Véhicules fonctionnant au GPL - PDF

Summary

Ce document présente un aperçu des caractéristiques physiques et chimiques du GPL, les risques potentiels associés à son utilisation dans les véhicules et les mesures de sécurité à prendre. Il aborde des sujets comme la vaporisation, les fuites et l'échauffement, ainsi que des questions de formation du personnel concerné.

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# Véhicules fonctionnant au GPL - Mesures de prévention contre le risque explosion ## Introduction L'évolution rapide des problèmes énergétiques et environnementaux impose d'utiliser les atouts des énergies alternatives. L'Union Européenne propose, dans ce domaine, que les énergies alternatives...

# Véhicules fonctionnant au GPL - Mesures de prévention contre le risque explosion ## Introduction L'évolution rapide des problèmes énergétiques et environnementaux impose d'utiliser les atouts des énergies alternatives. L'Union Européenne propose, dans ce domaine, que les énergies alternatives représentent 20 % de la consommation de carburant en 2020. Le GPL (gaz de pétrole liquéfié) est un élément dans cette nécessaire diversification énergétique. Le GPL est déjà distribué dans près de 2 000 stations-service en France et 25 500 en Europe. C'est aussi un carburant très utilisé par les collectivités locales pour leurs véhicules, mais aussi par quelques parcs de bus. En 2009, plus de 24 000 véhicules neufs GPL ont été commercialisés et le parc de véhicules roulant au GPL était estimé à 150 000. ## 1. Caractéristiques physiques et chimiques du GPL - L'appellation GPL, appliquée à des combustibles liquéfiés sous pression, est réservée au propane (C3H8), au butane (C4H10) et à leurs mélanges. En France, le carburant GPL est un mélange de propane-butane, liquéfié aux environs de 0,5 MPa (5 bars) de pression à 20°C. - La teneur en propane varie selon la saison entre 60% l'hiver et 40% l'été. - Dans le réservoir, le GPL sous pression se présente sous deux états: une phase gazeuse et une phase liquide. ### 1.1. La phase gazeuse : - Un gaz combustible pouvant former avec l'air des mélanges inflammables et explosibles. - Le GPL en phase gazeuse est près de deux fois plus lourd que l'air: il va avoir tendance à s'accumuler dans les parties basses. ### 1.2. La phase liquide - Le GPL est incolore, donc invisible: il est inodore à l'état naturel, non irritant pour les yeux et les bronches, donc non détectable. - Pour permettre sa détection olfactive, il est odorisé à l'aide de mercaptans. - La tension de vapeur (pression de la vapeur existant au-dessus du liquide en vase clos) du GPL, comme tout hydrocarbure, croît rapidement avec la température. ### 1.3. Dilatation du GPL liquide en fonction de la température - Le GPL est gazeux à température ambiante et pression atmosphérique, il se liquéfie s'il est suffisamment comprimé ou refroidi. - L'augmentation de volume lors de la vaporisation est considérable: 1 kg de propane à l'état liquide occupe un volume de 2 litres environ tandis qu'à l'état gazeux, il occupera plus de 500 litres. - 1 litre de GPL à l'état liquide produit 250 litres de GPL à l'état gazeux. - Lorsque la température s'élève de 1ºC, le volume du GPL phase liquide augmente de 0,25% environ, raison pour laquelle les réservoirs ne sont remplis qu'à 80% de leur capacité au moyen d'un limiteur de remplissage. - En France, est distribué un GPL de qualité « A » qui répond aux spécifications européennes de la norme NF EN 589. ## 2. Risques Le GPL est stocké sous pression dans des réservoirs en acier. Les risques seront consécutifs à des fuites suite à une défaillance de l'installation, à l'endommagement accidentel d'une partie de l'équipement GPL, à une manipulation malencontreuse lors d'une intervention sur le véhicule, ou à des ruptures liées à l'augmentation de la température des récipients de stockage. ### 2.1. Risques dus à la vaporisation - À l'air libre, à la pression atmosphérique, la vaporisation se produit à environ - 30°C (température d'ébullition). - La phase liquide, au contact de la peau, provoque des brûlures (rougeur, cloque...) dues à sa très basse température. - La phase gazeuse, à haute dose, peut avoir un effet légèrement anesthésiant et/ou asphyxiant (par déplacement de l'oxygène). ### 2.2. Risques dus aux fuites - Qu'il soit en phase liquide ou gazeuse, le GPL est très fluide. - Le risque de fuites existe et peut être à l'origine d'incendie et d'explosion. - Ces risques seront particulièrement élevés dans les parties basses ou les espaces confinés, là où le GPL, plus lourd que l'air, en s'accumulant, pourra atteindre sa limite inférieure d'inflammabilité. ### 2.3. Risques dus à un échauffement - La pression du GPL dépend exclusivement de la température. - Un fort échauffement dû à une cause externe (incendie, soleil, séchage en cabine de peinture...) conduit à une augmentation de la pression interne dans le réservoir ainsi qu'à un accroissement du volume occupé par la phase liquide lié à sa dilatation. - Ces deux phénomènes peuvent entraîner l'éclatement du récipient. - Les réservoirs sont équipés d'un dispositif limiteur de surpression (soupape), une augmentation anormale de la pression interne entraînant l'ouverture de ce dispositif. ## 3. Formation du personnel intervenant sur les véhicules fonctionnant au GPL Toutes les interventions sur un véhicule fonctionnant au GPL doivent être obligatoirement réalisées par du personnel qualifié ayant suivi une formation adaptée et autorisé par l'employeur. La formation portera notamment sur la connaissance du carburant, la maîtrise de l'installation des véhicules équipés, les consignes de remplissage, la conduite à tenir en cas d'incidents... Une formation concernant le GPL est délivrée par les constructeurs automobiles ou par certains centres de formation spécialisés et recommandés par le CFBP (Comité français du butane et du propane). Seules les personnes ayant suivi cette formation spécifique doivent être autorisées à intervenir sur les véhicules équipés au GPL. Il est proposé que le personnel de maintenance soit divisé en trois catégories, suivant les opérations auxquelles il sera affecté. Les formations dispensées seront spécifiques. | Niveau de qualification | Domaine d'intervention autorisé | Formation reçue | |---|---|---| | 1 | Personnel pouvant intervenir sur le circuit basse pression en phase gazeuse en aval du détendeur. | Personnel ayant suivi une formation sur le GPL ou une formation constructeur. | | 2 | Personnel pouvant intervenir sur le circuit basse pression, le circuit en phase liquide, le réservoir et ses accessoires mais non habilité à transformer un véhicule essence en bicarburation essence/GPL. | Personnel ayant suivi une formation spécifique lui permettant d'intervenir sur l'intégralité du système, le réservoir et le circuit en phase liquide. | | 3 | Personnel pouvant intervenir sur l'intégralité du circuit GPL et habilité à transformer le véhicule en assurant le placement d'un kit GPL (voir arrêté du 10 novembre 2004). | Personnel ayant suivi une formation permettant de juger de la faisabilité de l'intervention et de s'assurer que le véhicule est sûr et fonctionne correctement. | ## 4. Réglementation ### 4.1. Réglementation spécifique aux véhicules équipés au GPL - Règlement de la Commission économique pour l'Europe des Nations Unies n°67: Prescriptions uniformes relatives à l'homologation: - I. des équipements spéciaux pour l'alimentation du moteur au gaz de pétrole liquéfié sur les véhicules, - II. des véhicules munis d'un équipement spécial pour l'alimentation du moteur aux gaz de pétrole liquéfiés en ce qui concerne l'installation de cet équipement, - Décret n°2000-873 modifié du 7 septembre 2000 relatif à la mise en sécurité de certains véhicules fonctionnant aux gaz de pétrole liquéfiés et instituant une aide à cet effet. - Arrêté du 15 janvier 1985 modifié relatif à l'équipement des véhicules automobiles utilisant comme source d'énergie les gaz de pétrole liquéfiés. - Arrêté du 4 août 1999 modifié relatif à la réglementation des installations de gaz de pétrole liquéfiés des véhicules à moteur. - Arrêté du 31 octobre 2000 modifié relatif à la mise en sécurité de certains véhicules fonctionnant au gaz de pétrole liquéfié. - Arrêté du 14 octobre 2009 relatif à la mise en place et à l'organisation du contrôle technique des véhicules dont le poids n'excède pas 3,5 tonnes. ### 4.2. Réglementation relative aux atmosphères explosives (ATEX) - Art. 4227-42 à 4227-54 du Code du travail: Dispositions concernant la prévention des explosions applicables aux lieux de travail. - Art. 4216-31 du Code du travail: Dispositions concernant la prévention des explosions que doivent observer les maîtres d'ouvrage lors de la construction des lieux de travail. - Arrêté du 8 juillet 2003: Signalisation des emplacements où une atmosphère explosive peut se présenter. - Arrêté du 8 juillet 2003: Protection des travailleurs susceptibles d'être exposés à une atmosphère explosive. - Arrêté du 28 juillet 2003: Conditions d'installation des matériels électriques dans les emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter. La réglementation (voir encadré ci-dessus) impose à l'employeur de prendre en compte l'assainissement des locaux de travail et la prévention des risques d'explosion. ## 5. Locaux de travail Pour prévenir les risques (anoxie, explosion...), il importe d'étudier la mise en sécurité des ateliers de réparation et de maintenance. Pour ce faire, il convient de prendre toute mesure pour qu'il n'y ait pas présence de gaz inflammable dans l'atmosphère. ### 5.1. Ventilation Le moyen le plus simple pour prévenir **la formation d'une atmosphère explosive gazeuse**, dans ce type de local de travail, est la ventilation. Cette ventilation peut être : - **naturelle**: la dilution se fait par l'ouverture de portes et de volets (**munis de grilles de ventilation qu'il est interdit de colmater**) qui crée un courant d'air, - **mécanique**: si la ventilation naturelle est insuffisante, un courant d'air est généré par une ventilation forcée afin de permettre la dilution. Les ventilations peuvent également être déclenchées manuellement par des dispositifs type « bris de glace ». Le système de ventilation sera vérifié et testé tous les semestres (ce contrôle doit être noté sur un registre). L'atelier peut être équipé d'un système de détection de gaz qui asservit éventuellement un système de ventilation. ### 5.2. Détection (voir ED 116 et ED 894 dans Bibliographie) La détection consiste à mesurer les concentrations de gaz dans la gamme de 0 à 100% de la limite inférieure d'inflammabilité. Les détecteurs sont reliés à une centrale d'alarme. Deux seuils de détection sont généralement retenus : un premier seuil à 10% de la LII et un second à 25% de la LII (ces valeurs correspondent à celles figurant dans la circulaire du 9 mai 1985). ### 5.3. Matériel électrique Le matériel électrique sera conforme à la zone à risque d'explosion dans laquelle il est installé (voir décret n°96-1010 du 19 novembre 1996 et ED 911 dans Bibliographie). ### 5.4. Chaufferie Le chauffage devra prendre en compte, dans le cadre de la réglementation sur les atmosphères explosives, la présence éventuelle, en cas d'incident ou d'accident, de gaz et vapeurs (carburants) explosives. De plus, si une chaufferie doit être installée, elle le sera dans un local spécifique, séparé et isolé de l'atelier pour en éloigner les sources d'inflammation. ### 5.5. Équipements - L'ensemble des équipements devra prendre en compte le risque éventuel d'explosion. - Il sera donc préconisé, outre le fait que le personnel ait à sa disposition les moyens nécessaires à la bonne exécution des opérations qui lui sont demandées, que : - l'outillage pneumatique soit utilisé de préférence, - des séparations en dur soient disposées entre les zones à sources d'ignition (par exemple, les postes de travail avec étincelage - meulage, découpage...) et les locaux où on intervient sur le circuit GPL du véhicule, - le balisage de secours soit assuré par des blocs de sécurité autonomes montés sur batteries de secours, - des moyens de lutte contre l'incendie (extincteurs, robinets d'incendie armés, rideau d'eau...) soient installés en nombre suffisant. - Par ailleurs, les dégagements et les issues de secours devront être clairement balisés, maintenus dégagés et les portes de secours seront équipées de barres antipanique. - De plus, en fonction de la configuration des locaux, de la ventilation et des détections installées, il faudra s'interroger sur le nombre de véhicules amenés à résider dans l'atelier. ### 5.6. Vérifications générales Un exercice d'alerte et d'évacuation des bâtiments réalisé tous les 6 mois permet de vérifier le bon fonctionnement de la plupart des dispositifs suivants : - Détecteurs de gaz et coupure automatique de l'alimentation électrique. La périodicité de vérification du fonctionnement des détecteurs de gaz et de l'asservissement entraînant la coupure des alimentations électriques doit être au minimum annuelle. - Trappes de ventilation en toiture ou trappes d'évacuation de gaz. Lorsque les trappes de désenfumage sont utilisées en tant que trappes de ventilation, elles seront vérifiées tous les 6 mois comme l'ensemble des dispositifs de ventilation. - Alarmes sonores. La vérification du bon fonctionnement doit être effectuée tous les 6 mois avec, entre autres, le rapport correct aux différentes centrales de détection et la vérification des alimentations de secours. ## 6. Consignes et mesures organisationnelles Seuls les professionnels ayant suivi une formation spécifique aux véhicules fonctionnant au GPL sont habilités à intervenir sur ce type de véhicules. ### 6.1. Mesures pour la prévention d'une explosion - **Toutes les interventions susceptibles d'engendrer des fuites peuvent générer une atmosphère explosive et devront donc être effectuées à l'air libre ou à l'extérieur.** - Rappel: le risque d'explosion est lié à la présence concomitante d'un mélange de GPL dans l'air (teneur comprise entre 1,9 et 9,1 % en volume) et d'une source d'ignition. Les interventions sur le circuit susceptibles d'engendrer des fuites devront s'effectuer **à l'extérieur, dans un endroit suffisamment dégagé et ventilé**, à une distance minimale de 10 mètres: - de **toute ouverture de bâtiments**, - de **tout point d'ignition** (feu nu, point chaud, étincelle électrique...), - **de tout point bas** (égout, cave, fosse...), - **de tout dépôt de matière(s) comburante(s) ou combustible(s).** Afin de **travailler en sécurité**, il est nécessaire d'appliquer les recommandations suivantes : - avant l'intervention, **ouvrir toutes les portes et tous les capots du véhicule** pour éviter toute accumulation de mélange explosible à l'intérieur, - **vérifier l'absence de détérioration du circuit GPL, du bon état de la polyvanne** et des accessoires et du réservoir (notamment **pour les véhicules accidentés**), - **éviter les sources d'ignition à proximité de la zone de travail**: - interdire de fumer, placer les panneaux « interdiction de fumer » à l'entrée de la zone de sécurité, - exclure tous travaux par point chaud à proximité du lieu de l'intervention, - ne provoquer aucune étincelle électrique ou électrostatique, - vérifier qu'il n'y a, dans les poches des vêtements, aucun objet possédant une source d'ignition: téléphone portable, bipeur..., - interdire d'utiliser tout appareil d'éclairage non prévu pour les zones à risque d'explosion (par exemple, lampe torche personnelle), - disposer d'au moins un extincteur à poudre 9 kg et d'une lance à eau pulvérisée à proximité, - établir une procédure de **permis de feu pour tout travail par point chaud ou générant des étincelles sur le véhicule GPL ou dans son environnement immédiat**. ### 6.2. Mesures pour la prévention des risques liés à l'intervention sur le système GPL - **Fermer les vannes manuelles (s'il y en a) du ou des réservoirs avant toute intervention sur le circuit GPL en phase liquide.** Dans le cas d'électrovannes, couper leur alimentation. - **Consigner l'installation** (voir ED 754dans Bibliographie). - **Poser un écriteau de consignation indiquant que des travaux sont en cours**: « Travaux en cours, ne pas manœuvrer ». - **Toujours mettre hors pression le circuit ou l'élément concerné avant intervention**, en respectant les procédures préconisées par les constructeurs, les règles de l'art et les procédures du CFBP. - **Ne jamais travailler au jugé** (« en aveugle ») et prendre toutes les mesures nécessaires pour qu'en cas de projection de fluide ou de fouettement de flexible, l'opérateur ne puisse être atteint. - **Ne pas réparer mais remplacer toute pièce défectueuse du circuit GPL en phase gazeuse ou en phase liquide.** - **Veiller au bon état et à la propreté des raccords et filetage avant remontage.** La fluidité du GPL nécessite la réalisation soignée des raccords. - **Obturer les circuits ouverts avec des bouchons de propreté.** - **Obturer l'élément ouvert côté source (réservoir) avec un bouchon vissé, une vanne n'étant pas considérée comme étanche.** - **Contrôler l'étanchéité du circuit en cas de fuite suspectée et après toute intervention** (recherche systématique à l'aide d'un tensioactif après chaque intervention sur le circuit gaz). - **Utiliser un aspirateur-extracteur** adapté pour des gaz inflammables ou conforme au décret 96-1010 permet de réduire considérablement la zone ATEX et de réaliser ainsi les opérations de mise hors pression des canalisations à l'intérieur. ### 6.3. Mesures pour la prévention des risques liés aux réservoirs - **Il est nécessaire de prendre des précautions et d'agir avec minutie pour ne pas risquer d'endommager les réservoirs ou leurs accessoires.** La personne effectuant l'intervention devra notamment veiller à : - **porter des chaussures de sécurité antistatiques** avec un revêtement de sol adapté favorisant l'écoulement des charges, - **utiliser un moyen de levage approprié** (un réservoir de 60 litres pèse environ 60 kg lorsqu'il est rempli à 80 %). L'utilisation d'une grue d'atelier peut être nécessaire; ne jamais opérer seul. - **Attention**: en cas d'utilisation d'un moyen de levage, s'assurer que celui-ci est bien adapté et n'endommagera pas le réservoir GPL. - **Une fois le(s) réservoir(s) déposé(s), poser un bouchon sur l'orifice d'emplissage du véhicule pour empêcher tout emplissage accidentel** (le véhicule étant privé de son réservoir pour une courte durée, son utilisation est toujours possible en mode essence). - **Obturer également la conduite alimentant le moteur en GPL à l'aide d'un bouchon vissé pour éviter toute contamination.** - **Obturer également les orifices d'entrée et de sortie du réservoir déposé avec des bouchons vissés, la polyvanne ou le groupe d'accessoires n'étant pas considérés comme étanches.** - **Ne pas laisser tomber le réservoir sur le sol et veiller à ce qu'il ne subisse pas de choc.** - **Ne pas traîner ou rouler le réservoir sur le sol.** Si le réservoir doit être stocké et qu'il contient du GPL, il est préférable de le stoker en lieu sûr, à l'extérieur et à l'ombre loin de toute matière combustible ou comburante. Avant tout démontage de la polyvanne ou des accessoires équipant le réservoir, ce dernier devra avoir été vidé de son contenu à l'aide d'un brûleur appelé « torchère » ou à l'aide d'une station de transfert spécialement conçue pour cet usage; le réservoir sera inerte à l'azote avant tout démontage. Après toute intervention sur le réservoir, il y aura lieu de procéder à un contrôle de l'étanchéité de l'ensemble polyvanne/réservoir ou accessoires/réservoir. Ce test sera effectué à l'azote à la pression de 0,1 puis 1,2 MPa (1 puis 12 bars). À l'issue du test, le réservoir sera purgé de son azote puis gazé ou mis au vide (0,05 MPa soit 0,5 bar) avant remontage sur le véhicule. - ** Dégazage**: action permettant la remise à la pression atmosphérique. - ** Inertage**: substitution de l'oxygène par ajout d'un gaz inerte (azote, par exemple). Cette action permet d'éviter tout mélange explosif. ### 6.4. Mesures à respecter après intervention sur le circuit GPL d'un véhicule - **Avant restitution du véhicule au client**: - effectuer un contrôle de fonctionnement et d'étanchéité, - vérifier les organes de sécurité, en particulier le limiteur de remplissage en effectuant le plein du réservoir jusqu'à 80% du volume total. - **Après intervention sur un raccord de gaz, vérifier son étanchéité au moyen d'un détecteur de fuite.** - **Respecter les procédures spécifiques de remplissage en gaz d'un réservoir dégazé.** - **Vérifier les branchements de toutes les connexions électriques sur lesquelles ont eu lieu les interventions.** - **Démarrer le moteur, le faire fonctionner en mode « gaz » et vérifier à nouveau qu'il n'y a pas de fuite.** - **Si une fuite est détectée, mettre hors pression le circuit avant de resserrer le raccord incriminé.** Si la fuite persiste, refaire le raccord ou remplacer le tuyau après avoir purgé la (ou les) partie(s) de l'installation. - **Vérifier après remontage qu'aucun tuyau de gaz en caoutchouc et en acier gainé n'est en contact avec un élément susceptible de les user et, par conséquent, de créer une fuite de gaz.** - **Vérifier le bon fonctionnement des dispositifs de coupure (électrovannes)** et particulièrement celles isolant le ou les réservoirs. ### 6.5. Interventions ne concernant pas l'installation GPL (travaux de mécanique, carrosserie...) Ces interventions peuvent s'effectuer sans précaution particulière, à moins qu'elles soient susceptibles : - **d'endommager les canalisations gaz ou le réservoir** et d'occasionner une fuite non contrôlée. Dans ce cas, il sera nécessaire d'inerter les canalisations concernées et/ou le réservoir, - **d'échauffer le contenu du réservoir** et donc de faire fonctionner le dispositif limiteur de surpression (soupape), - **de soumettre le réservoir, les canalisations et l'équipement à des contraintes mécaniques**, - **de nécessiter la dépose d'un élément du circuit GPL.** ### 6.6. Mesures pour la prévention des risques liés à une température élevée - Le GPL est stocké dans des réservoirs sous pression. Il convient de **maintenir le confinement et d'éviter l'échauffement.** L'exposition du réservoir à une source de chaleur ou à un radiant doit être proscrite, aussi pour tout passage en cabine de peinture, il convient de : - **ne pas porter la température à plus de 50°C si le réservoir contient du GPL**, - **ne pas entrer un véhicule pour étuvage en cabine si le réservoir contient plus de 70% de son volume de GPL**, afin d'éviter tout risque d'ouverture du dispositif limiteur de surpression. Le réservoir GPL pouvant être protégé par un fusible thermique, **ne pas exposer les accessoires du réservoir à une température supérieure à 80°C**, afin d'éviter tout risque de fluage des matériaux fusibles et toute purge accidentelle du réservoir GPL. - **Les travaux de soudure ou l'utilisation de sources de chaleur ne doivent pas être entrepris à proximité du réservoir, de la polyvanne, des accessoires du réservoir GPL et de son circuit.** ## 7. Mesures techniques ### 7.1. Mesures à observer pour la mise hors pression d'un circuit GPL #### 7.1.1. Circuit d'emplissage du réservoir **1er cas**: utilisation de l'azote - Repousser **le GPL contenu dans le tuyau d'alimentation par 3 injections successives d'azote à 1,2 MPa (12 bars).** - La bouteille étant refermée, brancher 3 fois le pistolet pour décharger **le flexible; la pression résiduelle affichée est la pression régnant dans le réservoir** (en fonction du volume de la canalisation). **2º cas**: l'utilisation de l'azote n'est pas possible (Réservoir rempli à 80 %) - Opération à effectuer impérativement à l'extérieur de tout bâtiment. - Décomprimer le circuit en desserrant un raccord sur le circuit d'emplissage du réservoir. #### 7.1.2. Circuit réservoir/moteur (canalisations, réservoir moteur...) **1er cas**: le moteur fonctionne - Enlever la bobine de l'électrovanne du réservoir **démarrer le moteur en mode GPL, accélérer à 3000 tours/minute.** - Attendre **le basculement en mode essence ou le calage du moteur.** **Remarque**: il est préférable d'ôter la bobine plutôt que de débrancher l'électrovanne car certains calculateurs reconnaissent le circuit ouvert et interdisent la commutation en GPL. **2º cas**: le moteur ne fonctionne pas - Opération à effectuer impérativement à l'extérieur de tout bâtiment. - Ouvrir les portes du véhicule et débrancher la batterie en cas d'intervention sur un réservoir à l'intérieur. - Décomprimer (décompression fractionnée de la canalisation) **le circuit en desserrant un raccord sur le circuit réservoir/électrovanne AV.** ### 7.2. Mesures à observer pour la remise sous pression des circuits - **Respecter les recommandations des constructeurs ET les enseignements de la formation.** - **Attention**: sur un circuit GPL, des fuites peuvent apparaître à basse pression et disparaître avec l'augmentation de la pression, et inversement. C'est la raison pour laquelle la remise en pression doit toujours se faire en deux paliers à 0,1 et 1,2 MPa (1 et 12 bars). - **Contrôle d'étanchéité de l'installation** **1re possibilité (recommandée)** Celle-ci impose que le réservoir ne contienne pas de GPL. - Deux paliers à 0,1 et 1,2 MPa (1 et 12 bars) doivent être effectués. La purge s'effectuera par le circuit basse pression. La dépressurisation du circuit s'effectuera par le coté basse pression en aval du détendeur; le tirage au vide de l'installation sera ensuite réalisé. **2ª possibilité (admise)** a. Circuit d'emplissage du réservoir - Faire le plein à 80%, le contrôle d'étanchéité sera effectué à la station service après arrêt de l'emplissage à 80% (le conduit étant soumis à la pression de bouclage dans la station ~1,4 MPa (14 bars). b. Circuit entre le réservoir et le moteur - Le test est effectué à la pression de service moteur tournant. - Dans ce cas particulier, il est admis un test à la pression de service dès lors que celui-ci est effectué après conditionnement à une température ambiante entre 15 et 20°C de préférence, car la pression du GPL évolue avec un facteur de 6 entre l'été et l'hiver. - En cas de fuite, **ne jamais resserrer un raccord sous pression.** ### 7.3. Intervention sur le réservoir (pour remplacement des accessoires) - **Avant toute intervention sur le réservoir, il y a lieu de le vider de son contenu à l'aide d'un brûleur ou d'une station de transfert.** Se référer à la procédure de brûlage décrite en annexe 6, aux recommandations du CFBP, aux enseignements de la formation et aux prescriptions d'utilisation de la station. - **Seul un opérateur qualifié peut réaliser cette opération.** - **Test de l'étanchéité**: - Un test à 0,1 et 1,2 MPa (1 et 12 bars) est effectué sur le réservoir pour tester l'étanchéité de l'assemblage accessoires/réservoir. - À l'issue du test, le réservoir sera purgé de son azote puis gazé ou mis au vide (0,05 MPa soit 0,5 bar) avant remontage sur le véhicule. - On testera l'ensemble du véhicule selon l'un des deux modes opératoires précédents. ## 8. Mesures d'urgence ### 8.1. En cas de contact du liquide avec la peau - arroser longuement de manière indirecte avec de l'eau tempérée (15°C minimum) pendant au moins 15 minutes la zone atteinte afin de la réchauffer doucement, - envelopper la partie lésée dans un linge stérile, - demander rapidement un avis médical. ### 8.2. En cas de contact du liquide avec les yeux - laver immédiatement et abondamment à l'eau tempérée pendant au moins 15 minutes, - couvrir l'œil avec une compresse stérile, - demander rapidement un avis médical. ### 8.3. En cas de fuite de gaz seule - couper le contact, - sortir le véhicule du local, si nécessaire en le poussant, - isoler le véhicule à l'air libre, à l'écart de toute habitation, - si le déplacement est impossible, ventiler le local (ouvrir portes, fenêtres, trappes de désenfumage...), - ne provoquer ni flamme ni étincelle: - couper les téléphones portables, - supprimer toute source d'ignition et tout point chaud et ne toucher à aucun appareil électrique, - couper toute alimentation électrique à partir d'organes de sectionnement situés en dehors de la zone suspectée contaminée (ne pas manœuvrer d'interrupteur ou de disjoncteur dans cette zone), - ouvrir la trappe du capotage qui recouvre le réservoir GPL (si présente), - fermer la (les) vanne(s) manuelle(s) de sécurité située(s) sur le(s) réservoir(s) GPL si elle(s) existe(nt), - rechercher l'origine de la fuite, puis la traiter, - si la fuite ne peut être étanchée facilement, disperser le nuage de gaz avec un jet d'eau pulvérisée et maintenir une zone de protection de non feu d'au moins 10 mètres autour du véhicule. - **Requérir impérativement les services de sécurité (police et pompiers) si la situation ne peut être contrôlée.** ### 8.4. En cas de fuite avec flamme - n'éteindre le feu que si l'on peut stopper la fuite (sinon il y a risque d'explosion), - attaquer le feu avec un extincteur à poudre polyvalente. S'il s'avère impossible de l'éteindre, faire évacuer le personnel en attendant les pompiers. Refroidir le réservoir avec un jet d'eau pulvérisée (robinet d'incendie armé) en protégeant l'environnement pour éviter toute propagation (le risque de rupture de l'enveloppe avec projection du réservoir existe en cas d'échauffement, notamment dans le cas d'un incendie). ### 8.5. En cas d'incendie - Appeler les pompiers, nos 112 ou 18. Si un incendie se déclare à proximité d'un véhicule équipé au GPL, il faut: - donner l'alerte aux services de secours intérieurs s'ils existent et, dans tous les cas, aux services de secours extérieurs (pompiers...), - évacuer, si possible, le véhicule de la zone à risque d'incendie, - intervenir classiquement pour éteindre le feu qui aurait pu se propager autour du véhicule, - privilégier des systèmes d'extinction qui ne nécessitent pas la proximité de l'opérateur près du foyer. ## Conclusion Ce document, après avoir décrit les caractéristiques fondamentales des GPL, produits sous pression inflammables, préconise les principales précautions et recommandations à suivre pour éviter ou limiter les risques liés à leur présence lors des opérations de maintenance ou de réparation d'un véhicule équipé. Il fournit un ensemble de réponses aux questions relatives à l'exploitation des véhicules fonctionnant au GPL en prenant en compte, entre autres, l'aménagement des locaux, la formation des personnes, la présentation de consignes, des mesures techniques et organisationnelles de prévention... ## Annexes ### Annexe 1 : Schéma type d'un circuit de carburant GPL sur un véhicule bicarburation **Schéma d'un véhicule GPL:** <br> - **1. Remplissage**: en France, appelé coupelle, il possède un anti-retour rendant impossible une mise à l'air du GPL. La présence du bouchon est obligatoire. - **2. Réservoir GPL**: il est ici présenté sous sa forme << torique », et occupe la place de la roue de secours (dans ce cas, un kit << anti-crevaison >> est fourni). - **3. Ligne de gaz**: en cuivre gainé de caoutchouc, son rôle est d'acheminer le GPL jusqu'à l'avant, elle se termine par une électrovanne. - **4. Commutateur GPL/Essence**: il permet de << passer >> du mode essence au mode GPL, en indiquant le type de carburant utilisé par un voyant. - **5. Vapodétendeur**: il transforme le GPL liquide en GPL gazeux en abaissant sa pression. - **6. Faisceau électrique**: indépendant, pourvu de fusibles et de raccords aux normes ISO, il connecte les éléments entre eux et commande instantannément la fermeture des électrovannes en cas d'arrêt du moteur. - **7. Injection GPL**: - **8. Injection essence**: - **9. Calculateur GPL**: il adapte les informations du calculateur essence pour gérer le débit de GPL. - **10. Calculateur essence**: il reçoit un ensemble d'informations du moteur permettant de gérer l'injection essence. - **11. Jauge GPL**: elle indique **la proportion de gaz restant dans le réservoir**, ce niveau peut varier selon **la température et les mouvements**. ### Annexe 2 : Les trois niveaux d'intervention | Niveau de qualification | Domaine d'intervention autorisé | Formation reçue | |---|---|---| | 1 | Personnel pouvant intervenir sur le circuit basse pression en phase gazeuse en aval du détendeur. | Personnel ayant suivi une formation sur le GPL ou une formation constructeur. | | 2 | Personnel pouvant intervenir sur le circuit basse pression, le circuit en phase liquide, le réservoir et ses accessoires mais non habilité à transformer un véhicule essence en bicarburation essence/GPL. | Personnel ayant suivi une formation spécifique lui permettant d'intervenir sur l'intégralité du système, le réservoir et le circuit en phase liquide. | | 3 | Personnel pouvant intervenir sur l'intégralité du circuit

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