Cours Psychologie Différentielle - Personnalité 2024-2025 - MPOUKI PDF

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Université de Rouen

2024

Bernard Clotaire MPOUKI

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psychology personality psychological studies human behavior

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These notes are from L1 - Cours de D. Guédon -Université de Rouen and cover Psychology Differentielle, Personality. It includes details of various methods of personality evaluation. The document has a focus on psychology.

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Bernard Clotaire MPOUKI Docteur en psychologie - psychologue [email protected] L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 1 Bibliographie : Carlier, M., Dickes, P., & Gilles, P. Y. (2008). Psychologie différentielle. Bréal. Bernaud, J. L. (2014). Les méthodes d'évaluat...

Bernard Clotaire MPOUKI Docteur en psychologie - psychologue [email protected] L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 1 Bibliographie : Carlier, M., Dickes, P., & Gilles, P. Y. (2008). Psychologie différentielle. Bréal. Bernaud, J. L. (2014). Les méthodes d'évaluation de la personnalité. Dunod. Hansenne, M. (2021). Psychologie de la personnalité. De Boeck Supérieur. Reuchlin, M. (2001). La psychologie différentielle. PUF. 8e. éd. Reuchlin, M. (1999). Evolution de la psychologie différentielle. PUF. Huteau, M. (2021). Psychologie différentielle-5e éd.: Cours, exercices et QCM corrigés. Dunod. 2 L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen Bibliographie : Huteau, M. (1995). Manuel de psychologie différentielle. Dunod. Huteau, M. (2015). Manuel de psychologie différentielle. Dunod. 4e éd. Lubart, T. I., Caroff, X., & Mouchiroud, C. (2011). Psychologie différentielle. PUF. Rolland, J. P. (2019). L'évaluation de la personnalité: le modèle à cinq facteurs. Mardaga. 3 L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen Plan du cours : 1. Introduction 2. Définitions 3. Modèles de personnalité 4. Modèles différentiels 5. Approche théorique vs empirique 6. Au-delà des traits 7. Vers une approche interactionniste 8. D’autres approches L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 4 1. Introduction a. Rappels sur la psychologie différentielle : La psychologie différentielle est une sous discipline transversale à la psychologie. Elle s’intéresse aux différences psychologiques entre les individus (niveau inter-individuel) et à la variabilité chez un même individu (niveau intra-individuel). L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 5 1. Introduction a. Rappels sur la psychologie différentielle : La variabilité inter-individuelle s’observe en inter- groupes, en intra-groupe. La variabilité intra-individuelle s’observe en inter- tâches, en intra-tâche. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 6 1. Introduction a. Rappels sur la psychologie différentielle : Le domaine cognitif fait référence à l’acquisition de connaissances, à leur conservation et à leur utilisation. Cela recouvre classiquement les processus cognitifs tels que la sensation, la perception, le langage, la mémoire, l’intelligence, processus sur lesquels on observe des différences inter et intraindividuelles (par ex. des différences en termes d’aptitudes ou de capacités comme des différences d’empan de mémoire). L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 7 1. Introduction a. Rappels sur la psychologie différentielle : Le domaine conatif renvoie à l’orientation, à la régulation et au contrôle des conduites. Renvoie aux « choix » que fait chaque individu et qui le conduisent à utiliser sa « machinerie cognitive », à l’orienter, à la contrôler pour finalement se satisfaire à un certain moment des résultats que cette « machinerie cognitive » a permis d'obtenir. → L’étude de la personnalité relève du domaine conatif L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 8 1. Introduction a. Rappels sur la psychologie différentielle : Nous allons donc essayer de voir comment différents auteurs ont proposé de décrire, de comprendre et d’expliquer que, placés dans une situation identique, des individus différents auront des manières d’être ou de réagir différentes L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 9 1. Introduction b. Rappel historique : Quelques moment-clés dans l’étude de la personnalité 4ème siècle av. J.-C. : Hippocrate 18ème siècle : Philosophes 20ème siècle : Psychologues L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 10 2. Définitions Etymologie : Persona = masque de théâtre Personnalité = rôle ? La personnalité représenterait donc ce qu’un individu donne à voir aux autres, mais aussi ce qui se trouve derrière le masque. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 11 2. Définitions Catell (1955): ce qui permet de prédire ce que fera un individu dans une situation donnée Huteau (1985): unité stable et individualisée d’ensemble de conduites. Reuchlin (1991): caractéristique relativement stable et générale de la manière d’être d’une personne dans sa façon de réagir aux situations dans lesquelles elle se trouve. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 12 2. Définitions Proposition de définition consensuelle (adaptée de P.Y. Gilles, 1999): La personnalité caractérise la manière relativement stable et générale qu’a un individu de se comporter et qui permet d’expliquer et de prédire sa conduite dans telle ou telle situation. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 13 Quels intérêts y a-t-il à étudier la personnalité ? La psychologie de la personnalité vise deux buts principaux, l'un est théorique, l'autre pratique. 1) Buts de recherche, apports théoriques : Comprendre la nature humaine Comprendre et expliquer le fonctionnement concret des individus 2) Buts pratiques Mesurer les différences entre individus « Prédire » le comportement des individus L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 14 3. Modèles de personnalité * différentes approches * différentes méthodes d’évaluation L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 15 3. Modèles de personnalité a. Approches pseudo-scientifiques - phrénologie - astrologie - graphologie - numérologie - hémato-psychologie Les 3 premiers seront commentés L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 16 3. Modèles de personnalité a. Approches pseudo- scientifiques Phrénologie : Associer certaines caractéristiques de la personnalité d’un individu à la conformation externe de son crâne Carte phrénologique d’après Gall L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 17 3. Modèles de personnalité a. Approches pseudo-scientifiques Astrologie La personnalité des individus est liée à la position des astres au moment de leur naissance L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 18 3. Modèles de personnalité a. Approches pseudo-scientifiques Graphologie Technique d'analyse de l'écriture qui affirme pouvoir déduire la personnalité d'un individu à partir de l'observation de son écriture manuscrite. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 19 3. Modèles de personnalité Technique de recrutement la plus utilisée en 1989, selon Bruchon- Schweitzer : - L’entretien - Graphologie qui est utilisée par 90% des recruteurs - Tests d’aptitudes et de personnalité - Tests en situation de travail - Astrologie et les autres techniques irrationnelles utilisées dans 15% des cas L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 20 3. Modèles de personnalité Aujourd’hui, la hiérarchie est un peu différente (Enquête de Labéron et al. 2005): - La technique de recrutement la plus utilisée est l’entretien (100% des recruteurs) - puis les tests d’aptitudes (environ 70%), - les tests en situation de travail et les tests de personnalité viennent ensuite (environ 60%), - et la graphologie qui est encore utilisée par 40% des recruteurs; - l’astrologie et les autres techniques « irrationnelles » utilisées dans 7% des cas L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 21 3. Modèles de personnalité Faisons un petit test si vous le voulez bien : Réalisation du test : Faites deux colonnes ; dans la colonne de gauche, en descendant vous mettez des chiffres de 1 à 11, puis le plus spontanément possible (c’est à dire sans prendre aucun temps de réflexion, vous mettez dans la colonne de droite - en face du chiffre 1 et du chiffre 2 un nombre, n’importe lequel, - en face du 3 et du 7 inscrivez le nom d’une personne du sexe opposé, - en face du 4, 5 et 6 inscrivez le nom d’une personne (ami, famille, voisin, n’importe qui) - en face des chiffres 8, 9, 10 et 11 à chaque fois un titre de chanson, différent pour chaque. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 22 3. Modèles de personnalité Résultat du test : - La personne nommée en place 3 est celle que vous aimez - Celle que l’on trouve en place 7 est une personne que vous appréciez beaucoup mais que vous ressentez comme problématique. - Vous tenez beaucoup à la personne mise en position 4. - La personne mise en place 5 est une personne qui vous connaît bien - La chanson n° 8 est celle qui s'associe avec la personne en 3. - Le titre placé en 9 est la chanson pour la personne en 7. - La chanson donnée en 10 est celle qui en dit le plus sur votre état d’esprit. - La chanson placée en 11 est celle qui révèle vos sentiments sur la vie L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 23 L’effet Barnum Cet effet est en fait un biais subjectif induisant toute personne à accepter une vague description de la personnalité comme s'appliquant spécifiquement à elle- même. C’est une sorte de validation subjective. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 24 3. Modèles de personnalité b. Approche psychanalytique Freud (1856-1939) personnalité globale l’inconscient comme déterminant de la conduite et la sexualité comme fil conducteur du comportement La personnalité se trouve structurée par des forces dynamiques : les pulsions stades de développement / caractère Outils d’évaluation : Rorschach : T.A.T. : L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 25 3. Modèles de personnalité b. Approche psychanalytique Taches d’encre de Rorschach L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 26 4. Modèles différentiels Approches différentielles a. Conception typologique = centrées sur les types b. Des types aux traits c. Conception factorielle = centrées sur les traits L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 27 4. Modèles différentiels a. Approche typologique Première tentative de modèle différentiel : Hippocrate (460-377 avant J.-C.) Fluide Type de Caractéristiques prédominant personnalité Sang Sanguin Vif, émotif Lymphe Lymphatique Lent, froid Bile jaune Bilieux Coléreux, amer Bile noire Mélancolique Sombre, pessimiste L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 28 4. Modèles différentiels a. Approche typologique Exemple de modèle différentiel d’après Kretschmer (1888-1964) Type Physique Caractéristiques Cinéma Picnic Petit rond Expansif, gai, Gérard Jugnot spontané, réaliste Jacques Villeret Leptosome Grand maigre Réservé, froid, Clint Eastwood, rêveur Jean Rochefort Athlétique Grand gabarit, Impulsif, coléreux Lino Ventura musclé Dysplasique Mal développé, Asthénique, auto- Michel Blanc ? dévalorisé L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 29 4. Modèles différentiels b. Des types aux traits d’après T. Lubart, 2003 L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 30 4. Modèles différentiels b. Des types aux traits Types Traits Peu nombreux Nombreux Exclusifs Non exclusifs Discontinus Continus Le type est binaire (on possède ou pas les caractéristiques du type) Le trait se caractérise par un continuum (chaque individu peut être caractérisé par son niveau dans le trait). L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 31 4. Modèles différentiels c. Approche en termes de traits Traits (Allport dans les 60’s): dispositions psychologiques qui renvoient à une composante de la personnalité permettant de caractériser l’individu (ex: anxiété, sociabilité, etc.) Reuchlin (1969) précise que l’on peut « représenter les traits comme des processus qui, dans leur fonctionnement, entretiennent entre eux certaines relations donnant une forme structurée au système qu’ils constituent ». Les traits seraient donc un système composé d’un certain nombre de variables que l’on peut tester, évaluer. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 32 4. Modèles différentiels c. Approche en termes de traits Les pionniers de l’approche en termes de traits Raymond-Bernard CATTELL Hans-Jürgen EYSENCK Tous les deux : démarche factorialiste → comprendre les relations entre de nombreuses variables : à partir des corrélations → extraction d’un (ou plusieurs) facteur « résumant » ce qu’il y a de commun entre ces variables L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 33 4. Modèles différentiels c. Approche en termes de traits c.1. Modèle de Catell Cattell : démarche inductive « lexicale » visant à couvrir l ’ensemble de la sphère de la personnalité. → Reprend le travail de Allport & Odert (1936): environ 18000 mots décrivent la conduite des humains dont environ 4500 décrivent des caractéristiques stables. →Par élimination de synonymes Cattell en conserve 171. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 34 4. Modèles différentiels c. Approche en termes de traits c.1. Modèle de Catell Cattell : avec ses collaborateurs, il évalue des nombreux sujets sur la base de ces 171 mots. → Corrélations entre les évaluations → Analyse factorielle : 16 facteurs de 1er ordre → Modèle à 16 facteurs bipolaires → Outil d’évaluation : 16 PF (16 → ), HSPQ (12-17), CPQ (8-12) L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 35 4. Modèles différentiels c.1. Modèle de Catell Les traits du Facteurs Note basses Notes élevées 16 PF de A Réservé, détaché, Ouvert, chaleureux Cattell B Lenteur d’esprit Esprit brillant C Emotif, tourmenté Stable, mûr, calme E Modeste, doux Autoritaire, agressif F Posé, sérieux Insouciant, enthousiaste G Opportuniste Consciencieux H Timide, méfiant Audacieux, sociable 5 facteurs de I Dur, réaliste Tendre, sensible second ordre : L Confiant Soupçonneux - Extraversion M Pratique Imaginatif - Anxiété N Direct, sincère Rusé, policé - Dureté O Placide Anxieux, tourmenté - Indépendance Q1 Conservateur Innovateur - Contrôle de Q2 Dépendant du groupe Indépendant, résolu soi Q3 Incontrôlé, négligent Formaliste, exigeant Q4 Détendu, nonchalant Frustré, surmené L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 36 Facteurs Note basses + Notes élevées + 4. Modèles Facteurs généraux Facteurs généraux A Réservé, détaché, Ouvert, chaleureux DURETE EXTRAVERSION différentiels B C Lenteur d’esprit Emotif, tourmenté Esprit brillant Stable, mûr, calme ANXIETE E Modeste, doux Autoritaire, agressif INDEPENDANCE c.1. Modèle de F Posé, sérieux Insouciant, enthousiaste CONTROLE EXTRAVERSION Catell G Opportuniste Consciencieux CONTROLE H Timide, méfiant Audacieux, sociable EXTRAVERSION I Dur, réaliste Tendre, sensible L Confiant Soupçonneux DURETE ANXIETE M Pratique Imaginatif Les traits du DURETE N Direct, sincère Rusé, policé 16 PF de EXTRAVERSION O Placide Anxieux, tourmenté Cattell ANXIETE Q1 Conservateur Innovateur DURETE Q2 Dépendant du groupe Indépendant, résolu EXTRAVERSION Q3 Incontrôlé, négligent Formaliste, exigeant CONTROLE Q4 Détendu, nonchalant Frustré, surmené ANXIETE 37 4. Modèles différentiels Consignes du C.P.Q. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 38 4. Modèles différentiels ( Extraits du C.P.Q. ) L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 39 Personne intelligente Personne réservée Personne timide Personne méfiante Personne peu adaptable Personne «déviante» L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 40 4. Modèles différentiels c.1. Modèle de Catell Au-delà de l’intérêt qu’il peut y avoir à les connaître et les comprendre, les traits de personnalité sont-ils prédicteurs de comportements? Quelques recherches s’appuyant sur le modèle de Cattell… L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 41 4. Modèles différentiels c.1. Modèle de Catell Personnalité et rêves Études de Hill, 1974; Schredel et al., 1996 plus sensibles ( I ) plus conservatrices (Q1) plus timides (H) Attitude plus stables au plan positive à Rappel des émotionnel ( C) l’égard rêves des rêves plus placides (O) plus opportunistes (G) Variable médiatrice L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 42 4. Modèles différentiels c.1. Modèle de Catell Personnalité et santé (Flegr et al., 2000) : toxoplasmose Chez les 55 jeunes mamans : Lien entre facteurs A + G et durée de l’infection Chez les 230 jeunes femmes : Lien entre facteurs Q3 + G et durée de l’infection → Relation telle que ce serait l’infection qui agit sur les facteurs de personnalité. Proposition explicative : Mécanismes neuro-régulateurs responsables de la production de neuro-transmetteurs dans les tissus cérébraux. On observe que les rongeurs infectés par la toxoplasmose sont plus actifs et moins anxieux L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 43 4. Modèles différentiels c.1. Modèle de Catell Personnalité et santé (Spiro et al., 1995) : hyper-tension artérielle Chez 838 hommes : étude longitudinale sur 17 années Après contrôle statistique de l’influence des autres facteurs (biomédicaux, sociaux, comportementaux) : on observe une relation significative négative entre le facteur C (stabilité émotionnelle) et l’incidence de l’hyper-tension → les sujets les moins stables émotionnellement tendent à être les plus sujets à l’hyper-tension L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 44 4. Modèles différentiels c.1. Modèle de Catell Personnalité et société (Kokkevi et Agathonos, 1987) : Maltraitance 33 parents maltraitants (16 pères, 17 mères) vs groupe contrôle Passation : test intelligence (Wechsler) et 16PF - Pas de différence de QI entre pères maltraitants et pères témoins - QI (verbal+performance) plus faibles chez mères maltraitantes que chez mères témoins - QI plus faibles chez mères maltraitantes que chez pères maltraitants L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 45 4. Modèles différentiels c.1. Modèle de Catell Personnalité et société (Kokkevi et Agathonos, 1987) : Maltraitance -Les mères maltraitantes apparaissent plus timides, méfiantes, repliées sur elles-mêmes (facteur H) que les mères témoins - les mères maltraitantes apparaissent plus ambivalentes, impulsives (facteur Q3) que les mères témoins - Le facteur H discrimine également entre pères maltraitants et témoins, mais dans le sens opposé à ce qui est observé chez les mères. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 46 4. Modèles différentiels c.1. Modèle de Catell Personnalité et société (Musson, 1998) : Clergé 441 hommes du clergé anglican / population masculine « lambda » - Les hommes du clergé apparaissent : - Plus chaleureux (facteur A); plus brillants (B) ; plus calmes (C) ; plus consciencieux (G) ; plus sensibles (I) ; plus imaginatifs (M) Mais aussi plus tourmentés (O); moins indépendants (Q2) et plus frustrés (Q4) Les hommes du clergé seraient plus proches des normes féminines… ? L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 47 4. Modèles différentiels c.1. Modèle de Catell Personnalité et sport (Étude de Garland et Barry, 1990) 272 joueurs de football universitaire passent le 16PF avant la saison. En fin de saison, les entraineurs classent les joueurs en 3 groupes selon leur niveau de performance. Les auteurs rapprochent ce classement et les résultats au 16PF. → L’extraversion est un bon prédicteur de la performance en football universitaire: les joueurs extravertis sont plus nombreux dans le groupe des bons joueurs L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 48 4. Modèles différentiels c.1. Modèle de Catell Scores du 16 PF Notes Notes basses élevées notes 1-3 4-5 6 – 7 8- 10 Intérêt pour le psychologue ++ +/- +/- ++ L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 49 4. Modèles différentiels c.1. Modèle de Catell Le 16PF est utilisé notamment dans les activités suivantes : Sélection Recrutement Développement Orientation Coaching. etc… L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 50 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Eysenck: Démarche hypothético-déductive appuyée sur des éléments physiologiques. Modèle hiérarchique bi-factoriel (puis tri-factoriel) : Extraversion-introversion (E) et névrosisme (N) puis introduction d’un troisième facteur indépendant : le caractère psychotique ou psychotisme (P) Outil d’évaluation : EPI L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 51 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Extraversion 4 sociabilité impulsivité activité entrain excitabilité 3 dominant 2 1 L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 52 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Extraversion Introversion Le sujet Aime les contact Aime le travail solitaire, sociaux, Limite ses relations à Prend facilement des quelques amis, risques, Préfère une existence Aime le changement, calme Peut être impulsif, Aime les situations agressif « bien réglées » L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 53 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Eysenck pose des hypothèses sur l’implication d’éléments physiologiques dans les différences individuelles observées au niveau de la personnalité. Il évoque la régulation de l’excitation corticale liée aux stimulations sensorielles dans l’extraversion. Un certain nombre de ses travaux portant sur cette dimension (E) extraversion-introversion, ont eu pour but d’éprouver ces hypothèses. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 54 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Réponse : sujet introverti. S’il salive beaucoup, c’est qu’il répond fortement à la stimulation, qu’il présente une excitabilité supérieure. Autrement dit, il n’a Eysenck (1967) besoin que d’une moindre stimulation pour atteindre un niveau de réponse satisfaisant. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 55 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Eysenck (1971) Les sujets introvertis ont besoin d’un niveau de stimulation moindre pour atteindre un niveau de satisfaction élevé. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 56 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Il fait l’hypothèse que l’extraversion – introversion est une sorte de balance entre inhibition et activation. Les variations du niveau d’excitation corticale sont déterminées par les variations de l’activité de la formation réticulée activatrice (structure nerveuse du tronc cérébral). L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 57 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Chez les introvertis, l’excitation est élevée : les potentiels d’excitation sont forts s’établissent rapidement et disparaissent lentement pendant que les potentiels d’inhibition sont faibles, s’établissent lentement et disparaissent rapidement. Chez les sujets extravertis, les potentiels d’excitation sont faibles s’établissent lentement et disparaissent rapidement pendant que les potentiels d’inhibition sont forts, s’établissent rapidement et se dissipent lentement. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 58 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Comportement Physiologie : Trait selon Excitation corticale Eysenck Fuit les stimuli Potentiels d’excitation Sujet introverti forts Potentiels d’inhibition faibles Recherche les Potentiels d’excitation Sujet extraverti stimuli faibles Potentiels d’inhibition forts L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 59 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Névrosisme (= instabilité) Notes élevées Notes basses Le sujet Est fortement émotif, Est faiblement émotif, Change rapidement Revient facilement à d’humeur, une humeur Est susceptible, anxieux « normale » Selon Eysenck, le névrosisme est sous la dépendance du système nerveux sympathique (adrénaline et noradrénaline) et est largement déterminé par des facteurs génétiques L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 60 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Les manifestations indésirables d’un névrosisme élevé peuvent s’organiser en névroses de manière différente selon que, par ailleurs, le sujet est plutôt introverti (angoisses, phobies) ou plutôt extraverti (psychopathie, délinquance). Les sujets présentant ce trait de névrosisme ne développent pas nécessairement de troubles névrotiques L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 61 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck Psychotisme Notes élevées Notes basses Le sujet Est froid, égoïste, Est chaleureux, hostile altruiste Comme pour les facteurs précédents, le psychotisme présente un continuum entre les deux pôles extrêmes L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 62 4. Modèles différentiels Rappel : Modèle de Cattell ▪ certains facteurs du modèle ne sont pas totalement indépendants ▪ se regroupent sous la forme de facteurs plus généraux. ▪ 5 facteurs globaux/second ordre extraits à partir des 16 facteurs et, parmi ces facteurs globaux : extraversion- introversion et l’anxiété. Rapprochement de son modèle avec celui d’Eysenck: L’extraversion et l’anxiété chez Cattell présentent un certain degré de ressemblance avec les deux principaux traits du modèle d’Eysenck que sont l’extraversion- introversion et le névrosisme L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 63 4. Modèles différentiels c.2. Modèle de Eysenck En résumé, le modèle de H.-J. Eysenck peut se présenter ainsi : Génétique Biologie/Physiologie Personnalité L’idée centrale est que les gènes n’influencent pas directement la personnalité : ils déterminent la physiologie de l’individu, qui à son tour influence la personnalité L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 64 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Modèle initié par Goldberg (1981), développé par Costa & Mc Crae (1987, 1992) aux USA Modèle adapté et développé en France par Rolland (1994) Modèle fondé sur différents travaux relevant de l’approche lexicale (idem Cattell) L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 65 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Les « Big Five »: 1- Ouverture d’esprit (ou aux expériences) 2- Conscience ou caractère consciencieux 3- Extraversion vs introversion 4- Agréabilité ou caractère agréable vs hostilité 5- Névrosisme vs stabilité émotionnelle L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 66 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five extraversion Bavard, Tranquille, introversion sociable, actif réservé, calme agréabilité Sympathique, Suspicieux, hostilité gentil, apprécié froid, inamical conscience Organisé, Insouciant, faible responsable, désordonné, conscience efficace irresponsable stabilité Stable, contrôlé, Tendu, anxieux, névrosisme émotionnelle calme nerveux ouverture Imaginatif, Banal, simple, faible original, intérêts intérêts réduits ouverture larges L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 67 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Modèle hiérarchique : ▪ constitué de traits de niveau inférieur (ayant donc une moindre généralité) que l’on dénomme aussi les facettes. ▪ Organisation comparable à celle que nous avons déjà vue avec le modèle d’Eysenck. ▪ Costa et McCrae proposent que chacun des cinq facteurs majeurs comporte six facettes ce qui permet une description en 30 facettes au total : L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 68 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Les facettes des « Big Five » * chaleur (affectueux, amical) * grégarité (préférence pour la compagnie) Extraversion * assurance (énergie, ambition) * activité (rythme rapide) * recherche de sensations (besoin de stimulations) * émotions positives (joie, exaltation) L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 69 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Les facettes des « Big Five » * confiance (vis à vis d’autrui) * loyauté (franchise, sincérité) Agréabilité * altruisme (souci du bien-être d’autrui) * complaisance (soumission,) * modestie (humilité) * sensibilité (sympathie pour autrui) L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 70 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Les facettes des « Big Five » * compétence (capable, efficace) * ordre (organisé) Conscience * sens du devoir (obligations morales) * aspiration à la réussite * auto-discipline (achever une tâche ennuyeuse) * réflexion (réfléchir avant d’agir) L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 71 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Les facettes des « Big Five » * anxiété, agressivité * dépression Névrosisme * centration sur soi (timidité sociale) * impulsivité * colère, hostilité * vulnérabilité L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 72 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Les facettes des « Big Five » * fantaisie (imagination fertile) * ouverture à l’esthétique (apprécier l’art) Ouverture * ouverture aux sentiments (réceptif aux émotions) * ouvertures aux actions (diversité) * ouverture aux idées (novatrices) * ouverture aux valeurs (mise en cause des dogmes) L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 73 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Structure hiérarchique des « Big Five »: exemple du névrosisme Névrosisme anxiété dépression centration impulsivité vulnérabilité colère sur soi Chacun des 5 facteurs est constitué de 6 facettes, elles- mêmes évaluées à travers 8 items → 240 items 8 items 74 L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five L’inventaire de personnalité NEO PI-R de Costa et McCrae (1992): 240 items dont la dernière version française date de 2016 aux ECPA. Version abrégée de cet inventaire, le NEO FFI (Costa et McCrae, 1992) : 60 items et qui offre une mesure rapide et générale des cinq facteurs. En 2010, un nouvel outil (le BFI.fr de Plaisant et al.) : 45 items. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 75 Exemple d’items du NEO PI-R : 76 L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Quatre principales raisons du succès Validité du construit Stabilité des descriptions Universalité Transversalité L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 77 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Validité de construit Parmi les éléments statistiques de validation, figure l’analyse factorielle confirmatoire des 30 facettes. L’analyse factorielle confirmatoire consiste, en l’élaboration par le psychologue d’un modèle de relations entre les variables observées (réponses des sujets) et des variables latentes (facteurs). Le psychologue va ensuite chercher au moyen d’outils statistiques si son modèle postulé est compatible avec les données observées. L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 78 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Stabilité des descriptions Corrélation test-retest (intervalle : 7 ans) 1- extraversion.81 2- agréabilité.63 3- conscience.78 4- névrosisme.67 5- ouverture.84 d’après Costa et McCrae (1992) L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 79 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Universalité Structure factorielle américaine transposable dans toutes les cultures (Rolland, 2002) : « validité du modèle du Zimbabwe à la Russie Arctique » Vrai pour névrosisme, ouverture et conscience Extraversion et agréabilité (certaines facettes) semblent plus sensibles au contexte culturel L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 80 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Transversalité Modèle des Big Five : modèle très heuristique Etude sur l’hémato-psychologie (Wu et al., 2004): 2681 étudiants → Neo-PI et analyse groupe sanguin (A, B, O) Absence de relation entre facteurs et groupe sanguin sauf pour les étudiantes AB qui montrent un score faible sur le facteur « conscience » : ces étudiantes seraient plus insouciantes, plus désordonnées, bref : elles seraient quasi irresponsables… 81 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five : ex dans le domaine de la psychologie du travail facteur prédicteur de … d’après Conscience la sauf dans les métiers Barrick & Mount (1991- performance artistiques 117 études); Tett, au travail Jackson et Rothstein (1991) [données américaines, USA] Conscience, la Tous les métiers Salgado (1997) performance [données européennes, Stabilité au travail Tous les métiers 36 pays] émotionnelle Police, profess. Ouverture Libérales Ouvriers, profess. Agréabilité libérales, managers Conscience la corrélation à.50 Byrne, Stoner, Thompson performance et Hochwarter (2005) 82 au travail 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five et performance professionnelles Selon la méta-analyse de Hogan et Holland (2003). Il semble bien qu’un lien existe entre personnalité et performance professionnelle, lien relativement modéré, mais significatif, - Le trait de stabilité émotionnelle (opposé de névrosisme) est le trait qui a le lien le plus fort avec la performance au travail, - relativement modestes, certes, mais non nuls puisque significatifs entre tous les autres traits de personnalité et la performance au travail 83 L1 - Cours de D. Guédon - Université de Rouen 4. Modèles différentiels c.3. Modèle du Big Five Ex de la relation entre les traits des Big five et comportement social. Selon Paunonen (2003), certains facteurs du modèle des big five peuvent être de bons prédicteurs des conduites addictives (la consommation d’alcool, la consommation de tabac) ou le fait de jouer d’un instrument de musique. Critères Facteurs NEO-PI (n=135) * : p

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