Summary

This document presents an introduction to the topic of philosophy. It includes information about ancient Greek philosophers such as Plato and Aristotle, emphasizing themes like the nature of human beings and the pursuit of the good life. Some information is also presented on early philosophies and their potential implications for the modern world.

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Tess Van der Eecken Chapitre 1 : L’être humain, un animal moral ? Nous allons parler de la définition de l’être humain – animal politique (aristote, infra) Qu’est ce qu’un être humain ? En particulier, l’être humain recherche-t-il et aime-t-il le bien ? Le doit-il ? (est-ce une attente spécifiqu...

Tess Van der Eecken Chapitre 1 : L’être humain, un animal moral ? Nous allons parler de la définition de l’être humain – animal politique (aristote, infra) Qu’est ce qu’un être humain ? En particulier, l’être humain recherche-t-il et aime-t-il le bien ? Le doit-il ? (est-ce une attente spécifiquement? Par opposition avec les autres espèces animales) La recherche du bien est-elle dans la nature de l’être humain ? Question essentielle pour travailler le rapport naturel des êtres humains – justice. Est-ce un rapport d’obéissance, contrainte, amour, affection ? Pour Platon comme pour Aristote, il y a une moralité naturelle de l’être humain... mais en quel sens ? Aristote ajoute à cela que la nature morale de l’être humain fait sa spécificité dans le règne animal, ferait partie du propre de l’homme. Pour lui l’homme est un animal moral- animal politique (infra). Pourtant, on peut discuter cette définition… - Cette moralité définit-elle l’être humain spécifiquement ? Ne peut-on pas au contraire identifier des comportements moraux chez d’autres animaux (ex : chimpanzéés) ? Cette reconnaissance remettrait en question (problème) l’humanisme (=philo qui place l’homme et les valeurs humaines au dessus de toutes les autres valeurs), il faudrait repenser le sens de celui-ci ; quel est la place de l’homme ? DDH ? ➔ Objet de ce chapitre. - Est-il évident que l’être humain recherche naturellement le bien, est-il évident qu’il ne peut pas vouloir le mal ? Comment expliquer qu’il le fasse ? I. « Nul ne veut le mal volontairement » Thèse défendue par Platon qui a posé les coordonnées fondamentales du problème de la bonne volonté humaine. Platon et le problème de la bonne volonté naturelle humaine Introduction : qui est PLATON ? (Intro) 13 Tess Van der Eecken - 427 : Naissance à Athènes, fils de bonne famille donc il faisait des jeux sportifs pour éduquer son corps et aussi les lettres et la poésie (éducation classique en Grèce) et sont oncle était philosophe. Platon est l’élève de Cratille qui était l’élève d’Heraclite qui a dit « on ne se beigne jamais 2x dans le même fleuve » = idée importante pour Platon (veut dire que le monde change toujours). Aussi pour cela que Platon cherche la vérité au dessus des apparences (car les apparences changent sans cesse). - 507 -399 (procès et mort de Socrate – condamné à boire un poison) : Rencontre de Socrate et éducation à Athènes. A la mort de Socrate Platon fuit et se réfugie à Mégare. -399 -388 : fuite à Mégare, puis voyages en Egypte, à Cyrène ; écriture des premières oeuvres (Apologie de Socrate...) : c’est à cette période, autour de 30 ans où il commence à écrire. - 388 : (il voyage bcp) premier séjour en Sicile gouverné par Denys 1er. Platon est pasionné par les mythes comme bcp de grecs. Platon a un idéal : que le pouvoir serait pris par un roi philosophe mais ce voyage s’achève dramatiquement – Platon est capturé et vendu comme esclave mais heureusement il est racheté. Il rentre à Athènes et fonde une école à 40 ans. -388 -387 : fondation de l'Académie ! Il y enseigne pendant 40 ans car il a vécu jusque environ 80 ans. Écriture des œuvres dites "classiques" (République, Banquet, Phédon...) tout en enseignant. - 366 et -361 : 2e et 3e voyage en Sicile pour réitérer sa tentative. Il va essayer de former Denis II mais cela ne se passe pas mieux que la 1e fois, le 2e sséjour s’achève par l’exil de Dion et de renvoi de Platon – évènement difficile pour Platon. -370 : début de l'écriture des oeuvres tardives - 347 : mort à Athènes Un point essentiel – Platon n’est pas le Platonnisme – c’est un phénomène tentaculaire qui a plusieurs formes qui a envahi la philo. « La façon la plus sûre de caractériser la tradition philosophique européenne est qu’elle consiste en une série de notes en bas de page à Platon." (Alfred Whitehead) Le platonisme serait ce que Platon serait devenu dans l’histoire de la philo avec des refs massives. Platon entre Socrate et le « platonisme » On assimile bien souvent Platon au "platonisme", alors que les textes de Platon ne présentent pas une doctrine systématique, bien ficelée, exposant l’une après l’autre ses théories sur le monde : à la place, ils mettent en scène une série de dialogues entre plusieurs personnages qui partent d’idées différentes et dont aucun ne détient la vérité tout entière. Il s'agit d'une philosophie "en train de se faire". Au contraire, ce sont des dialogues avec une évolution des personnages et donc aucun ne semble détenir ni la vérité entière, ni la vérité de Platon. Même le personnage de Socrate dit de lui-même que la seule chose qu’il sait est qu’il ne sait rien ! On n'est pas en présence de thèses bien établies une fois pour toute. La meilleure preuve est le fait qu’on distingue 3 périodes dans ses œuvres. (Cf. les 3 périodes dans l'oeuvre de Platon) 14 Tess Van der Eecken Mais, dans les lieux les plus « affirmatifs » de l’œuvre de Platon, nous disposons de propositions théoriques qui sont le résultat d’un long travail réflexif. Ainsi, on peut dire qu’il y a tout de même chez Platon un fond théorique, qui correspond à une conception cohérente du monde, de l’humain et de la société. Pensons en particulier à l'oeuvre majeure de Platon : La République, qui est consacré à souligner les failles de la démocratie athénienne pour lui opposer une république idéale, imaginée par le philosophe. Platon est amené : à remettre en question certaines normes en vigueur à son époque, et ainsi à questionner notre compréhension du bien, du vrai, du beau à défendre une thèse très contre-intuitive sur l’être humain : nul n’est méchant volontairement. L’histoire des idées dans son ensemble héritera et discutera jusqu’à aujourd’hui les propositions de Platon, le nuançant, le critiquant, réfutant ou déplaçant les jalons qu’il a posés. Exercice ; Faux Faux, 4e Faux Faux Faux 1. « Nul n’est méchant volontairement ». L’analyse de la thèse … 15 Tess Van der Eecken Attention : il ne veut pas dire que l’être humain ne fait jamais de mal, mais qu’il ne le fait jamais volontairement, en l’ayant voulu, de son plein gré. La volonté est réfléchie, ce que l’on veut de manière réfléchie ; il rem le dire que qd qqun fait du mal ce serait involontairement = incapable de faire la mal. L’être humain serait-il donc incapable de vouloir faire le mal ? Cette théière a été considérée commme naive, idéaliste. Platon accusé d’“angélisme” (penser que les humains sont des anges), d’“idéalisme”... nos expériences les plus communes n’invalident-elles pas cette thèse ? Est-ce qu’il faut etre un philo recul pour croire à l’impossibilité du mal volontaire dans la nature humaine. Intellectualisme moral « nul n’est méchant volontairement » 1e tâche ; comprendre cette thèse, qui est soucieuse en réalité de décrire la réalité humaine telle qu’elle est : avant de critiquer une idée il faut essayer de la comprendre. On se rend alors compte que ce n’est pas une affirmation naive ! Il décris de manière réaliste le fonctionnement de la volonté humaine. Pas idéal mais il décrit le fonctionnement effectif. Son point de départ, est d’énoncer une thèse très forte. Tout désir et toute volonté sont orientés indéfectiblement, nécessairement, vers l’intérêt de l’être qui désire ou qui veut, vers ce qui lui profite le plus, et qui est donc pour lui le bien ! On désire toujours ce qui nous est profitable = Proposition 1 Or, l’intérêt se ramène au bien (moral), donc le bien profitable est identique au bien moral = Proposition 2 Donc tout être désire le bien (moral) ! Proposition 1 (forte mais pas très étonnante): tout être qui désire désire... quelque bien, ce qui lui est avantageux et profitable NB : c’était une évidence pour les Grecs, le bien est d’abord ce qui fait du bien, le bénéfique, l’utile, le profitable (synonymes). Platon, La République VI, 505a: “tu m’as entendu exposer souvent qu’il n’existe pas de savoir plus élevé que la forme du bien, et que c’est par cette forme que les choses justes et les autres choses vertueuses deviennent utiles et bénéfiques.” Cet extrait nous dit que la forme du bien est la 1 e chose à connaître (l’idée du bien) car ce n’est pas ce bien que toutes les choses deviennent profitables et utiles. Platon fait un lien direct entre le bien et ce qui est profitable/utile. Bien, utile et bénéfique = similaires 16 Tess Van der Eecken Proposition 2 (pas du tout évidente !) : l’intérêt, le bien-bénéfique, qui semble propre à chacun, est identique au beau, au bien (moral) Ex : un commerçant a un intérêt inverse à celui de l’acheteur. Chacun désir donc le bien selon lui, la moralité. C’est contre-intuitif, cela va contre l’opinion commune qui pense qu’il y a une opposition entre l’intérêt et le juste. On pense qu’il y a une opposition car en général qd on fait le juste cela va contre notre intérêt personnel. Ex : trouver un porte monnaie dans la rue. ` Et Platon dit que non, cela va ensemble et c’est ce qui n’est pas évident à démontrer… NB : Cette thèse de Platon va contre l’opinion commune, qui pense en effet qu’il y a une opposition entre les deux, entre le profitable et le juste, entre l’intérêt personnel et le devoir moral 2. L’objection du sens commun : bien agir est un bien pour les autres, mais un dommage pour soi ! Cf. par exemple la thèse présupposée dans le texte de “l’anneau de Gygès” - c’est Glaucon qui parle, qui se fait l’avocat du diable (ici, Thrasymaque) : il présente un argument en faveur de la thèse selon laquelle on n’agit jamais en faveur de la justice que contraint et forcé, et non parce que la justice est un bien, en espérant que Socrate le réfutera... Opinion publique : la justice profite aux autres et va souvent à l’encontre de notre intérêt. Cette idée est présentée par Platon lui-même dans le texte ci-dessus. Thèse de Trasymaque : on obéi à la justice uniquement pcq il y’a contrainte. Thèse de Glocon : essaye défendre la thèse de Trasymaque : défend l’idée que le mal est partout et que c’est la société qui pousse les hommes à accomplir le bien. Sans cela, les hommes commettraient inévitablement le mal. Les hommes ne seraient justes que pas contrainte. = correspond à l’opinion commune. ➔ Impossible de vérifier cette thèse car on ne connaît l’homme que dans la société, dans la contrainte donc Glocon fait appel à un mythe pour voir ce qu’il se passerait si les hommes n’étaient pas soumis à la contrainte. Cf ; anneau de Gygès. 17 Tess Van der Eecken L'anneau de Gygès Ce que le mythe veut montrer: que l'anneau soit donné au “juste” ou au “méchant”, tous deux l’utiliseraient à des fins mauvaises. Contre Socrate, il s'agit de montrer qu’en chacun de nous il y a un Gygès qui sommeille... et ce qui fait la différence entre les justes 18 Tess Van der Eecken et les injustes c’est la peur de la menace. Si on se détachaient tous de la peur on serait tous mauvais. La propension au bien n’est qu’une illusion résultant du dressage éducatif par la peur de la sanction. A première vue, le mythe défend donc une morale, où le comportement juste n’est que le produit de rapports de force... sans loi, sans le regard des autres, on agirait tous de manière injuste. Cela suppose ce que ce n’est jamais pour notre intérêt personnel que nous faisons le bien, qu’il y a bien contradiction entre les deux ! Ce mythe illustre l’opinion commune relativement à l’opposition du bien-bénéfique et du bien-moral. Exercice : Faux Vrai Faux (c’est faux) MAIS vrai (car c’est ca l’enjeu de la question) Faux, par Glocon pour déployer l’idée selon laquelle on pourrait penser que nul n’est juste de son plein gré Faux, invisible ➔ En réalité, tout le travail de Platon dans la République consiste à montrer que ce qui nous est avantageux est de faire le bien. Que la justice au contraire est la condition de notre bien. Il y a identification entre le bien qui nous est profitable et la justice. 3. Bien agir est un bien, non pour les autres, mais pour soi ! Le but de la démonstration de Platon dans La république (Platon) Ceux qui l'ignorent sont dans l'erreur sur ce qui est bon ou mauvais... ce sont eux les vrais naïfs (ce n’est pas Platon qui est ignorant sur les intérêts mais ses opposants) pas ceux qui l'ont compris, et qui sont dans le vrai. Comme personne ne veut le mal 19 Tess Van der Eecken volontairement, ce qui sépare ceux qui font le mal et ceux qui font le bien n'est pas ce qu'ils veulent (ils veulent tous le bien-bénéfique !), mais leur niveau de compréhension et de connaissance du véritable bien (et leur capacité à se diriger sur la base de cette compréhension...) La dittérence entre eux ne réside pas dans une volonté bonne ou mauvaise mais dans leur compréhension du bien et du mal, bonne dans un cas, mauvaise ou superficielle dans l'autre. C'est ce que dit Platon dans ce texte du Ménon… (texte qu’il écrit avant la république – transition entre ses 1e œuvres et ses œuvres + classiques) En fin de dialogue, on retrouve ici notre proposition 1 : si nous poursuivons des buts, c’est parce que nous leur reconnaissons une certaine valeur 20 Tess Van der Eecken Qu’il s’agisse du plaisir, de la gloire, de la vertu, de l’argent ou du pouvoir, c’est parce qu’on estime que ce sont des biens, des valeurs positives, qu’on essaye de les obtenir et qu’on pense qu’ils vont nous apporter satisfaction et bonheur (intuitif). À l’inverse, si nous évitons douleur, humiliation, malhonnêteté, pauvreté ou soumission, c’est parce que nous les considérons comme des maux qui nuisent à notre bonheur. On peut admettre que, quel que soit le jugement que chacun se fait à propos du bien en général, tout le monde agit pour obtenir un bien ou éviter un mal, ou encore rechercher entre deux biens le plus grand des deux, et entre deux maux le plus petit des deux. Dès lors, poursuit Platon, on ne peut que chercher le bien, quelle que soit la façon dont on se le représente… En d’autres termes, personne ne cherche le mal pour lui-même : ceux qui font le mal croient, à tort, qu’ils poursuivent le bien ! Si on se rendait compte que ce qu’on prend pour un bien est un mal ; on ne le choisirait pas. Et les hommes qui commettent des actes qui produisent des effets néfastes, pour eux ou pour les autres, tout en sachant que de telles conséquences vont s’ensuivre et tout en reconnaissant que ces conséquences sont mauvaises ? Est-ce qu’ils n’agissent pas en connaissance de cause ? Platon dit que s’ils agissent ainsi c’est qu’ils se sont trompés, une erreur de jugement. Ils pensaient qu’ils allaient obtenir un bien grace à ces actes >< impossible de commettre un acte mauvais en pensant qu’il y aura que des conséquences mauvaises. Ils ont commis le mal pour un moindre mal avec du bien. Ils ne veulent pas le mal pour lui-même, mais se trompent sur sa nature ! Ils sont égarés. Ils s’en font une image fausse. C’est là qu’on retrouve notre Proposition 2, pas du tout évidente ! comment accepter que le bien-profitable et le bien-moral soient identiques d’après Platon ? Reprenons les bases de La République. Platon y définit l’âme comme étant divisée en 3 parties, qui sont en tension : Pour Platon le bien se trouve à diférents niveaux : niveau politique (la cité), au niveau individuel (l‘âme) – la thèse de Platon est que l’âme de chacun est divisée en différentes parties qui sont en tension ; la partie rationnelle : logos, cerveau la partie ardente : tumos, coeur la partie désirante : l’épicumia, ventre L’âme vit bien lorsque cette multiplicité est harmonieuse, quand l’âme est réglée, ordonnée, càd quand la partie rationnelle contient et dirige les désirs avec l’aide de l’ardeur. Bien agir permet à l’être humain de vivre au mieux. Il faut que la raison contienne et dirige les désirs avec l’aide de la partie ardente de l’âme (force et courage) Cf : le mythe de l’attelage ailé (charriot), dans Platon, Phèdre ; sur le chariot le coché est la raison et les cheveux sont le désir et la partie ardente. Thèse de Platon ; qd l’âme vit de manière juste elle est vertueuse, ordonnes, réglée – dans le meilleur état possible. 21 Tess Van der Eecken Bien agir pour l’humain permet d’avoir un équilibre dans l’âme dirigée par la raison et donc qu’elle vive harmonieusement = c’est dans notre intérêt. Exercice ; Vrai Vrai Faux Faux (il manque l’ardeur) Vrai 2 objecteurs qui font des objections à Platon- Polos (République 470c-471d) et Calliclès (Gorgias, à partir de 496) Polos ; et le tyran Archélaos, n’était-il pas criminel mais heureux ? Dans la vraie vue on constate des criminelles qui ont l’air hébreux et satisfaits. Réponse de Socrate : Non ! Archelaos fait ce qui lui plaît, mais pas ce qu’il veut (volonté / désir, Bien / plaisir). Il n’est pas heureux, car il est injuste. Il suit son désir mais pas sa volonté donc il aura peut-être du plaisir mais il n e pas va vivre pas, pas être heureux. La vraie puissance pour Platon est faire ce qu’on veut. Le désir nous mène à la dispersion, au chaos, ce sera une vie de dispersion, d’absurdité. Calliclès (gd méchant) : pour être heureux, ne faut-il pas assouvir tous nos désirs ? Non, dit Socrate, car le désir est une souffrance, et il renaît sans cesse, il est illimité. L’être désirant sans mesure est comme un tonneau percé (cf. tonneau des Danaïdes). Pour bien vivre, pour être heureux, il ne faut pas suivre nos désirs, mais bien chercher l’équilibre de l’âme, qui seul peut nous permettre d’obtenir le bien que nous voulons. Il n’y a pas de désir sans manque donc pas de désir sans souffrance (ex : avoir faim). Socrate dit que le désir est très éphémère (argument 1) et ce plaisir est toujours simultané avec la 22 Tess Van der Eecken souffrance car si on lui le bien au désir, le bien est tjs lié à une forme de souffrance quasi simultané – manque (régulier 2), et le désir et les besoins renaissent sans cesse, illimité (argument 3). Ex ; le shopping. Pour Platon notre désir est un tonneau persé, tache impossible, on ne peut pas etre heureux en comblant nos désirs (danaïdes). Faire ce qui nous plait est suivre notre désir éphémère mais ne nous conduira pas au bonheur. Le tyran fait ce qu’il lui plait (tonneau percé = perpétuellement malheureux). Conclusion … Proposition 1 = on ne peut vouloir que ce qui est dans notre intérêt (en tout cas on ne peut rechercher de notre plein gré ce qui nous est nuisible) Et l’intérêt se ramène au bien (moral) = Proposition 2 ➔ Donc tout être veut le bien (moral) et... nul n’est méchant volontairement Cette thèse intercroise la connaissance et la morale. Selon Platon, connaissance et morale sont imbriquées : elles dépendent l’une de l’autre et forment la condition de notre bonheur. Pour pouvoir faire les bons choix, il nous est indispensable de posséder la connaissance de ce qu’est le Bien. Et si l’on agit selon le bien, on ne peut être qu’heureux. Il est vraiment crucial de sortir de la caverne… = connaître les choses telles qu’elles sont et critiquer l’opinion commune selon laquelle bien agir est néfaste est important pour notre propre bonheur. Cela a bien sûr des conséquences considérables sur la question de l’origine du mal (cf. chapitre 2). Problème de connaissance, mais aussi problème de maîtrise du désir par la raison. Pq les humains ont un penchant pour le mal ? La 1e thèse de Platon est que la cause de ce mauvais comportement est l’ignorance ou l’erreur de ce qui nous permettrait d’être heureux. L’ignorance ou erreur sont les causes du mal >< la connaissance permet le bien = l’intellectualisme moral de Platon. La position de Platon a évolué, dans le Ménon on traitait le désir et la volonté indifféremment (prop 1) et puis ici ce qui apparaît est la différence entre la volonté et le désir – pour qu’on agisse bien, il ne faut pas juste une bonne connaissance de ce qui est bon mais aussi que la volonté domine sur le désir. Donc ce que Platon développe en + est l’idée que la moralité dépend de notre bonne compréhension des choses mais aussi de la force de détermination – notre capacité à faire en sorte que notre capacité soit déterminée par notre volonté et pas par notre désir. Il faut lutter contre l’ignorance (problèmle de connaissance) et donc lutter contre l’opposition entre le bien profitable et le bien moral et en + il ne suffit pas de connaître pour être vertueux, il faut que la connaissance de la vérité sur le bien détermine l’action. Il faut que cette connaissance ait de la faire (dans l’âme, la raison a besoin de l’ardeur, la raison seule ne peut rien). 23 Tess Van der Eecken Cela passe par une éducation de l’âme et du corps ; de l’importance du savoir théorique, mais aussi de l’éducation des habitudes, de la gymnastique, de la musique... et du châtiment, qui doit permettre de rééduquer l’âme déséquilibrée. Contrôle de ses désirs dans nos corps et dans nos pulsions (éducation du corps – musique). On n'est jamais méchant volontairement mais pcq notre volonté a manqué de force. Chez Platon, le mal ne profite jamais, il n’y a pas de méchant heureux car notre âme sera chaotique. Exercice ; Faux : c’est Paulos Vrai Vrai Faux II. L’homme, un animal éthique, mais pas moral La zoo-anthropologie d’Aristote Différence entre éthique et morale ; - Morale : discours normatif qui porte sur le bien et le mal, le bien et le mal étant considérés comme des valeurs absolue - Éthique : discours normatif qui porte sur le bon et le mauvais sans considérer nécessairement qu’ils constituent des valeurs absolues. 24 Tess Van der Eecken Pour aristote, l’homme est un animal éthique et pas moral. Il pense que les règles de la politique peuvent être propres à la politique et ne sont pas toutes des règles dont le but est la poursuite du bonheur. Introduction ; qui est Aristote ? -384 Naissance à Stagire (après Platon), il n’est pas athénien mais c’était un métèque. Fils du médecin du roi de Macédoine, sa mère venait de cassis. -367 Entrée à l’Académie de Platon. Il y reste 20 ans, et y enseigne... tout en construisant sa critique de Platon, il écrit bcp de dialogues qu’on a perdu. -348 A la mort de Platon, Aristote part à Assos, où il dirige de fait une petite école philosophique, observe la nature (>< Platon qui observait les étoiles = moins terre à terre), la population... Puis il part à Lesbos -343 Il devient le précepteur du fils du roi de Macédoine, le futur Alexandre le Grand -341 Il se marie, a une fille, sa femme meurt,... il se remarie avec une femme de Stagire, et a un fils, Nicomaque -334 Alexandre se lance dans une expédition contre la Grèce depuis la macédoine et devient Alexandre le grand, et Aristote revient à Athènes. Il fonde le Lycée, école rivale de l’Académie -323 Alexandre meurt, Aristote fuit car il est accusé d’insulter les Dieux, il va à Athènes et meurt en -322 à Chalcis 1. Tout être humain veut bien agir, ce qui ne signifie pas qu’il veut atteindre LE bien Le bien – idée selon laquelle on suppose qu’il pourrait y avoir un idéal unique pour toutes les actions. Qd on considère la Q de la philosophie pratique (action) d’aristote et du jugement qu’il porte sur la nature humaine (est-il de bonne volonté ?), à première vue, il y a une affinité forte entre la philosophie pratique d’Aristote et celle de Platon. Car pour l’un comme pour l’autre, tout être humain vise quelque bien en agissant, le but est de bien faire. 25 Tess Van der Eecken o Le passage important : « Tout art et toute investigation, et pareillement toute action et tout choix rendent vers quelque bien, à ce qu'il semble. Aussi a-t-on déclaré avec raison que le Bien est ce à quoi toutes choses tendent. " o Point de depart commun à Aristote et Platon: Par definition, toute action tend vers quelque chose de bien. sans avoir rien de commun) → Aristote en déduit que toutes nos actions, même celles qui sont réalisées en vue d'une autre, tendent donc vers un "bien ultime": le Souverain Bien Mais 2 differences majeures avec Platon : 1. Reconnaissance de la pluralité de nos techniques et de nos types d'action, chacune ayant son excellence propre, sa manière propre d'être bonne (cf. la difference entre l'idée qu'il y aurair un genre du bien, commun à toutes les bonnes choses, et la these selon laquelle toutes les bonnes choses n'ont qu'une unite d'analogie, c'est-à-dire qu'ells se 26 Tess Van der Eecken ressemblent, sans avoir rien de commun). Done chaque action tend non pas vers LE bien, vers son bien propre. (Donc NB : 2 types de fin) Et pourtant, tous ces biens propres ne sont que des fins provisoires, non ? Toute action a pour fin ultime le Souverain bien ? N'est-ce pas à l'aune de celui-ci que l'on doit juger de nos réussites provisoires ? 2. NON, car 2° différence majeure avec Platon : Différence du monde supralunaire (celui du necessaire) et du monde sublunaire (celui du contingent), dans lequel notre action s'inscrit → il n'y a pas de science universelle possible de l'action, pas de connaissance universelle possible du bien. LE bien (qui serait ici le SB) ne peut pas être LE guide de notre action, car on ne peut pas faire la science ! Bien agir n'est pas d'abord une question de SCIENCE mais de PRUDENCE, qui est une capacité à prendre la meilleure decision possible dans des circonstances changeantes, et dans l'incertitude de l'avenir. La prudence est la vertu de la partie opinative et non scientifique de l'âme rationnelle. Chez Plaron, la volonté de la fin donne son sens aux moyens qu'on emploie. Le choix des moyens doit être subordonné à la science de la fin. Pour Aristote aussi, la fin qu'on recherche pour elle-même est supérieure aux autres MAIS elle n'est rien si elle ne se réalise pas par les bons moyens. La bonne action n'est pas subordonnée à la connaissance du bien, car il n'y a plus ici de norme transcendante: l'experience et la prudence du prudent remplacent le savoir des Idées, « Le prudent sait ce qui est bon pour nous ; or la science du Bien en soi ou de la Médiéré en soi ne lui servirait pas plus à le déterminer que la science de la Santé en soi ne sert au médecin quand il s'agit de guérir Socrate ou Callias ". Il a une "vue d'ensemble" de ce qui va permettre le bonheur de la communauté, qui est un bien concret, où la consideration de la fin ne precede pas celle des moyens. La comprehension de ce qu'est un être humain peut juste nous permettre de préciser les conditions du bien Aristote dit que le but des actions n’est pas toujours le même ; le but de la médecine est la guérison, le but de l’art économique est la richesse – on s’écarte par rapport à l’idée d’un but unique pour toutes les actions. Chacun de ces buts doit amener à d’autres fins. Ex : l’art de fabriquer les fruits pour les cheveu est un art exercé en vue de bien monter un cheval, le vrai but est pas juste de fabriquer le frein mais le vrai but est le fait de monter à cheval, ce but la est subordonné à un autre but : faire la guerre. Et ce but de faire la guerre est subordonné au but stratégique de réussir le combat. La thèse d’aristote est que chaque technique a un but différent mais chacun de ces buts n’est recherché qu’en vue d’un autre but. Aristote dit qu’il faut rechercher les fins des arts les + élevés (les buts les + importants sont les buts suprèmes). 27 Tess Van der Eecken Aristote introduit l’idée qu’on ne peut pas chercher indéfiniment une chose en vue d’une autres ; il faut qu’il y ait un but ultime à nos actions, un but qui n’est plus n moyen pour une autre fin. Tous les buts particuliers sont subordonnés (=mis au service de) à un but suprème qui se suffit à lui-même. Ce but est le Souverain Bien. Dans l’Ethique à Nicomaque, Aristote se demande quelle doit être la fin, le but, de toutes nos actions. Or, toutes nos actions tendent, par définition, vers quelque bien “Tout art et toute investigation, et pareillement toute action et tout choix tendent vers quelque bien, à ce qu'il semble” NB : grande proximité avec la Proposition 1 de la thèse de Platon, qu’Aristote identifie lui- même. “Aussi a-t-on déclaré avec raison que le Bien est ce à quoi toutes choses tendent. » Attention !! « Qlq bien » n’est pas la même chose que « LE bien » Buts spécifiques de toutes nos activités Mais Hiérarchie entre les différentes fins Ex : fabriquer des freins pour chevaux / art hippique / art de la guerre... Or il faut une fin ultime à nos actions (car sinon notre désir serait vide et vain) sinon cela paraîtrait absurde. ➔ Toutes nos actions ont pour fin ultime, pour but ultime, ce qu’Aristote appelle le Souverain Bien (thèse) 28 Tess Van der Eecken Exercice ; Faux Faux Faux : ils le pensent tous les 2 Vrai Faux C’est ici qu’Aristot se distingue de Platon ; il n’y a pas de notion universelle du bien. Selon Aristote, il n’y a pas de notion universelle du bien. Ce n’est pas un genre (classe d'êtres qui possèdent un ou plusieurs caractères communs), mais une unité d’analogie (rapport de ressemblance, d'identité partielle entre des réalités différentes) ➔ Selon Aristotle, il n’y a pas de caractère commun à toutes les choses bonnes. Ce qui est bon dans les choses bonnes est différent selon ce dont il s’agit (seulement un rapport de similarité). ➔ Ex ; les cations/ moments/ personnes / endroits – tout cela peut être bon mais une bonne action n’est pas bon selon les mêmes critères qu’une bonne personne c etc – différents critères de bonté. Le bien ne correspond pas à un idéal unique. ➔ On peut concevoir que toutes les actions de l’humain ont un but suprème – le S Bien – (une manière de vivre harmonieusement, le bonheur) MAIS cela ne veut pas dire que c’est en ayant ce but en tête qu’il faut juger de toutes les choses du monde. C’est la fin, mais toutes les actions intérmédiaires ont leurs fins propres, sont bonnes à leur manière. Pour réaliser ce but ultime il faut réussir à réaliser chaque action qui chacune est bonne selon ce qu’elle doit faire. ➔ Qd on dit de qqch qu’il est ien on ne désigne pas un bien général et unique, chaque chose a son bien propre c’est pq le bien est une unité analogique. Certes, le but de toutes les actions d’un être humain est un souverain bien, un bonheur suprême, qui correspond à une vie de sagesse contemplative 29 Tess Van der Eecken MAIS CELA NE SIGNIFIE PAS QUE ce souverain bien soit l’idéal unique de toutes les choses du monde, que son accomplissement corresponde à ce que chaque chose ou chaque action doive faire Connaître ce qui est bien selon Aristote Le bien peut être l’objet d’une multiplicité de sciences) chaque science peut avoir pour but le bien mais pas le même. Doivent-elles (toutes ces sciences) êtres subordonnés à la connaissance du Souverain bien ? ( !!! Qui était le but de la morale, de la philosophie de Platon). Différence avec Aristote …. Non, car Aristote distingue le monde supralunaire (immuable, divin) et le monde sublunaire (irrégulier, désordonné, hasardeux) Bien agir dans le monde sublunaire suppose de s’adapter au caractère de ce hasard : il faut une science parfaite en son genre, ce qui suppose notamment d’user d’une grande vertu, de “prudence” = être capable d’évaluation dans un monde incertain. Cf P Aubenque : « la prudence sera cette vertu des hommes voués à délibérer dans un monde obscur et difficile, dont l’inachèvement même est une invitation à ce qu’il faut nommer leur liberté ». Est-ce que ça veut dire qu’on ne peut pas savoir comment il faut agir, pas déterminer ce qu’est une bonne action ? Non, on peut réféchir sur ce qu’est une bonne action chez Aristote mais cette compréhension doit être fondée sur une compréhension la nature contingente de la nature humaine. 2. La définition de l’homme comme condition à la détermination de ce que signifie bien agir Bien agir, pour l’être humain, doit être pratique, réalisable dans le monde contingent où il vit effectivement. Cela doit correspondre au fait pour l’être humain d’accomplir sa nature propre, sa fonction propre d’être humain. Bien agir, c’est essayer d’accomplir notre nature propre d’être humain dans un monde contingent On retrouve notre question initiale : qu’est-ce qu’un être humain ? 30 Tess Van der Eecken Exercice ; Faux Vrai Vrai Faux Faux 31 Tess Van der Eecken Texte sur la manière dont on peut relier la compréhension du souverain bien et le bonheur. Essayons de comprendre ce qu’est le bonheur ; Le bien est bien accomplir ce pq on est fait, accomplir sa fonction (bon médecin = soigne bien) Aristote se demande quelle est la fonction de l’homme ? Ce n’est pas le simple fait de vivre Définir la nature, la fonction de l’être humain Platon avait déjà montré que le bien d’un être quelconque (outil, oeil, professeur...), c’est la qualité, la vertu, l’excellence, qui lui permet d’accomplir sa fonction propre. Or, l’activité propre de l’homme est l’activité de l’âme raisonnable Cf. la biologie d’Aristote : l’âme, ce sont l'ensemble des pouvoirs propres au vivant, chez aristote les animaux etc ont des âmes et chaque espèce a une âme différente car ils ont des pouvoirs différents. il y a une hiérarchie, en fonction du nombre de facultés de chaque vivant (NB : âme inséparable de l’organisme) Tous les vivants ont le pouvoir de “de se nourrir, de grandir et de dépérir par soi- même”... seuls les êtres humains ont l’intelligence Il y a des rapports avec Platon mais c’est différent ! On distingue les types d’âmes selon les pouvoirs qu’ont ou non les différents êtres vivants. 32 Tess Van der Eecken 3. L’être humain, un animal politique Être heureux, c'est donc avoir une vie rationnelle (NI3 : les hommes ont (Presque) tous une aptitude à cela, mais ils sont inégaux à cet égard : comme l’écrit Aristore en Ethique à Nicomaque, 1.10 : Le bonheur, dit-il, « doir être accessible au grand nombre, car il peur appartenir à tous ceux qui ne sont pas anormalement inaptes à la ventu (rois pnTE popEgi pos aperis), s’ils y mettent quelque étude et quelque soin » Tout le monde est apte à la vertu er au bonheur, sauf exception... mais encore faut-il s'y exercer, avoir l'occasion de la mertre en pratique, et nous n'avons pas rous des dispositions égales pour cela. Avoir une vie rationnelle n'est possible de toute façon que si l'on vit au sein d'une cité, c'est-à-dire en menant une vie politique (de polis, la cité) et cela pcq l’humain a une âme rationnelle. Les hommes ont en principe la capacité d’user de leur raison et d’être vertueux. Cette vertu, il faut avoir l’occasion de la mettre en pratique, selon ce qui se passe autour de nous on a + ou – l’occasion de montrer notre valeur, on n'a pas tous des dispositions égales. En effet, c’est pcq il est doté d’une âme rationnelle que l’homme, selon sa célèbre définition, est un animal essentiellement politique. Être heureux, c’est donc avoir une vie rationnelle Mais cela n’est possible selon Aristote que si l’on vit au sein d’une cité, c’est-à-dire en menant une vie politique (de polis, la cité) En effet, c’est parce qu’il est doté d’une âme rationnelle que l’homme, selon sa célèbre définition, est un animal essentiellement politique (Et réciproquement, il n’y a pas chez Aristote, de vie authentiquement politique qui ne soit pas rationnelle) Les politiques d’Aristote (texte d’aristote sur la politique) Une définition célèbre de l’être humain “l’homme est par nature un animal politique” et cela “plus que n’importe quelle abeille et que n’importe quel animal grégaire”, parce que “comme nous le disons, la nature ne fait rien en vain ; or seul parmi les animaux l’homme a un logos (langage, raison)” (Politiques I, 2) Une conclusion frappante « la Cité (donc la politique) vise le souverain bien » Pour Aristote, le but de la politique est le bonheur. Comprenons cette argumentation avec ce texte … 33 Tess Van der Eecken Aristote, Politiques, I, 1, 1252a1-7, trad. P. Pellegrin, Paris, GF “Puisque toute cité, nous le voyons, est une certaine communauté, et que toute communauté a été constituée en vue d’un certain bien (car c’est en vue de ce qui leur semble un bien que tous les hommes font ce qu’ils font), il est clair que toutes les communautés visent un certain bien, et que, avant tout, c’est le bien suprême entre tous que vise celle qui est la plus éminente de toutes et qui contient toutes les autres. Or c’est celle que l’on appelle la cité, c’est-à-dire la communauté politique.” La thèse = l’homme est un animal politique, et la cité est d’origine naturelle. Pour être heureux (et non seulement pour survivre !), l’homme a, selon Aristote, besoin de vivre dans une cité. La cité a pour but la vie bonne. L’argumentation est développée dans le chapitre 2 du livre I des Politiques (infra) 34 Tess Van der Eecken Une communauté = un groupement lié par une fin commune et une relation de commandement. Il démontre que l’homme doit vivre dans différents types de communautés. La nature de l’homme est de vivre dans différents types de communautés, c’est-à-dire dans différents types de groupements liés par une fin commune et une relation de commandement, qu’il présente successivement. Chaque regroupement a sa raison d’être et est donc constituée naturellement pour la remplir, et la cité la plus haute d’entre elles - la famille, nécessaire à la reproduction et à la vie de tous les jours (inclut hommes et femmes, mais aussi maîtres et esclaves) 35 Tess Van der Eecken - le village, composé de plusieurs familles, nécessaire à la vie qui dépasse la survie au jour le jour : administration de la justice et des cérémonies religieuses -la cité est le regroupement de plusieurs villages Une cité est formée de telle sorte qu’il soit possible, non seulement d’y « vivre » (survivre), mais d’y « mener une vie heureuse » (réaliser sa nature, ou sa fin) L’argument majeur : de tous les animaux, seul l’homme a un ”logos” (langage, raison), à ne pas confondre avec une “phone” (voix). La voix permet aux animaux aussi de communiquer et d'exprimer leurs besoins, mais le logos permet de parler de ce qui est juste et injuste, et non seulement de ce qui est nécessaire et de ce qui relève donc de nos différents types de besoins (économie, affects...). La mise en oeuvre de notre logos est inséparable de la discussion. Le logos permet de ne pas seulement exprimer ses besoins. Le logos ne peut etre applique que si l’homme est dans une cité. La rationnalité de l’être humain est inséparable de sa parole. Cela montre que le fait d’avoir une vie rationnelle es indisociable au fait de réfléchir avec les autres. On ne peut pas avoir une vie rationnelle seule. Pour délibérer au mieux du juste et de l’injuste, il faut le faire ensemble. Idée en lien avec la nature de l’intelligence pratique chez Aristote ; l’homme est par nature imparfait et la nature est aussi imparfaite = modestie (>< Platon). Aucun humain n’est capable seul de savoir ce qui est juste dans tous les domaines. C’est pq la modèle politique d’aristote est une oligarchie La délibération avec les autres sur le juste et l’injuste et la vie avec les autres pour avoir une bonne vie est indispensable ! ➔ Le but est le Souverain bien et pas les petites ambitions personnelles. Délibérer et agir avec les autres est indispensable pour vivre bien. Certes, il y a des hommes plus vertueux que d’autres, des modèles de vertu : comme l’écrit Pierre Aubenque : « Si la contrainte est accessible à tous et si, dès lors, un État bien policé peut inculquer à tous les citoyens de « bonnes habitudes », la participation immédiate à la moralité, c’est-à-dire à l’élaboration spontanée de la droite règle, n’est réservée, durant leur vie, qu’à un petit nombre d’élus : les autres vivront peut-être sous la droite règle, mais ils ne seront pas la droite règle, que seul incarne le prudent. » Pour savoir ce qui est juste il faut faire preuve de prudence (capacité à prendre des bonnes décisions dans un contexte incertain) et on n’a pas tous cette capacité = pas tous égaux. Il y a des hommes + vertueux que d’autres, + capables que d’autres de prendre des décisions. 36 Tess Van der Eecken Et inversément, aucun homme ne dispose jamais de tous les moyens pour délibérer – personne n’est auto-suffisant. Pourtant, l’homme seul, aussi vertueux soit-il n’est jamais l’égal d’un dieu, et ne dispose donc jamais à lui seul de tous les moyens pour délibérer de ce qu’il est juste ou injuste de faire en toutes circonstances ! Même le plus « prudent » des hommes a besoin des autres. En outre, la réalisation de la vie bonne suppose la vie en société. Parce que la mise en œuvre de la vertu elle-même exige cette vie dans le monde, mais aussi parce que l’union de la vertu et du bonheur suppose des circonstances extérieures favorables… Il faut des circonstances extérieures favorables pour atteindre le souverain bien. « Nombreux sont les textes, notamment au livre I de l’Éthique à Nicomaque, qui font de la vertu la condition nécessaire, mais non suffisante, du bonheur. Il faut faire entrer dans la définition du bonheur les bien extérieurs et les biens du corps, « la bonne naissance, une heureuse progéniture, la beauté physique : on n’est pas, en effet, complètement heureux si l’on a un aspect disgracieux, si l’on est d’une basse extraction, si l’on vit seul et sans enfants ». Or de tels biens ne s’acquièrent pas par l’exercice ou le mérite : ils relèvent de la bonne fortune (εὐτυχία). Certes, celle-ci ne suffit pas à définir le bonheur (εὐδαιμοϛία), mais sans elle il n’est pas de bonheur possible, et ceci en un double sens : d’abord, parce que la vertu a besoin d’une matière pour s’exercer et, comme nous l’avons vu, d’un « monde », c’est-à-dire de conditions qui ne dépendent pas de nous : des amis, de l’argent, un certain pouvoir politique et aussi des occasions, qui ne sont pas offertes à tous (ainsi Hercule a-t-il eu de la chance de rencontrer le lion de Némée et l’hydre de Lerne) ; mais, en un second sens, il ne peut y avoir de bonheur achevé sans une plénitude de vie (βίος τέλειος), ce qui suppose sans doute une durée optima, mais aussi l’intégrité du corps et la prospérité de nos entreprises, ce que les Grecs résument par le mot d’εὐπραγία : aussi est-ce soutenir une thèse paradoxale, à laquelle Aristote n’adhère nullement, que de déclarer heureux celui qui « subit les pires tortures et les pires malheurs ». » P. Aubenque, La prudence chez Aristote 37 Tess Van der Eecken Exercice ; Faux - nutritive Vrai Faux Faux Vrai 4. L’articulation de l’éthique et du politique chez Aristote ARISTOTE Éthique à Nicomaque, I.1, 1094aa22 - 1094b7 “N'est-il pas vrai dès lors que, pour la conduite de la vie, la connaissance de ce bien est d'un grand poids et que, semblables à des archers qui ont une cible sous les yeux, nous pourrons plus aisément atteindre le but qui convient ? S'il en est ainsi, nous devons essayer d'embrasser, tout au moins dans ses grandes lignes, la nature du Souverain Bien, et de dire de quelle science particulière ou de quelle potentialité il relève. On sera d'avis qu'il dépend de la science suprême et architectonique par excellence. Or une telle science est manifestement la Politique, car c'est elle qui dispose quelles sont parmi les sciences celles qui sont nécessaires dans les cités et quelle sortes de sciences chaque classe de citoyens doit apprendre, et jusqu'à quel point l'étude en sera poussée' ; et nous voyons encore que même les potentialités les plus appréciées sont subordonnées à la Politique : par exemple la stratégie, l'économique, la rhétorique. Et puisque la Politique se sert des autres sciences pratiques, et qu'en outre elle légifère sur ce qu'il faut faire et sur ce dont il faut s'abstenir, la fin de cette science englobera les fins des autres sciences ; d'où il résulte que la fin de la Politique sera le bien proprement humain. » La politique est la science suprême, dont dépendent l’étude et la mise en œuvre du souverain bien. L’étude du souverain bien dépend de la politique ; c’est dans le cadre de la cité qu’on doit réfléchir sur ce que signifier bien agir et sur les conditions de ce bien. C’est pq c’est la politique qui doit donner un but et des fonctions aux autres sciences. La définition du souverain bien par la politique permet de définir des buts pour l’atteindre. Le souverain bien suppose des circonstances favorables (il y a des conditions). Avoir des bonnes idées ne suffit pas, il faut réaliser ces bonnes idées. Cela signifie que : La politique (la cité) a une sphère d’action singulière (pas juste un village ou une famille mais la recherche du souverain bien) par rapport aux autres communautés. On fait de la politique POUR atteindre le bonheur. Il n’y a pas d’éthique possible sans politique : un homme qui vivrait hors d’une cité serait un sous-homme (“être dégradé”) ou un sur-homme (seul un dieu pourrait accomplir s arationnalité sans les autres). Pas de vie rationnelle sans communauté politique. Ne pourrait pas mettre en œuvre son âme rationnelle. 38 Tess Van der Eecken Mais attention, la réalisation du Souverain bien ne passe pas que par des moyens politiques ! Pour Aristote, la meilleure vie possible est en grande partie contemplative (idéal d’autonomie) + on contemps + on est autonome. Tout ne passe pas par la relation avec les autres. Mais la politique n’est pas suffisante mais nécessaire pour rendre possible la réalisation du souverain bien. Et inversement, la vie politique doit permettre de vivre ensemble au mieux, dans un monde contingent. Le critère de toute bonne action politique n’est pas le souverain bien. La politique agis dans son domaine propre : la mise en œuvre Synthétisons … « est ce que l’humain est de bonne volonté d’après Aristote ? » Tous les êtres humains visent le Souverain Bien, c’est leur but ultime Mais la réalisation de celui-ci ne dépend pas d’abord d’un savoir théorique sur l’Idée de Bien mais d’une capacité à identifier, dans des circonstances toujours contingentes, ce qu’il est bon de faire Cela suppose la mise en œuvre d’une vertu, qui est théorique et pratique, et inégalement partagée parmi les hommes La vertu dépend en outre (comme le bonheur, du reste) de conditions de possibilité qui sont notamment politiques La volonté humaine n’est donc pas viciée (mauvaise) par nature pour Aristote MAIS la réalisation du bien dépend de nombreux facteurs, qui ne sont pas tous sous notre contrôle… La nature parlante (le logos) de l’être humain est ici reliée de manière essentielle à la rationalité théorique mais aussi pratique de l’être humain, sa capacité à juger du vrai et du faux mais aussi du juste et de l’injuste et cela constitue pour Aristote sa spécificité par rapport aux autres animaux De fait, le langage a été conçu au fil des siècles comme un marqueur d’humanité (cardinal français prêt à baptiser un grand singe s’il était capable de parler, au XVIIIe siècle) Mais qu’est-ce qui nous permet de juger que les animaux n’ont pas de logos, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas la capacité de juger du bien et du mal ? N’a-t-on pas prouvé que les animaux non humains ont des capacités morales ? III. La moralité, une spécificité humaine ? 1. L’origine animale des éléments de base de la moralité Le point de départ de cette dernière partie va être éthologique. 39 Tess Van der Eecken Ethologie = ethos = le comportement, donc l’éthologie est étude des comportements, mais sens vieilli Aujourd’hui, ça désigne l’étude scientifique des comportements des espèces animales dans leur milieu naturel. De Waal (éthologie) soutient qu’il existe des comportements moraux authentiqus chez les animaux non humains et donc que la morale n’est pas spécifiquement humaine. Dans le livre « le bonobo, dieu et nous » Question de départ ; qu’est-ce qui justifie le poids de la morale ? « Serait-il réaliste d’inciter les gens à être prévenants avec les autres si nous n’étions pas déjà naturellement enclins à l’être ? cela aurait-il un sens d’en appeler à l’équité et à la justice si leur absence ne suscitait pas chez nous des réactions fortes ? Imaginez quel serait notre fardeau cognitif s’il nous fallait passer au crible d’une logique venue d’en haut toutes les décisions que nous prenons ! (…) Loin d’avoir élaboré la morale à partir de rien par la réflexion rationnelle, nous avons reçu une puissante impulsion de notre réalité profonde d’animaux sociaux. » Une thèse forte : la moralité n’est pas partagée par l’ensemble des animaux, et n’est sans doute le fait, comme objet de discussion, que des êtres humains, mais « les éléments de base de la morale sont plus anciens que l’humanité » communs à certains animaux NB : cela s’oppose à la “théorie du vernis”, », selon laquelle « nous n’étions que marginalement meilleurs que les insectes sociaux. La tendresse humaine était une comédie, et la moralité une fine couche de vernis sur un chaudron de tendances effroyables. » théorie de Darwin pour dire que l’homme est un animal pulsionnel qui cache sa nature. 40 Tess Van der Eecken La compassion (= empathie) Daisy et Amos : un chimpanzé triste (Amos) dans une cage et Daisy lui a caressé l’oreille et lui a donné de la laine pour le réconforter. Morale : elle a compris qu’il était triste et que cela le réconforterait. Et l’équité ; expérience des singes avec le concombre et le raisin, celui qui reçoit le concombre ressent une inégalité. Tout se passe bien si les 2 reçoivent la même chose. Ce qui est insupportable est d’avoir moins bien que l’autre. Le refus d’un aliment convenable quand l’autre est mieux loti peu être qualifié d’irrationnel. Mais il y aurait des émotions de bases associées à l’équité. 2. Quelle spécificité de la morale humaine ? Etienne Bimbenet, dans Le complexe des trois singes (livre), critique ce qu’il appelle le zoocentrisme : l’idée que l’homme n’est « rien d’autre » qu’un animal, ou encore qu’il soit « un animal comme les autres » “La différence entre l’humain et les autres espèces animales – ce qu’on appelle la « différence anthropologique », ou qu’on appelait naguère le « propre de l’homm » – cette différence est devenue pour les essayistes une proie philosophique obligée et, pour la plupart d’entre nous, une chose du passé. C’est comme si parler, lire, écrire, enseigner, éduquer, connaître, croire ou créer ne pouvaient être autre chose que des développements plus complexes d’activités animales donnant déjà, sous une forme plus rudimentaire, l’essentiel. La mémoire des alliances et des rivalités, chez un chimpanzé commun, ou des caches de nourriture, chez un geai, ce serait déjà, au degré près, toute la mémoire humaine avec ses transmissions orales, ses consignations écrites, 41 Tess Van der Eecken ses archivages papier et électronique, ses enregistrements sonores et visuels. La première envelopperait déjà in nucleo l’ensemble du développement à venir, qui n’apporterait alors rien de fondamentalement nouveau. C’est comme s’il ne pouvait pas en être autrement, sauf à faire remonter l’homme sur un piédestal métaphysique. De l’animal à l’homme la conséquence serait bonne, à la complexification près. Nous nous pensons désormais comme essentiellement animaux, et secondairement humains.” Dans ce texte, Etienne Bimbenet rapporte le zoocentrisme actuel à la découverte, par Darwin, du fait de l’évolution des espèces. Il critique de dualisme (idée que l’homme est un corps et une âme et c’est l’âme qui fait sa spécificité >< animaux) il faudrait y renoncer selon lui. Cela invaliderait l’anthropocentrisme Et de fait, soutient-il, intégrer le fait évolutif comme un ingrédient irréductible de notre humanité est un défi théorique majeur ! Mais réaliser cette intégration ne signifie pas, selon lui, qu’il faudrait considérer que l’humain ne serait qu’un animal comme les autres, et renoncer à la spécificité humaine, notamment sur le plan moral. Il y a bien une spécificité, une différence de la morale humaine ! Une de ses cibles est justement Frans de Waal... « qui explore dans ses nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique “les ressemblances fascinantes et inquiétantes qui existent entre le comportement des primates et le nôtre ”. Il les décline à loisir, comme s’il demandait chaque fois à son lecteur, en une épreuve cathartique toujours recommencée, d’en finir avec son anthropocentrisme spontané, et d’accepter enfin “le singe en [lui]”. » Il déclare qu’il n’y a pas de singe en nous et que nous sommes spécifiques. La spécificité de la socialité humaine “ « L’ultrasocialité » du vivant humain – une division systématique du travail et du commerce ; une communication omniprésente, un partage du monde dans un commentaire constamment renouvelé ; une morale de l’altruisme non réciproque ; une coopération élargie au-delà des apparentés ou des coopérateurs réciproques, etc. – une telle socialité est sans équivalent par ses modes et son extension dans le règne animal, et pourtant elle entend s’expliquer ici depuis les seules ressources animales. “ – Etienne Il y a une socialité chez les hommes sans équivalent. Ici = dans les travaux d’éthologie Le propre de l’homme est d’avoir une culture qui induit une nouvelle forme de vie pcq d’après Étienne la vie d’un homme n’est jamais juste sa vie à lui individuellement mais toujours aussi la vie de tout un chacun. Notre vies est tjs doubles ; en fonction de nos intérêts mais aussi en fonction ‘une vie + générale, universelle. On est traversé par la considération des autres. 42 Tess Van der Eecken Le propre de l’homme serait d’avoir une culture ce qui induirait une nouvelle forme de vie, qui n’est pour un homme jamais juste sa vie à lui, mais celle de tout un chacun à travers la sienne. Il distingue 2 sens de la culture car il voit qu’il y a une culture chez les animaux mais pas la même que celle des humains. Sens 1 – animaux ex ; certains groupes de chimpanzés peuvent prendre des habitudes liées à aucun comportement génétiquement transmis mais transmis socialement (habitudes local) comme mettre un brin d’herbe derrière son oreille. L’être humain vit dans un monde qui est en droit commun à tous L’importance de l’attention conjointe, de “l’intentionalité partagée” (partager ce qui est l’objet de nos désirs) Une seconde vie, centrée non plus sur soi, mais sur le commun, dont on présume qu’il est le même pour moi et les autres vivants. Ex ; le bébé qui naît voit les biberon en lien avec son besoin (il a faim) – il ne se dit pas que c’est le biberons qui existe pour tout le monde mais il pense qu’il existe que pcq ca compte pour lui. Un moment, les autres apparaissent pour le bébé. La chose prend place dans un monde commun. L’intentionalité partagée donne une seconde vie plus centrée sur soi mais sur le monde qui est commun. Le langage comme “invention d’une vie impersonnelle et détachée » La moralité humaine : non seulement jugement ou sentiment moral relatif à ce qui est juste ou injuste dans notre vie, mais réflexion sur ce qui est juste et injuste POUR TOUT UN CHACUN -> cf. le LOGOS ! C’est le propre du langage humain – même si j’associe les mots à des représentations qui me sont propres, je joue un jeux ou je fais comme si je visais les mêmes significations de tous les interlocuteurs possibles. Je présume qu’on se comprendra. Barney dit que le langage est comme l’invention d’une vie impersonnelle et partagée. Le fait même de parler présuppose que ce dont on parle est commun. É Et de fait, de Waal semble d’accord... “Mais en même temps, je me refuse à dire qu’un chimpanzé est un « être moral ». Parce que les sentiments ne suffisent pas. Nous nous efforçons d’établir un système logiquement cohérent, nous discutons de questions comme : la peine de mort est- elle compatible avec les arguments en faveur du respect de la vie ? Ou : une orientation sexuelle qu’on n’a pas choisie peut-elle être moralement mauvaise ? Ces débats sont propres aux humains. Rien n’indique que les autres animaux se demandent si des actes 43 Tess Van der Eecken qui ne les touchent pas directement sont convenables ou non. Le grand pionnier de la recherche sur la morale, l’anthropologue finlandais Edvard Westermarck, a expliqué que les émotions morales d’une personne sont déconnectées de sa situation immédiate. Elles traitent du bien et du mal à un niveau plus abstrait, désintéressé. C’est ce qui fait la spécificité de la morale humaine : c’est un mouvement vers des normes universelles, associé à un système complexe de justification, de surveillance et de sanction.” Frans de Waal, Le bonobo, Dieu et nous, pp. 31-32 44

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