Personnages Historiques: Personnages Africains PDF
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This document provides biographical information on historical figures, primarily focusing on important Africans and the historical context surrounding their lives and contributions. It appears to be a compilation and analysis of key figures and events, rather than standardized academic materials.
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**[HUBERT LYAUTEY]** (1854-1934) Maréchal monarchiste légitimiste. Formé à Saint-Cyr, effectue l'essentiel de sa carrière dans les colonies. Devient commandant de la région militaire d'Oran entre 1902 et 1910, débute la conquête de l'oriental marocain qui aboutit, trente ans plus tard, à la dominat...
**[HUBERT LYAUTEY]** (1854-1934) Maréchal monarchiste légitimiste. Formé à Saint-Cyr, effectue l'essentiel de sa carrière dans les colonies. Devient commandant de la région militaire d'Oran entre 1902 et 1910, débute la conquête de l'oriental marocain qui aboutit, trente ans plus tard, à la domination de l'ensemble de l'Empire chérifien. Il applique les principes appris en Indochine puis à Madagascar, sous l'autorité de Gallieni. Stratégie de la « tache d'huile » consiste à appliquer le droit de poursuite contre les tribus dissidentes, tout en préparant politiquement le terrain à leur ralliement. Nommé Résident général après le traité de Fès en 1912, mène les opérations militaires de « pacification » tout en essayant de moderniser les infrastructure et de préserver les traditions islamiques. Démissionne de son poste de RG pendant la guerre du Rif en 1925. Organisateur de l'Exposition coloniale de 1931, décède en 1934. Corps transféré aux Invalides en 1961. **[ALPHONSE JUIN]** (1888-1967) Ecole spéciale Saint-Cyr en 1910. Fait ses armes dans la conquête du Maroc. 1940 arrêté par les Allemands, libéré en 1941. Proche du lobby colonial et du grand colonat algérien. Il se rallie à Giraud en 1942. Mène le CEF d'Italie (1943-1944). RG du Maroc de 1947 à 1951, il tente sans succès de déposer le sultan sidi Mohammed. Devient maréchal de France en 1952, favorable à l'autonomie tunisienne promu par PMF en 1954. ![](media/image2.jpeg)**[HABIB BOURGUIBA]** (1903-2000) Produit de la méritocratie : élève au lycée Sadiki de Tunis, poursuit des études de droits à Paris dans les années 20. Devient avocat à Tunis, milite dans les rangs du parti Destour. Un des fondateurs du journal *l'Action tunisienne*, puis du parti Néo-Destour en 1934 : congrès de Ksar Hellal. Arrêté 1938 (manif) libéré par les Allemands, revient en Tunisie en 1943. =\> il se place du côté des Alliés ; 1949 : retour en Tunisie, prend en main le néo-destour. Politique de force du RG Jean de Hautecloque l'exile sur l'île de la Galite en 1952. =\> situation sécuritaire s'aggrave Président PMF, négocie avec lui une sortie de crise. =\> retour Tunis en 1955 ; après l'indépendance devient Premier ministre, destitue le bey et proclame la république en 1957 dont il devient le 1^er^ président : politique laïcisation du droit de la famille. **[MOHAMMED V]** Sultan sidi Mohammed ben Youssef, devenu 1957 roi Mohammed V. - Décès du sultan Moulay Youssef, choisi comme sultan par le RG Théodore Stegg en 1927 ; Le mvt nationaliste se rapproche avec le sultan dès 1933 : création de la fête du trône. Le débarquement américain 1942 lui laisse un espace politique inédite face à la puissance protectrice, puis grâce aux promesses d'indépendance formulées par le président des US Roosevelt en marge de la conférence d'Anfa. A la suite de la création du Parti de l'Istiqlal en dec. 1943, Sidi Mohammed devient la figure de proue de l'indépendance =\> discours de Tanger en 1947 où il omet de lire un passage rendant hommage à l'œuvre française au Maroc. Arrivée du général alphonse Juin amorce une crise politique entre le Palais et la RG. 1^ère^ tentative de déposition échoue en 1951. Mais exil forcé en Corse puis Madagascar en 1953 (RG de Augustin Guillaume). =\> crise sécuritaire de 2 ans, aboutit à son retour en 1955, indépendance acquise en 1956, le sultan prend le titre de roi du Maroc en 1957. ![](media/image3.png) **[DE GAULLE et l'Empire colonial]** Expérience coloniale faible avant 1940. Puis doit préparer l'effort de guerre. Discours devant la Royal African Society. Volonté de combattre la propagande de Vichy et la nécessité d'utiliser au mieux les ressources coloniales pour libérer la métropole lui imposent de maintenir jusqu'à la fin du conflit les vieilles structures. CFLN parvient à imposer son autorité sur la quasi-totalité de l'empire colonial en 1943. Discours de Constantine en décembre 1943 : annonce l'accession à la citoyenneté française de plusieurs dizaines de milliers de Français musulmans et la création d'une Commission de réformes. Janvier 1944 : discours d'ouverture de la Conférence de Brazzaville. Mesures promises restent en deçà des attentes émancipatrices des jeunes Africains. =\> pouvoir gaulliste réprime par la force les velléités indépendantistes comme en témoigne les émeutes de Sétif. **[SAMORY TOURÉ (1830-1900)]** Chef de guerre et guide spirituel converti à l'islam, il contrôle au début des années 1880, un vaste empire au cœur de l'Afrique de l'Ouest. Après une longue guérilla contre la France, il est capturé en 1898 et déporté au Gabon ![](media/image5.png) **[BLAISE DIAGNE (1872-1934)]** Né au Sénégal, il quitte son pays après ses études et fait carrière dans l'administration des douanes. Il sert au Congo, à Madagascar, à la Réunion, en Guyane et en métropole. Il est élu maire de Dakar puis député du Sénégal de 1914 à 1934. Du 26 janvier 1931 au 19 février 1932, il est sous-secrétaire d'État au ministère des Colonies. C'est la première fois qu'un ressortissant d'Afrique noire accède à la fonction ministérielle. **[PIERRE SAVORGNAN DE BRAZZA (1852-1905) ]** Explorateur français d'origine italienne, marin de formation, il mène plusieurs expéditions en Afrique centrale et atteint le fleuve du Congo en 1880, où il négocie un protectorat. Devenu commissaire général puis gouverneur du Congo français (1887-1897), il étend les possessions françaises vers le nord. En 1903, la révélation des violences commises au Congo belge et français décide la Chambre des députés à lancer une mission d'inspection extraordinaire chargée de démontrer que la Congo français est irréprochable. Elle est confiée à Brazza, qui meurt sur le chemin du retour. Le rapport de mission est rédigé par une commission composée de hauts fonctionnaires du ministère dirigé par Jean-Marie de Lanessan. Elle travaille à partir des documents rédigés sur place par la mission de Brazza. Le rapport qui découle des travaux de la commission effraie le gouvernement qui refuse d'abord sa publication. En 1907, 10 exemplaires sont finalement publiés, mais ils demeurent confidentiels. ![](media/image6.jpeg) **[AHMED SÉKOU TOUR֤É (1922-1984)]** Né dans une famille aristocratique de Guinée, est un arrière-petit-fils de Samory Touré. Premier président de la Guinée indépendante de 1958 jusqu'à sa mort. Il est un représentant typique de l'intelligentsia coloniale qui a bénéficié d'une formation initiale mixte : à la fois islamique (école coranique) et française. Il participe à la création de la RDA en 1947, élu maire de Conakry en 1955, puis députés de l'Union française en 1956. En 1957 il crée et dirige l'Union générale des travailleurs d'Afrique noire qui affilie 90% des syndicats de l'AOF. Il réussit à entrainer plus de 95% des Guinéens dans le vote « non » à la France. De Gaulle se venge et déménage tous les biens et les fonctionnaires français. Le pays reste diplomatiquement lié à la France jusqu'en 1965. ![](media/image4.png) **[LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR (1906-2001)]** Issu d'une famille Sérère assez aisée et catholique. Etudie à Paris au lycée Louis-le-Grand, 1933 obtient le statut de citoyen, agrégé de grammaire en 1935, côtoie le milieu des intellectuels « noirs ». développe le concept de négritude : affirmation de « la place de l'homme noir dans la civilisation de l'universel ». Il a servi comme tirailleurs sénégalais pendant la 2GM. Contribue à la formation du Bloc démocratique sénégalais (BDS) en 1948, il milite pour un élargissement des droits civiques des Africains. Plusieurs fois élus députés dans les années 1950. Il fait partie des fondateurs de la Fédération du Mali. Président du Sénégal de 1960 à 1980, membre de l'Académie française en 1983. ![](media/image4.png) **[MESSALI HADJ (1898-1974)]** L'homme qui a conçu et dirigé le nationalisme algérien depuis la création du premier parti indépendantistes révolutionnaire à Paris (ENA) en 1926 jusqu'au déclenchement de la guerre en 1954. Courant nationaliste et islamique, le journal de son parti est nommé *El Ouma.* Il fonde d'autres partis après l'interdiction de l'ENA : **Le Parti du Peuple Algérien** de 1937 à 1939 puis le **Mouvement pour le Triomphe des Libertés démocratiques** (MTLD) de 1946 à 1954. Messali ne veut pas d'une guerre dont il redoute les conséquences sur le peuple algérien. Il est alors mis à l'écart par une partie des leaders indépendantistes qui fondent le FLN sans lui. De son côté il crée le **Mouvement national algérien (MNA**), ennemi du FLN. En 1957 il appelle à la trêve mais la direction de son parti est décapitée. La guerre entre les deux partis fait 10 000 morts. La victoire du FLN l'oblige à rester en France jusqu'à sa mort en 1974. **[FERHAT ABBAS (1899-1985)]** Scolarisé à l'école française, il obtient le baccalauréat à Philippeville (très rare à cette époque), après son service militaire, il s'inscrit en pharmacie à l'université d'Alger où il obtient son diplôme. Il est un fervent républicain et assimilationniste sans ignorer ses origines berbères. Après ses études il s'installe comme pharmacien à Sétif. Il correspond avec Charles Maurras qu'il tente de convaincre à sa juste cause puis partisan de Léon Blum, il publie son propre journal *L'entente franco-musulmane* dans les années 30. L'immobilisme des politiques français le fait changer de position. En 1943 il publie le ***[Manifeste du Peuple Algérien]***, qui condamne fermement la colonisation française, suivi d'un plan de réformes. Il crée l'association des Amis du Manifeste et de la Liberté, qui est par la suite accusée d'avoir fomenté l'insurrection du 8 mai 1945 à Sétif. Président du parti UDMA + Député de Sétif de la IVe République, Abbas ne se contente pas des réformes qu'il juge inabouties. Il rejoint le FLN en 1955 et devient le premier président du GPRA en 1959. Lors de la crise de l'été 62 il rejoint Ben Bella, il devient président de la Constituante. Il quitte ses fonctions en 1963 à la suite de son profond désaccord avec la politique de « soviétisation » de ![](media/image9.jpeg)l'Algérie par Ahmed Ben Bella. Cette prise de position le fait exclure du FLN. **[FRANÇOIS JOSEPH CLOZEL (1860 -1918) ]** Administrateur colonial, gouverneur général de l\'Afrique-Occidentale française (AOF). Concerné par les réalités locales, il prit une part active dans le développement de la recherche scientifique française en Afrique de l\'Ouest. François Clozel est diplômé d\'arabe à l\'École des langues orientales. 1902-1903, il est gouverneur par intérim, avant d\'exercer pleinement la fonction jusqu\'au 19 novembre 1905. Après un court intermède d\'Albert Anatole Nebout, il reprend sa place de gouverneur du 27 octobre 1906 au 25 avril 1908 (Soudan français). Son nom est associé à la construction du chemin de fer en Côte d\'Ivoire. Gouverneur général de l\'AOF 1915-1917. Clozel porte un intérêt aux populations indigènes et encourage ses subordonnés à étudier les coutumes locales. Il tente d\'établir des relations de coopération avec les chefs africains. Il est l\'auteur de plusieurs études ethnographiques. Le 1^er^ gouverneur à prendre en compte les recherches des ethnologues dont Maurice Delafosse dans ses directives. 1915, il fonde le Comité d\'études historiques et scientifique de l\'Afrique-Occidentale française **[PARFAIT-LOUIS MONTEIL (1855-1925)]** Ecole Saint-Cyr, il choisit d'intégrer l'infanterie de Marine. Envoyé, à sa demande, au Sénégal en 1878. En 1890 c'est le grand voyage d'exploration en Afrique : il s'agit de reconnaître entre le Niger et le Tchad la ligne de démarcation des zones d'influence française et anglaise. Il part de Saint-Louis du Sénégal en septembre 1890 et arrive à Tripoli le 10 décembre 1892 après avoir parcouru 7800 kilomètres. Cet exploit est marqué par la signature de traités avantageux pour la France. septembre 1894 prend contre Samory le commandement de la colonne de Kong réclamée par Marchand et le gouverneur Binger. Il est grièvement blessé au combat et doit se retirer devant Samory ; une commission d\'enquête attribue à Monteil la responsabilité de l\'échec de Kong. Monteil prend sa retraite en 1896 à 41 ans. **[ROBERT DELAVIGNETTE (1897-1976)]** ![](media/image11.jpeg) Né en 1897 en Côte d'Or, il est bachelier en 1914 et mobilisé entre 1916 et 1919. Commis des affaires indigènes à Dakar en 1920, il est reçu à l'Ecole coloniale en 1921 et devient administrateur, chef de subdivision au Niger et en Haute Vilta entre 1922 et 1931. Il continue ensuite une carrière de haut fonctionnaire à l'Agence de l'AOF puis au cabinet du ministre des colonies sous le Front populaire. Il est nommé directeur de l'Ecole nationale de la France d'Outre-Mer -- ex Ecole coloniale -- entre 1937 et 1945. Nommé Haut-Commissaire au Cameroun entre 1946 et 1947 puis Gouverneur général et directeur des Affaires politiques au ministère de la France d'Outre-mer entre 1947 et 1951, il occupe ensuite plusieurs responsabilité dans des institutions para-publiques ou privées, tout en enseignant à l'ENFOM de 1951 à 1957. Parallèlement il fut un écrivain renommé, lauréat de plusieurs prix. Des romans( Toum, en 1926 ; Les Paysans noirs, en 1931 ; La Paix nazaréenne, en 1943), des essais (Service africain, en 1946 ; Christianisme et colonialisme, en 1961 ; L'Afrique noire française face à son destin, en 1962), ou des textes autobiographiques (Soudan Paris Bourgogne, 1935 ; Birama, 1955) **[MAURICE DELAFOSSE (1870-1926)]** il s\'inscrit en 1890 à l\'École spéciale des Langues orientales et suit des cours d\'arabe. Un an plus tard, il interrompt ses études pour rejoindre en Algérie l\'Institut des Frères armés du Sahara, organisme fondé par le cardinal Charles Lavigerie pour notamment combattre la traite des Noirs dans le Sahara. Il n\'y reste que quelques mois, revient à Paris pour terminer son diplôme aux Langues Orientales.1894 entame sa carrière dans l'administration coloniale =\> d'abord en Côte d'Ivoire puis Consul de France au Libéria, 1899 revient en CIV pour délimiter la frontière avec la Gold Coast britannique. Entre 1909 et 1915 il enseigne à l'École coloniale. En 1915, en pleine Première Guerre mondiale, il est nommé responsable des Affaires civiles du gouvernement de l\'Afrique Occidentale Française (AOF), à Dakar. ![](media/image13.jpeg)**[FELIX HOUPHOUËT-BOIGNY (1905-1993)]** Naissance en côte d'Ivoire. 1918 Ecole Normale William Ponty à Gorée, diplômé de l'École de médecine de Dakar en 1925, devient médecin en Côte d'Ivoire. En 1944 il crée le Syndicat Agricole Africain et est élu député du second collège de l'Assemblée nationale française en 1945 avec 8 autres Africains. Loi sur l'abolition du travail forcé : acquiert une grande notoriété. A l'origine de la création du RDA =\> désaffiliation avec le PCF en 1950 après les dures répressions de l'admin coloniale. 1956 il devient membre du gvt français. 1958 : Côte d'Ivoire devient une République, il est le 1^er^ ministre =\> en 1960, à l'indépendance, devient président Côte d'Ivoire jusqu'à sa mort en 1993. **[AMADOU LAMINE-GUEYE (1891-1968)]** Né ancien Soudan français, issu d'une famille sénégalaise. Rentre à l'école coranique en 1903. Obtient certificat d'études primaires. Il passe également une licence de mathématiques ce qui lui permet d\'être enseignant en classe de mathématique à l'École William-Ponty à Gorée. Lamine Guèye étudie le droit en France durant la Première Guerre mondiale. Adhère à la SFIO en 1922. En 1935, il réorganise le Parti socialiste sénégalais afin d\'y attirer la jeune élite sénégalaise (le PSS). En 1945, il se présente aux élections municipales de Dakar et devient maire de Dakar. À l\'Assemblée nationale, il est l\'auteur de la Loi Lamine Guèye, plus tard intégrée à la Constitution de la Quatrième République, étendant la citoyenneté française aux indigènes des colonies françaises et mettant fin au code de l\'indigénat. La loi du 30 juin 1950 proclame l'égalité de traitements et d'avantages de toutes sortes à tous les fonctionnaires civils et militaires servant Outre-Mer, sans distinction de race, de religion ou de statut. 1948 fut l\'année de la rupture entre Lamine Gueye et Léopold Sédar Senghor qui crée le Bloc démocratique sénégalais (BDS). Lamine Gueye a privilégié l'électorat des villes, tandis que Léopold Sédar Senghor investit les campagnes, ce qui lui permet de constituer une base électorale beaucoup plus large. ![](media/image15.png)**[MODIBO KEÏTA (1915-1977)]** Né à Bamako (Soudan français), issu peuple Malinké. études à l'école normale d'instituteurs, l'École William Ponty de Gorée à Dakar. Il sort major de sa promotion et, en 1936, devient instituteur. En 1937, il fonde le « syndicat des enseignants d'Afrique-Occidentale française ». Après la Seconde guerre mondiale, il est cofondateur et secrétaire général de l\'Union soudanaise et adhère en 1946 au Rassemblement Démocratique Africain (RDA). En 1953, il est élu conseiller de l'Union française. Le 26 novembre 1956, il devient maire de Bamako et est élu député à l'Assemblée nationale française. Il siégera deux fois comme secrétaire d'État dans les gouvernements français de la Quatrième République. Modibo Keïta a œuvré toute sa vie pour l'unité africaine. D'abord en participant à la création de la Fédération du Mali avec Léopold Sédar Senghor. 1^er^ président du Mali. **[GABRIEL D'ARBOUSSIER (1908-1976)]** Gabriel d'Arboussier est le fils d'un baron, gouverneur des colonies, issu d\'une riche famille de planteurs de la Guadeloupe, et d\'une mère musulmane, princesse Mossi, descendante d\'El Hadj Omar. Gabriel d\'Arboussier commence dans les années 1930, après des études aux facultés de droit de Paris et de Toulouse puis à l\'École coloniale, une carrière d\'administrateur des colonies. avec Félix Houphouët-Boigny un des fondateurs du Rassemblement démocratique africain (RDA), dont il devient secrétaire général. conflit avec Houphouët-Boigny dans la direction du RDA. Proche du PCF, il reproche à son aîné son rapprochement graduel vers le MRP. Il subit une violente campagne de presse orchestrée par Houphouët-Boigny visant à le discréditer politiquement. Exclu du RDA en 1951, il sera réintégré en 1955, après avoir perdu son influence politique, n\'étant plus alors perçu comme un rival par Houphouët-Boigny. ![](media/image17.jpeg)**[BARTHELEMY BOGANDA (1910-1959)]** Orphelin recueilli par les missionnaires, Barthélémy Boganda est en 1938 le premier prêtre indigène ordonné d\'Oubangui-Chari. En 1946, alors que les instances métropolitaines françaises souhaitent la représentation des colonies au Parlement dans le cadre de l\'Union française, Boganda se fait élire député au palais Bourbon avec le soutien du diocèse de Bangui sous l'étiquette MRP. Il crée son propre parti en 1949, le MESAN. En 1957, tentant vainement d'obtenir l'adhésion du MESAN à leur mouvement politique intercontinental, le Rassemblement démocratique africain de l'Ivoirien Félix Houphouët-Boigny offre à Boganda la présidence du Grand Conseil de l\'Afrique-Équatoriale française (AEF). Ce poste honorifique permet à Boganda d'acquérir une certaine audience à l\'échelle régionale. Boganda rallie dans ce contexte les thèses panafricaines et s\'érige en défenseur de l\'AEF, appelée à devenir la « République centrafricaine ». Boganda doit proclamer la création de la République centrafricaine pour le seul territoire de l'Oubangui-Chari. Boganda meurt dans un accident d\'avion. **[AMADOU HAMPATE BA (1900-1991)]** Célèbre écrivain africain, défenseur des traditions orales., mélange entre islam et pratiques animistes ouest-africaine. Nait dans une famille peule au Mali. Double origine , lignée aristocrate de l'empire peul du Macina et grand-père peul du Fouta Toro. Contexte local : en 1900, Empire du Macina sous contrôle français =\> devient en 1902 un cercle. va à l'école des blancs, y apprend à parler et écrire le français. Ensuite école régionale de Djenné, et enfin [école normale William-Ponty]. Il devient un intermédiaire colonial [: tâche de secrétariat, de comptabilité à Ouagadougou au cabinet du gouverneur]. Figure de « Blanc Noir » : il a des privilèges (il a des porteurs), représentant de l'admin coloniale, il rencontre parfois la résistance des chefs (tutoiement, dénigrement). Rôle actif auprès des administrateurs pour déjouer les conflits locaux et proposer des solutions. Il défend aussi les indigènes aux prises avec l'admin. [1933 : devient premier secrétaire de la mairie de Bamako] (1933-1942), puis intègre [l'IFAN après sa rencontre avec Théodore Monod jusqu'en 1958. 1960] : indépendance du Mali =\> carrière internationale. ![](media/image19.jpeg)**[OUSMANE SEMBENE (1923-2007)]** écrivain sénégalais, connu pour ses partis pris militants sur les questions politiques et sociales. Grandi dans une famille pauvre et dû abandonner l'école à un jeune âge. Il a été tirailleur pendant la 2GM. Ce personnage du tirailleur sénégalais revient dans plusieurs de ses œuvres. 1946, embarque clandestinement pour la France, travaille comme docker, adhère à la CGT et au PCF où il développe ses convictions marxistes. Il milite contre la guerre d'Indochine et pour l'indépendance de l'Algérie. 1956 publie son 1^er^ roman *le docker noir*. En 1960, il publie *[Les bouts de bois de Dieu]* qui raconte l'histoire de la grève des cheminots en 47-48 du Dakar-Niger, la ligne de chemin de fer qui relie Dakar à Bamako. La même année il rentre en Afrique. **[MAMADOU MADEIRA KEITA (1917-1997)]** Né dans le cercle soudanais de Kita en 1917, éduqué à l'École normale de Gorée (future Ponty), il est formé pour être archiviste et bibliothécaire du gouverneur général à Dakar et à Conakry avant la SGM. Il établit l'IFAN de Conakry en 1944 dont il est directeur par intérim jusqu'en 1950, et que Balandier devait reprendre entre 1946 et 1947. Au moment où Balandier le rencontre, Keita vient de participer à la fondation du RDA en se rendant au congrès de Bamako d'octobre 1946. Il intègre rapidement le parti Progressiste Africain de Guinée. En 1950 pendant les grèves, Keita aussi est harcelé par l'adm comme chef du RDA : il est démis de ses fonctions. Malgré le désapparentement du RDA d'avec le parti communiste en 1950, chose qu'il réprouve du fait de sa fidélité au communiste. Sous le gouvernement Modibo Keita il occupe plusieurs postes entre 1960 et 1968 : il est considéré alors comme anti-occidental et radical, proche de Moscou [ ] **[GEORGES HARDY (1884-1972)]** ![](media/image21.jpeg)Georges Hardy est né en 1884 dans l'Aisne, de deux parents instituteurs. Son père est l'auteur de plusieurs monographies de géographie physique des communes de l'Aisne. Il entre à l'école normale supérieure en 1904, obtient l'agreg d'histoire et de géographie. Avant d'être nommé en AOF en 1912-1919 (directeur de l'enseignement en Afrique-Occidentale Française (AOF)) il enseigne dans les lycées de Bourges et d'Orléans. Après, Il poursuit sa carrière au Maroc (un ami de Lyautey), à Rabat en tant que chef de service de l'Instruction publique (1919-1925). En 1921, devenu familier du sujet du fait de ses responsabilités passées en AOF, il présente à la Sorbonne un doctorat sur l'histoire coloniale. Il rentre à Paris en 1926 pour diriger l'École coloniale jusqu'en 1933. Il se fait l\'apôtre d\'une philosophie différenciée de l\'enseignement en situation coloniale, considérant que les écoles de l\'empire ne doivent former parmi les indigènes *« que les élites dont les autorités ont besoin pour faire fonctionner les rouages de* la *colonisation, en dispensant un enseignement minimal à la masse* ». Georges Hardy considérait en effet comme dangereux un système d\'enseignement qui formerait des élites indigènes nombreuses sans les intégrer à l\'administration coloniale ; en effet, ces élites indigènes acculturées surnuméraires risqueraient, si l\'on ne pouvait leur offrir d\'emploi à la hauteur de leurs qualification. Il devient recteur de l'université d'Alger (1932-1937, 1940-1943). Il ne varie pas dans ses méthodes, de Bourges à Alger : promouvoir l'adaptation de l'enseignement en métropole et dans les colonies, publiant des manuels scolaires adaptés pour le Berry, l'AOF, le Maroc et l'Algérie. **[OUSMANE SOCÉ DIOP (1911-1973)]** Ousmane Socé Diop est né au Sénégal dans l\'ancienne Afrique-Occidentale française. Il a suivi l\'école coranique, puis le collège Blanchot de Saint-Louis, l\'École normale William Ponty de Gorée, et il a été l\'un des premiers boursiers à faire des études universitaires en France où il a étudié la médecine vétérinaire. À Paris, il appartenait au groupe de jeunes intellectuels noirs qui ont fondé entre les deux guerres le mouvement de la négritude. En 1935, il fait ses débuts en littérature avec *[Karim, roman sénégalais]*, sur un jeune homme à l\'intersection de deux cultures ; le livre lui vaut en 1947 le Grand Prix littéraire d\'Afrique occidentale. En 1937 il publie *[Mirages de Paris]*, roman semi-autobiographique sur l\'amour impossible d\'un Noir et d\'une Française. Il écrit en 1938 *[Contes et légendes d\'Afrique noire]*, basé sur la littérature orale de son pays. De retour au Sénégal, il fonde en 1953 à Dakar la revue littéraire *Bingo*. Également présent sur la scène politique, il fonde en 1956 le **Mouvement socialiste d\'union sénégalaise** (MSUS) qui fusionnera avec le Bloc populaire sénégalais (BPS) (1957-58). À la veille de l\'indépendance, entre 1958 et 1959, il est nommé ministre du Plan dans le gouvernement conduit par Mamadou Dia. Il fut aussi maire de Rufisque, de 1936 à 1945, puis de 1960-1964. Ousmane Socé est mort le 27 octobre 1973 à Dakar. ![](media/image23.png)**[MARIAMA BÂ (1929-1981)]** Née en 1929 à Dakar et orpheline de mère très jeune, M. Bâ fut élevée à Saint-Louis par ses grands-parents maternels en l'absence d'un père petit fonctionnaire régulièrement muté à travers l'AOF. Ce dernier, issu d'une lignée soninké originaire du Macina et installée au Sénégal au XIXe siècle, fils d'un interprète, éduqué chez les missionnaires puis engagé comme tirailleur pendant la Première Guerre mondiale, devenu employé du cadre général des trésoreries, voit dans l'inscription de sa fille à l'école primaire le couronnement d'un investissement familial. Désignée pour représenter son établissement au concours de l'École normale de Rufisque en 1943, M. Bâ est reçu première. Son parcours rejoint ainsi celui de la majorité des jeunes filles scolarisées dans les écoles fédérales et dont les pères furent instituteurs, médecins, pharmaciens, vétérinaires, commis, employés des chemins de fer, des postes ou du trésor, interprètes, secrétaires des greffes ou agents des douanes. **[JANE VIALLE (1906-1953)]** De mère congolaise inconnue, son père Michel Vialle est un employé de commerce, agence de la compagnie concessionnaire du haut Congo, qui la reconnaît à sa naissance. Elle obtient son bac au lycée Jules Ferry à Paris en 1925 et commence une carrière de journaliste. Elle quitte Paris pour Marseille à la défaite et commence son engagement, sans doute après rencontre du créateur de la revue *[combat]* le directeur du foyer des étudiants africains et asiatique de Marseille Jules Belpeer. Arrêtée en 1943 par les autorités de Vichy elle est internée dans le camps de Brens dans le Tarn et transférée aux Beaumettes. Elle est défendue par ![](media/image25.jpeg)Germaine Poinso-Chapuis, avocate féministe, future ministre de la santé et de la pop en 1947, des liens ensuite très utiles pour l'AFUF. Libérée elle continue son engagement pour *[Combat]* à Lyon. Ensuite, elle est correspondante pour Agence France Presse, pour des journaux africains et pour *[Combat]*. Elle devient alors la seule femme élue au sein des instance de la IVe République : 1947-1952 : siège comme sénatrice de l'Oubangui-Chari au Conseil de la République, sous étiquette MUR-SFIO puis Indépendants (groupe parlementaire de Senghor à partir de 1948, pour une « symbiose franco-africaine », apparenté au MRP mais qui a pris ses distances) Elle fonde dans son pays en juillet 1946 l'Association pour l'Evolution de l'Afrique noire qu'elle utilise comme tremplin politique. Crée à Bangui une coopérative de production et de construction Espoir Oubanguien pour moderniser les infrastructures. En métropole elle porte une loi sur la reconnaissance paternelle des enfants métis, préside les rencontres culturelles et scientifiques appelées **Décades de l'Afrique noire**. Elle fonde également, en 1948, **l\'Association des femmes de l\'Union française (AFUF) dont elle devient la secrétaire générale.** Elle mène enfin une carrière internationale qui l'amènent à devenir membre du comité sur l'esclavage au sein des Nations Unies en 1949. Ses revendications ne reposent pas sur une demande de rupture avec la métropole mais sur une transformation profonde de la relation coloniale. **[JULIA RASOAZANAPARA (1915- ?)]** Originaire des Hautes-Terres de Madagascar, née en 1915 d'un père professeur de mathématiques et d'une mère couturière, elle a étudié à Avaradrova avant d'entrer à **l'École de médecine** à Tananarive. Admise en 1938, elle est la troisième femme médecin depuis la création de l'institution. En 1945, elle est étudiante à Marseille avant de rejoindre les services de Robert Debré à Paris. Sa thèse de médecine soutenue en 1949, elle se spécialise en pédiatrie, travaille à la protection maternelle et infantile au sein de l'Assistance publique de Paris jusqu'en 1951. En 1947, elle est aussi membre du bureau de l'Association des étudiants d'outre-mer. De retour à Madagascar en 1952, elle est nommée médecin chef du dispensaire des enfants à Tananarive puis, à partir de 1957, de l'hôpital des enfants de la ville. Elle fait partie des Africaines instruites et diplômées que **l'AFUF** entend mobiliser non seulement en métropole mais dans les différents territoires de l'Union française. **[MARIE-HELENE LEFAUCHEUX (1904-1964) ]** Née Postel-Vinay le 26 février 1904 à Paris (Seine) et morte le 25 février 1964 --- dans un accident d\'avion --- au lac Pontchartrain (États-Unis), est une femme politique française. Elle a un rôle actif dans la Résistance dès 1940. En 1945, elle devient membre du conseil général de la Seine et du conseil municipal de Paris. Élue dans l\'Aisne en 1945, elle compte parmi les premières femmes députées de l\'histoire française. Elle est désignée par l\'Assemblée nationale en 1946 pour siéger au Conseil de la République (MRP). Elle n\'y reste qu\'une session puis démissionne de son mandat en 1947 pour rejoindre l\'Assemblée de l\'Union française. Elle est, après la mort accidentelle de son époux en 1955, **représentante de la France à la Commission de la condition de la femme de l\'ONU**, l\'une des commissions du Conseil économique et social des Nations unies, dont elle prend la présidence. Sous son impulsion, le droit international des femmes prend une importance croissante, et est progressivement transcrit dans les législations nationales des États membres de l\'ONU. ![](media/image27.jpeg)**[SAÏD BOUALAM ]** Son surnom de « bachaga » signifie « haut dignitaire ». De 1958 à 1962, le bachaga Boualam est élu quatre fois vice-président de l\'Assemblée nationale , devenant le symbole des musulmans favorables à la France. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il atteint le grade de capitaine. Il est promu commandeur de la Légion d\'honneur à titre militaire et reçoit la croix de guerre, la croix du combattant et la croix de la valeur militaire. En 1945, il devient « caïd » de douar puis il est nommé « agha » en 1955 et « bachaga » en 1956. En mai 1958, Saïd Boualam se rallie au général de Gaulle. Il est élu député de la circonscription d'Orléansville en fin d'année 1958. Entre 1958 et 1962 il est élu quatre fois vice-président de l'Assemblée nationale. Après l'indépendance en 1962, Boualam a dû fuir en France. Il a incarné la figure du musulman favorable à la France puis rejeté par le nouveau régime et par une grande partie de la population algérienne. **[KEITA AOUA]** Née en 1912 à Bamako, Aoua Kéita est la fille d\'un militaire originaire de Kouroussa (Guinée). En 1923, elle est admise à la première école de filles de Bamako. Elle poursuit ses études à l\'Ecole de médecine de Dakar d\'où elle sort diplômée. En 1931, elle est affectée à Gao. En 1935, elle épouse M. Diawara, un médecin dont elle se sépare ultérieurement. Elle est reçue première au Principalat en 1943 et fait un stage à Dakar. Elle est ensuite affectée à Tougan puis à l\'Office du Niger. Dès 1946, elle milite dans les rangs du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) qui a des ramifications dans toutes les colonies françaises de l\'Afrique. Mutée à Gao en 1950, elle renonce l\'année suivante à la citoyenneté française et prend une part active dans l\'organisation des élections de 1951: à la veille des élections, les fonctionnaires de la région de Gao militant dans le RDA ayant tous été mutés, Aoua Kéita, qui a échappé à cette purge, joue un rôle prépondérant dans le succès remporté aux urnes par le RDA. Cela lui vaut d\'être mutée à son tour, pour raisons disciplinaires. Elle est envoyée successivement à Bignona (Casamance) au Sénégal, à Nara puis à la maternité de Keti, près de Bamako, où elle fonde un Mouvement intersyndical féminin qu\'elle représente en 1957 au Congrès constitutif de l\'Union générale des travailleurs de l\'Afrique noire.\ \ En 1958, elle est élue au Bureau politique de l\'Union soudanaise du RDA dont elle est la seule femme. La même année, à l\'issue du référendum du 28 septembre, elle est nommée membre du Comité constitutionnel de la République soudanaise. En 1959 elle est élue député aux élections législatives et joue un rôle politique de premier plan jusqu\'à la chute de Modibo Kéita. Aoua Kéita a été honorée de plusieurs distinctions: Médaille d\'or de l\'indépendance du Mali, Ordre de la Perfection de la R.A.U., Mérite de la Croix-Rouge de l\'Empire de l\'Ethiopie; de plus elle a été élevée au rang de Grand Officier de l\'Ordre National du Sénégal, de Grand Commandeur de l\'Ordre de l\'étoile d\'Afrique du Libéria et d\'Officier de l\'Ordre National du Dahomey. Aoua Kéita s\'est éteinte le 7 mai 1980 à Bamako. Informations recueillies dans Culture Française (été 1980 ). ![](media/image29.jpeg)**[Mamadou Racine Sy]**, né au [[Sénégal]](https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9n%C3%A9gal), le 28 mars 1842, et mort le 24 février 1902, à [[Kita]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Kita), au [[Mali]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Mali), est un officier français appartenant au [[corps des tirailleurs sénégalais]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Tirailleurs_s%C3%A9n%C3%A9galais). Il est le premier Noir à obtenir le grade de [[capitaine de l\'Armée française]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Capitaine_(France)). Son père Elimane Racine était le chef du village et était très influent parmi les [[Toucouleurs]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Toucouleurs). Sa mère Seynabou Rabi Bâ est issue de l'aristocratie [[peule]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Peuls) et [torodo] de [Thilogne] **[ANDREE BLOUIN]** Née en Oubangui-Chari en 1921, Andrée Blouin a connu l'orphelinat catholique pour filles métisses de Brazzaville où elle a passé quatorze ans. Cette institution était implantée dans le village de Saint-Firmin, créé par les missionnaires et l'administration coloniale dans les faubourgs de Brazzaville pour les métisses, afin de « les protéger des vices des Poto-Poto ». Pendant seize ans, Andrée Blouin n'a pas de nom de famille et est appelée par un numéro : 22. Après s'être évadée à 17 ans avec deux de ses amies, elle accumule les relations intimes malheureuses avec des hommes blancs. En 1948, elle rencontre André Blouin, un ingénieur des mines, et le suit en Guinée. C'est là qu'elle adhère au Rassemblement démocratique africain (RDA) mais c'est au Congo, au début des années 1960, qu'elle entre en politique. Elle organise le Mouvement féminin de solidarité africaine tout en travaillant avec Patrice Lumumba qui la recrute comme chef du protocole de son cabinet. Soumise et insoumise, Andrée Blouin ne se laisse pas facilement enfermer ![](media/image31.jpeg)**ANDRE MATSWA (MATSOUA)** André Grenard Matswa, né le 17 janvier 1899 à Manzakala (Congo) et mort le 13 janvier 1942 à Mayama (Congo), est une figure emblématique de la lutte anticoloniale. Originaire d\'une famille paysanne, Il reçoit une formation catholique à M\'Bamou chez les pères du Saint-Esprit. Ensuite il s'engage comme tirailleur pendant la Première Guerre mondiale, une expérience qui l'expose aux injustices du système colonial. Installé à Paris dans les années 1920, il découvre les mouvements nationalistes africains et milite pour l'égalité des droits entre Africains et Européens. En 1926, il fonde l'Amicale des Originaires de l'Afrique Équatoriale Française (AEF) pour défendre les intérêts des Congolais face aux abus coloniaux, notamment les travaux forcés et la fiscalité oppressive. Charismatique et visionnaire, Matswa devient un symbole de résistance, mais son activisme lui vaut d'être arrêté en 1929 et emprisonné. Il meurt en détention en 1942, dans des circonstances controversées. Devenu un martyr pour son peuple, il inspire de nombreuses luttes anticoloniales, et son nom reste associé à la quête de liberté et de justice au Congo-Brazzaville, où il est célébré comme un héros national. \*\* Maurice Viollette (1870-1960) un socialiste réformiste. Il va oser dire et écrire que la moindre des choses serait d'octroyer la citoyenneté française aux Musulmans d'Algérie puisque « l'Algérie c'est la France » et qu'il ne peut y avoir deux catégories de Français en France. En 1924, après la victoire du cartel des gauches aux législatives, Paul Painlevé président du conseil le nomme gouverneur général de l'Algérie ce qui fâche très fort le lobby colonialiste à Paris comme à Alger. D'autant que Viollette n'a pas abandonné son idée de faire accéder, petit à petit les indigènes algériens à la citoyenneté française. Dès la fin 1925 se développe une violente campagne de presse contre Viollette à Paris comme en Algérie. Viollette finit par démissionner en novembre 1927. il publie en 1931 un livre dont le titre est sans ambiguïté : L'Algérie vivra-telle ? Viollette en plus de décrire la misère de la population musulmane et la discrimination dont elle est victime affirme en conclusion que « si l\'Algérie devait rester le fief exclusif des colons, elle serait dans, quinze ou vingt ans, perdue pour la France\... »