Macroéconomie: Introduction to Macroeconomics PDF

Grandes Fonctions Macroéconomiques Chapitre 1 : Introduction, le PIB et la Comptabilité Nationale L1 Economie-Gestion GFM : Chapitre 1 Structure du cours Chapitre 1 : Introduction, le PIB et la comptabilité nationale Chapitre 2 :...

Grandes Fonctions Macroéconomiques Chapitre 1 : Introduction, le PIB et la Comptabilité Nationale L1 Economie-Gestion GFM : Chapitre 1 Structure du cours Chapitre 1 : Introduction, le PIB et la comptabilité nationale Chapitre 2 : Le marché des biens et services (I) : la consommation Chapitre 3 : Le marché des biens et services (II) : l’investissement Chapitre 4 : Le marché du travail Chapitre 5 : Introduction au marché de la monnaie GFM : Chapitre 1 2 / 76 GFM : Chapitre 1 Sommaire 1 Définition et objet de la macroéconomie 2 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants 3 Le PIB : Définition et calcul du PIB 4 PIB réel, PIB nominal et limites du PIB GFM : Chapitre 1 3 / 76 GFM : Chapitre 1 Définition et objet de la macroéconomie Sommaire 1 Définition et objet de la macroéconomie Analyse macro vs. micro Cadre et méthode d’analyse 2 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants 3 Le PIB : Définition et calcul du PIB 4 PIB réel, PIB nominal et limites du PIB GFM : Chapitre 1 4 / 76 GFM : Chapitre 1 Définition et objet de la macroéconomie Analyse macro vs. micro Qu’est-ce que l’économie ? Du Grec oïkos (la maison) et nomos (la règle) : ce qui signifie dans l’Antiquité “celui qui tient la maison" ⇒ qui gère le ménage, la villa (entité familiale, domaine) Aristote distingue deux formes de socialisation naturelles ▶ La famille GFM : Chapitre 1 5 / 76 GFM : Chapitre 1 Définition et objet de la macroéconomie Analyse macro vs. micro Qu’est-ce que l’économie ? Du Grec oïkos (la maison) et nomos (la règle) : ce qui signifie dans l’Antiquité “celui qui tient la maison" ⇒ qui gère le ménage, la villa (entité familiale, domaine) Aristote distingue deux formes de socialisation naturelles ▶ La famille ▶ La cité Dissociation de l’économie et de la politique “la politique est l’art du gouvernement de plusieurs, et l’économique celui de l’administration d’un seul" Négation de cette distinction à partir du XVIIe siècle (de Montchrestien) : caractère politique de l’économie, qui doit être au service du prince (physiocrates, mercantilistes) XVIIIe, XIXe siècles : la science économique comme science de la richesse (Adam Smith, David Ricardo...) : la recherche de l’intérêt individuel rejoint celle de l’intérêt général (échange marchand sans contraintes imposées par l’État) GFM : Chapitre 1 5 / 76 GFM : Chapitre 1 Définition et objet de la macroéconomie Analyse macro vs. micro Les deux grandes branches en sciences économiques Microéconomie : analyse des choix des agents, l’allocation des ressources, le fonctionnement des marchés ⇒ individualisme méthodologique. Analyse des décisions individuelles des agents (consommateurs, travailleurs, entreprises, investisseurs...) et de leurs interactions sur les marchés Macroéconomie : étude de l’économie comme un tout ⇒ holisme méthodologique. Analyse du fonctionnement et des évolutions de l’économie comme un ensemble, composé d’agrégats (consommation des ménages, production des entreprises, commerce extérieur, chômage...) Exemple : l’étude de la consommation peut se faire à l’aide d’une approche micro ou macro ▶ Micro : on s’intéresse à la façon dont les individus prennent leurs décisions de consommation ▶ Macro : on s’intéresse à la consommation d’un ensemble d’individus à l’aide d’un agrégat (ex : consommation d’un pays ou d’une région) Remarque : Depuis les années 1980, une branche de la macroéconomie cherche à modéliser des comportements micro dans le but d’inférer des résultats macro (“fondements micro-économiques de la macroéconomie") GFM : Chapitre 1 6 / 76 GFM : Chapitre 1 Définition et objet de la macroéconomie Analyse macro vs. micro La science macroéconomique Macroéconomie : représentation simple du fonctionnement de l’économie dans son ensemble, à travers l’agrégation portant sur : Agents : on considère collectivement les agents en fonction des opérations qu’ils effectuent ⇒ ménages, entreprises, administrations publiques, reste du monde Biens et services : la macro considère les agrégats... la coïncidence entre le développement de la macroéconomie et la comptabilité nationale n’est pas un hasard Travail et Capital Monnaie Analyse macroéconomique : chercher à établir des liens entre les agrégats GFM : Chapitre 1 7 / 76 GFM : Chapitre 1 Définition et objet de la macroéconomie Cadre et méthode d’analyse 4 grands types de marchés En macroéconomie, on considère généralement 4 grands types de marchés : le marché des biens et services : détermination de la production, offre globale et demande globale le marché des facteurs de production (marché du travail) : détermination des salaires, des niveaux d’emploi et du chômage le marché des capitaux et des titres (marché financier) : épargne, emprunt de capitaux, prix des actifs le marché de la monnaie : offre et demande de monnaie, création monétaire Un modèle sert à établir des liens entre ces différents marchés GFM : Chapitre 1 8 / 76 GFM : Chapitre 1 Définition et objet de la macroéconomie Cadre et méthode d’analyse Circuit vs fondements micro-économiques Approche par le circuit (keynésienne) : les biens et services, les actifs monétaires et financiers, doivent circuler sans entraves dans le circuit économique Circuit économique : représentation des flux macroéconomiques d’une nation entre agents (ménages, entreprises, État, reste du monde) ou entre fonctions (production, revenu, dépenses) Aucun “retour à la microéconomie” : le circuit contient les éléments nécessaires pour analyser et comprendre le fonctionnement de l’économie. Fondements micro-économiques : repose sur des principes micro-économiques Le circuit n’est que descriptif, on se base sur les comportements des agents Les raisonnements micro-économiques étaient généralement implicites en macroéconomie Les théories macroéconomiques sont explicitement basées sur des fondements micro-économiques Les deux approches seront étudiées dans ce cours. GFM : Chapitre 1 9 / 76 GFM : Chapitre 1 Définition et objet de la macroéconomie Cadre et méthode d’analyse Modélisation macroéconomique On procède par un raisonnement hypothético-déductif : Hypothèses : sur les relations analytiques, la structure de l’économie et des marchés, sur les variables exogènes. variables endogènes= variables expliquées par le modèle variables exogènes= variables prises comme données par le modèle Résultats/propositions : avec le modèle construit sur la base des hypothèses, on déduit des relations d’équilibre (déterminations des variables endogènes) et des propositions (effet des politiques économiques) Confrontation aux faits : on évalue la pertinence des propositions, en observant les faits ou en utilisant des méthodes statistiques (économétrie) ⇒ conduisent à réviser les hypothèses GFM : Chapitre 1 10 / 76 GFM : Chapitre 1 Définition et objet de la macroéconomie Cadre et méthode d’analyse Thèmes de la macroéconomie 1) La croissance économique 2) Le cycle économique 3) Le chômage 4) L’inflation 5) Revenu, pouvoir d’achat et pauvreté 6) Le déficit et la dette publics GFM : Chapitre 1 11 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants Sommaire 1 Définition et objet de la macroéconomie 2 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants 3 Le PIB : Définition et calcul du PIB 4 PIB réel, PIB nominal et limites du PIB GFM : Chapitre 1 12 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants L’inflation Le niveau des prix et ses évolutions constituent un enjeu majeur au niveau macroéconomique Inflation : augmentation positive et continue du niveau des prix à la consommation (situation la plus fréquente dans le monde) Désinflation : la variation des prix est positive mais décroissante : les prix augmentent mais de plus en plus lentement Déflation : La variation des prix est négative : les prix diminuent GFM : Chapitre 1 13 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants Mesurer l’inflation : l’IPC On calcule le taux d’inflation sur une période donnée (généralement un an) comme : Pt − Pt−1 IPCt − IPCt−1 πt = × 100 = × 100 Pt−1 IPCt−1 L’IPC est l’Indice des Prix à la Consommation : prix du panier de consommation moyen sur un territoire donné Il s’agit d’un indice des prix de Laspeyres : on raisonne comme si le ménage représentatif consommait le même panier (mêmes quantités) qu’à la période de référence pour isoler la variation des prix En France, l’INSEE calcule l’IPC chaque mois en prenant pour référence ▶ Le même mois de l’année précédente (glissement annuel) ▶ Le mois précédent (glissement mensuel) L’Insee calcule également un taux d’inflation annuel moyen : 4,9% en 2023, donc les prix ont augmenté de 4,9% par rapport à 2022 GFM : Chapitre 1 14 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants Mesurer l’inflation : le déflateur du PIB Déflateur du PIB = Pt = PIB nominal en t PIB réel en t PIB nominal (à prix courants) : quantités produites en année n x prix en année n PIB réel (à prix constants) : quantités produites en année n x prix de l’année de référence Taux d’inflation entre deux années consécutives : déflateur du PIB en t - déflateur du PIB en t-1 πt = × 100 déflateur du PIB en t-1. Les deux outils de mesure (déflateur et IPC) ont tendance à fournir des estimations assez semblables du taux d’inflation, mais le déflateur tient compte uniquement des prix des biens produits sur le territoire et non des biens consommés (contrairement à l’IPC) Or, un bien produit sur le territoire n’y est pas forcément consommé (exportations) et un bien consommé sur le territoire n’y est pas forcément produit (importations) GFM : Chapitre 1 15 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants Exemple de calcul d’une production à prix constants Supposons une économie à deux biens (bien A et bien B). Les prix de 2022 sont la référence. Quantités et prix des biens A et B 2022 2023 Quantité Prix Quantité Prix Bien A 5 20 5 25 Bien B 10 10 10 14 Production à prix courants 2022 = 5 × 20 + 10 × 10 = 200 e Production à prix courants 2023 = 25 × 5 + 10 × 14 = 265 e Production à prix constants 2023 (aux prix de 2022) = 20 × 5 + 10 × 10 = 200 e 265 Déflateur du PIB = Pt = = 1.325 200 Remarque : comme l’année 2022 est la référence, on utilisera aussi les prix de 2022 pour calculer la production à prix constants de 2024, 2025, etc GFM : Chapitre 1 16 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants L’inflation en France jusqu’en 2024 Historiquement, la France n’avait plus connu d’épisodes de forte inflation depuis les années 1970-1980 > le taux d’inflation était contenu, proche ou en-dessous de 2% par an (le mandat de la Banque Centrale Européenne) Indice des prix à la consommation, glissements annuels en %, 1991-2024 (données Insee) GFM : Chapitre 1 17 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants L’inflation en France depuis 2019 La période actuelle de forte inflation s’est enclenchée dès 2021, avant la guerre en Ukraine : hausse des prix de l’énergie et reprise post-Covid (difficultés d’approvisionnement de certains produits) >la hausse des prix de l’énergie se diffuse progressivement dans le reste de l’économie. Hausse beaucoup plus marquée à partir de 2022 GFM : Chapitre 1 18 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants GFM : Chapitre 1 19 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants Causes de l’inflation De manière générale, on peut distinguer plusieurs causes au phénomène d’inflation : inflation par la demande (excès de demande / déficit d’offre sur un ou des marchés donnés) inflation par les coûts des entreprises (salaires, prélèvements obligatoires, taux d’intérêt, coûts des matières premières) inflation par la monnaie (augmentation des crédits accordés aux agents et maintien de l’offre) inflation structurelle (entreprises en monopole ou ayant un fort pouvoir de marché) inflation importée (augmentation du prix des B&S étrangers) GFM : Chapitre 1 20 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants Conséquences de l’inflation Les prix et les salaires ne croissent pas proportionnellement : effets sur le pouvoir d’achat (car revenus fixes ou s’adaptant avec retard) L’inflation conduit à des distorsions sur les marchés : par ex. entre créanciers et débiteurs - en cas d’emprunt à taux fixe, l’inflation favorise l’emprunteur au détriment du créancier. La situation s’inverse en cas de déflation Elle peut conduire à une perte de confiance dans la monnaie : les agents ne savent pas quelle est/sera réellement la valeur de la monnaie Le spectre de la déflation est également néfaste pour l’économie (ex. la Grande Dépression dans les années 1930) : Les entreprises vendent à des prix qui ne couvrent plus leurs coûts : elles préfèrent liquider leurs stocks et réduire leur activité ⇒ augmentation chômage, diminution de l’investissement... Les consommateurs ont intérêt à attendre de futures baisses de prix ⇒ cercle vicieux de la baisse de la demande globale GFM : Chapitre 1 21 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants Revenu disponible et pouvoir d’achat Le Revenu Disponible Brut représente les revenus primaires (salaires, revenus du patrimoine) et prestations sociales obtenus par un ménage, nets des impôts et cotisations directs En soustrayant l’effet de l’inflation, on obtient le Pouvoir d’Achat, c’est-à-dire la quantité de biens et de services que l’on peut acheter avec son revenu GFM : Chapitre 1 22 / 76 GFM : Chapitre 1 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants GFM : Chapitre 1 23 / 76 GFM : Chapitre 1 Le PIB : Définition et calcul du PIB Sommaire 1 Définition et objet de la macroéconomie 2 Inflation et mesures à prix courants ou prix constants 3 Le PIB : Définition et calcul du PIB La croissance économique Qu’est-ce que le PIB ? Les 3 approches / mesures du PIB Trois grands équilibres comptables 4 PIB réel, PIB nominal et limites du PIB GFM : Chapitre 1 24 / 76 GFM : Chapitre 1 Le PIB : Définition et calcul du PIB La croissance économique La croissance économique Le taux de croissance économique correspond au taux d’accroissement de la production totale d’un pays au cours d’une période donnée (le souvent 1 an ou 1 trimestre) La production totale, estimée en France par l’INSEE à 2822 milliards d’euros en 2023 (à prix courants), est mesurée par le Produit Intérieur Brut (PIB) : ▶ Total de la production par les entités économiques (y compris étrangères) localisées sur un territoire ▶ Plus précisément c’est la valeur ajoutée qui est comptabilisée par le PIB (mais son évolution est proche de celle de la production) Pour calculer la croissance du PIB (croissance économique), on raisonne à prix constants (PIB en volume ou réel) et non à prix courants (PIB en valeur ou nominal) ▶ Afin de neutraliser l’effet de la hausse des prix Exemple : si en 2022 une économie a produit 10 chaises vendues 5 euros et qu’en 2023 elle a produit 10 chaises vendues 8 euros, seuls les prix ont augmenté ▶ Le calcul du PIB en volume permet d’isoler la variation de la production de la variation des prix GFM : Chapitre 1 25 / 76 GFM : Chapitre 1 Le PIB : Définition et calcul du PIB La croissance économique La croissance économique : calcul En notant Yt la valeur ajoutée totale sur la période t et Yt−1 la valeur ajoutée sur la période précédente, alors l’indice de variation est YYt−1 t ! Yt Taux de croissance du PIB en % = −1 × 100 Yt−1 Yt − Yt−1 Taux de croissance du PIB en % = × 100 Yt−1 GFM : Chapitre 1 26 / 76 GFM : Chapitre 1 Le PIB : Définition et calcul du PIB La croissance économique La croissance économique : calcul PIB en valeur et volume, milliards d’euros, France (données Insee) 2022 2023 PIB à prix courants 2655,4 2822,4 (valeur) PIB à prix constants 2541,5 2565,3 (volume) 2822.4 − 2655.4 Taux de croissance 2023 en valeur = × 100 = 6.29% 2655.4 2565.3 − 2541.5 Taux de croissance 2023 en volume = × 100 = 0.94% 2541.5 Les prix ont fortement augmenté entre 2022 et 2023 (+4.9%), par conséquent le taux de croissance en valeur sur-estime la croissance réelle de la valeur ajoutée En général, seul la croissance du PIB en volume est utilisée (médias, gouvernement, instituts économiques) GFM : Chapitre 1 27 / 76 GFM : Chapitre 1 Le PIB : Définition et calcul du PIB La croissance économique La croissance de 1950 à aujourd’hui GFM : Chapitre 1 28 / 76 GFM : Chapitre 1 Le PIB : Définition et calcul du PIB La croissance économique En général, le PIB augmente d’une année sur l’autre (la variation du PIB est le plus souvent positive) ↰ il y a bien “croissance économique” Mais tendance de long terme : ralentissement de la croissance ≈ 5% par an pendant les 30 Glorieuses ≈ 2% depuis 1975-1980 ≈ 0 − 1% bientôt ? en 2017, +2,3% ; en 2018, +1,8% ; en 2019, +1,5% 2020-2021 : deux années exceptionnelles... GFM : Chapitre 1 29 / 76