Technologie en rééducation vertébrale (06-10/01/2025) PDF

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amU (Aix-Marseille University)

Léna Arese + Marie Le Clerc + Tanguy Pujol

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spinal rehabilitation posture education physical therapy technology in healthcare

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This document details lessons on technology in spinal rehabilitation, which includes a plan, sections on posture education, stretching and exercises, and case studies.

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UE 6 – Technologie en rééducation vertébrale 06-10/01/2025 CR : Léna Arese + Marie Le Clerc + Tanguy Pujol UE 6 Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie M. FORNER 25 pages Technologie en rééducation vertébrale PLAN 1 L’éducation posturale......

UE 6 – Technologie en rééducation vertébrale 06-10/01/2025 CR : Léna Arese + Marie Le Clerc + Tanguy Pujol UE 6 Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie M. FORNER 25 pages Technologie en rééducation vertébrale PLAN 1 L’éducation posturale...................................................................................................................................3 1.1 Introduction.........................................................................................................................................3 1.2 La notion de schéma corporel.............................................................................................................3 1.3 La notion d’activité posturale et de contrôle postural.........................................................................6 1.3.1 Les réactions anti-gravitaires...........................................................................................................6 1.3.2 Les réactions de positionnement dans l’espace..............................................................................7 1.4 Les principes de l’éducation posturale.................................................................................................7 1.5 Technologie appliquée.........................................................................................................................8 1.5.1 Les exercices de prise de conscience corporelle..............................................................................8 1.5.2 Exercices de prise de conscience de dysharmonies statiques et dynamiques..............................11 1.5.3 Exercices d’apprentissage de la correction posturale....................................................................13 2 Les assouplissements et les étirements en rééducation vertébrale..........................................................15 2.1 Introduction.......................................................................................................................................15 2.1.1 Les différents types d’assouplissements et d’étirements..............................................................15 2.1.2 Exemple d’exercices d’assouplissement et d’étirement.................................................................17 3 LA TONIFICATION EN REEDUCATION VERTEBRALE....................................................................................19 3.1 Introduction.......................................................................................................................................19 3.1.1 Exemples d’exercices de tonification.............................................................................................21 4. Cas clinique................................................................................................................................................22 1. Cas clinique 1.........................................................................................................................................22 1.1. Les bilans........................................................................................................................................22 1.2. Le traitement..................................................................................................................................23 2. Cas clinique 2.........................................................................................................................................24 2.1. Les bilans........................................................................................................................................24 2.2. Le traitement..................................................................................................................................24 3. Cas clinique 3.........................................................................................................................................25 3.1. Les bilans........................................................................................................................................25 3.2. Le traitement..................................................................................................................................25 4. Cas clinique 4.........................................................................................................................................26 Page 1 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 4.1. Les bilans........................................................................................................................................26 4.2. Le traitement..................................................................................................................................26 Page 2 sur 26 UE 6 – Technologie en rééducation vertébrale 1 L’éducation posturale 1.1 Introduction Les déviations rachidiennes qu’elles soient réductibles ou irréductibles s’installent le plus souvent de façon insidieuse et de façon indolore. Progressivement, il y a modification du schéma corporel sans que le sujet en ait conscience. Les déformations ne sont plus perçues comme telles par le patient. Ce dernier est persuadé de se tenir correctement et n’a pas conscience de ses déformations. Lorsqu’on tente de lui faire prendre la bonne attitude, le patient ressent celle-ci comme mauvaise et anormale. L’éducation posturale est un des points forts et le fil rouge du traitement en rééducation vertébrale. Elle doit être complétée par d’autres moyens thérapeutiques, en particulier les techniques d’étirement, d’assouplissement et de tonification, pour mieux la concrétiser. Il n’y a qu’en éduquant le patient sur sa posture qu’il pourra la corriger au quotidien, et pas uniquement en séance. 1.2 La notion de schéma corporel Définition : le schéma corporel est la connaissance, la représentation et le vécu que l’enfant a de son propre corps. Il s’élabore lentement et il est achevé vers l’âge de 11-12 ans. Il représente ce que l’enfant vit et ce qu’il expérimente. Il sera indispensable à la construction de la personnalité de l’enfant. Cette représentation résulte essentiellement de l’intégration des informations sensorielles multiples ; à la fois extéroceptives, et proprioceptives. Les informations proprioceptives proviennent des afférences vestibulaires, musculaires, articulaires et tendineuses. La notion de schéma corporel se situe à la fois du côté de la sensibilité (somato-esthésie) et du côté de la conscience de soi. Le schéma corporel n’est donc pas inné, et il se construit au cours du développement. L’intégration sensorimotrice est progressive. A la naissance, l’enfant n’est pas conscient du monde qui ne l’entoure ni de son corps propre ni de la séparation entre les deux. Ce sont les réflexes archaïques qui mettent en jeu les sensations tactiles et auditives (à l’origine des réactions de défense) ou orales (succion des objets). Les réactions, appelées chaînes préformées du comportement (préhension, évitement) dénuées de toutes significations pour l’enfant dans un premier temps, lui permettent un début d’orientation dans l’espace. De la naissance à 3 mois (3 mois réels car on parle d’un bébé naît à terme et non de bébé prématuré) : Page 3 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Les informations fournies par les différentes modalités sensorielles ne sont pas encore coordonnées. Le schéma corporel est donc limité à certains espaces locaux (le lit, le berceau…). Les formes primitives de schéma corporel peuvent être observées lors de réponses posturales adaptées et d’interactions précoces entre les systèmes sensoriels et tactiles (exemple la vision du biberon avec l’enfant qui va venir le toucher et qui va donc avoir les mêmes informations visuelles et tactiles). La maturation à cette période va s’effectuer au niveau des structures nerveuses qui vont permettre une différenciation progressive des informations proprioceptives et extéroceptives, et donc l’apparition des premières coordinations sensori-motrices assurant un traitement spatial des informations sensorielles. L’enfant devient progressivement capable de distinguer son corps des objets du milieu environnant. Il devient également capable d’utiliser le schéma corporel comme un système de référence permettant la localisation et la saisie des objets par rapport à la position de son propre corps dans l’espace. Vers 6 mois : Commence l’apparition de l’intégration des modalités sensorielles visuelles, tactiles et kinesthésiques. Les objets perçus par la vue vont permettre de reconnaître les différentes parties du corps. Ils sont portés à la bouche de telle sorte que peu à peu l’enfant en arrive à distinguer ce qui dépend de son propre mouvement et ce qui appartient au monde extérieur. C’est le début de la reconnaissance de l’objet et du corps propre. On parle de motilité intentionnelle projetée vers l’objet apparaissant à partir de 1 an. L’espace distinct du corps propre s’élabore. La préhension a cessé d’être un réflexe automatique et devient soumis au contrôle volontaire. La motricité est de plus en plus une activité dirigée vers un but et dotée de signification. La verticalisation confirme cette évolution, d’abord par l’acquisition de la station assise (vers 6 mois), puis de la station debout (vers 9 mois) et enfin de la marche (entre 12 et 16 mois). On parle de Niveau d’Évolution Motrice (NEM). Les bases du schéma corporel peuvent être considérées comme constituées avec l’acquisition des déplacements autonomes et elles se compléteront par les expériences de ce corps mobile au sein du milieu environnant. Par la suite, le schéma corporel s’affine avec l’acquisition du langage. Ainsi que dans l’évolution des moyens de se verticaliser : au début le bébé sera sur le dos, puis il va réussir à se mettre assis, puis à genoux jusqu’à finir par se mettre en chevalier servant et réussir à se mettre debout. Il atteint un premier niveau symbolique élaboré par l’apparition de la dominance latérale (gaucher ou droitier) qui se fixe vers 5-6 ans, à partir duquel se produit en cas d’amputation le phénomène de membres fantômes. Cette illusion de normalité corporelle se caractérise par la perception d’un corps globalement normal. Un enfant avant 5-6 ans n’aura pas cette sensation de membre fantôme. Si l’amputation du membre se fait avant 5-6 ans, après ces 5-6 ans l’enfant ne percevra pas cette sensation de membre fantôme. On revient un petit peu en arrière : Vers l’âge de 6 mois, le bébé est capable d’effectuer des comparaisons. L’enfant est capable de comparer les stimulations venant du monde extérieur et celles qui proviennent de Page 4 sur 26 UE 6 – Technologie en rééducation vertébrale l’intérieur de son propre corps. Il parvient également à faire la distinction entre les stimulations actuelles et les stimulations antérieures. Cette aptitude explique qu’il puisse tourner la tête vers sa mère réelle après l’avoir vu dans le miroir, mais il voit encore cette image comme un dédoublement de sa mère. A cette période, lorsque le bébé se voit dans le miroir, il voit un autre bébé qui fait les mêmes gestes que lui et qui porte des vêtements identiques aux siens. C’est à partir de cette perception que va commencer à s’élaborer la synthèse de son corps dont il ne perçoit que des bribes. Il va devoir le rassembler dans une représentation plus unifiée de sa personne. Il commence donc à percevoir son corps comme un tout, ce qui lui procure un sentiment intense de joie et une fascination pour sa propre image (l’enfant rigole devant le miroir et peut rester très longtemps devant celui- ci). L’enfant va donc expérimenter son image à l’aide du miroir pour pouvoir se la représenter. - Vers 8 mois, l’enfant va toucher l’image. - Vers 1 an, l’enfant va vers une réalité plus symbolique, et va commencer à toucher des parties de son corps en se référant à son image dans le miroir. - Vers 16-18 mois, l’enfant développe son expérimentation par des comparaisons entre son corps réel et l’image. La somatognosie est la connaissance que l’on a de son corps et des relations entre ces différentes parties. Important : L’évolution du schéma corporel peut être suivie au travers du dessin du bonhomme. Il représente l’expression de soi dans l’environment. Remarques : - Le bonhomme « têtard » possède une grosse tête et est dépourvu de corps - Le « têtard » possède des yeux, un nez et une bouche (émotion) (l’évolution au fil de l’âge est mise en évidence) Un mauvais schéma corporel est souvent associé à un trouble de la structuration spatiale (mauvaise latéralité, difficulté de repérage spatial). Cette représentation corporelle et l’utilisation des parties du corps sont perturbées chez les enfants déficitaires (dyspraxie). La période de l’adolescence va être propice à certaines perturbations de l’image du corps notamment parce que les transformations corporelles ne correspondent pas toujours à l’image psychique. Page 5 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Deux grandes perturbations de l’image du corps peuvent survenir : l’anorexie et l’obésité. L’anorexie apparaît souvent chez les filles vers 14-15 ans : hantise de grossir, valorisation de la minceur qu’elles recherchent en valeur absolue. Maigrir c’est pouvoir s’affranchir du corps et c’est réduire les désirs localisés dans le corps. L’anorexie constitue souvent une défense contre la dépendance familiale et un refus des transformations pubertaires. L’obésité peut apparaître chez les enfants relativement jeunes. Elle va jouer un rôle différent selon les sexes. Certains auteurs (des psychanalystes) disent que l’obésité de la fille est une sorte de déni de castration tandis que l’obésité chez le garçon apparait comme une protection passive de l’angoisse de castration. L’expérience de la maladie va entrainer une atteinte du schéma corporel dans le sentiment de soi. Pour résumer, le schéma corporel s’élabore chez l’enfant par la coordination des facteurs suivants : - Une connaissance de son propre corps - Les relations avec les autres (notamment ses parents) - L’orientation spatio-temporelle - La latéralité - La structuration spatio-temporelle Un schéma flou et mal structuré entraîne : - Du côté de la perception : un déficit de la structuration spatio-temporelle (difficulté d’adaptation, difficulté d’apprentissage au niveau de la structuration, du rythme, de l’écriture, des mathématiques…) - Du côté de la motricité : de la maladresse et de l’incoordination, une mauvaise production orale et écrite (retards de langage). - Du côté de la relation avec autrui : l’inhibition, l’insécurité, l’agressivité (difficulté de construction des connaissances, difficultés dues à l’absence d’interaction avec les autres). 1.3 La notion d’activité posturale et de contrôle postural L’activité posturale est la façon dont chaque individu lutte à sa manière contre la pesanteur en position érigée. Elle s’analyse en statique générale, régionale puis segmentaire ainsi que lors des mouvements et des déplacements. Elle comprend à la fois des réactions antigravitaires luttant contre la pesanteur et des réactions de positionnement. 1.3.1 Les réactions anti-gravitaires Elles comportent 3 types de réactions à finalités différentes que l’on divise ainsi : Page 6 sur 26 UE 6 – Technologie en rééducation vertébrale Les réactions statiques qui permettent la stabilisation de la position érigée ainsi qu’une adaptation aux changements de position. Les réactions d’équilibre assurant le maintien de la position face à des forces déséquilibrantes (⬄ réaction au déséquilibre). Elles sont caractérisées par des mouvements qui maintiennent l’équilibre lorsque le centre de gravité est perturbé. Elles se manifestent par des mouvements du tronc, des membres inférieurs et des membres supérieurs dans la direction opposée au sens du déplacement induit, afin de rétablir le centre de gravité et de ramener le corps à la verticale. Les réactions d’équilibre se développent dans les deux premières années de vie de l'enfant (années où l’on tombe le plus en raison de l’expérimentation de la marche) et se peaufinent jusqu’à l’âge de 12 ans. Les réactions de redressement qui assurent le maintien de l’équilibre dans les activités locomotrices ainsi que la récupération de la position debout. Ces réactions de redressement sont utilisées pour conserver l’alignement de la tête avec le corps, ainsi que l’alignement du haut du corps avec le bas du corps. Elles apparaissent dans la première année de vie de l’enfant, et avant les réactions citées plus tôt. 1.3.2 Les réactions de positionnement dans l’espace Elles permettent d’exécuter un mouvement dans un but définit à partir d’une posture de départ pour aboutir à une nouvelle posture. Exemple : se baisser, attraper quelque chose sur une étagère… 1.4 Les principes de l’éducation posturale L’éducation posturale vise au maintien de la bonne attitude qui résulte d’un ensemble de réactions permettant de stabiliser le corps en préservant l’équilibre statique et dynamique. L’éducation posturale doit être progressive et cette technique obéit à certaines étapes. Etape 1 : l’éducation posturale débutera par une prise de conscience du corps et de ses mobilités, d’abord sans l’action de la pesanteur puis avec action de la pesanteur sur l’axe vertébral (action compressive). Les mobilités des ceintures scapulaires et pelviennes seront également recherchées dans cette étape. Cette première étape est essentielle, il ne faut pas la sous-estimer. Cette étape est d’autant plus importante que nous avons affaire à des enfants qui ont une méconnaissance de leur corps et un schéma corporel certainement un peu défaillant (= la connaissance de leur corps est certainement pauvre et la connaissance des mouvements est encore plus pauvre). Nous allons donc leur faire prendre conscience de ce corps et de ses mobilités afin que l’enfant les comprenne (ce qui sera par la suite utile pour nous car kinésithérapie = science par le mouvement). Autrement dit (par M.Forner) , on va « débourrer » les enfants en les faisant bouger et qu’ils prennent conscience du corps et de ses mobilités. Etape 2 : la technique se poursuivra par une prise de conscience des dysharmonies, tant d’un point de vue statique que dynamique. Page 7 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Les dysharmonies sont différentes des déformations. Si on parle des déformations c’est statique or toute dysharmonie statique a un retentissement dynamique. Exemple : pour les inclinaisons latérales si une personne a une hyperlordose (donc statique = hyperlordose), une flèche vers 30 mm, les dysharmonies dynamiques sur le rachis que cette personne risque d’avoir est la flexion du rachis visible avec le test de Schober (car la lordose lombaire entraine une extension, le plan postérieur du patient est rétracté). Etape 3 : cette étape sera consacrée à des exercices d’apprentissage de la correction posturale. Etape 4 : cette dernière étape sera consacrée à des exercices d’intégration de ces corrections dans l’attitude et les gestes de la vie courante. Le kinésithérapeute devra aider le sujet/l’enfant à découvrir son corps, sa mobilité et ses défauts. Il devra avoir un rôle inducteur et non directeur ainsi qu’une attitude, une approche et un discours adapté au patient qui est souvent un enfant (pour ceci les exercices devront être ludiques, histoires, « compétition » entre enfant et MK…). 1.5 Technologie appliquée 1.5.1 Les exercices de prise de conscience corporelle Le but est d’aider l’enfant/patient à prendre conscience de son identité corporelle, à savoir : - La représentation de sa forme - La représentation de sa position - La représentation de son animation dans l’espace Un but indirect est de permettre au sujet de pouvoir effectuer les exercices demandés ensuite lors du traitement associé. Ces exercices font appel dans l’ordre et en progression : À une prise de conscience de la mobilité de l’axe corporel centré sur l’axe dit vertébral sans l’action compressive de la pesanteur agissant de haut en bas sur l’édifice rachidien (les mouvements sont plus importants sans l’action de la pesanteur, les amplitudes des mouvements effectués sont plus importantes). À une prise de conscience de la mobilité de l’axe corporel centré sur l’axe vertébral en condition dressée le rachis étant soumis à l’action compressive de la pesanteur À une prise de conscience de la mobilité des ceintures et de l’interdépendance ceinture-tronc. Remarque : pourquoi on enlève l’action de la pesanteur ? Il a été prouvé en imagerie que les mouvements sont plus libres au niveau du rachis sans l’action de la pesanteur, en décubitus dorsale par exemple, qu’en position debout où nos vertèbres sont impactées. Page 8 sur 26 UE 6 – Technologie en rééducation vertébrale 1.5.1.1 Exercices de prise de conscience de la mobilité de l’axe corporel et vertébral sans l’action de la pesanteur 1er exercice : prise de conscience des flexions latérales du rachis. Le sujet est placé en décubitus dorsal, le MK dispose sur les faces latérales des membres inférieurs du sujet des cibles. Le sujet reconnaît les yeux ouverts ces cibles. Le MK demande au sujet de fermer les yeux et annonce des cibles à atteindre obligeant ainsi le sujet à réaliser des flexions latérales du rachis en faisant appel à sa mémoire somesthésique et kinesthésique de l’emplacement de ces cibles. On peut aussi jouer avec la vitesse, en demande au sujet de toucher les cibles de plus en plus vite. 2ème exercice : prise de conscience des flexions/extensions du rachis. Le sujet est placé en décubitus latéral, le MK lui explique les positions à prendre en fonction de ces indications : - Décubitus latéral strict, les membres inférieurs l’un sur l’autre et en rectitude - La position de l’escargot, hanche et genou fléchis, cuisses contre le ventre et rachis en flexion - La position de la lune, membres supérieurs et inférieurs en extension, rachis en extension Le MK raconte une histoire où il est question d’un escargot et de la lune, à chaque annonce de ces mots l’enfant se met dans la position correspondante puis se remet dans la position décubitus latérale initiale. 3ème exercice : prise de conscience des flexions/extensions du rachis. Le sujet est en position 4 pattes à genoux, il exécute des dos ronds et des dos creux en plaçant des cibles à atteindre pour donner les mouvements les plus importants possibles. Cet exercice pourra également être exécuté en racontant et en faisant mimer par l’enfant l’histoire du chien (dos creux) et du chat (dos rond). La position quadrupédique est intéressante car elle rend plus importantes et amples les mouvements du rachis, du fait de l’absence d’action progressive de la pesanteur sur le rachis. Les mouvements de flexions latérales et de rotations pourront également être recherchés dans cette position à 4 pattes, en utilisant des cibles à atteindre par exemple. 1.5.1.2 Exercices de prise de conscience de la mobilité de l’axe corporel et vertébral sous l’action de la pesanteur compressive 1er exercice : prise de conscience des mouvements de la tête et du rachis cervical en position debout ou assise. Le MK fait effectuer au sujet tous les mouvements possibles par la tête et le rachis cervical (flexion/extension/ inclinaisons latérales/rotations). Pour cela, il peut utiliser le jeu « Jaques a dit », le travail en miroir ou en contre miroir. Le travail miroir : le sujet reproduit les mouvements comme s’il était l’image du kiné dans un miroir. Quand le MK lève le bras gauche, l’enfant doit lever le bras droit. Le travail en contre miroir : le sujet reproduit les mêmes mouvements que le kiné. Quand le MK lève le bras droit, l’enfant doit lever le bras droit. Page 9 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 2ème exercice : prise de conscience de l’autograndissement actif effectué en position debout ou assise Le MK demande au sujet de se grandir en atteignant et en repoussant une cible au-dessus de sa tête tout en expirant/soufflant et en évitant toutes compensations. 3ème exercice : prise de conscience de l’enroulement en flexion du rachis. Le sujet est debout, le dos contre un plan. Le MK lui demande de s’enrouler vers l’avant, vertèbre par vertèbre, en quittant petit à petit le plan postérieur. Autre possibilité d’exercice : L’enfant est debout, les membres inférieurs écartés avec un ballon dans les mains. Le MK dispose une cible à atteindre derrière le sujet et lui demande de se fléchir en avant et de tirer sur la cible en faisant rouler le ballon entre ses jambes. 4ème exercice : prise de conscience des rotations du rachis. Le sujet est assis à califourchon sur un tabouret, dos à une table qui dépasse de chaque côté. Le MK dispose des objets sur chaque côté de la table et demande au sujet d’aller chercher un objet d’un côté pour le placer de l’autre côté. Cet exercice pourra être réalisé les yeux ouverts puis les yeux fermés et de plus en plus vite. 5ème exercice : prise de conscience des flexions latérales du rachis. Le sujet est debout, le MK marque des cibles sur les côtés des membres inférieurs du sujet. A l’annonce de la cible à atteindre, le sujet fait glisser sa main sur le côté pour toucher la cible. Le but sera de changer les hauteurs de cibles. (Pour potentiellement assouplir, étirer) Page 10 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 1.5.1.3 Exercices de prise de conscience de la mobilité des ceintures et de l’interdépendance ceintures/tronc 1er exercice : prise de conscience des mouvements du moignon des épaules. Le MK demande au sujet de rouler les épaules en avant, en arrière, de monter et descendre les épaules. Le fil conducteur peut être une histoire où les mots « avant », « arrière », « haut », et « bas » vont servir de starters à ces mouvements et où des cibles à atteindre pourront être mises en place. (Peut être fait miroir/contre miroir aussi) 2ème exercice : prise de conscience de la mobilité scapulaire. Le MK demande au sujet d’exécuter des mouvements d’abduction ou de flexion d’épaule. En utilisant un étalonnage postérieur ou un double jeu de miroir, le MK insiste auprès du patient sur les mouvements, la description et le ressenti du patient. 3ème exercice : prise de conscience de la mobilité des membres supérieurs. Le sujet est debout face au MK. Ce dernier exécute de plus en plus rapidement des mouvements des membres supérieurs à différentes amplitudes, de manière symétrique et asymétrique, et demande au sujet de reproduire en miroir et en contre miroir ces mouvements. 4ème exercice : prise de conscience de la mobilité du bassin. Le sujet est en décubitus dorsal, le MK demande au sujet d’effectuer des antéversions et rétroversions du bassin en décollant et en collant la région lombaire sur le sol. Cet exercice pourra être exécuté en position assise en demandant au sujet de faire rouler son bassin sur l’assise. Peut être fait en debout ou assis avec des jeux/images pour rendre ludique. L’utilisation d’un ballon de Klein en position assise pourra également permettre la prise de conscience des mouvements de latéropulsion du bassin. En progression, la prise de conscience se fera sans plan de référence en position debout. 1.5.2 Exercices de prise de conscience de dysharmonies statiques et dynamiques Ces exercices vont permettre au sujet de prendre conscience de ses défauts statiques (morphologie, défauts, déviations, …) et dynamiques (amplitudes, mouvements, déplacements, dysharmonies dynamiques, qualité du mouvement …). Cette étape se fait progressivement en 2 temps. Le 1er temps est celui des découvertes visuelles, tactiles, proprioceptives, kinesthésiques … Page 11 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Le 2ème temps est celui de l’intégration corticale (= compréhension). Il ne suffit pas que le sujet découvre et ressente ses différents défauts, mais il faut également qu’il les corticalise et qu’il les comprenne pour ensuite les corriger. L’aspect dynamique des dysharmonies est aussi important à faire découvrir et intégrer, l’homme étant pratiquement sans cesse en mouvement. Dans cet aspect dynamique il s’agit d’explorer les défauts des mouvements, les problèmes de coordination, de rythme… 1er exercice : prise de conscience d’une épaule plus basse que l’autre. Le sujet est debout face à un miroir quadrillé. Le MK utilise le référentiel visuel et le questionne : - Sur la hauteur de ses épaules et leur obliquité - Sur la hauteur de ses mains au niveau de ses membres inférieur Pour cet exercice, le MK pourra également utiliser le référentiel tactile en demandant au sujet, les yeux fermés de toucher avec ses doigts ses cuisses et évaluer la hauteur différente de ses touchés. 2ème exercice : prise de conscience d’une épaule plus enroulée vers l’avant. Le sujet est placé debout contre un plan de référence postérieur ou en décubitus dorsal. Le MK va solliciter le référentiel proprioceptif. Il demande au sujet d’effectuer des mouvements de rétropulsion du moignon des épaules afin de coller les scapulas sur le plan ou le sol. Le MK questionne le sujet sur l’aisance et la facilité à effectuer les mouvements des 2 moignons, sur la difficulté ressentie pour une épaule par rapport à l’autre afin que le sujet arrive à comprendre l’enroulement en avant plus important d’une épaule. 3ème exercice : prise de conscience d’antéversion du bassin. Le patient est placé en position assise, le MK utilise le référentiel tactile en demandant depuis la position de départ d’effectuer des mouvements d’anté et de rétroversion du bassin. Il questionne le sujet sur la position de son bassin « sur les pointes » (ischion), « en avant des points » (antéversion) ou « en arrière des points » (rétroversion). Le sujet doit découvrir la position antéversée de son bassin « en avant des points » et il doit la verbaliser. L’exercice peut également être réalisé en décubitus dorsal, le sujet devant découvrir les zones de son rachis touchant le sol et celles ne touchant pas le sol. Le sujet doit verbaliser la présence d’un creux, d’un tunnel, au niveau lombaire (hyperlordose). 4ème exercice : prise de conscience de la raideur vertébrale en flexion. Le sujet est placé debout contre un plan postérieur, il effectue des mouvements de flexion du rachis et de retour à la position de départ, le MK utilise le référentiel tactile et demande au sujet de percevoir les moments ou le mouvement ne se fait plus analytiquement, vertèbre par vertèbre, mais en bloc. Le MK pourra également utiliser une balle glissée entre le dos du sujet et le plan postérieur. Cette raideur si elle est localisée au niveau lombaire se traduira par un plat lors de manœuvre de bascule en tampon buvard. En progression le MK utilisera le référentiel proprioceptif sans plan de référence et demandera au sujet de ressentir ces zones de raideur. Page 12 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 5ème exercice : prise de conscience d’une gibbosité. Le sujet est en décubitus dorsal, et réalise une ébauche de roulade arrière, le MK utilise le référentiel visuel en demandant au sujet de verbaliser la déviation de ses membre inférieurs sur le côté de sa tête. (Le corps sera dévié du côté opposé à la gibbosité). 1.5.3 Exercices d’apprentissage de la correction posturale Le patient ayant conscience de son corps, de sa mobilité et de ses dysharmonies, l’éducation posturale peut être construite et mise en place de façon positive (=corrective). L’apprentissage de la correction posturale se fera dans un 1er temps par une correction segmentaire centrée sur la disharmonie avec compensations puis dans un 2ème temps cet apprentissage se fera sans compensations, dans un temps global jusqu’à l’application continue dans les actes de la vie journalière. Parmi les différentes afférences disponibles, le MK pourra utiliser la vue, la sensibilité tactile et la sensibilité proprioceptive. Description de 6 exercices : 1er exercice : La prise de conscience de la correction posturale d’une épaule plus haute que l’autre. Le patient est placé devant un miroir quadrillé et visualise son défaut, en s’aidant de la vue, il repositionne son épaule au même niveau que l’autre en se relâchant d’un point de vue musculaire (des exercices d’étirements sont effectués parallèlement). Le MK insiste sur la prise de conscience corporelle de la correction (tension et relâchement musculaire). Le MK fait ensuite effectuer au patient de grands mouvements des membres supérieurs (ABD/ADD, Flexion/extension, Circumduction…) et demande au patient de se repositionner en bonne attitude au niveau de ses épaule en s’aidant du miroir quadrillé. En progression, le miroir sera enlevé pour un apprentissage proprioceptif. Avec les yeux fermés. On lui redemande d’ouvrir les yeux et de se re corriger. On réalise cet exercice plusieurs fois. La différence entre l’éducation posturale et la tonification : La tonification a besoin de la rééducation posturale et inversement, mais dans la tonification on met la personne dans la bonne posture et on va lui faire des déstabilisations (mais elles ne sont pas très importantes). De plus les mouvements de tonification sont légers, en éducation posturale c’est la tenue proprioceptive et pas la tenue musculaire auxquelles on s’intéresse, les distractions sont beaucoup plus importantes, pour perdre son attitude de base. 2ème exercice : Prise de consciences de la correction posturales de la latéropulsion du bassin Le patient est debout devant un miroir quadrillé, un fil à plomb tendu depuis S2, le MK place une cible au milieu des espaces inter jambiers (c’est la projection théorique du centre de gravité) le patient visualise la déviation du fil à plomb par rapport à la cible (prise de conscience de la disharmonie). Le MK demande au patient d’aligner le fil à plomb avec la cible, en effectuant une latéropulsion contraire qui va repositionner le bassin en position neutre de pulsions. Le MK insiste sur les sensations ressenties par le patient au niveau des membres inférieurs (tension/relâchement) et au niveau de ses appuis plantaires (différence d’appuis/différence de pression). Le patient effectue ensuite des inclinaisons latérales de rachis et se repositionne en bonne posture, d’abord en utilisant la vue (miroir quadrillé) puis sans la vue (sans miroir quadrillé) en utilisant uniquement les référentiels tactiles et proprioceptifs. Page 13 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 3ème exercice : prise de conscience de la correction posturale d’une antéversion du bassin avec hyperlordose lombaire. Le patient est positionné assis à califourchon, le patient perçoit l’appui en avant de ses ischions, le MK demande au sujet de faire rouler en arrière son bassin jusqu’à se positionner en appui sur les ischions. Le MK insiste sur les sensations ressenties par le sujet dans les membres inférieurs et le tronc (tension/relâchement). Le MK demande au sujet d’effectuer des mouvements alternatifs de flexion de hanche et de se repositionner dans la bonne attitude. En progression, cet exercice se fera sans plan de référence d’appuis ischiatique en utilisant des positions telles que le coucher dorsal ou la position debout. 4ème exercice : prise de conscience de la correction posturale d’une rétroversion du bassin avec diminution de la lordose lombaire. Le kinésithérapeute aura utilisé le même exercice que précédemment en position assis califourchon mais utilisé dans le cadre d’un repositionnement du bassin placé en rétroversion. Il aura également utilisé une contention (un sparadrap, un élastique) placée en pont au niveau de la lordose lombaire demandée au sujet, cette contention exercera un véritable rappel tactile lorsque le sujet diminuera sa lordose, on a donc utilisé la sensibilité extéroceptive. Cette contention adhésive doit être posée au niveau de la corde de la courbe lombaire. On la colle en haut et en bas de la lordose (T11/T12 et S1). Quand le sujet aura tendance à partir en rétroversion et diminuer la lordose lombaire, il y aura un rappel tactile par la contention qui sera étiré quand il partira vers la rétroversion. 5ème exercice : prise de conscience de la correction posturale d’une cyphose dorsale. Le sujet est placé debout contre un plan postérieur. Le patient perçoit qu’une grande partie de son rachis n’est pas en contact avec le plan. Le MK demande au patient de repositionner son dos contre le plan et insiste sur les sensations ressenties (tactiles et musculaires) au niveau de son rachis, de son thorax, et de son abdomen. En progression, le MK place le sujet en position assise ou debout, et le guide dans sa reprise de la correction posturale par des résistances manuelles légères, appliquées sur la partie postérieure du tronc. Il insistera également sur les sensations ressenties pour arriver à une correction posturale autonome. Enfin, le MK placera le sujet en situation de déséquilibre important (forte poussées, ballon de Klin, exercices de marche) et demandera au sujet de maintenir la bonne posture. 6ème exercice : prise de conscience de la correction posturale d’une raideur en flexion. Le sujet est placé assis, contre un plan postérieur. Le kiné demande au sujet d’effectuer de grandes flexions et de grands redressements du rachis. Le sujet perçoit que certaines parties de son dos se décollent ou se recollent d’un bloc au niveau du plan. Le MK demande au sujet de s’enrouler et de se dérouler vertèbre par vertèbre. Il insiste sur les ressentis tactiles et musculaires du sujet. En progression, le sujet sera placé sans plan de référence postérieur, le kiné exerçant des pressions et des stimulations tactiles pour inciter le patient à effectuer des enroulements et des déroulements vertèbre par vertèbre. En conclusion, le kiné s’efforcera de faciliter la parfaite intégration de cette correction neuromusculaire dans les différents gestes et attitudes de la vie courante. De ce fait, les exercices devront être de plus en plus fonctionnels et se terminer par exemple par des exercices d’apprentissage de la correction posturale en position d’écriture, assis devant l’ordinateur ou une console de jeu. Page 14 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 2 Les assouplissements et les étirements en rééducation vertébrale 2.1 Introduction Les raideurs sont souvent présentes dans les déformations et disharmonies rachidiennes. Les assouplissements utilisés en rééducation vertébrale visent à gagner en souplesse et en amplitude articulaire. Les assouplissements s’adressent donc aux structures articulaires et péri-articulaires. Les étirements exécutés en rééducation vertébrale auront pour but de favoriser l’allongement musculaire. Ces étirements s’adressent donc aux structures musculaires. Ces deux outils technologiques ont donc pour objectifs : - De redonner une posture normale en replaçant les articulations dans leur position physiologique. - De redonner une posture normale en luttant contre les tensions musculaires importantes qui placent les segments ou les articulations en mauvaise position. - De rendre aux différentes articulations leurs mobilités normales et leurs amplitudes physiologiques afin que les mouvements et les gestes de la vie quotidienne soient les plus harmonieux possibles et dénués de compensation. Ces assouplissements et étirements seront exécutés sur le rachis, sur les ceintures et sur le thorax. 2.1.1 Les différents types d’assouplissements et d’étirements 2.1.1.1 2.2.1 Les différents types d’assouplissements Le kiné pourra utiliser 3 types d’assouplissement : - La mobilisation active où le patient exécute lui-même le mouvement assouplissant. - La mobilisation passive où le patient est relâché, le kiné exécutant le mouvement assouplissant. - La posture où le patient est relâché, la mobilisation passive étant tenue en fin d’amplitude sur une longue durée. La position quadrupédique pourra être utilisée par le MK car elle a pour intérêt de rendre plus importants les mouvements et de libérer les amplitudes articulaires en limitant les effets de compression de la pesanteur sur le rachis. Les assouplissements du thorax seront effectués soit en ouverture (pour les sujets en hypercyphose) soit en fermeture (pour les sujets avec un dos plat avec beaucoup d’exercices en flexion et donc une fermeture du thorax pour remettre en jeu une cyphose) Exemple de traitement avec des courbures dans le plan frontal dont une convexité dorsal droite : Ici on va venir travailler en ouverture à gauche car les côtés sont en fermeture de ce même côté et inversement. Il y a une interaction avec le thorax et le rachis. Ils devront être adaptés à la physiologie costale (surtout en fermeture). En effet, les mouvements des côtes se font en fonctions de l’axe reliant les articulations costo-vertébrales et costo transversaires. Page 15 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Les processus transverses pratiquement frontaux au niveau du rachis thoracique haut tendent à se sagittaliser au niveau du rachis thoracique bas, de ce fait, les mouvements du thorax haut se feront essentiellement dans le plan sagittal, les mouvements du thorax bas se feront essentiellement dans le plan frontal. ->Pour fermer un thorax haut, je dois exercer mes pressions de haut en bas et d’avant en arrière et pour fermer un thorax bas, les pressions seront de haut en bas et de dehors en dedans. Les temps respiratoires pourront être utilisés pour ces assouplissements du thorax, ainsi : - Les exercices d’assouplissement du thorax en ouverture seront associés à l’inspiration - Et les exercices d’assouplissement du thorax en fermeture seront associés à l’expiration. Les mouvements ou postures du rachis seront également utilisés pour effectuer ces exercices d’assouplissement du thorax. Ainsi pour les exercices d’assouplissement du thorax haut, les mouvements ou postures du rachis thoracique en flexion et en extension pourront être utilisés (la flexion ouvrira le thorax haut (inspiration) alors que l’extension fermera le thorax haut). De même, pour les exercices d’assouplissement du thorax bas, les mouvements ou postures du rachis dorsal en inclinaison latérale seront utilisés. Lors d’une inclinaison latérale droit, on ferme le thorax bas droit mais on ouvre le thorax bas gauche. 2.2.2 Les différents types d’étirements Le kiné pourra utiliser 4 types d’étirements : - Passif - Antagoniste - CRE - Esnault (actif avec contraction) Pour réaliser un étirement correct et efficace, il sera nécessaire : - D’avoir un point fixe et un point mobile - D’éviter les compensations sus ou et sous-jacentes dues à un étirement trop important pour le patient. - D’effectuer une mise en tension très progressive, sans à-coup afin d’éviter le phénomène de contraction musculaire réflexe (réflexe myotatique). - De faire prendre conscience au patient du mouvement étirant et de ses sensations dont il nous rendra compte, ceci afin d’être le plus précis et le moins traumatisant possible. L’étirement passif : Le muscle est relâché et étiré par une force extérieure. Cet étirement repose sur le principe du réflexe tendineux : une mise en tension du muscle favorise son relâchement puis son étirement. L’étirement dure au moins 12 secondes. L’étirement de type CRE : Cet étirement repose sur le principe qu’après une contraction isométrique de forte intensité d’un muscle suit une période dite réfractaire de relâchement du muscle propice à son étirement. L’étirement CRE obéit à la séquence suivante: - Le muscle est placé en easystretch - Le muscle est contracté de manière isométrique pendant 6 secondes - Le muscle est relâché pendant 2 à 12 secondes Page 16 sur 26 UE 6 – Technologie en rééducation vertébrale - Le muscle est étiré de quelques degrés pendant 12 secondes en gardant le même alignement segmentaire c’est-à-dire sans grand balayage articulaire. Durant cette technique, le MK devra veiller à ce que ce soit le muscle étiré qui se contracte (cause fréquente d’erreur) Causes fréquentes d’erreur: - Ce n’est pas le muscle que l’on veut étirer qui se contracte (il faut faire attention à la consigne donnée !!) - Le muscle n’est pas en easystretch - Non-respect de la phase réfractaire (période de relâchement complet du muscle) qui suit la contraction (donc on gagne beaucoup d’amplitude, plus que la réalité) L’étirement de type antagoniste : Le muscle est relâché et étiré par la contraction d’autres muscles, cet étirement utilise la loi d’inhibition réciproque ou loi de Sherrington qui énonce que lorsqu’un muscle se contracte son antagoniste se relâche. L’étirement dure 12 secondes. Causes fréquentes d’erreur : -Confondre un antagoniste avec un Esnault !! pour un Esnault les consignes sont plus riches et pour un antagoniste il y a la nécessité de mettre en position d’easystretch. L’étirement de type Esnault : Le muscle est contracté à minima soit par des contractions d’équilibration soit par des contractions de décoaptation pendant qu’il est étiré. L’étirement dure 6 secondes. Cause d’erreur : -L’équilibration ne veut pas dire appui ! S’il y a un effort d’appui il n’y aura plus de contraction à minima. 2.1.2 Exemple d’exercices d’assouplissement et d’étirement Exercice 1 : assouplissement en rotation par mobilisation active. Le sujet est placé assis à califourchon, un bâton maintenu sur ses épaules. Le kiné place des cibles en avant du sujet et demande à celui-ci de les toucher en effectuant des rotations actives du tronc. Variante de l’exercice : le sujet placé en position à 4 pattes à genou, le kiné demande au sujet soit d’élever un membre sur le côté, soit d’abaisser un membre supérieur en bas et du côté opposé (plus cible). Exercice 2 : Assouplissement en flexion latérale par mobilisation passive. Le sujet est placé en DD, jambes en crochet, le kiné pose une main sur les genoux du patient, et effectue une flexion des hanches. Il place une prise sous le sacrum et le soulève en même temps que l’autre main appuie sur les genoux. Le kiné imprime ensuite un mouvement passif de flexion latérale. L’assouplissement en flexion latérale sera d’autant plus haut dans le rachis que la flexion du rachis sera importante. Page 17 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Plus je vais fléchir les hanches, plus je vais effectuer passivement une inclinaison latérale haute au niveau du rachis et inversement. La main la plus importante dans l’exercice est celle sur les genoux et non pas la main qui est sur le sacrum, en effet, c’est plus facile d’augmenter la flexion en appuyant sur les genoux quand soulevant le patient par le sacrum, on soulage donc l’autre main. Exercice 3 : De posture en extension du rachis dorsal. Le sujet est placé en DD, une cale (ou un coussin) au niveau du sommet de sa cyphose dorsale. Les membres supérieurs en élévation pourront également augmenter l’effet de cette posture. Dans le cas d’augmentation trop importante de la lordose lombaire, les membres inférieurs seront en crochet. Utilisation d’un ballon de Klein en extension. Exercice 4 : Étirement passif du droit fémoral. Le sujet est placé en DD en bout de table et positionne une hanche en flexion en maintenant sa cuisse contre son abdomen avec ses membres supérieurs. Le bassin est ainsi calé en position équilibrée et se maintiendra sans antéversion qui pourrait être produite par le droit fémoral étiré. Le kiné saisit l’autre membre inférieur, et tout en gardant le genou fléchi, il réalise une extension passive de hanche pendant au moins 12 secondes. La deuxième image correspond à une variante avec une flexion de genou et la hanche maintenue. Exercice 5 : Étirement de type CRE des grands pectoraux Le sujet est placé en assis transversal, mains derrière la nuque membre supérieur en aile de canard. Le kiné est positionné derrière le patient. Il place les coudes du patient en arrière juste avant d’atteindre, pour le patient, la sensation désagréable d’étirement de ses grands pectoraux. Le kiné sollicite une contraction isométrique des grands pectoraux en demandant au patient d’essayer de rapprocher ses coudes en avant et exerce des résistances aux faces médiales des coudes pendant 6 secondes. Il demande ensuite au sujet de se relâcher pendant 2 à 12 secondes, puis amène les coudes du patient en arrière en gagnant quelques degrés, ceci pendant 12 secondes. Autre possibilité : pour étirer les grands pectoraux, on peut utiliser les antagonistes en plaçant en easystretch dans la même position, puis on demande au sujet d’expirer. Le point fixe est alors le coude/bras du sujet et le point mobile les côtes. Exercice 6 : Étirement de type antagoniste des paravertébraux. Le patient est debout, bassin et rachis en bonne attitude, le patient tend ses bras devant lui. La hauteur des bras aura une importance sur la localisation de l’étirement. Plus les bras seront hauts, plus l’étirement sera bas au niveau du rachis et inversement, plus les bras seront bas, plus l’étirement sera haut au niveau du rachis. Le kiné demande au sujet de placer ses membres supérieurs en rotation médiale et en pronation. Le sujet pousse vers l’avant ses membres supérieurs, rentre son sternum, pousse la vertèbre sommet de l’étirement vers l’arrière et effectue une expiration profonde. Une variante de cet exercice pourra être Page 18 sur 26 UE 6 – Technologie en rééducation vertébrale effectuée en position 4 pattes à genou, la position des membres supérieurs aura les mêmes conséquences sur la localisation de l’étirement des paravertébraux. Exemple : pour étirer à quatre pattes les paravertébraux lombaires je mettrais les mains très éloignées des genoux et à contrario si je veux être en dorsal haut et faire un étirement antagoniste des paravertébraux haut je vais rapprocher les mains des genoux. Exercice 7 : Étirement de type Esnault de la chaîne latérale. Le patient est en position debout, le membre inférieur du côté de la chaine latérale à étirer en ADD croisée arrière, le membre supérieur en ABD complète au-dessus du corps. Le sujet s’incline légèrement sur le côté en sortant les côtes, en poussant son pied arrière dans le sol, et en poussant le membre supérieur vers le haut pendant 6 secondes. Variante : le même exercice pourra être réalisé en position 4 pattes à genou. Exercice 8 : Assouplissement du thorax haut en ouverture. Le sujet est placé en DD, membres supérieurs en élévation complète, légère ABD et rotation latérale, afin d’utiliser l’action ouvreuse du grand pectoral sur le thorax haut (puisque insertions costales sur le thorax haut). Le kiné pose ses mains sur la partie supérieure du thorax (sous les clavicules) et demande au sujet une inspiration profonde et complète tout en sollicitant la remontée en haut et en avant des côtes supérieures. Puis le sujet se relâche. En progression, une cale (un coussin demi-lune) pourra être positionné au sommet de la cyphose. Le sujet ne doit pas faire d’expiration sinon on ira à l’inverse de ce que le kiné recherche Exercice 9 : Assouplissement du thorax bas en fermeture Il est rare d’avoir à assouplir un thorax bas en bilatéral. Le sujet est en position assise, un drap positionné au niveau de son thorax bas et l’entourant. Il tient dans ses 2 mains, les deux bouts du drap. En effectuant une expiration profonde, il pousse sur les deux bouts réalisant ainsi un resserrement des côtes inférieures. 3 LA TONIFICATION EN REEDUCATION VERTEBRALE 3.1 Introduction La tonification a pour but l’amélioration des contractions permanentes réflexes des muscles posturaux sans le contrôle de la volonté. Les principes de la tonification sont les suivants: - La bonne attitude (attention aux positions qui ne seraient pas adaptées au sujet et qui entraîneraient des “mal positions”). 2 pièges : les positions asymétriques et les positions inadaptées. Ex : Dans le plan frontal, Page 19 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie faire une tonification en position à demi à genou latéral droit (chevalier servant) n’esr pas adapté car la position entraîne une latéroversion du bassin et donc une convexité de la colonne. La tonification sera réalisée en mauvaise attitude. Dans le plan sagittal, chez un patient rétroversé, il ne faut pas qu’il soit en position assise car c’est une position rétroversante, donc tonification en mauvaise attitude. Idem sur un sujet antéversé on évite de le positionner dans des positions comme à genoux dressés (position antéversantes et hyperlordosantes délétères). On peut en revanche mettre le sujet rétroversé en assis à califourchon et lui demander d’antéverser son bassin (+ simple dans cette position) ou alors dans un assis plus haut qui donne moins de flexion de hanche. Mot du prof : toujours prendre du recul et toujours faire le tour du propriétaire. - La position érigée (position verticale de lutte contre la pesanteur compressive sur le rachis). La tonification du transverse échappe à ce principe. - La faible intensité (la contraction musculaire demandée pour les exercices sera de faible intensité). Ne pas utiliser de ballon lesté mais des ballons légers car sinon, ce sera du renforcement. - La faible amplitude (la contraction musculaire demandée sera statique ou dynamique mais en évitant les mouvements de grande amplitude car il pourrait entraîner des mouvements de forte intensité). Sur un sujet assis en bonne attitude, le moyen de décentration est le lancer de balle/ballon qui doit être de fait qu’il y est le moins de mouvement dans le rachis. - La durée longue (exercices d’une durée longue supérieure à 12 sec voire plusieurs minutes) - La respiration (les exercices seront associés à une respiration ample visant à maintenir le métabolisme musculaire à des niveaux normaux). Le sujet ne doit pas faire d’apnée, sinon tétanie musculaire. - La décentration (les exercices seront effectués avec une ou plusieurs décentrations afin que les contractions soient exécutées sur le mode involontaire). On ne peut pas faire 2 actions volontaires à la fois. Quand on marche et qu’on parle à quelqu’un, on ne fait pas attention à notre marche mais juste à ce que l’on dit. Les personnes âgées perdent cette possibilité de faire les choses de manière inconsciente et sont obligés de s’arrêter pour parler. Ne pas hésiter à faire appel aux décentrations intellectuelles. Conseil du prof : pour que le gainage soit un exercice de tonification, ne pas mettre le patient en « gainage habituel ». Le mettre en appui incliné, ainsi l’exercice cochera tous les principes de la tonification. Les exercices de tonification obéiront à une progression et seront dans un premier temps, effectués électivement sur le rachis en supprimant les effets du train porteur. Pour cela, au début, des positions centrées sur le rachis seront employées (positions assises par exemple). La tonification sera ciblée sur les paravertébraux, les abdominaux, et les fixateurs des scapulas. La tonification des paravertébraux est difficile à dissocier de celle des abdominaux, et l’on parle souvent de tonification en manchon, c’est-à-dire du couple paravertébraux-abdominaux. Il est cependant possible de cibler la tonification sur l’un de ces deux groupes musculaires. Ainsi, une très légère inclinaison du tronc (45° déjà beaucoup trop) soit en avant, soit en arrière, permettra dans les exercices de solliciter préférentiellement la tonification des paravertébraux (inclinaison vers l’avant) ou des abdominaux (inclinaison vers l’arrière). De même les déséquilibres que l’on sollicitera par des poussées antérieures ou postérieures permettront de cibler préférentiellement la tonification des abdominaux ou des paravertébraux. Ex : si la poussée est d’avant en arrière on va cibler les abdominaux et inversement si on pousse dans le dos donc d’arrière en avant on sollicite les paravertébraux. On peut aussi faire des poussées en diagonales, avec des poussées antéro-latéral droite ou gauche et aussi postéro-latéral droite ou gauche. Page 20 sur 26 UE 6 – Technologie en rééducation vertébrale La tonification des abdominaux et paravertébraux sera exécutée en utilisant l’autograndissement actif. La décentration mise en place par le kiné, devra être adaptée au patient, à son âge, à ses connaissances et à ses goûts. 3.1.1 Exemples d’exercices de tonification Exercice de tonification des paravertébraux Le sujet est assis à califourchon, bassin en position neutre d’anté et rétroversion (on demande au sujet d’être en appui sur ses ischiums), le tronc en autograndissement et légèrement incliné vers l’avant. Le kiné demande au sujet d’exécuter avec ses bras, placés en croix et en abduction, des mouvements asymétriques (triangle d’un côté, cercle de l’autre, dans le même sens, en sens opposé…). Le kiné contrôlera tout au long de l’exercice la bonne tenue de la position du bassin et du rachis. Exemple : en mettant un miroir de profil pour observer la lordose ou la cyphose si j’ai décidé de me mettre devant mon patient pour le décentrer avec des lancers de ballons. Exercice de tonification des abdominaux Le sujet est assis sur un ballon de Klein (attention à la position du bassin à contrôler), tronc en autograndissement, le sujet porte dans ses mains un support avec des balles. Le kiné exerce sur le ballon des poussées déséquilibrantes d’avant en arrière (à dit l’inverse l’année dernière). Le sujet doit maintenir la bonne posture de son rachis (contrôle du kiné) et garder les balles en équilibre sur le support (décentration par un travail de dissociation des membres supérieurs par rapport au tronc). Exercice de tonification des fixateurs de scapula Le sujet est debout en auto-grandissement, scapulas bien positionnées. Il est face à un miroir ou un plan sur lequel figurent des cibles. Le sujet mémorise l’emplacement de ces cibles et les yeux fermés, essaie de les atteindre à l’annonce du kiné, tout en gardant les scapulas en bonne position. Remarque : les cibles devront se situer dans des secteurs n’entraînant pas obligatoirement et de façon mécanique un grand déplacement des scapulas (exemples : ABD et ADD horizontales à éviter car si on est en abduction horizontales, mécaniquement il est impossible de rapprocher les scapulas et inversement.) Il est possible de faire un exercice de tonification des fixateurs des scapulas tout en apportant certaines modifications pour une scapula comme par exemple diminuer la hauteur de la cible du côté de la scapula la plus haute pour l’inciter encore plus à descendre. Souvent, la tonification des fixateurs de scapula est associée à la tonification des abdominaux ou des paravertébraux Page 21 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie Pourquoi un thorax haut bouge dans un plan sagittal et un thorax bas bouge dans un plan frontal ? : On prend l’exemple d’une vertèbre de type dorsale haute et dorsale basse. Les apophyses transverses ont une orientation différente. Pour les vertèbres dorsales hautes, l’orientation est frontale alors que pour les vertèbres dorsales basses, l’orientation est sagittale. Un mouvement qui s’effectue autour d’un axe frontal donne un mouvement dans un plan sagittal. À l’inverse, un mouvement qui s’effectue autour d’un axe sagittal donne un mouvement dans un plan frontal. 4. Cas clinique 1. Cas clinique 1 Patient présentant une antéversion du bassin associée à une hyperlordose du rachis lombaire : 1.1. Les bilans o BILANS STATIQUE DU BASSIN : Antéversion du bassin Mise en évidence par 3 tests : L’angle de Peninou : dans le plan microscopique on va mesurer l'angle d'antéversion du bassin en repérant EIAS-EIPS on les relie, on prend l'horizontale et on calcule l'angle. L’angle doit être entre 13 et 15 degrés sinon antéversion ou rétroversion. Test de Huck Évaluation de la mobilité du bassin en antéversion et rétroversion : on aura moins d’amplitude en antéversion o BILANS STATIQUE DU RACHIS : Hyperlordose du rachis lombaire Mise en évidence par : Mesure de la flèche lombaire : technique du premier point de contact : normalement T6 Plan vertical placé à x cm du 1er point de contact Mesure de la distance 1er point de contact - plan vertical postérieur Mesure de la distance point lombaire le plus éloigné – plan vertical postérieur Flèche lombaire = [distance point lombaire le plus éloigné] – [distance 1er point de contact – plan vertical postérieur] Norme : 25-30cm o BILANS DYNAMIQUE DU RACHIS : une hyperlordose lombaire présente souvent une limitation de mobilité en flexion lombaire, car elle est en extension de rachis lombaire. Appréciée de manière qualitative par l’examen visuel (zone raide, non arrondie au niveau lombaire) Évaluée par le test du Schöber lombaire : point marqué au niveau de l’interligne L5-S1 + 10 cm au-dessus, on demande une flexion au sujet et on mesure l’augmentation de la distance qui doit normalement se trouver à 15cm (donc 5 cm de plus). Il est probable ici que ce soit de seulement 2/3cm donc hypomobilité lombaire. Page 22 sur 26 UE 6 – Technologie en rééducation vertébrale Question : Si on retrouve chez un patient une scoliose au niveau lombaire, peut-on faire le test ? Oui on peut le faire et on trouvera aussi une hypomobilité lombaire. Les scolioses lombaires sont moins importantes que les scolioses dorsales. On trouve moins de grande courbure donc on suit l’arrondie de la colonne et on trouvera notre diminution On ne fait pas la mesure angulaire ou la distance doigt-sol car ces mesures ne sont pas spécifiques aux lombaires o BILAN DE L’HYPOEXTENSIBILITÉ Mise en évidence par l’évaluation de l’extensibilité des fléchisseurs de hanche (antéverseurs du bassin : Psoas, Iliaque, Droit Fémoral) qui permettra de mettre en évidence une hypoextensibilité de ces muscles et ainsi de cibler les muscles hypoextensibles. Test d’hypoextensibilité : En Décubitus dorsal hors de la table, le patient laisse pendre la jambe à tester et maintient l’autre jambe par la cuisse contre son tronc. On réalise 3 actions pour ce test : - On va fléchir le genou passivement, si la cuisse se lève (flexion de hanche), on en déduit qu’il s’agit d’une hypoextensibilité du droit fémoral - On va faire une extension de genou, si la flexion de hanche diminue, on en déduit qu’il s’agit aussi d’une hypoextensibilité du droit fémoral - On va diminuer la flexion de hanche et appuyer sur la cuisse et la descendre en extension, si l’extension de genou augmente, il s’agit d’une hypoextensibilité du droit fémoral. Si rien ne se passe, il s’agit d’une hypoextensibilité de l’ilio-psoas 1.2. Le traitement o Éducation posturale centrée sur les mouvements du bassin et du rachis lombaire, puis sur les malpositions du bassin en antéversion et du rachis lombaire en hyperlordose, apprentissage de la correction posturale en position neutre du bassin et du rachis lombaire. Patient en DD strict, on lui demande de plaquer son dos contre le sol o Assouplissements et étirements centrés sur : La flexion du rachis lombaire Les étirements des paravertébraux lombaires Les étirements des muscles antéverseurs du bassin : Psoas-iliaque + droit fémoral o Tonification en bonne attitude des abdominaux et des paravertébraux Page 23 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 2. Cas clinique 2 Patient présentant une cyphose dorsale avec un enroulement des épaules : 2.1. Les bilans o BILAN RACHIS STATIQUE : Cyphose dorsale : La technique du 1er point de contact où on doit trouver T6, mais on sera ici plus bas, vers T7/T8 Enroulement des épaules : Sa position par rapport au point critique sera avancée (rappel : point critique = milieu de l’épaisseur entre fourchette sternale et processus épineux de la vertèbre correspondante horizontalement, T3-T4). Le milieu du bord latéral de l’acromion est en avant du point critique dû à l’enroulement des épaules Observation : Scapula en abduction et fermeture du thorax o BILAN RACHIS DYNAMIQUE : La cyphose dorsale entraine souvent une diminution de la mobilité en extension du rachis dorsal : Appréciée de manière qualitative par l’examen visuel (zone raide au niveau dorsal) Schober inversé : on place 5 repères à équidistance tous les 10cm, à partir de S1. Le patient réalise une extension, la distance entre les points diminue normalement. Ici, il n’y a pas de différence entre les points Mesure centimétrique : mesure de la distance horizontale fourchette sternale – plan vertical antérieur. On mesure au départ, puis en extension. Mesure angulaire de l’extension (droite passant par le milieu du bord supérieur du grand trochanter et le milieu du bord latéral de l’acromion et la comparer avec la verticale) o BILAN DE L’HYPOEXTENSIBILITÉ Hypoextensibilité des grands pectoraux et du petit pectoral aussi 2.2. Le traitement o Education posturale centrée sur les mouvements du rachis dorsal et des épaules, puis sur les malpositions du rachis dorsal en cyphose et des épaules en enroulement ; apprentissage de la correction posturale en position physiologique du rachis dorsal et des épaules o Assouplissements et étirements centrés sur : L’extension du rachis dorsal Les étirements des grands pectoraux o Tonification en Bonne attitude des abdominaux, des paravertébraux et des fixateurs de scapula Page 24 sur 26 UE 6 – Technologie en rééducation vertébrale 3. Cas clinique 3 Patient présentant une latéropulsion droite du bassin avec convexité lombaire droite : 3.1. Les bilans o BILAN STATIQUE DU BASSIN : Latéropulsion droite du bassin mis en évidence par : La projection du centre de gravité, mis en évidence par la déviation du fil à plomb depuis S2 -> décalage vers le pied droit o BILAN STATIQUE DU RACHIS : Convexité lombaire droite mise en évidence par : Mesure de l’équilibre du rachis : On vérifie si S2 et C7 sont alignés sur une même verticale. Si le rachis est équilibré, le fil à plomb passe par S2. Si le rachis est déséquilibré, le fil à plomb passe à côté de S2 La mesure des flèches frontales : Fil à plomb tendu entre C7 et S1 Mesure de la distance entre fil à plomb et la vertèbre la plus éloignée (vertèbre sommet) o BILAN DYNAMIQUE DU RACHIS : La convexité lombaire droite entraine souvent une diminution de la mobilité en flexion latérale droite du rachis lombaire Appréciée de manière qualitative par l’examen visuel (zone raide au niveau lombaire lors d’une latéroflexion droite) Mesure centimétrique : Distance doigt-sol en latéral (En position écart standard long) Mesure angulaire des flexions latérales (droite C7-S1 par rapport à la verticale) o BILAN DE L’HYPOEXTENSIBILITÉ Une hypoextensibilité des muscles adducteurs du membre inférieur droit Une hypoextensibilité des muscles abducteurs du membre inférieur gauche : Test du TFL Test d’hypoextensibilité du carré des lombes droit : l’angle ilio-lombaire gauche diminué en fermeture 3.2. Le traitement o Education posturale centrée sur les mouvements du rachis lombaire et des membres inférieurs (importance des mouvements d’abduction et d’adduction), puis sur les malpositions du rachis lombaire en flexion latérale et du bassin en latéropulsion droite ; apprentissage de la correction posturale en position physiologique du rachis lombaire et du bassin o Assouplissements et Etirements centrés sur : La flexion latérale droite du rachis lombaire Les étirements des muscles adducteurs du membre inférieur droit et des muscles abducteurs du membre inférieur gauche Les étirements des muscles grand dorsal et carré des lombes gauches o Tonification en bonne attitude des abdominaux et des paravertébraux Page 25 sur 26 UE 6 - Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie 4. Cas clinique 4 Un patient qui présente un dos plat avec une hypocyphose dorsal et une hypolordose lombaire (1 personne sur 100) 4.1. Les bilans o BILAN STATIQUE DU BASSIN : rétroversion du bassin : Mobilité bassin Test de Huck Angle de Peninou o BILAN STATIQUE DU RACHIS 1er point de contact : pratiquement toutes les vertèbres seront sur cette verticale. Perte des courbures Flèches : dans ce cas, il est compliqué d’identifier les vertèbres les plus éloignées Thorax en ouverture o BILAN HYPOEXENSIBILITÉ : Test d’hypoextensibilité des ischio-jambiers 4.2. Le traitement o RACHIS LOMBAIRE : Éducation posturale Étirements des ischio-jambiers Posture en lordose pour la récupérer (décubitus dorsal, petit coussin au niveau lombaire pour ou posture de type sphynx (plat ventre, appui sur avant-bras : lordose lombaire) Assouplissement en extension du rachis lombaire Tonification en remettant le bassin en position neutre d’antéversion et en récupérant la lordose lombaire o RACHIS DORSAL : Étirements des interscapulaires Posture en flexion en position quadrupédique (position levrette) Renforcement des pectoraux Renforcement des abdominaux Exercices en fermeture du thorax Tonification Page 26 sur 26

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