LOVE AND IDENTITY IN LITERATURE AND PHILOSOPHY PDF
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Sidi Mohamed Ben Abdellah University
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This document discusses various themes found in the works of authors like Jean-Paul Sartre, Victor Segalen, and others. The topics covered include mysticism, bilingualism, identity, and the politics of difference.
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TAHR BENJLOUN This passage discusses various themes in the works of authors like Jean-Paul Sartre, Victor Segalen, and others, focusing on topics such as mysticism, bilingualism, identity, and the politics of difference. The speaker first explores Segalen's "Le Livre du Centre," drawing on the stor...
TAHR BENJLOUN This passage discusses various themes in the works of authors like Jean-Paul Sartre, Victor Segalen, and others, focusing on topics such as mysticism, bilingualism, identity, and the politics of difference. The speaker first explores Segalen's "Le Livre du Centre," drawing on the story of the mystic poet Rumi and his disciple. The text uses Rumi's mystical journey and themes of love and identity to illustrate Segalen's literary exploration of these subjects. The discussion then shifts to bilingualism, identity, and the deconstruction of cultural and linguistic boundaries, drawing parallels with the works of Édouard Glissant and Patrick Chamoiseau. Segalen's ideas about diversity and multiplicity are linked to contemporary philosophical debates, including postmodern thought, with a focus on the politics of difference and the universalizing tendencies in language and culture. The speaker also touches on the relevance of Segalen's work in today's global political context, highlighting its connections to current events and ongoing struggles for cultural and linguistic identity. rhoda scott schuman dureront évoque les recherches formelles auquel segalen s'est livré dans ce thème par exemple à la recherche d'une forme exotiques en effet la fiction mystique qui donne corps au roman le livre du centre est emprunté à l'histoire du poète soufi jamais d'une roumi que vous connaissez peut-être amoureux de son maître spirituel qui s'appelle chefs detat driss romy abandonne pour lui la confrérie qui dirige à konya et va s'enfermer avec table alors son fils soultan walda part alors à sa recherche du maître et via le ramener au sein de m de manière à les faire revenir son père mais les disciples de rûmî j'ai trop le mettre dans un cuit pour mettre fin c'est un amour qui bien tueur de l'offre de la secte et c'est pour jean tesson ma consolation du maître que le poète mystique à écrire à deux c'est le plus beau texte qui appelle maintenant oui le cultuel à partir duquel segalen force pour l'un de ses personnages le nom de boutenac d'avril internet actualité entre le texte de vomir et le livre du sang est extrêmement forte et elle est soulignée par assertion en italique dans le rebond des extraits du 29 mai mais rejette que rater lycées 4 de sa source un chez lui d'action est intoxiqué et intemporelle elle je déroule dans la secte d1 consoler elle articule autour du maître un couple entre judith donc donnée sur les chansons représentent l'attirance pour le même l'amour mystique l'identité le bien tandis que sa soeur bouddah 1 tient à la tentation de l'autre l'amour érotique que la différence le mal et cartonné pas sa passion pour ce corps à possible lemaitre qui est une figure aux allégories de mettre bilingue finalement ce trousses dépossédé lui-même et il va s'ouvrir lui-même à la folie et au suicide tandis que woods n'a quel symbole pervers l'utilité va être et va être égorgé par les fidèles de la secte oui le livre du sang illustre ainsi la violence de lettres privées et du temps du mans dans son écriture même la transe mystique leur vend autant d'étrangeté apparaît comme une prémonition de sections lentes du même élan jean qui travaillent aujourd'hui d'une manière plutôt tragique le corps intégristes parce que moi au magret de canard allait bien il a tellement manqué pratiquement je progresse la plateforme de déconstruction avec un bon bilan sur ce bon roman troisième d'un petit actionnaire que j'avais jours profitent également raté vie mais en récit de dédoublement linguiste et de l'identité dans la passion d'un couple mixte où l'allemand étrangères allaient française symbole de la séduction par où je creuse l'écart à l'origine représentants de travail de la marque française donc et par rapport à la baie de disko sous l'identité ce mouvement kessy narrative visé dans la relation ambivalente entre les deux instances du récit à lille ils qui est le récitant donc figure de retenir et elle inquiète d'être oger là c'était pas que sa femme était effectivement qu'il étrangères charles mais de cette expérience de désorientation la surgir la conscience d'une identité nouvelle qui se construit d'entre d'eux dans ce qu'il peut appeler la bi langues au delà de toute traduction dans une espèce d'un traduisent-ils de ce qu'il appelle un corps imprononçable débit évoque en termes de paname cesse karabi langue manifeste à la fois le travail du foie celle de ma part et en retour un au travail de la rame sur le français ce que désire attéby quand j'écris en français les soutiendra sont présentes dans mon écriture ce n'est parce que j'écris romarin c'est la même chose c'est le français qui leur vient demander culture voilà le bilan et voyez comme en allemand avec l'exemple des constructions de la problématique classique du bilinguisme en habit langue ce n'est pas le bilinguisme monsieur incident à mobile aigles des ports vers l'autre de la passion amoureuse qui affecte l'identité va se trouver d'autres alizés par la révélation de la viande à ce travail de déconstruction du couple identité différence va se poursuivre ensuite avec l'arrivée dans son blaze d'un autre concept clic et les gros cette démence est en ce sens qu avec un amour bilingue quelque chose qui s'achève dans l'oeuvre de rating il a lui-même nous non seulement dans sa collection douloureuse au bilinguisme même dans sa relation amoureuse personnel qui affectait son rapport à la langue française et renforcer le clivage du mobile à l'heure quelques mots sur des maux les morses dans le sens premier c'est attachement sans désir sexuel je sens que françois daudin à d'honneur à ce que ces concepts donc les grosses de ce point de vue où il s'oppose à l'amour est particulièrement à l'amour passion qui est marquée à la fois par le désir est pas du tout le monde à terre par la pulsion alors géré directement un aphorisme de par dessus l'épaule ou introduit cette notion démence pays des soucis si aimer est un trouble d'identité comment maintenir la ligne de force sa vie sans chanceler quand se protéger votre le tourbillon des états d'âme et leur extraordinaire paradoxe mais ici mourant cet arrêt consulté peu comme d'importation s'avéra déposer un autre qui déstabilisent de sujets y compris de son identité elle rencontre l'amour passion d'envoyer démence devient dans l'imaginaire de radis un sentiment qui je lui n'exclut pas des aînés nautique qu'il a lu ce qu'il se vivait en ciel qui faute de doses dans les bosses il y à aussi de l'érotisme mais lémance admettre une relation non fusionnel qui évacue l'impulsion qui supprime le trouble et de déchets mois passionnel dans les choux mais bon c'est un peu une machine de guerre c'est nouveau les contres la passion en autres les manceaux pause dans la tyrannie et dominique un de ma passion amoureuse une fille c'est tout leur démence va permettre au contraire indices continuent dans la rencontre une relation archipélique avec plusieurs partenaires une sorte de légèreté du site du sentiment leurs critiques de l'unique dans la peau c'est totalisant de l'eia sel et leur choix de 10 à 5 sieverts 7 contre d'universel qui aboutit geraghty be à la pratique constante dans le débranche truc on donne à leur rencontre un intérêt particulier à l'heure où le monologuiste des discours à cette profondeur dossier alors la pensée du divers se retrouve aujourd'hui chez les crises que tout dialogue l'a dit alors par exemple et edouard glissant introduction à une boutique d'univers voyez où divers par la ville dans le titre de cet essai de lee sang hee obligé potec chez l'oiseau dans la politique du rachis bilité fait explicitement référence à victor segalen et vous savez que le violiste donc on écrit un manifeste qui s'appelle éloge de la créolité climatique antillais martinique est donc c'était le glissant et chamoiseau confiant et voilà comment en exergue à cette semaine manif est l'écurie t on retrouve deux phrases tirées de 17 d'exotisme de séquelles c'est par la différence est dans le divers que c'est exact d'existence le divers décroît et là elle grand danger pour les auteurs du manifeste la revendication de ma priorité comme culture comme co-dirigeant du monde rejoint en effet un conception que ségolène avait adoré tout début du set je comprend un passage de deux se manifeste la créolité est une validation de la fosse universalité du monolinguisme et de la kurt et se trouve en réalité ce qu'ils harmonisent aux divers en direction du quai segalen l'usure formidable ayant aidé un autre essai d chamoiseau qu'ils appellent les crimes en pays dominé contre la loi contre les lois de l'unique et le centralisme s'égrènent également présents parmi les multiples références où l'on trouve aussi dans les airs une référence l'allusion ratings [Musique] dans cet essai avec cette petite cette petite phrase contre l'identité et la différence soit enfin s'envoler plus loin mais je vais arrêter là un philosophe comme gilles deleuze en opposant dans mille plateaux le rhizome à la connaissez ces deux balises en opposant les composites à lattes à vic comprendre mais aussi un concept formulé la segalen dans son essai pour en faire un élément clé de la pensée postmoderne toute la pensée postmoderne qui passe par derrida hasardeuses trop son origine quelque part au début du 20e siècle celle évidemment pas libye et dans ce cas bonjour merci des vitrines de notre patience merci à suivante à pour cette prestation savoureuse donc pierre permet donc de le resituer dans le contexte dans lequel raté vie s est approché ces galets et en même temps on effectue aussi des associations avec la pensée de la politique de glissant de chamoiseau et en même temps créer un lien avec l'actualité parce que c'est là où c'est intéressant je pense j'aimerais tout à leur banc dire sur ce sujet c'est à dire quelle est l'actualité aujourd'hui de l'avancé de frais débit sa politique est et comment on peut commencer penser la cde buisson de la tv en l'occurrence peuvent avoir un avis sur l'actualité sur ce qui ce passe dont le monde aussi bien dans le monde arabe en occident en europe. Ce passage explore plusieurs thèmes dans les œuvres de Jean-Paul Sartre, Victor Segalen et d'autres auteurs, abordant des sujets comme le mysticisme, le bilinguisme, l'identité et la politique de la différence. L'intervenant commence par analyser "Le Livre du Centre" de Segalen, en se basant sur l'histoire du poète mystique Rûmî et de son disciple. Le texte utilise le voyage mystique de Rûmî et les thèmes de l'amour et de l'identité pour illustrer les recherches littéraires de Segalen. L'exposé évolue ensuite vers le bilinguisme et la déconstruction des frontières culturelles et linguistiques, en établissant des parallèles avec les travaux d'Édouard Glissant et de Patrick Chamoiseau. Les idées de Segalen sur la diversité et la multiplicité sont liées aux débats philosophiques contemporains, notamment la pensée postmoderne, et à la politique de la différence ainsi qu'à l'universalisation des langues et des cultures. Enfin, l'intervenant souligne la pertinence des travaux de Segalen dans le contexte politique mondial actuel, mettant en lumière ses liens avec les événements contemporains et les luttes pour l'identité culturelle et linguistique. Leila Slimani Summary: Le roman Le Pays des autres de Leïla Slimani, publié en mars aux éditions Gallimard, est le premier tome d'une trilogie inspirée de l'histoire familiale de l'autrice. Il retrace la vie de Mathilde, une Alsacienne qui s’éprend d'Amine, un soldat marocain engagé dans l'armée française, et qui le suit au Maroc après la Seconde Guerre mondiale. L’histoire se déroule entre 1946 et 1956, une période marquée par les tensions liées à l’indépendance du Maroc. Leïla Slimani explique que l’idée de ce roman lui est venue de l’histoire de ses grands-parents, qu’elle a toujours trouvée romanesque. Après le succès de Chanson douce et ses voyages internationaux, elle a ressenti le besoin de revenir à ses racines et de raconter cette fresque familiale. Elle a attendu le bon moment, acquérant une certaine maturité et une distance nécessaire pour traiter ce sujet. À travers Le Pays des autres, elle met en lumière une période peu connue de l’histoire marocaine, qui constitue un formidable territoire romanesque avec ses figures historiques, ses luttes de clans et ses transformations sociales. Elle souligne que si l’Algérie occupe une grande place dans la littérature francophone, le Maroc, pourtant riche en récits historiques, est moins représenté. Son roman ambitionne ainsi de combler cette lacune en racontant la complexité des relations familiales, coloniales et identitaires de cette époque charnière. Dans Le Pays des autres, Leïla Slimani plonge le lecteur dans l’histoire du Maroc entre 1946 et 1956 à travers une fresque familiale inspirée de ses propres origines. Elle raconte la vie de Mathilde, une Alsacienne qui suit son mari marocain, Amine, à Meknès, dans un pays en pleine transformation, marqué par la lutte pour l’indépendance et l’émancipation des femmes. Pour écrire ce roman, Slimani a mené des recherches approfondies, mais en gardant ses distances avec l’histoire académique. Elle voulait éviter que son récit ne devienne un roman historique didactique, préférant une approche immersive où l’histoire est perçue à travers le quotidien de personnages ordinaires. Elle s’est appuyée sur des archives photographiques, des vidéos et des témoignages pour recréer avec précision l’ambiance de l’époque, privilégiant des détails concrets comme l’habillement, l’éclairage des rues ou l’alimentation. Ce roman marque aussi un changement dans son écriture. Contrairement à ses précédents livres au style plus tranchant et clinique, Le Pays des autres adopte une prose plus ample, plus sensorielle, imprégnée de couleurs, d’odeurs et de lumière. Ce changement s’explique par une volonté de douceur et d’empathie après avoir exploré des thèmes plus sombres dans ses œuvres précédentes. Le roman est aussi empreint d’une certaine nostalgie, car il évoque un territoire lié à son enfance, ce qui renforce sa dimension intime et émotionnelle. Dans Le Pays des autres, Leïla Slimani propose une fresque familiale ancrée dans le Maroc des années 1950, à travers une narration immersive et une écriture plus ample et sensorielle que dans ses précédents romans. Elle évoque la beauté des paysages marocains, la lumière changeante de la campagne autour de Meknès et l’atmosphère d’un lieu qui appartient à jamais au passé. Son style évolue naturellement en fonction du sujet, adoptant ici un ton plus lyrique et tendre. Contrairement à ses précédents livres au style clinique et dépouillé, elle laisse place à une écriture plus fluide et immersive, influencée par son attachement personnel aux lieux et aux personnages. La construction narrative repose sur une multiplicité de points de vue, chaque personnage étant exploré dans ses contradictions et son humanité. Slimani ne fait pas de plan strict, préférant une approche organique où elle écrit des scènes dans le désordre avant de les relier. Elle évite le manichéisme en montrant la complexité de chacun, refusant les jugements simplistes. Pour elle, la littérature est un moyen de révéler la richesse intérieure des individus, bien au-delà des apparences ou des préjugés. Avec ce roman, Slimani illustre la transition d’un Maroc en mutation, où se mêlent luttes politiques, conflits intimes et quêtes identitaires, tout en offrant un récit profondément humain et nuancé. Dans Le Pays des autres, Leïla Slimani explore la complexité du métissage et de l'identité à travers l’histoire de Mathilde, une Alsacienne mariée à Amine, un Marocain, dans le contexte colonial des années 1950. Elle rejette toute vision manichéenne de la colonisation, refusant de diviser les individus en « bons » et « méchants ». Pour elle, la littérature doit rendre justice à la complexité humaine et éviter les jugements simplistes. Slimani s'intéresse particulièrement aux personnages en quête d’appartenance, confrontés à un sentiment d’exil intérieur. Le métissage est une notion ambiguë, souvent perçue sous un prisme idéologique, soit idéalisé, soit suspecté. Elle cite Édouard Glissant pour illustrer cette problématique : l’identité métisse est souvent définie par le regard des autres, comme en témoigne l’exemple de Barack Obama, perçu comme noir malgré son ascendance mixte. L’auteure puise aussi dans son histoire familiale, notamment le rejet vécu par sa mère, fille d’ une Alsacienne et d’un Marocain, qui a souffert du racisme. Pour y faire face, ses parents ont choisi de se créer un monde à eux, rejetant les appartenances communautaires et valorisant la liberté individuelle, malgré la solitude que cela implique. Slimani met ainsi en lumière les tensions entre exclusion, appartenance et construction de soi, tout en montrant comment ces expériences douloureuses peuvent être transformées en force et en liberté. Dans cet entretien, Leïla Slimani explore plusieurs thématiques centrales de son roman Le Pays des autres, notamment l’identité, la violence et la place des femmes. L’identité et la liberté Slimani revient sur son éducation et la liberté que ses parents lui ont offerte en refusant de l’enfermer dans une identité définie (religieuse, nationale ou communautaire). Adolescente, elle en souffrait, souhaitant appartenir à un groupe, mais elle réalise aujourd’hui que c’était un cadeau précieux. Son roman met en scène des personnages confrontés à cette même quête d’identité, notamment Mathilde et Amine, qui doivent créer leur propre espace d’appartenance. La violence et sa mécanique Elle analyse la violence comme un cycle infernal, en s’inspirant de Frantz Fanon. Les humiliés cherchent souvent à humilier à leur tour, reproduisant ainsi la domination. Dans le contexte colonial du roman, Amine, humilié dans l’espace public, reporte sa frustration sur sa femme Mathilde. Elle insiste sur le fait que la violence fait partie de la nature humaine et peut être transformée, voire sublimée, mais jamais totalement éradiquée. Le corps et l’émancipation des femmes Le corps est un élément central dans son écriture. Elle souligne que pour une femme, le corps est à la fois un espace de contrainte et un lieu de résistance. Dans le roman, les femmes rêvent de mobilité et d’invisibilité, ce qui leur permettrait d’échapper au contrôle social et familial. Slimani partage son expérience personnelle, décrivant le soulagement ressenti lorsqu’elle a pu se déplacer librement et anonymement à Paris, contrastant avec son vécu au Maroc. Une génération sacrifiée Le personnage de Selma, sœur d’Amine, incarne une génération de femmes marocaines qui ont grandi avec l’espoir d’un avenir plus libre après l’indépendance, mais qui ont finalement vu ces promesses trahies. Slimani évoque un moment clé de l’histoire marocaine : en 1947, Lalla Aïcha, fille du sultan Mohammed V, prononce un discours en faveur de l’émancipation des femmes. Cette période a suscité de grands espoirs pour les Marocaines, mais la réalité post-coloniale a freiné ces avancées. À travers ces thèmes, Le Pays des autres interroge les tensions entre liberté, identité, héritage colonial et oppression, en explorant la complexité des rapports humains et des luttes pour l’émancipation. Résumé de l’entretien avec Leïla Slimani Dans cet échange, Leïla Slimani aborde plusieurs thèmes fondamentaux de son roman Le Pays des autres, en mettant l’accent sur l’identité, les contradictions de l’émancipation, la domination coloniale, le rôle des mots et des silences dans l’écriture. L’émancipation féminine et ses contradictions Slimani évoque Selma, un personnage qui incarne une génération de femmes marocaines des années 1950, encouragées à s’instruire et à s’émanciper mais confrontées aux contradictions des hommes de leur entourage. Bien que certains, comme Amine, soient ouverts aux idées modernes, ils restent incapables d’appliquer ces principes à leurs propres sœurs ou épouses. Cette tension illustre la difficulté de la transition vers un Maroc plus égalitaire. Le choc culturel et la domination coloniale Elle analyse la vision des femmes dans l’idéologie coloniale : les Européennes étant perçues comme intouchables et les femmes indigènes comme des objets de désir. Amine, ayant grandi dans cette culture, est déconcerté par l’attitude indépendante de Mathilde, sa femme française, qui refuse de se conformer aux normes locales. Elle partage une anecdote personnelle sur sa grand-mère alsacienne qui, par son insistance à accompagner son mari partout, symbolise une lutte obstinée pour exister dans un monde patriarcal. L’importance des mots et du silence Slimani insiste sur le fait que maîtriser le langage est un immense outil de liberté. Elle évoque sa grand-mère marocaine, analphabète, qui vivait selon elle « dans le noir », incapable d’exprimer ses pensées et de revendiquer ses droits. Elle souligne que l’écriture est un équilibre entre ce qui est dit et ce qui est tu, car c’est dans le silence et les ellipses que l’imagination du lecteur peut s’épanouir. Ses influences littéraires Enfin, elle évoque l’importance de la littérature russe dans sa formation, citant Humiliés et offensés de Dostoïevski comme l’un des premiers livres marquants de son adolescence. À travers cette discussion, Slimani met en lumière la complexité des rapports de pouvoir, la quête de liberté et l’importance du langage dans la construction de l’identité et de l’émancipation. L'entretien avec Leïla Slimani explore plusieurs thèmes majeurs de son œuvre et de son rapport à l'écriture. Elle évoque la première génération de femmes émancipées et les contradictions des hommes progressistes en théorie mais conservateurs en pratique. Elle analyse aussi la domination coloniale sous un prisme sexuel, soulignant la construction d'une imagerie de la femme indigène et de la femme blanche. Elle insiste sur l'importance des mots comme outil de liberté, en partageant l'expérience de sa grand-mère analphabète, privée de moyens d’expression et de défense. L'écriture, pour elle, est un exercice de retenue, un jeu entre mots et silences, similaire aux non-dits des débuts d’une relation amoureuse. En tant que lectrice, elle cite Dostoïevski, Tchekhov et Virginia Woolf comme influences majeures, mettant en avant leur capacité à rendre leurs récits universels et leur réflexion sur la condition humaine. Elle souligne aussi l’importance des contes, ces récits archaïques universels, dans son approche de l’écriture. Enfin, elle explique que l'écriture est un saut dans l’inconnu où les personnages la surprennent souvent. Concernant ses titres, elle avoue qu’ils sont souvent trouvés avec l’aide de son éditeur, et apprécie ceux qui créent un effet de contraste, comme Chanson douce, qui évoque une berceuse alors que l’histoire est tragique. Tahr Ben Jelloun: Summary: L’entretien porte sur La Couleur des mots, le dernier livre de l’écrivain et peintre marocain Tahar Ben Jelloun. Il y raconte son parcours, ses influences et son rapport à l’écriture, à la peinture et au cinéma. Son enfance et ses débuts artistiques Né à Fès dans une famille modeste, il évoque son enfance heureuse, marquée par la richesse culturelle de la ville. À Tanger, il découvre la mer et ses couleurs, qui deviendront une obsession artistique. Dès l’enfance, il dessine sur des emballages et griffonne des caricatures avant de véritablement se consacrer à la peinture une trentaine d’années plus tard. Écriture et peinture : un équilibre entre douleur et lumière Ben Jelloun souligne que son écriture explore des thèmes lourds et douloureux (La Nuit sacrée, Cette aveuglante absence de lumière), tandis que la peinture lui permet d’exprimer la joie et la lumière. Il peint en écoutant du jazz, notamment Charlie Parker et John Coltrane, qu’il admire pour leur liberté d’improvisation. Le cinéma, une école de narration Le cinéma a joué un rôle fondamental dans sa formation. Il considère Alfred Hitchcock comme un modèle de rigueur narrative et estime que le cinéma l’a aidé à structurer ses histoires. Il parle aussi de son admiration pour Ava Gardner, notamment dans le film Pandora. Influences littéraires et rapport à Céline Il évoque ses lectures marquantes, notamment Proust, Rimbaud, Céline et Jean Genet. Concernant Céline, il reconnaît son génie littéraire tout en condamnant son antisémitisme, soulignant que son influence stylistique a marqué de nombreux écrivains. L’expérience du camp militaire et la naissance de l’écriture L’événement fondateur de son écriture fut son internement dans un camp militaire marocain sous Hassan II. Opposant politique, il y passe 19 mois dans des conditions inhumaines. Craignant de ne jamais en sortir, il commence à écrire en cachette, ce qui forge sa vocation d’écrivain. Ce livre est donc un récit intime qui explore son rapport aux mots, aux images et aux souvenirs, retraçant son parcours de poète, romancier et peintre. Résumé de l'entretien avec l'auteur et peintre L’écrivain et peintre évoque son dernier livre La couleur des mots, un récit intime où il revient sur son parcours d’écrivain, de poète et de peintre. Il parle de son enfance à Fès et Tanger, où il a découvert la lumière et les couleurs qui influenceront son œuvre. Il raconte comment son expérience d’enfermement dans un camp de l’armée marocaine, à cause de son engagement étudiant, a été le déclencheur de son écriture. Enfermé pendant 19 mois, il écrivait des poèmes qu’il cachait dans ses vêtements. À sa libération, ces poèmes ont été publiés, marquant le début de sa carrière littéraire. Exilé en France après l’interdiction de la philosophie au Maroc, il publie son premier livre en 1973 grâce à Maurice Nadeau. Il évoque également sa passion pour le cinéma, qui l’a influencé dans son art de raconter des histoires. Quant à la peinture, elle est devenue une pratique sérieuse lorsqu’un ami italien lui a offert un atelier à Rome. Il passe alors du dessin sur papier à des toiles de grand format. Il voit la peinture comme un moyen d’exprimer la lumière et la joie, en contraste avec les thèmes parfois sombres de ses romans. Il cite ses influences artistiques, notamment Matisse, dont il admire le travail sur la lumière et la couleur, influencé par son séjour à Tanger. Mais il insiste sur l’importance de créer avec instinct et liberté, sans imiter qui que ce soit. Enfin, il parle de son approche de l’écriture, où il laisse ses personnages évoluer librement, sans plan rigide, afin de préserver la spontanéité et l’imprévu dans la création. Il s'agit d'un témoignage d'un écrivain et peintre marocain qui raconte son parcours depuis son emprisonnement sous Hassan II jusqu'à sa carrière artistique à Paris. 1. Débuts dans l'écriture : Emprisonné à 18-19 ans, il écrit des poèmes qu'il cache dans les poches de ses vêtements cousues par lui-même. Après sa libération, ces poèmes sont publiés dans une revue, marquant le début de sa carrière d'écrivain. 2. Exil en France : En 1971, il quitte le Maroc après l'interdiction de l'enseignement de la philosophie occidentale au profit de la pensée islamique. Il arrive à Paris, où il fait publier son premier livre en 1973. 3. Passage à la peinture : Encouragé par un ami italien, il se met à la peinture sur de grandes toiles. Il expose ses œuvres à Rome, au Maroc, à Paris et à Dubaï. 4. Écriture et peinture comme passions complémentaires : Il écrit le matin et peint l’après-midi, alternant selon l’inspiration. Il considère la peinture comme une manière d’apporter de la lumière après l’expérience de la douleur, tandis que l’écriture exprime ses blessures. 5. Influences artistiques : Inspiré par Matisse, Monet et Renoir, il cherche à capter la lumière et à développer son propre style. 6. Projets artistiques récents : Création de drapeaux pour des villes italiennes et françaises. Réalisation de vitraux pour une église près de Saumur, une fierté pour lui en tant que musulman. L'auteur met en avant son amour de la création, son refus de se prendre au sérieux et son goût pour l’inattendu dans l’art et la littérature. The speaker reflects on various personal and artistic experiences, emphasizing their connection with art, culture, and education. They recount a significant project in a small church in France, where they collaborated with a stained glass artist to restore and illuminate the church, which had suffered from flooding and neglect. The process was long and involved discussions and technical work, but the result was a beautifully lit church. The speaker also discusses their vision for cultural institutions in Morocco, suggesting that a major museum, like the Guggenheim, could help attract global attention and educate people, especially children, about the importance of art and culture. They highlight the importance of transmitting knowledge, particularly philosophy, to children in an accessible way. The speaker is passionate about education and believes that art and philosophy should be taught in schools to develop a child's critical thinking and cultural understanding. They also express personal views on their own family and education, noting that they respect their children's choices and have created an environment where learning is encouraged without force. The conversation also touches on the role of art in political expression, mentioning a personal artwork created after the 2015 Paris attacks, symbolizing mourning through the use of dark colors. The speaker’s thoughts on democracy, human rights, and the treatment of criminals are also shared, especially their frustration with how terrorists are treated in judicial systems. Finally, the speaker emphasizes the importance of artistic freedom, personal reflection, and how their experiences and the cultural context shape their work and philosophy. Driss Chraibi: Summary: Driss Chraïbi raconte son enfance au Maroc en décrivant deux journées marquantes de son enfance. Il évoque d'abord la période coranique, où, à l'école coranique, il apprend le Coran sous une discipline stricte et avec une certaine peur du maître. La vie était régie par des règles strictes de la religion et de la tradition, marquées par des prières, des repas en silence, et une éducation rigoureuse, parfois sévère. Les punitions corporelles, comme les coups de roseau sur la plante des pieds, étaient courantes. Puis, il décrit sa jeunesse à l'école européenne à l'âge de 11 ans, où il découvre une liberté nouvelle, sans la pression des dogmes religieux. Cette période, qu'il associe à l'amour familial, est marquée par des relations sans inquiétude avec ses parents et ses frères. Il évoque également les frictions avec son père, représentant le monde traditionnel, lorsque Chraïbi, après avoir obtenu ses diplômes en France, choisit de rester en Europe, cherchant à comprendre et à confronter les valeurs françaises avec les siennes. La mort de son frère et plus tard celle de son père, qui ne comprenait pas son choix, constituent des moments bouleversants pour l'écrivain, marquant une rupture avec une certaine vision du monde. Chraïbi cherche ainsi à concilier les valeurs occidentales et musulmanes tout en exprimant l'incompréhension face à ses choix personnels. The text is an excerpt from an interview or reflection by Moroccan author Driss Chraïbi, in which he shares his personal journey and experience as an immigrant in France. He talks about his initial hope when arriving in France in 1945, expecting to find fraternity and ideals but instead facing financial hardship and realizing that the relationship between French society and him was transactional. He describes his learning process about European life and the reality of his integration into French society. He also reflects on his journey as a writer, starting in 1953, and how his first novel, Le Passé Simple, was misunderstood by critics as purely autobiographical when it was actually more of a personal reckoning. In his writing, he seeks to express the complex identity of individuals caught between two worlds — the East and the West. The excerpt includes passages from his novels, including Les Boucs and L'Âne, where he explores themes of social injustice, alienation, and the clash of cultures. He describes characters who are marginalized and struggling, such as North African immigrants, and explores how they try to navigate their place in a society that treats them as outsiders. The works reflect his deep examination of the identity, cultural conflict, and the longing for human connection in a world of displacement. Le texte est un extrait d'une interview ou d'une réflexion de l'écrivain marocain Driss Chraïbi, dans laquelle il partage son parcours personnel et son expérience en tant qu'immigré en France. Il raconte son espoir initial en arrivant en France en 1945, s'attendant à trouver fraternité et idéaux, mais se confrontant finalement à des difficultés financières et réalisant que la relation entre la société française et lui était essentiellement transactionnelle. Il décrit le processus d'apprentissage de la vie européenne et la réalité de son intégration dans la société française. Il évoque aussi son parcours d'écrivain, débuté en 1953, et comment son premier roman, Le Passé Simple, a été mal compris par les critiques comme étant purement autobiographique alors qu'il s'agissait plutôt d'un règlement de compte personnel. À travers ses écrits, il cherche à exprimer l'identité complexe des individus pris entre deux mondes, l'Orient et l'Occident. L'extrait comprend des passages de ses romans, tels que Les Boucs et L'Âne, où il explore des thèmes d'injustice sociale, d'aliénation et de choc des cultures. Il décrit des personnages marginalisés et en lutte, comme les immigrés nord-africains, et explore comment ils tentent de trouver leur place dans une société qui les traite comme des étrangers. Ses œuvres reflètent une profonde réflexion sur l'identité, le conflit culturel et le désir de connexion humaine dans un monde de déplacement. Il s'agit d'un extrait détaillé d'une émission radiophonique ou d'une interview, où Driss Chraïbi, écrivain marocain, partage sa vision de la vie, de la littérature et de son parcours personnel. Dans ce passage, il explore des thèmes profonds comme l'identité, le temps, et les luttes intérieures des personnages, souvent à la croisée de deux cultures (marocaine et occidentale). Chraïbi s'intéresse à la quête de sens de ses personnages, à leur rapport à la religion, à la société, et à leur histoire personnelle, tout en illustrant le quotidien des personnages comme Boudjema, un homme qui se débat avec son passé et son présent. L'écriture de Chraïbi, pleine de métaphores et d'émotions, souligne la complexité des individus qui se cherchent dans un monde en constante évolution. L'extrait touche aussi à l'impact de l'immigration et des conflits internes que vivent ses personnages, illustrant leur lutte pour se définir entre héritage et modernité. Driss Chraïbi évoque aussi des aspects de sa propre vie, notamment ses croyances personnelles et son mode de vie qui oscille entre la simplicité de la nature et les contraintes de la vie urbaine. Il s'agit d'un extrait détaillé d'une émission radiophonique ou d'une interview, où Driss Chraïbi, écrivain marocain, partage sa vision de la vie, de la littérature et de son parcours personnel. Dans ce passage, il explore des thèmes profonds comme l'identité, le temps, et les luttes intérieures des personnages, souvent à la croisée de deux cultures (marocaine et occidentale). Chraïbi s'intéresse à la quête de sens de ses personnages, à leur rapport à la religion, à la société, et à leur histoire personnelle, tout en illustrant le quotidien des personnages comme Boudjema, un homme qui se débat avec son passé et son présent. L'écriture de Chraïbi, pleine de métaphores et d'émotions, souligne la complexité des individus qui se cherchent dans un monde en constante évolution. L'extrait touche aussi à l'impact de l'immigration et des conflits internes que vivent ses personnages, illustrant leur lutte pour se définir entre héritage et modernité. Driss Chraïbi évoque aussi des aspects de sa propre vie, notamment ses croyances personnelles et son mode de vie qui oscille entre la simplicité de la nature et les contraintes de la vie urbaine. Mahi Binbin: Mahi Binbin, a renowned Moroccan artist and writer, reflects on his 13th novel La Nuit Nous Emportera, published by Robert Laffont. The novel is a poignant exploration of family struggles, set in the backdrop of a turbulent Morocco, particularly during the 1971 Skhirat coup attempt. It is narrated from the perspective of a young boy who witnesses the hardships faced by his mother, a courageous woman who raised her children despite the political turmoil. Binbin describes his mother's resilience and determination, highlighting the solidarity of the community in the Medina of Marrakech, where they lived in poverty but rich in human connection. The book also serves as a tribute to his mother and reflects universal themes of love, loss, and survival. Mahi Binbin's work delves into both personal and collective histories, calling attention to the importance of preserving the past while looking toward a brighter future for Morocco and Africa as a whole. Alongside his literary work, Binbin is also recognized for his art, with his sculptures and paintings being exhibited globally. He emphasizes the role of culture in shaping society and giving hope to future generations. Binbin’s work and his centers for cultural development in Morocco aim to inspire young people to embrace their heritage and build a better future. Mahi Binbin, artiste et écrivain marocain renommé, évoque son 13e roman La Nuit Nous Emportera, publié chez Robert Laffont. Ce roman est une exploration poignante des luttes familiales, se déroulant dans le contexte d'un Maroc troublé, notamment pendant la tentative de coup d'État de Skhirat en 1971. Il est raconté du point de vue d'un jeune garçon qui témoigne des épreuves que sa mère, une femme courageuse, a traversées pour élever ses enfants malgré le tumulte politique. Binbin décrit la résilience de sa mère et sa détermination, mettant en lumière la solidarité de la communauté dans la médina de Marrakech, où ils vivaient dans la pauvreté, mais riches de liens humains. Le livre est également un hommage à sa mère et reflète des thèmes universels de l'amour, de la perte et de la survie. L'œuvre de Binbin s'intéresse à l'histoire personnelle et collective, en soulignant l'importance de préserver le passé tout en regardant vers un avenir meilleur pour le Maroc et l'Afrique en général. Parallèlement à son travail littéraire, Binbin est aussi reconnu pour son art, avec ses sculptures et peintures exposées dans le monde entier. Il met en avant le rôle de la culture dans la construction de la société et l'apport d'espoir aux générations futures. Ses centres de développement culturel au Maroc visent à inspirer les jeunes à embrasser leur patrimoine et à construire un avenir meilleur. Fatima Mernissi: Summary: This passage discusses the remarkable life and contributions of Fatema Mernissi, a Moroccan intellectual, feminist, and scholar. She was known for her extraordinary curiosity, creativity, and spontaneous approach to research. Mernissi had a deep belief in the potential for change driven by the youth and the people, especially in the Arab world. She was an advocate for women's rights at a time when few voices were speaking out on this issue in Morocco and the Arab Muslim world. Her intellectual contributions were profound, especially in critiquing the patriarchal interpretations of religious texts. Mernissi’s work, such as her books "The Forgotten Sultan" and "Islam and Democracy", challenged traditional views and promoted a re-reading of religious texts, particularly in terms of women's roles. Despite facing criticism for her views, she remained committed to her work, promoting social change, science, and culture. She was also respected for her work as a sociologist, educator, and a promoter of critical thinking, and was regarded as a role model for many in the Arab-Muslim world. Mernissi's writing and ideas remain relevant today, especially her critical examination of the relationship between the Islamic world and its interpretations of religious texts. Through her work, she contributed to the advancement of feminist thought and the rethinking of religious and political ideologies in the modern Muslim world. Ce passage évoque la vie et les contributions remarquables de Fatema Mernissi, une intellectuelle, féministe et universitaire marocaine. Elle était connue pour sa curiosité extraordinaire, sa créativité et son approche spontanée de la recherche. Mernissi croyait profondément au potentiel de changement, particulièrement porté par la jeunesse et le peuple, notamment dans le monde arabe. Elle a défendu les droits des femmes à une époque où peu de voix s’élevaient sur ce sujet au Maroc et dans le monde arabo-musulman. Ses contributions intellectuelles furent profondes, en particulier dans la critique des interprétations patriarcales des textes religieux. L'œuvre de Mernissi, comme ses livres "Le Sultan oublié" et "Islam et Démocratie", a remis en question les vues traditionnelles et promu une relecture des textes religieux, notamment en ce qui concerne le rôle des femmes. Malgré les critiques qu'elle a essuyées pour ses positions, elle est restée fidèle à son travail, en prônant le changement social, la science et la culture. Elle était également respectée en tant que sociologue, enseignante et promotrice de la pensée critique, et était considérée comme un modèle pour beaucoup dans le monde arabo-musulman. Les écrits et idées de Mernissi restent pertinents aujourd’hui, notamment sa remise en question de la relation entre le monde islamique et ses interprétations des textes religieux. Par son travail, elle a contribué à l’avancement de la pensée féministe et à la relecture des idéologies religieuses et politiques dans le monde musulman moderne. Ce passage rend hommage à Fatema Mernissi en soulignant son rôle pionnier dans la pensée féministe et dans la modernisation de la société marocaine et arabe. Il décrit sa manière unique de remettre en question les certitudes établies, notamment en ce qui concerne la condition des femmes et les interprétations religieuses. Mernissi a utilisé ses écrits pour interroger la sacralité de certaines traditions et pour ouvrir la voie à une relecture critique des textes religieux, en particulier dans son ouvrage "Rêve de paix". Elle est présentée comme une femme ancrée dans sa société, mais également en constante réinvention de ses pratiques, tant dans sa recherche intellectuelle que dans sa manière de vivre. Son travail a eu un impact profond sur ses étudiants et collègues, encourageant une réflexion libre et critique, en particulier à travers ses ateliers d’écriture, où elle encourageait chacun à s'impliquer dans l'écriture de manière subjective, sans se limiter à son identité mais en la transcendant. L'hommage souligne également son rôle central dans la transmission de la pensée et la continuité de son œuvre. Un projet en son honneur a été lancé pour prolonger son travail, notamment à travers une chaire de recherche à l'université de Brest. Fatema Mernissi est perçue non seulement comme une figure importante pour la condition des femmes, mais aussi comme une révolutionnaire de la pensée, qui croyait profondément en la liberté et en la dignité des femmes, et dont l'œuvre continue d'inspirer la réflexion sur la modernité, la tradition et la société. This passage pays tribute to Fatema Mernissi, highlighting her pioneering role in feminist thought and the modernization of Moroccan and Arab society. It describes her unique approach to challenging established certainties, particularly regarding the condition of women and religious interpretations. Mernissi used her writings to question the sanctity of certain traditions and pave the way for a critical re-reading of religious texts, especially in her book "Rêve de paix" (Dream of Peace). She is portrayed as a woman deeply rooted in her society but constantly reinventing her practices, both in her intellectual research and her way of living. Her work had a profound impact on her students and colleagues, encouraging free and critical thinking, especially through her writing workshops where she urged participants to engage subjectively in writing, transcending their identity rather than being limited by it. The tribute also emphasizes her central role in the transmission of thought and the continuation of her work. A project in her honor has been launched to extend her legacy, particularly through a research chair at the University of Brest. Fatema Mernissi is seen not only as an important figure for women's rights but also as a revolutionary thinker, who deeply believed in the freedom and dignity of women. Her work continues to inspire reflection on modernity, tradition, and society.