Parasitologie 1&2 - Généralités et Nématodes PDF

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Toulouse III - Paul Sabatier University

Dr A.Berry

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This document introduces parasitology, focusing on the biological relationships between parasites and hosts. It discusses the concept of parasitism, coevolution, and the specificity of parasite-host interactions. The document also provides general definitions and classifications related to these topics.

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Dr A.Berry Parasitologie 1&2 Quemeneur Michael 10/01 - 8-10h Ronéo n°1 Oundjian Loïs INTRODUCTION A LA PARASITOLOGIE I.​ notions générales 1)​ Le par...

Dr A.Berry Parasitologie 1&2 Quemeneur Michael 10/01 - 8-10h Ronéo n°1 Oundjian Loïs INTRODUCTION A LA PARASITOLOGIE I.​ notions générales 1)​ Le parasitisme Le parasitisme est une relation biologique entre deux êtres vivants où l’un des protagonistes, le parasite, vit de façon obligatoire, sur ou dans l’autre, qui se nomme l’hôte, ceci pendant au moins une partie de sa vie (cela varie en temps, certains parasites naissent et meurent dans leur hôte). Le parasitisme implique les notions d’interaction durable, de coévolution entre le parasite et l’hôte, sachant que depuis le début de l’existence du vivant, il y a toujours eu des parasites et des hôtes et que ceux-ci ont évolué conjointement. De même, on observe les notions de spécificité parasitaire/spéciation, c’est-à-dire que le parasite se lie à certaines espèces et en est spécifique (ils ne sont pas copains avec tout le monde). Ci-dessus, vous pouvez retrouver l’arbre phylogénétique, qui montre la coévolution entre les hôtes (à gauche) et les parasites (à droite). On observe une franche corrélation dans leurs évolutions réciproques avec des ancêtres communs aux hôtes et aux parasites qui les habitaient. De même, on observe la spéciation où un parasite correspond à une espèce (c’est vrai pour la plupart des parasites) et ne peut pas parasiter les autres espèces. Page 1 sur 14 Parallèlement à ça, les parasites exercent une pression de sélection sur les hôtes, en sachant que si le parasite tue son hôte, il est dans le mal, c’est pour ça que les meilleures relations parasitiques sont celles qui sont pacifiques/bienveillantes. Pour illustrer ça, on a le fameux exemple du paludisme en Afrique, qui associé à la drépanocytose qui est une anomalie de l’hémoglobine (mortelle en homozygote, mais non létale en hétérozygote), a permis de répondre à cette pression de sélection car la drépanocytose protège contre le paludisme et donc d’augmenter l’espérance de vie. Ci-dessus, on peut observer que les zones endémiques des deux maladies se superposent à merveille. 2)​ La parasitologie médicale Par convention, en médecine humaine et vétérinaire, on appelle parasite un métazoaire (animal) ou protozoaire (unicellulaire) qui va vivre aux dépens d’un humain ou d’un animal, et n’incluant ni les virus, ni les bactéries, ni les champignons. Cette jolie slide résume la définition qui a été précédemment énoncée avec deux grands groupes : -​ Les eucaryotes (avec un noyau et des organites…) avec : -​ les protistes (êtres unicellulaires) ; -​ les animaux ; -​ les champignons ; -​ les plantes. -​ Les procaryotes (sans noyau bien organisé) avec : -​ les bactéries ; -​ les eubactéries ; Le prof ne s’attarde pas sur les détails, on verra tout en bactériologie. Pour résumer tout ça, la parasitologie concerne les protistes et les animaux métazoaires. 3)​ Encore des définitions Les hôtes : -​ Hôte définitif : c’est l’hôte sur lequel le parasite va faire sa reproduction sexuée ; -​ Hôte intermédiaire : c’est l’hôte qui va héberger la forme larvaire ou la reproduction asexuée du parasite (reproduction scissipare = se reproduit en se divisant). Les vecteurs : -​ organismes qui assurent le transport actif entre le réservoir initial et l’hôte (exemple: moustique, tique…) Les cycles évolutifs : Page 2 sur 14 -​ cycle direct court : Le parasite se développe au sein de l’hôte, se reproduit à l'intérieur, et parvient à infecter à nouveau le même hôte. On a l’exemple de l’amibiase, un protozoaire, qui va se localiser au niveau du gros intestin, et va occasionner des symptômes comme des diarrhées, car il ulcère l’appareil digestif. Au moment de la défécation et en absence de structure sanitaires correctes, va contaminer l’environnement et peut se retrouver partout, dont votre bouche et ainsi recommencer sa boucle : -​ cycle direct long (on aura des exemple dans la deuxième partie du cours) -​ cycle indirect indirecte : Prenons l’exemple de la petite douve qui concerne les bovins, les moutons et les chèvres. Ce parasite se localise dans les voies biliaires et va pondre des œufs qui vont partir dans le tractus digestif puis dans le milieu extérieur. De ces œufs va sortir une larve qui va parasiter un premier hôte intermédiaire, l’escargot, et va subir un nouveau cycle de maturation avant de sortir et parasiter des fourmis pour à nouveau subir un cycle de maturation. Il est amusant de savoir que le parasite va modifier le comportement de la fourmi qui, au lieu de rester au ras du sol comme elle a l’habitude de faire, va se placer sur le bout de l’herbe et se faire manger par mégarde par les moutons et ainsi perpétuer le cycle. -​ La notion d’impasse parasitaire est une notion très importante, car beaucoup de parasitoses humaines reposent sur cette impasse C’est lorsqu’un parasite se trompe d’hôte. Exemple : larbish ou un ankylostomose (parasite qui rentre par contact cutané) spécifique du chien qui rentre en contact avec l’humain et qui ne fait pas la différence avec un chien. N’étant pas dans le bon hôte, elle va juste se balader dans le pied et entraîner un prurit sans dangerosité particulière. Les pathogènes opportunistes : Lorsque la relation avec le parasite se passe bien, on parle de paix-armée, avec très peu, voire pas de symptôme, car le système immunitaire de l’hôte contrôle la prolifération du parasite. Mais si l’hôte devient immunodéprimé, on peut avoir un emballement de la prolifération du parasite et qui peut engendrer une maladie grave. 4)​ La différence entre les parasites du règne animal et ceux du règne des protistes Page 3 sur 14 -​ Règne des animaux : zooparasites -​ Helminthes ou vers : Parasites pluricellulaires de forme allongée et sans partie dure -​ Arthropodes : Insectes et acariens qui peuvent être soit des vecteurs, soit des ectoparasites (parasites, mais à la surface) -​ Règne des protistes -​ Protozoaires : Parasites unicellulaires doués de mouvements a)​ Les Helminthes On retrouve 2 groupes : -​ Némathelminthes = nématodes Ce sont des vers ronds à sexe séparé, il existe une classification, mais on va s’arrêter à ces deux classes. Les Nématodes ovipares (qui pondent des œufs) avec les Anguillules, les Ankylostomes, les Ascaris, les Oxyures, les Trichocéphales et les Toxocaras. La présence d’œufs est utile à savoir, car ça permet souvent d’identifier le parasite à partir de leur présence dans les selles. Les Nématodes vivipares (la femelle émet directement des larves), avec les Filaires et les Trichines. Je vous mets ces jolies images de nématodes que nous verrons plus en détails dans la seconde partie du cours. -​ Plathelminthes Ce sont des vers plats (c’est écrit dans le nom) à corps segmenté ou pas. Ils sont le plus souvent hermaphrodites (l’adulte est à la fois mâle et femelle). On retrouve aussi une classification, on a donc : Les Cestodes sont des vers plats segmentés avec une tête (= scolex) et une série d’anneaux qui s'enchaînent et forment la famille des tænias qui sont de toute taille. Les Trématodes sont des vers plats non segmentés avec les Douves (assez rare) qui touchent les voies biliaires, les intestins et même les poumons. On retrouve aussi les Schistosomes qui est très présente en afrique tropicale et va donner des atteintes des voies urinaires, avec des hématuries, des voies génitales, avec des infertilités, des voies intestinales et même des atteintes hépatiques avec des cirrhoses. Page 4 sur 14 La grande douve vit dans le cholédoque et peut provoquer une colique hépatique pouvant se compliquer en angiocholite. b)​ Les Protozoaires Chez les protozoaires, on retrouve deux groupes : -​ les Sporozoaires qui comprennent le Plasmodium, le Toxoplasme (qui est très dangereux chez les immunodéprimés et les femmes enceintes, car il peut entraîner des calcifications cérébrales chez le fœtus), et les Coccidies. -​ les Rhizoflagellés qui sont divisés en deux classes : -​ les Rhizopodes (les amibes) -​ les Flagellés (Leishmani, Trypanosomes (peut donner la Chagas), la Giardia et la Trichomonas (atteinte du tractus génital)) Ces parasites peuvent se déplacer, les flagellés grâce à leur flagelle et les rhizopodes grâce à leur membrane qui se déforme. Le prof remet certains exemples pour illustrer leur très faible échelle (se souvenir qu’ils sont unicellulaires). Le Plasmodium se trouve dans les érythrocytes, on voit qu’il n’y pas d’éléments corpusculaires que ce soit un noyau ou des mitochondries, tout ce que l’on observe, c'est le plasmodium. Les Leishmani quant à eux vont parasiter les monocytes macrophages et vont s’en servir pour se multiplier. L’Amibe va phagocyter des globules rouges, grignoter la muqueuse et faire saigner. c)​ Les Arthropodes Ce sont des animaux avec des corps et appendices formés de segments articulés, avec un squelette extérieur, leur tégument est très rigide et riche en chitine. Ils sont à sexes séparés (il y a des mâles et des femelles). Ils sont soit des ectoparasites, soit des vecteurs, soit les deux. Il y a 2 classes d’arthropodes : -​ Les Insectes (ont 3 paires de pattes et un corps segmenté) On a l’exemple des poux, des punaises, des puces et des moustiques. -​ les Arachnides (ont 4 paires de pattes et un corps sans segmentation visible) On a l’exemple des sarcoptes (agent de la Gale), des tiques et des aoûtats. Parmi les insectes, on retrouve : -​ Le chrysop aussi appelé taon est un vecteur d’un ver, un filaire. -​ La punaise est seulement un ectoparasite, il n’est pas un vecteur. -​ La puce peut transmettre la peste. -​ Les poux qu’on peut diviser en trois catégories : le poux de cheveux, le poux de corps qui peut transmettre des bactéries et le poux de pubis qui s’appelle le morpion. Page 5 sur 14 Parmi les Arachnides on retrouve : -​ Les tiques, vecteurs de la maladie de Lyme. -​ Le sarcopte vit sous la peau et provoque la maladie de la Gale. 5)​ De La Pathologie La parasitose n’est pas toujours symptomatique. Il faut garder en tête la notion de coévolution et savoir qu’un bon parasitisme est un parasitisme tranquille avec une cohabitation paisible. La symptomatologie est pour la plupart liée de façon directe au parasite et son action : -​ spoliatrice : si on a 1 ou 2 parasites comme l’ankylostome, ils vont piquer 1 ou 2 mL de sang et il n’y aura que très peu d’impact. Par contre, au moment où il y a 1000 ankylostomes, on voit une anémie un peu sévère. -​ traumatique : l’exemple de l’amibiase qui va faire saigner. -​ mécanique : le plasmodium qui va lyser les érythrocytes, les protozoaires intestinaux qui vont irriter le tube digestif qui va se contracter et engendrer des diarrhées. Certains parasites vont former des kystes qui peuvent engendrer des compressions des voies biliaires. Il y a aussi des symptômes indirects qui sont liés à des réactions allergiques. 6)​ Les allergies Il faut absolument retenir que pour les helminthes (et pas pour les protozoaires) leurs propriétés antigéniques sont perçus par l’organisme comme de puissants allergènes. Donc quand un patient a une parasitose sévère, il va présenter avec une symptomatologie d’allergie avec un prurit, une urticaire et parfois de l’asthme. On peut alors observer un hyperéosinophilie avec un taux de polynucléaires éosinophile supérieur à 500/µL ainsi qu’une augmentation des IgE totales. II.​ Les nématodes Le cours s’intègre dans 3 items à savoir : Item 172 : Parasitoses digestives : giardiose, amoebose, taeniasis, ascaridiose oxyurose Item 174 : Pathologie infectieuse chez les migrants adultes et enfants Item 218 : Eosinophilie 1)​ Qu’est-ce qu’un nématode ? Comme évoqué plus tôt, il y a plusieurs types de parasites digestifs : Page 6 sur 14 -​ Les protozoaires, des êtres unicellulaires doués de mouvement qui n'entraînent pas d'hyperéosinophilie, -​ Les helminthes ou vers, des êtres pluricellulaires de forme allongée susceptibles d'entraîner une hyperéosinophilie. Parmi les helminthes, il existe deux sous groupes, les vers plats ou plathelminthes et les vers ronds ou némathelminthes. Parmi les parasitoses induites par des némathelminthes, on retrouve : -​ L’oxyurose -​ L’ascaridiose -​ L’ankylostomose -​ Trichocéphalose -​ L’anguillulose ou strongyloïdose 2)​ L’oxyurose L’oxyurose est une infection très cosmopolite, n’affectant que les Hommes, majoritairement les enfants (++). Cette parasitose est bénigne, mais très tenace. L’agent pathogène responsable de cette infection est Enterobius vermicularis. Dans cette espèce, les mâles mesurent 4 mm de long contre 10 mm pour les femelles. Le cycle de l’oxyure commence par l’ingestion ou l’inhalation d’oeufs embryonnaires qui vont éclore au niveau du tube digestif pour former des larves qui, au fur et à mesure de leur maturation, vont avancer dans le tube digestif pour se retrouver à l'état mature au niveau du caecum. Les femelles gravides vont migrer le soir et la nuit au niveau de la marge anale pour y pondre des œufs, qui sont directement infestants (=ponte vespérale et nocturne). Ces œufs vont donc être en capacité de réinfecter le même hôte ou un autre membre de la collectivité. Pour faire écho à ce qui a déjà été dit, il s’agit donc d’un cycle monoxène (un seul hôte, pas besoin d’hôte intermédiaire) direct ou court (les œufs sont directement infectants). Le cycle de ce parasite dure en moyenne 1 mois. Ce qu’il y a d’important à retenir sur cette parasitose, c’est qu’il y a une transmission interhumaine très contagieuse qui en fait une parasitose très fréquente et tenace. Comme la plupart des parasitoses, l’oxyurose est majoritairement asymptomatique. Les symptômes qui y sont associés sont plus nets chez les enfants et incluent un prurit anal vespéral (++) dû à la ponte des œufs par les femelles au niveau de la marge anale le soir et la nuit. On Page 7 sur 14 peut aussi retrouver plus rarement des signes digestifs aspécifiques (diarrhées, douleurs abdos), une atteinte génitale chez la jeune fille (vulvite) et parfois même des manifestation pseudos neurologiques à type d’irritabilité, d’agitation et de cauchemars. Le diagnostic est majoritairement clinique. Le cas classique est un enfant vivant en collectivité (dès la crèche) et qui présente un prurit anal. La biologie peut orienter le diagnostic, notamment avec la présence d’une hyperéosinophilie modérée et une augmentation des IgE. Les femelles adultes peuvent également être observées au niveau de la marge anale et à la surface des selles. L’oxyurose peut également être diagnostiquée par la présence d'œufs. Ces œufs peuvent être retrouvés lors d’un examen parasitologique des selles (EPS) et par le test à la cellophane adhésive ou test de Graham qui correspond à l’application d’un scotch au niveau des plis radiés de la marge anale pour collecter les oeufs en vue de les analyser au microscope. L’examen parasitologique des selles (EPS) se découpe en 3 parties. La première partie correspond à l’examen macroscopique des selles et s'intéresse à la couleur, l’aspect, et la consistance des selles qui vont permettre d’orienter les recherches microscopiques. Lors de l'examen macroscopique, on recherche également la présence de parasites macroscopiques (femelles oxyures). L’examen microscopique des selles permet via différentes méthodes de mettre en évidence soit des œufs, soit des larves. Enfin, sur ces selles, est réalisée de la biologie moléculaire avec des méthodes de PCR qui permet une meilleure sensibilité diagnostique. L'oxyurose se traite par Flubendazole, traitement de référence pour les infections causées par les nématodes de la lumière digestive. Cette parasitose étant particulièrement tenace, elle nécessite un traitement synchrone de toute la collectivité. De plus, une deuxième cure 2 à 3 semaines après est indispensable, car le Flubendazole n’est actif que sur les parasites matures, il est donc important d’attendre la maturation des œufs avant d'entamer une nouvelle cure. Malgré ce traitement, le risque de réinfection est important, c’est pourquoi il est essentiel de suivre des mesures de prévention en parallèle, à savoir : se laver les mains, se couper les ongles, changer et laver le linge de maison (draps, serviettes), laver les doudous et dépoussiérer les lieux d’habitation. 3)​ L’ascaridiose L’ascaridiose est une parasitose strictement humaine, peu fréquente en France, avec une prévalence majoritaire dans les régions chaudes associées à un faible niveau de développement, car elle est liée Page 8 sur 14 au péril fécal (danger que représente les fèces et excreta d'origine humaine), ce qui en fait une des parasitoses les plus fréquentes en région intertropicale. L’agent pathogène responsable de cette parasitose est Ascaris lumbricoides. Dans cette espèce les femelles font 20 à 25 cm et les mâles font 15 cm de long. Le cycle de l’ascaridiose commence par l’ingestion ou l’inhalation d'œufs embryonnaires qui vont éclore au niveau du tube digestif pour former des larves qui vont subir une migration transvicérale. En effet, une fois au stade larvaire, elles vont gagner le foie, puis migrer par circulation générale jusqu'aux poumons, traverser les alvéoles pulmonaires, remonter l’arbre bronchique, remonter jusqu’au larynx, être dégluties et retourner dans le tube digestif cette fois-ci au stade mature. Les parasites matures seront retrouvés au niveau de la lumière du jéjunum. L'accouplement des parasites va mener à la création d'œufs non embryonnés. Les œufs vont avoir besoin de rester entre 15 et 20 jours dans le milieu extérieur pour devenir embryonnés et donc infestant. Il s’agit donc d’un cycle monoxène (un seul hôte, pas besoin d’hôte intermédiaire) long (les œufs ne sont pas directement infectants). La ponte a lieu en moyenne 2 à 3 mois après la contamination. Cette nécessité de maturation des œufs dans le milieu extérieur empêche les transmissions interhumaines. Ce parasite est transmis lors de l’exposition à des matières fécales, de l’eau souillée, des crudités... La clinique de l’ascaridiose est souvent asymptomatique. Les symptômes qui peuvent se présenter sont corrélés à la phase du cycle. La migration tissulaire des larves peut entraîner des manifestations allergiques à type d'urticaire, de prurit, d’asthme, mais aussi un syndrome de Löffler associant de la toux, des opacités pulmonaires labiles et une hyperéosinophilie. Lors de la phase d’état (lorsque les parasites sont à l’état adulte), il peut y avoir présence de troubles digestifs aspécifiques (diarrhées, douleurs abdos) et exceptionnellement des complications chirurgicales à type d’occlusion (dues à la taille des parasites), de perforation intestinale et même des rejets de vers adultes par la bouche. Pour l’ascaridiose, le diagnostic n’est pas clinique, mais bien biologique. La biologie peut orienter le diagnostic avec la présence d’une hyperéosinophilie notamment lors de la phase d’invasion. Page 9 sur 14 Le diagnostic est confirmé par la présence d'œufs au microscope ou par PCR. Donc deux semaines après l’infestation, il ne sera pas possible de confirmer le diagnostic, car il n’y aura pas encore eu de ponte, il faut attendre 2 à 3 mois pour mettre en évidence des œufs. Le traitement de l’ascaridiose se fait par Flubendazole car le parasite se trouve dans la lumière du tube digestif. La prévention repose sur des mesures collectives avec, spécialement, la lutte contre le péril fécal, l’interdiction des engrais d’origine humaine, mais également des mesures individuelles avec le lavage des mains, des fruits et des crudités. 4)​ L’ankylostomose L’ankylostomose est une parasitose strictement humaine, fréquente dans les régions chaudes et humides. Ces nématodes ont la caractéristique d’être hématophages. Les agents pathogènes responsables de ces infestations sont Ancylostoma duodenale, Ancylostoma ceylanium, Necator americanus. Dans ces espèces, les femelles font en moyenne 10 mm de long et les mâles 7 mm de long. L’infection par ces agents pathogènes se fait au stade larvaire par voie transcutanée (pieds ++). Puis les larves rejoignent, par circulation générale, les poumons, traversent les alvéoles pulmonaires, remontent l’arbre bronchique, puis le larynx, sont dégluties et arrivent au niveau du duodénum au stade adulte. Ici ces parasites vont s’attacher aux muqueuses grâce à leur capsule buccale. Cette capsule buccale leur donne cette capacité spoliatrice. L’accouplement intervient 1 à 2 mois après la contamination, a lieu dans le duodénum, et mène à la production d’œufs non embryonnés qui vont éclore dans le milieu extérieur et se transformer en larves rhabditoïdes qui vont maturer en larves strongyloïdes infestantes capables de contaminer d’autres hôtes. Il s’agit d’un cycle monoxène (un seul hôte, pas besoin d’hôte intermédiaire) long (les œufs ne sont pas directement infectants). Il n’y a pas de transmission interhumaine du fait de la maturation de la larve dans le milieu extérieur. La clinique de l’ankylostomose dépend de la phase du cycle. La migration tissulaire des larves peut entraîner des manifestations allergiques cutanées (++) à type d'urticaire, de prurit, et respiratoire à type d’asthme. Lors de la phase d’état (lorsque les parasites sont à l’état adulte), il peut y avoir présence de troubles digestifs aspécifiques (diarrhée) mais également des duodénites/ épigastralgies et, en cas de forte Page 10 sur 14 infestation du fait de leur action spoliatrice, une anémie peut s’installer progressivement. Du fait de leur installation progressive, ces anémies sont souvent très bien tolérées. Le diagnostic peut avoir un point d’appel clinique à savoir l'épigastralgie. L’anémie microcytaire associée à l’hyperéosinophilie sur la biologie doivent faire évoquer l’ankylostomose. Le diagnostic est confirmé par la mise en évidence d'œufs au microscope ou par la mise en évidence d’ADN par PCR. Le traitement de l’ankylostomose se fait par Flubendazole car ces nématodes sont présents dans la lumière du tube digestif. La prévention contre cette infection repose sur la lutte contre le péril fécal, la gestion des déjections humaines et des eaux usées, mais également le port de chaussures (car l’infection se fait par voie transcutanée). 5)​ Trichocéphalose La trichocéphalose est une parasitose strictement humaine qui devient de plus en plus rare en France, mais fréquente dans les régions chaudes et humides où le niveau de développement est faible. L’agent pathogène responsable de ces infestations s’appelle Trichuris trichiura. Dans cette espèce, la femelle mesure environ 5 cm. Le nom trichocéphalose signifie “tête fine” en référence à l’extrémité céphalique très fine du parasite qui va s’enchâsser dans la muqueuse digestive. L’infection se fait par l’ingestion des œufs embryonnaires, ces œufs vont ensuite éclore et former des adultes qui vont se fixer in fine dans le caecum. À leur tour, les adultes vont pondre des œufs, mais ils sont non embryonnés donc ils ne peuvent pas directement infecter un nouvel hôte, ils doivent subir une nouvelle maturation avant de rejoindre à nouveau le cycle. Il s’agit d’un cycle monoxène (encore une fois un seul hôte, pas besoin d’un hôte intermédiaire) et long (une étape de maturation dans le milieu extérieur est Page 11 sur 14 nécessaire). Pour les mêmes raisons, les œufs n’étant pas directement infestants, il n’y a pas de transmission interhumaine. Cette parasitose est souvent asymptomatique et il n’y a pas de symptomatologie particulière ; s’il y a des signes, ce sont des signes aspécifiques tels que des troubles digestifs (diarrhées, douleurs abdominales) ainsi qu’une fatigue. Le diagnostic repose sur une hyperéosinophilie possible. Il est confirmé lors de l’EPS, par la présence d'œufs, 1 mois après le début du cycle. La professeure fait remarquer que ces œufs sont assez jolis (c’est une question de point de vue), avec leur forme de citron d’environ 55 µm. De même, la PCR peut permettre de confirmer le diagnostic. Le traitement de la trichocéphalose se fait par Flubendazole, car ce sont toujours des nématodes présents dans le tube digestif. La prévention repose sur des mesures collectives, la lutte contre le péril fécal, l’interdiction de l’utilisation des engrais d’origine humaine et puis le lavage des mains et des crudités et pour finir la non-consommation de l’eau souillée. 6)​ L’anguillulose ou strongyloïdose L’anguillulose ou strongyloïdose est une parasitose qui peut être potentiellement mortelle. Cette nématodose digestive fréquente dans les régions tropicales peut exister également en zones tempérées et présente un cycle d’auto-infestation. L’agent pathogène responsable de l’anguillulose est Strongyloides stercoralis. Les femelles de cette espèce mesurent en moyenne 3 mm de long. Cette parasitose n’étant pas strictement humaine, le réservoir de cet agent pathogène est l’Homme infecté mais également les chiens et les primates. Cette infection est donc une anthropozoonose soit une maladie ou infection qui se transmet des animaux à l'Homme de façon réciproque. Courage ! C’est la partie la plus compliquée. L’infection par ces agents pathogènes se fait par les larves strongyloïdes par voie transcutanée (pieds ++). Puis ces larves rejoignent par circulation générale ou système lymphatique les poumons, traversent les alvéoles pulmonaires, remontent l’arbre bronchique, remontent jusqu’au larynx, sont dégluties et arrivent dans la muqueuse duodéno-jéjunale au stade mature de femelle parthénogénétique. C’est donc un parasite Page 12 sur 14 tissulaire. Ces femelles pathogénétiques vont pondre des œufs qui vont éclore rapidement dans le tube digestif pour donner des larves rhabditoïdes qui peuvent être excrétées dans les selles (qui “peuvent”, vous allez voir plus tard). De là partent 3 cycles : -​ Le cycle externe asexué prend place lorsque les conditions environnementales sont défavorables, et dans ce cas les larves rhabditoïdes fécales vont se transformer en larves strongyloïdes infectantes, permettant ainsi la contamination d’un nouvel hôte. -​ Le cycle externe sexué a lieu quand les conditions environnementales sont favorables, et va mener à la maturation des larves rhabditoïdes en larves strongyloïdes infestantes mais également en adultes. Ces adultes vont permettre la ponte de nouveaux œufs qui vont se transformer en larves rhabditoïdes puis strongyloïdes infestantes. Ce cycle permet donc la production de milliers de larves strongyloïdes infestantes à partir de deux larves rhabditoïdes. -​ La particularité de l’anguillulose est qu’elle présente un cycle endogène. Ce cycle mène à la maturation des larves rhabditoïdes qui ne sont pas excrétées dans les selles (je vous l’avais dit) et qui maturent dans le tube digestif en larves strongyloïdes infestantes permettant l’entretien de la contamination de l’hôte. Ces larves strongyloïdes infestantes vont recommencer cette étape de migration larvaire soit en perforant la muqueuse colique soit en perforant la peau de la marge anale. Le cycle endogène rend cette infection persistante, cette parasitose va perdurer autant de temps que vit l’Homme. Dans certaines conditions, en cas d'immunodépression du patient, ce cycle peut s’emballer et mener à des formes graves voire mortelles (=anguillulose disséminée). La forme habituelle de cette parasitose est asymptomatique avec potentiellement, durant la phase de migration larvaire des manifestations allergiques (urticaire, asthme) et durant la phase d’état des douleurs épigastriques accompagnées de diarrhées. Le phénomène de larva currens est un signe pathognomonique de l’anguillulose. Il s’agit d’une réaction de type allergique, sur trajet de la larve, qui est mobile à déplacement rapide (cm/h) et préférentiellement localisé sur l’abdomen, les lombes et les fesses. Ce signe est lié avec la migration sous-cutanée d’une larve dans le cycle endogène et donc de durée courte de 3 à 4 heures. Comme énoncé plus haut, si le patient infecté par cette parasitose est immunodéprimé (corticoïdes, greffes d’organe, onco-hémato, infection par le HTLV-1), le cycle endogène peut s’emballer menant à une anguillulose disséminée. Cette forme mortelle peut mener à une septicémie car le passage dans la muqueuse colique des larves strongyloïdes va entraîner le contenu du tube digestif induisant la translocation de bactéries à bacilles gram. L'anguillulose étant une parasitose qui peut durer toute la vie du patient et du fait que son cycle endogène soit variable, l’hyperéosinophilie associée à cette parasitose peut être fluctuante. Cette infestation est également associée à une augmentation des IgE. Le diagnostic est confirmé soit au microscope par la mise en évidence de larves rhabditoïdes suite à la méthode de Baermann soit par PCR. La méthode de Baermann représentée à droite permet d’extraire les larves des selles en se Page 13 sur 14 servant de leur hydrotropisme et leur thermotropisme positif (elles sont attirées par l’eau chaude : 45°C). Le parasite se trouvant dans la muqueuse, le diagnostic peut également être confirmé suite à un sérodiagnostic. Le nématode responsable de l’anguillulose ne se trouvant pas dans la lumière du tube digestif mais dans la muqueuse, le traitement utilisé est l’Ivermectine. Avant toute immunodépression, l’anguillulose doit être éliminée soit par sérodiagnostic, soit par initiation d’un traitement préventif pour éviter une anguillulose disséminée. Les mesures de prévention comprennent la lutte contre le péril fécal, la gestion des déjections humaines et des eaux usées et le port de chaussures. Page 14 sur 14

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