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Ce document a un sommaire de sujets relatifs à l'inclusion dans l'éducation, et contient plusieurs questions. Le sommaire comprend des sujets comme la définition de l'inclusion, comment favoriser l'inclusion en EPS ainsi que des questions sur les adaptations possibles dans la pratique.

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Fiche inclusion SOMMAIRE Qu’est-ce-que l’inclusion ?............................................................................................................. 2 Comment favoriser l’inclusion en EPS ?......................................................................................

Fiche inclusion SOMMAIRE Qu’est-ce-que l’inclusion ?............................................................................................................. 2 Comment favoriser l’inclusion en EPS ?......................................................................................... 2 Définitions (Ouhalaci):.................................................................................................................... 3 Les stratégies pédagogiques inclusives :........................................................................................ 4 Jusqu’où peut-on adapter pour obtenir une équité ?.................................................................... 5 Finalités de l’APA : L’inclusion sociale............................................................................................ 7 Comment favoriser une expérience positive................................................................................ 9 La personnalité............................................................................................................................. 10 Caractéristiques des conduites :................................................................................................... 10 I- Psychologie Différentielle......................................................................................................... 10 Introduction :............................................................................................................................... 10 Définition...................................................................................................................................... 11 II- Les grandes théories de la personnalité................................................................................... 11 Théorie des 3 facteurs/dimensions (Eysenck)............................................................................. 12 L’analyse factorielle des traits de personnalité : R.B Cattell (1905-1998).................................... 13 Le modèle des 5 facteurs FFM (Costa et McCrae)........................................................................ 15 Les déterminants de la personnalité :.......................................................................................... 16 Conséquences pédagogiques :..................................................................................................... 19 Approche interactive :.................................................................................................................. 19 Questions soulevées ◼ Que veut dire inclure ? ◼ Jusqu’où peut-on inclure ? ◼ Notion de justice et d’équité ◼ Quels sont les leviers sur lesquels on peut « jouer » pour inclure ◼ Comment adapter nos contenus ? ◼ Quelles évaluations ? ◼ Et si on testait l’inclusion inversée ? → faire vivre une situation handicapante à tous les élèves. Cependant, elle doit permettre à tous de progresser au niveau de l’APSA (André et Tant, 2017) Qu’est-ce-que l’inclusion ? L’inclusion peut être comprise comme le fait de traiter quelqu’un ou quelque chose comme une partie du tout (Allen, Delahunty, & McDonald, 2002, p. 518). Ainsi, elle repose sur l’idée que la société est un système commun à l’ensemble des citoyens (Aeschimann, 2013 ; Honsberger, 2014). Pour participer et contribuer sans être victime d’exclusion ou de stigmatisation (Honsberger, 2014 ; Aeschimann, 2013), la société doit pouvoir répondre à toutes les particularités individuelles en les considérant comme étant la norme Pour inclure, il faut intégrer la notion d’équité (donner + à certains et – à d’autres en fonctions de leurs besoins et du niveau à atteindre) et que les personnes ressentent un sentiment d’appartenance à ce qu’on met en place. Pourquoi inclure : La mise en place d’environnement inclusifs (accessibles à tous quelque soit sa capacité) permet à chacun de participer et bénéficier de l’AP, de se sentir accepté, valorisé et encouragé à participer. Elle a un impact positif sur la personnalité en favorisant le développement de compétences sociales, l'estime de soi, la confiance en soi et le bien-être émotionnel. Elle permet de développer des relations positives, d'apprendre à collaborer et à surmonter les préjugés et les stéréotypes. En fin de compte, l'inclusion contribue à créer une société plus équitable, où chacun a la possibilité de participer pleinement et de bénéficier des avantages de l'activité physique, quelles que soient ses capacités L’école est-elle inclusive ? (Chiffres de la rentrée 2021) Comment favoriser l’inclusion en EPS ? Pour répondre aux besoins spécifiques des élèves, plusieurs dispositifs favorisent leur inclusion. Les SEGPA soutiennent les collégiens en grande difficulté scolaire par un enseignement adapté, souvent axé sur des activités pratiques. Les ULIS accueillent des élèves en situation de handicap pour les intégrer en milieu ordinaire avec des adaptations spécifiques. Enfin, les UPE2A aident les élèves allophones à s’intégrer en leur proposant un accompagnement linguistique intensif. Ces structures permettent une prise en charge ciblée tout en favorisant la participation des élèves à la vie scolaire ordinaire. Les projets individualisés permettent d’ajuster le parcours scolaire en fonction des besoins de chaque élève. Le PAI assure une prise en compte des problèmes de santé (allergies, maladies chroniques), tandis que le PPS adapte les conditions d’apprentissage des élèves en situation de handicap, souvent avec le soutien d’un AESH. Le PPRE cible les élèves en difficulté scolaire pour éviter le décrochage, et le PAP accompagne ceux avec des troubles spécifiques de l’apprentissage (dyslexie, dyspraxie). La collaboration entre enseignants, familles et professionnels est essentielle pour garantir la réussite de ces dispositifs et favoriser une école inclusive. Pour une inclusion réussie des élèves à besoins particuliers Définitions (Ouhalaci): Exclusion : caractérise des personnes qui se trouvent pour des raisons diverses privées des ressources nécessaires à une vie ordinaire dans notre société. Ces ressources ne sont pas seulement économiques, mais aussi sociales, culturelles et symboliques. Ségrégation : se définit comme étant l’Action par laquelle on met un élément à part, on le sépare d’un ensemble ; résultat de cette action. Elle désigne surtout aujourd’hui la séparation légale d’un groupe de personnes ou d’une communauté du reste de la population sur des critères raciaux (Dictionnaire Académie Française) Inclusion : désigne l’affirmation des droits de toute personne à accéder aux diverses institutions communes et destinées à tous, quelles que soient leurs éventuelles particularités. Intégration : processus par lequel l’individu prend place dans une société, par lequel il se socialise. Ce processus équivaut à apprendre les normes et valeurs qui régissent le corps social, cet apprentissage se faisant notamment par le truchement de la famille, l’école ou les groupes de pairs Egalité = Donner les mêmes ressources à tous indépendamment de leurs caractéristiques → Inégalités car on n’est pas tous au même niveau Equité = Donner plus de ressources à ceux qui en ont le plus besoins pour les mettre au même niveau que les autres (= prise en compte des caractéristiques) → Réduction des inégalités car tout le monde peut passer au-dessus de la barrière Accès Universel = Donner accès à tous en éliminant les barrières Les stratégies pédagogiques inclusives : Cette pyramide représente les stratégies pédagogiques inclusives, décrites par André, Carpentier et Ferré (2021). Elle illustre une gradation des adaptations pédagogiques, du plus universel au plus spécifique, pour répondre aux besoins variés des élèves. Adaptation spécialisée : Elle requiert Adaptation ciblée autonome : Elle permet à l'élève des interventions entièrement de travailler de manière indépendante avec des outils personnalisées. Elle est réservée aux adaptés. élèves avec des besoins spécifiques complexes. Exemples : supports personnalisés, logiciels d'aide. Exemples : programmes individualisés, Adaptation ciblée dépendante : Elle nécessite un aides techniques, ou intervention accompagnement direct d'un enseignant ou d'un thérapeutique. professionnel. Exemples : soutien individuel ou en petits groupes. Adaptation pour tous : C’est la base de la pyramide, accessible à tous les élèves. Il existe des stratégies universelles pour garantir un cadre pédagogique inclusif. Exemples : consignes claires, supports visuels, activités ouvertes à tous. Pour mettre en place une éducation inclusive, il faut constater et analyser soit relever les points forts et les difficultés (besoins) du groupe classe et de certains élèves. Regarder en quoi et comment l’environnement impacte ceux-ci (environnement humain, matériel, langagier, temporel…) Ensuite, il faut agir et anticiper : 1) Une adaptation pour tous : Est-elle possible ? 2) Une adaptation autonome (pour un groupe, pour un élève) 3) Une adaptation dépendante (pour un groupe, pour un élève) 4) Une activité séparée ou une structure spécialisée lorsqu’un aménagement de l’environnement et des compensations empêchent encore la participation de l’élève aux activités En résumé, il faut Tester – analyser – réguler – tester – analyser – réguler… Cependant, il y a des limites : l’adaptation n’est pas toujours possible ni efficace ; elle est coûteuse en temps de préparation ; et singularise l’élève. On peut stigmatiser l’élève (différent des autres), il peut devenir dépendant vis-à-vis de l’adulte, c’est chronophage et attention++++ pour l’adulte qui est moins disponible pour les autres…. (André et Tant, 2017) Favoriser l’inclusion : André Amael (Octobre 2022) Meynaud(2007) Guide Inclusion sportive Carole Sèv Jusqu’où peut-on adapter pour obtenir une équité ? Traiter de la même manière → pénaliser l’élève à BEP Trop simplifier → risque de créer de l’injustice (Rousseau, 2011) (voire de l’ennui ?) Il faut alors ajuster l’adaptation à la sévérité et la nature du besoin (Dupraz, Jacolin & Boreas, 2006) : Adaptation mineure = changer un élément du dispositif (ex: augmenter le temps de récup). Adaptation majeure = changer l’activité Adapter pour un élève à BEP nécessite de l’expliciter au reste de la classe (Roussseau, 2011) (in Amael André, 2019) Pour inclure on peut : - Faire de l’Inclusion inversée = mettre des contraintes aux autres pour qu’ils soient tous au même niveau. - Mettre en place des formes d’évaluation avec une composante collective = formule club en badminton : score partagé et dépendant du partenaire - Faire des équipes stables tout au long de la séquence d’apprentissage - Partager des tâches au sein des équipes avec rotation (rôles) - Débattre d’idées - Faire du tutorat - Mettre en place un apprentissage coopératif (André et Deneuve, 2012) André HipHop (spirale- edu-revue.fr) Attention la collaboration ne se décrète pas… le fait de mettre des élèves en groupe de garantit pas coopération et co-apprentissages (il faut parfois forcer cette coopération) Exemples : Rentrée 2023 : plus d’élèves en école inclusive | info.gouv.fr Cas n°1 : L’élève peut pratiquer avec sa classe et son professeur. L’élève participe et est évalué dans les mêmes conditions que les autres grâce à des adaptations. Les tâches sont rendues accessibles tout en respectant les recommandations médicales Aménagements possibles : Espace : Ajuster les dimensions du terrain ou de la zone d'évolution (longueur, largeur, hauteur des cibles, etc.). Temps : Prévoir des temps de récupération plus longs ou des périodes de pratique adaptées. Règlement : Simplifier les règles, par exemple : En tennis de table, autoriser un joueur à jouer plusieurs fois de suite. Exigences : Réduire les mouvements exigeants, comme les sauts ou pivots, en ajustant les consignes pour préserver le confort physique (ex. axe antéro-postérieur). Barèmes : Adapter les critères d'évaluation selon les capacités de l'élève. Épreuve : Proposer des alternatives pour certaines pratiques : Ex. lancer de javelot avec élan de face. Pour éviter les torsions du genou. Interdire certains mouvements dangereux (ex. plongeon en natation,) Événement : Réduire l'incertitude (ex. consignes simples et claires, limiter les choix possibles). Émotion : Assurer un accompagnement rassurant (ex. présence d'un élève-tuteur ou accompagnateur). Cas n°2 : L’élève ne peut pas pratiquer avec sa classe et son professeur Cas n°3 : L’élève ne relève d’aucune adaptation L’élève est temporairement inapte (ex. blessure ou L’élève est réorienté vers un cadre différent pour répondre indisposition). à ses besoins Aménagements possibles : Aménagements possibles : Participation à des tâches complémentaires : Intégration dans un menu aménagé → Observation des activités. Changement de groupe, de classe ou de professeur. → Aide à l’organisation ou au déroulement des séances. Création d’un groupe EPS adapté pour proposer des → Gestion des activités. activités inclusives. Finalités de l’APA : L’inclusion sociale - Education, AP partagé, intégration - Exemple : Sport partagé : Sport Partagé | UNSS : https://www.unss.org/sport-partage - Classement et évaluation →Article de Jean Pierre Garel (16 mai 2022) http://www.epsetsociete.fr/Le-sport-partage-une-formule Exemple d’inclusion par le Sport partagé : Le sport partagé permet d’avoir un autre regard sur l’autre, de faire plus attention à l’autre, en avançant ensemble. Cela introduit un esprit d’entraide entre ces jeunes, de valorisation de l’estime de soi, de partage tout simplement. Ensemble, ils agissent pour eux et pour l’équipe. Lors des rencontres, les élèves ont l’impression de faire partie d’un seul et même groupe permettant aux élèves en situation de handicap d’avoir un regard plus positif sur eux-mêmes : ils réalisent qu’ils peuvent faire des activités comme les élèves valides et réussir autant qu’eux. Ils sont plus motivés pour faire du sport mais font aussi preuve d’une meilleure motivation dans les apprentissages en général. Leur sens de l’effort augmente car ils ne font pas pour eux mais pour l’équipe L’inclusion sociale comporte 3 aspects : 1. La participation d’une personne à des activités de sa communauté ; 2. Le développement de relations positives avec les autres ; 3. L’émergence d’un sentiment d’appartenance à un groupe 7 stratégies d’inclusion par le sport La moitié des sportifs présente une déficience intellectuelle et l’autre moitié n’en a pas. Ils s’entraînent et compétitionnent ensemble. Des activités sont réalisées pour sensibiliser la population au potentiel des personnes présentant une déficience intellectuelle et aux bénéfices de les inclure dans le sport Une formation est offerte aux entraîneurs pour les outiller à faciliter l’inclusion de sportifs présentant une déficience intellectuelle dans une équipe sportive Un soutien est offert au sportif présentant une déficience intellectuelle par un accompagnateur qui ne fait pas partie de l’équipe. Cet accompagnateur est présent lors des activités de l’équipe Le sportif présentant une déficience intellectuelle reçoit du soutien d’un coéquipier pour faciliter son inclusion au sein de l’équipe Une personne-ressource est disponible au besoin pour donner du soutien à l’inclusion du sportif présentant une déficience intellectuelle. Elle n’est pas toujours présente lors des rencontres de l’équipe La personne présentant une déficience intellectuelle fait partie d’un groupe sportif, mais elle ne pratique pas le sport. Elle a plutôt d’autres rôles (exemple : assistant à l’entraîneur) Comment favoriser une expérience positive 1. Caractéristiques et objectifs des personnes Selon Carbonneau et ses collègues (2015), une expérience de loisir inclusive comporte : Considérer leurs désirs et leurs capacités. - L’accès aux espaces et aux équipements qui Questions à poser : permettent une pratique du loisir significative Qu’est-ce que la ou les personnes veulent faire ? Avec répondant aux désirs et aspirations des personnes. qui ? Quels sont leurs forces et leurs défis ? - Interactions positives avec les autres sportifs. - L’engagement dans une activité significative, Sélectionner des rôles significatifs pour les personnes adaptée aux capacités des personnes, leur permettant de mettre à profit leur plein potentiel. ayant une déficience intellectuelle afin de les rendre actives. Pour créer une expérience positive, il faut considérer 3 éléments clés : Exemples : 1. Caractéristiques et objectifs des personnes. - Jouer au soccer. 2. Occasions disponibles dans la communauté. - Pratiquer la course à pied ou la marche. 3. Mesures de soutien nécessaires. - Être assistant-entraîneur. (Référence : Stratégies d’inclusion par le sport | P 37) Relativement stables : Les conduites liées à la personnalité sont généralement consistantes dans le temps. Par exemple, une personne extravertie aura tendance à rechercher des interactions sociales, que ce soit aujourd'hui ou dans plusieurs années. Cependant, cette stabilité n'est pas absolue : elle peut être influencée par l'environnement ou des événements majeurs de la vie. Relativement cohérentes : La cohérence signifie que les comportements observables sont liés entre eux et s'inscrivent dans une structure identifiable. Par exemple, une personne considérée comme consciencieuse sera à la fois organisée dans son travail, attentive aux détails et fiable dans ses engagements. Cela traduit une certaine unité entre les comportements qui découlent de traits de personnalité communs. Relativement individualisées : Chaque individu présente un ensemble unique de traits et de comportements qui le distinguent des autres. Ces spécificités sont influencées par des facteurs génétiques, environnementaux et sociaux. Par exemple, deux personnes extraverties peuvent partager un goût pour les relations sociales mais s'exprimer différemment selon leur culture ou leurs expériences personnelles. La personnalité Préambule : - Qu’est-ce que la personnalité - Comment la mesure-t-on - Comment la prendre en compte en tant qu’EAPAS L’observation attentive et prolongée d’une personne permet d’observer, dans ses conduites, certaines tendances relativement systématiques à penser, ressentir, agir, qui la caractérise et en font une personne unique. Pour arriver à décrire une personne, il faut penser à la façon dont elle agit dans la plupart des circonstances, elle pense ou elle gère ses émotions…. Ex : Astérix = Pensées - réfléchit avant d’agir, créatif, analyse, élabore des plans … Emotions – autoritaire, manipulateur, vif Action – parfois irascible, colérique, joyeux, taquin … Caractéristiques des conduites : Chacun d’entre nous a une manière usuelle de se comporter que l’on peut repérer dans des classes de situations particulières. Approche différentielle de la personnalité : Certaines conduites, qu’elles visent à la connaissance, à l’échange social ou qu’elles témoignent de l’affectivité, sont tout à la fois relativement : Stables Cohérentes Individualisées (HUTEAU 1985) Mais, décrire et comprendre une personnalité est plus complexe qu’il n’y paraît (dérives). Ex Antoine DUPONT : Il est introverti, n’aime pas se mettre en avant mais quand il est à l’aise, il n’a aucun souci pour dire des choses à ses coéquipiers. I- Psychologie Différentielle Elle développe des recherches permettant de constater, décrire et comprendre les différences psychologiques entre les individus ou les groupes. Introduction : La psychologie différentielle se concentre sur l’étude des différences entre les individus dans leurs comportements, états et processus mentaux. Elle cherche à comprendre ce qui rend chaque personne unique dans son fonctionnement psychologique. Explication : - Conduites : Cela inclut les comportements observables des individus, comme leurs réactions face à des stimuli ou des situations. - États : Il s'agit de conditions temporaires ou fluctuantes, comme l'humeur ou le stress. - Processus mentaux : Ce sont les mécanismes internes comme la mémoire, la perception ou la prise de décision. La psycho différentielle s’intéresse à différents types de variabilités : - Inter-individuelle = différences relatives aux autres individus - Intra-individuelle = différences relatives à soi-même en fonction du contexte. - Inter-groupe = différences relatives aux autres groupes en fonction de l’âge, sexe, culture … - Intra-groupe = différences relatives aux individus d’un même groupe ayant des caractéristiques similaires La psychologie différentielle s’appuie sur des méthodologies scientifiques pour créer des classifications fiables et universelles, comme les tests psychométriques. Il est important de valider des critères de classification psychologique pour éviter les biais ou erreurs basées sur des perceptions subjectives. Les classifications de Mr et Mme Tout Le Monde s’appuient sur des expériences individuelles non représentatives et non contrôlées, qui peuvent être fausses. En effet, les jugements intuitifs ou basés sur des expériences personnelles (souvent biaisées et non représentatives) peuvent conduire à des généralisations incorrectes. Ex : Plutôt que de dire qu’un individu est "timide" sur la base d’une seule interaction, il faut plusieurs observations dans des contextes variés pour valider cette conclusion. Définition Latin : « Persona » signifiant « Masque ». Dans le langage usuel, les termes « tempérament » et « caractère » sont souvent utilisés comme synonymes de « personnalité » mais seul ce dernier terme est considéré dans le champ scientifique. La personnalité est « une caractéristique relativement stable et générale de la manière d’être d’une personne dans sa façon de réagir aux situations dans lesquelles elle se trouve. » Reuchlin (1991) II- Les grandes théories de la personnalité Les théories dynamiques Décrire le fonctionnement de la personnalité (processus) Ex : Théorie Psychanalytique ou théorie Humaniste Les théories structurales Décrire la structure de la personnalité (inventorier ses caractéristiques) Ex : Théorie des types ou Théorie des traits Théorie Humaniste (A. Maslow, C. Rogers) L’essor de la psychologie humaniste dans les années 1950 est dû au rejet du béhaviorisme (trop réducteur) et de la psychanalyse (trop centrée sur la pathologie, donc pessimiste). Les humanistes considèrent que la nature humaine est fondamentalement positive, créatrice et tend naturellement à se réaliser. Théories structurales L’approche typologique a toujours été très répandue car elle est très simplificatrice (on range les personnes dans des boîtes). Le modèle typologique le plus célèbre est celui de Jung (1921), il donne lieu à un questionnaire de personnalité, le Myers Briggs Type Indicator (MBTI) - La typologie de Sheldon : une typologie morpho-psychologique - Ectomorphe : maigre, sensible, introverti - Endomorphe : rond, décontracté, tolérant - Mésomorphe : athlétique, actif, prend des risques Somatotypes (Morphotypes) - Ectomorphe, endomorphe ou mésomorphe ? Théorie des traits de personnalité (Allport, 1961) C’est la théorie correspondant à l’approche différentielle de la personnalité. Elle décrit la structure de la personnalité au moyen de dimensions (plutôt que de catégories) L’origine du modèle d’Allport repose sur une approche lexicale et constitue une base importante pour comprendre comment la personnalité peut être catégorisée et décrite. Sa recherche lexicale s’est terminée par 17953 mots ayant trait à la personnalité. En 1961, il affirme que de nombreux traits s’expriment dans le comportement, qu’il peut exister des dispositions contradictoires chez l’individu et que les traits se manifestent en partie par la manière dont la personne sélectionne les situations au lieu simplement de réagir. Il croyait que de nombreux traits étaient héréditaires, mais il n’a pas tenté de corroborer cette hypothèse (En fait 40 à 60 % des traits sont génétiques, 60 à 40% issus de l’environnement) Théorie des 3 facteurs/dimensions (Eysenck) Les dimensions fondamentales de la personnalité : - L’introversion-extraversion (sociabilité) - Le névrosisme ou neuroticisme (stabilité/instabilité émotionnelle). - Le psychoticisme : score élevé = tendance à être solitaire, insensibles, sans empathie et non- conformistes (degré d’indépendance par rapport aux normes sociales) Selon Eysenck, ces 3 facteurs auraient une base biologique. E = Seuil d’excitation élevé dans le SNC N = Activation du système limbique impliqué dans la gestion des émotions P = Variations hormonales (testostérone) influençant l’agressivité et impulsivité. La circularité dans les explications : Si Jacques parle beaucoup avec les autres, c’est que chez lui, la sociabilité est forte…. Toutefois, nous savons qu’il est très sociable parce que nous avons observé qu’il passe beaucoup de temps à parler avec les autres Il a construit 2 questionnaires fondés sur sa théorie : 1964 : Eysenck Personality Inventory (EPI) : Mesure de E + N en 57 items dichotomiques = 24 items pour chaque échelle + une échelle de mensonge (9 items) 1975 : Eysenck Personality Questionnaire (EPQ) : Mesure de E + N + P en 100 items dichotomiques = 23 items pour l’échelle E + 24 items pour l’échelle N + 32 items pour l’échelle P + une échelle de mensonge (21 items) Les questions de ce test de personnalité portent sur la façon dont vous comportez, vos ressentis et vos actions quotidiennes. Vous devez répondre à chaque question par oui ou par non. Essayez de décider en fonction de ce que vous feriez ou penseriez en temps normal. Répondez rapidement, de manière instinctive sans passer trop de temps sur une question, nous recherchons ici une première réaction plutôt qu’un long raisonnement réfléchi. Réaliser le test Eysenck ne devrait pas vous prendre plus que quelques minutes. Répondez dans l’ordre proposé, sans sauter de question. Il n’y a pas de réponses justes ou fausses, il ne s’agit pas là d’un test de d’intelligence ou de compétences, mais simplement d’un outil d’analyse comportementale visant à explorer votre personnalité. In Pervin et John (2005 01formation.org Qu’elles sont les conséquences de ces résultats pour des E.APAS ? - Comment géreriez-vous une personne introvertie et une personne extravertie ? - Comment géreriez-vous une personne avec un score de névrosisme +++ ou au contraire très (trop) calme ? Intéressant : les traits sont un processus dynamique et donc ils interagissent…Quel serait le profil de qqn de nerveux ? Quel serait le profil de qqn de facile à vivre ? L’analyse factorielle des traits de personnalité : R.B Cattell (1905-1998) 16 facteurs qui se répartissent en 3 types de traits : Les traits d ’aptitude : capacités et aptitudes qui permettent à l’individu d’agir avec efficacité (exple : intelligence) Les traits de tempérament : renvoient à la vie affective et au style de comportement (tendance à travailler rapidement ou lentement, à se montrer calme ou émotif…) Les traits dynamiques : se rapportent aux motivations qui poussent l’individu à agir, aux types de buts qui lui importent 16 facteurs Scores faibles Scores élevés 1- Cordialité – Chaleur Réservé, distant, détaché Chaleureux, attentif aux autres, communicatif 2- Raisonnement Concret Abstrait 3- Stabilité émotionnelle Réactif, émotionnellement Émotionnellement stable, mature, changeant adaptabilité 4- Dominance Respectueux, évite les conflits Énergique, compétitif, dominant, autoritaire 5- Vivacité Sérieux, retenu, posé Vif, enjoué, spontané 6- Consciencieux/ respect des Non conformiste, prend des Conformiste, scrupuleux, respecte conventions libertés avec les conventions les conventions 7- Assurance en société Timide, hésitant, mal à l’aise en Assuré en société, audacieux, société téméraire 8- Sensibilité aux autres Objectif, peu enclin au Sensible, sentimental, sens sentimentalisme esthétique 9- Vigilance Confiant, non soupçonneux, Vigilant, suspicieux, sceptique, crédule méfiant 10- Imagination-Distraction Pratique, terre à terre, orienté vers Imaginatif, distrait, orienté vers la la mise en œuvre conception 11- Intériorisation Extériorisé, sincère, direct Intériorisé, discret, secret 12- Inquiétude, appréhension Sûr de soi, serein, content de soi Inquiet, doutant de soi, soucieux, anxieux 13- Ouverture au changement Attaché aux traditions, Ouvert au changement, innovateur conservateur 14- Autonome/dépend. % groupe Orienté vers le groupe, besoin de Autonomie % groupe, proximité sociale individualiste, solitaire 15- Perfectionnisme Tolérant le désordre, peu exigeant, Perfectionniste, organisé, souple autodiscipliné 16- Tension Détendu, paisible, patient Tendu, impatient, nerveux Relation entre les 16 facteurs primaires et les 5 facteurs secondaires : Extraversion Anxiété Dureté - Indépendance Contrôle de soi Intransigeance Cordialité Stabilité Cordialité Dominance (E) Vivacité (F) Chaleur (A) Émotionnelle (C) Chaleur (A) Vivacité(F) Vigilance (L) Sensibilité(I) Assurance en Respect des Société (H) Conventions (G) Assurance en Inquiétude Imagination Vigilance (L) Imagination Société (H) Appréhension(O) Distraction (M) Distraction (M) Intériorisation(N) Tension (Q4) Ouverture au Ouverture au Perfectionnisme Changement(Q1) Changement(Q1) (Q3) Autonomie à l’égard Du groupe(Q2) Le 16PF est un questionnaire basé sur le modèle de Cattell. 1 e édition en 1949 puis a été réédité réédité 4 fois (1956, 1962, 1968, et 1993). La 5e version de 1993 a été traduite et adaptée en français en 1995. Le16PFcomporte 185 items pour lesquels le sujet doit choisir entre 3 réponses a, b, et c. Exemple : un item du facteur A(cordialité-chaleur) : Pour certaines fêtes et anniversaires importants : a. j’aime faire des cadeaux personnels b. je ne sais pas c. je trouve un peu ennuyeux d’acheter des cadeaux Chaque facteur est mesuré avec 10-15 items. Les scores (étalonnés) à chaque échelle vont de 1 à 10. Le16PFcomporte également 3 échelles permettant d’évaluer des biais de réponse : - Désirabilité sociale : tendance à choisir les réponses les plus socialement désirables - Tendance à l’acquiescement : tendance à choisir davantage les réponses qui reflètent un accord (« Vrai », « Oui », « Fortement en accord », …) - Tendance à la neutralité La passation de l’instrument par un sujet permet d’obtenir son profil de personnalité sur les 16 facteurs. Le modèle des 5 facteurs FFM (Costa et McCrae) Le modèle en cinq facteurs de la personnalité, également appelé Big Five ou OCEAN, est une théorie de la psychologie qui décrit la personnalité humaine par 30 facettes à travers 5 dimensions fondamentales : les 5 facteurs sont indépendants et chaque facteur comporte 6 facettes (sous-dimension, facteur plus restreint). Il a été développé à partir des travaux lexicaux de psychologues tels que Raymond Cattell, qui a initialement identifié 16 traits de personnalité, puis réduit à cinq dimensions principales par Paul Costa et Robert McCrae dans les années 1980. En 1985, ils publient le NEO PI (NEO Personality Inventory) qui mesure les 5 facteurs. Une version révisée est publiée en 1992, le NEO PI-R. Cet inventaire compte 240 items (chaque facette est mesurée par 8 items) Ouverture à l'expérience (O) : - Décrit l'intérêt pour la nouveauté, la créativité et les idées originales. - Traits associés : imagination, curiosité intellectuelle, goût pour les arts et la culture, capacité à penser de manière abstraite. - Une personne ouverte, inventive, créative, en imagination, activité artistiques et esthétiques, jouer avec des idées, connaissances en art, musique, littérature, personne plutôt ingénieuse. Elle est corrélée avec l’intelligence. Conscience (C) : - Mesure la tendance à être organisé, discipliné et responsable. - Traits associés : fiabilité, efficacité, persévérance, capacité à planifier et à atteindre des objectifs. - Une personne consciencieuse, est méthodique et rigoureuse, essaye de tout contrôler, fiables, efficaces, persévérants, elle a des projets et est déterminée. Extraversion (E) - Évalue l'orientation sociale et le niveau d'énergie dans les interactions interpersonnelles. - Traits associés : sociabilité, assertivité, enthousiasme, tendance à chercher la compagnie des autres. - Une personne extravertie aime les environnements stimulants et est dynamique, sociale, bavarde, énergique, a de l’assurance, s’affirme, enthousiaste. Agréabilité (A) - Mesure la capacité à être compatissant, coopératif et orienté vers l'harmonie sociale. - Traits associés : gentillesse, empathie, confiance envers les autres, esprit d'équipe. - Une personne agréable est prévenante et altruiste, gentille, serviable, indulgente, coopérative, fait confiance aux autres Névrosisme (N) - Décrit la tendance à ressentir des émotions négatives et à être sensible au stress. - Traits associés : anxiété, instabilité émotionnelle, irritabilité, vulnérabilité au stress. - Une personne névrotisée est plus sujette à l’inquiétude et aux sauts d’humeur, anxieuse, angoissée, morose, lunatique. Ce qui nous définit en tant qu’individus n’est pas la qualité intrinsèque de chaque dimension mais la quantité de traits exprimés dans chacune des dimensions. La personnalité est un processus dynamique dans lequel les différents traits interagissent et s’influencent mutuellement, contribuant à notre comportement global. Les déterminants de la personnalité : La personnalité d’un individu résulte de plusieurs facteurs interdépendants : - L’hérédité : Des études sur les jumeaux, notamment les jumeaux monozygotes, montrent que les gènes jouent un rôle important dans la prédisposition aux traits de personnalité. - L’histoire personnelle : Les expériences de vie, l’éducation, et les relations interpersonnelles contribuent à façonner la personnalité. - L’environnement : Le contexte social, culturel, et économique influence également l’expression des traits de personnalité. Robert Plomin : « La génétique influe plus sur notre personnalité et notre réussite que l’environnement » (2/02/2023) Avant l’âge de 25 ans, la personnalité est relativement instable, car elle continue de se développer sous l’influence des expériences et de la maturation. Après 25 ans, elle tend à devenir stable, bien que des ajustements soient possibles selon les circonstances de la vie. Une personnalité simple se manifeste par une capacité à s’ajuster aux exigences de l’environnement. À l’inverse, une personnalité rigide ou psychorigide reflète une difficulté à s’adapter, ce qui peut engendrer des tensions ou des conflits dans la vie quotidienne O+C+E+A+N- = meilleure personnalité du patient pour LK Qu’est-ce qu’un bon patient ? Cela dépend de la personnalité de l’EAPA Conséquences pédagogiques : Comment je fais en tant que prof APA sur chaque phrase : comment prendre en compte la personnalité de la personne pour l’inclure ? La connaissance des traits de personnalité n’est pas suffisante pour savoir comment une personne va se comporter dans un contexte particulier ou une situation donnée. Mais cela nous permet d’adapter nos comportements, attitudes, attentes... 1. Emmener progressivement dans une zone d’inconfort 2. Clarté des attentes 3. Discussion ouverte (motivation?) 4. Fixer des objectifs clairs 5. Conséquences et récompenses 6. Éducation sur l'importance de la discipline 7. Création d'une routine 8. Coaching individuel 9. Encadrement par les pairs 10. Suivi régulier 11. Collaboration avec un professionnel : Si le comportement persiste malgré vos efforts Approche interactive : Pour mieux comprendre les comportements, il faut connaître les traits de personnalité d’une personne ET les caractéristiques de la situation dans laquelle elle se trouve Les traits de personnalités de la personne + Caractéristiques de la situation (Enjeu, fatigue, blessure, antécédents dans une situation similaire) = Comportement L’approche interactive suppose que les traits de personnalité et la situation dans laquelle on se trouve co-déterminent le comportement. Elle postule que les effets du milieu et ceux de la personnalité ne s’ajoutent pas mais « interagissent » pour produire des comportements uniques. E C A O Traits de personnalité N Comportements Facteurs de la sportfis situation

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