Theme_1_Intro._commerce_international.docx
Document Details
Uploaded by CooperativeSuccess2394
Full Transcript
Thème 1. Introduction au commerce international Histoire récente du développement du commerce international: de1945à aujourd’hui La mesure de l’ouverture des pays au commerce international Le Québec à la conquête du monde 1. Histoire récente du développement du commerce international: 1945 à auj...
Thème 1. Introduction au commerce international Histoire récente du développement du commerce international: de1945à aujourd’hui La mesure de l’ouverture des pays au commerce international Le Québec à la conquête du monde 1. Histoire récente du développement du commerce international: 1945 à aujourd’hui Depuis la fin de la 2ième guerre mondiale le commerce international a connu une croissance fulgurante mais il n’a pas commencé à cette date. Les échanges entre les pays ou entre les régions économiques existaient depuis plusieurs siècles: trois périodes importantes. Du 1er siècle au XVe siècle XVIe et XVIIe siècles XVIIIe et XIXe siècles Du 1er siècle au XVe siècle: expansion du commerce entre l’Europe (France, Italie, Espagne), le Moyen-Orient (Arabie, Perse) et l’Asie (Chine, Inde) par ce que l’on a appelé: « La route de la soie » XVIe et XVIIe siècles: développement du commerce entre l’Europe (Espagne, France, Angleterre) et les colonies américaines (capitalisme marchand). Exemple entre la France, la Nouvelle-France et les Antilles XVIIIe et XIXe siècles: la révolution industrielle, qui permet aux entreprises de décupler leur production (capitalisme industriel), va donner un essor sans précédent au commerce international. Angleterre, France, Allemagne, É-U. Technologie: machine à vapeur, révolution dans les transports avec les bateaux à vapeur et les trains et dans les communications avec le télégraphe. Production: textile (coton), fonte, acier, chemin de fer Commerce inter./production mondiale: 1800: 3% 1913: 33% Répartition de la production industrielle mondiale au XIXe siècle (%) Angl. France All. É-U 1820 24 20 15 4 1840 21 18 17 5 1860 21 16 15 14 De 1945 à aujourd’hui. À partir de la fin de la 2e guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, on assiste à une croissance presque ininterrompue du commerce international. Dans la foulée de la création de l’ONU (Organisation des Nations Unies) en 1945, il y aura la création d’une série d’institutions internationales à vocation économique qui vont favoriser grandement le développement du commerce international: Banque mondiale, FMI (Fonds Monétaire International) et, surtout, le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) qui va devenir l’OMC en 1995. De 1945 à 1974 (pendant à peu près trente ans, ce qu’on a appelé «Les Trente Glorieuses»), les pays industrialisés occidentaux vont connaître une forte période de croissance économique. Les années 60 seront la décennie avec la plus grande croissance: une croissance moyenne de 5% par année. Cette importante croissance couplée avec les accords du GATT, qui réduisent les tarifs douaniers (nous y reviendrons dans le thème 4), vont faire augmenter le commerce international en moyenne de près de 8,5% par année. 10 De 1975 à 1990: ralentissement de la croissance du commerce international (plusieurs récessions). De 1990 à aujourd'hui: regain du développement du commerce international à cause de deux phénomènes nouveaux: La révolution informatique L’apparition de nouveaux pays industrialisés (NPI) : «les économies émergentes ». La révolution informatique (développement de la micro-informatique et d’Internet) va entrainer une augmentation importante de la productivité des entreprises et augmenter leur capacité à exporter (stimulation du commerce international). Apparition de nouveaux pays industrialisés (NPI) (les économies émergentes). Ex. Chine, Corée du Sud et Inde en Asie; Brésil, Chili et Mexique en Amérique du Sud. Ces nouveaux pays vont stimuler la croissance du commerce international par une augmentation de leur exportation et de leur importation. Précision: pour comparer entre les pays des indicateurs économiques qui sont exprimés en monnaie (par ex. le PIB ou le PIB/hab) il faut transformer ces indicateurs dans une même monnaie. Depuis plusieurs décennies, cette monnaie est le $US (peut-être que dans quelques années ce sera le Yuan chinois). Lorsqu’on précise une année après les $ (ex. $US de 2010) il s’agit de variables en termes réels (en $ constants). Ce tableau est une version simplifiée de celui présenté dans le manuel p. 14. 2. La mesure de l’ouverture des pays au commerce international Certains pays sont très ouverts au commerce international (ex. l’Allemagne) alors que d’autres le sont beaucoup moins (ex. les États-Unis). À des fins d’analyse, il est très utile de mesurer l’importance que représente le commerce international pour l’économie d’un pays et de la comparer avec d’autres pays. Il existe trois indicateurs de base qui permettent de mesurer et de comparer l’importance du commerce international pour un pays: Coefficient d’exportation (CX) = (X/PIB) x 100 Coefficient d’importation (CM) = (M/PIB) x 100 Coefficient d’ouverture (CO) = (CX + CM)/2 Tableau 1.1 Les coefficients d’exportation et d’importation (2017) Remarque: comme il n’y a pas d’année indiquée après les $ US, les dollars sont en dollars courants et les variables sont en termes nominaux. Ceci explique, en partie, les différences des montants avec le tableau 1.3 p. 14. Le classement est fait à partir de la valeur des exportations (colonne 4). Ce tableau est une version simplifiée de celui présenté dans le manuel p. 6. Les petites économies comme la Suisse et le Québec n’ont pas vraiment le choix d’opter pour un coefficient d’ouverture relativement important (près de 60% pour la Suisse et 50% pour le Québec). La petite taille de leur marché et de leur population les forces à se spécialiser, pour produire des économies d’échelle (baisse du coût de production d’un bien quand on augmente sa production), davantage que les économies plus importantes. En se spécialisant, les petites économies doivent exporter leur surplus de biens et elles doivent importer les biens qu’elles ne produisent pas ou plus. La taille de l’économie n’est pas le seul facteur qui influence l’ouverture d’un pays sur le marché mondial. Une grande économie peut choisir de miser sur le développement de son commerce international comme stratégie de développement économique. La Chine et l’Allemagne en sont des bons exemples. Exercices manuel p. 7 Réponse au no. 1 Le degré d’ouverture Les degrés d’ouverture des États-Unis, du Canada et de la Chine pour l’année 1980 se calculent avec les formules suivantes : •Coefficient d’exportation (CX) = [valeur des exportations/valeur du PIB] •Coefficient d’importation (CM) = [valeur des importations/valeur du PIB] •Coefficient d’ouverture (CO) = (CX + CM)/2 Pays Coefficient d’exportation Coefficient d’importation Coefficient d’ouverture (%) États-Unis 8,6 10,0 9,3 Canada 26,3 24,3 25,3 Chine 6,2 6,8 6,5 2. Expliquez pourquoi les petits pays sont généralement plus ouverts sur l’extérieur que ne le sont les gros pays. Ce phénomène est-il toujours un handicap ? Réponse Un pays est qualifié de petit lorsque sa population, c’est-à-dire la taille de son marché intérieur, demeure relativement restreinte comme les Pays-Bas, l’Australie, la Suisse et le Canada (Québec). Par contre, la Chine, les États-Unis et l’Allemagne constituent de gros pays, puisque la taille de leur marché intérieur est très grande. Un petit pays a doublement besoin du monde extérieur s’il décide de se spécialiser. Comme la petite taille de son marché intérieur ne lui permet pas d’absorber toute sa production, il doit trouver des débouchés à l’étranger. De plus, il doit importer les biens qu’il a renoncé à produire lui-même en choisissant de se spécialiser afin de réaliser des économies d’échelle. Ce qui est beaucoup moins le cas pour les gros pays. Cependant, certains gros pays, comme la Chine et l’Allemagne ont choisi de miser sur le commerce extérieur pour leur développement économique. La spécialisation très poussée d’un petit pays rend ce dernier particulièrement dépendant de la situation économique mondiale (une récession aux É-U provoque presque à coup sûr une récession au Canada mais non l’inverse). Cependant, cette spécialisation est également une source d’efficacité. Ainsi, la Suisse, les Pays-Bas ou le Canada (Québec) n’ont rien à envier aux gros pays en ce qui concerne, par exemple, le PIB par habitant (voir le tableau 1.1, page 6 du manuel). Exercices supplémentaires Calculez les coefficients d’exportation, d’importation et d’ouverture pour les trois pays figurant dans le tableau ci-dessous. Exportations (milliards de $ US) Importations (milliards de $ US) PIB (milliards de $ US) Pays A 5 5 50 Pays B 10 8 100 Pays C 16 14 200 Malgré qu’ils soient tous les deux des gros pays. Montrez, en commentant, que le commerce extérieur de l’Allemagne occupe une part beaucoup plus importante dans l’économie de ce pays que dans celle des États-Unis (référez-vous au tableau 1.1). Comparez, en commentant, l’importance du commerce extérieur de la Suisse et du Japon (référez-vous au tableau 1.1). Réponses aux exercices supplémentaires Calculez les coefficients d’exportation, d’importation et d’ouverture pour les trois pays figurant dans le tableau ci-dessous. Exportations (milliards de $ US) Importations (milliards de $ US) PIB (milliards de $ US) Pays A 5 5 50 PaysB 10 8 100 Pays C 16 14 200 Coefficient d’exportation Coefficient d’importation Coefficient d’ouverture Pays A 10 % 10 % 10 % PaysB 10 % 8 % 9 % Pays C 8 % 7 % 7,5 % Malgré qu’ils soient tous les deux des gros pays. Montrez en commentant que le commerce extérieur de l’Allemagne occupe une part beaucoup plus importante dans l’économie de ce pays que dans celle des États-Unis (référez-vous au tableau 1.1). Réponse : Le commerce extérieur occupe, en valeur relative, une bien plus grande place en Allemagne qu’aux États-Unis. En effet, si on se fie à leur coefficient d’ouverture respectif, le commerce extérieur de l’Allemagne représente 43,4 % de son PIB, tandis qu’aux États-Unis, il représente 13,5 % de son PIB. Malgré la différence importante entre les deux pays quant à leur PIB et à leur commerce extérieur, l’Allemagne suit immédiatement les États-Unis au classement, en valeur absolue, des exportations et des importations pour l’année 2017. L’Allemagne a clairement choisi une stratégie de développement économique axée sur le commerce extérieur. Comparez en commentant l’importance du commerce extérieur de la Suisse et du Japon (référezvous au tableau 1.1). Réponse : Les exportations du Japon sont, en valeur absolue, beaucoup plus élevées que celles de la Suisse (près du double: 875,3 milliards de $ US pour le Japon contre 441,1 milliards de $ US pour la Suisse). Ce n’est pas surprenant, le PIB du Japon est sept fois plus élevé que celui de la Suisse. Toutefois, on peut remarquer qu’en valeur relative, les exportations du Japon représentent une bien plus petite part de son PIB que les exportations de la Suisse (18 % pour le Japon contre 65 % pour la Suisse). La Suisse est un petit pays enclavé qui ne fait pas partie de l’Union européenne. En raison de sa petite taille, et comme elle ne dispose pas d’assez de ressources pour atteindre l’autosuffisance, elle est contrainte, en quelque sorte, à la spécialisation et à l’ouverture au commerce extérieur. 3. Le Québec à la conquête du monde À cause de la petitesse relative de son économie et de sa population, le Québec (comme la Suisse et la Suède) a toujours été une économie assez ouverte au marché mondial. Le développement important de la capacité de production du Québec de certains biens tout au long du XXe siècle en est venu à surpasser ce que la population pouvait absorber et donc il a fallu écouler ces surplus par des exportations dans le commerce international. En se spécialisant dans certaines productions, le Québec a abandonné la production de certains biens et a dû importer ceux-ci. De la fin du XIXe siècle et pour une grande partie du XXe siècle, l’économie du Québec a été en grande partie basée sur les secteurs manufacturiers traditionnels (textile, vêtement, chaussure) et sur l’exploitation des ressources naturelles (mines et forêt). Bien que l’exploitation des ressources naturelles demeure encore aujourd’hui un secteur d’activité économique important, on observe, au cours des années 1980 et 1990, une réorientation dans le secteur manufacturier. Au cours de ces décennies, le Québec abandonne progressivement les secteurs traditionnels (textile, vêtement, chaussure) et développe des secteurs de haute technologie comme l’électronique, l’aéronautique et la pharmaceutique. Dans les décennies des années 80 et 90, les efforts du Québec à réorienter la structure de sa spécialisation industrielle vers des productions a plus haut contenu technologique couplé avec l’entrée en vigueur de l’ALÉNA (Accord de Libre Échange Nord-Américain 1994) ont créé un développement tellement important de son commerce extérieur que ses exportations sont devenues la véritable locomotive de sa croissance économique (le tx de croissance des X a été 2.5 fois plus important que le tx de croissance du PIB). Autre changement important pendant la décennie 90 (qui est un effet de l’ALÉNA), la proportion des X québécoises vers les provinces canadiennes va diminuer au profit d’une augmentation significative de celles-ci vers les autres pays et en particulier vers les É-U (près de 75% des X). Pour la première fois depuis la Confédération de 1867, le commerce EstOuest (commerce entre le Québec et les autres provinces) devient moins important que le commerce Nord-Sud (commerce entre le Québec et les É- U). Évolution du coefficient d’ouverture du Québec 1981-2019 Évolution du commerce extérieur du Québec avec les provinces et les autres pays 1981-2019 Tableaux construits à partir du tableau de statistique Canada 36-10-0222-01 L’avenir … Aujourd’hui, le commerce international constitue toujours un élément de développement économique fondamental pour le Québec comme le démontre son coefficient d’ouverture de près de 50% en 2019. Pour l’avenir, le Québec doit améliorer l’exploitation de ses ressources naturelles et consolider son expertise acquise dans les années 90 et 2000 dans les domaines de haute technologie comme l’électronique, l’aéronautique et la pharmaceutique. Il doit également développer les technologies « vertes » comme, entre autres, la production d’hydrogène vert et les batteries pour les voitures électriques. Tout cela, en continuant de former une main-d’œuvre spécialisée avec un taux de scolarisation élevé comme vous le démontrez actuellement en suivant ce cours d’économie internationale. Exercices Analyse de l’évolution du commerce extérieur de l’Ontario 1a) Calculez les valeurs manquantes du tableau suivant. Pour les années 1981, 1990 et 2000, utilisez les valeurs des X et des M. Pour les années 2010 et 2019 utilisez seulement les données des CX, CM et CO. 1b) Comparez l’évolution de l’ouverture au commerce extérieur de l’Ontario et du Québec. Est-ce que l’Ontario suit la même évolution que le Québec en termes de degré d’ouverture? Évolution du coefficient d’ouverture de l’Ontario 1981-2019 Réponses aux exercices Analyse de l’évolution du commerce extérieur de l’Ontario. 1a) Calculez les valeurs manquantes du tableau suivant. Pour les années 1981, 1990 et 2000, utilisez les valeurs des X et des M. Formules: CX = (X/PIB)*100; CM = (M/PIB)*100; CO = (CX + CM) /2 Pour les années 2010 et 2019 utilisez seulement les données des CX, CM et CO. Formules: CX = 2CO – CM; CM = 2CO – CX Évolution du coefficient d’ouverture de l’Ontario 1981-2019 1b) Comparez l’évolution de l’ouverture au commerce extérieur de l’Ontario et du Québec. Est-ce que l’Ontario suit la même évolution que le Québec en termes de degré d’ouverture? L’Ontario suit la même évolution que le Québec. Un peu moins ouverte au début des années 80 (l’Ontario a un CO de 33,9% alors que celui du Québec est de 35,1%). Les CO sont pratiquement égaux au début des années 2000 (52,8% pour l’ONT et 52,4% pour le QUÉ). Les deux provinces ont profité également de l’impulsion de l’ALÉNA. Après une stabilisation dans les deux premières décennies du XXIe siècle, les deux économies demeurent très ouvertes au commerce extérieur. En 2019, l’Ontario a d’ailleurs une ouverture légèrement plus grande que le Québec avec un CO de 50,7% contre 4833,3%. Exercices Analyse de l’évolution du commerce extérieur de l’Ontario 2a) Calculez les valeurs manquantes du tableau suivant 2b) Comparez l’évolution du commerce extérieur de l’Ontario et du Québec par rapport au commerce entre provinces et avec les autres pays. Évolution du commerce extérieur de l’Ontario avec les provinces et les autres pays 1981-2019 Réponses aux exercices Analyse de l’évolution du commerce extérieur de l’Ontario 2a) Calculez les valeurs manquantes du tableau suivant Évolution du commerce extérieur de l’Ontario avec les provinces et les autres pays 1981-2019 Réponses aux exercices 2b) Comparez l’évolution du commerce extérieur de l’Ontario et du Québec par rapport au commerce entre provinces et avec les autres pays. Comme dans le cas de son CO, l’Ontario suit la même trajectoire que le Québec en ce qui concerne l’évolution de son commerce Est-Ouest (entre les provinces) et son commerce Nord-Sud (avec les ÉU). Comme dans le cas du Québec, c’est au cours des années 90 (avec les stimulations de l’ALÉNA), que l’Ontario change la structure de son commerce extérieur : le commerce Nord-Sud (en particulier avec les É-U) devient plus important que le commerce Est-Ouest et cela d’une façon plus marquée que le Québec. En 2000 et en 2019, les X de l’Ontario vers les autres pays représentent 69,8% et 66,4% des X totales alors qu’au Québec elles représentent 67,4% en 2000 et 61,5% en 2019.