Synthèse Théorie Kiné - Intro douleur M.Bragard 2 PDF

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Haute École Léonard de Vinci

M. Bragard

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pain theory pain management physiology health

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This document discusses pain, its analysis, and associated aspects. It explores the concept of pain as both an objective and subjective experience, highlighting its varied expressions and the individual interpretation of pain depending on social-cultural factors. The functions of pain, the three phases (immediate, acute, and inflammatory), and its relationship to bodily needs are also explored here, with consideration of the multi-faceted biological, psychological and social factors involved.

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Synthèse – Introduction aux problèmes de douleur 1. Analyse d’une situation de douleur Douleur : symptôme très banal vécu personnellement par chacun, présent dans 80% des consultations chez le médecin. La sensation de douleur est souvent associée à différentes pathologies : on peut y r...

Synthèse – Introduction aux problèmes de douleur 1. Analyse d’une situation de douleur Douleur : symptôme très banal vécu personnellement par chacun, présent dans 80% des consultations chez le médecin. La sensation de douleur est souvent associée à différentes pathologies : on peut y remarquer : - Étourdissement (étoiles) - Cris de douleur - Reculer pour s’éloigner du danger - Adrénaline ++ pour préparer notre corps à réagir à ≠ situations (tête rouge) - L’expression du visage communique la douleur ressentie - La douleur dépend de la situation : blessures, vaccins, rituels (la perception de douleur n’est pas en relation avec l’importance d’une lésion organique), etc. Rappel : - Objectif : info basée sur l’observation de la situation, identique quel que soit l’observateur et dépend uniquement de la situation observée. - Subjectif : dépend du sujet qui observe (création du cerveau) et l’info peut différer d’un observateur à l’autre Douleur objective / subjective : - Aspect objectif : ce sont les infos recueillis par le thérapeute sur un symptôme reconnu de la même manière par tous les soignants. Ces infos sont utilisées dans le diagnostic. - Vécu subjectif : selon le point de vue du patient (situation vécue et interprétée par lui- même). La douleur est donc un ensemble de signe important afin d’y posé un diagnostic sachant que le plus important des signes est la douleur. Mais la douleur reste néanmoins subjective à chacun et elle doit être abordée de façon objective par le thérapeute. Vision sociétale de la douleur : le sujet interprète la situation douleur au travers d’un ensemble de représentations, souvent influencées par un environnement socio-culturel : - « douleur châtiment » : associée à des actes condamnables - « douleur d’expiation » : peine à purger - « douleur épreuve » : obstacle dont on triomphe (dans le sport) - « vision biblique » : enfanter dans la douleur, vision rédemptrice de la douleur L’analyse d’une situation de douleur nécessite l’important d’une approche biopsychosociale. Sur le plan sensoriel le cerveau va interpréter lui-même la douleur tandis que sur le plan affectif le seuil de tolérance entre les individus va être différent. 2. Fonctions de la douleur Page 1 sur 6 Sans signal de douleur, il y aurait beaucoup de lésions sur l’organisme. C’est une fonction utile dans le but de préserver l’intégrité de l’organisme : - Signal d’alarme : signaler une situation de danger - Apprentissage : évitement futur des situations dites « à risque » - Mise au repos : mise en place de comportements favorisant la guérison - Recherche d’aide : soins médicaux, soutien social 3. Définitions et modèles de la douleur Selon l’IASP, « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en référence à une telle lésion ». Il y a 3 phases de la douleur : - Phase immédiate : douleur n’est pas nécessairement présente lorsque d’autres activités sont prioritaires (fuite, confrontation). - Phase aiguë : appariation de la douleur accompagnant le début d’une phase de récupération - Phase inflammatoire : prédominance de l’inactivité, stratégie utile dans un 1er temps pour promouvoir la guérison (repos forcé) La douleur correspond plus à un état de besoin qu’à une info sensorielle (ex : j’ai faim). Sa fonction est plus de signaler une situation ou qu’un processus de récupération doit s’initier que d’éviter les lésions. Elle n’est pas en relation avec l’importance de la lésion mais avec l’état général de l’organisme. Elle est modulée par de nombreux facteurs dans les domaines somatiques, psychologique et social. La douleur peut-être conceptualisée comme une perception associée au fait que le sujet interprète la situation comme dangereuse. Conclusion : La douleur est une expérience subjective d’un désordre physique où, les sensations sont très complexes, le phénomène multidimensionnel intervient afin que des fonctions se développent (signal d’alarme, apprentissage, mise au repos, recherche d’aide) mais aussi l’initiation de comportement de recherches de soins. La taille de la lésion n’est pas proportionnelle à l’intensité de la douleur. 4. Les différentes composantes associées à la douleur La science a démontré que toute douleur impliquait 2 composantes : - Les signaux nerveux de danger issus du corps - Une analyse et une interprétation complexes du cerveau (influencées par des facteurs psychologiques) Par son aspect désagréable, la douleur peut devenir insupportable entrainant une série de réactions (cris, plaintes, évitement) pour communiquer, atténuer voir supprimer la douleur. Ces réactions sont très variables d’un sujet à l’autre ou parfois pour un même individu selon le contexte. Page 2 sur 6 1er modèle de la douleur (Descartes – 1664) : La douleur est une info présentant un système de transmission d’un info spécifique avec une relation stricte « lésion-douleur ». Ce modèle (dépassé) est encore largement dans les esprits des thérapeutes et des patients même si les concepts ont complètement évolué. Rôle du cerveau : il est impliqué dans toute douleur. La douleur n’est pas toujours en lien avec la gravité de la lésion organique. Elle est modulée par une série de facteurs émotionnels ou cognitifs et qu’il faut alors analyser différentes dimensions dans la problématique de douleur. Modèles multidimensionnels : une représentation réaliste de la douleur devrait tenir compte de plusieurs composantes pouvant moduler la douleur relatée par les patient : - Sensori-discriminante (=nociception) : info concernant le stimulus (seuil de détection, aspect qualitatif, décodage du stimulus → intensité, localisation). - Affective-motivationnelle : aspect désagréable, seuil de tolérance, conséquence émotionnelle → caractère anxiogène, (in)supportable, rassurer un patient - Cognitive-évaluative : ≠ H/F ou culturelles, croyances et représentations. Cela précise la façon dont le patient se représente la cause et les conséquences de sa douleur et son attitude vis-à-vis de la douleur. - Comportementale (actions/réactions face à la douleur) : manifestations observables, verbales, motrices ou physiologiques, apprentissage, environnement, etc. La douleur peut-être conceptualisé comme une perception associée au fait que l’organisme est en situation de danger. La douleur peut-être conceptualisé comme une perception associée au fait que le sujet interprète la situation comme dangereuse → interprétation du caractère dangereux d’une situation. 5. Douleur & facteurs psycho-sociaux L’objectif de la CIF est d’intégrer le modèle biopsychosocial fondé sur la notion suivante : la santé, la maladie et la souffrance du patient sont influencées par des dimensions, allant de la génétique au social. Ce modèle montre qu’il existe des relations multiples et réciproques entre les dimensions « biomédicale », psychologique » et « sociale ». Page 3 sur 6 Il est très important que la démarche de PEC de la douleur prenne en considération le problème à différents niveaux, tenant compte de dysfonctions organiques mais aussi en considérant le patient en tant qu’individu et en tant qu’être social. Approche biopsychosociale : le thérapeute analyse simultanément l’effet de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux dans le dvlp ou le maintien de la situation de douleur. Conclusion : Il faut ne pas se limiter à l’analyse de la composante nociceptive (lésion) car il a y a une différence. L’évolution des modèles représentatifs de la douleur : - Message sensoriel spécifique - Systèmes de modulation du message - Modèles multidimensionnels (S-D, A-M, C-E, C) - Interprétation du caractères dangereux - Approche biopsychosocial 6. Différences entre douleur et nociception Stimulus lésionnel → modulation et interprétation du message nociceptif selon le contexte → réponse douleur Information nerveuse afférente : trajet stimulus → réponse - Récepteurs périphériques (épiderme/derme) : nocicepteurs, récepteurs polymodaux, seuil d’activation élevé, densité importante - Nerfs périphériques - Relais moelle épinière - Voies centrales - Centres nerveux supérieurs Douleur : interprétation du message par le cerveau qui aboutit à une perception désagréable rapporté par le sujet. Nociception : info générée au sein du SN à la suite d’une stimulation intense pouvant menacer l’intégrité de l’organisme (stimulation nociceptive). Elle n’est ni nécessaire, ni suffisante pour expliquer une sensation douloureuse. 7. Classification de situations douleur observées en pratique clinique Mécanismes générateur de la douleur : - Excès de nociception : stimulus ++ → activation système nociceptif (PA) → sensation douloureuse = sensation proportionnelle à l’intensité du stimulus, retour à la normale en fin de stimulus et absence de douleur sans stimulus ++ - Douleur inflammatoire : lésion organique → R° neurochimiques (sensibilisation périphérique) → douleur exacerbée avec signe (chaleur, rougeur, douleur, œdème, perte de fonction) puis retour à la normale lors de la guérison (jour, semaine) Page 4 sur 6 - Douleur neuropathique : lésion nerveuse persistante → système hyperexcitable → fonctionnement inadapté = douleur secondaire à une lésion nerveuse quelle qu’en soit la cause. - Douleur dysfonctionnelle : douleur liée à un dysfonctionnement des systèmes de contrôle de la douleur sans lésion identifiée (ex : fibromyalgie) Durée d’évolution d’une douleur : - Douleur aiguë : douleur signal d’alarme (=utile), limitée dans le temps, apparaissant brusquement, unifactoriel et entrainant un symptôme - Douleur subaiguë : étape intermédiaire entre les deux douleurs où la douleur se prolonge au-delà de 4 semaines - Douleur chronique : douleur maladie, se prolongeant dans le temps, toujours plurifactoriels entrainant un syndrome et nécessitant une PEC pluridisciplinaire. - Douleur récurrente : cela se répète souvent avec des phases sans douleur Douleur liée aux soins : La douleur post-opératoire va interférer ave un grand nombre de fonctions physiologiques et va empêcher la récupération de ces fonctions. Il faut mettre en place une PEC de ce type de douleurs afin d’évite les complications futures. Il est important d’encourager le patient a exprimer sa douleur perçue et lui faire comprendre qu’il a intérêt a se débarrassée de sa douleur plutôt qu’à la supporter. Conclusion : Pour analyser une situation de douleur, il faut regarder : - Les ≠ composantes de la situation de douleur - Les comportement présentés par le sujet - Les fonctions associées à la douleur - Interpréter du caractère dangereux de la situation 8. La démarche d’évaluation Les démarches d’évaluations de la douleur : importance dans le processus de soins CIPIÉ (collecter des infos), reconnaitre le problème du patient et faire une démarche objective d’évaluation intégration à l’EBP. Page 5 sur 6 La douleur étant une expérience subjective du patient, va être évaluée de manière objective par le thérapeute. Pour mesurer une perception, il faut une échelle de mesure, des questionnaires. En effet, la douleur est une variable latente, cad elle caractérise un aspect de la personne qui ne peut pas être observé directement et dont l’évaluation ne pourra être inférée que par l’intermédiaire de manifestations indirectes ou de l’observation d’autres variables. Pour évaluer la douleur, il faut donc évaluer toutes ses facettes. Pour évaluer la douleur, il y a 2 démarches : - Démarche auto-évaluation : le patient évalue lui-même sa douleur (à privilégier) - Démarche hétéro-évaluation : le thérapeute évalue la douleur du patient Pourquoi évaluer ? : Il faut d’abord trouver une démarche sérieuse d’évaluation pour mieux comprendre la douleur du patient. L’évaluation de la douleur va permettre de : - Reconnaitre une situation de douleur - Identifier les ≠ facteurs responsables de la douleur - Transmettre une info au patient/proche - Fixer des objectifs réalisables - Montrer au patient qu’il est pris au sérieux - Avoir un langage commun entre soignants - Améliorer la qualité et l’efficacité de la PEC antalgique 9. Outils d’évaluation Evaluer l’intensité subjective de la douleur : EVA et échelles dérivées = familles d’outils utiles pour mesurer l’intensité de la douleur du patient EVA. - EVA (Échelle Visuelle Analogique) : échelle à 2 faces (patient/thérapeute) où le patient utilise son doigt pour déplacer un curseur sur une ligne pour exprimer son degré de douleur, et de l’autre côté est représentée la même échelle mais graduer pour savoir quantifier la douleur du patient. Le score EVA mesure l’intensité globale de douleur incluant tous les facteurs modulant cette perception. o Points forts : simple d’utilisation, mesure fidèle/valide, suivi de l’évolution o Limites : consignes importances, comparaison entre patients impossible, échelle ordinaire/non-linéaire - Échelle verbale simple : 0 (=pas du tout) → 5 (extrêmement) - Échelle visuelle discrète : douleur représenté en visage - Échelle numérique : : 0 (=pas de douleur) → 10 (douleur horrible) Conclusion : L’évaluation de la douleur est un 1er pas indispensable dans la reconnaissance de la douleur chez un patient. Cela permet une transmission d’informations plus efficace afin d’amélioré la qualité de la PEC. L’EVA est un outil simple et efficace mais attentions aux interprétations abusives. Elle sert à quantifier et non à qualifier la douleur. Page 6 sur 6

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