensitives dans le lobe pariétal, visuelles dans le lobe occipital, auditives dans le lobe temporal, et mnésiques dans le lobe limbique. Il y a deux aires du langage cf infra. Aires motrices Aires sensitives Aire sensitive du langage Aire motrice du langage Aire visuelle Aire auditive Vue latérale de l’hémisphère gauche (sujet droitier) Aire visuelle Sillon calcarin Vue médiale de l’hémisphère droit 22 ii. Organisation somatotopique des gyrus pré et postcentral Dans le cortex moteur, situé sur le gyrus précentral, la répartition des neurones moteurs dessinent en surface le corps humain, c’est l’homonculus, ou littéralement « petit homme ». C’est la somatotopie ou représentation spatiale du corps. La même disposition s’observe dans le cortex somesthésique (sensibilité du corps) situé dans le gyrus postcentral. FA PA Homonculus moteur Homonculus sensitif Coupe frontale du cerveau La somatotopie des cortex moteur et sensitif primaires : représentation du corps à la surface du cortex sous forme d’homonculus « petit corps » Gyrus postcentral Gyrus précentral Homonculus sensitif Homonculus moteur 23 Le cortex moteur primaire La stimulation précise de zones électives du gyrus précentral entraine la contraction de fibres musculaires bien précises déterminées par le site de stimulation sur l’homoculus. Le mouvement engendré est donc élémentaire, dépourvu de toute fonctionnalité. Il s’agit de cortex primaire. Le cortex prémoteur (aires motrices associatives) La stimulation des aires motrices secondaires engendre ici des mouvements complexes. Par exemple, celle de l’aire oculocéphalogyre détermine la déviation controlatérale de la tête et du regard. Il y a donc une coordination complexe entre les muscles du cou et les muscles moteurs du bulbe de l’œil de manière bilatérale. Ces aires sont connectées aux aires motrices primaires, aux aires somesthésiques, visuelles, auditives, au cortex pariétal associatif, aux noyaux profonds du cerveau et au cervelet Cadre global du mouvement Un exemple de fonction cognitive : le langage Aire motrice du langage (Broca) Aire sensitive du langage (Wernicke) Les aires du langage sont situées à gauche chez 97% des individus et 70% des gauchers. On doit donc dissocier la latéralité du langage de la latéralité manuelle. Les droitiers représentent environ 90% des individus. La latéralisation du langage s’organise entre l’âge de 14 mois et 2 ans et se consolide entre 3 et 10 ans. 24 Deux aires aux fonctions différentes Aire de Broca : lobe frontal, aire motrice du langage Aire de Wernicke : carrefour temporo- pariétal, aire sensitive du langage (compréhension) Les aires cérébrales fonctionnent donc en interaction les unes avec les autres, grâce aux faisceaux de substances blanches qui les connectent. 2) Le diencéphale Région profonde du cerveau centrée sur le troisième ventricule (sauf l’épiphyse), il comprend le thalamus, la glande pinéale (épiphyse), l’hypothalamus et la post- hypophyse. Mésencéphale hypophyse 25 Le thalamus Structures paires et symétriques (thalamus droit et thalamus gauche) situées de part et d’autre du troisième ventricule dont il contribue à former la paroi latérale. C’est le relais des sensibilités. Ils est connecté au cortex cérébral par les radiations thalamiques. Il est impliqué dans les automatismes moteurs, le contrôle de la douleur, les fonctions cognitives… L’hypothalamus L’hypothalamus, centre supérieur du système végétatif, se continue en bas par la neurohypophyse Mésencéphale hypophyse 26 L’axe hypothalamo-hypophysaire L’hypothalamus sécrète l’ADH et l’ocytocine (activité neurosécrétoire), les achemine par le tractus hypothalamo-hypophysaire vers la neurohypophyse où elles sont libérées dans le sang. Hypothalamus moyen hypothalamus Tractus Hypothalamo-hypophysaire Système Neurohypophyse porte hypophysaire (activité neurosécrétoire) hypophyse Lobe postérieur Lobe antérieur (neurohypophyse) (adénohypophyse) Il libère dans le système porte hypophysaire des facteurs stimulant ou inhibant les sécrétions de l’adénohypophyse (lobe antérieur) Hypothalamus moyen hypothalamus Tractus Hypothalamo-hypophysaire Système Neurohypophyse porte hypophysaire (activité neurosécrétoire) hypophyse Lobe postérieur Lobe antérieur (neurohypophyse) (adénohypophyse) 27 Certains de ces noyaux font partie des ganglions de la base (noyaux gris centraux) Ils sont impliqués dans les mouvements stéréotypés, automatiques qui accompagnent le mouvement volontaire, la mémoire, apprentissage Noyau caudé, putamen, pallidum entrent en action après activation des aires motrices Fonctions – Mémoire, apprentissage. – Mouvements automatiques. La stimulation de certains de ces noyaux engendre des mouvements stéréotypés. Connexions : cortex moteur et sensoriel, cervelet – Afférences : cortex moteur – Efférences : thalamus puis cortex moteur Détection de facteurs environnementaux, modulation des circuits moteurs pour une commande adaptative du mouvement volontaire. Ils permettent au mouvement volontaire d’être harmonieux. 3) La vascularisation cérébrale a) Artérielle Elle est assurée par les deux artères carotides internes et l’artère basilaire (issue de l’anastomose des deux artères vertébrales) Les carotides primitives puis internes et les artères vertébrales traversent vers le haut le cou et se terminent dans le cercle artériel du cerveau. 28 Le cercle artériel du cerveau (Polygone de Willis) Système anastomotique situé à la face inférieure du cerveau Alimenté par les artères carotides internes et l’artère basilaire Il régule l’irrigation artérielle du cerveau et permet des suppléances en cas de sténose d’une artère. Il peut être le siège d’anévrysmes. A carotide interne A basilaire Le cercle artériel du cerveau (Polygone de Willis) De ce cercle, naissent de chaque côté les artères cérébrales antérieures, moyennes et postérieures. 29 Territoires vasculaires Du cercle anastomotique et du segment initial des artères cérébrales naissent de fines artères destinées au cerveau profond, constituant un réseau terminal sans suppléance. Le segment distal des artères cérébrales vascularise le cortex par un réseau anastomotique permettant des suppléances 30 On distingue donc deux territoires artériels distincts, profond et superficiel. Territoire profond Du cercle artériel du cerveau et du segment basal des artères cérébrales naissent les artères centrales qui irriguent le cerveau profond selon une disposition terminale. Territoire superficiel Le segment superficiel des trois artères cérébrales irrigue le cortex cérébral en formant à sa surface un réseau Artère cérébrale antérieure anastomotique. Artère cérébrale moyenne Artère cérébrale postérieure Artère choroïdienne antérieure Coupe horizontale du cerveau Artère communicante postérieure b) Veineuse Sinus veineux Veine corticale Le drainage veineux cérébral est également assuré par deux systèmes : - Superficiel : les veines corticales s’abouchent dans les sinus crâniens, dédoublements de la dure-mère. 31 Sinus sagittal supérieur Sinus sagittal inférieur Sinus droit Confluent des sinus Sinus transverse Sinus occipital V cérébrale interne V basale Grande veine du cerveau - Profond : les veines profondes du cerveau convergent dans la profondeur du cerveau vers la grande veine du cerveau ou veine de Galien. Sinus veineux Faux du cerveau (expansion sagittale de la dure-mère) Veine jugulaire interne Veine cave crâniale Les deux systèmes se jettent dans les sinus veineux, dédoublements de la duremère, qui se collectent dans les veines jugulaires internes. Les veines jugulaires internes se drainent dans les veines caves crâniales. 32 B) Le tronc cérébral et le cervelet 1) Morphologie Télencéphale cervelet Diencéphale Mésencéphale Tronc cérébral Pont Moelle allongée Moelle spinale Le tronc cérébral Mésencéphale III IV Long de 7 cm et large de 2,5 cm Pont environ, il relie le cerveau à la moelle V spinale VI Il comprend de haut en bas le VII et VIII mésencéphale, le pont et la moelle XII allongée. IX, X, XI Du tronc cérébral, naissent les paires Moelle allongée de nerfs crâniens III à XII Vue antérieure du tronc cérébral 33 Le tronc cérébral concentre dans un volume restreint : Les noyaux des nerfs crâniens Les noyaux propres du tronc cérébral dont certains assurent des fonctions vitales (centres végétatifs cardio- respiratoires, digestifs, formation réticulaire de l’éveil…) Les voies longues (afférences sensitives, efférences motrices). Une lésion limitée du tronc cérébral peut donc générer des syndromes neurologiques particulièrement graves. Coupe sagittale du tronc cérébral Le cervelet Situé à la face dorsale du tronc cérébral, en regard du quatrième ventricule qui s’interpose entre les deux, il est placé en dérivation sur les voies longues. Il intervient dans l’équilibration, la régulation tonus musculaire et la coordination du mouvement volontaire. Sa destruction n’entraîne pas de paralysie. Télencéphale cervelet Diencéphale Mésencéphale IVème ventricule Tronc cérébral Pont Moelle allongée Moelle spinale 34 vermis hémisphère hémisphère tonsille Vue dorsale Vue latérale Il est constitué de deux hémisphères (latéraux) et d’un vermis (médian) Sa surface est parcourue par des sillons délimitant des lamelles, des lames et des lobes cérébelleux. Structure du cervelet Similaire à celle du cerveau, elle comprend la substance grise (cortex et noyaux) et la substance blanche. Substance blanche Un noyau cérébelleux Cortex cérébelleux 35 Le cortex cérébelleux présente une somatotopie fonctionnelle. Schématiquement, la représentation somatotopique situe la musculature axiale médialement dans le vermis et la partie médiale des hémisphère et la musculature des membres en périphérie, latéralement. Hémisphères : Vermis : muscles distaux des membres muscles axiaux et partie proximale des membres Coordination du mouvement Equilibration tonsille Les noyaux cérébelleux Interposés entre le cortex cérébelleux et le tronc cérébral, ils comprennent de chaque côté les noyaux fastigial (du toit), interposés et dentelé. Pont 4ème ventricule Noyaux interposés Noyaux fastigiaux Noyau dentelé Vermis Hémisphère ventral latéral 36 Chaque noyau est anatomiquement lié à une région fonctionnelle du cortex cérébelleux (globuleux, emboliforme) Paléocervelet Archéocervelet Néocervelet Tonus musculaire équilibration Coordination du mouvement 2) Vascularisation a) artérielle Elle est assurée par les branches collatérales des artères vertébrales et de l’artère basilaire : système vertébro-basilaire Cercle artériel Artère communicante antérieure Artère cérébrale antérieure Artère carotide interne Artère communicante postérieure Artère cérébrale moyenne Artère cérébrale postérieure Artère basilaire Artère vertébrale Artères cérébelleuses 37 b) veineuse Sinus veineux Veine corticale Les veines cérébelleuse se drainent dans les veines jugulaire et le plexus veineux périmédullaire 3) Anatomie topographique Faux du cerveau Tente du cervelet Fosse crânienne postérieure clivus Le tronc cérébral et le cervelet sont logés dans un espace réduit inextensible : la fosse crânienne postérieure Cet espace est limité en haut par la tente du cervelet, en bas par l’écaille de l’occipital, en avant par le clivus, latéralement et en avant par la face postérieure du rocher. 38 Un hématome cérébelleux peut refouler le cervelet contre le tronc cérébral, et générer un engagement des tonsilles (amygdales) cérébelleuses (3) dans le foramen magnum. L’engagement peut comprimer les centres respiratoires du tronc cérébral. Foramen magnum IV) La moelle spinale 1) Anatomie descriptive Elle prolonge caudalement le tronc cérébral à hauteur du foramen magnum. Elle est située dans le canal vertébral, du foramen magnum à L1-L2. Caudalement par rapport à L1-L2, le canal vertébral contient les racines de la queue de cheval, leurs méninges, le liquide cérébrospinal et les vaisseaux E. Vitte, neuroanatomie clinique, Flammarion 39 Sillon médian dorsal Canal central de la moelle spinale Septum dorsal Commissure grise Faisceau dorsal Sillon latéral dorsal Faisceau latéral Corne dorsale Corne latérale Sillon latéral ventral Noyaux moteurs Faisceau ventral Fissure médiane ventrale La surface de la moelle spinale est parcourue par des sillons longitudinaux qui délimitent de chaque côté les faisceaux dorsaux, latéraux et ventraux. Une coupe transversale de la moelle spinale montre une substance blanche en surface et une substance grise en profondeur. Cette dernière présente deux cornes dorsales et deux cornes ventrales correspondant respectivement à des centres sensitifs et moteurs. Elle est percée en sont centre du canal central de la moelle spinale qui communique avec les espaces liquidiens internes de l’encéphale. Sa vascularisation artérielle est assurée par les artères radiculomédullaires. Elle est précaire à l’étage thoracolombal où elle est assurée par la seule artère de l’intumescence lombale. L’étage thoracolombal est le siège des ischémies médullaires. 40 2) Eléments d’anatomie topographique De part et d’autre de la moelle spinale, les nerfs spinaux naissent chacun par une racine dorsale sensitive et d’une racine ventrale motrice. Entourée de ses gaines méningées leptoméningées (pie-mère et arachnoïde), elle baigne dans les espaces liquidiens externes. La dure-mère, accolée au feuillet superficiel de l’arachnoide, reste à distance de la paroi du canal vertébral, ménageant l’espace épidural comblé par du tissu adipeux où circulent des veines volumineuses. Espace épidural Espace subarachnoïdien 41 3) Systématisation Substance blanche Les voies lemniscales, constituées de grosses fibres fortement myélinisées à conduction rapide cheminent dans les cordons dorsaux. Les tractus corticospinaux véhiculant la motricité volontaire fine de l’extrémité des membres cheminent dans les cordons latéraux. A noter qu’il existe au sein de ces faisceaux de substance blanche une somatotopie rigoureuse qui se conserve jusqu’au cortex (f sensitives) et depuis le cortex (f motrices). Substance grise La substance grise, profonde est organisée en segments empilés crâniocaudalement (moelle segmentaire). De chaque segment naissent une paire de nerf spinaux droit et gauche. Chaque nerf spinal a un territoire cutané appelé dermatome, et un territoire musculaire appelé myotome. Une abolition de la sensibilité cutanée dans un dermatome peut révéler la destruction d’un nerf spinal. 42 V) Les méninges 1) La dure-mère a) La dure-mère crânienne La dure-mère crânienne adhère à la paroi osseuse en particulier à la base du crâne où elle se décolle difficilement. Faux du cerveau Tente du cervelet Fosse crânienne postérieure clivus La dure-mère crânienne émet en profondeur des cloisons (faux du cerveau, tente du cervelet). La tente du cervelet sépare un étage infratentoriel (fosse crânienne postérieure) contenant le tronc cérébral et le cervelet, et un étage supratentoriel contenant le cerveau et divisé par la faux du cerveau en deux loges hémisphériques. 43 Faux du cerveau Tente du cervelet Fosse crânienne postérieure clivus Les sinus crâniens sont des dédoublements de la dure-mère. Ils assurent le drainage veineux de l’encéphale et se jettent dans les veines jugulaires internes. Hématome extradural Hématome sous-dural aigu 44 Les engagements La faux du cerveau et la tente du cervelet délimitent des ouvertures à travers lesquelles des régions du cerveau peuvent s’engager et être responsables de compressions parenchymateuses. On distingue ainsi les engagements sous- falcique (1), temporal interne (2), et tonsillaire ou amygdalien (3) 2) la dure mère spinale Espace épidural Plexus veineux Espace subarachnoïdien épidural postérieur Arachnoïde Dure-mère Racine dorsale Racine ganglion spinal ventrale Nerf spinal La dure mère spinale est séparée des parois du canal vertébral par l’espace épidural. 45 Cône terminal Citerne lombosacrale ponctions lombaires Dure mère Filum terminal Racines de la queue de cheval Elle constitue un étui cylindrique dont le cul-de-sac, caudal, est situé à hauteur de S1-S2 3) L’arachnoïde et la pie-mère Paroi crânienne Dure mère Arachnoïde Espace subarachnoïdien Pie mère Granulation arachnoïdienne Sinus sagittal supérieur Artère corticale La pie-mère recouvre la surface du cerveau et de la moelle. Les feuillets externe et interne de l’arachnoïde délimitent les espaces subarachnoïdiens ou méningés où circule le liquide cérébrospinal et les vaisseaux superficiels. Une hémorragie dans cet espace est une hémorragie méningée. 46 VI) Les espaces liquidiens Ils contiennent le liquide cérébrospinal et comprennent les espaces liquidiens internes situés dans la profondeur du névraxe et les espaces liquidiens externes ou espaces subarachnoïdiens situés en superficie du névraxe. Leur volume est d’environ 250 ml. 1) Les espaces liquidiens internes Ils comprennent les ventricules latéraux, le troisième ventricule, l’aqueduc du cerveau (du mésencéphale), le quatrième ventricule et le canal central de la moelle spinale. Ventricule Ventricule latéral latéral Corne Troisième antérieure ventricule Corne postérieure Troisième Aqueduc du ventricule cerveau Aqueduc du 4ème cerveau Corne ventricule Quatrième inférieure ventricule Récessus latéral 47 2) Les espaces liquidiens externes ou subarachnoïdiens Paroi crânienne Dure mère Arachnoïde Espace subarachnoïdien Pie mère Granulation arachnoïdienne Sinus sagittal supérieur Artère corticale Les feuillets externe et interne de l’arachnoïde délimitent les espaces subarachnoïdiens ou méningés où circule le liquide cérébrospinal. Sinus sagittal supérieur Granulation arachnoïdienne Plexus choroïde Plexus choroïde (1) Le LCS est produit par les plexus choroïdes (2) Le LCS circule dans les ventricule puis (3) dans les espaces subarachnoïdiens (4) Il est réabsorbé par les granulations arachnoïdiennes dans les sinus veineux Les espaces liquidiens internes externes communiquent par l’ouverture médiane du 4ème ventricule. Le LCS, sécrété par les plexus choroïdes dans les ventricules à raison de 500 ml par jour, circule des ventricules vers les espaces subarachnoïdiens. Il est résorbé par les granulations arachnoïdiennes dans les sinus veineux puis les veines jugulaires internes. 48 ventricule Scanner cérébral coupe axiale La ponction lombaire, pratiquée en regard de L3 L4, consiste à prélever du LCS dans les espaces liquidiens rachidiens. 49 Le système nerveux périphérique Il connecte le SNC aux organes périphériques. Il comporte une partie somatique dédiée à la vie de relation, aux interactions avec le milieu extérieur, et une partie végétative dédiée à régulation du milieu intérieur, influencée par les modifications du milieu extérieur. Il comprend les nerfs crâniens, les nerfs spinaux, et les ganglions nerveux (ganglions des nerfs crâniens et ganglions spinaux). Système nerveux central (SNC) Système nerveux périphérique (SNP) Afférents Afférents somatiques viscéraux Muscles lisses Myocarde Glandes exocrines Certaines glandes endocrines Effecteurs Physiology, Sherwood 50 I) Le système nerveux somatique A) Les nerfs crâniens On décrit 12 paires de nerfs crâniens numérotées crânio-caudalement de 1 à 12 1. Olfactif 2. Optique (c’est une formation diencépalique) 3. Oculomoteur 4. Trochléaire 5. Trijumeau 6. Abducens 7. Facial 8. Cochléovestibulaire (en vérité deux nerfs accolés) 9. Glossopharyngien 10. Vague 11. Accessoire 12. Hypoglosse Ils comprennent des nerfs sensitifs (I, II, VIII), moteurs (IV, VI XI XII) ou mixtes Contingent somatique et/ou viscéral (III, VII, IX, X) Naissent du tronc cérébral sauf le I et le II II Mésencéphale III IV Pont V VI VII et VIII XII IX, X, XI Moelle allongée Vue ventrale (antérieure) du tronc cérébral 51 Ils sortent de la cavité intracrânienne par des foramens creusés à la base du crâne Ils traversent ensuite la paroi crânienne Et sortent de la paroi crânienne par des orifices extracrâniens 1) Le nerf olfactif (I) Bulbe olfactif (télencéphalique) Nerf olfactif La muqueuse olfactive se répartit sur une surface de 1,5 cm2 environ (la région olfactive ou tache jaune) à la partie supérieure des fosses nasales (parois latérale et médiale, et face inférieure de la lame criblée). 52 Bulbe Nerf olfactif (20 de olfactif chaque côté) Lame Lame criblée criblée Cellule sensorielle Cellule de soutien Cône olfactif avec Palais cils olfactifs L’appareil récepteur correspond aux cellules sensorielles olfactives dont les axones se regroupent en une vingtaine de nerfs olfactifs disposés en deux rangées parallèles de chaque côté. Lame criblée Fissure orbitaire supérieure Chaque nerf olfactif traverse la lame criblée de l’ethmoïde et fait synapse avec un deutoneurone dans le bulbe olfactif, formation oblongue située à la face inférieure du lobe frontal. 53 2) Le nerf optique Bulbe de l’oeil Rétine Nerf optique (II) Chiasma Chiasmaoptique optique Tractus Tractusoptique optique Corps géniculé Latéral Radiation optique Cortex visuel Le nerf optique dérive du diencéphale (SNC). Décrit selon le sens de l’influx nerveux, il nait dans la rétine et se termine au chiasma optique. Nerf optique Photorécepteurs Epithélium cellule cellules cône Batonnet Pigmentaire amacrine bipolaires Lumière cristallin Rétine Axones des cellules Cellules Cellule horizontale multipolaires multipolaires - Les cônes et des bâtonnets forment l’appareil récepteur, photosensible. Ils occupent la couche externe de la rétine. - Leur extrémité externe, réceptrice, fait face à l’épithélium pigmentaire. Ils « tournent le dos » à la lumière. - Les cônes codent les couleurs et les bâtonnets l’intensité lumineuse. 54 Rétine Iris Partie iridienne Limbe Cornée Rétine Partie ciliaire Corps ciliaire Ora serrata Rétine Partie optique Axe optique Choroide Disque optique Rétine Sclère Lamina cribrosa Macula Vue supérieure Pôle postérieur de l’oeil droit Disque du nerf optique (papille) Macula Fond d’œil droit, la papille est médiale par rapport à la macula. Origine. Les axones des cellules multipolaires convergent vers le disque du nerf optique (papille optique) qui représente l’extrémité antérieure du nerf optique. La papille optique, dépourvue de cellule visuelle, est responsable de la tache aveugle au champ visuel. 55 Anatomie topographique Dans la fosse orbitaire Le nerf optique, enveloppé de ses méninges, est entouré par les espaces subarachnoïdiens. Lors d’hypertension intracrânienne, la mise en tension des espaces liquidiens peut générer des troubles visuels. Cette mise en tension se traduit par un œdème papillaire, visible à l’examen du fond d’œil. Le chiasma optique Bulbe de l’oeil Rétine Nerf optique (II) Chiasma optique Tractus optique Corps géniculé Latéral Radiation optique Cortex visuel Le nerf optique se termine à l’angle antéro latérale du chiasma optique, formation diencéphalique située au dessus et en avant de l’hypophyse, et formée par la décussation des fibres du nerf optique issues des rétines nasales 56 Les voies optiques rétrochiasmatiques Bulbe de l’oeil Rétine Nerf optique (II) Chiasma optique Tractus optique Corps géniculé Latéral Radiation optique Cortex visuel Le tractus optique − Issu de l’angle postéro-latéral du chiasma, il est constitué des fibres correspondant à un même hémichamp visuel (droit ou gauche). − Il se termine dans le corps géniculé latéral. Bulbe de l’oeil Rétine Nerf optique (II) Chiasma optique Tractus optique Corps géniculé Latéral Radiation optique Cortex visuel La radiation optique La projection corticale. Les neurones radiations optiques se projettent sur les berges du sillon calcarin du lobe occipital. 57 Le cortex visuel est donc situé à la face médiale du lobe occipital. Chaque hémisphère reçoit la projection de l’hémichamp visuel controlatéral. Ventricule latéral 3) Les nerfs de l’oculomotricité On doit distinguer : II o l’oculomotricité extrinsèque, Pédoncules somatique, assurant la (Mésencéphale) mobilisation volontaire du bulbe de l’œil, et III o la motricité intrinsèque, viscérale, support anatomique des réflexes IV Pont d’accommodation à la lumière et à la distance, mettant en jeu la V pupille et le cristallin. VI VII et VIII Ils comprennent : XII IX, X, XI o Le nerf oculomoteur (III) o Le nerf trochléaire (IV) Moelle allongée o Le nerf abducens (VI) 58 II Mésencéphale Le n III émerge à la face ventrale du III mésencéphale entre les deux IV pédoncules cérébraux Pont V VI VII et VIII Le n VI nait dans le sillon XII pontomédullaire (ou bulbopontique). IX, X, XI Moelle allongée (bulbe) Vue ventrale du tronc cérébral Colliculus inférieur Noyau trochléaire Nerf trochléaire Face dorsale du mésencéphale Le n IV émerge à la face dorsale du mésencéphale. 59 Trajet Trajet intracisternal Chaque nerf traverse les espaces liquidiens de la fosse crânienne postérieure. Les espaces liquidiens, en partie cloisonnés par des lames arachnoïdiennes, forment des citernes autour du névraxe d’où le terme de trajet cisternal. Chacun perfore la dure-mère et longe le sinus caverneux, sinus veineux situé de part et d’autre de la loge hypophysaire. Partie postérieure de l’orbite droite. Vue antérieure Ils sortent de la cavité intracrânienne par la fissure orbitaire supérieure, ouverture en forme de virgule à grosse extrémité médiale, faisant communiquer la cavité intracrânienne et la fosse orbitaire. 60 M élévateur de la Trajet intra-orbitaire paupière supérieure M droit supérieur M oblique supérieur Bulbe de l’oeil M droit médial Nerf optique N lacrymal N nasociliaire M droit latéral N VI N II N ophtalmique Trajet intraorbitaire après ablation N III du toit de l’orbite droite N trijumeau N IV Terminaison : ils innervent les muscles de l’oculomotricité extrinsèque Mm droits supérieur, médial et inférieur (III) M droit latéral (VI), M oblique supérieur (IV) M oblique inférieur (III) 61 Fonctions somatiques : l’oculomotricité extrinsèque. Ils mobilisent le bulbe de l’oeil m. droit. sup III m.obl. inf III m. droit médial III m. droit. latéral VI m.obl. sup m. droit inf IV III VI.D III.D III.G VI.G Ligne Œil gauche médiane Champs d’action des muscles oculomoteurs Regard latéral gauche droit 4) Le nerf trijumeau II Mésencéphale III IV Nerf mixte Pont Le plus volumineux des nerfs V crâniens VI Il nait par d’une grosse racine VII et VIII sensitive et d’une petite racine XII motrice IX, X, XI Moelle allongée 62 N ophtalmique Nerf trijumeau pont N maxillaire Ganglion trigéminal N mandibulaire Trajet intracrânien Il traverse la fosse crânienne postérieure, donne son ganglion trigéminal (ganglion de Gasser) où se regroupent les corps cellulaires N ophtalmique Nerf trijumeau pont N maxillaire Ganglion trigéminal N mandibulaire Terminaison Il donne trois branches terminales : - le nerf ophtalmique V1, sensitif, va dans la fosse orbitaire et assure la sensibilité de la cornée 63 - Le nerf maxillaire, V2 sensitif, donne les nerfs alvéolaires supérieurs réalisent le plexus dentaire supérieur innervant l’hémi-arcade dentaire supérieure. - Le nerf mandibulaire, V3 sensitif et MOTEUR, donne le nerf alvéolaire inférieur qui chemine dans le conduit mandibulaire et se termine en nerf mentonnier. Il forme le plexus dentaire inférieur 64 N vague N lingual N intermédiaire Sensibilité tactile Gustation Le nerf mandibulaire donne le nerf lingual dont les rameaux sensitifs innervent le plancher buccal et la langue en avant du V lingual. Territoire sensitif N ophtalmique N Grand occipital N petit occipital N facial N maxillaire N grand auriculaire N mandibulaire C3 C4 C5 65 5) Le nerf facial Il résulte de l’accolement du nerf facial proprement dit et du nerf intermédiaire. C’est le nerf de la mimique, moteur des muscles peauciers du visage et du cou. Il innerve les glandes lacrymales, nasales et salivaires. Sont trajet extracrânien a des apports étroits avec la glande parotide. Il nait du sillon bulbopontique, chemine dans la fosse crânienne postérieure au sein du paquet acousticofacial II Mésencéphale III IV Pont V VI VII et VIII XII IX, X, XI Moelle allongée 66 Il sort de la fosse crânienne postérieure Ganglion par le pore acoustique interne, à la face géniculé postérieure du rocher. 2 1 Il traverse le rocher par le canal facial où il longe la caisse du tympan puis la 3 mastoïde (paralysies faciales des otites et des mastoïdites) 1 segment labyrinthique 2 segment tympanique 3 segment mastoïdien Le VII sort du rocher par le foramen stylomastoïdien 67 Trajet extracrânien Il traverse la parotide (paralysie faciale des cancers de la parotide ou après chirurgie partotidienne) puis donne ses branches temporo et cervicofaciale Fonctions Le facial moteur Paralysie faciale gauche, homolatérale à la lésion du nerf 68 Le facial végétatif N ophtalmique N maxillaire Ganglion trigéminal Noyau salivaire supérieur Pont N intermédiaire N mandibulaire Corde du tympan N facial N lingual Ganglion submandibulaire Ganglion sublingual Innervation des glandes submandibulaire et sublinguale via le nerf intermédiaire (VII bis) qui emprunte le chemin de la corde du tympan puis du nerf lingual (V), des glandes lacrymales et des muqueuses nasopalatines Le facial sensitif Il assure la sensibilité du tympan, du méat auditif externe et du tiers moyen de la conque du pavillon de l’oreille (zone de Ramsay-Hunt). N ophtalmique N Grand occipital N petit occipital N facial N maxillaire N grand auriculaire N mandibulaire C3 C4 C5 69 Le facial sensoriel Il assure la sensibilité gustative des 2/3 antérieurs de la langue. Les fibres suivent le trajet de la corde du tympan et du nerf intermédiaire. N vague N lingual N intermédiaire Sensibilité tactile Gustation 6) Le nerf vestibulocochléaire (VIII) Nerf sensoriel constitué de deux racines vestibulaire (équilibre) et cochléaire (audition). 70 II Mésencéphale III IV Origine Pont V Dans le sillon bulbopontique VI VII et VIII XII IX, X, XI Moelle allongée Trajet et rapports Dans la fosse crânienne postérieure, il est longé par le nerf facial et le nerf intermédiaire. 71 Terminaison du nerf vestibulaire Ganglion vestibulaire Ampoule des 3 canaux semicirculaires Macules utriculaire sacculaire Le nerf vestibulaire se termine dans le labyrinthe postérieur (vestibule et canaux semi-circulaires). Ganglion vestibulaire Ampoule des 3 canaux semicirculaires Macules utriculaire sacculaire Les cellules sensorielles sont dotées de cils apicaux en contact avec l’endolymphe dont le déplacement provoque la dépolarisation. Elles se regroupent au niveau des macules et des crêtes ampullaires qui codent pour les accélérations linéaires et rotatoires (cf. physiologie). 72 Terminaison du nerf cochléaire N cochléaire La cochlée (labyrinthe antérieur) La cochlée est constituée par le canal spiral de la cochlée, enroulé de 2 tours ½ autour de son axe, le modiolus, en coquille d’escargot. Sa lumière est constituée de 3 conduits superposés. Le conduit cochléaire contient l’endolymphe. Les conduits vestibulaire et tympanique contiennent la périlymphe et communiquent à l’extrémité distale de la cochlée. N cochléaire Les cellules sensorielles sont les cellules ciliées internes. Les vibrations tympaniques créées par les sons sont transmises par la chaine ossiculaire à la fenêtre ovale dont les vibrations déplacent le liquide périlymphatique. Il en résulte une excitation des cellules ciliées internes transmise au nerf cochléaire. 73 7) Le nerf glossopharyngien (IX) II Mésencéphale III Nerf mixte destiné à la langue, à la IV Pont parotide, au pharynx et à la carotide V VI Origine : dans la moelle allongée VII et VIII XII IX, X, XI Moelle allongée Trajet intracrânien : dans la fosse crânienne postérieure Il en sort par le foramen jugulaire avec la veine jugulaire interne, le X et le XI. IX M sternocléïdomastoïdien Rameau externe du XI 74 Nerf petit pétreux Terminaison : à la base de la langue Branches collatérales -N tympanique : innerve la caisse du tympan, la trompe auditive et la parotide -Rameaux pharyngiens : muqueuse et m constricteur supérieur du pharynx -Nerf du sinus carotidien : chémorécepteurs du glomus carotidien et barorécepteurs du sinus carotidien R pharyngien pour le m -Nn des m styloglosse, et constricteur stylopharyngien supérieur du pharynx Nerf petit pétreux Branches terminales -Rameaux linguaux destinés à la muqueuse du 1/3 post de la langue R pharyngien pour le m constricteur supérieur du pharynx 75 N mandibulaire Ganglion otique Noyau salivaire inférieur (IX) N glossopharyngien N auriculotemporal (V3) Innervation sécrétoire de la parotide 8) Le nerf vague (X) Nerf mixte Territoire céphalique, thoracique et abdominal. Contingents somatique et viscéral 76 II Mésencéphale III IV Pont Origine dans la moelle allongée V VI VII et VIII XII IX, X, XI Moelle allongée IX M sternocléïdomastoïdien Rameau externe du XI Trajet intracrânien Traverse la FCP et en sort par le foramen jugulaire avec le IX, le XI et la VJI 77 Puis il descend dans le cou dans la gaine vasculaire du paquet jugulo-carotidien. Trachée Glande thyroïde Nerf laryngé récurrent Glande parathyroïde Nerf vague Axe jugulo- carotidien Œsophage ventral Gauche Coupe transversale du cou Il traverse l’orifice crânial du thorax. 78 Dans le thorax, il descend dans le médiastin, puis traverse le diaphragme X droit X gauche Dans l’abdomen, le n X perd son caractère tronculaire. Il se termine dans l’abdomen où il assure l’innervation parasympathique des viscères 79 Branches collatérales Rameaux pharyngés : mm constricteurs moyen et inférieur N du sinus carotidien N laryngé supérieur - R sensitif (dos de la langue, épiglotte, pli vocal) - R mixte : m tenseur du pli vocal R cardiaques cervicaux (f para∑) Les nerfs récurrents Le droit naît en avant de la N vague droit N vague gauche subclavière, passe en dessous d’elle et remonte le long de la trachée vers la thyroïde et se termine à la face postérieure du larynx. Le gauche naît en avant de l’arc aortique qu’il contourne par en Carotide commune dessous et remonte dans l’angle gauche eosotrachéal vers la glande thyroïde et se termine à la face postérieure du A subclavière larynx. droite Ils innervent tous les muscles N récurrent N récurrent gauche du larynx, sauf le cricothyroïdien. droit Arc aortique L’atteinte unilatérale se traduit par des troubles de la phonation (muscle vocal), l’atteinte bilatérale se N vague N vague traduit par une dyspnée laryngée, droit gauche dyspnée inspiratoire parfois mal tolérée, nécessitant une trachéotomie en urgence. 80 9) Le nerf accessoire (XI) II Mésencéphale Nerf moteur pur III IV Origine dans la moelle allongée et la Pont spinale V VI VII et VIII XII IX, X, XI Moelle allongée Trajet (cf nerfs IX et X) Fosse crânienne postérieure Foramen jugulaire Distribution mm du larynx m sternocléïdomastoïdien et trapèze Exploration Élevation des épaules, inclinaison de la tête 81 10) Le nerf hypoglosse (XII) Nerf moteur de la langue Origine dans la moelle allongée Il traverse la FCP, quitte la cavité crânienne par le canal du nerf hypoglosse de part et d’autre du foramen magnum N XII Il longe la carotide interne et le nerf vague et innerve les muscles de la langue 82 B) Les nerfs spinaux Ils sont également désignés sous le terme de « racines » dans le langage courant. Ils présentent une disposition métamérique à leur origine. Ils sortent du canal vertébral par les foramens intervertébraux où ils peuvent être comprimés par une hernie discale à l’origine de radiculalgies (douleur d’origine radiculaire). 1) Constitution Ils comportent une racine dorsale sensitive et une racine ventrale motrice qui émergent de la moelle respectivement par les sillons dorsolatéraux et ventrolatéraux. Les fibres somatiques sont mêlées aux fibres végétatives. 83 2) Organisation en plexus Les plexus sont formés par l’enchevêtrement des branches ventrales des nerfs spinaux qui perdent donc leur organisation métamérique. Les plexus se prolongent par des tronc nerveux, plus simplement appelés « nerfs ». a) Le plexus brachial (C5-T1) Formé des branches ventrales des nerfs spinaux C5 à T1, il assure l’innervation du membre thoracique. Une traction importante sur le membre thoracique (traumatisme obstétrical, AVP) peut être à l’origine d’étirements ou d’arrachements du plexus brachial à l’origine de déficits neurologiques lourds. b) Le plexus lombal L1 L2 L3 L4 Formé des branches ventrales des nerfs spinaux L1 à L4, il innerve la paroi abdominale et le membre pelvien Ses branches terminales : nerf fémoral L2 L3 L4 nerf obturateur L2 L3 L4 c) Le plexus sacral L4 L5 S1 S2 S3 Il innerve le membre pelvien Sa branche terminale est le nerf sciatique. La compression d’une de ses racines par hernie discale génère des sciatalgies. d) Le plexus pudendal S2 S3 S4 Il innerve le périnée, les organes génitaux. e) Le plexus coccygien S4 S5 C1 Il innerve la région coccygienne 84 C) Topographie radiculaire : les dermatomes D) Topographie tronculaire Elle correspond aux territoires sensitifs et moteurs des troncs nerveux. 85 II) Le système nerveux autonome Indispensable à la conservation de l’individu et de l’espèce, il régule le fonctionnement des viscères, du cœur et de certains éléments du revêtement cutané. Son atteinte n’entraine pas la paralysie mais le dysfonctionnement de l’organe. Il est dit autonome car son fonctionnement échappe au contrôle de la volonté. Son fonctionnement habituel est l’activité réflexe, modulée par les centres supérieurs et le cortex cérébral, sous l’influence de stimulus internes ou externes. Deux contingents aux actions antagonistes et complémentaires, les systèmes parasympathique et orthosympathique. Les centres sont situés dans le névraxe, les voies périphériques, constituées de deux neurones, suivent le trajet des nerfs périphériques. Œil III Gdes salivaires lacrymales VII IX et X Tronc sympathique Cœur poumons estomac foie Colonne pancréas latérale rein intestin rectum vessie Organes génitaux Ganglions prévertébraux 86 A) Système nerveux orthosympathique Œil III 1) Les centres métamériques Gdes salivaires lacrymales VII IX et X Dans la colonne latérale de la moelle spinale de C8 à L2 Tronc sympathique Cœur - C8-T2 : Centre cilio-spinal, (dilatation de l’iris ) et Centre poumons accélérateur cardiaque estomac - T3 à T5 : Centre foie bronchopulmonaire - T6 à L2 : Centres splanchniques Colonne latérale pancréas abdomino-pelviens rein Centres vasomoteurs, sudoripares et intestin pilomoteurs disposés métamériquement dans cette même colonne. rectum vessie Organes génitaux Ganglions prévertébraux Rameaux communicants Innervation segmentaire de la peau (Glandes sudoripares, m piloérecteurs, vaisseaux) Viscères tête, cou, thorax Viscères Chaîne sympathique abdominopelviens para ou latérovertébrale Ganglions prévertébraux 2) Les voies a) Les afférences : elles suivent le trajet des nerfs périphériques. b) Les efférences - Celles destinées aux viscères abdominopelviens font relais dans les ganglions prévertébraux (en vert). - Celles destinées aux glandes sudoripares, m pilo-érecteurs et vaisseaux de la peau, viscères de la face, du cou et du thorax font relais dans la chaîne latérovertébrale (en rouge). 87 B) Système nerveux parasympathique 1) Le contingent du tronc cérébral Œil III Il assure l’innervation parasympathique Gdes salivaires lacrymales VII des viscères de la face, du cou, du IX et X thorax et de l’abdomen par le X. Tronc sympathique Cœur Les centres : noyaux parasympathiques poumons (viscéromoteurs)