Introduction à la science politique PDF
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This document provides an introduction to political science, covering its history, methodological approaches, and theoretical perspectives. It explores the evolution of political thought from ancient philosophers to the development of modern political science. The text also touches on the relationships between political science and other disciplines, such as history and sociology. Topics include the different approaches to political science and the use of methods in the discipline.
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INTRODUCTION A LA SCIENCE POLITIQUE : SYNTHESE CHAPITRE I : histoire et règles méthodologiques de la science politique Le caractère récent de la science politique - Émerge a la fin du 19 -ème siècle - Prémices : philosophes grecs comme Platon et Aristote, souvent considérés comme de...
INTRODUCTION A LA SCIENCE POLITIQUE : SYNTHESE CHAPITRE I : histoire et règles méthodologiques de la science politique Le caractère récent de la science politique - Émerge a la fin du 19 -ème siècle - Prémices : philosophes grecs comme Platon et Aristote, souvent considérés comme des précurseurs. - Étapes importantes selon Gabriel Almond o Tradition intellectuelle incluant des figures comme Machiavel, Hobbes, Locke, Marx, Tocqueville, Durkheim, Weber. o Lien étudié entre conditions socio-économiques et institutions politiques. - Points de vus variés sur les débuts : o Certains datent la naissance avec Le Prince de Machiavel (1532), qui sépare politique et morale. o Les premiers enseignements formalisés apparaissent au XVIIe siècle (Leyde, Uppsala). - Consolidation au XIXe siècle o La révolution industrielle transforme les sociétés (économie, technologies, organisation sociale). o L’individualisme et le scientisme favorisent l’émergence des sciences sociales. o Progrès dans la recherche universitaire : multiplication des étudiants, enseignants et institutions. Autonomisation disciplinaire de la science politique au XIXe siècle - Séparation de disciplines : l’économie , le droit et la politique se différencient - Impact des révolutions o Révolution française (1789) et révolution américaine (1776) modifient la perception du politique. o Apparition d’administrations modernes nécessitant formation et recherche spécifiques. - Institutions fondatrices o École libre des sciences politiques (France, 1871) : Forme des élites politico-administratives. o London School of Economics (1895) : Études concrètes des relations économiques et politiques. o Instituts de Lausanne, Florence et Solvay (Belgique) : Recherche en sciences sociales et politiques. - Rationalisation des études politique o Objets d’étude : électeurs, modes de scrutin, pouvoirs des gouvernements, démocratisation. o Discussions politiques deviennent plus scientifiques et moins influencées par des arguments d’autorité. Freins au développement de la science politique avant 1945 - Reconnaissance tardive o discipline marginale avant le XXe siècle. o Exemple : Tableau politique de la France de l’Ouest (1913) d’André Siegfried. - Contexte historique défavorable o Montée des dictatures en Europe ( 1920-1930) freine les sciences sociales o Répression des intellectuels dans les états autoritaires - Engagement des chercheurs o Michels et Siegfried participent activement à la vie politique Rôle des figures et institutions belges - Adolphe Quételet (1796-1894) : o Pionnier des sciences sociales, fondateur de plusieurs institutions. - Ernest Solvay (1838-1922) : o Création d’un institut de sciences sociales en 1894 à Bruxelles. - Enseignement et recherche en Belgique : o École des sciences politiques et sociales (1897) à l’ULB. o Institut de sociologie (1902), connu pour ses recherches innovantes. Facteurs clés pour l’émergence de la science politique - Revolutions industrielles et sociales o Changements économiques et technologiques. o Passage à une pensée rationnelle et scientifique. - Nouvelles thématiques : o Étude des institutions, comportements électoraux, organisations politiques. - Croissance des universités modernes o Augmentation des lieux de recherche et d'enseignement. o Développement progressif de la compétition intellectuelle. Le caractère précurseur de la science politique américaine et canadienne - USA : Principal lieu de développement de la science politique avant et après la Première Guerre mondiale. o Démocratisation relativement linéaire, malgré la guerre civile (1861-1865). o Objets d'étude originaux : fédéralisme, constitutionnalisme, question raciale, processus électoraux, etc. - CANADA : o Influence britannique dominante jusqu'à la Première Guerre mondiale. ▪ Autonomisation après 1918 avec une focalisation sur l'économie politique. ▪ Création de l’Association nationale de science politique (1913, relancée en 1929). Entre deux guerres et institutionnalisation - USA : o Croissance des départements de science politique (200 établissements en 1914). o APSA passe de 1 300 membres (1920) à 3 000 avant la Seconde Guerre mondiale. o Influence des réfugiés européens fuyant le nazisme (ex. Paul Lazarsfeld, Kurt Lewin, Hannah Arendt). - EUROPE o stade précoce ou initial de développement, encore peu développé ou incomplet. Apres 1945 : expansion globale - EUROPE : o Création d’institut et revues o Longue association avec le droit jusqu’aux années 1970 o Transition vers une approche behavioriste dans les années 1960, centrée sur des données empiriques. - ASIE o Universités asiatiques bien classées mondialement en science politique (Singapour, Hong Kong, Tsinghua). - Tendances contemporaines o Diffusion territoriale (ex. Europe de l’Est après 1989). o Déclin de la théorie politique au profit de recherches empiriques et comportementales. o Expansion des champs d’étude : sociologie électorale, groupes de pression, relations internationales, intégration des minorités. Que recouvre la science politique Définition et champs de la science politique - Tentative de définition ( UNESCO 1948) o Théorie politique non normative : Comprendre et analyser les idées politiques sans les juger moralement. o Institutions publiques et administration : Étude des gouvernements, des administrations publiques et des politiques publiques. o Partis politiques, groupes et opinion publique : Analyse des acteurs non étatiques (associations, syndicats, etc.). o Relations internationales : Inclut les conflits, la coopération entre États, les organisations internationales (ONU, OTAN, FMI, UE, etc.) et la gouvernance globale (problèmes supranationaux comme l'environnement ou les migrations). - Philippe Braud propose une distinction o Théorie politique : Analyse des idées et choix politiques sans imposer de jugement. o Sociologie politique : Étude des institutions, des décisions et des acteurs de l'État. o Science administrative : Inclut l'administration publique et l’étude des politiques publiques. o Relations internationales : Transformation des relations entre États et organisations internationales. Le rapport avec les autres discipline Science politique : une discipline hybride - En lien avec le droit, l’histoire, la sociologie, l’économie, la psychologie, etc - Ex : o Les institutions sont étudiées par le droit, la sociologie et la science politique. o Les relations internationales relèvent de la science politique et du droit international. Aspects méthodologiques - Règles méthodologiques strictes pour garantir la rigueur scientifique - Neutralité axiologique o Proposée par Max Weber : analyser les faits sans jugement de valeur. o Limites : l’objectivité totale est impossible, mais il faut être conscient des biais. - Séparation morale / politique o Objectif : comprendre et expliquer les faits politiques sans les juger moralement - Attention aux phénomènes médiatiques o Les médias privilégient l’événementiel et les faits spectaculaires, mais le politologue doit se concentrer sur l’essentiel, même hors de l'actualité. Approche théorique - Deux grandes perspectives o Déterminisme social ( Durkheim, Bourdieu, tradition marxiste) ▪ Les faits politiques sont influencés par les structures sociales. o Individualisme méthodologique (Weber) ▪ Analyse centrée sur les choix individuels et leurs impacts. Importance des méthodes - Approche scientifique et rigoureuse o Poser de bonnes questions. o Choisir des méthodes adaptées (quantitatives, qualitatives). o Tenir compte de la diversité des approches pour enrichir l’analyse. La science politique et les médias - Lien avec l’actualité o Les politologues sont souvent sollicités pour commenter des sujets médiatisés. o Ces sujets, souvent des "modes", peuvent s’essouffler rapidement. o Importance pour les politologues de traiter ces sujets même hors médiatisation. - Logiques différentes o Les médias favorisent l’émotionnel et le spectaculaire (débat avec figures marquantes comme Trump, Le Pen, etc.). o La science politique nécessite rigueur et méthode, en évitant les biais médiatiques. - Orientations médiations o Les médias se concentrent sur des événements spectaculaires ou problématiques. o Ce qui est banal ou hors du cadre occidental est souvent ignoré (exemple : Maldives vs Zimbabwe). le choix des mots en science politique - Importance de la précision o Distinction entre politicien (acteur politique) et politologue (analyste). o Les mots comme "fonction" ou "politique" ont des significations multiples. - Trois sens du mot « politique » en anglais o Policy : gestion publique Polity : organisation du pouvoir politique o Politics : la vie politique en général - Évolution des concepts ▪ Notion de gauche et droite évoluent avec le temps Dangers du sens commun - Critique du bon sens o Le « sens commun » repose sur les préjugés ou des affirmations non prouvées o Il produit des réponses superficielles et contradictoire, inutiles en analyse scientifiques - Nécessité d’aller au-delà des apparences o La science politiques demande du temps , de la méthodologie , et une réflexion approfondie o Un même évènement peut avoir des explications contradictoires Risques d’anachronisme - Importance du contexte historique o Resituer idées, événements ou pensées dans leur époque pour éviter des jugements biaisés La démarche scientifique en science politique - Critères de scientificité o Cohérence du raisonnement o Validation par les faits et les pairs - Étapes de recherche o Collecte des données (lectures, enquêtes, big data). o Traitement et organisation des données. o Interprétation des résultats (identifier corrélations, régularités). - Deux approches possibles o Inductive : Partir de l’observation pour construire des théories. o Déductive : Partir de théories pour tester des hypothèses empiriquement. - Variables en jeu o Variable dépendante : Ce qui est expliqué. o Variable indépendante : Ce qui explique. Quand un objet d’étude relève-t-il de la science politique ? - Domaines de la science politique , quatre grands champs o Théorie politique o Sciences politique interne o Science administrative o Relations internationales - La science politique s’intéresse aux o Conflits et à leur manifestations o Espaces , essences, acteurs des conflits o Modes de règlements ( ou absence de règlement) des conflits o Rapports de force et à leur évolution Qu’est-ce que la politisation d’un objet ? - Principe : Les faits sociaux ne sont pas politiques par nature. Ils le deviennent lorsqu’ils sont pris en charge par des acteurs ou institutions politiques. - Critère clé : Un objet est "politique" lorsqu'il est reconnu par le pouvoir politique comme nécessitant régulation ou traitement. - Définition de Jean Leca : La politisation découle de la comparaison entre : o Les perceptions subjectives des acteurs. o Les rapports de force objectifs. Évolution et critique de la politisation - Évolution contextuelle : La politisation varie selon les époques et les contextes o Exemple du féminisation : D’abord perçu comme non-politique, il est désormais central en science politique. o Exemple du sport : Très politisé à travers des événements comme les JO (ex. boycotts) ou l’influence des États via le soft power. - Limites de la politisation comme critère : o Subjectivité : un même sujet peut perçu différemment selon les cultures ou perspectives o Silence politique : Certaines questions, bien que sociales, sont ignorées par les pouvoirs publics. o Intervention non visibles :lobbies et influences non institutionnelles restent souvent dehors de l’analyse directe CHAPITRE II : Le pouvoir politique 1. La notion de pouvoir - Multiplicité de pouvoir o Le pouvoir ne se limite pas au domaine politique. Il se manifeste aussi dans des relations sociales - Trois perspectives principales ( Hermet , Badie, Birnbaum, Braud) o Substantialistes ▪ Le pouvoir repose sur une substance matérielle (force, argent, information). ▪ Exemples : pouvoir de l’argent, pouvoir de l’information. o Institutionnaliste ▪ Le pouvoir est incarné par des institutions : gouvernement, parlement, tribunaux, etc. ▪ Dans le champ politique contemporain, il est souvent associé à l’État. o Interactionniste ▪ Le pouvoir résulte d’une relation entre individus/acteurs. ▪ Il mobilise des ressources pour influencer ou contraindre un tiers. ▪ Différenciation entre pouvoir d’injonction (coercition, menace) et pouvoir d’influence (séduction, persuasion). - Évolution du pouvoir politique o Le pouvoir politique n’a pas toujours été lié à l’État (formes préétatiques). o Des formes postétatiques émergent, comme l’implication croissante d’acteurs privés dans des champs auparavant réservés aux États. 2. Les sources du conflit - Origine du besoin du pouvoir politique : La nécessité d’une autorité politique émerge pour réguler les conflits sociaux. - Quatre grands catégories de conflits histriques o Violences sexuelles ▪ Relations abusives (parents-enfants, hommes-femmes). ▪ Exemples : féminicides en Amérique latine, pédophilie au sein de l’Église. ▪ Mouvement #balancetonporc révélant la persistance des violences faites aux femmes. o Violence extérieures au groupe ▪ Conflits avec des groupes ou sociétés voisines (conquêtes, ressources). ▪ Exemples contemporains : Kosovo, tensions interethniques ou régionalistes (Italie du Nord, Pays basque). o Contradictions internes à la société ▪ Conflits sociaux (lutte des classes, inégalités économiques). ▪ Thèmes centraux : opposition entre bourgeoisie et prolétariat (Marx), montée des inégalités (1% vs 99%). ▪ Conflits religieux : guerres de religions, discriminations (Syrie, Birmanie). ▪ Conflits ethniques : génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda. o Conflits entre gouvernants et gouvernés ▪ Problèmes de légitimité, désaccords politiques ou sociaux. ▪ Exemples : révoltes historiques, mouvements récents (gilets jaunes, contestation des réformes en France). 3. L'État, forme contemporaine du pouvoir politique A. L’état comme institutionnalisation du pouvoir politique - Émergence de l’État o Transition lente de la féodalité (Xe-XIIe siècles) caractérisée par une dispersion des pouvoirs et des relations interpersonnelles vers l'État comme forme centralisée. o Distinction majeure : l'État est pensé et institutionnalisé, contrairement aux formes pré étatiques, souvent spontanées (Georges Burdeau). - Définition de l’état selon Burdeau o Préétatique : Association spontanée (tribu, clan). o Étatique : Contrôle réfléchi, organisation pour résoudre des problèmes structurels. o L’État est une institution abstraite et impersonnelle, contrairement au pouvoir féodal personnalisé. - Institutionnalisation du pouvoir politique o Processus de transfert de pouvoir d’individus à une instance abstraite. o Garantit la continuité et la pérennité du pouvoir. o Requiert une différenciation des fonctions politiques (séparation du politique et du religieux) a. Les formes de pouvoir politique pré étatiques - Sociétés primitives o Pouvoir léger ou absent o Peu de spécialisation dans l’exercice du pouvoir - Antiquité o Domination de la cité-État (IIIe millénaire av. J.-C. – 476 ap. J.-C.), avec parfois des empires centrés sur une cité dominante. o Confusion entre pouvoir spirituel et temporel. - Moyen âge o Seigneurie caractérisée par ▪ Tentative de différenciation entre pouvoir politique et religieux ▪ Confusion entre pouvoir politique et patrimonial b. Pourquoi une institutionnalisation du pouvoir politique - Contexte économique et social o Fin de la féodalité : morcellement des pouvoirs et fragmentation sociale. o Besoin d’unification des marchés et de sécurisation des échanges pour répondre aux nécessités du capitalisme industriel. - Renaissance et centralisation o Processus de centralisation face à l’instabilité des pouvoirs féodaux. o Apparition de l’État comme réponse à la nécessité de structurer des sociétés complexes. - Rôle de la sécurité o Besoin d’un pouvoir centralisé pour garantir la stabilité (idée développée dans Le Léviathan de Hobbes). c. Les caractéristiques distinctives de l’état moderne - L’état et le capitalisme o Corrélation entre l’industrialisation et le développement étatique o nécessaire d'avoir un pouvoir stable et durable pour garantir la sécurité des investissements à long terme - rôle des villes et des marchés o Développement urbain lié à l’essor de l’État moderne. o Les marchés nationaux contribuent à la construction étatique (Fernand Braudel). - Durée et stabilité du pouvoir o Obsession pour la continuité (notamment chez Machiavel). o Institutionnalisation du pouvoir pour dépasser les limites de la personnalisation féodale. - Centralisation militaire et financière o Révolution militaire exigeant un contrôle étatique accru. o Mobilisation massive nécessitant une fiscalité structurée. o L’État moderne, selon Charles Tilly, découle des efforts pour financer la guerre - Légitimité de l’état o Monopole de la violence légitime (Max Weber). o Recul des justifications religieuses et féodales au profit d’une légitimation rationnelle et séculière. d. Évolutions contemporaines - Débats sur la légimité o Ex : acceptation progressive de la manifestation comme forme légitime de protestation. o Violences policières et crises sociales (ex. George Floyd, gilets jaunes) interrogent la légitimité de l’usage de la force. - Rôle évolutif du droit o Le droit reflète les rapports de force à un moment donné. o Les normes juridiques évoluent avec les conceptions changeantes de la légitimité. B. Les formes et les sources de la légitimité (Max Weber) - La tradition o Légitimité basée sur les coutumes et habitudes immémoriales. o Exemple : Edmund Burke défend la Révolution anglaise (1688) en valorisant la continuité historique et condamne la Révolution française (1789). o Argument clé : « Pourquoi changer ? On a toujours fait comme ça. » - Le charisme o Autorité d’un individu exceptionnel (grâce, héroïsme, qualités extraordinaires). o Exemple : personnalités charismatiques comme de Gaulle, Churchill, Staline ou Mao. - La raison o Légitimité fondée sur des règles légales et rationnelles (État moderne). o Exemple : le débat sur la peine de mort varie selon les contextes historiques et géographiques (France, USA). Quand y a-t-il un état Trois conditions d’existence selon le droit international - Population : existence d’un groupe humain. - Territoire : espace défini où l’autorité s’exerce. - Gouvernement : structure administrative exerçan t la souveraineté (interne et externe). État et nation : des notions distinctes mais souvent liées - État : notion juridique et territoriale - Nation : notion morale / culturelle ou ethnique - Types de nations et états o Nations sans état : ▪ Écosse , Catalogne , Flandre ▪ Référendums pour l’indépendance o États plurinationales ▪ Exemple historique : Empires austro- hongrois , ottoman , russe ▪ Exemple modernes : URSS, Yougoslavie, ou structures fédérales comme l’Union européenne ou les États-Unis. - Interdépendance croissante entre niveaux d’autorité o Supranational : Union européenne. o Subnational : régions ou communautés autonomes (Belgique, Espagne, Allemagne). Débats contemporains autour de la nation et du nationalisme - Nationalisme ouvert (Renan) : basé sur le consentement et la solidarité. - Nationalisme fermé : approche ethnique, valorisée par certaines extrêmes droites (exemple : discours de Jean-Marie Le Pen en 2007). - Identité sportive : montre la fluidité des concepts de nation (ex. équipes de rugby et de football différenciées au Royaume-Uni). Les formes de l’état - État unitaire o Un seul niveau de pouvoir : la souveraineté réside dans le gouvernement central. o Déconcentration : Le pouvoir s'exerce à partir de plusieurs lieux, mais reste centralisé. o Décentralisation : Création de structures (communes, régions) avec compétences définies, mais sans autonomie garantie par la Constitution. o Exemple : ▪ Crise catalane (2017) : L'article 155 de la Constitution espagnole a permis au gouvernement de suspendre l’autonomie catalane. ▪ Réforme des régions en France (2016) : Réduction de 27 à 16 régions avec révision de leurs compétences. - État fédéral o Souveraineté partagée entre le niveau fédéral et les entités fédérées, qui disposent d’une autonomie garantie constitutionnellement. o Contre entre niveaux ▪ Avec hiérarchie des normes : Exemple de l'Allemagne. ▪ Sans hiérarchie des normes : Exemple de la Belgique. o Rôles ▪ Garant du pluralisme institutionnel. ▪ Réponse à la diversité territoriale, culturelle, ou économique (USA, Suisse, Belgique) o Limites : Source potentielle de tensions entre niveaux de pouvoir. Évolution des prérogatives étatiques - L’état minimal : 19 -ème o Fonctions restreintes : sécurité intérieure/ extérieure, justice, finances o Vision libérales ( Benjamin Constant) : prévenir les désordres et repousser les invasions o Ex : ▪ Ministères limités ( France , Belgique , Suisse au 19 -ème siècle) ▪ État qualifié de « gendarme » ou « régalien » - Expansion au 19e siècle : o Besoins accrus : défense, infrastructures (ex. chemin de fer), éducation. o Premières lois sociales : ▪ France (1882) : Obligation scolaire de 6 à 13 ans. ▪ Belgique (1914) : Obligation scolaire de 6 à 14 ans. ▪ Limitation du travail des enfants et protection des travailleurs (fin du 19e siècle). o Développement des infrastructures : Ex. Belgique, réseau ferroviaire de 550 km dès 1835. - Impact de la Première Guerre mondiale (1914-1918) : o Effets de la révolution bolcheviques (1917) ▪ En Russie : centralisation et intervention économique (plans quinquennaux, collectivisation). ▪ En Europe :Crainte du communisme → suffrage universel masculin (Belgique, 1919) et lois sociales (France : loi des 8 heures, 1919). o Montée des régimes autoritaires ▪ États forts en Italie (fascisme 1924) et Allemagne ( Nazisme 1933) ▪ Ces régimes centralisent des pouvoirs étendus ( politique , économique , militaire , culturel) L'avènement de l'État social, de l'État-providence ou du Welfare State - Contexte : mobilisation exceptionnelle durant industrielle de grande ampleur o Les guerres de masse nécessitent une production industrielle de grande ampleur. o Exemples : Obus, vêtements pour l’armée, équipements divers. - Émergence de l'État-providence après la Seconde Guerre mondiale o Avant : Logique assistantielle (aide aux personnes incapables de subvenir à leurs besoins). o Après : Logique assurantielle (protection contre les risques sociaux, ex. chômage, maladie). o Création de la sécurité sociale moderne couvrant ▪ Absence de rémunération (allocations de chômage, pensions). ▪ Santé (accès gratuit ou subventionné aux soins, ex. NHS au Royaume-Uni). - Acteurs du compromis social o Syndicats et partis de gauche : Défense des travailleurs. o Patronat : Intérêts des entreprises et PME. o État : Garant des équilibres économiques et sociaux. - Principaux résultats o Amélioration des conditions matérielles des travailleurs (salaires, sécurité sociale). o Garanties comme le plein emploi et la paix sociale. o Acceptation mutuelle entre économie de marché et protection sociale. - Financement de la sécurité sociale o Travailleurs o Employeurs ( cotisations patronales) o État ( impôts directs et indirects) - Période faste : Les Trente Glorieuses (1945-1975) o Expansion des services publics ( éducation, transport etc.) o Croissance économique et effacement temporaire de la question sociale. Transition : Crises économiques et remise en question du modèle - Chocs pétrolier (1973 1978) o Explosion des prix du pétrole, inflation, ralentissement économique. o Impact durable sur le modèle de croissance des Trente Glorieuses. - Conséquences des chocs pétroliers o Inflation galopante (hausse des prix et des salaires dans un cercle vicieux). o Baisse de la production industrielle remplacée partiellement par des emplois publics. - Événements marquants : o Abandon des accords de Bretton Woods par Nixon (1971). o Guerre du Kippour (1973) et révolution iranienne (1978) perturbant la production pétrolière. - Adaptation économique o Priorité donnée à la lutte contre l’inflation (ex. Banque centrale européenne). o Stabilisation relative après les crises des années 1980, mais montée des crises financières (2008, 2022). - Montée du chômage et tensions économique o Chômage : Explosion du taux de chômage après les années 1970, dépassant les 10 % en Europe et en Amérique du Nord dès les années 1980. ▪ Fin du "plein emploi" des Trente Glorieuses, fragilisant l'État social. ▪ Depuis, le chômage reste structurellement élevé par rapport à la période 1945-1975 o Chocs économique : Les tensions internationales et crises pétrolières des années 1970 intensifient les défis économiques. Contestation idéologique et critique de l’état - Mouvements de gauche o Courants libertaires : Contestent l’État "tentaculaire", notamment après les événements de Mai 68. o Influences intellectuelles : George Orwell, École de Francfort (Adorno, Marcuse), dénonçant l’État comme un frein à la liberté individuelle et la démocratie. o Critique de l’assistanat : Certains auteurs, comme Alain Touraine, reprochent à l’État social d'encourager une déresponsabilisation des citoyens. - Courants de droite o Critiques portées par l’École de Chicago (Friedrich von Hayek, Milton Friedman). ▪ Hayek : Redoute que l'intervention de l’État mène au totalitarisme (ex. La Route de la servitude). ▪ Friedman : Défend la libéralisation économique dans Capitalism and Freedom. o Idées incarnées politiquement par Margaret Thatcher et Ronald Reagan dans les années 1980. - Privatisations et déréglementation o Années 1980 : Début de vastes privatisations en Amérique du Nord et en Europe (France, Royaume-Uni, Canada). o Les entreprises publiques (banques, téléphonie, aéronautique...) passent dans le secteur privé. o Mouvement étendu aux pays en développement, encouragé par des institutions comme la Banque mondiale. - Limitation des compétences des États o Internationalisation ▪ Transfert de compétences vers des entités supranationales (ex. Union européenne). ▪ Globalisation des flux financiers et économiques, affaiblissant la souveraineté étatique. - Crise de la dette publique o Conséquence de la crise financière de 2008 et de la pandémie de COVID- 19. o Mise en place de mécanismes de contrôle budgétaire (ex. Pacte budgétaire européen). - Rôle des multinationales : Les États peinent à réguler les grandes entreprises transnationales, qui disposent d’une influence croissante. - Paradoxe moderne o Retour de l’État : Face à la crise financière de 2008, intervention massive des pouvoirs publics (ex. nationalisations pour sauver des banques). o Crise de confiance : ▪ Malgré une méfiance croissante envers l’État, les citoyens continuent d'y faire appel pour résoudre les crises. ▪ Contestations sur l’efficacité et la légitimité de l’action étatique. - Perspectives : État affaibli ou transformé ? o Renforcement des institutions internationales : Organisation et intégration régionale (ex. UE, ASEAN, Mercosur). o Dilemmes : ▪ Une souveraineté nationale contestée par la globalisation. ▪ Tensions entre autonomie étatique et pressions supranationales ou économiques. CHAPITRE III : LES REGIMES ET LES SYSTEMES POLITIQUES Régime politique et système politique - Régime politique : Organisation des pouvoirs publics (mode de désignation, compétences, règles régissant leurs relations). - Système politique : Inclut le régime politique et élargit l’analyse aux acteurs (partis, médias, systèmes électoraux, etc.). Typologie des régimes politiques - Régimes autoritaires : o Pas de réelles élections ou de concurrence politique équitable. o Pouvoir exercé par contrainte plutôt que par persuasion. o Souvent définis par opposition aux démocraties (absence d'État de droit, domination d’un parti unique, etc.). - Régimes totalitaires : Non détaillés dans le texte. - Régimes démocratiques : o Incluent la compétition électorale et le multipartisme. o Minoritaires dans le monde, mais progressions notables au XXᵉ siècle (vagues de démocratisation : Europe, Amérique latine, Asie, Afrique). o Recul récent de la démocratie dans plusieurs régions (autocratisation). - Régimes hybrides o Combinaison de traits démocratiques et autoritaires. o Exemples : élections non libres et présence de multipartisme limité. o Perception comme "démocraties diminuées" ou "autocraties électorales". - Difficulté à classifier strictement les régimes politiques, souvent placés sur un continuum : o Régime autoritaire ↔ Régime hybride ↔ Régime démocratique. o Critères de classification : Processus électoral, fonctionnement du gouvernement, libertés civiles, etc. Exemple d’indices de démocratisation - The economist ( democracy index) o Classement annuel basé sur 5 critères (ex. participation politique, culture politique). o Catégories de régimes (score global entre 0 et 10) : o Démocratie pleine (8,01-10), démocratie défectueuse (6,01-8), régime hybride (5,01-6), régime autoritaire (0-5). - V-Dem ( varieties of democracy) o Classifications ▪ Autocraties fermées (pas d’élections ni de compétition). ▪ Autocraties électorales (élections irrégulières). ▪ Démocraties électorales (compétition mais déficiences libérales). ▪ Démocraties libérales (pleine protection des libertés, séparation des pouvoirs). o Classement 2022 ▪ 32 démocraties libérales, 57 démocraties électorales, 53 autocraties électorales, 32 autocraties fermées. Dynamique historique et actuelle - Progrès démocratiques (XXᵉ siècle) : o Vagues successives (ex. après 1989 en Europe centrale). - Recul démocratique (XXIᵉ siècle) : o Retour des régimes autoritaires dans plusieurs régions (autocratisation). o Diversité accrue des régimes autoritaires. La contrainte externe et ses effets : - Définition : Influence de l’environnement international sur les choix internes des États - Après 1945 o Monde divisé entre deux blocs (États-Unis ( occidental) vs. URSS ( communiste)). o La priorité pour ces blocs : intégrer les nouveaux États indépendants dans leur sphère d’influence. o Conséquence : Les régimes autoritaires sont souvent tolérés, voire encouragés, par les grandes puissances selon les intérêts stratégiques. o Exemple : Cuba bascule vers le camp communiste après la Révolution. - Après 1989 ( fin de al guerre froide) o Transition vers une promotion internationale des régimes démocratiques. o Exemple : fin de l’apartheid en Afrique du Sud. o Brève période de démocratisation, suivie d’une montée de la dédémocratisation et de la valorisation des régimes autoritaires (Poutine, Xi Jinping, Erdogan, etc.). o Nouveaux enjeux géopolitiques : Tentative de construction d’un ordre mondial alternatif par la Russie et la Chine, opposé à l’Occident. L’autoritarisme - Nature de l’état autoritaire o Souvent la norme historique, les démocraties étants plus récents o Caractérisé par une contrainte importante (physique, matérielle, psychologique). o Identifié par la privation des libertés, notamment d'expression. o Régimes autoritaires ≠ régimes sans politiques : ▪ Ils ont des orientations claires, parfois des soutiens populaires. ▪ Nécessité de les analyser dans une perspective historique et sans préjugés. o Problème fréquent : absence de mécanisme clair de succession, entraînant des crises à la mort du dirigeant Le totalitarisme - Problématique et débats o Terme chargé de connotations négatives, utilisé pour discréditer des idées ou mouvements. o Polysémie et difficulté à définir positivement le concept. - Origine du terme o Entre-deux-guerres : utilisé pour analyser les régimes fascistes et staliniens. o Après 1945 : notion davantage politisée, souvent pour comparer les régimes nazi et stalinien. o Depuis la fin de la Guerre froide, parfois mobilisé pour critiquer des mouvements actuels (ex. : écologie qualifiée de « totalitarisme vert »). - Définitions clés o Hanna arendt 1951 ▪ Les régimes totalitaires (URSS et Allemagne nazie) se distinguent par Destruction des traditions sociales, juridiques, politiques. Déshumanisation des individus, suppression de la citoyenneté. Centralisation du pouvoir dans l’armée. Utilisation de la terreur pour imposer une idéologie. Idéologie omniprésente expliquant tout, sans lien avec la réalité. o Carl Friedrich et Zbigniew Brzezinski : ▪ Caractéristiques du totalitarisme Doctrine officielle couvrant tous les aspects de la vie. Parti unique avec un leader charismatique. Monopole sur les forces armées. Contrôle des moyens de production. Utilisation de la terreur policière. o Raymond Aron ▪ l'idéologie officielle est considérée comme la seule vérité. Elle influence et contrôle tout : l'économie, la société et les actions des individus. ▪ Italie fasciste de Mussolini ( 1922- Russie / URSS bolchévique de 1924) et Allemagne nazie de Hitler ( Staline ( 1922 - 1991) 1933) Contre révolutionnaire Vocation révolutionnaire assumée Arrivent au pouvoir de façon démocratique avec le support des partis conservateurs Contre le communisme Pour le communisme La terreur de masse La terreur de masse ( jusque 1953) Expansionnistes L’inverse de expansionniste : prudent avec les relations internationales Prérogatives de l’état au niveau éco , poli , culturelle, social important Réaction à WWI Réaction à WWI Rejet de la démocratie Rejet de la démocratie parlementaire parlementaire Rejet de l’individualisme Rejet de l’individualisme Négation du conflit ? Négation du conflit ? Provient d’une démocratie Ne provient pas d’une démocratie parlementaire parlementaire Ennemis ethniques (e.g., Juifs). Ennemis de classe (e.g., koulaks) Les régimes démocratiques Définition démocratie Abraham Lincoln : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » -> mais que faut-il entendre par « peuple », « par » , « pour » Hérodote : s’oppose à la monarchie ( gouvernement d’un seul) et l’oligarchie ( gouvernement de quelques-uns ) Démocratie illibérale Hongrie sous Victor Orban Démocratie ou les principe libéraux fondamentaux ne sont pas respectés ( droits individuels, séparation de pouvoir Démocratie directe ❖ Exemple parfait : Grèce préchrétienne ( - 6eme – 5eme siècle) Absence de médiation entre gouvernants et gouverné Décisions prise en assemblée libre par ensemble des citoyens « Élections » par tirage au sort et la rotation desdites charges Limites : - Concerne que hommes libre +18 : que 1/5 de la population adulte totale - Participation minoritaire Prend fin en -332 par l’occupation des Macédoniens ❖ Jean-Jacques Rousseau : le contrat social La loi gère et organise la société , ne pas la respecter c’est sortir du contrat social. Cette loi est décidé par tout le monde est doit être respecté par tout le monde. L’assemblé ( le peuple) définit la volonté générale. ❖ Obstacles et objection d’essence philo et techniques Difficulté d’ordre techniques : - Possible que à petite échelle, presque impossible à l’échelle d’un pays Difficulté de nature philosophique : - Suppose participation active de tout les citoyens , ya des gens ils ont la flemme - Si ces gens-là ne participent pas, on risque une « domination » des « minorités agissantes » - C’est de ce point que sort la critique contre la démocratie directe et rousseau car dangereux et limite totalitaire Danger de marginalise les minorités : - Principe majoritaire, sans prendre compte des minorités 1. Le référendum , un mécanisme de démocratie directe ? Julien Laferrière : procédé par lequel le corps des citoyens est appelé à exprimer par un vote populaire , son avis ou sa volonté à l’égard d’une mesure qu’un autorité a prise ou envisage de prendre que sa grande généralité met à l’abris du temps » Seuls les USA n’ont jamais organisé de référendum à l’échelle nationale, mais il y en an bcp dans les états initié par citoyens ou autorité publique Belgique : - Juridiquement et formellement il n’y a jamais eu de referendum organisé - Pratique anticonstitutionnelle - Exception : le retour au trône de Léopold III Situation exceptionnelle : Suisse : - utilisation très fréquente, mode de gouvernement , est une institution - Tous les trois mois - Echelle de canton et fédéral Autres nations : manière sporadique 1. Avantages , inconvénients et positionnement envers le référendum Démocratique ? - Application pure et simple du principe majoritaire, pas d’accommodements pour les minorités o Exemple : Canada : pour ou contre la prohibition d’alcool qui est revenus a 51.3% pour alors que 81.1% des québécois ont voté contre o Exemple : Belgique : (introduction au niveau fédéral pour avantage à la population flamande) 1950 retour du roi Léopold III -> 57% oui, alors que Wallonie et Bx plutôt autour des 50% et Flandres 72% - Ce sont les plus favorisées qui participent le plus aux referendums et aux consultations - L’enjeu du referendum affecte le taux de participation : au plus la question est important au plus il y a de participation. MAIS au plus la question ou l’enjeu semble complexe au moins les gens participent ( la plupart des participants sont alors des plus riches) - La décision finale est souvent prise par une partie seulement de la population, en effet le taux de participation aux referendum est inferieur a celui des élections nationales. o Problème : jusqu’ a quel point est il acceptable que les minorités soient responsable de la décision politique ?? surtout que c’est les plus favorisé qui votent le plus o Solution : installer des quorum de participation ou des quorums d’approbation - Les citoyens vont difficilement voter des lois « difficiles » pour eux o Exemple : Californie vote pour le budget : 56% oui (ce qui est choquant vu que ca augmente leurs taxes) o Exemple : Suisse : sur une sixième semaine payé : 66% oui - Les questions posées dans le referendum sont souvent de nature spécifique, ce qui peut faire oublier tout le contexte à prendre en compte de ce sujet. o Exemple : demander une réduction d’impôts et en même temps un redéploiement des forces de sécurité qui sont financé par … les impôts - Les gens , en cas de doute, aiment rester conservateur, être prudent et ne pas provoquer de changement - Les citoyen.ne.s « n’ont pas les qualité analytiques ni les info nécessaires pour prendre des décisions sages » o Giovanni Sartori :la société se complexifie , le référendum n’est plus compatible o Robert Dahl : dérive technocratique « les plus intelligents décident » de la société , il faut rétablisse un lien plus direct avec l’électorat - Laisse place à des décision prise par l’émotion - Au plus un référendum est politisés , au plus il y a de la participation - Le caractère plébiscitaire o Demande une certaine confiance dans le gouvernant - Permet de légitimiser certaines décisions : vu que le peuple l’a voté - Tout les termes peuvent-ils être soumis au référendum ? o Sous l’angle juridique : ne peut pas contredire le droit communautaire européens , de plus la question doit être posée à l’échelle concerné ( ex : fédéral pour fédéral ) o Sous l’angle politique : ▪ Théoriquement : tout sujet est possible ▪ Dans la pratique : question éthique , peuple qui décide du sort d’une minorité ? - Laurence Morel : même si le referendum donne la voix au peuple , son essence n’est pas forcement démocratique. 2. Les développements de la démocratie délibérative Définition et principes - Tirage au sort et délibération : le premier élimine les biais liés aux élections et favorise une représentation diversifiée - Mini-publics délibératif : groupes restreints tirés au sort pour débattre de sujets spécifiques, pour avoir une vision de l’opinion publique éclairée Avantages - Egalite et inclusion : tirage ay sort = égalité dans la participation , délibération= accès aux citoyens à une information approfondie - Rationalité et éclairage : mini publics = débats informés et rationnels ( >< referendum , décisions émotionnelles) - Long terme et intérêt général : solutions axées sur les génération futures Limites et critiques - Représentation inégale o Certains refusent de participer, surtout les défavorisé o Influence des experts et professionnels peut orienter les discussions - Impact incertain o Effets vertueux attendus (conviction pas le meilleur argument) pas systématiques o Participants peuvent réagir différemment face aux désaccords, mais cela n'affecte pas toujours leur satisfaction - Manque de reddition de comptes o Les mini-public ne doivent pas justifier leurs choix ou prendre la responsabilité si il y a des mauvaises conséquences - Engagement décroissant o La participation diminue avec le temps, il y a alors des citoyens plus actifs qui reviennent et décident bcp La démocratie représentative - Définition : Système politique où les citoyens élisent des représentants pour prendre des décisions en leur nom. - Évolution : 19- 20 -ème siècle - Critères démographique : répond à des critères démocratiques formels (élections régulières) et substantiels (liberté, égalité) - Exemple de régimes « démocratique » non représentatifs : La Corée du Nord, la Chine, l'URSS, etc. - Principe : les représentants doivent refléter les opinions des citoyens - Elections : principal moyen d’exprimer opinions populaires - Problème : les élus en reflètent pas toujours fidèlement la société - Mandat impératif : L’élu suit strictement les instructions de ses électeurs. modèle difficile à appliquer car vote est secret et les opinions des électeurs sont diverses. - Mandat représentatif : L’élu prend des décisions selon son propre jugement et l’intérêt général - Accountability / redevabilité : élus doivent rendre des comptes à leurs électeurs , surtout lors des élections. Citoyens peuvent réélire ou remplacer les élus - Pacification des conflits : o Conflits exprimés pacifiquement : La démocratie permet de transformer les conflits sociaux en compétitions pacifiques, favorisant la stabilité. o Résolution des conflits : Les désaccords sont exprimés et gérés de manière civilisée, bien que l’histoire ait aussi connu des périodes violentes (ex : guerres mondiales). Les conditions de la démocratie représentative 1. Le suffrage universel juste et libre - Condition clé de la démocratie : juste libre , régulière, alternance - Histoire du suffrage o 19 -20 -ème siècle : droit de vote souvent restreint ( aux élites économiques , culturelles et politiques) excluant une grosse partie de la population o Suffrage censitaire, suffrage plural, que les hommes, illettrés, poll tax, le id aux états unis , le déni de vote pour les non- européens) Critères d’un élection démocratique - Justes et libre - Elections à intervalles régulières - Séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire - Protection des minorité : opposition parlementaire et mécanisme institutionnels ( ex communauté germanophone en Belgique avec son propre gouvernement) - Contre-pouvoir et garde-fous : éviter dérives autorité o Institutionnels : indépendance judiciaire, autonomie des entités féférées o Non institutionnels : presse libre, syndicats, associations. o Les types de régimes démocratiques a) Le régime parlementaire - Relation exécutif-législatif : gouvernement est responsable devant le parlement - rôle du parlement o Élaborer et voter les lois o Contrôler le gouvernement ( questions , vote de budget , motion de défiance) - Configurations possibles o Majoritaire : Gouvernement soutenu par la majorité parlementaire. o Minoritaire : Le gouvernement doit négocier avec d'autres partis pour faire adopter les lois (ex. Suède, Danemark) - Sous-types o Moniste : le chef d’état a un rôle symbolique o Dualiste : pouvoir exécutif = chef de l’état + gouvernement Le régime semi-présidentiel - spécificité de la 5eme république de France o Président élu au suffrage universel direct o Président peut dissoudre l’assemblée nationale o En cas de cohabitation , le premier ministre domine les affaires intérieures, le président se concentre sur la politique étrangère Le régime présidentiel (usa) - Séparation stricte des pouvoirs o Législatif+ exécutif = indépendants o Exécutif = président - Rôle du parlement ( congres) o Contrôle après adoption des lois Parlementaire monocaméral vs bicaméral - Monocaméral : une seule chambre législative - Bicaméral : deux chambres législatives o Bicaméral égalitaire : pouvoir équivalent (Italie) o Bicaméralisme inégalitaire : chambre basse plus puissante ( France) o Types de chambre hautes ▪ Élitiste/ modératrice : représente les élites ( chambre des lors UK) ▪ Fédérale : défend les intérêts des entités fédérées ( Bundesrat Allemagne) Parlementarisme européen - Institutions principales o Commission européenne : pouvoir exécutif, monopole de l’initiative législative o Parlement européen et conseil des ministres : pouvoir législatif - Originalité o Absence de majorité / opposition claire o Evolution vers un rôle accru du parlement européen : Avant, c'était surtout les professeurs (la Commission européenne) et les chefs de classe (le Conseil des ministres) qui prenaient les décisions. Mais maintenant, les élèves (le Parlement européen) ont plus de voix dans les décisions importantes. Ils peuvent aider à écrire les règles et dire si elles sont bonnes ou pas. Chapitre IV : les règles électorales dans une démocratie 1. L’évolution des conditions de vote - l'élection est un acte fondamental de la démocratie représentative, permettant au peuple de choisir ses représentants. - Les conditions d’élections ont beaucoup évolué, pour renforcer les garanties individuelles et assurer des scrutins plus équitables - Évolutions majeures o Suppression des inscriptions multiples (empêche de voter plusieurs fois). o Représentation officielle des candidats dans les bureaux de vote pour garantir la transparence. o Bulletin sous enveloppe pour protéger le secret du vote. o Introduction de l'isoloir (lieu privé où l'électeur vote sans pression extérieure) ces mesures sont également mises en place pour garantir la confidentialité du vote et réduire les fraudes. - Comparaison avec d’autres pays o UK : isoloir introduit en 1872 o Canada : 1874 o Belgique : 1876 - Fraudes électorales : o Fraudes d’inscriptions , bourrages d’urnes et pressions des électeurs o Diminution des fraudes grâce aux réformes - Problèmes contemporaines o Manipulation électorales : pressions politiques et tentatives de fraudes , Capitol 2021et Brasilia 2023 o Nouvelle technologie : vote en ligne etc. pose des question sur la sécurité et d’intégrité des scrutins - Interférence extérieures : élections peuvent être influencés par acteurs extérieurs ( piratage russe 2016 lors des élections américaines - enjeux futurs : sécurité des élections électroniques : nouveaux défis liés à l’utilisation de la technologie pour garantir un scrutin libre et sûr 2. Les dimensions de l’élection Le nombre de degrés de l’élection - Certains scrutins ont plusieurs degrés o Ex : Les élections présidentielles en France, où le président est élu par les électeurs au second degré (par des représentants élus) o Ex : USA :collège électoral , avec sénateurs , députés et des élus locaux Nouvelles temporalités du vote - Mutation des temporalités : le vote peut durer plusieurs jours voir semaines o Ex : Allemagne et USA ( vote anticipé) - Effets sur la participation o Diminue l’abstention , pas partout mais en général o Augmente la participation électorale , avec différences entre les partis politiques ( démocrates votent plus en avances que les républicains) - Impactes des projections : les projections de votent peuvent influencer les électeurs qui n’ont pas encore voté Le découpage des circonscriptions électorales - Circonscriptions uninominales : chaque circonscription élit un seul représentant, scrutin majoritaire à un ou deux tours - Circonscriptions plurinominales : plusieurs sièges sont à pourvoir, scrutin majoritaire ou proportionnel - Magnitude des circonscriptions :magnitude désigne le nombre de sièges à pourvoir dans une circonscription. o Faible magnitude : Favorise les grands partis. o Forte magnitude : Facilite la percée des petits partis ou nouveaux mouvements - Ex : USA et UE : découpage des circonscriptions ne suivent pas toujours une règle démographique précise. Ex : la répartition des sièges pour les élections européennes est influencée par des facteurs autres que la population - Inégalités dans la représentation : circonscriptions peuvent être inégalement peuplées, ce qui peut fausser la représentation ( « bourgs pourris » des circonscriptions électorales britanniques du XIXe siècle, où très peu d'électeurs pouvaient élire un député, souvent au bénéfice des élites locales.) - Redécoupage des circonscriptions : o USA : redécoupage est effectué après chaque recensement, ce qui peut influencer la politique électorale (ex : gerrymandering). o UK : commission parlementaire supervise le redécoupage des circonscriptions. Le gerrymandering - Technique consistant à manipuler le découpage des circonscriptions pour favoriser un parti politique en concentrant les voix adverses dans quelques circonscriptions. - Ex : 1812, le gouverneur Gerry du Massachusetts a créé une « salamandre » en manipulant le découpage pour faire élire davantage de ses partisans avec moins de voix. - Ex : Texas (Henry Cuellar) : Contestation du redécoupage en 2022, la Cour suprême a rétabli les limites initiales pour protéger les démocrates. - Ex :New York (2022) : La Cour d’État a rejeté un redécoupage en faveur des démocrates, invoquant une violation de l’amendement constitutionnel de 2014 interdisant le gerrymandering. 3. Modes de scrutins Scrutins majoritaires : vise à dégager une majorité en sièges, favorise la gouvernabilité - Uninominal à un tour ( UK USA Canada) o Candidat arrivé en tête remporte le siège , peu importe son score absolu o Amplifie le poids du premier parti en sièges o Faible proportionnalité entre voix et sièges o Favorise le bipartisme et les votes « utiles » ( on vote pour le rouge ou le bleu au lieu des autres petites parties vu que c’est quand même 100% sur que eux vont pas gagner ) o Désavantage les tiers-partis sauf s’ils sont régionalistes o Limites du scrutin ▪ Disproportionnalité : a répartition des sièges au sein d'une assemblée ne reflète pas fidèlement la répartition des voix obtenues par les partis politiques lors des élections ( genre 51 et 49 ) ▪ Dépendance géographique des suffrages : Répartition homogène favorisée pour gagner des circonscriptions. Un parti peut avoir plus de voix globalement mais moins de sièges ▪ Impact sur les tiers-partis Souvent marginalisé favorisent les partis qui se concentrent sur des régions spécifiques, leur permettant de gagner des sièges même avec peu de votes à l'échelle nationale. - Uninominal à un ou deux tours : Plusieurs élus par circonscription, mais favorise toujours les majorités. - Plurinominale à un tour : Plusieurs sièges à pourvoir, le candidat ou la liste qui arrive en tête remporte tous les sièges de la circonscription. o Elections présidentielle américaine, scrutin indirect ▪ grands électeurs, ▪ winner takes all ▪ strategie des swing states ( Floride, Michigan, Pennsylvanie, Wisconsin) o Particularité et controverses ▪ Amplification des résultats : Le système amplifie les victoires en grands électeurs, même avec une faible avance en voix ▪ Candidat peut perdre le popular vote mais remporter l’électoral vote ▪ Élections influencés par les candidats tiers perturbant l’équilibre entre démocrates et républicains o Dynamique des résultats ▪ Élections serrées ▪ Élections déséquilibrées - Mode de scrutin uninominale à deux tours o Circonscription : un seul siège à pouvoir o Premier tour ▪ Soit majorité absolue et 25% des électeurs( ce qui dépend du taux de participation) : si pas deuxième tour o Deuxième tour , ballotage ▪ Les deux premier candidat font un 1V1 ▪ Un candidat ayant obtenu 12,5% ( ce qui dépend aussi du taux de participation) peut aussi participer mais c’est souvent 1V1 - - Mode de scrutin plurinominal à deux tours : o Premier tour ▪ Majorité absolue si pas deuxième tour o Second tour ▪ 10% des suffrages au premier tour nécessaires pour participer ▪ Panache : Les électeurs ont autant de voix que de sièges à pourvoir. Ils peuvent répartir leurs votes comme ils le souhaitent parmi les candidats. Un candidat doit avoir plus de la moitié des votes pour gagner tout de suite, sinon il faut un deuxième tour. Avant 1899, la Belgique appliquait un mode de scrutin majoritaire plurinominal avec panachage. Ensuite, un mode proportionnel a été adopté Effets attendus du mode de scrutin majoritaire - Effets généraux o Amplification des sièges, pourcentage de siège plus élevé que le pourcentage de voix o de l’émergence d’une majorité parlementaire : si un parti a beaucoup de soutiens dans certaines zones, il peut gagner plus de sièges même s'il n'a pas la majorité des votes dans tout le pays o Possibilité de non-majorité malgré un bon score : Ce système ne garantit pas toujours une majorité absolue - Impact de la répartition géographique et des circonscriptions o Répartition des voix : Un parti qui obtient plus de voix à l'échelle nationale peut perdre si ses voix ne sont pas bien réparties géographiquement o Effet du tracé des circonscriptions : Le découpage des circonscriptions peut influencer les résultat - Bipartisme et domination des grands partis o Scrutin majoritaire favorise un système bipartite, deux grands partis qui dominent o des tiers partis implantés localement peuvent réussir à obtenir des sièges importants, comme le Bloc québécois au Canada ou le Parti national écossais au Royaume-Uni. o Cas déviant ; France 2022 répartition plus fragmentée - Avantage du scrutin majoritaire o Clarté et stabilité :permet de dégager des majorité claires, facilitant la formation d’un gouvernement stable o Responsabilité et lien avec les électeurs : les électeurs connaissent mieux leurs représentants et peuvent voir qui est responsable de leur gouvernement o Impact fort du vote : citoyens choisissent leur représentant et le parti qui gouvernera, rendant l'impact de leur vote plus direct. - Inconvénients du scrutin majoritaire o Injustice de représentation : sous-représente souvent les partis qui ne sont pas bien implantés localement, notamment les tiers partis généralistes o Système figé : limite l’émergence de nouvelles idées et formations politiques, car il favorise les grands partis existants. o Favoritisme des intérêts locaux : députés se concentrent souvent sur les intérêts de leur circonscription au détriment des enjeux nationaux, ce qui peut mener à une incohérence et à un manque de discipline partisane. o Minorité en voix mais majorité en sièges : Les partis au pouvoir peuvent avoir moins de voix que leurs opposants mais toujours une majorité en sièges Les modes de scrutin proportionnel, moins disproportionnel que majoritaire - Objectif : représenter fidèlement la société dans l’assemblé en proportion des voix obtenus par chaque parti - Fonctionnement : o Système de listes ▪ Électeurs votent pour une liste de candidats représentant un parti ▪ Siege attribués selon le pourcentage des voix obtenus ▪ Échelle nationale ( Israël ou Pays-Bas) ou par circonscriptions Méthodes de répartition des sièges - Méthode par quotient 1. Calcul d’un quotient électoral o Quotient de Hare = total des Voix / Sièges à pourvoir) o Quotient de Hagenbach-bischoff : Q=V/S+1 o Quotient de Droop: Q=(V/(S+1))+1 o Quotient Imperial: Q=V/S+2 2. Chaque liste obtient des sièges en divisant son total de voix par ce quotient. 3. Attribution des sièges restants : o Méthode des plus forts restes : Les sièges non attribués vont aux partis ayant les plus grands "restes" de voix. Les "voix restantes" viennent des votes qui n’ont pas suffi pour obtenir un siège entier. Cette methode favorise donc les petits et moyens partis o Méthode de la plus forte moyenne : Les sièges restants sont attribués en fonction du rapport voix/s (sièges obtenus + 1). ▪ si un parti a 50 000 voix et déjà 2 sièges, sa moyenne est 50 000 ÷ (2 + 1) = 16 666,67. ▪ Attribuer le prochain siège au parti avec la plus forte moyenne : ▪ Le parti qui a la plus forte moyenne gagne le siège suivant. ▪ Ensuite, on recalcule sa nouvelle moyenne en tenant compte de ce nouveau siège (en ajoutant +1 au diviseur). ▪ répéter jusqu’à ce que tous les sièges soient distribués. - Effets des systèmes proportionnels o Avantages ▪ Favorise une représentation plus fidèle des partis, y compris les moyen et petits partis ▪ Encourage l’émergence de nouvelles idées et formations politiques o Inconvénients ▪ Peut entrainer fragmentation parlementaire ( difficultés à former majorités stables) ▪ Faible « magnitude » (nombre de sièges à pourvoir) favorise les grands partis, tandis qu’une magnitude élevée aide les plus petits. - Méthode par diviseur o Méthode d’hondt : appliquer un diviseur simple aux voix de chaque parti : 1,2 ,3 on y ajoute +1 a chaque étape , On regarde tous les résultats des divisions (de tous les partis) et on attribue le siège au plus grand nombre. Après chaque attribution, on passe au diviseur suivant pour ce parti. o Méthode sante-laguë : ressemble à d’hondt mais avec des diviseurs de nombre impairs > prône la disproportionnalité la plus faible possible o Diviseur Imperiali : défavorable aux petits partis - Le vote unique transférable (stv) On fait une tier list en gros , on fais son top 5 Avantage et inconvénients du scrutin proportionnel - Plus juste que le scrutin majoritaire - Prendrais compte des nuances et des conflits présents dans l’opinion - Accès plus facile pour les petits partis - Ne change pas grand-chose pour les grands parti ( par rapport au scrutin majoritaire) - Permet l’émergence de nouvelles idées et acteurs politiques - Choix large , pas besoin de vote utile - Au plus la magnitude diminue au plus la proportionnalité du scrutin diminue - Fragmentation politique et parlementaire , l’accès plus facile à la représentation parlementaire - Electeur ne connais pas toujours bien le parti gagnant - Alternance moins forte - Les seuils o Pour limiter l’éparpillement des voix et des sièges , instauré dans plusieurs pays o Pour pouvoir décrocher un ou plusieurs sièges, une liste doit atteindre un pourcentage minimal o Seuil fixés à échelle nationale - le panachage o pouvoir voter pour des candidats de listes différents o électeur a autant de voix que de sièges à pourvoir - listes ouvertes o liste fermé : pas possible de voter de décider qui dans la liste on vote , l’ordre de la liste prime o pas possible de voter pour toute la liste o un ou plusieurs candidats - semi ouvertes o soit pout toute la liste o soit pour qlq personne sur la liste Les modes de scrutin mixte - Comment ça marche : o Deux votes : Les électeurs votent deux fois : une fois pour élire un candidat directement dans leur circonscription (scrutin majoritaire) et une autre pour une liste de parti (scrutin proportionnel). o Répartition des sièges : ▪Scrutin majoritaire : Une partie des sièges est attribuée aux candidats qui obtiennent le plus de voix dans leur circonscription (souvent un siège par région). ▪ Scrutin proportionnel : L’autre partie des sièges est répartie en fonction du pourcentage de voix obtenu par chaque parti à l’échelle nationale ou régionale. o Avantages : ▪ Assure une meilleure représentation des partis grâce à la proportionnelle. ▪ Garde un lien direct entre les citoyens et leurs représentants locaux grâce au scrutin majoritaire. o Inconvénients : ▪ Peut-être complexe à comprendre et à organiser. ▪ Risque de double représentation pour certains partis si le système n’est pas bien équilibré. Le mode de scrutin « fait-il » l’élection ? Approche institutionnaliste o Idée principale : mode de scrutin influence directement le système politique et les résultats des élections o Maurice Duverger : trois lois expliquant comment les modes de scrutins influences les résultats des élections ▪ Représentation proportionnelle Ce mode de scrutin produit un système multipartite où il y a plusieurs partis stables et indépendants. ▪ Scrutin majoritaire uninominal à deux tours Cela mène à un système multipartite mais les partis ont des alliances. Les partis sont plus flexibles et dépendent des autres pour former des coalitions. ▪ Scrutin majoritaire uninominal à un tour Ce système tend à produire un bipartisme : deux grands partis qui se battent pour le pouvoir. Les effets mécaniques et psychologiques - Effet mécaniques : C’est l’effet direct du mode de scrutin. Par exemple, avec un scrutin majoritaire, un petit parti peut ne pas avoir de siège même s’il a beaucoup de voix. - Effet psychologique : C’est la façon dont les électeurs adaptent leur comportement en fonction de ce qu’ils pensent que le système électoral va faire. Par exemple, les électeurs peuvent choisir de voter pour un parti qui a plus de chances de gagner, même s'ils préfèrent un autre parti. C’est le vote stratégique. Approche sociohistorique - Idée principale : Contrairement à l’approche institutionnaliste, les partisans de cette approche pensent que ce sont les partis et la société qui façonnent le mode de scrutin, et non l’inverse. - Georges Lavau : Il défend cette idée en disant que les systèmes de partis sont d’abord un résultat de la société et de l’histoire. Le mode de scrutin est moins important que la structure de la société. - Les arguments sociohistoriques o Les modes de scrutin ne produisent pas des résultats automatiques. Par exemple, même avec un mode de scrutin proportionnel, les partis peuvent évoluer différemment dans des contextes sociaux différents. Le débat : mode de scrutin vs sociologie - Institutionnalistes pensent que le mode de scrutin détermine largement le résultat des élections - Les sociohistoriques estiment que le mode de scrutin n’est qu’un reflet de la réalité sociopolitique et que la société et l’histoire des partis sont des facteurs plus importants. CHAPITRE V : les élections et le comportements électoral - Le vote comme expression de la souveraineté populaire : Le vote est l'outil principal de légitimation du régime démocratique, mais il peut être influencé par des mécanismes de non-participation. - Mécanismes de non-participation o Non- inscription sur les listes électorales ▪ Inscription électorale peut être automatique ( Belgique , Espagne) , obligatoire avec démarche ( uk , japon) ou facultatif (usa) ▪ Difficulté avec l’inscription facultative : Mal-inscription , ce qui peut fausser les taux de participation et influençable par les partis pour avantager leur base électorale o Abstention électorale : - désigne les citoyens qui, bien inscrits, ne participent pas aux scrutins. Le taux d'abstention se mesure par rapport aux inscrits. - Le taux d'abstention peut aussi être analysé en fonction des votes blancs et nuls. - En Belgique, où le vote est obligatoire, l'analyse des résultats permet de mieux comprendre l'abstention comparée à des pays où le vote est facultatif. - Distinction entre abstention structurelle et conjonctuelle o Abstention structurelle : Refus systématique de voter, quels que soient les scrutins et enjeux. o Abstention conjoncturelle : Abstention circonstancielle, dépendant de l'enjeu spécifique de l'élection. Les électeurs peuvent voter ou non selon les circonstances. - Évolution et causes de l'abstention : o Tendances à long terme : l'abstention électorale augmente dans de nombreux pays européens. Cette tendance se vérifie surtout dans les nouveaux pays démocratiques. o Facteurs socio-économiques : L'abstention peut être liée à des facteurs socio-culturels (marginalisation, mal-inscription, inégalités). o Différences géographiques : Des pays comme le Danemark ou la Suède montrent une moindre érosion de la participation, notamment grâce à l'ancrage de la démocratie représentative. - Cas internationaux o États-Unis : L'abstention électorale est influencée par des facteurs politiques et institutionnels, avec des taux de participation variant selon les élections présidentielles et les élections de mi-mandat. o Canada : La participation électorale a diminué depuis les années 1980, atteignant des taux d'abstention de plus de 30% dans les dernières décennies. - Quartes grands registres d’explication ou d’observation pour comprendre l’abstentionnisme o L’abstentionnisme de condition o L’abstentionnisme de protestation o L’abstentionnisme lié au contexte de l’élection o L’abstentionnisme relié aux effets de la conjoncture Abstentionnisme de condition - Facteurs socio-économiques et scolaires : ▪ plus élevée chez les individus avec un faible capital social, scolaire et culturel. ▪ Corrélation directe entre faible niveau d’éducation et moindre participation électorale. ▪ Déclin des syndicats et partis de masse réduit les mobilisations correctrices - Exclusion sociale et désaffiliation : ▪ signe de faible intégration sociale et politique. ▪ Les « ghettos électoraux » (territoires défavorisés) concentrent des taux élevés d’abstention. ▪ Faible implication des jeunes : 69 % des 18-24 ans et 71 % des 25-34 ans se sont abstenus aux législatives françaises de 2022. - Isolement social et professionnel : ▪ L'isolement (absence de réseau familial, amical ou professionnel) réduit la participation politique. ▪ L’activité professionnelle favorise l’engagement, contrairement à l’inactivité ou au veuvage. - Influence du milieu de vie : ▪ Participation électorale plus élevée dans les zones rurales grâce aux effets de proximité sociale et de contrôle collectif. Abstentionnisme de protestation - Critique de système politique o L’abstention sert à exprimer une désaffection envers les institutions et acteurs politiques. o Certains abstentionnistes se sentent « hors du jeu politique ». - Rejet spécifique d’un candidat ou d’un parti : o Refus de voter pour sanctionner un parti ou un candidat décevant. o L'abstention différentiel peut influencer les résultats électoraux (ex. : élections de mi-mandat aux États-Unis). - Contestations idéologiques o Rejet du principe même des élections par certains groupes (ex. : « Élection, piège à cons »). o Appels au boycott dans certains contextes (ex. : référendum de 1972, élections tunisiennes de 2023). - Insatisfaction envers l’offre électorale : o Absence de choix perçu comme significatif décourage certains électeurs, notamment dans les scrutins uninominaux. Abstentionnisme lié à l’essence de l’élection - Enjeux électoraux o Les élections polarisées (enjeux majeurs) mobilisent davantage que les scrutins perçus comme apaisés. - Modes de scrutin o Le scrutin majoritaire, dans certaines conditions (circonscriptions « sûres »), peut décourager les électeurs. - Différence entre scrutins de premier et deuxième ordre : o Les élections de premier ordre (présidentielles) mobilisent davantage que celles de deuxième ordre (ex. : européennes). o L’abstention est plus forte dans les scrutins perçus comme moins cruciaux. Abstentionnisme et conjoncture - Fréquence des scrutins : o Une succession rapide d’élections réduit la participation (lassitude électorale). o À l’inverse, un long intervalle entre deux scrutins favorise une meilleure mobilisation. - Concomitance de scrutins : o La tenue simultanée de plusieurs scrutins améliore les taux de participation. III. Le vote blanc - Définition : Le vote blanc consiste à voter sans choisir un candidat ou une liste. - Vote obligatoire vs non-obligatoire : o où le vote est obligatoire (ex. Belgique), les votes blancs sont souvent plus nombreux. Ils peuvent refléter une abstention contrainte ou un rejet des choix disponibles. o où le vote est facultatif, le vote blanc peut traduire : ▪ Une déception envers l'offre politique, souvent de la part de citoyens ayant un haut niveau d’éducation. ▪ Une pression sociale poussant certains à voter même s'ils préfèrent s'abstenir. - Facteurs influençant o Âge et contexte rural : Plus de votes blancs dans les zones rurales où la pression sociale est forte. o Urbanisation : Plus d’abstention dans les villes où le contrôle social est moins présent. Méthodes d’analyse du comportement électoral - Géographie électorale : o Analyse les votes en les croisant avec des données socio- économiques et culturelles à l’échelle d’un territoire (ex. André Siegfried et ses études sur le « granit » et le « calcaire ») o Limites : Disponibilité et précision des données varient selon les pays. - Sociologie électorale quantitative : o Utilise des enquêtes (préélectorales, sortie des urnes, postélectorales). o Importance d’élaborer un questionnaire clair et objectif , choisir un échantillo représentatif o Limites : risque de biais (ex. désirabilité sociale, surreprésentation des diplômés). o Exemple : La marge d’erreur d’un sondage dépend de la taille de l’échantillon. Avec 750 sondés, une marge d’erreur à 95 % est de ±3,57 %. - Entretiens qualitatifs : o Vise à comprendre les motivations profondes des électeurs. o Méthode non-représentative mais utile pour explorer des trajectoires individuelles. V. Les grands modèles d’interprétation du comportement électoral A. Le déterminisme social : le « modèle de Columbia » - Paul Lazarsfeld - Idée centrale : "On pense politiquement comme on est socialement." - Trois variables principales influençant le vote o Statut socio-économique : catégorisé de A (plus riche) à D (plus pauvre). o Appartenance confessionnelle : protestant ou catholique. o Lieu de résidence : urbain ou rural. - Résultats o Les catégories favorisées (protestants ruraux riches) votent majoritairement républicain. o Les catégories défavorisées (catholiques urbains modestes) votent majoritairement démocrate. - Autres variables moins prédictives o Statuts social subjectivement perçus o Votes précédents o Socialisation familiale - Conversions électorales rares mais importantes B. Le modèle psychoaffectif : le « modèle de Michigan » - Université de Michigan - Idée centrale : Le vote repose principalement sur des forces psychologiques individuelles. - Concept clé : Identification partisane o Attachement affectif à l’un des deux grands partis. o Hérité de la socialisation familiale et formé avant l’âge de voter. o Effet d’immunisation : persistance de cet attachement malgré les changements contextuels. - Types d’élections influençant ce modèle : o Elections normales : alignement des identifications partisanes et des choix politiques. o Élections déviantes : influence ponctuelle de candidats ou événements. o Élections de réalignement : changements structurels dans les préférences partisanes de segments électoraux. ▪ Ex : Sud des États-Unis : basculement du vote démocrate vers le Parti républicain après les droits civiques (années 1960). ET Effondrement du vote républicain en Californie et New York à cause du virage conservateur du parti. C. Les variables lourdes de la sociologie électorale en Europe - Facteurs structurant le comportement électoral o La religion ▪ Plus ils sont pratiquants plus ils votent à droite ▪ Moins ils sont religieux plus ils votent gauche ▪ Droitisation des catholiques récent o Classe sociale ▪ les salariés (travailleurs) votent à gauche ▪ Les indépendants ou professions libérales (non-salariés) votent à droite. ▪ Changement recents classes populaires salariées s'abstiennent plus souvent ou votent pour des partis de droite radicale. fonctionnaires votent toujours majoritairement à gauche, mais un peu moins qu'avant. o Logement et patrimoine ▪ Les propriétaires votent droite ▪ Les locataires votent gauche ▪ Ceux qui possèdent des biens votent plus à droite o Niveau d’éducation ▪ Diplôme élevée votent gauche ▪ Moins diplômés votent droite radicale - Évolution des tendances électorales o Les anciennes divisions (classe sociale, religion) s'effacent progressivement. o Un nouveau conflit émerge autour des valeurs ▪ Conservateurs (droite) : Ethnocentrisme, tradition. ▪ Libéraux culturels (gauche) : Universalisme, ouverture D. L’issue voting - Théories moderne du vote : Vote sur les enjeux (issue voting) : Les électeurs votent en fonction des thèmes importants lors de l'élection (exemple : immigration, environnement). - Cela suppose que o Les candidats ont des positions claires o Les électeurs perçoivent ces différences o Ils choisissent celui qui partage leurs idées -> choix rationnel o Les émotions (peur, colère, confiance) et les traits de personnalité (ouverture, introversion) influencent de plus en plus les comportements électoraux. - Tendances actuelles o Montée des partis populistes (droite et gauche). o Droitisation des partis conservateurs. o Augmentation de l'abstention. o Importance croissante des attitudes politiques et des émotions dans le vote (polarisation affective). CHAPITRE VI : les partis politiques 1. À l’origine des partis politiques - Nés au 19 -ème siècle , grâce à deux grandes révolutions o Révolution économiques ( industrialisation) : cela a changé la société et créé des classes sociales comme les ouvriers. o Révolution politique (démocratisation) : le droit de vote s'est étendu progressivement, d'abord aux hommes, puis aux femmes. - élections sont devenues un moyen pour les masses de s'exprimer - Les députés devaient désormais représenter des milliers de personnes aux intérêts parfois opposés. - Les partis politiques ont émergé pour organiser ces intérêts et faciliter la communication entre élus et électeurs. 2. Rôles des partis - Les partis traduisent les conflits de la société (riches/pauvres, ouvriers/patrons) en débats politiques. Ils ne créent pas ces tensions, mais les rendent visibles dans les parlements et les gouvernements. - Aux États-Unis, les premiers partis modernes sont apparus au début du XIXe siècle grâce à des élections populaires régulières et bien organisées. - En Europe, les partis sont souvent liés à des journaux ou des syndicats. 3. définir un parti politique - Partis : cherchent à gouverner et à défendre une vision globale de la société. Les partis peuvent varier : certains défendent une région (régionalistes), d’autres une cause unique (partis « mono-thématiques » comme les partis pour les animaux). - Groupes d'influence : veulent influencer des décisions spécifiques (ex. : protection de l’environnement). 4. Critères pour être un parti politique - Une organisation durable, même après le départ des leaders. - Une présence à la fois locale et nationale. - Une volonté claire de gouverner. - Une recherche de soutien populaire. - Se distingue par son projet : une vision particulière de l’intérêt général 5. Fonctions des partis politiques - jouent plusieurs rôles dans la société pour répondre à des besoins sociaux et culturels. On peut les classer en fonctions manifestes (conscientes et voulues) et latentes (non intentionnelles ou non reconnues). - Fonction de gouvernement o Visent à gouverner. o Former des gouvernements. o Contrôler la gestion gouvernementale. o Maintenir la discipline entre leurs membres et leurs représentants. o Les partis choisissent aussi leurs dirigeants, mais cette fonction évolue. De plus en plus, les dirigeants viennent de grandes écoles et universités (ex. : Sciences Po, ENA). Cela rend l'accès aux postes de pouvoir plus rapide et favorise les jeunes. - Fonction programmatique o Les partis développent des programmes politiques en deux étapes : ▪ Fonction idéologique : expliquer l'état de la société et ses problèmes. ▪ Agrégation des intérêts : créer des programmes qui attirent un maximum de citoyens. o Ils jouent aussi un rôle de médiation : ▪ Ils transmettent les revendications des citoyens au pouvoir. ▪ Ils expliquent les décisions du pouvoir au public. ▪ médiation est affaiblie, surtout au niveau européen, car les citoyens comprennent moins bien les processus de décision. Cela alimente des réactions négatives (ex. : Brexit, référendums rejetant des traités européens). - Fonction de légitimation o Les partis ont aidé à légitimer la démocratie en reliant les citoyens aux institutions. Cependant, cette fonction est en danger : ▪ La complexité des décisions (nationales et internationales) rend le système moins clair. ▪ Les citoyens sont plus méfiants envers les partis et les institutions, ce qui menace la démocratie. - Fonction de socialisation o Les partis ont longtemps aidé leurs membres à s'intégrer dans la société (éducation, liens sociaux). Cependant, cette fonction diminue car : ▪ L'éducation s'est généralisée. ▪ Les médias (TV, Internet, réseaux sociaux) ont remplacé en partie les partis comme sources d'information. ▪ Ces évolutions rendent les citoyens plus indépendants, mais aussi plus isolés politiquement. - Fonction tribunitienne o Les partis peuvent servir de tribune pour les groupes exclus du système. Ils permettent à ces groupes de faire entendre leur voix sans violence. ▪ À des partis d'extrême droite (ex. : Rassemblement National en France). ▪ À des partis de gauche radicale (ex. : en Allemagne ou en Europe du Su