Cours: La Fin de la Seconde Guerre Mondiale - PDF

Summary

Ce document est un cours sur la fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d'un nouvel ordre mondial. Le cours explore le bilan du conflit, le contexte de la reconstruction et les tensions émergentes entre les différentes puissances. Le document met en avant les efforts de construction d'un nouvel ordre mondial et les divisions politiques et économiques.

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SÉANCE 1 : Écoute active I. La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial Comment la victoire de 1945 inaugure-t-elle un monde porteur d’espoirs et de tensions ? A. la volonté de créer un nouvel ordr...

SÉANCE 1 : Écoute active I. La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial Comment la victoire de 1945 inaugure-t-elle un monde porteur d’espoirs et de tensions ? A. la volonté de créer un nouvel ordre international Comment le monde se reconstruit après la guerre ? - “Nouvel ordre mondial” : concept géopolitique né du titre de l'ouvrage de H. G. Wells, The New World Order, publié en 1040, qui traite de l’établissement d’un gouvernement mondial unique. Il souligne aussi l’hégémonie américaine dans les nouvelles relations internationales après la Seconde Guerre mondiale. 1. Un monde meurtri par le conflit Avec 60 millions de morts, la Seconde Guerre mondiale est le conflit le plus meurtrier jamais connu. - URSS : 25 millions / Allemagne : 8,6 millions - Europe : 30 millions de déplacés - Shoah : 6 millions (40% des Juifs du monde) - Pologne a perdu 15% de sa population (5,7 millions) - particularité : civils sont les plus touchés Les dégâts matériels sont considérables. En Allemagne ou au Japon, les grandes villes sont en ruines, 1/4 des habitations sont détruites, les infrastructures ont été démolies comme en Pologne, où toutes les voies ferroviaires ont disparu. - Varsovie est détruite à 85% - Allemagne : 45 villes sont détruites à plus de 50% - seuls les États-Unis sont épargnés La guerre a traumatisé les consciences. La découverte des camps a plongé le monde dans l'horreur. La puissance dévastatrice de la bombe atomique laisse présager le pire en cas de nouveaux conflits. Le pacifisme gagne du terrain dans l'opinion. 2. Un nouvel ordre international - volonté de construire un nouveau monde politique, social, économique et géopolitique à travers plusieurs conférences. Avant même la fin de la guerre, de grandes conférences, Yalta (février 1945) et Potsdam (juillet-août 1945) sont organisées par les Alliés afin de mettre en place un nouvel ordre international. - Yalta (février 1945) : - définit des sphères d’influence, - occupation et partage de l’Allemagne, - « tenir des élections libres et sans entraves sur la base du suffrage universel dans les Etats européens libérés » comme en Pologne (accepté du bout des lèvres par Staline). - Contexte : Roosevelt malade se préoccupe du futur danger que représente Staline, rapport de force à l’avantage de l’URSS sur tous les fronts, volonté des Alliés de le faire s’engager contre le Japon. Lors de la conférence de San Francisco (avril 1945), une nouvelle institution, l’ONU, est créée pour garantir l'ordre mondial, promouvoir la paix, les droits de l'homme et la démocratie. Tous les pays sont invités à siéger dans son Assemblée générale mais elle est dominée par les 5 grands vainqueurs qui composent le Conseil de sécurité et disposent d’un droit de veto. Le tribunal de Nuremberg, en Allemagne, et celui de Tokyo au Japon jugent les crimes commis en utilisant pour la première fois l'accusation de crime contre l'humanité. Une justice internationale se met en place. - Nuremberg : 22 accusés, 3 acquittements, 12 pendus, 7 prison 3. Un nouvel ordre économique et social Les Alliés créent un cadre international pour la reconstruction des pays dévastés par la guerre. Au mois de juillet 1944, les accords de Bretton-Woods créent le Fonds monétaire international et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement afin d'aider les pays en difficulté économique. Le dollar devient la monnaie de référence internationale et les accords du GATT abaissent progressivement les barrières douanières pour favoriser les échanges commerciaux. Les premiers projets d'État-providence sont esquissés au Royaume-Uni avec le rapport de William Beveridge, et en France avec le programme du CNR. De nombreuses mesures sociales sont prises en 1945 au Royaume-Uni (allocations familiales, un système d'assurance maladie) et en France où la Sécurité sociale voit le jour en 1945. - PPO : 15 mars 1944 : le programme du CNR : initiation à l'analyse de document : analyser une consigne et relever des informations professeur : pendant la guerre le CNR, fondé par Jean Moulin, est chargé de coordonner les actions de résistance. Son programme reprend les indications sur les actions de résistance mais aussi des réformes à dimensions sociale (Sécurité sociale), politique avec le droit de vote des femmes (avril 1944) et reconnaissance du rôle des syndicats et économique. B. la montée des tensions Comment le nouvel ordre international est-il remis en cause ? 1. La montée des tensions entre les deux superpuissances Lors des conférences inter-alliés de Yalta et Potsdam, les relations entre les allées se détériorent. - expliquer la partition de l’Allemagne - le principe d’élections libres en Europe est adopté mais Staline obtient qu’il ne soit pas fixé de calendrier ni de conditions précises Dans les pays occupés par l’Armée rouge, l'URSS fait installer des gouvernements prosoviétiques en faisant pression lors des élections et éliminer l'opposition. - janvier 1947 : élections législatives en Pologne organisées par un gouvernement provisoire communiste. 2 partis : PC et Parti paysan polonais (PSL) - 1946 : référendum donne 84% de votes contre le gouvernement provisoire. Sous prétexte de falsifications, le GP demande l’aide d'officiers soviétiques qui arrêtent des militants et politiciens du PSL… ce qui va souvent l’empêcher de présenter des candidats aux élections… - résultats : 80% pour les communistes et 10% pour le PSL - On retrouve des situations sensiblement similaires en Roumanie et Bulgarie… - Dès mars 1946, dans un discours prononcé à Fulton, Winston Churchill dénonce les l’instauration d'un rideau de fer divisant l'Europe en deux. - Les deux Grands n’ont pas voulu la fin de l’Alliance mais que malentendus et interprétations erronées en sont la cause principale. - Tactique du Salami : La « tactique du salami » est une expression inventée par l'homme politique hongrois Mátyás Rákosi, chef du Parti communiste hongrois, pour décrire l'élimination progressive des pouvoirs extérieurs au communisme (Église, autres partis, etc. ), « tranche après tranche, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien ». 2. Le basculement dans la guerre froide Convaincu que Staline cherche à étendre l'hégémonie de l'URSS, Truman formule en 1947 la doctrine du containment (endiguement) et soutient financièrement, via le plan Marshall, les pays menacés par le communisme comme le gouvernement grec confronté à une guérilla communiste. URSS réagit par la doctrine Jdanov qui présente l'URSS comme anti-impérialiste et pacifiste. - bien expliquer le containment - plan Marshall (ou plan de rétablissement européen) : 85% de dons et 15% de prêts assortis de l’achat de produits américains. Motivations économiques et politiques (endiguement) Le monde se divise alors en deux blocs. Le bloc occidental organisé autour du plan Marshall et l’OTAN et le bloc soviétique organisé autour du Kominform et d'un conseil d'assistance économique mutuelle qui renforce la domination de l'URSS sur ces pays satellites. - PPO : 25 février 1948 : le coup de Prague : initiation à l'analyse de document : analyser une consigne et confronter deux documents - Apport de l’enseignant : La Tchécoslovaquie a été libérée par l’Armée rouge en 1945. Les élections de mai 1946 placent les communistes en position majoritaire (39%) et le président Benes nomme le communiste Gottwald premier ministre et postes clés : intérieur (et donc la police) et la défense. Le plan Marshall est refusé en 1947. En février 1948 : des communistes sont placés à des postes clés à la tête de tous les commissariats de police et procède à des arrestations massives dans la presse, l’armée et les partis d'opposition technique du Salami. Les 21 ministres non-communistes démissionnent. Gottwald propose de les remplacer par des communistes et organise de grandes manifestations en s’appuyant sur des milices ouvrières pour faire pression sur le président. Benes, affaibli par une attaque cérébrale, accepte. De nouvelles élections donnent 90% aux communistes. Benes démissionne, Gottwald devient président. En février 1948, le coup de Prague fait entrer la Tchécoslovaquie dans l'aire d'influence soviétique. - en deux semaines : forte pression des communistes, rapidité qui fait peur dans un pays considéré comme un bastion de la démocratie en Europe centrale. - une étape importante dans la genèse de la guerre froide : Le coup de Prague accélère la création de l’OTAN et la réalisation du plan Marshall. - Les historiens tchèques parlent de “février 1948” alors que pendant la période soviétique on utilise l’expression “février victorieux”. 3. De nouveaux foyers de conflits Une première crise éclate entre les deux Grands. En réaction au coup de Prague, les Occidentaux annoncent en juin 1948 la fusion de leur zone d'occupation en Allemagne. URSS réplique en bloquant toutes les voies terrestres d'accès à Berlin-Ouest. Le blocus de Berlin (juin 1948 - mai 1949) débouche sur la création de deux Etats, la République fédérale d'Allemagne et la République démocratique d'Allemagne. - PPO : 1948 : la naissance de l’État d’Israël : récit du professeur La Palestine est un mandat britannique depuis 1920. Dans ce territoire de peuplement arabe, les Britanniques permettent l’immigration juive en vertu de la Déclaration Balfour de 1917. En 1945, alors que les mandats prennent fin, les affrontement entre juifs et arabes perdurent depuis 6 mois. Dépassés, les britanniques remettent la question à l'ONU, qui propose un partage du territoire. Les Juifs proclame la création de l’État d’Israël dans les frontières proposées par l’ONU. Les nations arabes rejettent et attaquent l’État hébreux. - montre perte d’influence du RU, éclipsé d’une zone d’influence La guerre précipite la décolonisation. Au Moyen-Orient, les progrès du sionisme, qui vise à créer un État juif en Palestine, favorisent la naissance de l'État d'Israël (1948) auquel les pays de la Ligue arabe déclarent la guerre. Après la victoire d’Israël, le Moyen-Orient devient un foyer de conflits. - L'affaiblissement des grandes puissances coloniales durant le conflit a partout favorisé l'essor des mouvements nationalistes. La France concède l'indépendance de la Syrie et du Liban (1945). L'Inde et le Pakistan obtiennent la leur du Royaume-Uni (1947), et les Néerlandais se retirent d'Indonésie (1949). Les pays nouvellement indépendants tout comme les pays restés sous tutelle coloniale deviennent rapidement des enjeux de la guerre froide. SÉANCE 3 : Ecoute active (1h15) II. Une nouvelle donne géopolitique : bipolarisation et émergence du tiers-monde Comment l'affrontement entre les deux Grands conduit-il à la bipolarisation du monde ? A. La guerre froide : de la bipolarisation à la détente 1. Deux mondes opposés - tableau comparatif Durant la guerre froide, les deux grandes défendent leur modèle et dénoncent la volonté d'hégémonie de l'adversaire. Dans le bloc de l'Ouest, les États-Unis promeuvent la démocratie libérale. Face à la menace communiste ils signent des alliances militaires, comme l'OTAN. - containment/endiguement à expliquer Dans le bloc de l'Est, l’URSS impose le modèle de la démocratie populaire. Face à l'impérialisme américain, elle s'appuie sur le Pacte de Varsovie qui lui permet de contrôler les pays satellites d'Europe de l'Est. Le bloc est renforcé par le rapprochement avec la Chine où les communistes prennent le pouvoir en 1949. - carte monde coupée en deux Le mur de Berlin devient le symbole de la bipolarisation du monde. Édifié en 1961 par la RDA autour de Berlin-Ouest pour empêcher les Allemands de l'Est de rejoindre l'Ouest, il matérialise la frontière entre les deux mondes. 2. Une compétition dans tous les domaines Les deux superpuissances se livrent une course aux armements. L'obtention par l'URSS de la bombe atomique en 1949 fait craindre une destruction mutuelle. Dès lors, la dissuasion nucléaire interdit tout conflit direct entre les deux grands : c'est l'équilibre de la terreur. - Raymond Aron : “paix impossible, guerre improbable”, Le Grand Schisme, 1948. Les deux grands s'affrontent aussi dans une course à l'espace. Les Soviétiques prennent de l'avance, avec le premier satellite (1957) est le premier homme dans l'espace (1961), mais les Américains les rattrapent en allant sur la Lune (1969). - Valentina Terechkova : première femme à accomplir un vol spatial en 1963, deux ans après Youri Gagarine. - 21 juillet 1969 : Neil Armstrong et Buzz Aldrin La confrontation entre les deux Grands se joue enfin sur le terrain de la culture. Les Jeux Olympiques permettent à chacun de prouver la supériorité de son modèle. Le cinéma hollywoodien et l'American way of life renforcent l'attractivité du modèle de vie américain. - Helsinki, 1952 : 1ère participation de l’URSS avec village olympique scindé en 2 ! - le sport devient un enjeu idéologique où les victoires deviennent des preuves de la supériorité du modèle. - JO : tableau des médailles devient une vitrine du modèle - rencontres sportives sont des démonstrations politiques, victoire : preuve de supériorité. - Munich, 1972 : finale basket entre les États-Unis, qui ont remporté toutes les finales depuis 1936… Soit 36 ans d'invincibilité ! l’URSS mène d’un point, 49-48, à une seconde de la fin du match mais l’Américain Doug Collins obtient deux lancers francs et les transforment… 50-49… - mais les Russes obtiennent un temps mort et un nouveau temps de jeu… la tentative de tir est un échec mais un nouveau temps de jeu est accordé car le chronomètre avait été mal réglé… les Russes marquent ! Les Américains ne sont jamais venus chercher leur médaille d’argent. - En 2017 : un film russe, “allez vers le haut” retrace ce match, il est le film le plus rentable du box office russe ! URSS : recrutement dès le plus jeune âge, discipline militaire et dopage EU : organiser les JO pour servir de vitrine, encourager les dissidences, rencontrent amicales avec adversaires de l’URSS (Diplomatie du Ping Pong en 1971) Les Jeux olympiques de 1976 joués à Montréal sont une véritable consécration pour les pays communistes. En effet, à 14 ans, la gymnaste roumaine Nadia Comăneci est la première athlète à obtenir la note de 10/10. Elle devient le symbole de l’excellence communiste. Jo pr attaquer les deux grands - 1956 : Hongrie-URSS (½ finale waterpolo) : le bain de sang : la revanche par le sport. Printemps de Prague réprimé par le Pacte de Varsovie…. la revanche nationale. La Hongrie retire les insignes soviétiques de son drapeau aux JO… Au cours du match, le joueur soviétique Valentin Prokopov donne un coup de tête au Hongrois Ervin Zádor qui avait déjà marqué deux buts. Coup de point perçu comme une nouvelle agression puis bagarre générale. Sur 112 membres de la délégation hongroise, seuls 44 rentrent en Hongrie… - 1968 (Mexico) : protestation contre les discriminations Tommie Smith et John Carlos lors de la cérémonie de remise des médailles du 200 mètres - captain America : n°77 (1954) et n°78 (1954) - james bond : Bons baisers de Russie (1963) En pleine guerre froide, James Bond se voit confier la mission de faire passer à l'Ouest une jeune femme russe nommée Tatiana Romanova ainsi qu'un lecteur de déchiffrement conçu par les Soviétiques. Cependant, cela s'avère être un piège tendu par l'organisation criminelle du SPECTRE. - Si les premiers films comme On ne vit que deux fois rallient les missions de 007 à empêcher l’affrontement direct entre les deux blocs, - Les années 1970 et les films joués par Roger Moore présentent un relâchement introduisant la période de la Détente. Ainsi, L’Espion qui m’aimait (1979) met en scène une alliance anglo-russe afin de protéger le monde. - Avec historiquement le retour des tensions – la guerre fraiche – et le durcissement des relations entre les deux grands, l’Union soviétique devient à nouveau l’ennemi à abattre dans la saga comme dans l’introduction de Dangereusement Vôtre (1985) ou dans Octopussy (1983). 3. Une tension fluctuante La guerre froide est marquée par des crises, mais sans affrontement militaire direct entre les deux grands. Lors de la guerre de Corée (1950-1953), les Etats-Unis envoient des troupes en Corée du Sud mais l'URSS s’y refuse et pousse la Chine à intervenir. De même, l’URSS ne fournit qu'un soutien matériel aux communistes dans la guerre du Vietnam (1960-1973). - PPO : les guerres d'Indochine (1945-1954) et du Vietnam (1955-1975) Les guerres d’Indochine et du Vietnam sont-elles des enjeux de guerre froide ou de décolonisation ? Le Vietnam fait partie des colonies françaises depuis la fin du XIXe siècle. Le communiste Ho Chi Minh proclame l’indépendance entre 1945, refusée par la France. C’est la guerre d’Indochine. Le conflit s’internationalise en 1950 lorsque les Etats-Unis aide la France alors que la Chine et l’URSS soutiennent le Vietminh. Après l’indépendance du pays, divisé entre Nord (communiste) et Sud, la crainte d’une diffusion du communisme conduit les États-Unis à intervenir directement dans une guerre longue et coûteuse. - internationalisation du conflit en 1950 : containment - modèle américain attaqué, au-delà de la défaite militaire - contestation dans pays, dans bloc, dans monde Photo : la photo de Kim Phuc Phan Thi, 9 ans - “la photo qui a fait basculer la guerre du Vietnam” La crise de Cuba (1962) fait craindre un affrontement nucléaire. Les dirigeants des deux superpuissances, John Fitzgerald Kennedy et Nikita Khrouchtchev, engagent alors leur pays dans une période d'apaisement, de détente. - PPO : 1962 : la crise des Missiles de Cuba En 1959, la révolution cubaine menée par Fidel Castro triomphe. Après avoir échoué à le renverser en avril 1961, les Etats-Unis décrètent un embargo commercial en février 1962. Castro se tourne alors vers l’URSS pour assurer la sécurité de son régime socialiste. En octobre 1962, les services de renseignement américains détectent que des missiles nucléaires soviétiques sont en cours d'installation sur l’île. Attention de ne pas aller trop loin dans les explications car il y a une activité spécifique sur ce PPO, qui se fait juste après l’heure d’écoute active Les années 1960 marquent une fragilisation des deux blocs. L'échec des États-Unis au Vietnam remet en cause son autorité à l'ouest. Le bloc soviétique est affaibli par la rupture avec la Chine. - France quitte l’OTAN (1966) B. Décolonisation et émergence du tiers-monde Comment la décolonisation aboutit à l'affirmation de nouveaux acteurs ? 1. L’accès des colonies à l'indépendance En 1945, le contexte est propice à la décolonisation. La Seconde Guerre mondiale a fragilisé les métropoles. Par ailleurs, l'ONU et les deux grands dénoncent la colonisation, au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Le nationalisme colonial s’affirme à travers des leaders comme Ghandi. - lien avec la guerre froide : pression des Etats-Unis sur les Pays-Bas pour accorder l’indépendance de l’Indonésie, le leader Soekarno étant considéré comme un rempart face au communisme. - lien avec le terme Nord/Sud et lien avec géographie actuelle : diversité des Suds avec la DIT La décolonisation commence en Asie dès 1945, avant de gagner l'Afrique dans les années 1950. Au Moyen-Orient, l'influence européenne prend fin en 1956 avec la crise de Suez. Toutefois, la création d'Israël en 1948 après le départ des Britanniques de Palestine, engendre des conflits avec ses voisins arabes, unis par le panarabisme, à l'image de la guerre des Six Jours ou celle de Kippour (1973). Les métropoles refusent parfois l'indépendance, entraînant des guerres comme en Indochine (1946-1954) et en Algérie (1954-1962). Cependant, les décolonisations sont plus souvent de négocier, comme en Inde et dans l'essentiel de l'Afrique subsaharienne, où la France et la Grande-Bretagne visent à préserver leurs intérêts après leur départ à travers la “françafrique” ou le Commonwealth. 2. De nouveaux acteurs internationaux qui tentent de s’affirmer Les anciennes colonies émergent sur la scène mondiale en 1955 lors de la conférence de Bandung. Elles tentent de former un nouveau groupe, le tiers-monde. Les nouveaux États veulent échapper à l'influence des deux grands. Le non-d'alignement né lors de la rencontre de Brioni (1956) entre l'Indien Nehru , l'égyptien Nasser et le Yougoslave Tito. La conférence de Belgrade (1961) réunit 25 pays non-alignés ; ils sont 75 à celle d'Alger (1973). L’Egypte devient un acteur de premier plan suite à la crise de Suez (1956). Pour mieux se faire entendre, les pays d'Afrique et d'Asie utilisent le l'ONU. Devenus majoritaires à l'Assemblée générale, ils obtiennent en 1964 la création de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, chargée d'aider au développement du tiers-monde. - création du groupe des 77 (1964) La Chine de Mao s'allie avec l'URSS qui lui apporte une aide technique et financière avant de rompre leur relation en 1960. Elle mène une politique extérieure ambitieuse : soutien de la Corée du Nord et du Vietnam, elle se présente comme le leader des pays du tiers-monde. Pour renforcer son indépendance, elle se dote de l’arme nucléaire (1964). En 1970, elle se rapproche des États-Unis, ce qui lui permet d’entrer au Conseil de sécurité de l’ONU à la place de Taiwan (1971). 3. Incertitudes et nouvelles tensions Les espoirs de paix et de démocratie sont vite déçus. Des régimes autoritaires s'installent dans la plupart des nouveaux pays. Les frontières sont disputées et suscitent des conflits, comme entre l'Inde et le Pakistan (1947) ou dans les États multiethniques, comme la guerre du Biafra au Nigeria (1967-1970). Les ex-colonies gardent une économie basée sur l'exportation de matière première. Ces pays dits du Sud restent dépendants des pays du Nord qui leur fournissent des biens manufacturés plus coûteux. Ils dénoncent le néocolonialisme et demandent un nouvel ordre économique international qui leur soit plus favorable. En quête d'assistance, les pays non-alignés se rapprochent vite d'un des deux grands. Le choix est aussi motivé par des raisons idéologiques ou géopolitiques : l’Inde s’allie à l'URSS car les États-Unis aident le Pakistan. - montrer liens entre guerre froide et décolonisation Les nouveaux acteurs au Moyen-Orient accentuent les tensions dans la zone. La logique bipolaire est appliquée : les Etats-Unis soutiennent Israël et l’URSS les pays arabes comme la Syrie ou l’Egypte.

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