Histoire du cinéma - Synthèse Janvier HDC PDF

Summary

Ce document présente une synthèse sur l'histoire du cinéma. Il couvre différents aspects tels que les grands types de films (documentaire, fiction, animation, expérimental), l'invention du cinéma, la caméra obscura et les spectacles de projection. L'objectif du document est de fournir une introduction à l'histoire du cinéma, et il comprend des fiches d'exercices.

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Histoire du cinéma Séance d’introduction : 1) Objectif du cours : 3 grands objectifs Découvrir : des artistes, des œuvres, des productions Regarder des films et critiquer ( réalisateurs, producteurs, métiers, contexte sociaux et économique, histoire des hommes) Acquérir un savoir de conna...

Histoire du cinéma Séance d’introduction : 1) Objectif du cours : 3 grands objectifs Découvrir : des artistes, des œuvres, des productions Regarder des films et critiquer ( réalisateurs, producteurs, métiers, contexte sociaux et économique, histoire des hommes) Acquérir un savoir de connaissance, dimensions encyclopédique Penser 2) De quel type de cinéma allons-nous parler ? 4 grands types de films : Cinéma documentaire : registrer les apparences ( qu’est ce que le réel, image du réel) Cinéma de fiction (situation imaginaire meme si elle peut être de fait réels) Cinéma d’animation (fiction ou documentaire) Cinéma expérimentale ( cinéma de chercheur, pas de règle prédéfinie, système commerciale) C’est en Europe et aux USA que le cinéma s’est développé Analyse historique et scientifique mais jamais d’analyse critique ( pas donner son avis ou dire qu’on aime ou pas) Légitimité culturelle L’histoire que nous allons faire n’est pas une histoire morale ( chacun à une éthique différente) IMPORTANT ! Rendre fiche Q1 le mercredi 29 novembre avant 16h Rendre fiche Q2 le vendredi 29 mars avant 16h Livre : Une brève histoire du cinéma, Barnier Martin Plan du cours : 1. La camera Obscura 2. Les spectacles de projection 3. La physiologie de la vision et l’illusion du mouvement 4. La photographie 5. Premières convergence des recerches 6. L’invention du cinéma Séance 1 : L’invention du cinéma Pré-histoire : longue et progressive. Alors comment en est-on arrivé à inventer le cinéma ? 1. Le cinéma français ➔ Les frères Lumières ont inventés le cinéma Récupère le cinématographe →1895 ( naissance du cinéma selon FR) 28 décembre 1895:Première projection publique et payante,Grand café à Paris,projection de “vues” pas encore de films 2. Le cinéma américain ➔ Thomas Edison a inventé le cinéma Réinvente le dispositif ➔ Le cinéma est le résultat de la convergence de 4 histoires parrallèles 1. Camera Obscura – machine à produire image 2. Les spectacles de projection 3. Physiologie de la vision (scientifique) + illusion du mouvement 4. La photographie ★ Convergence,1895 1. La Camera Obscura Premier système de reproduction d’une image : Le pochoir → homme préhistorique → dessine et reproduit – La main comme matrice d’une image reproductive La lumière pénètre dans la chambre obscure par un trou. La lumière atteint l’objet, chaques points illuminés dispersent à leur tour de la lumière sur le plan de projection. L’image se retrouve à l’envers de haut en bas et de gauche à droite Il existe depuis l’Antiquité : Dans les grottes ➔ Aristote Reproduit pour expliquer des phénomènes scientifiques Eclipse solaire A. Usages scientifiques Léonard de Vinci XVIe s : propose de remplacer le plan de projection par du papier et observer par derrière l’image donc retournée. On utilisera plus tard une lentille —> XVIIe siècle : première explication de l’œil humain Ouverture = pupille Lentille = le cristallin La chambre = globe oculaire Le plan de projection = la rétine (excpeté la forme concave) —> Descartes reprendra cette analogie Utilisé pour créer des spectacles (Grande taille) —> Giovanni Battista della Porta, Ars Magna Lucis et umbrae, 1671 : décrira un spectacle monté à partir d’une caméra obscura —> Décris un spectacle organisé : drap blanc, chambre obscure, public et projection Tous les éléments font pensé au cinéma actuel B. Usage spectaculaire Les premières caméras obscuras sont de grandes tailles, peuvent permettre de voir deux images en même temps. Elle se trouve sur des rails pour pouvoir bouger la camera obscura et voir progressivement des paysages différents. Spectacle alors qu’on est enfermé, grâce à des jeux de lumière et qui montrent des images d’une manière très claire et nette. On fait des spectacles en jouant la comédie, en créant des silhouettes d’animaux, en jouant sur l’optique : le spectateur ne peut dire s’il s’agit là de vérité ou d’illusion. Cela relève donc de la supercherie. En revanche, au 15ième siècle, il s’agissait d’un spectacle vivant, non reproductible. Donne une perspective correcte avec des couleurs et un respect des mouvements réalisés. La camera obscura servira à des usages spectaculaires. Le premier à y penser sera l’Italien Giovanni Battista Della Porta. Dans une des éditions de sa Magiae Naturalis (1558), il explique comment une image est transportée à nos yeux par la lumière. Voir annexe 1. Les spectacles contiendront une mise en scène reproduite dans la chambre noire. On essaie de susciter la peur, créer un choc pour effrayer, une des idées du cinéma. Ce sont des spectacles de magie et de nécromancie (divination par l’évocation des morts). François Aiguillon en fait la description en 1613 et Niceron aussi en 1652 dans La perspective curieuse. C. Usage artistique En 1611, la camera obscura devient portative, grâce à Kepler, et devient aussi une machine à (re)produire des images. On y place un miroir en oblique (45°) qui réfléchit l’image donnée sur un plan de projection : une vitre translucide (ou un verre dépoli) sur laquelle on place une feuille de papier : l’image apparaît de l’intérieur sous la feuille de papier, il n’y a plus qu’à décalquer les formes projetées sur le papier. Méthode utilisée par beaucoup de peintres comme machine à dessiner (Vermeer, Canaletto). Les lois d’optique sont des lois communes aux lois de la perspective. Permet de reproduire par un dessin la réalité. Elle est utilisée par Vermeer et Canaletto. Caméra obscura portative avec miroir oblique réfléchissant l’image sur un verre dépoli horizontal (18ième siècle). La production devient un phénomène naturel en plus de représenter des images réalistes. Toujours une image en couleurs et animée. On commence à chercher et à comprendre la persistance rétinienne. Cependant, on ne peut pas encore enregistrer (il faut attendre la photographie). Giovanni Antonio Canaletto (Venise, 1697-1768). Quatres dessins préparatoires, réalisés à l’encre sur papier à l’aide de la caméra obscura, de la vue du Campo San Giovanni et Paolo à Venise. 2. Les spectacles de projection apparaissent aux 17ème – 18ème siècles et sont destinés à la classe bourgeoise. C’est la même organisation, institution que le cinéma : salle, projection et écran. A. Le théâtre d’ombres : Début en Chine au 11ème siècle où on crée les théâtres d’ombres. On y voit un écran devant une source lumineuse, et entre l’écran et la source lumineuse, des objets (découpés comme des marionnettes) sont animés par les assistants du théâtre qui les utilisent pour raconter des histoires. Début possible en Inde pour représenter le texte sacré hindou (Mahabharata qui aurait été écrit pour être représenté par un théâtre d’ombres). Se répand à travers l’Asie puis en Indonésie, Java (appelé wayang kulit là-bas, on peut toujours y assister aujourd’hui, ils exercent une fonction de cohésion sociale). Les théâtres d’ombres circulent ensuite dans le nord de l’Afrique puis à Paris où ils deviennent populaires vers le 19ème siècle. Création des poupées de théâtre en Chine en papier ou bien en parchemin translucide, colorées (ce qui permet une retranscription colorée). À Java, indonésie ces poupées sont faites en métal. Ce type de spectacle est toujours associé à l’Orient, malgré les spectacles représentés qui montrent des spectacles sur l’histoire occidentale. Le théâtre est associé à la magie (transformations instantanées), possibilité de déformer l’image du référant pour en faire autre chose. Association à la magie, à la caricature et donc à l’humour et à une certaine image de la société Poupée de théâtre d’ombre en papier huilé ou en peau teintée (Chine). Poupée en tôle découpée pour théâtre d’ombres (Java) Poupée en tôle découpée pour théâtre d’ombre (Bali) Dominique promeut aussi le théâtre d’ombres à Séraphin (dispositif très complexe dans la maitrise des ombres. Coulisse frontal, projection au milieu de l’image, entre l’écran et le faisceau lumineux ont voit une série de silouhettes qui sont animés par des animateurs, monteur d’ombres, ….qui vont glisser ds éléments sur un rails, musicien,…) à paris au 19 ème siècle auprès de la famille royale, il en est le fondateur français —> plusieurs affiches pour mettre en avant ce théâtre. Usage familial avec un écran et des figurines découpées. B. Les panoramas : Il est inventé par Barker. Le panorama consiste en une énorme toile peinte sur un mur géant. Il y a plusieurs étages car très grande. Il nous donne l’impression de marcher dans un paysage. C’est un dispositif rare car colossal. Il y en a eu un à Leicester Square en 1801. Ensuite vient le diorama de Daguerre (1822), c’est une image presqu’en mouvement. C’est une sorte de diapositive transparente qui change lorsque le faisceau lumineux change lui aussi, il y a une lumière frontale et une autre derrière l’écran. L’état de l’image change. Louis Daguerre un diorama à Paris pour présenter ses toiles spectaculaires, présenter des paysages peints sur le recto et le verso d’une toile éclairée par la lumière provenant du sommet de la salle. Intervention d’un technicien qui manipule les volets pour occulter progressivement la salle, et l’image qui est sur le recto de la toile va alors disparaître. Il ouvre dans un même temps une fenêtre qui se trouve derrière la toile et va projeter alors le verso de la toile. Spectacle de projection car utilisation de la lumière pour laisser apparaître les images qui propose des moments différents, la projection devient alors un récit en deux temps C. La lanterne magique Spectacles dans Paris au début du XIXème siècle, conçus par des « lanternistes » ou des charlatans, des mages, ou encore des prêtres. Principe : lanterne dans laquelle se trouve une source lumineuse. La lumière émerge par une petite ouverture munie d’une lentille. La lumière projette alors une image sur une plaque en dehors de la lanterne. Généralement pour des figures monstrueuses. Ancêtre de l’appareil de projection de diapositives. Le public principalement composé de gens crédules et ignorait l’origine des images, s’effrayait des images qui apparaissaient. Le principe de cette lanterne revient de l’illusion. Peut créer des illusions de transition, de mouvement. Projection de micro-organismes calés entre deux plaques de verre grâce à la lanterne magique : agrandissement = effet microscope Kircher en fait la première description en 1671 dans Ars Magna Lucis et Umbrae. Elle est perfectionnée notamment par Johannes Zahn en 1687 (bien qu’il la transformât aussi en microscope pour observer les insectes), Huygens et Van Musschenbroek (explication ci-dessous). L’image s’améliorera avec la « Faiseuse de miracles » (autre nom de la lanterne magique) car l’image est de meilleure qualité : plus nette. En 1736, Pieter Van Musschenbroek améliora le système en rendant les plaques animées grâce à un système de poulies qui faisait pivoter les plaques les unes devant les autres. Il y a eu aussi la lanterne triple qui servait au fondu enchaîné (image se transformant en une autre de façon progressive). Les spectacles de lanternes magiques servaient à effrayer, mais également à informer. Les lanternistes voyageaient et venaient présenter leur reportage. L’industrialisation de la lanterne magique l’a rendue plus petite et surtout plus démocratique pour les familles. Au point d’en devenir un jouet pour les enfants. Il y en a aussi une qui existe à usage familial. D. La fantasmagorie Inventée par Paul Philidor en 1792, elle a été améliorée par le Liégeois surnommé Robertson en 1798. Robertson invente le fantascope, un dispositif consistant en une lanterne magique placée sur des rails avec un système optique qui permettait une netteté parfaite. C’est une sorte un mouvement qui n’en est pas vraiment un, en plus d’un nouveau jeu de rétrécissement et d’agrandissement de l’image. E. Le diorama : Conçue comme un divertissement théâtrale. Budingerg va proposer le principe de diorama. Grand théâtre qui change les aspects des décors avec des lumières. Aider par un peintre Charle Henri bouton et va devenir très populaire, plus de 300 spectateurs pour ces peintures. Tout vient d'abord de panorama, cyclorama. Idée de faire une peinture à 360 degré, idée de perspectives, salle ronde donc on est dans qlq chose d'immersif. On arrive au milieu de cette immense fresque. Qui permet de découvrir un tout autre paysage que le bâtiment lui-même. Aussi diorama physique —> dispositif ou on met en scène des images historiques, animal dans son état naturel —> exposition d’image Le spectateur assiste face a cette immense toile et peu à peu on aperçoit qu’on passe du jour à la nuit. Recto tout va bien, verso tout va mal ! 3. La physiologie de la vision et l’illusion du mouvement Des recherches sont menées dès le début du 19ème siècle pour comprendre la persistance rétinienne. Une image va persister un certain temps sur la rétine quand on ferme les yeux ou quand l’image disparaît. Plus tard, on a découvert qu’en réalité, c’est dans notre cerveau qu’elle persiste tout en s’imprimant sur la rétine. On en vient à faire une série d’expérience dans le but de faire une synthèse du mouvement. Plusieurs personnes observent la persistance rétinienne : ----- Claude Ptolémée : 1er – 2ième siècle, Leonardo Da Vinci :15ième siècle, Le chevalier Darcy : 18ième siècle, 1750 L’Abbé Nollet :18ième siècle, 1765 Michaël Faraday : 19ième siècle, physicien anglais A. Le thaumatrope En 1825, le Docteur Paris invente le thaumatrope. Il dessine sur les deux faces d’un carton deux dessins différents, le fait ensuite tourner très rapidement et les images semblent fusionner. Film de cinéma : 24 images/ seconde. Le mouvement est produit par des images fixes. L’image n’existe que dans notre œil, le film n’existe que grâce au cerveau et saisit ce qui n’existe pas. C’est la résistance rétinienne. B. Le folioscope (ou mutoscope) En 1860, sans doute inventés par le Français Pierre-Hubert Desvignes, on voit apparaître de drôles de petits livres qu’on appelle des folioscopes ou encore des flip books, qui fonctionnent sur le principe très simple de l’effeuillage rapide avec le pouce d’une série empilée de vignettes dessinées dont la succession donne l’illusion d’un mouvement continu. C. Le phénakisticope En 1833, Jean Plateau invente le phénakistiscope. C’est un Bruxellois venu à l’ULG en 1829. Il publie thèse sur la physiologie de l’optique. Son appareil consiste en deux disques : le premier contient plusieurs dessins décomposant le mouvement ; le second est percé sur son pourtour pour faire des fentes qui servent d’obturateur. Il faut se mettre face à un miroir, l’œil dans l’une des fentes et faire tourner le disque pour que l’image s’anime. Le zootrope de William George Horner et Stampfer est une autre invention proche de celle-ci, sous forme d’une espèce de tambour. Elles consistent toutes les deux en des jouets. E. Le praxinoscope Vient ensuite le praxinoscope d’Emile Reynaud en 1877, père du dessin animé. Jouet en forme de cercle et rotatif contenant 12 images autour d’un miroir qui reflète les images. S’en suit le praxinoscope-théâtre du même auteur. Il consiste en l’ajout d’une lentille. Le dispositif servira à des projections publiques. L’idée d’une pellicule entre deux bobines est concernée. Le projectionniste manipule le tout (aller en avant, en arrière, etc.). Il y a une double lanterne : une pour le décor, une autre pour le personnage. utilise la bande interchangeable sur le dispositif de base. Il va rajouter un cylindre à facette chacun reflète une cage à miroir qui tourne en même temps que le tambour. Chacun des miroirs reflète le dessin qui est face à lui et comme c’est bisauté il y’a un systmème d’obscurisation —> appreil réfléchissant. La photographie Elle concerne l’étude de la sensibilité d’une certaine matière par rapport à la lumière. Nicéphore Niepce obtient la toute première image par héliographie/héliogravure (1826) (technique photographique qui consiste en une impression sur papier combinant un transfert d’un positif photographique sur un vernis photosensible à l’aide d’un matériel de gravure). Le Cardinal d’Amboise : gravure originale et sa reproduction en héliogravure par Niepce. En 1839, Daguerre améliore le procédé avec le daguerréotype (et invention du diorama :production d’une image sans négatif sur une surface en argent polie exposée à la lumière). La photo Paris, Boulevard du Temple a surement nécessité plusieurs minutes d’exposition car les plaques étaient encore peu sensibles. Il publie officiellement les procédés du Daguerréotype et du diorama dans « Historique et description du Daguerréotype et du diorama » en 1839. En 1834, Henri Fox invente le négatif à imprimer en positif sur une autre plaque (négatif en positif = inversion des couleurs). On appelle cela le calotype, la photographie reproductible. Les premières convergences des recherches A. Le théâtre optique d’Emile Reynaud En 1888, Reynaud fusionne le spectacle de projection avec la physiologie de l’optique. C’est un praxinoscope adapté à la projection C’est une convergence entre différents domaines. L’histoire n’est plus fragmentée de façon cyclique. Les images sont peintes sur des plaques de verre, assemblées sur une sangle de cuir sur une bobine qui déroule, jusqu’à faire passer chaque plaque devant une source lumineuse qui va projeter l’image et la faire repartir sur une autre bobine réceptrice. Spectacle appellé des pantomimes lumineuses : 1861 premier dessin animé Public très nombreux ! B. La chronophotographie de Marey et Muybridge C’est l’invention de deux personnes séparées : Etienne Jules Marey, un physiologue français qui travaille sur l’écriture des mouvements, et Eadweard Muybridge, un photographe américain. Muybridge sera contacté par un riche Américain, Leland Stamford, pour faire des photographies des mouvements du cheval. Muybridge avait déjà inventé le chronographe pour les dessins. Marey travaille sur la synthèse du mouvement du cheval et Stamford tombe dessus, se demandant si le cheval pouvait être en l’air durant un court instant pendant une course. Il va donc demander à Muybridge d’inventer un dispositif pouvant analyser ce mouvement, le décomposer en plusieurs images. Muybridge crée un dispositif de trente appareils reliés chacun par un fil traversant le champ de course. Une fois le fil brisé, l’obturateur s’ouvre et se referme instantanément. Pour finir, le cheval lève bien tous ses sabots à un moment donné en les ramenant vers son torse. Marey invente le chronophotographe à plaque fixe : une plaque avec plusieurs objectifs. Puis enfin à plaque mobile où l’on obtient des disques. Ensuite, il invente le « fusil photographie » avec un ruban de pellicules permettant de mitrailler un sujet, il n’y a plus de plaques. C’est une chambre noire derrière une roue à 12 fentes : on fait tourner la roue dont, lorsqu’une fente laissera passer la lumière vers la chambre noire, captera la scène, puis au fur et à mesure que les fentes progressent. L’idée du ruban se rapproche du cinéma. Marey développe ses photos sans pour autant être un artiste, il émet des hypothèses. Marey est proche du cinéma alors que Muybridge veut le créer en projetant. Création donc de la chronophotographie de 1872 à 1888, convergence de la photographie et de la physiologie. C. Le phonoscope de Demenÿ En 1893, le Hongrois Demenÿ se photographie en parlant puis il projette ses photos. Il crée le dispositif appelé le phonoscope. Puis vient le biographe, chronophotographe amélioré, convergence entre photographie et illusion du mouvement. Il s’alliera à Gaumont dans la commercialisation de son nouvel appareil qui peut projeter différents mouvements peu perceptibles (l’eau, les avions, etc.). L’invention du cinéma A. Le kinétographe et le kinétoscope d’Edison Edison les invente les ampoules électriques et le phonographe (enregistre les sons) mécanique, première fois qu’on entendra du son enregistrer au préalable. Il invente le kinétographe et le kinétoscope en 1893. Ils sont complémentaires : a) Le kinétographe décompose et synthétise le mouvement en enregistrant des images sur une pellicule celluloïde. b) Le kinétoscope le recompose ensuite pour projeter sur écran. Il fait donc l’inverse. Il permet de visionner les images enregistrées par le kinétographe. Ce dernier fait dérouler la pellicule de façon continue mais n’admet qu’un seul spectateur à la fois, on ne peut pas encore projeter sur grand écran. Edison construit le premier studio, le « Black Maria » qui laisse entrer la lumière dans le studio et est placé sur des rails pour suivre le mouvement du soleil. Les premières pellicules d’Edison sont tournées sur un fond noir avec des sujets basés sur ceux des lanternes magiques. Le kinetoscope permet donc le visionnage de petits films par une seule personne, ce n’est pas une projection puisque c’est un spectacle individuel (trois points du cinéma sur quatre réunis seulement). Son premier film à scandale est The Kiss (1896) avec John Rice et May Irwin. Scandaleux car deux personnages s’embrassent (mœurs différentes à l’époque). Son statut d’inventeur du cinéma est contesté car il ne veut pas projeter sur grand écran. B. Le cinématographe des Frères Lumières Ils sont français. Ils possédaient une usine de plaques photographiques à Lyon, ils se dirigent ensuite vers le mouvement. Leur invention est brevetée en février 1895. Le cinématographe est innovant car il a un dispositif appelé la « Croix de Malte » qui permet un mouvement continu couplé à un mouvement alternatif (arrêt court de la pellicule devant l’objectif pour qu’on puisse voir l’image). Il y a mouvement intermittent, bien que ça soit 24 images par seconde. Ils ont aussi inventé le projecteur ◦L’inversion d’un projecteur avec une caméra et une lanterne magique est possible. La première séance de projection publique de vues Lumière organisée par Antoine Lumière au Grand café à Paris, le 28 décembre 1895. Texte figurant à l’affiche : Cet appareil, inventé par MM. Auguste et Louis Lumière, permet de recueillir, par des séries d’épreuves instantanée, tous les mouvements qui, pendant un temps donné, se sont succédé devant l’objectif, et de reproduire ensuite ces mouvements en projetant, grandeur naturelle, devant une salle entière, leurs images sur un écran » Il y avait plusieurs films à cette première séance : Pêche au poisson rouge, Débarquement des congressistes à Lyon, L’Arroseur arrosé, Le Déjeuner de bébé,... Séance 2 : Le cinéma des prmières temps et les recherches d’un langage Le cinéma des premiers temps en trois grands axes 1. Un cinéma réévalué (la notion d'attraction) 2. Le développement de l'industrie (le cas français) 3. Les modes de représentation et les recherches d'un langage Cinéma des attractions En 1978, lors d’un congrès entre les historiens du cinéma à Brighton en Angleterre qui ont réuni des chercheurs et des aviristes, ils ont décidé de nommer ce cinéma primitif en « cinéma des premiers temps » —> attraction foraines. Primitif = langage immature, conception problématique car pleins de valeurs. 1995 jusque le début des années 10. André Godro —> films plus proche sur des attractions foraines que sur le « vrai cinéma » Vient ensuite le cinéma des « attractions ». Le cinéma était diffusé en milieu forain grâce à des « baraques ». C’est une attraction foraine (attraction signifie quelque chose à montrer). Par après, c’est le spectacle music-hall. Entre les attractions et les spectacles (récits, poèmes, chansons, danses, chiens et singes savants, pantomimes, artistes burlesques) on passait un petit film. On montrait des bêtes de foire tels les siamois, les femmes serpent, les nains, etc. et on a commencé à les filmer. Il faut épater et étonner les spectateurs. Danse serpentine —> très connu à cette époque (Miss Harry femme serpent 1911) ça s’appelle cinéma de la monstration atractive ! Il faut savoir qu’il n’y a pas vrmt d’histoire 1885 jusque 1908 —> cinéma est juste forain puis après on va entrer dans des salles de théâtres puis ensuite les salles vont ressembler à des vraies salles de cinéma comme maintenant. A. Georges Melies et invention du spectacle cinématographie Georges Méliès (1861-1938) : Méliès est un illusionniste responsable du théâtre Robert-Houdin, il a suivi une formation de prestidigitateur en Angleterre et en fera des spectacles en France. Fabrication de sa caméra: Il souhaite racheter le cinématographe aux Frères Lumière après avoir assister à une de leur projection mais ils n’acceptent pas. Il aimerait montrer des films dans son théâtre. Son ami anglais, lui vend son projecteur qu’il transformera en caméra : il pourra donc filmer et projeter. Il ne fera jamais bouger la caméra car, selon lui, c’est le décor qui doit bouger et non celle-ci. Premier studio d’enregistrement : Il construit dans son jardin le premier studio de France à Montreuil. Constitué de fer et de verre il sera divisé stratégiquement pour séparer les différentes facettes techniques du cinéma. Il sera construit comme un théâtre avec un local pour la caméra. La caméra est fixe et ne se déplace pas, c’est le point de vue de Monsieur de l’Orchestre et la distance entre la caméra et le sujet correspond à la distance moyenne entre une scène et un spectateur lors d’une représentation. Tout se fait par lumière naturelle. Conception intégrale des œuvres : Il est à la fois directeur et homme-à-tout-faire car il écrit ses scénarios, la mise en scène, dirige les acteurs, construit les décors, etc. Il conçoit tout seul, il n’y a pas de division du travail. Logique théâtrale : Il va developper une structure qui reste artisanal mais ça restera une très grande production de film qui s’appelle « la star film ». Grosse production : Melies va réaliser 520 films —> le premier en 1906. Jusque 1912 le cinéma change complètement donc il va un peu abandonner les choses et va tomber en faillite et finir sa vie en vendant des jouets et des bonbons dans une gare française. B. Cinéma de trucage : découvertes de Melies Le trucage cinématographique (tout ce qu’il connaît du theatre) : un jour, en filmant une place, la caméra se bloque. Lorsqu’il la relance, tout a bougé. Il découvre que l’on peut faire disparaître ce que l’on veut en stoppant la caméra. Il invente donc le trucage (tour de magie). Va aussi comprendre qu’on peut dédoubler une image. Le trucage scénographique : l’armoire à double fond, des jeux de miroirs, tête de géant sur la scène. Il utilise aussi la double/multiple exposition : on réimpressionne sur une même pellicule. Il utilise souvent le jeu de la « tête coupée » qui est un truc de prestidigitateur : Un homme de tête 1898 (Pour permettre de voir les différentes têtes, elle était refilmée sur un fond noir à partir de la pellicule sur laquelle autre chose avait déjà été filmé donc collage et non pas montage). Logique du spectateur Il pense tout du point de vues du spectateur. Le meilleur point de vues pour lui c’est le 3ème rang au milieu. C’est là qu’il va mettre sa camera. Son principal soucis c’est ces spectateurs (grande forme de divertissement). Film majeur : « voyage dans la lune », 1902 Son film est inspiré d’une opérette de Jacob Offenbach (compositeur et violoncelliste français) et pas du roman de Jules Verne. Son film se décompose sous forme de « tableaux ». Un tableau est une unité de récit, d’action. Un tableau est donc égal à une action qui se déroule dans un décor donné. Il y en a trente ici. Le tableau vient du théâtre et correspond à une scène. Il joue dans la plupart de ces films, le 1 er rôle. La mise en place de l’industrie cinématographique française : 5 grandes firmes -Lumière, Melies, pathé, gaumont, éclaire —> vont rentabiliser leurs productions et en tirer des gros bénéfices. -La France —> 1 er producteur de cinéma les 5 premières années, le cinéma nait dans le système capitaliste. Il est devenue cette invention un peu curieuse et qui va devenir la plus grande industrie du diverstissement. Les industries se mettent en place et on va passer d’un stade artisanal à un stade industriel —> production , des réseaux, emploi des gens. 1. Barque de cinéma forain et bateleurs à l’entrée Public très populaire composé principalement d’ouvriers, de petits commerçant (public urbain) 2. Structures de gestion, de production, réseaux,employés Beaucoup de films anonymes par firmes/ peu d’acteurs connus 2. Mode de diffusion Née sur le champ de foire et va devoir evolué et passer dans des salles plus confortables pour attirer le public et crée un public spécifique au cinéma. 3. Firme, a quoi ressemblent t-ils ? Les firmes ont devloppé des genres qui sont liés au divertissement populaire : Film burlesques : La course à la perruque 1906 de Georges Hatot Mélodrame : Histoire d’un crime 1902 Film à costumes ou péplum : film reconstituant l’Antiquité. Sémiramis 1910 de Camille de Morlhon Fééries : spectacles. Typiques des films du premier temps. La poule aux œufs d’or 1905 (comédie musicale). Film documentaire : ce sont des actualités reconstituées, donc ce n’est pas un vrai documentaire. Méliès reconstitue le sacre d’Edouard VII 1907. Il le réalise avant le véritable du jour du sacre afin de sortir son film ce jour-là. Lorsque le film sort, le roi étant malade décide de reporter son sacre. —> Sacré d’Édouard 7 en 1907 Les comptes : La belle au bois dormant 1902 Film à propagande religieuse : on en produit car certains films choquent les bonnes mœurs (tels les premiers pornos). La religion était encore importante pour l’époque. La vie de Jésus-Christ 1914 de Maurice Maître. Film pornographiques ; déeshabillage d’une femme,… Le mépris de Georges Duhamel : qui va dire que c’est un passe temps « ridicule ». Contre le cinéma Le cinéma va rapidement etre en crise parce que après le succès il va connnatire sa première crise en 1897. Il va y avoir un terrible accident qui va faire 120 morts « l’incendie du bazar de la charité » car la pellicule s’est enflammé —> peur au public. Charles Pathé 1863-1957 (Pathé) A la base Pathé est charcutier —> il vient du monde du commerce A. Le business du cinéma : Pathé est un commerçant et un homme d’affaire, pas un cinéaste. Il achète, avec son frère Émile, les phonographes (d’Edison) pour les revendre aux forains, puis des cinématographes. Au lieu de reprendre la boucherie familiale, il deviendra le premier industriel du cinéma. Il crée la Fondation Pathé Frères en 1896. Le logo est un coq. Pathé lutte aussi contre la piraterie et le plagiat (les grandes firmes se plagient entre elles, surtout Méliès) en insérant le logo, l’emblème dans le film et en ne vendant plus les films aux commerçants, mais en les louant. 1903 : pathé devient la première firme du monde ! Centaines de milliers d’exemplaire et 24 milions de bénéfices B. Réseau de salles : la création d’un réseau de salles se fait vers 1907 aux USA. En multipliant ses filiales, il prend une large part du marché mondial des films et des appareils de projection. En quatre ans, 50% de l’Amérique est investi. La production est énorme entre 1900 et 1910 car il duplique les films par centaines. 1907 : salle omnia a paris. Le pathé palace à Bruxelles est créé en 1913. Le cinéma Belge : Production de films destinés à un public Bruxellois, donc Pathé met « La Belge Cinéma Film » dans les mains d’Alfred Machin qui réalise des films à Bruxelles en utilisant Saïda (1913), elle va s’emparer de manneken puis une panthère africaine, dans ses films. 1909, chef d’œuvre absolu —> Maudite soit la guerre court métrage de 50 min sorti en 1914 (juste avant la guerre). Il imagine la première guerre mondiale, contexte d’une guerre entre 2 puissances imaginaires et imagine une amitié entre 2 ami amoureux, qui proviennent des 2 pays en guerre —> mélodrame. 1907-1908, beaucoup de gens du cirque et du music-hall passent dans le cinéma. Quelques réalisateurs : 1. Ferdinand Zecca : intellectuelle c’est un réalisateur : film social - Histoire d’un Crime, 1901 : Film d’édification morale où on montre de façon détaillée ce qu’il arrive lorsqu’un homme commet un crime. Crime -> repéré par la police -> enfermé -> condamné -> on vient le chercher pour l’exécution (on l’attache, lui coupe les cheveux, découpe le col de la chemise). Tout est très précis. Le film montre également un « flash-back » (qui est une deuxième scène filmée dans le décor). Il inclut dans l’histoire le développement narratif de ce qu’il s’est passé auparavant. - Victimes de l’alcoolisme, 1902 ; - Au Pays Noir, 1904 2. Roméo bosetti : film burlesques - Un monsieur qui a mangé du taureau, 1909 : il est divisé en tableaux, mais l’ensemble de ceux-ci n’est pas déterminé et fixe, il possède une logique théâtrale ; 3. Gaston Velle : fééries 4. Max Linder -acteur burlesque au départ, il devient un réalisateur qui inspirera Chaplin -La série des Max ; 4. Alfred Machin : - films locaux (Belgique et Pays-Bas). Léon Gaumont 1864-1946 (Gaumont) Gaumont est un ingénieur, un technicien qui tenait un commerce où étaient vendus des appareils cinématographiques. Il a commencé à vendre des chronographes (de Demenÿ) puis des caméras. Il fondait déjà en 1895 des studios (dont quelques-uns à Buttes-Chaumont). Ils existent toujours mais appartiennent à TF1. En 1911, il commence à construire des salles : Gaumont Palace (détruit dans les années 60). En 1905, il érige le plus grand studio du monde. Il construira la plus grande salle de cinéma. Son logo est une marguerite. Films sonores : C’est aussi un chercheur passionné par le son. Entre 1903 et 1906, il invente le chronophone (allie cinématographe et phonographe), un procédé sonore qui permet de tourner des films parlants appelés les « phonoscènes ». On l’utilise dans les studios et les petites salles où des chanteurs d’opéra se produisent, il n’y a pas de mise en scène. C’est la forme très lointaine du clip vidéo contemporain. Son invention n’a pas eu d’avenir. Films en couleurs : Il fait également des recherches sur la couleur et a inventé le chronochrome. Quelques réalisateurs : Alice Guy : première femme cinéaste. Elle faisait des films de tous genres, mais surtout des fééries. Elle sera envoyée à New-York pour diriger la firme Gaumont. - La Fée aux Choux, 1896 ; Louis Feuillade : Ses films ont eu une énorme influence. Il invente les premières séries ou « serial ». Films à rebondissement. - Fantômas - Les Vampires (gangs de criminels avec l’actrice Musi Dora), - Judex Emile Cohl : c’est un dessinateur. Il est le père du cinéma d’animation en expérimentant diverses techniques. Il a fait 300 films. Il avait un grand sens de l’humour. C’est un scénariste et va faire le premier dessin-animée. - Fantasmagorie, 1908 - Le Cauchemar de Fantoche, 1908 ; - Le Retapeur de Cervelles, 1911 : Intégration de dessins animés dans une scène classique narrative pour permettre d’inclure le dessin. Il n’y a plus de réalisme. Les films d’art Il n’y a que deux sociétés : la Société du Film d’Art (assassinante du duc de guise en 1908) et la Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres (SCAGL, une succursale de Pathé). Les firmes vont produire des films « cultivés » pour les intellectuels (petite bourgeoisie pour ne pas sensibiliser que la classe populaire). On fait appel à de grands comédiens français. Ce sont souvent des adaptations de romans ou de pièces de théâtre. Ceux qui composent la bande originale (BO) du film sont des compositeurs connus. Elles réalisent beaucoup de créations. L’exploitant décide de la durée du film et les personnages interpellent le spectateur. A. École de Brighton : Trois habitants de Brighton : George-Albert Smith, James Williamson, William Paul, Cecil Hepworth se risquent dans la réalisation et tournent en extérieur. On les rapprochera plus tard, de manière un peu artificielle, dans l’école de Brighton. Collings abandonne rapidement, mais Williamson persiste. Il est l’un des premiers à explorer la voie de la narration. Il utilise sa famille dans de petites scénettes et effectue des essais de montage que l’histoire a retenu pour leur caractère novateur (Attaque d’une mission en Chine (1900), Au voleur (1901)). Ce dernier film inaugure le genre du film de poursuite. Smith expérimente lui aussi les moyens offerts par le cinéma : surimpression (Les Frères corses (1898)), gros plan à usage narratif (La Loupe de grand-mère (1900)), trucages. C’est un ingénieux inventeur (dès 1896 il avait conçu sa propre caméra). Il ne poursuit pas longtemps sa carrière de cinéaste. En revanche, il met au point le premier procédé industriel d’enregistrement et de reproduction des couleurs, le Kinemacolor. William Paul en fait partie aussi. Il est le premier producteur anglais et le premier réalisateur à penser à rattacher deux plans. Il invente en 1895 une caméra. Il tournera, entre autres, avec Cecil Hepworth (réalisateur, producteur et acteur). B. Mode de représentation primitif C’est le mode de représentation du cinéma en 1914. Il n’est pas institutionnalisé. Plusieurs caractéristiques : Attraction monstrative VS intégration narrative : Toute vue n'est pas forcément monstrative Tout assemblage de tableau n'est pas forcément narratif La caméra est fixe et filme de façon frontale ou horizontale (pas encore de plongée ou de contre- plongée) : elle est à la hauteur du chef d’orchestre, soit le RDC d’une salle de théâtre ; Espace centrifuge : Le film se construit soit en vues (courtes scènes réalistes), soit en tableaux (de plus en plus difficilement distinguables). Ces derniers sont autarciques car ils racontent chacun une petite histoire propre à eux, unité du tableau, c’est l’unité de l’action. Il y a une absence de montage car on associe les tableaux et on utilise le collage lorsqu’il y a trucage ; On utilise le plan emblématique (début ou fin du film), très grande force iconique, pas de position stable dans le film : un tableau court présente le personnage et l’action débute dans le second tableau. Ils sont vendus séparément aux forains. C’est les débuts du générique ; Les films ne sont pas muets car soit accompagné d’un orchestre, soit d’un bonimenteur qui est souvent un forain ; Il y a un principe d’extériorité : le film nous parle, il s’adresse aux spectateurs. Ça vaut pour les vues comme pour les tableaux, face à une représentation. C. MRI —> mode de représentation institionaliser Edwin Porter (1869-1941) : Il est au départ un simple projectionniste (souvent le cas en cinéma) et il travaille dans la firme Edison. Il vendra des projecteurs dans des foires, ce qui lui permettra d’acquérir un statut important dans la société Il tourne ses premières bandes en 1901. Il sera riche puis finira ruiné à cause du crash de 1929. Il mourra presque méconnu, comme Méliès. Premier film « the Life of an américain firman » 1902 : film construit en tableaux mais quelque chose comment à changer dans le filmage ! C’est un documentaire illustrant la vie d’un pompier. La profession est comparée à de l’héroïsme national pour les Américains. C’est une fiction prise en extérieure, elle est donc réelle. Il y a également du studio (lors du sauvetage). Porter a connu un problème de récit et mise en scène. Diviser l’écran Vue panoramique : chevaux qui traverse l’écran et ouvre le champ à l’extérieur Cependant, c’est une technique propre au cinéma des premiers temps. L’action principale, c’est-à-dire le sauvetage, est divisée en deux tableaux : - Le premier : le sauvetage se fait en intérieur ; - Le second : le sauvetage vu de l’extérieur (bien qu’ici, la femme ouvre la fenêtre alors qu’elle ne le faisait pas avant, et le sauvetage dure beaucoup plus longtemps). En réalité, Porter veut nous montrer le sauvetage sous deux angles différents. Faute de ne pas avoir encore trouvé le procédé de simultanéité (car le MRP ne le permet pas), il est obligé de tourner la scène deux fois, mais sous deux angles différents. D. Solution transitoire : The great train Robbery (1903) : grand succès C’est le premier western du cinéma, il y a donc une narration. Il y a au total quatorze tableaux tournés en intérieur et en extérieur, pour un total de douze minutes, ce qui constitue un long métrage pour l’époque. Le film est produit par la firme Edison, qui, par la suite, en fera une série. Le film symbolise le thème de la poursuite. On remarque des coloriages partiels pour les explosions, et la transformation d’un conducteur de train en poupée pour le jeter par- dessus bord. Un bonimenteur commente le film au début. Il y a une simultanéité par double exposition dans le premier tableau : le télégraphe et son bureau sont braqués alors qu’on voit le train passer par la fenêtre. Pour le tableau sept et le tableau huit, les braqueurs fuient avec le train pour s’arrêter et fuir dans la forêt. Le paysage n’a guère changé, il y a un problème de discontinuité spatiale caractérisée par un problème de d’absence raccord. E. Vient ensuite un problème de temporalité/discontinuité temporelle : - Tableau neuf : les bandits fuient à cheval ; - Tableau dix : le télégraphiste est libéré ; - Tableau onze : il débarque au saloon pour donner l’alerte ; - - Tableau douze : la poursuite des bandits est lancée par la police. En réalité, le télégraphiste se réveille trop tard et les bandits ont eu beaucoup trop de temps. De plus, l’alerte aurait dû être donnée en même temps que le braquage. Il y a un souci dans le temps de la narration car Porter n’a toujours pas résolu le problème de simultanéité. Les temps chronologique et diégétique ne concordent pas. La temporalité reste non-linéaire. Tout à la fin du film, il y a la présence d’un plan emblématique en gros plan : le chef des bandits (appelé Barnes) tire sur le spectateur pour l’interpeller. On utilise un plan rapproché qui symbolise toujours la rupture avec le principe de distance du MRP. Le langage développé par le cinéma des premiers temps ne permet pas d’exprimer la simultanéité requise par le film : cela crée un récit qui semble incohérent. Il faut alors réfléchir à une nouvelle forme cinématographique qui puisse rendre compte correctement de la temporalité. Ces problèmes de temps seront réglés par les cinéastes. C’est d’abord Griffith qui réarbordera le cinéma en systématisant tous les problèmes d’avant. En quelques années, grâce à lui, le cinéma va acquérir un nouveau langage qui sera le sien. Un autre film important de Porter est Rescued from an Eagle’s Nest en 1907 David Mark Griffith (1875-1948) : la mise au point du language Comme les autres cinéastes de son époque, il est mort oublié du grand public. Il est le fils d’un colonel sudiste (cf. Guerre de Sécession). Il a exercé différents métiers tels que journaliste, acteur de théâtre chez Edison pour enfin devenir cinéaste chez la Biograph. Il était aussi découvreur de talents avec Mark Sennet, Mary Pickford était surnommée « la petite princesse d’Hollywood » En 1908, il devient réalisateur. En cinq ans, il réalise 467 courts métrages The lonedale opérator (1911)—> films composés en 3 temps : Première phase du récit : présentation alternée des personnages et circonstances de l’action → présentation des personnages fonctionne déjà sur un principe d’alternance ➔ Endroits différents mais se rejoignent très vite ➔ Suggestion du danger,refus du pistolet,découverte de la clé anglaise,départ du fiancé> alternance → indique qu’un danger est possible ➔ Le circuit de l’argent→banque,sac,sac dans le train puis télégraphiste prend le sac et le met dans le bureau Deuxième phase du récit : début de l’attaque → mise en place d’une nouvelle alternance en deux points La particularité du titre est qu’il n’apprend rien sur le film, mais plutôt qu’il met en avant un personnage. Le film se compose 77 plans pour seize minutes et trente secondes de film. L’alternance : présentation alternée des personnages, lieux, actions, moments et circonstances de l’action Simultanée : Suivre les gens qui s’échappent Le suspens : tension dramatique nouvel dans ce récit Vivre ces personnages ; sychologie du personnage, mettre en intuition, s’attacher u personnage avant de voir l’histoire dans la quelle ils vont etre impliqué Il se centre sur un personnage —> Tous le film fonctionne sur diffèrences narratives ( on passe de une à l’autre) Naissance d’une nation (1915) : The birth of a nation 12 bobines, 1500 plans Très long et important film Un des premier longs métrages (mal vu à cause d’un problème sur l’esclavagisme, ambigu, raciste) Intolérance (1916) Pour Intolérance, il est inspiré du film Caméria (1914). Le film a une dimension allégorique. Le film Good Morning Babylonia raconte comment des ouvriers italiens aident à l’élaboration du film. De plus, ce film est une superproduction qui a nécessité un gros budget : grands décors, 60.000 figurants, 22 mois de réalisation,... Le film constitue une réponse aux mauvaises critiques de Birth of a Nation, Griffith le réalise pour s’excuser de la dimension raciste qu’il avait eu. Griffith se sert du montage parallèle : il raconte plusieurs histoires en même temps. Il en raconte quatre au total : 1. Les grèves des usines en 1910 aux USA avec un homme accusé d’avoir tué quelqu’un d’autre (condamnée à mort) , mais le vrai coupable se dénoncera par après ; 2. La guerre qui oppose Babylone à la Perse, c’est un conflit religieux précédant l’ère chrétienne ; 3. Guerre de religion entre une famille catholique et une famille protestante. Les deux enfants des deux familles seront secrètement amoureux ; 4. L’histoire du Christ en Palestine. On passe d’une histoire à une autre avec le montage alterné mais peu après on va passer à un montage parrallèle avec ces 4 histoires (on passe de l’une à l’autre ce qui permet de faire des liens) Lys Brisé 1919 En ce qui concerne Le Lys Brisé, c’est l’histoire d’une fille malmenée par son père boxeur. Elle va se réfugier chez un commerçant chinois qui est amoureux d’elle. C’est un film à gros budget. Griffith prouvera que les films chers sont rentables Le film est en montage alterné (alternance entre le père et le commerçant), qui se passe donc dans le même univers diégétique, avec un effet de montage parallèle car il y opposition entre le gentil commerçant et le père mauvais, la violence opposée à la tendresse, il y a une expression de valeurs abstraites qui s’opposent Le mode de représentation institutionnel MR Unité de langage : Il s’agit du plan, il est le produit du découpage de l’action. Position de la caméra : La mobilité de la caméra qui va se déplacer dans l’espace pour filmer sous différents points de vue, s’écarter ou se rapprocher du sujet. C’est l’échelle des plans. Découpage de l’action et montage des plans grâce au système de raccords. Espace centripète : On finit par être pris par l’action, la caméra contribue à l’immersion au centre de l’action. L’espace se constitue autour de nous : cohérent, homogène, centré et continu. Temporalité linéaire, principe d’alternance, simultanéité : Nous pouvons voir des actions simultanées inscrites dans une ligne du temps. Clôture du récit : Introduite par le principe de continuité du récit, cela implique qu’il n’y a plus de retrait de séquence sans retirer de la cohérence du film. Principe d’immersion du spectateur, identification, interdiction du regard caméra : Cela est favorisé par l’identification au personnage, mais aussi à la caméra qui recule devant la cavalerie qui avance vers nous : le regard s’identifie à ce mouvement pour ne pas penser qu’il vient vers nous mais qu’ils vont vers la ville. L’interdiction du regard caméra prévaut dans tous les films de fiction, ce qui implique que le spectateur se sent regardé et casse « le quatrième mur ». CHAPITRE 3 : Le cinéma muet américain Les studios Edison ; Edison, crée le premier studio La Black Maria 1895 en Californie puis installe des nouveaux studios dans le Bronx de 1907 à 1918. The American Mutoscope & Biograph Compagny, où Griffith réalise ses premiers films. The Vitagraph Compagny of America à Brooklyn. Essanay fondée en 1907 à Chicago. Important pour le développement de Charlie Chaplin. Star Film de Georges Méliès avec des succursales à New-York. Les tournages se font dans des petits studios. Toutes les firmes vont s’associer en 1908 à l’initiative d’Edison afin de pouvoir contrôler le marché du film en créant la Motion Picture Patents Company (MPPC ou Trust Edison). Ils ont perfectionné de nombreux instruments cinématographiques et s’associent à un distributeur. L’ère des Nickelodéons (1905-1915) C’est à Pittsburgh qu’ouvre le premier Nickelodeon en 1905. À l’époque, c’était très bon marché d’où le « nickel » qui signifie la plus petite pièce de monnaie (cinq cents). Les nickelodeons, c’était des arrière-boutiques de commerçants de fourrures. Il y avait peu de place, on ne pouvait pas s’asseoir et un drap blanc, sur lequel on projetait les films, était pendu au mur. On en projette toute la journée. C’était un public d’ouvrier qui venait voir. Il se trouve que cette activité était très rentable pour ces commerçants, au point qu’ils feront fortune et deviendront célèbres. Chaque mois, un entrepreneur ouvrait une ou deux salles, créant un effet boule de neige. Des réseaux finissent par se fonder. Ces réseaux sont dirigés par des propriétaires de futures majors : Carl Laemmle (petite maison de productions de cinéma), William Fox (de son vrai nom, Fried), Les quatre frères Warner et Marcus Loew (à la base de la NGN) et Adolphe Zukor. Ce sont des marchands juifs, émigrés d’Europe de l’est (Allemagne, Russie,...) à la fin du 19ème siècle à cause des pogroms (raids dans les ghettos juifs). Ils produiront eux-mêmes leurs films. En 1908, Edison, Biograph (Dickson), Vitagraph (Blackton), Essanay, Pathé et Méliès forment un cartel, un trust qui est la Motion Picture Patent Company qui contrôle 57% de l’exploitation. On l’appelle aussi le « Trust d’Edison ». Ils s’associent pour cadenasser, monopoliser le marché et pour imposer des conditions très strictes, telle la « patente ». La patente est une taxe appliquée à n’importe qui souhaitant exploiter, produire,... des films —> taxes d’installation De plus, Edison va signer un contrat d’exclusivité avec Georges Eastman, le patron de Kodak, pour que seule sa firme bénéficie des pellicules Kodak. Les nickelodeons réagissent en allant se fournir ailleurs afin de faire des films à l’encontre du trust. De 1908 à 1915, c’est la « Guerre des Brevets » contre les indépendants avec des milices d’Edison qui saccagent les nickelodeons, font des morts, etc. alors qu’ils n’étaient juste pas d’accord avec la patente. Ces hommes de main détruisent les studios indépendants. Les producteurs indépendants continueront leur activité en se cachant. Donc dissolution du Trust en 1915 Cependant, certains d’entre eux vont aller tourner sur la côte ouest qui est loin d’Hollywood et qui a de vastes paysages : du soleil presqu’en permanence, des paysages de western (qui est un genre à succès),... Trois événements aboutiront à la dissolution du trust aux alentours de 1912-1915 : Adolphe Zukor (en 1912 qui rachète La Reine Élisabeth, un film d’art européen qui a été programmé dans un théâtre bourgeois, symbole de l’agrandissement du public du cinéma) fondera avec l’association de Marcus Loew la Famous Players Pictures. L’idée de Zukor sera de produire des films ressemblant à La Reine Élisabeth, qui était interprété par Sarah Bernhard (gagnant au passage le statut de « star du cinéma »), une comédienne française, afin d’y faire jouer des comédiens célèbres, inspirés du théâtre, pour sortir le cinéma du milieu populaire ; Eastman rompt son contrat d’exclusivité avec Edison, préférant rentrer dans le jeu de la concurrence En 1915, la loi Anti Trust est votée par le gouvernement américain : on ne peut plus exercer de monopole La fondation d’Hollywood et le système des studios Les anciens propriétaires de Nickelodeons décident de s’installer à Hollywood dans les années 10 pour fuir les milices du trust d’Edison, mais aussi car c’est là qu’ils allaient trouver le soleil et les espaces qui permettront de produire des westerns alors en plein développement. Ils fondent leurs maisons de production au début des années 10 qui sont comme des entreprises privées qui doivent se plier au système capitaliste, ce sont les majors compagnies. On en dénombre huit qu’on divise en deux catégories : les Big Five et les Little Three A. The Big Five : Metro Goldwyn Mayer MGM (1924) : fusion de différentes sociétés (Loew’s Corporation, Metro, Louis B. Mayer Picture et Goldwin Picture). On y trouve le producteur Irving Thalberg qui est incontestablement un grand producteur sur le plan cinématographique. On dit de lui qu’il était capable de « penser 52 films par jour ». En faillite en 2005, studio majeure ave très grand producteur ! Warner Bros (1923) : fondée par les quatre frères Warner (propriétaires de nickelodeons), rachète la Vitagraph et la First National. Ils ont un réseau de salles et des studios. Harry, Albert, Sam et Jack Warner (nés Wonskolaser) fils d'immigrés juifs polonais fondateurs de la Warner Bros. Paramount (1912) : fusion entre la Famous Players Pictures de Adolphe Zukor et 1913 la Jesse Lasky Feature Play de Jesse L. Lasky Ils sont d’abord une société de distribution dont ils vont reprendre le nom. 20th Century Fox (1935) : née d’une fusion entre la Fox Film Corporation (1914, William Fried dit Fox) et la 20th Century Pictures (1933, trois fondateurs : Joseph Schenk, Darryl F. Zanuck et William Goetz). Radio Keith Orpheum RKO (1928) : société de production cinématographique fondée par d’anciens propriétaires de nickelodeon. Disparaîtra en 1959. B. The Little Three : Universal (1912) : fusion de plusieurs sociétés (Carl Laemmle, ancien propriétaire de nickelodeons), plus ancien de studio américain. Columbia (1919) : fondée par les frères Jack et Henri Cohn. Rachété par Coca Cola en 1982 et en 1989 par Sonet United Artists (1919) : Charles Chaplin, David W. Griffith et Douglas Fairbanks. Tombera en faillite en 1970. La « dream factory » : le système hollywoodien Toutes ces firmes sont formées dans les années 10 (dans les années 20, le système hollywoodien est considéré comme mis en place dans un contexte socio- économique très puissant et propice au développement industriel, alors que l’économie américaine se porte très bien). C’est durant cette période qu’un système de production, d’exploitation clairement industriel est instauré. Il va se maintenir plus ou moins jusqu’à aujourd’hui. La logique du système des studios est la suivante : il y a un grand nombre de firmes (avec les huit Majors) qui forment un oligopole (un ensemble de sociétés indépendantes vont exercer un contrôle de pratiquement toute la chaîne économique de production depuis la conception du film jusqu’à son exploitation sur le sol américain et à l’étranger) et elles vont institutionnaliser un mode de fonctionnement commun mais qui vont rester indépendantes sur un certain nombre de points. Anti trust ! Distribution : à l’échelle national et internationale La distribution : système complexe qui couvre l’ensemble du territoire : les firmes louent les films. L’exploitation : les réseaux de salles que possèdent chacune des Majors et qui reçoivent, certaines en exclusivité, d’autres non, des films à projeter. Elle n’est gérée qu’en partie par le Major, des salles indépendantes existant toujours. Ces huit compagnies vont produire à elles seules 75% des films (25% restent pour des compagnies plus modestes). Les Big Five contrôlent 16% des salles d’exploitation, mais l’exploitation de leurs films dans leurs salles (et d’autres) leur permettent de récupérer 90% des recettes d’exploitation via ce système de distribution. Les Majors vont contrôler tout un système de produits dérivés, avec la gestion des droits, l’exploitation des musiques,... Le producteur ; choisit les réalisateurs, valide les projets des réalisateurs, c’est lui qui désigne qui sera le monteur, passe sur le plateau dire si ca va ou si ca ne va pas —> Série de producteur : Irving Thalberg, David O selznick, Jack Warner. Scénariste, metteur en scène, le réalisateur,… Ils n’ont pas le droit de donner leurs avis —> employé sous contrat sous service de la production. Casting : c’est le producteur qui choisit les stars pour le films, il a beaucoup de droits, pas au meme niveau que le reste. Dans le cinéma hollywoodien, on applique le grand principe de la logique industrielle et capitaliste (taylorisme : principe de la division du travail). Le produit de l’industrie va être donc divisé, et l’ensemble est conçu par plusieurs personnes. Le producteur ne fait donc rien lui-même mais organise la production du film, rendant responsable chaque personne d’un segment du film. Ce principe n’a pas toujours été exercé d’une manière aussi radicale que celle de Selznick. A. Le star system Ce qui fait le succès d’un film, c’est le succès des grands comédiens qui vont devenir des stars. Ce sont des comédiens talentueux mais qui sont avant tout une construction : on lui trouve un nom qui sonne bien, un genre de prédilection, et on contrôle son image (certaines choses ne peuvent être dites pour ne pas contredire l’image que lui a donné le studio), on « fabrique la star » : Le règne des stars ; -Charlie Chaplin, Mary Pickford,… - Theda Bara, la « vamp » : érotisée ; - Mary Pickford ; - Gloria Swanson : joue dans Queen Kelly de Von Stroheim ; - Clara Bow ; mélodrame - Greta Garbo, « la divine » : intouchable et froide, travaillée avec le maquillage et la chirurgie esthétique pour éviter les marques du vieillissement, elle ne vieillissait pas et a disparu quand elle est devenue trop vieille, où elle est partie mourir à Paris en refusant d’être photographiée ; - Douglas Fairbanks le brat pitt de l’époque ! - Rudolph Valentino grande star - John Gilbert Période de scandale vu que les mejor mettent en place leurs propre Press-people. Hollywood en 1920 et les stars s’enrichissant, on assiste à de nombreux scandales (« telle star se drogue », « telle est décédée dans le cadre d’une soirée qui a débordé », « d’autres stars sont accusées d’être responsables de la mort d’un(e) collègue », etc). Hollywood devient un lien où on se livre à des orgies, à des adultères, de la consommation d’alcool et de drogue ce qui décréditera vite Hollywood et certaines stars ou films auprès de la puissante bonne bourgeoisie puritaine américaine La MPPDA (Motion Picture Producers and Distributors of America) confie sa direction à William Harrison Hays qui va rédiger un code de bonne conduite (le Motion Picture Production Code ou code Hays, établi en 1930 mais appliqué qu’en 1934 jusque 1966). On trouve dans ce code (code d’autoréglementation ou d’auto-censure, mais pas de censure, sur bases de recommandations) beaucoup de scandale autour du film de gangster, de quoi assagir et rendre respectable le cinéma. On interdit des mots, ce qui induit un changement marqué dans la production de films. Les historiens partagent aujourd’hui le cinéma américain en deux périodes (pré- code et post-code). Le code a aussi eu une influence bénéfique : des producteurs vont tenter de détourner ce code et suggérer ce qui ne peut être montré ou dit, jouer avec les limites du code Hays. Pour une scène d’amour, on filmera de derrière la porte. Ce code est extrêmement productif puisqu’il joue sur l’imaginaire du spectateur qui imaginera parfois des choses beaucoup plus extrêmes que ce qui aurait pu être tourné. Développement de l’hors-champ, etc. Ce sera le moyen par lequel les films vont devenir intelligents, en comptant sur l’imaginaire du spectateur. Certains motifs vont aussi réapparaître (tel que le fait de dormir dans un même lit a un caractère adultère : les couples mariés ne font plus l’amour). B. La codification/logique des genres Le cinéma est une production culturelle industrielle pour laquelle on instaure des genres, afin de faire savoir au spectateur ce qu’il va avoir à faire en allant voir un film. Le genre pour les romans existait déjà auparavant. Hollywood codifie les genres cinématographiques vers 1920 en établissant un certain nombre de traits génériques a priori (le genre doit comprendre certaines caractéristiques) l’important étant de savoir que ces caractéristiques génériques sont présentes avant même que le scénario ne soit écrit. Certaines Majors se spécialisent dans certains genres (Universal : horreur ; Warner : gangster puis le film de guerre ; MGM : drame) et il est instauré. Les grandes figures du cinéma américain des années 20 Du côté des réalisateurs : - Cecil B. DEMILLE : Forfaiture, 1915 ; Les dix commandements, 1923, the cheat - Raoul WALSH : Le Voleur de Bagdad, 1924 avec Douglas Fairbanks - John FORD : Le Cheval de fer, 1924 ; - Rex INGRAM : Les quatre cavaliers de l’Apocalypse, 1921 ; - Clarence BROWN : La Chair et le Diable, 1926 avec Greta GARBO et John GILBERT - Herber BRENON : Peter Pan, 1924. -Tod Borwing : The mystère of the leaping Fish (1916). -Lon Chaney « l’homme aux mille visages », the unbolly three avec Lon CHANEY 1925 -Erick von Strohein (1885-1957) « the man you will love to hate », cascadeur puis ensuite figurant. Du côté des réalisateurs européens immigrés : - Josef VON STERNBERG : Underworld, 1927 ; - Ernst LUBITSCH : Comédiennes, 1924 ; - F.W. MURNAU : L’Aurore, 1928 ; - Maurice TOURNEUR : L’oiseau bleu, 1918. Du côté du réalisme social : - Frank BORZAGE : Humoresque, 1920 ; - King VIDOR : La Foule, 1928 ; - Paul FEJOS : Solitude, 1928. Du côté du documentaire : - Robert FLAHERTY : Nanook of the North, 1922 A. Erich von Stroheim (1885-1957) Grande influence sur de nombreux cinéastes, mythique, mythomanie et mégalomanie remarquable. D’origine viennoise et juive, fils d’un boutiquier israélite, il fréquente la jeunesse dorée de Vienne et il va déserter l’Autriche (inimaginable et passible de la peine de mort en Autriche avant 1914), il émigre aux États-Unis en 1908 puis à Hollywood en 1914. Il commence une carrière banale au bas de l’échelle, comme figurant, puis comme cascadeur. Sa mythomanie va lui faire adopter la particule « Von » puis lui donner des origines aristocratiques en tant qu’officier dans l’armée viennoise. Sa mythomanie le fait jouer de nombreux personnages d’officiers prussiens hautains, ou bien ceux d’aristocrates jouisseurs qui font qu’il va vite être reconnu comme acteur qu’on appelle « L’Homme que vous aimerez haïr ». 1919, il travaille pour la Universal qui lui propose de passer à la réalisation pour un premier film qui est appelé Blind Husband aux dépends de Von Stroheim. Le film se réalise et le budget est de 20 fois supérieur à ce qui était prévu à la base. Le film a toutefois un grand succès commercial ce qui fait qu’il rentrera finalement dans ses frais, et le succès est dû à son personnage. Il est donc réalisateur et personnage principal à la fois (lieutenant autrichien qui est ridicule, pas séduisant mais qui arrive tout de même à séduire par amour de la luxure). On comprend que ce qui est attractif et séduisant dans le personnage, c’est l’expression d’un désir sexuel : l’acteur a compris très tôt qu’on ne fait pas de bons films avec de bons sentiments, c’est avec les pulsions d’intérieur parfois maladives et condamnables par la bonne morale bourgeoise (mais qui plaisent). Il pose quelques conditions chez Universal : que son prochain film ait une durée supérieure à la limite imposée ; qu’il ait un bon budget décor (pour Foolish Wives, sa mégalomanie se révélera avec la construction du décor. Il gère 15 000 figurants dont les scènes seront coupées. Le budget du film est d’un million de dollars, un an de tournage pour 320 bobines utilisées, mais le film est trop long et il a des ennuis avec le directeur de la Universal et le producteur. Six mois de montage ramènent le film à 320 bobines, puis 14 bobines pour la première sortie du film en 1922 Dans Foolish Wives, on voit à plusieurs reprises un soldat enveloppé dans un grand manteau, et à chaque fois qu’on le voit, la femme de l’ambassadeur laisse tomber quelque chose, et l’homme reste immobile. À la troisième reprise, elle s’en prend à l’homme qu’elle veut secouer, le manteau tombe et elle découvre que l’homme n’a plus de bras. La cruauté ne passe pas que par le caractère des personnages mais aussi à l’absence de considération morale qui est faite à leur égard. Les mœurs dépravées d’une société dépravée. Pas de vrai mélodrame ! Tout les personnages sont négatifs et monstrueux, la manière dont le vice peut être séduisant ! Pour Greed (Les Rapaces) en 1924, tournage compliqué et réduit par le producteur, 18 jours de tournage dans la vallée de la Mort. Il réalise aussi Queen Kelly et The Wedding March. Il entreprend un dernier film en 1932 qui sera inachevé (par interdiction), il poursuit ensuite sa carrière d’acteur avec La grande illusion de Jean Renoir, puis dans Sunset Boulevard de Billy Wilder. Un genre fondamental : le burlesque Genre comique mais très particulier et propre au cinéma muet. Étymologiquement, vient de l’italien alla burlesca, lui-même provenant de burla qui signifie « farce ». Concerne des œuvres grossières et vulgaires, opposé au précieux. Le mot passe de l’italien au français vers l’anglais, où il désignait l’art du mime, joué par des clowns, mais où il conservait également son caractère grossier. Le mot atteint enfin les États- Unis où il désigne des spectacles de cabaret ou de music-hall. Le cinéma burlesque ne naît pas de rien : ses origines remontent à avant le cinéma, au cirque Le cirque : Les clowns de cirque vont généralement par deux : l’Auguste (très extraverti) et le Clown Blanc (plus réservé). Leurs numéros relèvent en effet de la farce, et de coups de pied au cul, qui est un mode comique. La commedia dell’arte : La Commedia dell’Arte est un spectacle de rue, dont les troupes sont nombreuses et qui vont de village en village (théâtre ambulant), peu de décor, quelques personnages qui reviennent régulièrement dans chaque spectacle. Le plus gros du spectacle est basé sur de l’improvisation André Heuzé (La course à la perruque1906 dans lequel il est acteur) met régulièrement en scène Boireau (interprété par André Deed). Un autre élément devenu caractéristique du burlesque est alors la poursuite. Louis feuillade : une dame vraiment bien en 1908. Le burlesque avait trois caractéristiques principales : La poursuite : on y a recours dans le cinéma des premiers temps. Il y a un problème de temporalité, le sujet et l’importante de l’action sont limites L’absurde : développement logique d’une situation dont l’origine est déjà extravagante ; Le type : personne simple, sympathique, ahuri qui se reproduit dans les films, quel que soit l’acteur. A. MaxLinder Un acteur, devenant ensuite cinéaste, jette les bases systématiques du genre burlesque : il est le père fondateur du genre : Max Linder. Il aura dans les années 1910 un succès mondial, réalisant 160 films (dont il ne reste qu’une trentaine) : d’abord acteur de music-hall où il se fait repérer par Pathé, il y est engagé et se spécialise là- bas dans le genre comique, en mettant au point le personnage de Max, qui reviendra alors dans une série de films. Il le construit avec divers éléments : Max est un gentleman parisien, dandy élégant, arborant une moustache et ayant un chapeau-buse, une cape, morgue aristocratique mais qui a toutefois bien des défauts : il est très attiré par les femmes, leur propose à toutes de l’épouser, et est très amateur d’alcool. Peu de scènes de poursuite ou de bagarres chez lui, mais quelque chose de nouveau survient tout de même : l’expression du visage avec des gros plans Son cinéma des premiers temps fonctionne toujours par tableaux, sans qu’il n’y ait de gros plans, mais il joue tout de même avec l’expressivité. Il joue aussi avec le comique de situation, qui provient d’une situation créée par le personnage suite à des péripéties et qui le placent dans une situation délicate drôle. Linder devient ensuite son propre réalisateur (Max à peur de l’eau 1910), autre caractéristique phare du burlesque. En 1916, Linder part aux États-Unis où il rencontre Charlie Chaplin, engagé par la Triangle, travaille pour la firme de Chaplin et réalise des films dont Sept ans de malheur en 1921. Quand Charlie Chaplin commence à travailler, il connaissait les films de Linder qu’il va considérer comme son maître, s’inspirant de l’esthétique de ce dernier dans son personnage. Seule différence : Charlot est un vagabond, alors que Max est un dandy français. Linder revient en Europe en Autriche, mais sa carrière décline, le cinéma évoluant plus vite que lui, et il finit par se suicider. B. Lakeystone(1912) Mack Senett est un personnage essentiel : venant également du cirque et du vaudeville, il est assistant de Griffith, dirige dès 1910 les films comiques de la firme Biograph, avant de créer sa propre firme : la Keystone, qu’il fonde avec sa femme (Mable Norman). Il se spécialise dans la production de films burlesques, dont il est réalisateur, acteur, producteur, scénariste. Grande caractéristique de la Keystone : les grands auteurs du burlesque sont à la fois réalisateurs, acteurs, auteurs et producteurs. C’était le cas avec Linder et ce sera le cas avec Senett : le principe de division du travail et du taylorisme n’est donc pas respecté. Chaplin est engagé seulement pendant un an dans la Keystone mais contribue grandement au succès de la firme ; outre Chaplin, Roscoe Arbuckle (« Fatty ») et Buster Keaton sont également engagés. D’autres grands acteurs burlesques passent par-là tel que Harry Langdon, Franck Capra, Bing Crosby, W.C. Fields. Le rythme est très élevé, on a recours à un gagman, Franck Capra (qui crée les idées de gags). Il va commencer à découvrir d’autres talents du burlesque. Style historique, basé sur des ressorts comiques propres au burlesque des débuts : - Le slapstick (coup de bâton : comique très basique), élément du comique violent ; - Les tartes à la crème passage obligé dans le burlesque, principe de contamination - La répétition du gag et contamination de celui-ci des autres personnages du film. Quand un gag se présente, tout le monde s’y met ; - Le comique physique, car les personnages sont constamment en mouvement : ils chutent souvent, et de manière violente/spectaculaire. Une certaine force physique est nécessaire, des talents d’acrobatie sont souvent demandés également (c’est pourquoi ils proviennent souvent de cirques) ; - La présence de figurants ; - Les Keystone Cops sont aussi sujets à la dérision : ils fonctionnent en groupe : quand un court, tous courent ; quand une tombe, tous tombent (esprit grégaire) ; - Les Bathing Beauty, dans un maillot sexy : personnage féminin et toujours secondaire qui était, au départ, interprété par des hommes. —> Les trois premiers témoignent d’une logique de l’absurde. C. Hal Roach Production Firme créée par Hal Roach, qui découvre aussi des talents burlesques (Harold Lloyd, qui reprend un personnage intellectuel mais se retrouve toujours dans des situations absurdes ; Charley Chase ; Laurel et Hardy (duo burlesque le plus célèbre du cinéma), qu’il a eu l’idée d’associer, ne travaillant pas ensemble à la base – on retrouve par-là l’idée du couple de clowns (l’Auguste et le Clown Blanc). Le couple d’acteurs renoue avec ce comique de clowns). Laurel et Hardy (Harold Lloyd et Charley Chase) commencent leur collaboration du muet jusqu’à l’avènement du parlant, auquel ils survivent. Notamment avec Safety Last 1923 (Monte là-dessus). Autre film dans lequel Charley Chase joue : Mighty like a moose (Le mari à double face). Le prolongement du Burlesque à l’ère sonore se fera grâce à W.C Fields, Laurel et Hardy et Les Marx Brothers. Les maitres du burlesque Né à Londres en 1889 de parents artistes de music-hall (père comédien qui décède tôt et mère chanteuse qui tombe malade). Chaplin connait la misère et la faim : il monte rapidement sur les planches, travaillant dès l’âge de 5 ans, il devient la vedette d’une troupe de music-hall londonienne où il apprend le métier (pantomime, danse, acrobatie, où il développe son extrême agilité qui deviendra une marque de fabrique). Placé dans un orphelinat à l’âge de 12 ans à la mort de sa mère. Il part au USA en 1912 et se fait engager en 1914 à la Keystone, où il développe le personnage du vagabond, mondialement connu sous le nom de Charlot (the trump). Il tourne 35 films pour la Keystone en un an, passant ensuite derrière la caméra. Il atteint rapidement le succès, pouvant se permettre de poser ses conditions avec les firmes pour lesquelles il travaille, ces conditions reposant principalement sur la liberté d’expression —> quitter la keystone et son style va évoluer et se modifier. Il travaille pour Essanay en 1915 (Trust Edison) (Charlot Boxeur = The champion, Charlot policeman). Scénariste, réalisateur, acteur et il tourne 15 films. Il travaille pour la Mutual en 1916-1917 ou il devint son propre producteur (Chalot musicien, Charlot pompier, Charlot chef de rayon), puis crée sa firme de production Charlie Chaplin Corporation 1918, produisant ainsi ses films. Sous le nom de cette firme, il tourne ses premiers moyens et long- métrages (Une Vie de chien, 1918 ; The Kid, 1921) —> extrénement riche. Dans ces deux films, son style évolue grandement : dans The Kid, le burlesque mélange le mélodrame, ce qui le rend différent des autres cinéastes de par ses convictions : son enfance malheureuse l’a manifestement marqué et, en choisissant son personnage de vagabond, il choisit un personnage pauvre, sans revenu et qui doit se débrouiller. Dans The Kid, il ajoute un autre personnage, recueilli par Charlot avec qui il vit, se débrouillant avec lui jusqu’à ce que l’assistante publique vienne le chercher pour l’emmener dans un orphelinat. Il y a des éléments biographiques dans les films les plus personnels de Chaplin, et par lesquels il va dénoncer une bonne partie des dérives de la société. S’adapterait très bien à notre société contemporaine de par ses « combats » (pauvreté, migration, etc). Il fonde avec Griffith la United Artist : il est devenu riche. En 1928, le cinéma devient parlant pour la première fois : mais Chaplin s’y oppose, considérant que le cinéma se développe très bien dans le silence Les chefs-d’œuvre de Chaplin émergent durant cette période : City Lights (1931, musique composée par Chaplin lui-même). La scène d’ouverture fait l’inauguration d’un monument, au départ caché par un voile, et le maire fait son discours. Une fois le monument découvert, on découvre Charlot qui dort dans les bras de la statue : nouveau moyen de se moquer de l’ordre établi. Il raconte aussi une histoire très complexe (celle de la rencontre entre le vagabond et une marchande de fleurs dont on comprend rapidement qu’elle est aveugle, se méprenant alors à son sujet : elle va croire, parce qu’il lui achète une fleur, qu’il est un homme riche) sans son (mélodrame et burlesque). Chaplin réalise cinq ans plus tard Modern Times (1936), satire du travail à la chaîne et donc du taylorisme. Veut montrer à quel point le travail à la chaîne abîme les ouvriers. Il se moque du son, excepté dans une scène au début du film où Charlot, ouvrier, va aux toilettes pour faire une pause cigarette (non-autorisée). Un écran apparaît alors, avec le visage du patron qui parle à Charlot, faisant référence aux premières expériences télévisées qui avaient alors lieu cette année entre Buckingham Palace et la BBC. En 1940, il fait The Dictator qui jouera notamment sur le son et la parole. C’est une satire du pouvoir hitlérien : Chaplin joue un personnage qui joue une parodie de Hitler. Tout le film repose sur deux personnages très différents mais tous deux interprétés par Chaplin : celui d’Hynkel et celui d’un barbier qui vit dans le ghetto juif de cet état imaginaire. Les deux personnages se ressemblent fortement, ce qui conduit à jouer sur la confusion que les deux personnages provoquent : à un moment, le barbier prend le rôle du dictateur, et prononcera à la radio un discours pacifiste remarquable, s’adressant alors à toute la planète. Après cela, il aura des problèmes : c’est un cinéaste engagé. Il sera accusé de communisme, alors qu’il ne l’a jamais été : il parlait des ouvriers certes, mais avec ses mots et ses images et sans tenir de discours engagé. En 1947, il réalise un film anticapitaliste sur l’histoire de Landru (tueur en série des Yvelines) : Monsieur Verdoux (pas burlesque) (dont il change le nom). En 1952, il réalise Limlight (Les feux de la rampe), toujours pas burlesque (et même nostalgique) qui parle de deux clowns, vieux, qui ne font plus rire. Il est obligé de s’exiler à Londres où il réalise Un roi à New-York et La comptesse de Hong- Kong (avec Marlon Brando et Sophia Loren) avant d’aller mourir en Suisse quelques années plus tard. Le personnage de Charlot va devenir célèbre dans le monde entier. Il est toujours du côté des faibles, contre les riches et contre les forts, contre les hypocrites : il a une démarche caricaturale, est très humain, a de grandes qualités mais aussi de gros défauts. Il est naïf mais pas niais, il est déterminé par sa condition sociale, il est capable (comme personnage de cinéma) de nous faire rire de choses tristes. Le burlesque a donc considérablement évolué grâce à Chaplin, allant sur des territoires que lui seul franchit. —> il affronte dans beaucoup de ses films Éric Capmbell A. Buster Keaton (1896-1966) – Visage impassible Moins social que Chaplin mais plus philosophique Il est aussi un acteur qui a fait le même métier que ses parents, au Canada : comédien et acrobate de cirque. Très vite, il est intégré au spectacle de ses parents, qui le forment à l’acrobatie et à la pantomime. Buster est un surnom (« to bust » = casser). Il peut jouer des rôles véritablement dangereux, étant lui-même cascadeur. En 1917, il travaille avec Arbuckle, formant un couple burlesque. Toutefois, Arbuckle est impliqué dans le scandale d’une orgie et est accusé de meurtre : il est blanchi mais sa carrière est brisée, Keaton travaille alors sans lui. En 1919, la Buster Keaton Comedy est fondée : il y travaille comme scénariste, acteur et co- réalisateur. Il réalise alors la série des Malec ou des Frigo. Un célèbre critique américain salue ses talents acrobatiques, couplé à son visage imperturbable, son visage ne bouge jamais. Le comique de Keaton repose sur son visage impassible dans toutes les situations. On l’appelait « The great stone face ». Ses gags se fondent sur une accumulation d’incident impliquant des véhicules incontrôlables. Gags éclairs = surprend tout le monde. Gags trajectoires = pure jouisssancede la vitesse. Dans les années 20, il se lance dans le long-métrage et réalise des films importants : , The navigator, Fiancées en folie, Le mécano de la General, Hard Luck Comme pour les autres burlesques, sa carrière sera compromise par l’arrivée du son, et il cessera de réaliser des films. On va l’oublier, il va sombrer dans la misère et l’alcoolisme, jouera dans Sunset Boulevard et Limlight avec Chaplin. Samuel Becket tourne un film appelé Film en 1966, son seul film et qui mettra en scène Buster Keaton, qui mourra courant de l’année. Les ressorts comiques du burlesque A. Le personnage-type On utilise des personnages types (comme dans le cirque ou la Commedia Dell’Arte). Le personnage type désigne la reproduction. Le type est singularisé par ses vêtements ou sa démarche (tel Charlot qui est reconnaissable même déguisé). Le personnage peut se modifier au fil des histoires. Il est souvent enfantin, il a une sorte d’innocence par rapport au monde. Les choses évidentes dans ce dernier, dans le monde rationnel des adultes, ne l’est pas pour le personnage type. Il n’est pas naïf ou distrait pour autant. Ils ont une incertaine ingéniosité et sont faussement innocents. Ce sont des personnages décalés par leurs vêtements et leurs comportements. Visage poupon et physique enfantin de Harry Langdon, visage impassible de Buster Keaton, jeune homme niais comme Harold Lloyd. B. Le slapstick, le gag (machinique et trajectoire) Film très « primitif » qui ne fonctionne que sur le principe du slapstick (dans The Cook). Cela vient du cirque (coup de pied au cul), on rit mécaniquement (sans qu’il n’y ait de vraie préparation) : Le gag Micro-récit structuré en trois phases : 1. Exposition des données 2. Développement 3. Chute inattendue Cas particulier de gag : d’abord le gag trajectoire qui se passe sur une durée plus ou moins longue (ex. : One Week quand les mariés passent d’une voiture à une autre), puis le gag machinique qui repose sur un dispositif, un objet où il y a interaction avec le personnage et la machine (ex : avec la maison-Ikea de One Week). C. Le décalage Se retrouve dans presque tous les films : le personnage-type du film, parce qu’il est toujours inadapté au milieu dans lequel il se trouve, est toujours décalé par rapport à ce milieu. Le décalage, constant, peut être social (ex. Charlot qui est vagabond). Il n’a pas de maîtrise sur l’environnement. D. Le détournement des objets Il y a un détournement des objets de leur fonction première. Dans Behind the Screen (Chaplin), Charlot utilise un soufflet pour faire disparaître la mauvaise haleine d’un ouvrier qui mange de l’oignon ; dans La ruée vers l’or, Charlot est amoureux d’une jeune fille qu’il a invité pour le réveillon, malgré son manque de moyens : elle ne vient pas. Il va mimer alors une danse avec les petits pains qu’il a acheté en les plantant avec une fourchette, pour imiter des jambes. Dans le même film, il utilise sa chaussure pour la manger. Illustre sa condition sociale avec poésie (=détournement des mots et/ou des objets) et humour. E. L’absurde Processus comique : à partir d’une situation aberrante, on suit une action construite de façon rationnelle. Ce processus est extrêmement présent chez Keaton (The Cook, qui est absurde de bout en bout). Les actions s’enchaînent de façon associative (absurde primitif). Dans One Week, la scène durant laquelle Keaton veut faire rentrer le piano dans la maison est absurde : il veut tirer le piano avec une corde, en n’étant pas très fort, il l’accroche à un lustre pour le tirer en continuant de tirer (le plafond s’affaisse alors). Il va alors mettre une poutre pour retenir le plafond, le piano va rentrer mais va s’enfoncer dans le plancher Séance 4 : Les avant-gardes du cinéma muet français 1. Évolution de l'industrie cinématographique française 2. La veine réaliste 3. L'impressionnisme 4. Naissance du cinéma expérimental 1. Evolution de l’industrie cinématographique française À la fin de la Première Guerre Mondiale, le cinéma français perd son hégémonie mondiale, car le cinéma produit ressemblait encore fort à celui qui se faisait en 1910, d’autant que le cinéma américain débarque en Amérique avec des sujets différents et d’une qualité totalement différente de ce qui se faisait en France avant la guerre. Crise économique et crise ésthétique À partir de 1915, le cinéma américain en profite pour prendre toute la place —> envahir les marchés européens et français en particulier Les Américains (Fairbanks, Chaplin, Ince, De Mille) envahissent la France avec leurs produits, ils vont pouvoir y vendre leurs produits à prix très bas puisqu’il a déjà été amorti en Amérique. Les films français vont connaître une brutale diminution (moins de 25% de la programmation en 1918), et les majors américaines vont installer leurs sociétés de distribution en France au détriment des sociétés françaises —> le marché intérieur est complétmeent bouché pour le marché internationale Face à cette invasion de l’Amérique, les grandes firmes francaises vont developper des stratégies économiques. Transformations profondes des sociétés françaises de production. Comment? - Modernise salle -Reproduit pellicule - Produit un nouveau type de films : sérial = films à épisodes comme une série ajd et invite le spectateur à revenir pour voir la suite -But != fidéliser (ex de Fantômas en 5 films, les mystères de NY) L'idée du sérial est née un peu avant la guerre mais se développe surtout après. La force du modèle est de travailler littérature et cinéma en même temps car vient du roman feuilleton -Cliffhanger : fin ouverte avec suspense ce qui invite à revenir (aussi emprunté à la littérature du 19ème) La Nowelle Aurore Roman en 16 épisodes de Gaston Leroux publié chaque semaine dans Le Matin, en même temps que sort l'épisode du film produit par la Société des Ciné-Romans sur un scénario de Gaston Leroux lui-même On fait des circuits entre presse, cinéma et publications de livres en épisodes. Basé sur le modèle de la littérature des feuilletons avec fin ouverte à chaque épisode (cliffhanger) Pathé : —> Les Mystères de New York (The exploits of Elaine) de Louis Gasnier, 1914-1915 Adapté en roman (« novélisé ») publié simultanément épisode par épisode Serial en 14 épisodes avec Pearl White, USA Gaumont: —> Fantômas de Louis Feuillade, 1913. D'après les romans de Pierre Souvestre et Marcel Allain Avec René Navarre dans le rôle de Fantômas. Premier d'une série de 5 films. Les Vampires de Louis Feuillade, 1915 Avec Musidora dans le rôle d' Irma Vep Serial en 10 épisodes (7h20') Ciné-Roman: - Monte-Cristo, réalisé par Henri Fescourt, d'après Alexandre Dumas Prod. Louis Nalpas, (1929). Avec Jean Angelo et Lil Dagover - Les Misérables (1925) - Rouletabille chez les bohémiens réalisé par Henri Fescourt, scénario de Gaston Leroux (1922) - La Nouvelle Aurore Roman en 16 épisodes de Gaston Leroux publié chaque semaine dans Le Matin, en même temps que sort l'épisode du film produit par la Société des Ciné-Romans sur un scénario de Gaston Leroux lui-même. Publication ensuite en livre illustré par le film. (1919) - Tao Ciné-roman en dix épisodes réalisé par Gaston Ravel en 1923. Produit par la Société des Ciné-romans et distribué par Pathé Consortium Cinéma. - Fanfan La Tulipe de René Leprince, 1925 distribué par Pathé-Consortium Cinéma ==> La Société des Ciné-Roman (1919) se spécialise dans les sérials et est portée par Gaston Leroux (roman). Société rachetée en 1924. Les restructurations de Pathé Frères durant l’entre deux guerres : Charles Pathé est un homme d’affaires qui ne se soucie que de ses intérêts commerciaux : il comprend que le cinéma américain concurrence le cinéma français, que son style est inadapté à l’évolution et restructure alors. Il sépare la production des phonographes de la production des cinématographes (Emile Pathé va devenir une société différente de la société cinématographique); puis, Charles Pathé scinde sa société en deux sociétés distinctes. 1920 : Pathé-Cinéma, qu’il dirigera et qui se spécialisera dans la production de pellicules et Pathé Consortium qui est confiée à un nouveau conseil d’administration (il ne la dirige pas), objet d’un important investissement et devient un groupe financier qui vont produire des circuits de salles et distribuer les films d’autres films. Pathé Consortium produit des films à épisodes ou des longs- métrages, en faisant des films plus ambitieux. Il lance aussi sur le marché en 1922 Pathé-Baby (remplaçante de la lanterne magique), qui marque le début du cinéma familial où il lance des petites caméras à ressort pour un public bourgeois. Il renonce aussi aux marchés extérieures parce que il sait qu’il n’a plus aucune chance. Pathé Consortium fusionne avec Pathé Cinéma en 1924 sous le nom de Pathé Consortium-Cinéma finalement pathé va céder la production de la pellicule a Kodak donc ça devient Kodak pathé Charles est finalement forcé à vendre Pathé-Cinéma. Bernard Nathan, juif, est défait de l’entreprise dans les années 30, subit un procès antisémite et est emprisonné ; il sort de prison en 1942 pour être envoyé à Auschwitz où il mourra en 1942 2. La veine réaliste Jacques Feder Cinéaste belge qui va faire carrière en France née à Bruxelles mort à paries (1885-1948), il est comédien de formation et travaille comme acteur de la gaumont en 1908. Il devient ensuite assistant, est mis dehors et se retrouve sans travail. Mais, ambitieux, il va élaborer un projet visant à adapter un célèbre roman qui venait de sortir, publié par Pierre Benoit : L’Atlantide 1921, il imagine que ce célèbre continent perdue se serait enfin perpétuer dans un endroit perdu au centre meme du Sahara. Premiers films de Jacques Feyder (origine belge) : L'Atlantide (1921), Crainquebille (1923), Gribiche (1926), Les nouveaux messieurs (1928) Jean Renoir Fils du peintre impressionniste français Auguste Renoir il envisage d’abord une carrière militaire mais finit blessé à deux reprise —> Il se souviendra donc de cette expérience de la guerre, et découvrira après celle-ci le cinéma américain dont Chaplin, Griffith et surtout Von Stroheim le fascine. C'est la vision de Foolish Wives qui le convainc de faire du cinéma. Impressionné par cette vision du réalisme et en même temps développe un dédain pour le cinéma Français qu'il trouve trop lent. Il doit à son père une sensibilité pour l'observation et la nature. Financier : riche car héritage du padre. Idée: Cinéma commercial et dans l'ère du temps. En 1920, il met en scène Catherine Hessling, dernier modèle de son père, qui a du succès au théâtre et joue principalement sur l’érotisation du corps Il la met d’abord en scène dans Nana 1926 (roman de Zola). L’intrigue met en scène une prostituée qui se déroule dans un théâtre, qui sera un motif constant tout au long des films de Renoir —> mal accueilli par la critique En 1928, il met en scène La petite marchande d’allumettes. Il fera des films commerciaux pour se faire la main. Il va aussi se passionner pour la technique, défendant l’apparition du son au cinéma —> beaucoup de films avec des mouvements d’appareils et rompt avec une ésthétique vieillotte Premiers films de Jean Renoir : La Fille de l'eau (1925), Nana (1926), La Petite marchande d'allumettes (1928) Carl Théodore Dreyer Invité en France a tourner un film sur Jean dark —> sorti que en 1927. Dreyer vient donc travailler en France, il a été marqué par Griffith et Einstein. On lui propose de faire un film sur Jeanne d'Arc car canonisée en 1924. Centre le film sur le procès de Jeanne d’arc et reprend à la lettre le prais du juge, le film est muet mais il était prévu pour être parlant. Décor très sombre, cadrage sont très serrés sur les visages, gros plan, tragédie de Jeanne d’arc passe par la confrontation de son visage doux et lisse avec le visages de ses affreux juges (bouton, peaux grasses). 3. L’impressionnisme Définition « Impressionnisme » : Mot d'origine picturale. S'intéresse à ce que ça provoque, aux impressions et pas seulement au réalisme. On s'intéresse donc à la lumière qui donne une perception particulière du paysage. Ce courant de peinture Monet, Renoir, Manet, Legard, Pizzaro, Cézanne et Van Gogh et vont s’intéresser aux impressions que peut donner un paysage —> importance à la lumière. Premier moment historique très important ou l’histoire de la peinture va se dédouaner du réalisme. Ce terme vient Louis Delluc qui utilise ce mot dans ses critiques Toutefois, Germaine Dulac va reprendre le mot pour son cinéma d’avant-garde. Henri Lemploi 2 avant garde dans les années. 2à en Allemagne et en France. Louis Delluc : critique surtout, ce qui en fait le porte-parole du groupe mais également un peu réalisateur ; il sort des revues qu’il dirigera (Film et Cinéa), il est rédacteur et écrit de nombreux ouvrages, inventeur du terme « cinéaste » dans les années 20. Directeur de ce qui se passe sur le tournage. Il invente aussi le mot ciné-club. Il est aussi scénariste et réalisateur (La Fièvre 1921, La Femme de Nulle Part 1922, L’inondation) cinéma intimiste, multiplié les flash-back, le temps et etre conscient des choses —> Films : La Fièvre (1921), La femme de nulle part (1922), L'Inondation (1924, financé par l'Herbier) —> Livres : Cinéma et compagnie (1919), Photogénie (1920), Charlot (1921) Marcel L’Herbier : qui publie dans la revue de Delluc ; Hermès et le Silence 1917 sur l’idée que le cinéma est un art universel dont l’essence même est la vérité, croyance dans le fait que le cinéma et capable de transmettre une sorte de vérité. il fonde l’IDHEC (actuel FEMIS) —> école de cinéma en France. —> Films : El Dorado (1921), L'Inhumaine (1924 - décors de Fernand Léger, Robert Mallet-Stevens, Claude Autant-Lara et Alberto Cavalcanti. Musique de Darius Milhaud), Feu Mathias Pascal (1925 - d'après Pirandello, décors de Lazare Meerson), L'Argent (1928 - d'après Zola) —> Analyse des Films: Eldorado : flou volontaire car renvoie une subjectivité de la perception l'Inhumaine : but = faire participer au projet esthétique toute l'avant-garde de l'époque. Va chercher autour de lui tous les artistes qui font changer les choses (décors cubistes, musique) -> Drame futuriste (censé se dérouler en 1950) —> Livres : Intelligence du cinématographe (1946) Germaine Dulac : —> En 1916: elle se consacre au cinéma. —>En 1920 : Se sépare de son gars et s'engage avec Marie-Anne Colson-Malleville est une réalisatrice française, scénariste, parolière (relation créative). Journal féministe où elle rédige des portraits de grandes femmes. Elle écrit une pièce de théâtre. Parmis les premières à envisager le cinéma comme un grand art —> volonté de garder des musées, des objets des films, de créer un univers autour d'eux. Elle reprend ce terme "impressionnisme" par esprit nationalisme car : Expressionisme allemand Impressionisme Français —> Film : La souriante Madame Beudet (1923) : une critique de la vie bourgeoise et l'incommunicabilité du couple. Film féministe. Jean Epstein : écrit de très nombreux articles et livres, très grand théoricien —> Livres : Bonjour Cinéma (1921), Le Cinématographe vu de l'Etna (1926) —> Films : La Belle Nivernaise (1923- d'après Daudet), La Glace à trois faces (1927) : 3 femmes séduites par le même homme : perception subjective. La Chute de la Maison Usher

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