Summary

Ce document explore les concepts de la religion et de la spiritualité, présentés sous forme de notes de cours. Il analyse différentes perspectives et définitions de ces thèmes, et inclut des exemples historiques. Les notes sont structurées comme des notes de cours, afin de faciliter la compréhension des étudiants.

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HORIZON PARRHESIA SYLVAIN ODIER F5 PETITES NOTES DU DEBUT Liens entre politique et religion Religion tellement large que Pas de bonnes réponses c'est selon le c...

HORIZON PARRHESIA SYLVAIN ODIER F5 PETITES NOTES DU DEBUT Liens entre politique et religion Religion tellement large que Pas de bonnes réponses c'est selon le certaines définitions peuvent être ts complexe UN CAS PRECIS POUR DEBUTER Dans une maison de quartier, l’équipe d’animation propose une activité fitness. A la fin du premier cours, un groupe de femmes ayant participé à l’activité vous explique avoir apprécié le cours mais souhaite un fitness halal Comment gérez cette situation ? Fitness Halal --> sans musique 4 POINTS A DEVELOPPER A PARTIR DE CE CAS Comment définir le fitness halal o La place de la religion dans notre société (sécurisation, mondialisation, identité) o Comment définir la religion Devons-nous accepter cette demande ? Comment nommer cette demande o Ou placer la ligne rouge o Un fait religieux Quel est l'élément le plus important ? Le fitness ou le halal ? LA RELIGION Elément clef à assimiler : la religion est un concept La santé c'est un concept, un hôpital est une chose La justice est un concept, le tribunal est une chose. La religion est un concept, un église est une chose L'égalité est un concept, une balance est une chose Chaque société est différente et possède sa propre définition L’art est un concept, une sculpture est une chose MAX MÜLLER (1823-1900/ FONDATEUR DE L’HISTOIRE DES RELIGIONS) « L’homme est doué de lever ses regards vers le ciel, c’est ce privilège qui lui est départie d’aspirer à quelque chose que ni les sens, ni la raison ne peuvent lui fournir » EMILE DURKHEIM (1858-1917/SOCIOLOGUE) « La religion est un système solidaire de croyance et de pratique (de mythes et de rites) relatives à des choses sacrées, c’est-à- dire séparées, interdites, croyances est pratiques qui unissent en une même communauté morale appelée Eglise, tous ceux qui y adhèrent » DEFINITION DE LA RELIGION SELON LE TRIBUNAL FEDERAL « La religion doit comprendre toutes les convictions et les conceptions spirituelles ou intellectuelles relatives aux rapports entre l’être humain et la divinité » LE FAIT RELIGIEUX Marcel Mauss (1904/ sociologue) « Il n’y a pas en fait une chose, une essence ,appelée Religion : il n’y a que des phénomènes religieux, plus ou moins agréés en des systèmes qu’on appelle des religions et qui ont une existence historique définie, dans des groupes d’hommes et dans temps déterminés » Il s’agit d’appréhender les phénomènes religieux comme des expressions vivantes et évolutives qui, comme tous les phénomènes sociaux, sont sans cesse traversées par des débats et des conflits. Ancrée dans l'approche des sciences sociales, l'expression de « fait religieux » permet de nommer des événements qui découlent de la croyance ou de la pratique de la religion. On ne cherche pas l’essence de la religion mais comment elle prend vie dans le monde social. Mieux vaut parler de communautés religieuses que de religion. L’ESSOR DE LA MODERNITE LA MODERNITE 4 Points essentiels De la finalité à la causalité L’individu devient l’acteur central du monde social Les phénomènes naturels et sociaux sont et raisonne grâce à la rationalité. explicables (interactions entre les atomes) La sécularité LA SECULARITE L’entrée d’une société dans la modernité déclenche le processus de sécularisation. Définition de la sécularité : les progrès de la science, de la technique et de la démocratie politique entraînent une diminution du rôle de la religion dans la société. ST-CHRISTOPHE (ALBRECHT DÜRER (1521)) LA SECULARITE La religion rejetée dans la sphère privée L’ancêtre de l’HETS de Genève était l’Ecole sociale pour femmes, elle fût créée en 1918 et était reliée à la faculté de La religion perd son monopole pour expliquer le monde au théologie profit de la rationalité. Assistance aux pauvres dans la tradition de la charité Désenchantement du monde (Max Weber) chrétienne / Mise en place de la pédagogie sociale Toutes les institutions sociales s’émancipent de la tutelle de → Vers une autonomisation croissante des bénéficiaires. la religion et se dotent d’idéologies, de valeurs et de règles L’autonomie étant est une valeur forte de la modernité. de fonctionnement propres. Le travail social : passage de la charité chrétienne à l’autonomisation des bénéficiaires SECULARITE / TRAVAIL SOCIAL Le cas de la pauvreté Logique de finalité : les gens sont pauvres, c’est leur destin, il reste uniquement la charité chrétienne pour adoucir leur peine. Aujourd’hui, avec une analyse rationnelle (lois sociales): Causes de la pauvretés revenu faible, chômage, monoparentalité, éducation limitée, maladie ou invalidité, etc. Pour éviter les conséquences de la pauvreté obésité, réduction de l’espérance de vie, échec scolaire, violence intra-familiales, etc. DIVORCE ENTRE RELIGION ET CULTURE La sécularité a créé deux catégories distinctes entre la culture et la religion Aujourd’hui, il existe une forte tendance à pratiquer la spiritualité d’une religion sans l’influence culturelle de la société qui a vu naître cette religion Forte diminution des pratiques culturelles liées aux religions (pèlerinages, processions, repas sacrés, etc.) La religion et la culture avancent en parallèle sans forcément se croiser On parle d’exculturation de la religion Olivier Roy, La sainte ignorance, Editions du Seuil, 2008. Entrée d’une Mosquée à Lausanne et à Ispaphan (Iran). L’IMPACT DE LA MONDIALISATION Une fois la religion coupée de sa culture d’origine, leurs spiritualités rentrent sur le marché de la foi Homogénéisation des produits et concurrence accrue Le mode de vie des religions libérales se ressemblent étrangement Parallèle avec la vie économique → Libéralisme vs protectionnisme LES NOUVELLES SPIRITUALITES La sécularisation ne marginalise pas la religion mais lui offre son autonomie. Rejet de la culture religieuse traditionnelle contraignante (dogmes, rites, etc.) Epanouissement personnel et quête du bien-être S’accrochent à des cultures contemporaines ou à des contre-cultures Le New Age, essor en Californie dans les années Le complotisme 1970 Le capitalisme L’écologie → on encourage un réenchantèlent du monde et particulièrement de la nature RELIGION ET IDENTITE Une fois coupée de sa culture d’origine, la religion peut devenir un facteur identitaire pour se démarquer dans le nouveau contexte social Distinction pratique sincère vs affirmation identitaire Un.e croyant.e qui pratique, depuis des générations, une tradition religieuse riche et élaborée n’est pas équivalent à un.e croyant.e converti.e à une doctrine douteuse sur Internet. L’APPROCHE SUISSE DE LA GESTION DU RELIGIEUX « La plupart des conflits autour de la religion et de la cohabitation des communautés religieuses sont déclenchés par des incidents associés aux aspects pratiques et visibles tels que les rituels et les symboles (vêtements, lieux de prière, etc.). L’expérience suisse (…) montre que ces conflits sont mieux résolus à l’échelle locale, où il y a plus de flexibilité et de liberté pour trouver des solutions sur mesure sur un mode participatif et consensuel.» Bitter, Jean-Nicolas; Ullmann, Angela, Politique de sécurité: analyses du CSS 229 L’ACCOMMODEMENT RAISONNABLE Jusqu’à quel point devons-nous accommoder les demandes ? Quelle est la ligne rouge ? →La loi LA CONCORDANCE PRATIQUE Trouver un subtil équilibre entre les droits fondamentaux « L’interprétation de la Constitution doit rechercher la pondération la plus respectueuse possible de tous les droits et intérêts que ce texte consacre ; elle doit réaliser une "concordance pratique" » Décision du Tribunal Fédéral (ATF 139 I 16, 24 consid. 4.2.2 X) LE PROSELYTISME « La jurisprudence du Tribunal fédéral permet aux autorités compétentes de faire la distinction entre la diffusion légitime et le prosélytisme invasif. Selon cette jurisprudence, chacun a le droit d’exprimer ses convictions à un ou plusieurs tiers dans l’espace public ; en revanche, si son ou ses interlocuteurs les rejettent ou refusent d’entrer en discussion, celui qui veut convaincre doit s’abstenir d’insister. » Rapport du groupe de travail sur la laïcité à l’attention du conseil d’Etat de la République de canton de Genève, page 37. Référence du jugement : ATF de 1999 / 125 I 369 CONCLUSION 1 E RE PARTIE Ne pas tomber dans le piège de la définition (une vision peut exclure d’autres approches) Ne pas se focaliser sur le contenu des religions mais sur leurs implantations sociales. Notre époque contemporaine est propice à des spiritualités individualistes, peu contraignantes, tournées vers le «bien-être» et la réalisation de soi. 3 CANTONS, 3 APPROCHES Selon la constitution fédérale (art 72, alinéa 1) « La réglementation des rapports entre l’Église et l’État est du ressort des cantons.» Genève : laïcité de l’Etat Vaud : système de reconnaissance des communautés religieuses dans une société laïque, tolérante et ouverte Valais : Les anciens privilèges de l’Eglise catholique LOI SUR LA LAÏCITE DE L’ETAT (2018 -2019) Article 3, alinéa 1er :« L’Etat est laïque. Il observe une neutralité religieuse. Il ne salarie ni ne subventionne aucune activité cultuelle. » Article 3, alinéa 5:« Les agents de l’Etat (…) observent la neutralité religieuse dans le cadre de leurs fonctions et, lorsqu’ils sont en contact avec le public, ils s’abstiennent de signaler leur appartenance religieuse par des propos ou des signes extérieurs.» Un véritable penchant sécuritaire. La loi a été portée par le département de l’économie et de la sécurité alors qu’il existait un département de la cohésion sociale. Article 7, alinéa 1er : «Afin de prévenir des troubles graves à l’ordre public, le Conseil d’Etat peut restreindre ou interdire, sur le domaine public, dans les bâtiments publics, y compris les bâtiments scolaires et universitaires, pour une période limitée, le port de signes religieux ostentatoires. En cas de recours, le tribunal compétent statue dans un délai de 15 jours.» DEFINITION D’UNE COMMUNAUTE RELIGIEUSE(CONTEXTE GENEVOIS) « Une communauté religieuse est une association ou une fondation qui se revendique comme telle ; réunie par la pratique commune et consciente d'un ensemble de paroles et de rites faisant référence à un ou des agents transcendants ou surnaturels ; elle est essentiellement à but cultuel et ne poursuit pas de but lucratif. Elle respecte le droit de chaque individu de croire ou de ne pas croire, ainsi que l'existence des autres communautés religieuses ; elle reconnaît et respecte le droit fédéral et le droit cantonal. Elle fait état d'une présence significative et active au sein du tissu social genevois. » Groupe de travail sur la laïcité (novembre 2014) COMMENT CONTOURNER LE DILEMME DE LA DEFINITION APPROCHE GENEVOISE : Une vision subjective « Les organisations religieuses sont des communautés constituées sous forme d’association ou de fondation, conformément au droit suisse. Leurs membres adhèrent librement à un système de croyances et de pratiques qu’ils considèrent comme religieuses. Ces organisations ont un but cultuel et non lucratif. » Loi sur la laïcité de l’Etat, article 2, alinéa 2. LE CANTON DE VAUD Article 169 : Principes 1 - L’État tient compte de la dimension spirituelle de la personne humaine. 2 - Il prend en considération la contribution des Églises et communautés religieuses au lien social et à la transmission de valeurs fondamentales. Constitution Vaudoise, 14 avril 2003 ARTICLES 170 À 172 → PROCESSUS DE RECONNAISSANCE DES NOUVELLES COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES. « Il n’est jamais bon en effet que l’État limite l’individu à sa capacité productive, niant les ambivalences des échanges humains et des rapports au monde. C’est dans ce cadre-là que les Églises et communautés religieuses sont invitées – dans une société laïque, ouverte et tolérante – à prendre leur place dans les débats portant sur les valeurs et l’organisation de la société. » Exposé des motifs / Commission 2 → Reconnaissance que le citoyen peut s’épanouir grâce à une dimension autre que matériel LA RELIGION PEUT ENCOURAGER UN ENGAGEMENT ASSOCIATIF « Nul ne peut ignorer que la dimension religieuse d’une existence humaine établit un lien politique avec l’ensemble de la vie civile : la religion ne ressort pas que du domaine privé, tout au contraire, elle fait bien souvent des croyants des citoyens actifs et engagés dans bien des domaines de la vie sociale et associative. » Commission 2 de la Constituante LA RELIGION PEUT ENCOURAGER UN ENGAGEMENT ASSOCIATIF « Nul ne peut ignorer que la dimension religieuse d’une existence humaine établit un lien politique avec l’ensemble de la vie civile : la religion ne ressort pas que du domaine privé, tout au contraire, elle fait bien souvent des croyants des citoyens actifs et engagés dans bien des domaines de la vie sociale et associative. » Commission 2 de la Constituante COMMENT CONTOURNER LE DILEMME DE LA DEFINITION APPROCHE VAUDOISE La définition négative « La reconnaissance de la dimension spirituelle de la personne humaine (…) fait devoir à l’Etat, notamment, de ne jamais réduire les habitants du Canton à leur statut d’électeur, de contribuable ou d’administré » Rapport de la Commission 2, 30 juin 2000. →Voter, payer ses impôts ou tenir à flot sa condition d’administrée n’est pas de la spiritualité. LE VALAIS Jusqu’en 1974, la religion catholique est la religion de l’Etat Jusqu’en 1918, c’est le Grand Conseil qui élisait l’Evêque du Valais La religion catholique avait un rôle essentiel dans la culture du canton (éducation, mœurs sociales, Carnaval, etc.) Article 2 (votation populaire du 17 mars 1974) 1 La liberté de conscience, de croyance et le libre conférer un statut de droit public pour tenir compte exercice du culte sont garantis. de leur importance sur le plan cantonal. 2 Les communautés religieuses définissent leur 4 Pour autant que les paroisses de l’Église doctrine et aménagent leur culte en toute catholique romaine et celles de l’Église réformée indépendance. Elles s’organisent et s’administrent évangélique ne peuvent, par leurs moyens propres, d’une manière autonome, dans les limites du droit subvenir aux frais de culte des églises locales, ceux- public. ci sont, sous réserve des libertés de conscience et 3 Le statut de personne juridique de droit public est de croyance, mis à la charge des communes reconnu à l’Église catholique romaine et à l’Église municipales. Le canton peut allouer des réformée évangélique. Les autres confessions sont subventions aux églises reconnues de droit public. soumises aux règles du droit privé; la loi peut leur (Votation populaire du 10 juin 1990) Art. 171 Églises et communautés religieuses L’État tient compte de la dimension spirituelle de la personne humaine. Il reconnaît la contribution des Églises et des communautés religieuses au lien social et au bien commun. Il veille à la préservation du patrimoine religieux selon ses moyens. → Nouvelle constitution refusée en mars 2024 !

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