Faits religieux: Religion grecque et romaine PDF

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Ce document propose une introduction à la religion grecque et romaine antique. Il explore les fondements de la religion grecque, la transmission des traditions, l'organisation du monde divin et différents mythes grecs. L'étude se concentre sur les dieux anthropomorphes et les rites religieux.

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Les religions grecque et romaine Initiation au polythéisme antique Religion grecque I. Introduction Les fondements de la religion grecque - Eusebeia ⇒ piété - Nomaia ⇒ coutumes, traditions - Nomizein ⇒ “penser, avoir une opinion, croire en la validité de quelque chose” ≠...

Les religions grecque et romaine Initiation au polythéisme antique Religion grecque I. Introduction Les fondements de la religion grecque - Eusebeia ⇒ piété - Nomaia ⇒ coutumes, traditions - Nomizein ⇒ “penser, avoir une opinion, croire en la validité de quelque chose” ≠ pisteuein, “faire confiance, avoir foi” - Hésiode, Théogonie - Iliade Pour les grecques, le religion ne trouve pas sa source dans un enseignement, ce n’est pas une religion révélée dans le sens ou ce n’est pas une divinité qui s’est adressé au Hommes pour leur donner un texte (grandes lois, grands principes). Il n’y a aucun écrit comparable à la bible ou bien au coran. Il y a des textes qui peuvent avoir un caractère sacré mais ce n’est pas aussi fort, et c’est plus le cas dans les religions orientales qui sont des religions à mystère. Elles reposent sur des initiations, et les initier n’ont pas le droit de révéler ce qu’ils ont vu. Ce n’est pas une religion du livre, même s'il y a des livres qui fournissent des cadres et expliquent comment on se représentait les dieux. On peut contester et critiquer ces livres, malgré l’admiration qu’on a pour eux. La piété (le respect qu’on a pour les dieux) grecque (Eusebeia = plus large) est plus large, les grecques ont de la piété par rapport à leur parent, à leur famille et à leur cité. Elle s’exerce aussi par rapport au mort. Elle fonctionne par groupe, de manière solidaire au sein d’une communauté et est encadrée par la cité. Elle est structurée par des rites (Nomaia) qu’on va faire au sein de la famille, au sein d’autre groupe et au sein de la cité. Les rites, on les traduit par des mots qui renvoient à l’idée de coutumes et de tradition. Les rites évoluent très peu. On peut parler de croyance, mais ce n’est pas pareil que la foi, il n’y a pas de mots qui renvoie à la foi. Ils utilisent “Nomizein”. Les communauté grecque chrétienne vont employé le mot “pisteuein”. Cela renvoie toujours à la coutume. La piété repose sur une mémoire collective. Pour les grecques, la coutume et la tradition sont d’autant plus fortes qu'elles sont reculées dans le temps. C’est pour ça qu’ils croient dans des poèmes très anciens. Le premier poète grecque est Homère, et étant donné que c’est le plus ancien, il a un caractère sacré. Le deuxième poète après Homère est Hésiode qui a écrit une Théogonie (poème qui raconte la naissance des dieux. Homère lui à écrit deux poèmes, l’Iliade et l'Odyssée. Dans l’Antiquité, l’Iliade est plus prestigieuse que l’Odyssée, et c’est surtout l’Iliade qu’on utilise pour le cadre de la religion car les dieux y apparaissent plus que dans l’Odyssée. Hésiode et Homère passent pour des poèmes inspirés, ils sont inspirés par des divinités, par des muses, et ils chantent des mites, et contribuent ainsi à la formation des croyances grecques. Ils peuvent inspiré des cultes (texte de Platon) Un oracle dans la religion grecque va désigner un lieu, ce sont de grands sanctuaires ou on a un prêtre et une prêtresse qui servent d'intermédiaire entre les dieux et les hommes. Les Hommes viennent poser une question, et le prêtre ou la prêtresse va transmettre le message. Il y a donc trois sens : le lieu, le messager et le message divin. Comment la tradition religieuse se transmet-elle ? - linéaire B, dès la seconde moitié du IIe millénaire - l’alphabet phénicien, dès le VIIIe - théore athénien envoyé à Délos (Lycurgue, fragment 6, 1 Dürrbach) - Phratrie - éphébie (Aristote, Constitution d’Athènes, 42, 3) La tradition religieuse garde aussi le souvenir des messages que les dieux ont envoyés aux Hommes. La religion grecque repose sur une tradition inspirée. La religion grecque s’est aussi transmise par l’écriture qui s’est répandue dans le monde grecque dès la seconde moitié du deuxième millénaire avec le Linéaire B et surtout avec une adaptation de l’alphabet phénicien au 8ème siècle avant JC. L’écrit n’a pas été le seul véhicule dans la transmission religieuse grecque, ni le plus important, la transmission est surtout orale et même au 4ème siècle avant JC, peu de gens savent assez bien lire pour aller lire les textes, mais il y a des récitations publiques. En plus des poèmes, il y a des inscriptions (surtout dans les sanctuaires), elles conservent des grandes règles qui sont très techniques (ex : salaire de tel prêtre, combien de bêtes sacrifiées en fonction de la fête, mais aussi tous les interdits au sein du sanctuaire). Aucune des inscriptions ne va décrire précisément tous les gestes qu’on fait dans un sacrifice et ce n’est pas l’écrit qui nous donne ces renseignements. Pour autant, les rites n’étaient pas quelque chose de flottant. On sait que s'était fixé pour le grecque et que si on le faisait mal il y avait des punitions (ex : ambassadeur athénien envoyé au sanctuaire de Délos, sacrifie et est accusé d'impiété car il n’a pas bien fait). Il y avait donc une manière de procéder et si on ne la respecte pas il y a des punitions, avec des prêtres chargés de faire respecter le rituel. La formation religieuse des athéniens se fait dès l’enfance. Filles et garçons sont élevés dans la maison familiale et se sont les femmes ou les nourrice qui leur raconte les mythes. Les garçons vont ensuite à l’école (famille les plus aisées), ils apprennent à lire à partir des poèmes d’Homère et d’Hésiode, et cette éducation est complétée par la pratique des cultes. L’enfant participe à des cultes très tôt. Dix jours après sa naissance, il y a un rite par lequel on le fait rentrer dans sa famille. Ensuite quand il est encore petit garçon, il y a un autre rite qui le fait entrer dans la phratrie (communauté familiale élargie qui réunit plusieurs familles qui prétendent descendre d'ancêtre commun et qui se réunissent pour pratiquer les mêmes cultes). Ensuite, il participe à différentes fêtes, les enfants sont membres de cœur d’enfants, il vont chanter des mythes et des éloges des dieux. Le garçon à 18 ans fait l’éphèbie (service militaire), qui est un temps qui permet au jeune adulte de rentrer dans le monde des citoyens/des adultes. Cela fait partie des rites de passages. Pour les femmes, le rite de passages qui à lieu plus tôt, c’est le mariage. Les éphèbes vont faire le tour des territoires de la cité, en s'arrêtant dans les sanctuaires ou il font des rites, ils font un serment civique ou sont invoqués les divinités. Cela leur inculte par imprégnation une bonne connaissance de la religion civique. Un autre moyen de connaître ces traditions, c’est dans le paysage familial et de la cité avec de grandes peintures, des monuments qui représentaient des mythes et permettait de les conserver et de les transmettre. - Prêtres = hiéreis - Fête des Dionysies, en l’honneur de Dionysos - A Athènes, la prêtresse d’Athéna Polias et le prêtre de Poséidon Érechthée sont choisis dans la famille des Etéoboutades - la famille des Lycomides possédait un ensemble d’hymnes dont ils attribuaient la paternité à Orphée Il n’y a pas de clergé, pas d’enseignement religieux, les prêtres sont élus (comme les magistrats) pour exercer une fonction précise avec un mandat limité dans le temps. Le mot qui les désigne est “hiéreis” qui renvoie au sacrifice. Mais le chef de famille, même s' il n’est pas prêtre, peut présider un sacrifice dans le cadre de sa famille. C’est celui qui a l’autorité qui le préside. Il y a parfois des prêtrises qui sont réservées à certaine famille particulière, et dans ces cas il s’agit d'une connaissance privée qui se transmet de père en fils (ex : la prêtresse d’Athéna Polias et le prêtre de Poséidon Erechthée. On s’adresse dans le culte très rarement à une divinité en générale, on s’adresse à une divinité qui a une fonction précise ou avec qui on a un lien. Athéna Polias est comme une facette d'Athéna, dans ce cas celui de patronne de la cité. Si on veut protéger notre armée, on invoque une autre facette, donc on précise toujours. On a aussi la famille des Lycomide qui possédait un ensemble d’hymnes écrit par Orphée. La religion grecque est plutôt une religion ouverte, et il n'est pas exclu qu’un etrangé puisse participer à des cultes. On explique les gestes à faire et le sens de ces gestes. Et ça permet à des individus d’élargir leur connaissance religieuse à l'exception de ces cultes à mystère. Les mythes et les cultes peuvent être contestés car ils sont immoraux. Chacun les connaît et ils sont utilisés pour réfléchir aux représentations et aux relations entre les Hommes et les dieux et sont utilisés par les philosophes pour penser l’Homme et la société. Les livres d’Homère et d’Hésiode ne sont pas destinés à un usage cultuel. Il y a un usage littéraire, ce n’est pas un texte religieuse au sens stricte du terme, ils sont simplement inspirés. - Bendis - Sabazios Quand un malheur arrive au grecques, ils vont consulter un oracle, ils vont aussi le consulter avant de fonder une cité. Et donc la tradition va être enrichie par ces nouveaux conseils et par ces grandes règles. Ils étaient surtout importants jusqu’au 6ème siècle avant JC. Les grecques sont fidèle à leur religion et ne cherchent pas particulièrement à introduire des culte étrangé, à Athène ont a intégré le culte de Bendis et celui de sabazios (dieux traces). II. L’organisation du monde divin Hérodote : Homère, Hésiode (Théogonie ; Les Travaux et les Jours) Dieux anthropomorphes ; ambroisie et nectar Pour les grecques, les représentations donnés des dieux par Homère et Hésiode est quelque chose d’important car ils ont fixé des représentations et les liens avec les dieux. Les dieux sont anthropomorphes (des sur-hommes), ils sont comme les hommes mais ils sont plus beaux, plus forts, etc… mais ils ont aussi des défauts humains, en plus ils sont immortels. Ils ont une nourriture spéciale, ambroisie et nectar, ils n’ont pas de sang mais de l’ichore. 1) Cosmogonie, théogonie, panthéon Kosmos, gonos (gignomai) Chaos > Gaia et Eros Gaia > Ouranos, Montagnes, Pontos La Cosmogonie vient de Kosmos qui veut dire bon ordre et Gonos vient du verbe qui veut dire naître. Donc littéralement, la cosmogonie est la naissance des premières puissances divines. Pour Hésiode tout par du Chaos duquel naissent deux entité divine qui sont Gaia (la Terre, principe de fertilité) et Eros (divinité abstraite, principe de reproduction). Tous les premiers dieux sont nés de Gaia, elle produit Ouranos (ciel étoilé), Montagnes et Pontos. Elle s’accouple à Ouranos et les enfants que produit Gaia sont enfermés à l’intérieur d'elle-même, elle prend Ouranos en horreur et les libère. Elle fabrique une faucille en fer, et la donne à ses enfants et Chronos accepte de l’utiliser et tranche les testicule les son père qui de douleur va reculer et cela mène à la théogonie. C’est la première mise en ordre de l’univers divin. C’est l’épisode de la castration d’Ouranos qui clos la cosmogonie, à partir de là tout peut se structurer.Cette ordre qui est établi n’est pas définitif, il va évoluer. Mais c’est le décor à partir duquel les générations qui vont suivre vont s’organiser. - Théos, gonos - Érinyes, Géants, Méliades - Cronos + Rhéa (Titans) > Olympiens (Hestia, Déméter, Héra, Hadès, Poseidons, Zeus) - Tartare - Gigantomachies - Orphisme : Orphée, Eurydice, Cerbère, Perséphone, Dionysos Zagreus La théogonie, c’est l’histoire de la naissance des dieux et de leur généalogie. Du sang de la blessure d'Ouranos, la Terre est encore fécondée et produit de nouvelle divinité : les géants, les nymphes des frênes et les erinyes (divinité de la vengeance). Cronos prend le pouvoir et épouse sa sœur Réa (double de Gaia, renvoi aussi à la Terre). Chronos, Gaia et leur frère et sœur sont la génération des titans. Chronos se montre aussi brutal que son père par rapport à Réa. Il refuse de laisser grandir ses enfants car il a peur qu’un de ses fils le remplace. Il avale donc ses enfants quand ils naissent. C'est la génération des Olympiens (les plus honorés par les grecques). Son épouse est furieuse et va les monter contre leur père. Elle va cacher le plus jeune (Zeus qui va être élevé par des nymphe) et va faire avaler un cailloux. Zeus revient pour battre sa peur et lui fait avaler un poison. Il vomit ses enfants et s'ensuit une guerre entre les deux génération divine. C’est la génération la plus récente qui est la plus forte, et ce sont les Olympiens qui sont les vainqueurs et enferment les titans à l’intérieur de la Terre (pas les titanites). Ensuite Zeus, Poseidons et Hadès se partagent le monde en tirant au sort. Zeus obtient le ciel et la prééminence sur l’univers ce qui fait de lui le roi des dieux, Poséidon obtient la mer et Hadès le monde souverain. Il y a d'autres épisodes de révolte, mais c’est finalement ce nouvel ordre qui s’impose de manière fixe. Ces révoltes portent le nom de Gigantomachies, et à partir de là il y a un ordre divin mis en place de manière fixe. Zeus est le plus fort et le plus rusé. On peut à partir de la employer le terme de Panthéon, qui rassemble de divinité bien identifié et qui ont des liens et des histoires les uns avec les autres. Il y a le panthéon de l’Orphisme, c’est un ensemble de textes organisés autour de la figure d’Orphée. Ce Panthéon est constitué d'autres divinité tel que Eurydice, Cerbère, Perséphone et Dionysos Zagreus (fils de Zeus mais dans ce mythe, Héra l’a donné au titans qui l’ont déchiré, et il va renaître). L’orphisme va produire un Panthéon propre à ceux qui sont croyants de l’orphisme et chaque cité va avoir un Panthéon. Pour un auteur chrétien, les grecques auraient eux 365 divinités(dieux+héros) Une particularité du polythéisme grec : les héros et les héroïnes - Héros épiques : Agamemnon, Achille - Demi dieux de la mythologie - Héros historiques (ayant réellement existé) - Héraclès, Asclépios (Épidaure) > dieux - Culte chthonien, olympien - Thésée, fêtes des Theseia - héroôn - Général spartiate Brasidas, mort en défendant Amphipolis (Macédoine) en 422 av. J.-C. Amphipolis fondée par l’athénien Hagnon Le terme héro est difficile à définir, il a évolué et renvoie à plusieurs catégories différentes. Il y a les héros épiques, chez Homère, les héros sont des personnages vivants (seigneurs de la guerre), mais leur généalogie les fait descendre des dieux, ils ont un ancêtre qui descend d’un dieu (n’en descend pas directement). C’est le cas d’Agamemnon qui descend de Zeus. Dans la mythologie, les héros sont des demi-dieux, il sont nés d'un dieu et d’un ou d’une mortel et ont une position entre les hommes et les dieux. On peut prendre l’exemple d’Achille, sa mère est la déesse Thétis et il est beaucoup plus puissant que les autres héros dans l’Iliades, ont l’appelle le meilleur des grecs. Il est protégé par sa mère qui lui fournit aussi des armes fabriquées par Héphaïstos. Mais ces héros peuvent devenir des dieux, Achille est considéré comme un dieu. Les héros historiques sont des gens qui ont réellement existé, et auquel on a rendu un culte en général après leur mort, mais parfois on leur a rendu des honneurs divins alors qu’ils étaient vivants. On considère que le pouvoir du mort se prolonge même après son décès et continue à protéger la communauté. Le culte qu’on rend aux héros ressemble au culte funéraire, mais il est plus long, les manifestations cultuelles sont plus fréquentes et elles sont en général plus importantes. Pour certains héros, on organise des concours, parfois à l’échelle de la cité, on rend en général le culte sur le tombeau du héros, ou parfois sur le lieu supposé de la mort du héros. Ces héros étaient très nombreux, et la plupart sont inconnus, et ils étaient la plupart du temps des héros locaux, et certains même étaient anonymes, mais on pouvait rendre un culte à un héros dont on ne connaissait pas le nom. Il y avait d'autres héros comme Héraclès ou Asclépios, ils sont connus dans tout le monde grec et ont accédé au statut de dieux car ils sont devenus tellement importants qu’on leur à donné ce statut, mais à l’origine ce sont des héros. Le culte qu’on rend aux héros n’est pas très différent de celui donné aux dieux. Longtemps on a cru qu’on leur rendait un culte spécial, un culte chthonien qu’on destine plutôt au divinité du monde souterrain. Dans la plupart des situations, les cultes héroïques sont les mêmes que les cultes divins. En général on oppose culte chthonien et culte olympien (monde d’en haut). Les fêtes en l’honneur des héros, sont souvent comparables à celles des dieux. Par exemple, les fêtes en l’honneur de Thésée étaient très comparables aux fêtes en l'honneur d’Athéna. Et on attendait des héros la même chose que ce qu’on attendait des dieux, notamment qu’ils rendent des oracles, qu’ils guérissent et protègent. Mais ils pouvaient aussi punir comme les dieux. Ils ont un aspect redoutable, les héros ont leur propre prêtre et leur propre sanctuaire qu’on appelle un hérôon, et pour certain ils ont une mythologie, un cycle d’aventure qu’on leur attribut (ex : Thésée à une mythologie proche de celle d’Héraclès). Et comme pour les dieux, la mythologie est constituée de tradition locale et de variantes. Il y a très peu d'héroïne, et elles ont un statut différent, leur culte est proche de celui des nymphes. Les héros historiques n’ont pas de mythologie, les mythologies caractérisent les demi-dieux. En revanche, ils ont souvent réalisé des exploits, ou une action politique considérable (ex : sauver leur cité à la guerre). Pour certains de ces héros, il y a une légende qui s'est développée autour d’eux avec des apparitions. Ce sont des légendes locales qui sont rapportées par des érudits locaux. Pausanias est un géographe grec qui vit dans l’empire romain au 2ème siècle après J-C. Pour ces héros historiques, il y a un développement dans le temps; Au 7ème siècle avant J-C, ce sont souvent d'anciens fondateurs de cité (en lien avec le mouvement de colonisation), et à leur mort la cité les honore en mettant leur tombeau sur l’agora. Ensuite, l'héroïsation s’est développée, et on a héroisé des rois spartes, des athlètes de concours olympique. Et au fur et à mesure ont à héroïsé de plus en plus de monde, par exemple des notables qui faisaient partie de l’élite, ou encore des poètes comme Homère. Le général spartiate Brasidas à été héroisé. Il est mort au combat en défendant une cité (belle mort). Après sa mort, la cité d'Amphipolis à décidé de lui rendre un culte héroïque, et a décidé de remplacer son ancien héros fondateur par Brasidas alors qu’elle avait été fondée par Hagnon. Les héros ont un rôle civique/politique extrêmement important. Les héros ne sont pas tous des bienfaiteurs de la cité, ce ne sont pas tous de bons héros, et on le voit dans le cas de ces athlètes qui ont été héroïsés. - Cléomède d’Astypalaia, vainqueur au pugilat en 496 av. J.-C. - Delphes, Pythie - // Achille, fou de douleur à la mort de Patrocle - Héros législateurs = Solon, Lycurgue - Héros poètes : Homère, Sophocle - Héros philosophes : Socrate, Platon C’est le cas de Cléomède d’Astypalaia qui à été vainqueur au pugilat en 496 avant J-C. Il a vaincu de manière tellement violente qu’il a tué son adversaire, et donc les juges décident de ne pas lui donner son titre olympique. A l'époque, quand on gagnait, on rentrait dans la cité avec des honneurs incroyables. Cléomède rendre chez lui en ayant vaincu mais son son titre et tape sur une colonne qui soutient l’école de sa cité, l’école s'effondre et causé la mort des 60 enfants qui étudient dans l’école; Il est poursuivi par ses concitoyen, il se réfugie dans un temple d’Athéna et se cache dans un coffre; Ses poursuivant y entre, ils ouvre le coffre et il est vide. Ils envoient des ambassadeurs interroger l’oracle de Delphe et la prophétesse (la Pythie) leur rapporte que Cléomède est le dernier héro en date et qu’il faut lui rendre un culte héroïque. Ce culte à duré tellement longtemps que Pausanias dit qu’au milieu du 2ème siècle après J-C, ce culte durait encore. On peut faire le parallèle avec Homère qui est fou de douleur à la mort de Patrocle. Ce type d'héroïsme se retrouve dans les Marvels. 3) Aborder les panthéons grecs : un peu d’historiographie - Approche classique (philologues) - Approche structurale : Georges Dumézil : mode d’action et champ d’action Pierre Ellinger, « 20 ans de recherches sur les mythes dans le domaine de l’antiquité grecque », REA 86, 1984, p. 7-29. la métis Les philologues faisaient une sorte de biographie mythique des dieux, et faisaient ensuite une liste de tous les lieux de culte où on honorait ces dieux, et ensuite ils faisaient une liste de toutes les divinités. Cette méthode à été très utile pour les historien qui sont venu plus tard. Et c’est à partir de ce travail que les historiens ont pu proposer une approche structurale. Un des fondateurs de cette approche est Georges Dumézil qui est un historien français spécialiste des religions qui est né en 1898 et mort en 1986, et ‘est un spécialiste des mythologies indo-européennes. L’idée c'est qu’il existait une substrat culturel indo-européen. Il a étudié la langue, il a fait des comparaisons linguistiques et à étudier les mythes religieux. Et il en a déduit que toutes les religions avaient des structures communes. Et en particulier il relève trois grandes fonctions qui structurent les religions. La fonction de souveraineté spirituelle, qui est exercée par le personnage du prêtre et qui renvoie au pouvoir. Mais aussi la fonction de force, par exemple Kronos, Arès et Arès. Et la troisième fonction est la fécondité (divinité féminine) avec plusieurs déesses comme Héra, Artémis, Déméter. Et donc généralement cette idéologie se retrouve à tous les niveaux de ces société indo-européennes. Dumézil est un des précurseurs de l’analyse structurelle des mythes. Une autre de ces contributions importantes est la distinction entre le mode et le champ d’action. Et cette distinction apparaît à partir de son étude sur le dieu romain de la guerre : Mrs. Qu’il a publié dans La religion romaine archaïque, publié en 1974. Pour lui, un dieu ne peut pas être compris comme la juxtaposition d’une série d'aspects qui n’ont pas de relation. Avant on accumulait des domaines où ils intervenaient (ex : Athéna). Alors qu'elle exerce dans différent champ un même mode d’action. Pour Athéna, son mode d’action est une sorte d’intelligence qui est rusée et qui fabrique des techniques (= la métis). Poséidon dans le domaine maritime est responsable des tempêtes et des tremblements de terre. Il intervient aussi dans le domaine des chevaux, et on lui attribue les ruades des chevaux (caractère sauvage). Donc en fait les divinité agissent dans les même domaine, mais avec des mode d'action qui leur sont propre. Athéna va aider à construire les navires, dans le domaine des chevaux elle va inspirer une tactique de course, dans l’agriculture elle va inspirer la construction de la charrue. Ce sont toujours des activités de sa métis qui s’exerce dans différents champs. Dans l’agriculture, Déméter va faire pousser le grain. Chaque divinité à ses manière constante et ce sont ces modes d’action que l’historien doit chercher à comprendre et à définir pour comprendre le fonctionnement d’un Panthéon. Le comparatisme : Jean-Pierre Vernant, Claude Lévi-Strauss J.-P. Vernant, « Hestia-Hermès : sur l’expression religieuse de l’espace et du mouvement chez les Grecs », dans Mythe et pensée chez les Grecs, Paris, 1965, p. 97-143. Statue de Zeus à Olympie (Phidias) : Pausanias Le comparatisme est l’idée qu’il faut comparer les dieux les uns avec les autres, trouver les structures d’un Panthéon, avec l’idée que les dieux fonctionnent souvent comme des couples (symbolique). C’est ce qu’à développé l'anthropologue J-P Vernant, pour lui le Panthéon est formé de structures qui s’entrecroisent, et chaque divinité appartient à plusieurs structures, et donc pour lui étudier les divinité c’est étudier les structures. Lui-même à été très influencé par Claude Lévi-Strauss qui est un anthropologue qui est un éthnologue français qui à insisté sur l’idée que chaque élément à son contraire et il se définit par rapport à ce contraire. C’est ce qu’on appelle de manière générale la structure des oppositions. J-P Vernant commence ses recherches en 1963 avec ses études sur Hestia-Hermès. Hestia n’a quasiment pas de mythe, elle reste sur le mont Olympe (foyer des dieux), on lui rend un culte dans tous les foyers domestiques. Hermès lui est le dieu des voyageurs, des voleurs, des marchands, des négociants et des messagers. Vernant est parti d’un passage de Pausanias qui décrit une statue de Zeus très célèbre à Olympie, qui a été faite par le sculpteur Phidias. Elle était une statue couverte d’or et d’ivoire. Elle a été détruite mais on sait que Zeus tronait assis et que sur la base de la statue Phidias avait représenté les 12 dieux de l’Olympe groupé deux par deux. Ils étaient entourés par deux autres dieux : Sémélé (déesse de la lune) et Hélios (dieu du soleil). Et au milieu des 12 divinité, il y a une 7ème couple : Aphrodite et Eros (renvoie à la fécondité, l’amour). Dans cette série, le couple formé par Hermès et Hestia posait problème, car rien dans les mythes ne les apparentes et au départ Vernant ne comprend pas ce qui les unis. Vernant à compris car Hestia renvoie à un espace fixe qui est celui du foyer (espace fixe) alors que Hermès c'est tout le contraire. Ils ont des domaines d’action opposés, hors cette association n'apparaît pas que pour cette statue, dans des éloges aux dieux on sait qu’une grande amitié unissait Hermès et Hestia. Pour lui, déterminer le fonctionnement des dieux permet de savoir comment fonctionne le Panthéon (structure dynamique qui a un sens). La Panthéon apparaît comme un système complexe de pouvoir dans lequel les dieux se définissent par la position qu’il occupe et par les relations qui les associent et les opposent les uns par rapport aux autres. III. Les mythes fondateurs 1) Définition - Muthos/logos - Hécatée, Théagène de Rhégium - Atthidographes - Pseudo-Apollodore, Bibliothèque - Diodore, Histoires, IV - Thucydide condamne le muthodês Les mythes sont des éléments fondateurs de la communauté grecque et des liens qui unissent les hommes et les dieux. Le terme de Muthos signifie la parole et en grecque il y a un autre terme. Traditionnellement on les oppose. Muthos serait la parole irrationnelle, alors que Logos renvoie à la parole raisonnée. On explique par là le côté irrationnel de la mythologie. Le mythe est un récit qui met en scène une ou plusieurs divinité et dont les formes varient car le mythe circule dans le temps et dans l’espace, et le mythe appartient d’abord à la tradition orale, ce qui explique les multiples variantes. C’est l’invention de l'écriture qui a permis de fixer les mythes avec une sélection. Les deux grands poètes qui les ont fixé sont Homère et Hésiode, même si il y a d’autre spécialiste comme Hécatée, Théagène de Rhégium qui se sont intéressé au mythes au 6ème siècle avant J-C, pas seulement pour les raconté, mais dans une démarche assez critique. Au 5ème siècle avant J-C, on s’est mis à collecter et à recenser tous les mythes propres à une cité ou bien un sanctuaire. C’était la tâche de chroniqueur qui ont fixé l'histoire d'une ville ou d’un peuple en rapportant leur mythe. On a abouti à de véritables compilation dans des périodes plus récentes (après Alexandre le Grand). On en a gardé certaines comme celle de Diodore, ou plus tard celles de pseudo-Apollodore. Une deuxième démarche qui se développe est cette position critique par rapport au mythe et c’est ce que fait par exemple l’historien Thucydide qui écrit l’histoire en condamnant le fabuleux des mythes. Il essaye d’écrire une histoire rationnelle sans mythe. Les philosophes comme Platon ont aussi critiqué les mythes. Plusieurs solution existent, il y a le rejet, mais aussi le fait de mettre en place différent type d’interprétation comme celle de considérer que le mythe est une allégorie qui renvoie à une vérité cachée. 2) Historiographie moderne - Origine = paléolithique pour W. Burkert ; monde mycénien pour P. Lévêque - J.-P. Vernant, M. Détienne et J. Rudhardt Au 19ème siècle, les savant ont comparé les mythe grecques avec les croyances des société dites primitives. On compare les mythes grecs avec ceux d'autres peuples. Et on essaye de rattacher les mythes grec au forces naturelles de la vie et de la mort. Aux forces de la végétation. Cette démarche à été très critiquée entre les deux guerres mondiales. Les historiens de la religion se sont intéressés à l’origine des mythes. W.Burkert pense que c’est au paléolithique qu’on a commencé à les raconter et pour P.Lévêque c’est à la fin de cette période (1650 et 1100 avant J-C). Cette démarche structuraliste à été appliquée au mythe, notamment par Marcel Détienne et Jean Rudhardt. Il se sont appuyés sur les travaux de G.Dumézil et de C.Lévi-Strauss et leur démarche à été d’analyser le fonctionnement et l’organisation du récit mythique. Ils ont cherché à retrouver des relations symboliques à l’intérieur des mythes, ils ont cherché à trouver des significations profondes. Ils se sont intéressés au lien entre les épisodes. 3) Usages et fonctions des mythes Autochtones Les mythes peuvent avoir une dimension générale, ils peuvent expliquer des rites, ou bien ils peuvent avoir un sens plus local, être utilisé par une cité particulière et être utilisé dans un objectif politique (ex : les Athéniens). Les Athéniens sont des autochtones dans le sens où ils ont un mythe qui fait naître leur ancêtre directement de la terre (directement du sol). Et en fait il faisait de cette origine autochtone un argument politique. Il y a deux principales fonctions, l’une est identitaire et c’est l’autoreprésentation, et la deuxième grande fonction et une fonctione explicative. A. L’autoreprésentation - bouclier de l’Athéna « Promachos » (œuvre de Phidias, au Ve s., située sur l’Acropole) montre la bataille de Thésée et des Lapithes contre les Centaures. - Décoration du Parthénon : Géants, Centaures, Amazones et Troie A Athene, la cité était pleine de mythe à caractère patriotique, qui sont représentés dans des lieux publics (Agora, cimetière ou Acropole). Par exemple sur l’Acropole il y avait une statue de Philias qui représentait Athéna Promachos (qui incite au combat), elle est représentée en arme et sur son bouclier est représenté la bataille de Thésée et des Lapithes contre les Centaures. Sur l’Acropole, le temple d’Athéna qu’on appelle le Parthénon a été décoré avec des relief qui faisait référence à 4 grands mythes sur la défense des grecs contre les ennemis étrangers (Géants, Centaures, Amazones et Guerre de Troie). Traditionnellement on voit dans tous ces mythes des versions qui renvoient aux guerres médiques. (Scène du Centaure enlevant un femme Lapithe sur le Parthénon, Musée du Louvre) Une autre approche que ne faisait pas les grecs mais développée par les anthropologues c’est de voir une série d’opposition avec à chaque fois quelque chose qui se rapporte à la culture grecque et à chaque fois une menace contre cette culture. Les Géants sont les ennemis des dieux, ils sont impies. (brutalité), les amazones sont agressives et les Perses dominent en écrasant (selon les grecs). B. Mythes étiologiques ou explicatifs - Mythes de Prométhée et Pandore - Japet, Héphaïstos D’un côté on à la culture (grecque) et de l’autre on a la sauvagerie (centaures, amazones). D’un côté on a le contrôle de soi et de l’autre on à l'hubris et la brutalité. D’un coté on a la liberté et de l’autre on a l’esclavage. Ces mythes reflètent une sorte de panorama plus vaste du monde grec mais ils ont toujours un caractère identitaire. La deuxième grande fonction est celle des mythes étiologiques, leur fonction est d'apporter une explication, de comprendre un rites particulier, une fête religieuse ou une relation entre les hommes et les dieux. Par exemple le mythe de Prométhée et de Pandore qui est rapporté par Hésiode, dans sa théogonie et dans les travaux et les jours. Le mythe de Prométhée va rapporter un duel entre la ruse de Zeus et celle du fils de Japet (titan) : Prométhée. Ce mythe commence au moment où va être décidée la relation entre les hommes et les dieux. Au début des temps, les hommes sont censés avoir vécu avec les dieux, ils ne travaillaient pas. Puis arrive un point de rupture. Zeus demande à Prométhée de répartir de tas après le sacrifice ou il y a une part pour les hommes et une pour les dieux. Il y a une première part avec des os recouverts de graisse blanche. Et une deuxième part avec de la viande, mais à l’intérieur de la peau et qui ont un aspect repoussant. Il donne la deuxième part aux dieux et la deuxième aux hommes. Zeus accepte ce choix et retourne la situation au détriment des hommes. Il accepte que la part des dieux devienne les os et la graisse qu’on fait brûler. Les dieux ont une nourriture spéciale, le fumet de ce qu’on fait brûler sur l'autel. Les hommes reçoivent la viande mais doivent élever des troupeaux et faire la cuisine du sacrifice. Zeus va châtier les hommes en leur enlevant le feu, et Prométhée intervient une deuxième fois pour éviter que les hommes ne meurent de froid, il va leur restituer le feu en le dérobant. Zeus s’en rend compte et est furieux, il va punir et Prométhée et les hommes. Il est enchaîné au sommet d’une montagne et un aigle vient tous les jours lui manger le foie. Et pour punir les hommes, le don trompeur va être la première femme : Pandore. Pandore est créé par tous les dieux (= don de tous les dieux), elle est envoyée à Epiméthée, c’est le frère de Prométhée. Prométhée est celui qui prévoit et Epiméthée est celui qui réfléchit au retard. Il reçoit Pandore et la prend dans son foyer. Elle est venue avec une jar confier par les dieux ou ils ont enfermé tous les maux et ont interdit à Pandore de l’ouvrir. Mais elle ne résiste pas et tous les maux se répandent sur la Terre. Les grecs sont misogynes, leur conception des femmes est négative, Pandore est le bon don (extérieur magnifique, et intérieur maléfique). Elle est qualifiée de chienne et de ventre car elle est ambiguë. A partir du moment où elle est arrivée elle est nécessaire car à partir de maintenant, les hommes doivent procréer. Mais elle est aussi le ventre au sens négatif car son ventre doit toujours être rempli soit par des enfants ou par de la nourriture. Se mettent en place plein de choses. Ce mythe organise l'univers, les relations entre les hommes, et celles entre les hommes et les dieux qui sont désormais verticales, les hommes nourrissent les dieux, ils leur sont très inférieurs. Les dieux ont besoin d’une autre nourriture moins concrète, et les hommes sont désormais obligés de travailler pour vivre (élevage, entretenir le feu). Et désormais, il y a des hommes et des femmes qui ont besoins l’un de l’autre et en même temps qui ne sont pas exactement sur le même plan avec une image négative sur la femme qui est présenté comme le don trompeur. Cette séparation passe par l'alimentation ,le travail, elle est aussi spatiale et désormais le cycle des naissances commence alors que les dieux sont toujours immortels. IV. Les sanctuaires - Hiéron, téménos - Horoi, périboles, périrrhantéria Il y a plusieurs termes pour désigner un sanctuaire : Hiéron (le sacré) et Téménos (coupé). L’idée est qu’on va découper dans le territoire des hommes une portion qui est consacrée aux dieux. Souvent, les limites sont marquées de manière matérielle. Parfois on à une véritable enceinte, et parfois simplement des bordes. Et il y a aussi des vasques remplies d’eau situées à l’entrée du sanctuaire et qui servaient à se purifier. Et ces vasques avaient une fonction importante (terme périrrhantéria qui à fini par désigner tout le sanctuaire). A l’entrée, on peut aussi trouver des stèles (pierre taillée, plus haute que large), dans les nécropole elle servent à indiquer le nom du défunt, et dans les sanctuaire, elles servent à graver des règles (dépendent du lieux, adapté à la divinité honorée dans le lieu). L'emplacement des sanctuaires correspond en général à un lieu particulier, ils sont souvent placés sur des lieux en hauteur (ex : Athène), ou alors dans des lieux boisés, ou un lieu avec une grotte/source d’eau. Donc des lieux particuliers, ce qui fait qu’on pensait qu’il était habité par une divinité. Parfois même c’est la présence d’un type d’arbre qui fait qu’on choisit cet endroit (chêne → Zeus, olivier → Athéna). 1. Le téménos A. Un lieu de culte - autel quadrangulaire (bômos) ou circulaire (bothros), culte ouranien ou chthonien - Thusia, holocauste - eschara - Délos : kératinos bômos - Artémis, Léto - Voies sacrées - Pausanias : Éléens, Sanctuaire d’Olympie Dans un sanctuaire, on trouve en général plusieurs divinité, même si il peut être réservé à une seule. C’est un lieu sacré, ce qui explique qu’il y ait des interdits, il faut y pénétrer en étant pur. Les interdits concernent notamment le sang ou la mort (considéré comme impure). Il y a donc un certain nombre d'interdits qui vont concerner les femmes. Elles étaient interdites aux concours Olympique car elles pouvaient saigner. Il était interdit d'accoucher, d’avoir des relations sexuelles, de mourir ou de tuer. Toute personne porteuse d’une souillure était exclue. En théorie, un meurtrier était exclu. Un sanctuaire ne comporte pas nécessairement de temple. Assez vite en revanche, dans les grands sanctuaires, on a construit des temples. Dans les sanctuaires, on trouve des autels, et dans les plus grands, on avait d'autres types de structure (pour les prêtres, pour loger des pèlerins, ou pour accueillir des concours panhelléniques). L’autel est le principal instrument du culte, dont on a absolument besoin pour le sacrifice. Ils ont des formes différentes (quadrangulaire, circulaire et des fosses). La différence de forme serait dû à la différence entre les cultes ouraniens et les cultes chtoniens. L’autel est le seul élément nécessaire pour le culte, dans le cas d’un sacrifice sanglant, le sang de l’animal doit ruisseler sur sur l’autel, et sur le socle de l’autel est placé le foyer ou son brulé les part réservé aux dieux et rôtis les part pour les hommes. Le sacrifice était suivi par un banquet qui selon les cas concernait les prêtres ou toute la communauté civique(grand sacrifice), c’était un moyen d’assurer la cohésion. Parfois la totalité de l’animal peut être brûlé et on parle holocauste, et à ce moment là c’est un autel particulier, un autel bas (eschara). Parfois, l’autel n’est matérialisé que par un tas de cendres (ce qui reste après le sacrifice), à Délos par exemple il y avait un sanctuaire important, un grand lieu de culte panhellénique, on trouve le sanctuaire d'Apollon et de sa soeur Artémis. À Délos, on avait le plus ancien autel, kératine bômos, un autel constitué d'enchevêtrement de cornes. Les différents types d’autel sont variés mais sont importants, ils peuvent renvoyer à l’identité précise d’une célébrité. Les participants au sacrifice forment en général un groupe qui se rassemble autour de l’autel, et lorsqu’il y a un temple, l’autel est situé devant sa façade. Et pour certain grand temple, on pouvait voir une statue de la divinité et on faisait le sacrifice devant car la divinité est censée avoir un lien avec sa statue. Le sacrificateur était tourné vers l’est, et le reste se passe autour de l’autel. Pour le rite du sacrifice, il n’y a aucun lien nécessaire avec le temple. Dans les grands sanctuaires, il y avait un chemin qui menait de l’entrée jusqu’au temple. L'aboutissement de ce chemin était l’autel auquel ont sacrifié. Ces chemins sont les voies sacrées, ils varient au fil des constructions et permettaient la réalisation de procession et souvent il avait un sens, il permettait au pèlerin de circuler à travers un itinéraire qui les faisait passer à côté des monuments les plus importants. C’est souvent difficile d’en retrouver la trace. Pausanias à décrit les processions, ce qui montre l’importance des voies sacrées pour structurer le sanctuaire. Dans les plus grands sanctuaires, l’eau sert à abreuver les pèlerins. B. Autres rôles des sanctuaires - sanctuaires oraculaires (Delphes, Didyme, Milet en Asie Mineure), guérisseurs (Épidaure ) - Lieux d’asile, asylia Certains sanctuaires ont des fonctions oraculaires (Delphes, Didyme, Milet en Asie Mineure), d'autres ont une fonction médicale avec des sanctuaires guérisseurs (Epidaure). Dans ce type de sanctuaire, les médecins pouvaient visiter les malades, mais les prêtres avaient aussi des connaissances pour aider les pèlerins malades. Il y a une autre fonction que possèdent les sanctuaires grecs, celle de protection, ce sont des lieux d’asiles. Ce sont des endroits inviolables. L’asylia est ce qui donne la garantie de l’inviolabilité, elle peut s’appliquer à des lieux ou à des personne (magistraux = intouchable, mais peut aussi protéger). C’est un privilège des sanctuaires d’assurer à ce qui s’y réfugie (pas les meurtriers) une inviolabilité temporaire ou définitive. En revanche, une fois ressortis, ils retombent dans le droit commun. Dans les faits, historiquement il y a eu des grands hommes politiques qui dans une situation de crise se sont réfugiés dans les grands sanctuaires. Mais on les a fait sortir, soit en les affamant ou en mettant le feu, voire en les emmurant. Il n'empêche que, même si on a contourné cette loi, on l’a respecté dans des cas plus simples (esclave en fuite). À Athene, un condamné à mort ne peut pas se réfugier dans un sanctuaire, le raisonnement est qu’il a commis un crime assez grave pour être souillé. A l’origine, la plupart des sanctuaires possédait ce droit, au fur et à mesure qu’on a constitué des corps de droit, il y a eu des heures en ce privilège et le droit civique. Dès le 5ème siècle avant J-C on a réduit ce droit, on leur a demandé qu’il possédait bien ce droit. 2. La monumentalisation des sanctuaires - Zeus ouranien à Dodone ou à Olympie C’est un phénomène frappant et qui appartient à l’époque archaïque (7-6ème siècle avant J-C), on voit apparaître le développement monumental des sanctuaires, et en particulier le développement des temples (visuelle plus frappant). Du point de vu religieux, le temple à pour fonction principal de servir d’abris à la statue du dieux, mais on a des statuts qui n’ont jamais eu de temples, qui sont resté à l’air libre, par exemple la statue du Zeus ouranien, ce qui insiste sur sa fonction de maître du ciel. A. Les premiers temples - Mégaron - Asie Mineure : Samos et Ephèse - Sicile : Agrigente et Sélinonte - A Samos, hécatompédon (Jason), puis temple de Rhoïkos (Polycrate) - Roi lydien Crésus - Pronaos, cella ou naos, opisthodome - adyton A l’origine, ce sont les rois qui exerçaient la fonction de prêtre, et ils accomplissent les principaux rites, au nom de leur communauté dans leur propre demeure, et plus précisément dans le Mégaron, une grande salle rectangulaire avec un foyer central circulaire sur lequel on faisait des sacrifices. Après la disparition des rois, on a vu émerger un édifice indépendant de toute habitation, un édifice sacré et complètement consacré au dieu. Et ça c’est une rupture dans l’histoire religieuse grecque. Cette rupture est datée dès le 8ème siècle en même temps qu’apparaissent les cités grecques, elle est localisée en Asie mineure. C’est là que sont apparus les premiers temples monumentaux, dans le contexte de la rivalité entre deux cités : Samos et Ephèse. Ensuite, on voit apparaître ces grands temples monumentaux en Sicile, notamment à Agrigente et à Sélinonte. A Samos, il y a un temple qui était célèbre, il était appelé hécatompédon érigé en 850 avant J-C alors que la cité n’en était qu’à ses débuts. Il aurait été fondé par Jason pour Hera, sur son lieu présumé de naissance. Ce sanctuaire à Samos s’est enrichi au fur et à mesure que l’île est devenue de plus en plus prospère. Le sanctuaire s’est enrichi de plusieurs temples. On a gardé les noms des architectes (ex : le temple de Rhoïkos commandé par Polycrate (2ème moitié du 6ème). Il y avait aussi le temple d’Ephèse, financé par le roi lydien Crésus. Ce temple était le plus imposant de la région. A partir du 7ème siècle, les grecs ont eu les moyens de construire des édifices religieux de plus de 30 mètres de long et ayant une vocation purement religieuse et cultuelle. Le phénomène des grands temples monumentaux se répand, et on voit se mettre en place une organisation type du temple. Il est constitué des 3 parties : le Pronaos (vestibule), le naos (pièce ou habite la statue de la divinité), et l’opisthodome (abrité les instruments dont les prêtres avaient besoins). Il peut y avoir des variantes qui s'expliquent par des coutumes régionales, en grande Grèce (Italie du sud) au fond du naos, il y a une petite pièce cachée au yeux de pèlerins : l’adyton (seuls les prêtres y avaient accès). A partir du 6ème siècle, on construit la colonnade extérieure qui entoure le temple. Cette colonnade devient de plus en plus importante et finit par désigner des catégories de temples. ___________________________________________________________________________ _______________ Sékos, péristyle Plusieurs types de temples : 1) In antis, avec seulement 2 colonnes en façade entre les antes c-a-d entre les prolongements des murs latéraux. 2) Prostyle, avec un portique de colonnes sur la façade antérieure. 3) Amphiprostyle, avec la même disposition sur les 2 façades. 4) Périptère, avec un portique continu sur les 4 côtés 5) Diptère, idem que périptère mais la rangée de colonnes est double. - distyle: à 2 colonnes - tétrastyle: à 4 colonnes - hexastyle: à 6 colonnes - octostyle : à 8 colonnes stylobate ___________________________________________________________________________ _______________ B. Rôle et fonction des temples - Xoanon = statue de culte - Chryséléphantine - Pisistrate à Athènes - Polycrate à Samos - Alcméonides La premier rôle est d’abriter la statue du culte qu’on appelle aussi Xoanon, ce qui permet de la différencier d’un autre type de statue. Ces statues, contrairement au temple, on laissé peu de traces archéologiques (trop fragiles), parfois elle pouvait être représentée sur des monnaies, ou ont pu être copiées par les romains en marbres (ex : Artémis d’Ephèse). Beaucoup de statues étaient en bois notamment celle d’Héra de Samos, elle n’a donc pas survécu. Ou alors elles n’ont pas survécu quand elles étaient en matière trop précieuse (ex : or et ivoire) et on les a détruites. Ces statues étaient parées de vêtements et de bijoux, c’était des offrandes aux dieux, et parfois on allait les baigner (bain rituel). Ils ont aussi une fonction politique, la construction de grands temples monumentaux mobilise beaucoup de main d'œuvre et de richesse. Par conséquent, il faut que la cité ait assez de puissance économique, et le temple incarne/matérialise la puissance économique de la cité et matérialise sa gloire. C’est une image que la cité veut donner d'elle-même. On met en avant sa richesse, son réseau économique et la maîtrise de la technique. Et c’est quelque chose qui existait avant, au début du 5ème siècle avant J-C, on a compris ses fonctions et on a utilisé les temples comme une sorte de propagandes, c’était une façade de leur richesse qui était mis en avant. La politique explique le développement des sanctuaires, à Athènes il y avait la famille des Alcméonides (famille très puissante), et cette famille était opposée à la famille de Pisistrates, et elle a été exilé et a été à Delphe. Elle aurait financé une réfection du temple d’Apollon. En faisant ça, ils montrent que même étant exilé, il font aussi bien que la famille de Pisistrates. Le sanctuaire en s’émancipant de la tutelle des rois est devenu un espace qui exprime une image de la cité, soit à titre collectif avec les temples, mais aussi individuel avec un citoyen qui offre sa petite offrande. V. Piété civique et piété individuelle Hyppolite est le fils de Thésée, et il est caractérisé parce qu’il adore une seule divinité : Artémis. Il refuse de s'intéresser à Aphrodite, et cette dernière va le châtier en le rendant fou amoureux de sa belle mère Phèdre, qui va convaincre Thésée d’envoyer son fils à la mort. On a un exemple d’un individu qui consacrait toute sa piété à une seule divinité et c’est considéré comme un excès. Des individus se sentaient plus proches de certaines divinités mais comme c’était privé on en a gardé peu de trace. 1. La piété dans la cité Participation des fidèles selon leur statut - Oikos - Phratrie - Chorégie - Métèque, proxène - Hyakinthia à Sparte pour les esclaves : Hyacinthe tué par Apollon Les fidèles participent à la vie civique selon leur statut. Religion et politique ne sont pas séparables dans l’Antiquité, donc cette participation va être plus ou moins importante. Au sommet de la pyramide, on a les citoyens hommes qui vont participer le plus, surtout s’ils sont chef de famille, à ce titre il sont responsable du culte au sein de leur maison (= Oikos). Il va notamment présidé les sacrifices. Ensuite en tant que citoyen, il est membre d’une série de groupes civiques, au sien desquels il y a des cultes, la phratrie va être une subdivision de la cité (ensemble de famille réuni pour célébrer les même cultes). Il est membre d’une dèmes (petite circonscription administrative avec aussi un cadre culturel. Il participe aux processions, au sacrifice, à certains banquets et au concours. C’est une obligation de participer à certains cultes. Il peut aussi devenir prêtre et accomplir un service rituel précis. Il peut aussi s’il est riche financer des concours, il peut être Chorège (financement des chœurs dans les pièces de théâtre). Pour la femme du citoyen, elle participe à la vie religieuse de l’oikos, elle participe à des grandes fêtes civiques. Elle est exclue du banquet sacrificiel sauf dans le cas de certaines fêtes spécifiques réservées aux femmes. Les non-citoyens, notamment les étranger résident d’une cité, les métèque, peuvent participer à certaine procession, à Athène, ils particpent au Panathénées. Et dans un sanctuaire, un métèque peut sacrifier, mais doit être assister de son patron/proxène (celui qui garanti ses droits). Les étrangers conservent un statut marginal à la fois en politique et en religion. Les esclaves participent aux cultes de l’oikos (ils en sont membres), mais très rarement aux fêtes civiques. Mais ça peut être le cas, par exemple pour les Hyakintia à Sparte (cité ou le statut de l’esclave est le plus dur). C’est une fête particulière, elle avait lieu en mai/juin en l’honneur de Hyacinthe, un jeune homme aimé par Apollon et tué accidentellement par Apollon. C’est une fête triste qui renvoie à la possibilité d’une mort accidentelle. Comme les métèque, les esclaves sont en général d’origine étrangère, et donc ils ont favorisé le développement des cultes étrangers, mais ça dépendait du bon vouloir du maitre. Tous les grecs peuvent approcher les dieux sans intermédiaire, ils n’ont pas besoin d’un prêtre, ils peuvent tous réaliser des actes du rituels (prière, libation). Néanmoins, il existait des prêtre et des prêtresse, ils existaient car il permettait au rituel d’exister strictement (surveillaient). 2. Femmes et religion A. La soumission féminine légitimée par les mythes Les femmes d’Athènes selon un mythe auraient perdu le nom d’Athénienne à cause de Poséidon. A l’origine dans l’histoire d'Athène on a une lutte entre Poséidon et Athéna pour obtenir le don le plus important à la cité d'Athène. Le don d’Athéna est l’huile d’olive, et Poséidon furieux aurait puni les femmes Athéniennes en leur enlevant le droit de vote, la possibilité que leur enfants portent leur nom. Et à partir de là, elles ne sont plus appelées athéniennes. A AThène, le mythe de l’otoctonie permet de se débarrasser des femmes puisque le premier athénien serait né directement de la terre sans passer par le ventre d’une femme, c’est Erichthonios. Les Amazones : une gynécocratie vouée à l’échec. Les Amazones sont des figures à la fois populaires et détestées dans le monde grec. Elles incarnent en effet une forme de féminité dangereuse : elles portent les armes, décident à la place de leur mari et font ainsi partie d’une société gynécocratique – une société où le pouvoir serait détenu par les femmes. Certains savants du XIXe siècle ont cru y reconnaître les traces d’un supposé matriarcat primitif, mais ce n’est là qu’un fantasme masculin, dépourvu de la moindre réalité historique. Selon Diodore de Sicile, les amazones se brûlaient leur sein droit pour pouvoir manier l’arc. A-mazôn signifierait d’ailleurs les « sans-poitrine ». Mais c’est une explication a posteriori du nom des amazones : de fait, sur les céramiques, elles sont toujours représentées avec leurs deux seins. Au-delà de leur supposée poitrine masculine, les amazones symbolisent dans tous les cas un monde renversé, où les tâches dévolues habituellement aux hommes sont effectuées par les femmes, et vice versa. D’après Hérodote, tandis que leurs maris restent dans l’oikos, les amazones partent chasser, font la guerre et révèrent Artémis et Arès. Une telle inversion est conçue par les Grecs comme profondément anormale. De fait, elles ne parviennent pas à se conduire comme de véritables citoyens mâles : ainsi, lors des combats, elles pratiquent une forme de guerre furieuse, sans règle, qui justifient en retour qu’elles puissent être exterminées. Les Amazones sont reliées à plusieurs mythes qui les confrontent à de grands héros grecs – à leur plus grand détriment. Le plus ancien mythe mettait aux prises Héraclès et la reine des Amazones, Andromachè (« celle qui combat les hommes »). Lors de son neuvième travail, Héraclès devait en effet ramener la ceinture de la reine des Amazones et l’offrir à la fille d’Eurysthée. À partir de la fin du VIe siècle, un nouveau héros, plus proprement athénien, devient le grand adversaire des Amazones : Thésée. Son histoire est largement modelée sur celle d’Héraclès : en tuant de nombreux monstres et brigands autour du golfe saronique, Thésée reproduit en miniature les exploits civilisateurs d’Héraclès qui, eux, se déploient à l’échelle du bassin méditerranéen tout entier. Toujours est-il qu’accompagné par son ami Pirithoos et d’un conducteur de char, Phorbas, Thésée se rend à Themiscyra, la cité des Amazones ; le héros enlève alors une Amazone, nommée Antiope au Ve siècle et Hippolytè au IVe siècle. Dans certaines versions, l’amazone décide même d’accompagner Thésée volontairement, immédiatement séduite par le beau jeune homme. Dans tous les cas, le héros la ramène à Athènes sur son char. Volontairement ou non, l’amazone est donc ramenée dans le droit chemin de l’amour et de la domination masculine. Cet épisode a été fréquemment mis en scène par les peintres athéniens. Ceux-ci privilégient en général le moment de l’enlèvement : les vases représentent souvent Thésée en train de courir avec l’amazone en direction d’un attelage ou déjà monté avec elle sur le char. C’est là une façon détournée de souligner l’entrée de l’Amazone dans l’univers du mariage et de la sexualité réglée. En effet, en Grèce, la mariée était souvent transportée sur un char pour passer de la maison de son père à celle de son époux, dans une sorte d’enlèvement rituel. C’est précisément ce qui arrive à l’Amazone. Le sur-mâle Thésée parvient donc à dompter la fière amazone. La gynécocratie est vaincue : les Grecs peuvent dès lors redormir tranquille, aux côtés de leurs épouses soumises... Quoi qu’il en soit, les Amazones ne souhaitent pas laisser l’offense impunie. Elles envahissent alors l’Attique et mettent le siège devant l’Acropole. Elles sont finalement battues lors d’une bataille décisive, et les Amazones doivent quitter définitivement le pays pour s’établir aux marges du monde connu, en Scythie. Dans la plupart des versions, Antiope aide Thésée à combattre ses consœurs, démontrant ainsi la supériorité des hommes sur les femmes. Souvent représentées dans l’iconographie publique et privée à partir du Ve siècle, les amazonomachies s’inspirent généralement de cet épisode. Toutefois, l’histoire finit mal : de même que Jason se lasse de Médée, Thésée délaisse Antiope, dont il avait pourtant eu un fils – le fameux Hippolyte. Il lui préfère désormais une femme grecque, la célèbre Phèdre. Par esprit de vengeance, Antiope tente alors de tuer Thésée lors du banquet de noces. Elle est finalement tuée par Héraclès, qui faisait partie des invités. À travers les amazones, les Grecs mettent en scène la neutralisation d’un féminin jugé inquiétant. Cette neutralisation passe tantôt par le viol et le mariage – qui réintègrent les Amazones dans l’ordre traditionnel des genres – tantôt par la guerre et la destruction pure et simple – dans le cas de la lutte entre Héraclès et Andromachè, ou du combat entre les Amazones et les Athéniens. Autochtonie, Pandora, Amazones, autant de mythes qui relèguent le féminin dans des franges inférieures. Méprisées mais indispensables, redoutées, les femmes gagnent tout de même un rôle dans l’espace social, par le biais des pratiques rituelles. B/ L’intégration des femmes à la cité par les rituels religieux Les femmes exclues de la vie politique et du sacrifice sont néanmoins intégrées à la vie religieuse de la cité, au point qu’on a pu parler de « citoyenneté cultuelle ». À Athènes, sur la 30aine de fêtes célébrées chaque année, près de la moitié suppose une participation de la population féminine. Même si elles ne sont jamais des « co-mangeurs » (selon l'expression de Marcel Détienne) du sacrifice civique, elles sont appelées à participer et à assister aux grandes fêtes civiques. Le cortège des Panathénées, les grandes fêtes de Dionysos, la procession des Mystères d’Éleusis, les montrent mêlées à l’assistance des grands sacrifices publics. 1) Les jeunes filles Fille = vouées au mariage. Adolescence = période sauvage pendant laquelle la jeune fille doit être apprivoisée. Cf. Aristophane, Lysistrata, 641-645 : « Dès l’âge de sept ans, j’étais arrhéphore ; A dix ans, je broyais le grain pour notre Patronne ; Puis, revêtue de la crocote, je fus ourse aux Brauronies, Enfin, devenue grande et belle fille, je fus canéphore Et portait un collier de figues sèches » Toutes les jeunes filles n’endossent pas ces fonctions mais certaines, dans la frange aristocratique athénienne, ont pu, à un moment de leur enfance, tenir l'un de ces rôles religieux. ARRHEPHORES : 4 fillettes élues par l’Assemblée athénienne sur une liste de bien-nées (eugeneis). Entre 7 et 11 ans. 2 d’entre elles = choisies par l’archonte-roi pour participer au tissage du péplos (la tunique brodée par les femmes pour Athéna). 2 autres = habitent à côté d'Athéna, la déesse poliade, et lors de la fête des Arrhéphories, elles accomplissent un rituel particulier = porter sur la tête un panier clos renfermant des objets qu’elles ne peuvent pas voir et qu’elles échangent près du sanctuaire d’Aphrodite avec d’autres objets mystérieux, des gâteaux en forme de serpents > rappel des Cécropides, les filles de Cécrops, premier autochtone d'Athènes, qui serait né avec un corps mi-homme mi-serpent. Rite qui permet à ces jeunes filles de s’intégrer à la communauté en servant la déesse poliade Athéna. PLYNTRIDES : 2 jeunes filles qui lavent la statue d’Athéna à la fête des Plyntéries. ALETRIDES : Jeunes filles qui broient le grain pour les galettes sacrificielles. PETITES OURSES : Rite en l’honneur d’Artémis courotrophe (« qui aide à grandir ») à Brauron, faire l’ourse avant le mariage. Mais ne concerne que peu de jeunes filles. CANEPHORES : Portent la corbeille de sacrifice, le kanoun, qui contient l’orge sacré. Fonction sacrée honorifique dans les processions des grandes fêtes civiques. La canéphorie, si elle existe en dehors d’Athènes (Argos, Syracuse), prend un éclat particulier lors de la fête des Grandes Panathénées, comme on peut le voir sur la frise du Parthénon et sur la liste des bénéficiaires des parts d’honneur du grand sacrifice panathénaïque. è Privilège rarissime pour des femmes d’accéder de plein droit au partage rituel. Les grandes fêtes civiques convoquent l’ensemble de la jeunesse à se produire dans les processions, les chœurs, les chants et autres manifestations en l’honneur des dieux. Les rites d’intégration qui sous-tendent cette participation amènent les jeunes filles à se préparer au mariage. À Athènes, là où toute une classe d’âge est concernée par le service éphébique, entre 16 et 18 ans, seul un petit groupe de filles participe au service d’Athéna et Artémis. Le recrutement des participantes est à la fois démocratique par la procédure, c’est l’Assemblée qui élit les arrhéphores et les Ourses sont choisies par la tribu, et aristocratique par le choix opéré. è DONC valeur symbolique dans cette intégration aux rituels de la cité, des classes d’âge des jeunes filles. La dimension religieuse ne concerne l’ensemble de la population féminine qu’à travers le spectacle de l’initiation de quelques-unes, qui représentent la population de leur classe d’âge, et par la participation aux grandes fêtes à l’occasion desquelles la religion civique se fait collective. 2) Les Épouses - Du côté des femmes de citoyens : les Thesmophories (rituel de Déméter attesté dans tout le monde grec mais très bien connu à Athènes) Cette fête inverse la règle et place les femmes au cœur du rituel, faisant d’elles, fait exceptionnel, les médiatrices entre dieux et hommes. Une fois dans l’année, durant 3 jours, le peuple des femmes occupe l’espace politique, abandonné par les hommes qui ne siègent ni dans les tribunaux ni au Conseil. Les femmes ont pris leur place et tiennent assemblée dans le temple des 2 Déesses Koré et Déméter, sur la Pnyx. Les femmes choisissent elles-mêmes, dans chaque dème, celles qui vont exercer le pouvoir aux Thesmophories Thesmophories sont une fête des semailles, à l’automne o 1er jour : les « écopeuses » recueillent dans des fissures consacrées les restes de porcelets précipités l’année précédente, considérés comme une offrande à Pluton marquant le souvenir de l’enlèvement de Koré o Restes de porcelets mêlés aux semences pour assurer la fertilité o 2e jour : deuil de Déméter privée de sa fille : les femmes jeûnent assises sur des plantes anaphrodisiaques o 3e jour = sacrifice sanglant. Le geste meurtrier leur échappe = il y a un mageiros (boucher) qui est expulsé dès qu’il a égorgé les bêtes è Seules les épouses légitimes de citoyens sont admises à célébrer les Thesmophories, fête de la fécondité et de la naissance. Les Thesmophories valorisent clairement la fonction procréatrice des femmes. - Tissage et vie politique Tissage très important = il est placé dans les mythes au même plan que l’institution de l’agriculture, il connote la vie cultivée, au fondement de la vie civique. Le renouvellement régulier du péplos est une reconduction du contrat entre la déesse et sa cité. Ainsi, le rôle que tiennent les femmes dans ce rituel des Grandes Panathénées est tout à fait décisif et consacre au-delà de leur talent de tisseuses, leur rôle déterminant dans le renouvellement du lien avec la divinité poliade. è L' aboutissement de la fête est la péplophorie, qui promène à travers l’espace de la cité l’objet (la tunique) qui représente dans sa matérialité l’unité politique d’Athènes, redoublée sur la frise du Parthénon, avec son alternance d’hommes, de femmes, de vieux, de jeunes… - Petit rappel sur les femmes et Dionysos Les femmes folles de Dionysos, les Bacchantes, sont d’abord, dans l’imaginaire des Grecs, des figures mythiques qui disent le renversement de l’ordre de la cité et de la famille. è Des épouses oubliant leur devoir et déchirant leurs propres enfants, dans l’espace sauvage de la montagne = mythe de Penthée dan les Bacchantes d'Euripide et aussi des Myniades. Dans les Bacchantes, Pentée, prince de Thèbes, refuse de reconnaître la divinité de Dionysos, il va dans les montagnes espionner les femmes (dont sa mère) qui honorent le dieu. Châtiment : celles-ci le prennent pour un lion et sa propre mère lui arrache la tête. Les Filles de Mynias, dans la ville béotienne d’Orchomène, se moquent des autres femmes qui vont dans la montagne pour être initiées aux rites dionysiaques et elles restent à leur métier à tisser qui bientôt se couvrent de lierre et de serpents. Deviennent folles et tuent un de leurs enfants. è elles sont excessivement attachées à leur statut de tisseuse, ce qui les fait dédaigner Dionysos et l’excès les transforme en Bacchantes qui s’en prennent eu fruit de leur maternité. On retrouve la double activité de l’épouse grecque, le tissage et la maternité, mais dévoyés. è Mais on retrouve Dionysos au cœur de la cité athénienne dans un rituel très particulier : La femme de l’archonte-roi, tous les ans, est entourée de quatorze femmes qui officient à l’occasion de la fête des Anthestéries. Elles ont en charge le processus de mise en route d’une nouvelle année qui coïncide avec l’ouverture des jarres. Lors de cette fête des Anthestéries, la femme de l’archonte-roi s’unit symboliquement avec Dionysos = symbole pour la cité athénienne de la promesse de la fécondité et de la prospérité. - Prêtrises féminines On peut être frappés par le contraste entre la place limitée, encore que stratégiquement importante, des femmes dans le culte public, et le rôle qu’y jouent les prêtresses. Elues ou tirées au sort à l’égal des prêtres, elles occupent une place de premier plan. è grande importance de la prêtresse d’Athéna Polias : C’est elle qu’on avise de l’arrivée des hiera (objets sacrés), transportés en grande pompe d’Éleusis vers Athènes, lors des Grands Mystères Elle a la charge des arrhéphories et remet aux Arrhéphores les objets à transporter Elle veille au bon déroulement de la fête des Plyntéries Ce qui est marquant avec le rôle des prêtresses c’est qu’à l’inégalité constitutive de traitement devant le politique, répond apparemment une répartition toute différente des honneurs et des responsabilités dans le domaine religieux. Les prêtresses semblent partager avec les prêtres les mêmes droits et les mêmes devoirs. Certes, ce sont des hommes citoyens qui élisent et tirent au sort les prêtresses. - les prophétesses La fonction la plus prestigieuse de la prêtresse, celle qui fait d’elle un instrument direct du dieu, est celle qui la transforme en prophétesse. La fonction de prophète est sentie d’abord comme féminine, même si elle n’est pas l’apanage des femmes. è Ex. de la Pythie de Delphes. Idée que le contact direct avec le sacré est redoutable : les hommes délèguent volontiers aux femmes. Le monde de l’activité civique, dans sa dimension religieuse, ne peut ignorer tout à fait les femmes. L’univers du sacré exige leur présence, car elles seules possèdent certaines clefs qui commandent au renouvellement de la vie et à la perpétuation des cités. Religion romaine I. Introduction : PRINCIPES DE LA RELIGION ROMAINE Qu’est-ce que la religion romaine ? Comment fonctionne-t-elle ? Qui la fait fonctionner ? On ne peut répondre à ces questions qu’en étudiant le plus objectivement possible les sources documentaires qui sont à notre disposition : textes, inscriptions, documents iconographiques. Notre perception présente des lacunes, notamment sur le détail des rites. Il faut considérer les religions romaines dans leur propre système de pensée. Le problème de croyance n'est pas ce qui importe dans la religion romaine publique. Il est avant tout question de rituels. La politique étant étroitement mêlée à la religion, ou vice-versa, il est normal qu'en temps de crise politique, il y ait crise religieuse. La religion romaine est à la fois conservatrice, soucieuse du respect de ses traditions, et ouverte, accueillant de nouvelles divinités. Elle évolue donc, parallèlement à la politique. Nous vous proposons d’abord quelques définitions qui clarifieront sans doute des notions que vous utilisez sans savoir ce qu’elles recouvrent. 1. Définitions a) Religion : possède deux sens en latin : religare : relier Relegere : scrupule religieux Dans le premier sens les anciens signifiaient par ce mot le lien existant entre les dieux et les hommes, dans le second le scrupule religieux qui permet d’observer correctement les cérémonies honorant les dieux. Ainsi la religion pour les Romains constituait le cadre formel réglementé dans lequel la communauté romaine entrait en relation avec le divin. Ce cadre formel était régi par un ensemble de règles, de traditions, de rituels qu’il convenait d’observer le plus scrupuleusement possible. Il n’y a aucune notion de lien émotionnel, de foi ou de croyance au sens monothéiste du terme, seulement une série de règles à appliquer correctement pour ne pas réveiller le courroux des dieux. Cicéron (De nat. Deorum, 1, 117) définit la religion comme le culte pieux des dieux. b) Païens, paganisme : vient du latin paganus qui signifie « habitant de la campagne ». Ce terme a été appliqué par les chrétiens aux habitants des campagnes réputés pour être restés fidèles aux croyances romaines polythéistes. Donc faites attention à ces mots de païens ou de paganisme, créés par les chrétiens pour désigner leurs persécuteurs, ils sont teintés d’une nuance péjorative et n’ont jamais été employés par les Romains pour s’auto-désigner. c) Polythéisme : vient du grec poly : plusieurs et théos : dieux, le polythéisme est un système religieux où cohabitent plusieurs divinités. C’est l’une des caractéristiques des religions antiques, à l'exception du judaïsme, que de posséder un panthéon de divinités innombrables symbolisant des fonctions ou des actions. d) Quelques termes à bien connaître : Ritus : mode de célébration des rites, et pas notion de leur contenu. Ce mot désignait la manière, la façon, le mode dont on célèbre une cérémonie religieuse. A Rome on connaît par exemple deux façons de célébrer le sacrifice : ritus romanus, ritus graecus (ne pas prendre au pied de la lettre, le second désigne un mode de célébration que les Romains considéraient comme comprenant des éléments grecs, ce qui n'était pas forcément le cas ; c'est aussi une manière, pour eux, de souligner leur culture grecque). Dans le premier cas, on sacrifiait la tête couverte, dans le second la tête découverte, portant une couronne de laurier et avec un accompagnement musical spécial. Quand les Romains parlent de ritus, il n’y a pas de notion de leur contenu. Sacra ou caeremoniale : les rites dans leur ensemble au sens moderne. Ils désignent un ensemble de gestes, de prières, d’attitudes, qui se déroulent dans un ordre immuable et répétitif. Peregrina sacra : « cultes étrangers » célébrés d’après les coutumes du pays d’origine. sacer : « tout ce qui est considéré comme la propriété des dieux » : Macrobe, Saturnales, 3, 3, 2 ; « ce qui a été dédié et consacré aux dieux » : Festus, L 424. Cela ne signifie pas que c’est divin, mais que cela appartient au dieu et donc est inviolable. Au niveau des cultes publics, seuls les magistrats peuvent consacrer un objet s’ils en ont été chargés publiquement par une loi, un édit. Cela signifie que dans un sanctuaire public, vous pouvez avoir des objets, par exemple des autels, dédiés par des personnes privées, qui ne sont pas pour autant consacrés. C’est pourquoi, régulièrement des offrandes privées peuvent être enlevées, voire détruites. profanus : ce qui n’est pas sacré ou les choses sacrées transférées aux hommes. religiosus: les lieux ou objets en rapport avec la mort : lieux où la foudre est tombée, les tombes. sacrilège : atteinte à la propriété divine. Sanctus : ce dont la violation est sanctionnée par une peine : enceintes urbaines, traités, certaines lois, les tribuns de la plèbe, les ambassadeurs ; ces éléments ou personnes ne sont pas sacrées mais toute atteinte à leur intégrité est une violation. Pius, pietas : « la piété est la justice à l’égard des dieux » : Cic., de natura deorum, 1, 116 Impius, impietas : faute volontaire ou involontaire. La faute doit être dans tous les cas expiée. superstitio : excès de religion Après cette série de définitions venons en aux grands principes de la religion romaine 2. Les grands principes - une religion sans credo c’est-à-dire que les religions romaines reposent sur des pratiques rituelles, et non sur un livre, non sur une révélation. Comme nous l’avons dit plus haut, les chercheurs qui ont étudié le système religieux des Romains ont eu tendance à projeter sur la religion qu’ils étudiaient leur propres croyances, or rien n’est plus différent du monothéisme qu’une religion antique polythéiste. La religion romaine n’a pas de livre auquel on se réfère pour trouver une parole révélée, donc elle n’est pas dogmatique et ne demande pas de se soumettre à une profession de foi. La seule obligation est de célébrer correctement les rites. Le rite est d’ailleurs au cœur de cette définition : on devait impérativement célébrer le calendrier liturgique en accomplissant une série de gestes précis mêlés à des prières. Ce système a été mythiquement institué par Numa, le second roi mythique de Rome qui succède à Romulus. Il correspond à un pacte réalisé avec les divinités, la pax deorum, qui lie les Romains aux divinités et vice-versa. Pax deorum : hiérarchie entre dieux, prêtres, citoyens. La pax deorum peut être interrompue si on n'observe pas certains rites, qu’ils soient anciens ou pas. Les religions sont donc ritualistes, obligeant les Romains à conserver des rites et pratiques dont ils ne comprennent plus obligatoirement la signification. Il ne faut pas en déduire que les Romains comprenaient leurs religions comme des coquilles vides de sens, tels que les historiens des religions l’ont cru jusque dans les années 50, en raison des différences d’acception du mot religion dans le monde des religions monothéistes. Pratique et croyance religieuse sont dissociées chez les Romains. Il existe plusieurs niveaux de lecture des religions romaines. En privé, les Romains peuvent penser ce qu’ils veulent des rites et des divinités. C’est le niveau de lecture philosophique, l’exégèse. En pratique, les rites doivent être effectués, car autrement un seul citoyen peut mettre en danger la cité de Rome en causant la rupture de la pax deorum. Les religions ne concernent pas un au-delà, mais la vie terrestre. -Il n’existe pas d’enseignement au sens strict du terme des pratiques. C’est le principe de l'imitatio qui règne. L’enfant apprend en regardant et en portant certains instruments dans les cérémonies privées ou publiques. La plupart des rites se déroulent en plein air et peuvent être vus par des étrangers. -Des religions communautaires : Tout habitant du monde romain était intimement rattaché à une communauté, à un groupe constitué : la famille, le quartier, une cité, l’armée, un collège professionnel (artisans), un collège religieux, de cette façon l’individu pratiquait des rituels différents selon qu’il se trouvait dans un contexte familial, professionnel, civique ou militaire. Ainsi, pour paraphraser J. Scheid, « La religion romaine n’existe pas, il n’y a que des religions romaines » : cela signifie qu’il y a autant de religions romaines que de groupes sociaux. Ce que nous désignons commodément par « la religion romaine » est un système religieux multiple qui permet à chaque groupe d’introduire la divinité de son choix si elle lui paraît bienfaisante et de pratiquer le culte des divinités selon les rituels inhérents à la communauté. C’est une religion avant tout communautaire et sociale. Donc quand un individu change de statut social, si d’esclave il devient affranchi, ou d'étranger citoyen romain, il change de religion. Dans ce cadre, la religion publique romaine est la religion de la communauté des citoyens romains. Le culte public est donc un culte civique qui relie, cimente tous les citoyens de l’empire. Quand un empereur sacrifie, il représente tous les citoyens de l’empire. -Tout acte religieux comporte un aspect communautaire comme tout acte communautaire possède un aspect religieux. Aucune transaction, aucune guerre, aucun acte politique ne peut s’effectuer sans un acte religieux. Il faut donc comprendre les religions romaines comme étant étroitement imbriquées dans le politique, l’économique, etc. de Rome. D’où l'importance de la religion. -une religion polythéiste Communautaires, ritualistes, les religions romaines sont aussi polythéistes. Chaque groupe constitué, chaque cité, chaque famille possédait son propre panthéon, c’est finalement cet aspect en particulier qui fit la force de ce système religieux car il permettait d’agréger selon le contexte une nouvelle divinité. Prenons un exemple puisé dans l’histoire africaine : à la fin de la troisième guerre punique, lors de la dernière phase du siège de Carthage (146 av. J.-C.), Scipion Emilien, le consul romain qui commandait à l’armée romaine, pratique un rituel très particulier qui est celui de l’euocatio. Par ce rituel essentiellement composé d’une prière (exoratio) il suppliait la déesse tutélaire de la métropole carthaginoise de changer de camp et de se placer du côté de Rome. En contrepartie il lui promettait de lui construire un temple et de l’honorer comme une divinité du peuple romain. De fait, la victoire accordée aux Romains, la divinité carthaginoise « évoquée » fut transférée à Rome, débaptisée de son nom punique, et rebaptisée Caelestis. Cette déesse devint sous le Haut-Empire la divinité tutélaire de la Carthage romaine. Par ce transfert rituel le panthéon romain fut augmenté au moment de la chute de Carthage d’une nouvelle divinité qui devient selon le droit sacré une divinité romaine, elle est en quelque sorte « naturalisée romaine ». Par cette transformation de l’identité de la déesse, notamment par son changement de nom, les Romains pratiquaient ce qu’il convient d’appeler : l'interprétation romana des dieux = la transformation d’un dieu punique en un nouveau dieu romain selon les besoins et le contexte. Voilà comment fonctionne le polythéisme romain : il existe des panthéons, c'est à dire que les divinités s’organisent différemment suivant la communauté qui les regarde ; la religion romaine est à la fois conservatrice et évolutive, c'est à dire que les changements religieux se sont faits par addition, beaucoup plus que par mutations internes ; l’autorité des prêtres est morcelée du fait même que ceux-ci ont des prérogatives, des fonctions différentes ; il n’existe pas de chef religieux. Nous sommes donc devant une orthopraxie, c'est-à-dire un système religieux fondé sur l’exécution rigoureuse de rites prescrits. II. Nature des divinités Pour les romains comme pour les grecs, les dieux vivent dans le monde avec les hommes, donc il n’est pas rare d’en tester les manifestations. Les dieux sont conçus comme tout puissant, il y a une différence de puissance qui est sans mesure. Et pour les romains, ils sont innombrables et on ne les connaît pas tous. Les romains sont tous prêts à rencontrer ces autres dieux. Et quand ils ont développé leur empire, à l’occasion de ces conquêtes ils en ont rencontré et adopté. Certains dieux se sont révélés très tôt, ils ont un nom, un culte et une résidence. Ils font partie de l’ordre public de Rome. D'autres Dieux sont à l’étrangers, et il est normal de rentrer en contact avec eux quand on les rencontre. On peut leur rendre un culte sur place et si ils sont particulièrement intéressant, on peut les inviter à venir à Rome. Donc une attitude plutôt ouverte. Pour les romains, les dieux sont ambivalents, d’un côté les dieux apparaissent comme des figures bienveillantes, un peu comme des magistrats ou des patrons. Des figures proches qu’on connaît bien. Par cet aspect, ils sont bien intégrés à la cité. Mais il y a aussi un deuxième aspect par lequel les dieux sont plus étranger, ce sont des figures redoutables, d’autant plus qu’elles sont toutes puissantes. Texte : Ovide, Les Fastes, III, 260-392 (trad. R.Schilling, Paris, 1993) → Pour les romains, il y a un refus du sacrifice humain, c’est barbare, c’est étranger. Numa met en place la religion et se construit sur ce refus du sacrifice humain. Les romains aiment les situations qu’on peut résoudre. Avec le bouclier, on comprend que Numa est le roi choisi par Jupiter et là l’ordre politique est établi. Ce qui est mis en place, c’est un pacte, les dieux romains sont des dieux avec qui on discute, qu’on peut faire revenir sur une décision et avec qui les romains ont noué un pacte. Les romains se présentent dans otite les cité de leur empire comme le peuple protégé par les dieux. 1. Les différente figures des dieux : patrons bienveillants ou bien surnaturels et terrifiants a. Les divinité était intégré dans la cité comme la volonté du peuple, du sénat et des magistrats. Ou bien, c’est le roi qui noue un pacte avec Jupiter dans le cas de Numa. Dans le cadre privé, c’est la volonté du père de famille qui va accepter d’intégrer un dieu au foyer. Une fois intégrés dans la cité, les divinité sont consulté selon des coutumes bien précises, on leur demande de participer à la prise des décisions civiques. Avant de réunir l’assemblée du peuple, le magistrat qui convoque le peuple consulte les dieux et les dieux lui répondent (réponse positives ou négatives). Cette consultation s’effectue par la prise d'hospice, c’est le fait de consulter les oiseaux, et c’est une consultation qui existe depuis la fondation de Rome. Tout le monde ne peut pas le faire, la prise d’hospice relève du consul. Ça veut dire que la volonté de Jupiter est supérieure à celle du peuple romain. D’une certaine manière, on lui demande son autorisation. Pour autant, les magistrats peuvent ne pas accepter un signe envoyé par Jupiter, il n’impose pas sa volonté. Dans la prise d’hospice c’est le magistrat qui fait les questions et qui donne les réponses. Cicéron témoigne du fait qu’à son époque, la réponse est toujours dans le sens voulu par le magistrat. Jupiter peut envoyer un signe qu’on ne lui avait pas demandé (orage pendant que la foule se réunit), même dans ce cas là, le magistrat peut encore accepter le signe non. La prise d’hospice est quelque chose d'assez formel mais essentiel, ça sert a rappelé à chaque fois qu’une décision qui est prise par le peuple à l’accord des dieux. Il y a des signes qu’on peut assez difficilement refuser, comme par exemple une épidémie, une guerre ou un tremblement de terre. JUpiter peut laisser les malheur s’abattre sur ROme, et les prodigue et catastrophe naturel étaient compris par les romains comme des signes de manifestation de la colère divine. SI les dieux sont en colère c’est qu’ils ont été offensés et donc le rôle des magistrats c’est de rechercher la raison de la colère des dieux (identifier l'offense). Il peut s'agir d’un oublie (ex : rite), ou bien on a mal célébré un rite, ou encore ça peut aussi être un sacrilège. Dans tous les cas, on mène une enquête présidée par les magistrats, assistés par le Sénat. Il est assisté aussi par les collèges de prêtres et on cherche donc le phénomène ou l’individu qui a rompu la paix des dieux (pax deorum). Et une fois qu’on a découvert l’origine, des rites sont prescrits pour réparer l'offense, et cette démarche permettait au romains de donner un sens aux catastrophes, aux malheurs qui survenaient. A leurs yeux, tout survenait de la violation de règles publiques. Ce dialogue constant permettait de renforcer l’autorité des magistrats. L’affaire des bacchanals arrive à Rome en 186 avant J-C. Les bacchanales nous renvoient au monde grecs, avec leur culte des bacchanales qui honore Dionysos. C’est un culte ou les femmes avaient un rôle important, ce sont des bacchantes et elles avaient plus de liberté que dans le cadre civique. Ce culte, quand il est apparu dans le monde grac à l’époque classique à aussi fait scandale. Ce culte arrive au début du 2ème siècle à Rome même avec quelques célébrations, et fait aussi scandale. Les matrones y participent, puis il est interdit par le Sénat car Dionysos renvoie à l’image du dieu redoutable, c’est un dieux qu’on ne peut pas contrôler et ce dieux la, les romains n’en veulent pas chez eux. Donc on prend une décision officielle pour l'interdit. On voit donc ici la volonté des magistrats romain, la volonté de contrôler le culte et de s’établir comme les régulateurs, les arbitres du dialogues entre les dieux et les hommes. 2. Fonction et hiérarchie des dieux Les dieux ne peuvent pas tout faire, ils ont des spécialités. Même les divinités les plus grandes ne sont pas toutes puissantes. Par exemple, on a les vœux pour le départ à la guerre de l’empereur Trajan en 101 après J-C. Ces vœux pour son succès sont adressés aux principales divinités de Rome : la triade Capitoline (Jupiter, Minerve et Junon). Ils ont un grand temple sur la colline du capitol. C’est à eux qu’on demande d’aider l’empereur à revenir vainqueur. Et on va y ajouter une prière pour Jupiter victor, une pour Mars (dieux de la guerre), une pour MArs victor et une pour Victoria (déesse de la victoire). On multiplie les invocations, on ne veut prendre aucun risque. On s’adresse d’abord au principales divinité, puis à des divinité plus spécialisé. C’est une caractéristique du polythéisme romain, on multiplie les dieux selon les actes envisagés, on demande à des divinité secondaire d'assister des divinité plus puissante. Les divinités collaborent pour couvrir un champ d’action plus large. Il y a Vesta (foyer) et Janus (Commencement) qui sont là pour aider. Ces associations peuvent être temporaires, ou bien elles peuvent être permanentes : par exemple la Triade Capitoline. Dans le temple ou elles sont honorées, elles ont chacune leur cella, mais elle était associée, et cette association était durable car extrêmement ancienne. Pour les romains, à l’origine cette Triade était l’association de Jupiter, Mars et Quirinus. 3. Les divinités domestiques et familiales Chaque famille honore ses propres dieux, mais parmi les dieux qui étaient honorés dans les familles, on a des dieux dont le nom revient toujours : le lare, les génies (génie du père de famille) ou les pénates. Le ou les lares, c’est la divinité protectrice du terroir sur lequel la famille vivait. C’est une divinité qui protège les terres de la famille. C’est plutôt un dieu du monde souterrain. Chaque famille honorait le lare régulièrement, aux Calendes (fêtes du début du mois), aux Nones (5 ou 7 du mois) et aux Ides (13 ou 15 du mois). A ces jours-là le lare est honoré et il reçoit des offrandes lors de chaque banquet et à l’occasion des fêtes familiales. Les lares avaient une chapelle à l’intérieur de la maison et on a retrouvé des représentation des lares notamment à Pompéi (ils apparaissent comme deux jeunes gens qui dansent et qui versent à boire d’une corne dans une coupe). Le génie est donc le génie du père de famille, et il renvoie à la puissance d’action du père de famille. Les romains pensaient que les dieux avaient aussi des génies. On peut le représenter sous forme de serpent ou bien sous la forme d’un homme en toge. On prêtait serment par le génie du père de famille, et on honore aussi ce génie le jour de l’anniversaire du père, et vers le début de l’Empire (période où les femmes obtiennent plus de pouvoir à Rome), on voit apparaître la gunon de la mère de famille qui est l’équivalent féminin du génie. Les dieux eux-mêmes en était doté. Le génie à joué un rôle dans le développement d’une partie importante de la religion romaine : le culte impérial. Les pénates sont des divinités qui sont très personnelles, on les honore dans la partie la plus reculée de la maison, la partie la plus privée. Ce qui fait qu’on les connaît moins que les autres. Elles sont plusieurs là aussi, le nombre varie entre 2 et 8. Les cités honoraient leur pénates. Dans le cadre du culte public on a par exemple des représentations sur une monnaie. Il y avait également d'autres divinités honorées dans le cadre de la famille, Vesta qui est la déesse du foyer et qu’on honore dans le feu du foyer ou dans les flammes d’un sacrifice. Le seul sanctuaire que possède Vesta est situé sur le forum romain, c’est la Vesta patronne de la cité romaine. Certaine grande famille avait sur leur domaine de temple. Elles géraient des cultes qui dépassaient le cadre de la famille, on ouvrait ces cultes à l’occasion des grandes fêtes. Il est possible à la fin de la République de divinisé un défunt membre d’une famille, Cicéron à pensé à faire divinisé sa fille. A Rome ensuite, ce sont les membres de la famille impériale qui seront divinisés. Les défunts ordinaires vont aussi entrer dans le monde des dieux. On va leur rendre un culte familial, pour autant ils ne vont pas être divinisés. Il y a des dieux Mânes, on est dans le cadre du culte funéraire (défunt ordinaire). Chaque père ou chaque fils de famille entrait les siens au cimetière, toujours situé à l’extérieur des villes (le long des routes à Rome) et les rites funéraires étaient célébrés devant la tombe. Avec ses rites, le défunt rejoignait la communauté des dieux Manes. Ces dieux Mânes vont être personnalisés. Un sacrifice funéraire qu’on offrait sur le bûcher ou sur la tombe ouverte selon si le défunt était brûlé ou enterré. Et les deux modes se sont côtoyés. A partir du 2ème siècle on a de plus en plus d’enterrement avec le développement du christiannisme. En général on sacrifie un porc et ce sacrifice était accompagné d’offrandes qu’on faisait à ses mânes. On offre de l’huile ou du parfum qu’on peut brûler sur le bûcher ou sur un feu à côté de la tombe. Et c’est censé représenter le premier repas du défunt sous forme de fumet comme pour les dieux. Ces rites funéraires qu’on rend au défunt sont extrêmement importants. Les morts qui n’ont pas été enterré avec ses rites sont considérés comme dangereux pour les vivants, et pour s’en protéger on leur offre un fête spécifique au mois de mai qui s’appelle les Lémuria (Lémures = fantôme malfaisant). Cette fête prend la forme d’un banquet minimaliste, on ne veut pas trop les intégrer, on sait que le chef de famille jetait des fèves par-dessus son épaules en prononçant des paroles rituelles. Ce rituel était destiné à apaiser les Lémures. Ces rites privés ont bien sûr varié dans le temps géographiquement, on obéissait à des traditions familiales et ce sont les rites qui nous sont le moins bien connus. III. L’organisation sacerdotale de la cité : les prêtres Le mot sacerdotal renvoie au prêtre. Il vient du mot latin sacerdos. 1. Qu’est ce qu’un prêtre ? Dans le monde romain, tous les acteurs du culte ne sont pas des prêtres. Dans le culte privé comme dans le culte public, ceux qui président au culte ce sont ceux qui sont en position d’autorité. Les prêtres avaient des titres précis, et le mot sacerdos à Rome peut désigner de manière générale la catégorie des prêtres (divers types), mais il peut aussi être employé comme titre (ex : la prêtresse public de Cérès). Il y a d'autres titres de prêtres qui existait, par exemple pontifex qui a donné pontif, flamen, salius qui a donné salien et augur qui a donné augure. Ces titres correspondent à des fonctions sacerdotales bien précises. Dans le monde romain, les fonctions des prêtres sont bien précises, on peut parler d’un morcellement de l’autorité religieuse. La plupart des prêtres et de leurs assistants étaient des hommes libres et citoyens. Des esclaves peuvent intervenir mais ils ont un rôle très secondaire. Les femmes peuvent avoir des fonctions sacerdotales mais de manières plus marginales que dans le monde grec. Par exemple, on connait la reine des rites sacré, elle est pretresse car elle est la femme du roi des rites sacré. Le roi des rites sacrés, renvoie à des rites tellement anciens qu’ils dateraient du début de l’histoire romaine. Et on a d’autre femme qui sont des pretresse importante mais qui sont en marge de la société, par exemple les vestales qui sont les pretresse de Vesta comme patronne de Rome. Elles sont importantes et ont un caractère sacré (voeux de chasteté). Ces jeunes femmes ont un statut à part, elles ne sont ni des jeunes filles, ni des matrones. Elles ont un voile qui est celui de la femme marié, elle font un voeux de chasteté (jeune fille) et elle ont le privilège de ne plus etre sous la tutelle de leur père (matrones). Elles sont tout de même subordonnées à l’autorité du grand pontife (autorité masculine). Une des particularités de la religion romaine c’est qu’on a des regroupements de groupes de prêtres. 2. Les collèges et les sodalités La plupart des sacerdos publics à Rome sont organisés en collège ou en sodalité, mais les collèges restent plus importants. Ils y avaient à Rome 4 collège majeur qui regroupe les principaux prêtres. Dans l’ordre hiérarchique, le plus important est celui des pontifes, c’est le collège pontifical, il regroupe les pontifes, les flamants, le roi des rites sacrés et les vestales. Pour les pontifes, ils sont plusieurs, leur nombre à varié entre 9 et 19 (19 c’est sous l'empire), ils sont sous l’autorité d'un grand pontife qui est le prêtre le plus important de Rome. Ils conseillent les magistrats, le Sénat et ils conseillent les autres prêtres aussi sur le droit traditionnel et sacré. Ce sont les autorités en matière de religion, ceux qui ont le plus de connaissances. Ils contrôlent le calendrier et les lieux sacrés. Les augures sont les prêtres qui étaient spécialistes des auspices, et qui collaboraient avec les magistrats pour prendre les auspices. Ils étaient présidé par le plus âgé d’entre eux, et ils inauguraient aussi les espaces sacrés, ils étaient chargés de la cérémonie religieuse qui déclarait l’ouverture d’un espace sacré. C'étaient des prêtres très importants. Le collège des (quin)decemviri sacris faciundis, ça veut dire les 15 hommes, ils étaient d’abord 2, ensuite 10 et ensuite 15. Ceux sont les gardiens des livres civilins. C’est ce qui se rapproche le plus des livres sacrés. Dans la tradition, la civile de Cume aurait vendu à Tarquin un des rois étrusque qui dominait Rome avant qu’elle ne devienne une République. Ces livres ont une fonction oraculaire , et ces prêtres sont chargés de préserver ces livres. C’est un recueil de prophéties qu’on va consulter dans un moment de crise. Ils

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