PDF - Connaissance du risque incendie - Lexique et Schémas

Summary

Ce document, daté du 16 avril 2018, explore la connaissance du risque incendie. Il présente un lexique des termes techniques liés aux opérations de secours et à la sécurité incendie, ainsi que des schémas illustrant les mécanismes de la combustion et de l'incendie en structure.

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Lexique COS : commandant des operations de secours DOS : directeur des operations de secours EPI : equipement de protection individuelle ERP : etablissement recevant du public ETARE/ER : etablissement repertorie FLV : feu limite par la ventilation FLC : feu limite par le combustible ICPE : installa...

Lexique COS : commandant des operations de secours DOS : directeur des operations de secours EPI : equipement de protection individuelle ERP : etablissement recevant du public ETARE/ER : etablissement repertorie FLV : feu limite par la ventilation FLC : feu limite par le combustible ICPE : installation classee pour la protection de l’environnement IGH : immeuble grande hauteur INB : installation nucleaire de base ISO : International Organization for Standardization LSPCC : lot de sauvetage et de protection contre les chutes MGO : marche generale des operations MEA : moyen elevateur articule PAO : prevention appliquee a l’operation PEX : partage d’experience PRV : point de regroupement des victimes RCCI : recherche des causes et circonstances de l’incendie RETEX/REX : retour d’experience ZC : zone controlee ZE : zone d’exclusion ZI : zone d’intervention ZS : zone de soutien Version du 16 avril 2018 17 Version du 16 avril 2018 18 Chapitre 1 - Connaissance du risque incendie La doctrine de lutte contre l’incendie repose sur les connaissances disponibles sur ce risque et ses enjeux. Ce premier chapitre concerne la connaissance du risque et ses enjeux en fonction des situations operationnelles. Dans un premier temps, ce document rappelle les differents concepts essentiels a la comprehension du systeme feu : de la naissance a son developpement, en passant par les differents facteurs influençant son evolution. Dans un deuxieme temps, il s’agit d’apprehender les notions de techniques batimentaires indispensables a la comprehension des mecanismes favorables ou defavorables a l’evolution d’un feu dans differentes structures. Enfin, dans la troisieme partie il sera mis en evidence les caracteristiques et les enjeux de plusieurs situations operationnelles types, permettant de batir la doctrine operationnelle. Section I-Connaissance du risque 1. Notions essentielles1 1.1. Definitions/Generalites 1.1.1. Combustion La combustion est une reaction chimique induisant la presence de reactifs (le combustible et le comburant) et la necessite d’un initiateur (apport d’energie). Des produits de combustions resultent de cette reaction qui degage egalement de l’energie sous forme de chaleur. Cette phrase peut etre resumee par un outil pedagogique et visuel courant : le triangle du feu. Ce dernier illustre les composants necessaires a l’etablissement d’une reaction de combustion et met en avant leur interdependance les uns vis-a-vis des autres. Il est presente ci-dessous. Schéma n°1 : le triangle du feu 1 Annexe A - Fiches scientifiques FSCI-CSF : comprehension du systeme feu Version du 16 avril 2018 19 1.1.2. Feu Dans l’ISO 13943 (norme internationale), le feu fait reference a un processus de combustion auto-entretenu assure pour produire des effets utiles et dont le developpement est maîtrise dans le temps comme dans l’espace. 1.1.3. Incendie L’incendie est un feu dont le developpement n’est pas maitrise dans l’espace et dans le temps. 1.2. Physique et chimie du feu Cette partie est dediee a la comprehension de l’etablissement d’une reaction de combustion a la surface d’un materiau. Cette situation est celle rencontree habituellement par les sapeurs-pompiers en intervention. Ce schema illustre les notions essentielles pour comprendre comment une flamme se forme et se maintient a partir de la degradation de la matiere combustible solide. Ce processus peut etre decrit en trois etapes majeures :  1ere etape : Production des gaz de pyrolyse. La matiere voit sa temperature augmenter par l’intermediaire d’un transfert thermique et peut se decomposer en emettant des gaz inflammables ;  2eme etape : Inflammation des gaz. Une quantite de gaz suffisante est degagee par la matiere et melangee a l’air. L’apport d’une source d’energie suffisante permet alors l’inflammation du melange ;  3eme etape : Etablissement et maintien de la flamme. Suite a l’inflammation, la flamme est maintenue en surface si les gaz combustibles degages par la matiere sont en quantite suffisante, si l’apport en air est suffisant et si les conditions thermiques sont adequates. Schéma n°2 : mécanisme du feu En annexe, des fiches scientifiques detaillent en conservant l’esprit du schema, de maniere chronologique, les evenements constitutifs de l’etablissement d’une flamme a la surface d’une matiere combustible. Version du 16 avril 2018 20 1.3. Transferts de chaleur et modes de propagation Le transfert de chaleur peut se faire par conduction, convection ou rayonnement2. Conduction : La conduction est un mode de transfert de chaleur de proche en proche dans le materiau en lui-meme (ex : barre metallique chauffee a l’une de ses extremites et qui transmet la chaleur a son autre extremite). On dit d’un materiau qu’il est thermiquement isolant ou conducteur. Convection : La convection designe un transfert de chaleur s’effectuant par l’intermediaire d’un fluide en mouvement (liquide ou gaz). Dans le cas de l’incendie, ce sont les fumees et gaz chauds qui se propagent dans les differents volumes de la structure. Rayonnement : Le rayonnement correspond au processus d’emission ou de propagation de l’energie sous forme d’ondes electromagnetiques. Il ne necessite pas de contact materiel a l’inverse des deux modes de propagation de la chaleur precedents. Le rayonnement varie en fonction de la temperature du corps considere. 1.4. Notions de puissance La puissance d’un feu est une quantite d’energie thermique (Joule, J) degagee sur une unite de temps (seconde, s). Elle se mesure donc en Watts (1 Watt = 1 joule/seconde)3. Comme le montre le tableau ci-apres, cette puissance est directement liee a la nature, la qualite, la volumetrie, la position et la quantite du combustible (la quantite de chaleur delivree par les materiaux n’etant pas constante) et a l’apport en comburant dans le cadre d’une situation d’incendie de structure. La puissance peut alors etre limitee par le combustible (on parle de FLC : Feu Limite par le Combustible) ou par la ventilation (FLV : Feu Limite par la Ventilation). Ces notions sont essentielles dans la comprehension et les choix tactiques des intervenants. Quelques exemples de puissance de feu : Combustible Puissance dégagée Cigarette 5W Allumette 50 W Bougie 80 W Corbeille de papiers 150 KW (1 KW = 1000 Watts) Poubelle 50 a 300 KW Fauteuil 2 MW (1 MW = 1 000 000 Watts) Sapin de noel 1 a 2 MW Canape 1 a 3 MW Feu de salon ou chambre developpe 3 a 10 MW 1.5. Caracteristiques des fumees Les fumees4 correspondent a l’ensemble visible des particules solides et/ou liquides en suspension et des gaz resultant d’une combustion ou d’une pyrolyse. Ces fumees sont plus ou moins diluees par l’air ambiant. 2 Annexe A - Fiches scientifiques FSCI-CSF : comprehension du systeme feu 3 Annexe A - Fiches scientifiques FSCI-CSF : comprehension du systeme feu 4 Annexe A - Fiches scientifiques FSCI-CSF : comprehension du systeme feu Version du 16 avril 2018 21 Les gaz resultants de la combustion sont generalement le dioxyde de carbone, le monoxyde de carbone la vapeur d’eau ainsi que d’autres gaz. La nature de ces derniers est intimement liee a la composition des materiaux impliques dans la combustion (cyanure d’hydrogene, chlorure d’hydrogene, oxyde nitreux, hydrocarbures etc…). Ces gaz de combustion contiennent souvent des gaz combustibles imbrules. Les dangers associés aux fumées sont :  Inflammabilité, explosivité  Toxicité – corrosivité  Émission de particules  Opacité  Rayonnement  Envahissement et frein à la mobilité  Chaleur 1.6. Phases de developpement du feu La courbe classique d’evolution de la puissance d’un incendie dans un local ventile est representee dans la figure ci-apres (courbe en trait plein). Dans un milieu ou l’apport d’air n’est pas suffisamment renouvele le feu s’etouffe par manque de comburant. Cette situation est illustree par la courbe noire en pointilles. Schéma n°3 : courbe de développement classique du feu Feu naissant : Cette phase initiale de la combustion est directement liee a la quantite de combustible. A ce stade le degagement de chaleur est modere et les fumees peu abondantes. Seul le combustible influe sur le developpement du feu. En effet, il ne s’agit pas de la quantite de matiere disponible, mais de gaz de pyrolyse presents en quantite limitee. On dit que le feu est « limite par le combustible ». Version du 16 avril 2018 22 Feu en phase de croissance : Le foyer prend de l’importance. La puissance du sinistre augmente et s’accompagne d’elevation de temperature et de production de fumees. Les objets soumis aux contraintes thermiques peuvent s’echauffer et s’enflammer. Au cours de cette phase, l’evolution du feu varie en fonction des elements suivants :  Conditions de ventilation ;  Nature et etat de division des matieres ;  Autres facteurs (caracteristiques batimentaires, piece concernee, situation du foyer, …). Les conditions de ventilation du sinistre conditionnent la poursuite du developpement du feu. On peut alors etre confrontes a l’un des deux regimes de feux suivants5 :  Feu correctement ventilé ou feu limité par le combustible (FLC) dans le temps. Son developpement et sa puissance seront maximum.  Feu sous ventilé ou feu limité par la ventilation (FLV) : limite en comburant, deux alternatives sont possibles : o Le maintien du confinement qui pourra conduire a une quasi auto-extinction ; o La rupture de ce confinement qui conduira a une reprise de la croissance du feu (plus ou moins rapide et violente). D’une manière générale, les feux développés en structure, dès lors qu’ils abritent des pièces meublées, seront systématiquement limités par la ventilation en situation de plein développement. Feu pleinement développé : Ultime phase de croissance du feu, c’est une etape normale en feu de structure. Il s’agit de l’inflammation de l’ensemble des combustibles de la piece. Sa puissance et les risques de propagation sont au maximum au regard des conditions de ventilation. A ce titre, le feu a cette etape est limite par la ventilation. Le plein developpement est la consequence immediate d’un embrasement generalise. Feu en régression : La phase de regression (ou declin) correspond a la fin de la combustion des materiaux. La puissance du foyer et des phenomenes associes est en diminution. Les risques lies aux fumees restent presents. Le feu redevient limite par le combustible. 1.7. Phenomenes thermiques / Progression rapide du feu6 On entend par « phenomenes thermiques », l’ensemble des progressions rapides de feu ayant pour consequence directe une augmentation significative et/ou brutale de la puissance de l’incendie. En fonction des conditions, cette augmentation de puissance peut etre persistante ou non. Ces phenomenes, potentiellement d’une extreme dangerosite, peuvent se presenter lors des differentes phases de l’incendie et interesser plusieurs zones adjacentes au sein d’un meme batiment. Au niveau international, il existe des approches differentes concernant le classement de ces divers phenomenes. Cependant, il est admis que ces evenements peuvent etre attribues a trois grandes familles :  Les embrasements generalises eclairs (flashover) ;  Les explosions de fumees (backdraft) ;  Les inflammations de gaz issus d’un incendie (Fire Gas Ignition). 5Annexe A - Fiches scientifiques FSCI-CSF : comprehension du systeme feu 6 Annexe A - Fiches scientifiques FSCI-CSF : comprehension du systeme feu – phenomenes thermiques a cinetique rapide Version du 16 avril 2018 23 1.7.1. Famille des Flashover (Terminologies française associées : Les embrasements généralisés éclairs) Cette famille rassemble les phenomenes qui correspondent au passage brutal d’un feu localise a l’embrasement generalise de tous les materiaux combustibles contenus dans un volume ventile. Ils aboutissent systematiquement a un feu pleinement developpe. Des etudes ont montre que toutes les pieces d’un habitat actuel renferment une charge calorifique suffisante pour generer un embrasement generalise eclair. Le phenomene est concomitant a un apport suffisant de gaz combustibles, a l’atteinte d’un niveau d’energie suffisant et au maintien d’une veine d’apport d’air. 1.7.2. « Backdraft » (Terminologie française associée : L’explosion de fumées de type backdraft) C’est un phenomene pouvant se produire lorsqu’un feu a ete sous-ventile pendant un certain temps. Il est tres rare que les fumees accumulees dans le volume soient a leur temperature d’auto-inflammation. Pour autant, la creation d’un nouveau courant de convection (fenetre qui se brise, ouverture de porte, degradation d’une toiture, …), genere un apport d’air soudain qui reactive une flamme, qui elle-meme peut entrainer l’explosion des fumees (generalement chaudes) accumulees dans le volume concerne par l’incendie. Cette reaction rapide qui se deplace a travers la piece et en dehors est appelee « backdraft ». Le facteur declencheur est l’apport de comburant, l’energie suffisante etant deja presente dans la piece. 1.7.3. Famille des Fire Gas Ignition (FGI) (Terminologie française associée : Les inflammations de gaz issus d’un incendie) Ce terme couvre une large gamme de phenomenes thermiques, ou une accumulation de produits de combustion riches en gaz imbrules et/ou de gaz de pyrolyse, s’enflamme apres avoir ete mise en contact avec une source de chaleur7. En fonction des conditions de pre-melange, cette combustion peut etre explosive. Ces phenomenes peuvent etre compares aux explosions de gaz qui se produisent a la suite d’une fuite de gaz dans un batiment. On les rassemble communement sous l’acronyme FGI. A la difference du « backdraft », les conditions de ventilation dans la piece concernee ne sont pas a l’origine de l’apparition du phenomene. L’element declencheur est l’apport d’energie d’activation. Il est important de noter que ces phenomenes peuvent donc se produire avec des fumees qui se sont refroidies (fumees dites « froides »). On distingue principalement deux sous-categories de FGI en fonction de leur regime de combustion :  Lorsque le front de flammes dans le pre-melange ne genere aucune onde de pression, ou de façon negligeable, on parle de feu « eclair » (Flash Fire) ;  Lorsque le front de flammes genere une onde de pression, on parle d’explosion de fumees (Smoke Explosion). 7 Annexe A - Fiches scientifiques FSCI-CSF : comprehension du systeme feu Version du 16 avril 2018 24 1.7.4. Synthèse des phénomènes à cinétique rapide Le schema ci-dessous presente une synthese de ces phenomenes particuliers, en reprenant les elements du triangle du feu, considerant que ce sont les proportions entre les trois ingredients qui determinent la qualite de la combustion (dont sa cinetique). Schéma n°4 : synthèse des phénomènes thermiques associés à un développement rapide du feu Toutefois, la realite est plus complexe compte tenu des interactions entre ces trois elements, leurs proportions et la cinetique du feu. D’ou la necessite de developper les competences des equipes sur la comprehension du systeme feu. Le tableau ci-apres propose une synthese des connaissances relatives a ces phenomenes. Version du 16 avril 2018 25 FLASHOVER (embrasements généralisés éclairs) Le Flashover se produira dans la plupart des batiments si l'air est disponible. Les enceintes avec un debit d'air CONDITIONS DE naturel limite sont moins susceptibles de produire un embrasement generalise avant que l'air disponible ne soit REALISATION consomme. - Les suies de couleur noires donnent la couleur sombre aux fumees. Elles sont produites dans la zone de reaction de la flamme de diffusion. Les suies sont un indicateur de la presence de flammes dans le volume, CARACTERISTIQUES - Envahissement de plus de la moitie de la hauteur du volume, DES FUMEES ET GAZ - Epaississement du plafond de fumees, DE PYROLYSE - Assombrissement vers le noir, - Convection importante a cause de l’augmentation de temperature. - Facilite par le maintien de l’ouverture du volume, - Augmente la puissance du feu APPORT D’AIR - Peut accelerer la survenue du flash - Souvent caracterise par des ecoulements vers l’interieur du volume en partie basse de l’ouvrant (donne le sentiment de respiration du feu). CHALEUR - Facilite la production de gaz de pyrolyse BACKDRAFT (explosion de fumée) Le backdraft est probable lorsque le feu est confine dans un volume et qu’il y a rupture soudaine de l’enveloppe (fenetre brisee, ouverture de porte sans precautions, …). Le risque augmente dans les batiments « basse CONDITIONS DE consommation » avec une bonne isolation et les fenetres etanches (double ou triple vitrage). Les indicateurs REALISATION de chaleur peuvent etre moins evidents en raison de l'isolation superieure associee a ce type de construction. - Fumees epaisses et concentrees dans le volume en feu, accumulees jusqu’au sol, - La situation du volume concerne n’est pas forcement celle des volumes adjacents, - La couleur claire (brun/jaune) peut indiquer que les fumees sont chargees en gaz de pyrolyse, CARACTERISTIQUES - Les depots noirs indiquent de la condensation des gaz de pyrolyse sur les parois sous forme de depots DES FUMEES ET GAZ huileux, DE PYROLYSE - La sortie de la fumee rapide indique une forte pression a l’interieur du volume et une temperature elevee, - L’alternance de sorties soudaines et rapides de la fumee suivie et d’entrees soudaines de l'air a travers une ouverture, est un indicateur courant d'un backdraft imminent (il peut s’agir de phenomenes apparentes a des pulsations, parfois audibles). APPORT D’AIR - Si rupture du confinement. CHALEUR - Accumulee dans le local (foyer initial, fumees, parois…) FIRE GAS IGNITION (Les inflammations de gaz issus d’un incendie) Les Fire gas ignition se produisent generalement dans les couloirs adjacents au volume source. Pour autant, les vides, les conduits, les cages (escalier, ascenseur), les constructions a ossature croisee, les grands espaces CONDITIONS DE ouverts, les plafonds hauts, les faux plafonds ou les plafonds suspendus permettent a la fumee d'etre transportee REALISATION et de s'accumuler dans les zones voisines ou non de l'enceinte d'origine. Le combustible imbrule dans la fumee est souvent partiellement melange a l'air frais et peut s'accumuler dans des concentrations inflammables. L’apport d’une energie d’activation va provoquer l’inflammation de ce melange. - Accumulation des fumees parfois plus claires (melange partiel avec l’air dans la plage d’inflammabilite) a une certaine distance de la source, CARACTERISTIQUES - Peut donner de faux indicateurs de l'emplacement du foyer, DES FUMEES ET GAZ - Parfois difficiles a percevoir, DE PYROLYSE - En s’eloignant du foyer, les fumees se refroidissent. Les mouvements convectifs diminuent. Les fumees sont alors transportees par les mouvements aerauliques du batiment. Les fumees peuvent alors s’accumuler dans des locaux adjacents contigus, superposes, voire sous le plan du feu. APPORT D’AIR - Presence d’air initial ou par creation d’une amenee d’air qui permet le pre -melange air/ gaz combustible. - Apportee par le feu lui-meme, CHALEUR - Apportee par toute autre source d’ignition (appareil electrique, debris braisant lors de la phase de deblai, …). Version du 16 avril 2018 26 2. La structure La connaissance du feu et de ses indicateurs est une premiere cle de lecture de l’evolution possible d’un incendie et des risques associes, mais elle n’est pas suffisante. En effet, l’analyse des risques generes par un incendie doit egalement tenir compte de l’environnement dans lequel il se produit et notamment de l’enveloppe dans lequel il se developpe. Ce paragraphe permet de disposer des elements de langage et de comprehension necessaires a la lecture batimentaires lors d’une situation operationnelle. 2.1. Comportement au feu selon les materiaux de construction La prevention distingue deux notions essentielles a connaître : la resistance au feu et la reaction au feu. 2.1.1. La résistance au feu8 La resistance au feu est definie par le temps pendant lequel les elements de construction peuvent jouer le role qui leur est devolu malgre l'action d'un incendie. La mesure s’effectuant dans des conditions normalisees, l’estimation de la resistance effective des elements de construction, doit tenir compte des eventuelles alterations (travaux, chocs, explosion, …) ; 2.1.2. La réaction au feu9 Les elements de construction peuvent, selon leur composition, etre combustibles et/ou reactifs aux effets du feu. La reaction au feu est definie par l'aliment qui peut etre apporte au feu et au developpement de l'incendie. Elle impacte directement le developpement du feu en le favorisant ou non. 2.1.3. Application Il est interessant de distinguer les constructions en fonction de leur resistance et de leur reaction au feu. Ainsi sommes-nous amenes a classer les batiments presentant :  Une bonne resistance et une faible reaction au feu. En regle generale, ils sont construits en materiaux incombustibles presentant une bonne stabilite au feu. C’est le cas des constructions en beton, briques, pierres ;  Une mauvaise resistance mais une faible reaction au feu. Ce sont les batiments metalliques (magasins, hangars...) qui s’affaissent rapidement sous l’effet de la chaleur ;  Une bonne stabilite et une importante reaction au feu : c’est le cas de structures composites telles certains lamelles – colles ou panneaux sandwiches ;  Une mauvaise resistance et une importante reaction au feu. Il s’agit par exemple des batiments en bois non traite ou des batiments precaires (multi materiaux anarchiques). 2.1.4. Comportement au feu des structures selon la destination Les batiments construits sous les reglementations afferentes a leur type d’exploitation (habitation collective, ERP, IGH, code du travail, ICPE…) offrent des garanties de stabilites imposees. De maniere generale, les dispositions constructives relatives aux ERP et au code du travail, imposent une stabilite au feu minimum des batiments de 30 minutes (structure et plancher) dans les conditions normales d’exploitation. En revanche dans les installations precaires, la vetuste, le defaut d’entretien et l’anciennete , la malfaçon ou les travaux en cours sont autant de facteurs qui pourront alterer la stabilite du batiment. 8 Code de la construction et de l’habitation, art. 121-2 9 Code de la construction et de l’habitation, art. 121-2 Version du 16 avril 2018 27 2.1.5. Caractérisation du combustible En complement des elements relatif au comportement de la structure lors d’un incendie, il est necessaire de connaitre les quelques notions qui concernent plus particulierement ce que contient cette structure. C’est sur ces notions que reposent les regles d’amenagement selon l’activite presente dans le batiment (habitation, etablissement recevant du public, immeuble grande hauteur, industrie, activite tertiaire, …). 2.1.5.1.Energie calorifique L’energie calorifique correspond a l’energie concretement degagee au cours de la combustion d'un materiau, exprimee en joules ou en kilocalories (J ou kcal). 2.1.5.2.Pouvoir calorifique Le pouvoir calorifique d’un materiau est la quantite d'energie degagee au cours de la combustion d'un materiau, exprimee en joules ou en kilocalories par unite de masse (J/kg ou kcal/kg). En fonction de sa composition, ce pouvoir calorifique peut etre plus ou moins eleve. Ainsi, certains produits issus de la petrochimie degagent davantage de chaleur quand ils brulent que des produits composes de materiaux naturels (bois, coton…). 2.1.5.3. Charge calorifique La charge calorifique est la somme des energies calorifiques (exprimee en MJ) pouvant etre degagees par la combustion complete de l'ensemble des materiaux incorpores dans la construction ou situes dans un local (revetements, mobilier et agencement). Pour des raisons d'application pratique, la charge calorifique volumique est la charge calorifique d'un ma- teriau, produit ou systeme, par unite de volume de celui-ci. Elle est exprimee en MJ/m³. On peut definir une charge calorifique par unite de surface au sol ou densite de charge calorifique (MJ/m²). Le mobilier et la decoration au sens large contribuent a la propagation du feu et a la production de fumee. La charge calorifique influera sur le developpement du sinistre et sur la stabilite du bati. La surface de reference d'un local est determinee entre les parois verticales et le nu interieur des façades. Elle comprend les surfaces occupees par les amenagements fixes (placards, habillages decoratifs, etc.). 2.1.5.4.Potentiel calorifique Le potentiel calorifique correspond a l’energie calorifique totale (MJ/m²) qui peut etre degagee par la combustion complete d'un ensemble de materiaux et par unite de surface. Il s’agit de la charge calorifique mais qui ne prend pas en compte certains elements de construction (Cf. reglement de securite). 2.1.6. Comportement du feu selon les dispositifs d’isolation et de cloisonnement 2.1.6.1.Isolation du volume L’ensemble des elements participant a l’isolation du batiment (thermique, phonique, lutte contre les effractions) peuvent limiter les pertes thermiques, la chaleur est donc davantage maintenue dans l’enveloppe favorisant le degagement de gaz de pyrolyse en debut d’incendie. De maniere generale les feux qui se developpent dans ces enceintes deviennent rapidement limites par la ventilation (cf paragraphe 1.6). Version du 16 avril 2018 28 2.1.6.2.Cloisonnement des volumes entre eux Selon leurs usages et/ou reglementation, les differents volumes d’un batiment peuvent etre plus ou moins isoles entre eux. Plusieurs dispositifs techniques sont susceptibles de propager le feu principalement par convection ou par conduction. C’est le cas des gaines et conduits des installations telles que la ventilation mecanique ou naturelle, les ascenseurs et monte-charges, les canalisations distribuant les differents fluides utilises (gaz, eau, electricite, …). 2.2. Lecture batimentaire (Evaluation d'une construction existante) La lecture batimentaire permet :  D’apprecier les elements favorables et defavorables au developpement du sinistre ;  D’evaluer le comportement probable de la structure dans le temps vis-a-vis du feu ;  De guider la conduite de l’intervention. Les equipes de secours doivent disposer de cles de lecture leurs permettant d’optimiser leur comprehension de la situation :  L’age du batiment par la presence de signes de vieillissement ou de deterioration ;  Les materiaux de construction utilises : ossature en bois, en maçonnerie, en beton ou encore construction metallique ;  Le type de charpente : bois, acier, fermette ou traditionnelle ;  Les renovations ou modifications effectuees : des pieces ou des sections completes ont-elles ete ajoutees ? A-t-on ajoute un bardage/revetement exterieur ou des faux-plafonds ?  Charges permanentes : la charpente supporte-t-elle des equipements lourds ? Or, l’apparence exterieure des constructions peut etre trompeuse. Par exemple :  Des batiments appartenant a une meme typologie (exemple : batiments d’habitation de 2eme famille), peuvent disposer de mesures constructives differentes selon leur date de construction. En effet, les regles applicables en la matiere, sont celles effectives au moment de la validation du permis de construire ;  Les revetements exterieurs peuvent masquer la structure porteuse du batiment. A titre d’exemple, un crepi peut aussi bien recouvrir de la maçonnerie qu’une structure porteuse en bois. Seule la connaissance prealable du batiment ou un degarnissage de la structure permet d’en avoir la certitude. 3. Modele de representation du systeme feu au sein d’un local 3.1. Modele de Thomas Le triangle du feu constitue une premiere approche interessante pour aborder le « systeme feu » et ses composants. Cependant, les sapeurs-pompiers sont amenes a intervenir sur des volumes ou de nombreux autres elements viennent influencer le developpement et la propagation de l’incendie. Ces elements sont representes par le modele de Thomas10 qui represente a la fois les transferts de chaleur et les transferts de masses dans le local. 10 Annexe A - Fiches scientifiques FSCI-CSF : comprehension du systeme feu – modele de Thomas Version du 16 avril 2018 29

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