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Summary

This document provides a general introduction to the field of geopolitics, explaining its contemporary approach and examining its relationship to geography and other social sciences. The introduction outlines the core concepts, historical context, and interdisciplinary nature of geopolitics. It discusses the interactions between space, politics, and power dynamics.

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Introduction générale : Quand tout devient géopolitique, plus rien n’est réellement géopolitique : faire attention à cette inflation Plan du cours : I- La géopolitique contemporaine s’est construite en opposition à la 1ère géopolitique. II - Il convient de retourner à la géographie dans son impor...

Introduction générale : Quand tout devient géopolitique, plus rien n’est réellement géopolitique : faire attention à cette inflation Plan du cours : I- La géopolitique contemporaine s’est construite en opposition à la 1ère géopolitique. II - Il convient de retourner à la géographie dans son importance III- La géographie n’explique pas tout, la géopolitique est essentiellement une méthode I- La géopolitique contemporaine s’est construite en opposition à la 1ère géopolitique 1.1 : Quel est l’objet d’étude de la géopolitique Géopolitique : géo : terre / politicé= politique Géopolitique : c’est l’étude des effets de la géographie sur la politique, relation entre l’espace et la vie en communauté. Michel Foucher (géographe français) la définit comme : tout phénomène politique qui se déploie dans l’espace est l’objet d’étude de la géopolitique. But = “la description de la complexité des rapports entre les configurations spatiales et ce qui relève du politique (pouvoirs, cités, organisations). Philippe Moreau Defarges = la géopolitique s’intéresse aux rapports entre l’espace et la politique pour tenter d’élucider en quoi les données spatiales affectent le ou la politique. Josué de Castro (brésilien) = ouvrage géopolitique de la faim Il montre comment la géopolitique est ancrée dans le spatial. Faim = premier besoin de l’homme, ramène à la réalité = le sol, la terre, et notamment le territoire qui est un espace que vont s'approprier des acteurs en le délimitant par des frontières. 1. 2 : La géopolitique, une discipline à l’interface de plusieurs sciences sociales : histoire, géographie, sociologie politique,science politique, ethnologie, anthropologie -> cette discipline a besoin de d’autres sciences sociales Ce qui nous intéresse c’est la COMPLÉMENTARITÉ de toutes ces sciences sociales pour une meilleure compréhension. - histoire : longue durée, comprendre rupture et continuité, également histoire des relations internationales beaucoup utilisée pour raisonner. - géographie : territorialisation et spécialisation des phénomènes politiques - sociologie politique : s’intéresse au groupe politique ( naissance, disparition, renforcement, changement…). - Science politique : régimes des états, idées politiques - Relations internationales : rapports entre états Il y a donc une confluence de beaucoup de domaines. “Si la géographie n’est autre chose que l’histoire dans l’espace de même que l’histoire est la géographie dans le temps, alors la géopolitique se situe à la croisée de ces deux disciplines et regroupe ainsi les sciences politiques”. Elisée Reclus, géographe français du 19e siècle. 1. 3 : Tentative de définition La géopolitique est l’étude des influences exercées par la géographie sur la politique. Yves Lacoste : “ la géopolitique est l’étude des rivalités de pouvoirs sur des territoires”. (territoire que l’homme s’est approprié) Stéphane Rosière : “ la géopolitique c’est la discipline spécialisée de l’étude de l’espace comme un enjeu”. 1. 4 : Les représentations Géopolitique : envisage des enjeux, des rivalités de pouvoir sur des espaces. en + des enjeux et des rivalités il y a les représentations. Terre est un espace oui, mais un territoire de souvenirs, de mémoire, de la foi, des endroits qui hier, aujourd’hui et demain sont des symboles pour des communautés. Il existe alors différentes représentations : ex: pour les Serbes, le Kosovo est une région historique et sacrée, partie intégrante de leur territoire national (berceau de leur culture). Bataille du chant de Merles (1389), les serbes sont vaincus par l’empire ottoman mais ils ont retrouvé leur indépendance au 19e siècle.= acte fondateur de leur nation. En revanche, la majorité des habitants du Kosovo, en particulier les Albanais kosovars, ne perçoive pas les choses de la même façon et sont aujourd’hui indépendants de la Serbie. ex : Chine pour la mer méridionale : revendique les ZEE, il y a une véritable bataille de représentation : histoire, carte des 9 points, que les pays limitrophes n’acceptent pas. ex : Jérusalem : chrétien, juifs et musulman / Alsace Lorraine ( france, allemagne). Yves Lacoste 1994 : “C’est une constitution, un ensemble d’idées + ou - logique et cohérente dont la fonction géopolitique est de décrire une partie de la réalité d’une manière + ou - exacte.” Pour lui : “Intuitivement, chacun comprend qu’on ne voit jamais le monde qu’à travers ses propres représentations”. carte vue de, par… Gérard Chaliand : Atlas du monde vu par… (tel pays..). Chaque acteur à travers sa ou ses représentations est convaincu d’avoir raison au détriment des autres, et c’est la clé, que le travail de géopolitique commence = comprendre les choses. Le géopolitologue décrypte la manière dont chaque acteur se représente le monde. Le terme de véracité est important aussi (chacun de son point de vue). 1. 5 : Nouvelle définition plus complète Yves Lacoste : l’étude des différents types de rivalités de pouvoir sur les territoires. Ces rivalités étant souvent associées à des représentations diverses et des discours visant à légitimer et à justifier les positions des protagonistes. Cédric Tellenne : “ la géopolitique est l’étude des stratégies et rivalités de puissance et d’influence dans un espace géographique donné entre différents types d’acteurs (étatiques, non-étatiques) qui agissent en fonction de leur représentation propre”. 1. 6 : Différence entre géopolitique et géostratégie Géostratégie : s’intéresse avant tout aux conséquences politiques et militaires des territoires/espaces. (c’est une sous-partie de la géopolitique). La géopolitique prend le nom de géostratégie quand quand elle parle de conflit Lucien Poirier : père français de la dissuasion. Tautologie → la stratégie prend bien en compte la géographie. La géostratégie gagne ses lettres de noblesse au moment de la Seconde G.M. On exploite les capacité par les grands espaces. 1846 : M. Durando : général italien est à l’origine du mot géostratégie en étudiant la carte d’Italie : toutes les incidences que la géographie à sur la stratégie. Nicolas Spikman : père de la géopolitique moderne, intérêt d’avoir une vision large et une approche planétaire de la stratégie. “La géostratégie est fille de la géopolitique, ce n’est qu’un développement spécifique de la première.” II- Retour à la géopolitique But → montrer que même si la géographie n’explique pas tout, n’est pas déterministe, il ne faut pas la mettre de côté. 2. 1 : La tentation du déterminisme La géopolitique, ce n'est pas une science. Le pire danger qui guette la géopolitique c’est de croire qu’elle pourrait dégager des lois générales : par conséquent il n’y a pas de lois. Au début du XXe siècle, ils vont vouloir mettre en évidence des déterminismes. On essayait de donner une cause à toutes les activités humaines = pêché originel. Ex : climatologie et météorologie Raymond Aron : sociologue, journaliste du XXe siècle : “ il faut rendre au passé l’incertitude de l’avenir”. On a trop tendance à oublier que ce qu’il s’est passé dans le passé n’était pas prévisible (ex: facile de dire qu’on aurait pu faire ceci ou cela durant la seconde G.M, que le débarquement de Normandie était une évidence alors qu’on savait même pas que la guerre durera 4 ans). il faut replacer les choses dans leur contexte. Il n’y a pas de fatalité dans le passé. 2. 2 : Le normalisme les normes : prescriptions → la géopo ne doit pas être normalisé Amaëlle Cattaruzza : “ la géopolitique n’a pas à dire qui a tort ou a raison, mais à expliquer pourquoi chaque acteur est convaincu d’avoir raison”. 1917 : Paul Vidal de la Blache, Aristid Briand Karl Haushofer → exerce une influence sur les politiques allemandes “espace vital” Il ne faut pas tomber dans le travers que la géographie explique tout (géophilosophie) Les dirigeants politiques ne doivent pas être soumis à des impératifs géographiques. Jacques Hancel : en 1937 écrit dans son manuel De la géographie politique pour condamner le déterminisme allemand. Il reproche à Karle Haushofer de produire une géographie plus politisé que géopolitique. l’Allemagne nazi se servira des arguments de Haushofer). Il y a alors, à cette période, une défiance de la géopolitique qui a trop cette tentation d’être le “conseiller du prince”. Yves lacoste : La géographie ça sert tout d’abord à faire la guerre 2. 3 : Croire au contraire que la géographie n’a plus d’influence (travers inverse) Mythe de l’abolition de la pesanteur de la géographie. tentation du hors-sol (pas conscient de la réalité). il ne faut pas tomber dedans parce qu’on fini par négliger les contraintes que la géogrpahie continue d’imposer à l’homme. On croit trop que les progrès technologiques vont permettre à l’homme de s’émanciper de la nature. 2. 4 : Pour une réhabilitation, en géopolitique de la géographie Les idées, idéologies, sont importantes mais ne doivent pas diriger de la politique. Contre exemple : parfois l’idéologie est très importante (G.F). Il faut revenir aux constantes que la géographie impose quel que soit le régime. On retrouve des constantes (invariants, des continuités) : ex : Russie, que ce soit tsariste, communiste ou autre elle cherche dans tous les cas à désenclaver son territoire quel que soit le régime. La géopolitique cherche à mettre en évidence cette continuité. Olivier Zajec (prof Lyon 3) : “la géopolitique nous apparaît comme une analysé dynamique des inerties que sont en premier lieu et principalement le positionnement géographique mais aussi et secondairement des identités car les cultures humaines ne sont pas séparables des territoires qui les ont vu s’épanouir.” Il est important de bien partir de la géographie car elle façonne l’histoire du monde. la géographie : soit on l’a subi, soit on l’adopte, elle a une influence énorme sur nos politiques. Evidemment la géographie est importante mais ne conditionne pas tout. Tim Marshall : ouvrage Prisonnier de la géographie En Chine par exemple, la géographie pèse (nouvelle route de la soie). Jacques Hancel (années30) : Peuple et nation des Balkans : “l’ambition du praticien de la géopo doit être non de déterminer mais de discerner la constante action réciproque du milieu sur les sociétés politiques et de ces sociétés sur les milieux. III - La géopolitique est essentiellement une méthode Ni une science, ni un déterminisme, ni du normalisme = c’est une méthode, une analyse qui demande d’être rigoureux, de démystifier en accèdant à la réalité et en enlèvant les apparences. Au-delà des apparences → pour y accèder, il y a une méthode : multiplicité des acteurs, on s’appuie sur différents niveaux d’analyse à plusieurs échelles. 3. 1 : Acteurs en présence Les Etats : organisations intergouvernementales (ONU, OMC, UE, Ligue Arabe, OTAN), acteurs infra-étatique (en dessous de l’Etat, comme les régions, les états fédérés, certaines villes), acteurs privés trans-étatique (ONG, Croix Rouge), partis politiques, organisations, mouvements religieux, organisations criminelles (mafia, narcotrafiquants), média… 3. 2 : Le raisonnement multiscalaire échelle à la fois sur le plan spatiale (espace) et le temps (histoire) Différentes échelles spatiales car pour comprendre un conflit il faut varier les échelles d’analyses qui permettront de faire apparaître des acteurs qu’on aurait peut-être pas vu. 21 : échelle spatiale On peut identifier cinq échelles spatiales dans l'analyse des conflits : - Locale : Niveau de la ville ou de la communauté - nationale : Niveau du pays. - Zonale ou régionale : Regroupe plusieurs pays (ex. : Moyen-Orient). - Continentale : Analyse à l'échelle d'un continent. - mondiale : Perspective globale, impliquant plusieurs continents. 2 exemples : Kosovo → En 1999, la province du Kosovo, majoritairement peuplée de Kosovars albanais (musulmans), a fait sécession de la Serbie, déclenchant un conflit avec la minorité serbe. Répercussions internationales : la Russie s’est alignée du côté serbe, marquant un net éloignement de la Russie vis-à-vis des puissances occidentales. Kurdistan irakien : Le Kurdistan est une nation répartie sur plusieurs États, notamment la Syrie, la Turquie et l’Irak. En Irak, un gouvernement régional kurde (GRK) et des partis comme le PDK et l’UPK militent pour une autonomie locale. Au niveau régional, le Parti des travailleurs du Kurdistan revendique l’autonomie en Turquie, un conflit suivi de près par les grandes puissances pour les ressources en hydrocarbures de la région. 22 : Le plan Temporelle histoire et les différents temps : Temps court, moyen et long Temps court = temps journalistique (temps des hommes politiques, électoral) Temps moyen = évolution + marqué (l’après guerre froide) celui de la conjoncture Temps long = celui structurel, temps de la mémoire ⇒ La géopolitique c’est une méthode d’analyse qui doit être rigoureuse = éviter le déterminisme, il peut y avoir des constantes que la longue durée peut permettre de retrouver. Conclusion : La géopolitique est une méthode d’analyse bien précise. François Thual (géopolitologue français) : « La méthode géopolitique est le repérage des intentions sur le longue durée (…) Les continuités dues aux pesanteurs de la géographie (…) Les continuités de l’histoire. Au total, la géopolitique est une boîte à outils ». Sujet possible : Qu’est ce que la géopolitique ? reconstituer les différentes definitions pour arriver à LA définition. Est-ce que le déterminisme est important en géopolitique ? En quoi consiste la méthode géopolitique

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