SYNTHESE DE COURS Thème 2 Faire la guerre, faire la paix PDF

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This document is a course summary on the theme of war and peace, covering forms of conflict and modes of resolution. It includes a table of contents, a preamble discussing the use of resources to aid learning, and a chronology of major conflicts since the 17th century.

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SYNTHÈSE DE COURS Thème 2 Faire la guerre, faire la paix : formes de con its et modes de résolution -1-  fl Résumé synthétique Thème 2 — HGGSP -2-  © Nicolas Smaghue [email protected]...

SYNTHÈSE DE COURS Thème 2 Faire la guerre, faire la paix : formes de con its et modes de résolution -1-  fl Résumé synthétique Thème 2 — HGGSP -2-  © Nicolas Smaghue [email protected] -3-  Table des matières Préambule.................................................................5 Le point sur le thème.................................................9 Introduction..............................................................11 Axe 1 — La dimension politique de la guerre : des con its interétatiques aux enjeux transnationaux......16 Axe 2 — Le dé de la construction de la paix.............28 Axe conclusif — Le Moyen-Orient : con its régionaux et tentatives de paix impliquant des acteurs internationaux (étatiques et non étatiques)................41 Conclusion...............................................................55 Idées pour le Grand Oral...........................................57 -4-  fl fi fl         Préambule L’utilisation e cace des ressources vidéos et des résumés de cours conc i s peut grandement améliorer la compréhension et la mémorisation des problématiques clés d’un sujet. Voici comment les exploiter au mieux : 1. Complémentarité avec les notes de cours Les résumés concis et les vidéos synthétiques viennent compléter vos notes de cours en mettant en évidence les points essentiels. Ils o rent une vue d’ensemble plus claire et plus accessible, permettant de mieux saisir la structure globale du sujet. 2. Mise en lumière des concepts clés C e s re s s o u rc e s s e c o n c e n t re n t s u r l e s i d é e s fondamentales, les présentant de manière condensée et percutante. Cela vous aide à identi er rapidement les problématiques centrales et à les mémoriser plus facilement. 3. Perspectives alternatives En abordant le sujet sous un angle di érent, les résumés et les vidéos peuvent o rir de nouvelles perspectives sur la matière. Cela enrichit votre compréhension et vous permet de voir les problématiques sous di érents aspects. 4. Consolidation des connaissances Revoir un sujet à travers ces formats synthétiques renforce votre compréhension des concepts clés et des problématiques associées. C’est particulièrement utile pour la révision et la préparation à l’examen. -5-  ffi ff ff ff ff fi 5. Aide à la structuration mentale Pour ceux qui ont du mal à suivre le l conducteur d’un cours, ces ressources o rent une structure claire et concise, facilitant l’organisation mentale des informations et la xation des problématiques importantes. 6. Stimulation visuelle et auditive Les vidéos, en particulier, engagent plusieurs sens, ce qui peut aider à mieux ancrer les informations et à rendre les problématiques plus mémorables. 7. Flexibilité d’apprentissage Ces formats permettent une révision rapide et e cace, adaptée aux di érents styles d’apprentissage et aux contraintes de temps. En utilisant ces ressources en complément de vos notes de cours, vous pouvez développer une compréhension plus profonde et plus nuancée des problématiques, tout en renforçant votre capacité à les retenir et à les appliquer. -6-  fi ff ff fi ffi Chronologie des principaux con its depuis le XVIIe siècle 1618 1648 : Guerre de Trente Ans dans le Saint-Empire romain germanique ; Traité de Westphalie (1648) : met n à la guerre de Trente Ans et établit le principe de souveraineté des États. 1643 1648 : négociations de Westphalie (Münster et Osnabrück) pour mettre n à la guerre de Trente Ans. 1713 : Traité d’Utrecht qui termine la guerre de Succession d’Espagne et redessine la carte de l’Europe. 1756 1763 : Guerre de Sept Ans, con it mondial analysé par Clausewitz ; Traité de Paris (1763) qui conclut la guerre de Sept Ans, la France perd une grande partie de son empire colonial. Fin XVIIIe : début XIXe : guerres napoléoniennes en Europe. 1815 : Congrès de Vienne qui réorganise l’Europe après les guerres napoléoniennes. 1832 1835 : publication post-mortem du livre de Clausewitz, De la guerre. 1914 1919 : Première Guerre mondiale ; Traité de Versailles qui met imparfaitement n à la Première Guerre mondiale ; Création de la Société des Nations. 1913 : Traité de Lausanne (24 juillet 1923) qui remplace le traité de Sèvres et établit les frontières de la Turquie moderne. 1939 1945 : Seconde Guerre mondiale 1945 ; Bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. 1945 : accords de Yalta et Potsdam (1945) qui organisent l’Europe d’après-guerre suite à la Seconde Guerre mondiale ; Création de l’Organisation des Nations Unies. 1948 : première guerre arabo-israélienne. -7-  - - - - - - fi fi fl fl fi 1950 1953 : guerre de Corée ; Traités de Paris (1951) et de Rome (1957) : bases de la construction européenne. 1954 1975 : guerre du Vietnam. 1956 : crise du canal de Suez. 1967 : guerre des Six Jours. 1973 : guerre du Kippour. 1978 : accords de Camp David entre Israël et l’É ypte. 1945 1991 : guerre froide entre États-Unis et URSS. 1991 : e ondrement de l’URSS 1993 ; Accords d’Oslo entre Israéliens et Palestiniens. 1997 2006 : mandat de Ko Annan à l’ONU. 2001 : attentats du 11 septembre par Al-Qaïda. 2001 2021 : guerre en Afghanistan menée par la coalition internationale. 2003 : seconde guerre du Golfe en Irak. 2011 : printemps arabe et guerre civile en Syrie 2013 2014 ; Montée de l’État islamique (Daech). 2022 : invasion de l’Ukraine par la Russie. depuis 2023 : con it Israël-Hamas ; guerre civile au Soudan ; intensi cation des con its au Burkina Faso, Somalie, Yemen, Myanmar. -8-  - - - - - ff fi fl fi fl g - Le point sur le thème tes-vous prêts à embarquer pour une exploration aussi passionnante qu’e rayante ? Nous allons plonger dans l’univers de la guerre et de la paix ! Tout commence avec les idées visionnaires de Clausewitz (militaire prussien du XIXe siècle) ! Cet homme a percé les mystères de la guerre. Notez bien : la guerre n’est pas qu’un simple con it armé, mais la continuation de la politique par d’autres moyens, un véritable bras de fer entre nations ! Et devinez quoi ? Elle mêle passion, action et raison dans un cocktail explosif où le peuple, les militaires et les dirigeants jouent un rôle crucial. Un vrai thriller ! Mais il y a plus ! L’utilisation de la bombe atomique au milieu du XXe siècle a tout changé. On est passé de la guerre traditionnelle à une situation où « la guerre c’est la paix » selon George Orwell en 1984. Et aujourd’hui, dé nir ce qu’est réellement la g u e r re re l è ve d u d é. U n vé r i t a b l e c a s s e - t ê t e multidimensionnel où territoires, forces militaires, enjeux politiques et sociaux s’entremêlent. Plus rien n’est simple… Mais revenons un peu en arrière… Clausewitz avait déjà pressenti l’importance de la résistance populaire et de l’insurrection dans la guerre qu’il quali ait de totale. Un homme visionnaire on vous dit ! Et que dire de l’art de la diplomatie ? Un subtil jeu d’ambassadeurs et de négociations pour régler les con its et aboutir à la paix. Une véritable partie d’échecs géopolitique à plusieurs niveaux ! La guerre froide, les négociations tendues, le maintien fragile de la paix… Bref, une drôle d’époque ! Mais rassurez-vous, les grandes puissances, surtout après Napoléon Ier, ont fait de leur mieux pour rester équilibrées -9-  fl ff fi fi fl fi (et éviter la guerre ou presque). Et puis si on suit le préambule de la Charte des Nations unies, la paix c’est l’absence de guerre ou de con it, et c’est bien çà l’objectif ! La problématique centrale du thème repose sur l’appréhension de ces mutations des con its armés, avec notamment l’émergence d’acteurs non étatiques comme le terrorisme, tout en examinant les permanences des cadres théoriques forgés par les guerres classiques entre États. Des mouvements comme Al-Qaïda ou Daech transcendent les frontières avec des formes hybrides combinant terrorisme, guérilla, conquêtes territoriales et projets politiques transnationaux. Cette résurgence de con its intra- étatiques, de la criminalité organisée aux enjeux idéologiques remet en cause le modèle westphalien forgé au XVIIe siècle de la « guerre classique ». Dès lors, la grande di culté est de savoir comment résoudre ces nouveaux types de con its aux facteurs multidimensionnels (nature, durée, acteurs, enjeux, etc.) et construire une paix durable. Les modes diplomatiques classiques semblent inadaptés face à la complexi cation des con its contemporains, nécessitant de repenser les cadres de régulation (la loi internationale en somme). - 10 -  ffi fl fi fl fl fl fl Introduction Formes de con its et tentatives de paix dans le monde actuel ertains d’entre vous peuvent avoir tendance à bouder un peu la diplomatie, la voyant comme un truc pénible, voire incompréhensible. Voyons les choses autrement… On va d’abord se frotter à Clausewitz, cet o cier prussien de la théorie de la guerre. Pour lui, la guerre n’est pas qu’un bazar sans nom, bien au contraire, mais la continuation de la politique par d’autres moyens pour les États et le respect des règles. Un outil dans la panoplie du négociateur, quoi ! Et puis, ce n’est pas qu’une a aire de combats et de stratégie. Non, la guerre « mêle la passion du peuple, l’action des militaires et la raison froide - 11 -  ff ffi fl des dirigeants ». Mais attention, Clausewitz n’a pas tout vu venir. La résistance populaire en Espagne contre la France l’a un peu déboussolé. Il théorisait sur la « guerre absolue » quand soudain, paf ! La réalité de la « guerre totale » lui est apparue, où toute une nation se mobilise. Pour tenter d’y voir clair, on va d’abord vous proposer une typologie des con its d’aujourd’hui. Guerres de la drogue, con its gelés, djihadisme… On verra que ces nouveaux con its ont peu à voir avec les guerres classiques entre États que vous avez pu étudier. La diplomatie joue un rôle clé que ce soit pour régler ou même pendant les combats. Le but ? Comprendre que même si la technologie transforme la guerre, elle reste avant tout une a aire politique. Un bras de fer entre acteurs, chacun avec sa perception des menaces et opportunités. Bref, bien plus qu’un simple face-à-face sur un champ de bataille ! La grande question qui nous attend : dans ce monde complexe, comment peut-on encore construire une paix durable ? Car n’oubliez pas, le but ultime c’est d’arriver à comprendre ce qui fait réussir ou échouer les tentatives de paix, comme au Moyen-Orient ! Panorama des con its armés actuels Les caractéristiques des con its actuels dans le monde montrent un changement dans la nature des a rontements : les guerres conventionnelles entre États diminuent au pro t d’une augmentation des guerres civiles et des con its impliquant des acteurs non étatiques. Depuis la n de la Seconde Guerre mondiale, le nombre de con its étatiques a considérablement augmenté, passant d’environ - 12 -  ff fi fl fl fl fi fl fl fl ff fl 20 à près de 50. Cependant, dans les années 2000, ce nombre a légèrement diminué pour atteindre environ 30 con its étatiques. En 2021, sur les 32 con its armés recensés dans le monde, dont 47 % se déroulaient en Afrique. Cette tendance est notamment due à l’émergence de groupes terroristes et à la montée en puissance des cyberattaques comme moyens de confrontation. Il est également important de noter que les con its actuels se concentrent principalement dans un « arc de crise » s’étendant de l’Afrique sahélienne à l’Asie centrale. Cette région est le théâtre de nombreux con its politiques, économiques et sociaux complexes. La communauté internationale peine à trouver des solutions e caces pour prévenir et résoudre les crises tout en garantissant la protection des populations civiles et le respect du droit humanitaire international. Les con its intraétatiques et asymétriques se concentrent principalement dans des régions spéci ques telles que l’Afrique subsaharienne, l’Asie centrale et méridionale, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Les groupes armés utilisent des moyens non conventionnels tels que le terrorisme. Les victimes civiles sont nombreuses comme le génocide au Rwanda en 1994 qui a coûté la vie à environ 800 000 personnes en seulement trois mois. De même, les con its liés aux Printemps arabes depuis 2010 ont fait des milliers de morts en Libye, Syrie et Yémen. Les victimes sont souvent ciblées en raison de leur appartenance ethnique ou religieuse. - 13 -  fl fl fl fi fl fl ffi fl Les tentatives de paix Les tentatives de paix dans les con its contemporains préviennent les guerres et promeuvent la stabilité internationale. Il existe di érentes méthodes pour tenter de résoudre les con its, chacune ayant ses propres caractéristiques et dé s. La médiation d’un acteur externe, tel qu’un État neutre ou une organisation supranationale comme l’ONU, est souvent utilisée pour faciliter les négociations entre les parties en con it. La Russie par exemple a joué un rôle majeur en évitant un con it ouvert entre la Syrie et la Turquie en 2019. Les négociations directes entre les parties sont également une approche courante pour parvenir à un accord de paix : lorsqu’aucun camp ne peut s’imposer militairement, des pourparlers sont entamés, parfois menant à des accords historiques comme celui entre l’É ypte et Israël en 1979. L’équilibre des puissances est un autre moyen de maintenir la paix entre les États, à travers des alliances et des traités internationaux comme la Sainte-Alliance en 1815 et l’OTAN créée en 1949. La résolution des causes du con it peut également permettre de parvenir à une paix durable. Si les raisons de l’a rontement sont éliminées, comme le traité de paix israélo-é yptien de 1979 (qui a réglé la question du Sinaï), la paix peut être atteinte. On parle de paix « positive » avec une reconnaissance mutuelle et une coopération entre les parties. Une paix « négative » à l’inverse se caractérise par des tensions latentes malgré l’absence de con it ouvert ( Johan Galtung, politologue norvégien). Les accords de paix peuvent parfois être fragiles, comme les accords - 14 -  ff g fi g fl ff fl fl fl fl fl d’Oslo de 1993 entre Israël et les Palestiniens. Cependant, certaines tentatives de paix échouent en raison de divers facteurs politiques et diplomatiques. Les acteurs internationaux continuent à collaborer et à chercher des solutions paci ques aux con its pour assurer la sécurité et la prospérité mondiale. - 15 -  fi fl Axe 1 — La dimension politique de la guerre : des conflits interétatiques aux enjeux transnationaux Le point sur l’axe ’axe 1 débute par l’examen de la conception originelle de la guerre à la lumière des ré exions de Clausewitz, un théoricien renommé pour son analyse des con its napoléoniens et de la guerre de Sept Ans. Clausewitz avait reconnu la pertinence de la résistance civile et de la notion de « guerre totale » englobant l’ensemble d’une nation, bien qu’il n’ait pas réussi à l’incorporer pleinement dans sa conception de la « guerre absolue ». Selon Clausewitz, la guerre est essentiellement une extension de la politique étrangère des États par des moyens di érents, impliquant l’engagement passionné du - 16 -  fl ff fl peuple, les opérations militaires et la rationalité des dirigeants politiques. Cela semble être un projet ambitieux ! Cet axe d’étude se penche sur l’évolution d’une dynamique caractérisée par des con its interétatiques sous contrôle des États vers des formes de con its plus internes (ou asymétriques) impliquant des acteurs non étatiques, remettant ainsi en question le paradigme clausewitzien. L’objectif initial consiste à appréhender les principes fondamentaux de la théorie de Clausewitz. Le deuxième objectif porte sur les concepts de la guerre absolue et de la guerre totale. Même si ces concepts sont interconnectés, il convient de noter que le premier constitue essentiellement un cadre théorique utilisé à des ns analytiques, alors que la guerre totale a été une réalité historique caractérisée par une mobilisation extrême des sociétés lors de certains con its modernes. Le troisième objectif consiste en premier lieu à repérer les constantes dans la manière dont les acteurs étatiques et non étatiques mènent la guerre, en analysant les rapports de force multidimensionnels. Les activités menées par Al-Qaïda et Daech mettent en lumière la remise en question du modèle westphalien traditionnel et posent la question complexe du « terrorisme » en tant que nouvelle forme de « guerre irrégulière » non traitée par Clausewitz. L’objectif principal de cette étude est d’analyser la manière dont la guerre est gérée sur le plan politique, en examinant les di érentes approches et tactiques adoptées par les acteurs étatiques et non étatiques. Actuellement, la - 17 - fi  ff fl fl fl conception de la guerre ne se base plus principalement sur des classi cations traditionnelles, mais plutôt sur l’évaluation par les parties prenantes des divers rapports de force (politiques, militaires, sociaux, territoriaux) a n de décider de s’engager dans un con it armé ou dans des pourparlers de paix. L’examen des activités d’Al-Qaida et de Daech est instructif pour appréhender la remise en question du modèle interétatique classique par des enjeux sécuritaires à la fois régionaux et transnationaux. Cet axe de recherche a pour objectif d’analyser l’évolution des con its, devenant de plus en plus complexes et hybrides, remettant en question le c adre traditionnel de compréhension établi par Clausewitz, tout en maintenant la dimension essentiellement politique comme principal élément d’analyse. Deux jalons constituent des repères importants pour votre apprentissage, guident votre ré exion et sont intégrés dans les objectifs énoncés ci-dessus : Jalon 1 — Le premier jalon interroge les données qui poussent Clausewitz à construire son analyse, et, par confrontation de la guerre de Sept Ans et des guerres napoléoniennes, permet d’esquisser une typologie plus ne des con its. Jalon 2 — Le second jalon teste la vision clausewitzienne d’une guerre comme expression de la politique extérieure étatique et permettant d’atteindre certains buts face au dé que constituent les actions et l’existence de deux organisations islamistes recourant au terrorisme. » - 18 -  fl fl fi fl fl fi fi fi Objectif n° 1 : Comprendre la conception clausewitzienne de la guerre comme continuation de la politique extérieure des États. ’après Carl von Clausewitz dans son ouvrage intitulé « De la guerre », il existe un lien intrinsèque entre la guerre et la politique. La guerre est conceptualisée comme une extension de la politique, représentant un a rontement armé opposant deux factions ou plus, motivées par des enjeux politiques, territoriaux ou idéologiques. Clausewitz expose également que la guerre Selon Clausewitz, la guerre se dé nit comme un recours à la violence dans le but de contraindre l’ennemi à se plier à nos exigences. En résumé, il s’agit d’une approche politique alternative. Les États recourent à la guerre comme un moyen d’atteindre leurs objectifs politiques et celle-ci ne peut être considérée comme un événement ponctuel. Clausewitz a rme que la guerre est un instrument politique découlant de la volonté des deux parties en con it. Lorsqu’un État est agressé, il a la possibilité de répondre par la force. Les con its armés éclatent lorsqu’il y a des rivalités de pouvoir ou des divergences d’intérêts entre les nations. Cependant, la guerre représente également un instrument employé par les autorités gouvernementales a n de protéger leurs intérêts nationaux. Selon Clausewitz, la décision d’engager un con it armé ne peut être unilatérale mais doit résulter d’interactions entre divers acteurs politiques. Il est impératif que la guerre soit dotée d’objectifs politiques bien dé nis. Les opérations militaires sont conditionnées par les objectifs stratégiques et leur succès est mesuré en fonction - 19 -  ff fi fl fl ffi fi fl fi de ces objectifs. Les con its armés sont souvent exploités comme moyen d’instaurer un régime politique inédit. Clausewitz a introduit la notion de trinité en établissant un lien entre la guerre et trois éléments fondamentaux : la violence (recours à la force), le hasard (incertitude) et la politique (objectifs stratégiques). Cette triade démontre que la guerre est soumise à l’in uence de facteurs militaires, psychologiques et politiques, ce qui la caractérise comme un phénomène complexe. Clausewitz distingue la guerre totale, caractérisée par l’utilisation de tous les moyens disponibles pour atteindre la victoire, de la guerre limitée, qui se xe des objectifs plus spéci ques. Il est crucial de saisir le processus décisionnel des États concernant l’emploi de leurs forces lors de con its. Les principes fondamentaux de la doctrine de Clausewitz sont illustrés par des exemples tirés des guerres napoléoniennes et de la guerre de Sept Ans. Le diagramme illustre comment l’analyse de ces confrontations a in uencé la ré exion de Clausewitz sur l’essence de la guerre, ses mécanismes et ses tactiques. La théorie met en avant l’importance de la mobilité, de la recherche de confrontations décisives et de l’adaptation stratégique (comme illustré par l’exemple de Frédéric II choisissant une stratégie défensive), tout en reconnaissant l’impact signi catif du hasard et des circonstances sur le déroulement e ectif des con its. Les guerres révolutionnaires et impériales constituent un autre domaine d’investigation dans l’œuvre de Carl von Clausewitz. Il a même pris part à des batailles, telles que celle de Waterloo ! Le premier aspect qu’il aborde est la participation citoyenne. La notion de la nation en armes, - 20 -  fl fi fi ff fl fl fl fl fi fl caractérisée par l’implication directe de la population dans le con it, le prend totalement au dépourvu. Selon Clausewitz, la mise en œuvre de la conscription et l’adhésion à une idéologie renforcent l’intensité et le caractère total de la guerre. Par la suite, Clausewitz explique comment les buts militaires sont poussés à leur paroxysme et théorise la notion de « montée aux extrêmes », propre aux con its révolutionnaires, précurseurs des guerres totales du XXe siècle. - 21 -  fl fl Objectif n° 2 : Les guerres mondiales du XXe siècle sont- elles la continuité du concept clausewitzien de guerre absolue ? es deux con its mondiaux du XXe siècle ont présenté plusieurs traits qui peuvent être assimilés au concept de guerre totale : La mobilisation totale a été requise pour les deux con its, impliquant une mobilisation sans précédent des ressources humaines et matérielles. Les nations concernées ont mobilisé non seulement leurs forces armées, mais également leurs ressources économiques et leurs sociétés civiles dans la conduite de l’e ort de guerre. La violence extrême a été un trait marquant des guerres mondiales, se manifestant par des pertes humaines massives et des dégâts matériels considérables. Les bombardements stratégiques, les actes de génocide et le recours aux armes de destruction massive témoignent de cette montée en puissance de la violence. Les guerres mondiales ont été déclenchées par des objectifs politiques et idéologiques bien dé nis, tels que l’expansion territoriale, la lutte contre le fascisme ou la promotion de la démocratie. Ces objectifs ont engendré une augmentation des a rontements et une détermination à remporter la victoire à tout prix. Toutefois, il est envisageable de repérer des divergences par rapport au concept de Clausewitz : Dans le domaine technologique, les progrès réalisés, tels que ceux dans le domaine de l’aviation, des chars d’assaut et des armes nucléaires, ont profondément modi é la dynamique des con its armés. Ces avancées - 22 -  fl fi fl fl ff fi ff technologiques ont entraîné des dégâts considérables et ont introduit de nouveaux éléments stratégiques qui vont au-delà du concept de guerre totale. Les con its idéologiques ont joué un rôle signi catif lors des guerres mondiales, mettant en opposition des idéologies telles que le communisme et le fascisme. Ces idéologies ont engendré des formes de guerre asymétriques et des luttes de pouvoir qui déviaient parfois des principes énoncés par Clausewitz. Les répercussions politiques des guerres mondiales ont entraîné d’importants bouleversements géopolitiques, notamment par la mise en place d’organisations internationales et la promotion d’une réglementation des con its armés, s’opposant ainsi à la notion de guerre totale visant une victoire absolue. - 23 -  fl fl fi La Guerre froide remet en question plusieurs aspects du modèle de Clausewitz, tout en en validant d’autres. Contrairement au paradigme de Clausewitz qui met l’accent sur les confrontations militaires entre États, la Guerre froide se caractérise par l’absence de con it armé direct entre les deux grandes puissances (États-Unis et URSS). Ceci va à l’encontre du concept clausewitzien de la guerre en tant que « continuation de la politique par d’autres moyens » dans son acception stricte. En outre, les a rontements de la Guerre froide se manifestent fréquemment à travers l’intervention d’États tiers ou de factions appuyées par les grandes puissances, ce qui s’éloigne du schéma de con it interétatique direct prôné par Clausewitz. En n, et peut-être surtout, la dissuasion de la destruction mutuelle assurée (MAD) joue un rôle crucial en empêchant une escalade vers un con it total, ce qui va à l’encontre du concept clausewitzien d’« ascension aux extrêmes ». Contrairement à l’importance accordée par Clausewitz aux batailles décisives, la Guerre froide se distingue par une confrontation prolongée sans a rontement militaire majeur entre les principaux acteurs. Néanmoins, certains éléments du modèle de Clausewitz conservent leur pertinence, tels que la conception de la guerre comme un instrument politique (où l’a rontement Est-Ouest sert à réaliser des objectifs politiques) et l’accent mis sur le concept de « brouillard de guerre » (qui englobe l’incertitude et les malentendus caractéristiques des tensions de la Guerre froide). - 24 -  ff ff fi fl fl fl ff Objectif n° 3 : Analyser la remise en cause du modèle clausewitzien de guerre interétatique dans le monde contemporain. La remise en question du paradigme de la guerre interétatique tel que dé ni par Clausewitz dans le contexte actuel s’explique par l’émergence d’acteurs non étatiques et les évolutions des dynamiques de pouvoir. Néanmoins, les éléments de la guerre tels que les buts politiques et les réactions des États démontrent la pertinence persistante de la pensée de Clausewitz dans certaines circonstances. Il est indispensable de s’ajuster aux nouvelles dynamiques des con its contemporains, caractérisés par des acteurs aux dimensions variées. L’un des principaux dé s pour le modèle de Clausewitz réside dans l’émergence d’acteurs non étatiques tels qu’Al- Qaida et Daech, opérant en dehors des cadres étatiques conventionnels. Contrairement aux États, ces entités cherchent à promouvoir une vision idéologique, telle que la restauration d’un califat, ce qui limite la pertinence de l’approche clausewitzienne dans ce contexte, bien que… De nos jours, les con its se caractérisent fréquemment par une asymétrie, où des entités moins puissantes recourent à des stratégies de guérilla et de terrorisme a n d’atteindre leurs buts. En réalité, cela remet en cause la notion de guerre entre États, étant donné que ces groupes ne se conforment pas aux normes conventionnelles. Les dynamiques de pouvoir à l’échelle mondiale sont actuellement pluridimensionnelles, englobant les domaines économiques, politiques et technologiques. - 25 -  fl fl fi fi fi Les con its contemporains intègrent des dimensions cybernétiques, ce qui permet à des entités non étatiques d’initier des attaques informatiques. Cette évolution redé nit la notion de « guerre » en la débarrassant de sa dimension conventionnelle. Les réseaux sociaux sont utilisés par les groupes terroristes pour di user leur idéologie, recruter de nouveaux membres et plani er leurs opérations, ce qui entraîne une évolution dans la conduite des con its. Malgré ces évolutions, certaines constantes demeurent dans la gestion du con it. Les acteurs non étatiques poursuivent également des objectifs politiques, tels que le retrait des forces occidentales des territoires islamiques, comme le souhaite Al-Qaida. Ceci démontre que, malgré la radicalisation des méthodes, la guerre demeure un instrument pour atteindre des objectifs politiques. Les États répondent aux menaces posées par les groupes en mettant en place des stratégies militaires et politiques qui s’inspirent des principes de Clausewitz. Par exemple, la lutte contre le terrorisme exige des actions militaires a n de sauvegarder les intérêts nationaux et de préserver l’ordre international. La disparité entre le modèle de guerre entre États de type westphalien, réglementé par le droit international, et les dé s présentés par des acteurs non étatiques tels qu’Al- Qaida et Daech. En raison de leur organisation en réseau, de leurs objectifs idéologiques et de leurs tactiques irrégulières, l’application du modèle traditionnel de la guerre est complexe. Les États rencontrent des di cultés à réguler ces nouveaux con its qui échappent à leur emprise. La guerre n’est plus considérée comme un instrument - 26 -  fi fi ff fl fi fl fl fl ffi fi e cace pour les États dans la poursuite de leurs objectifs en matière de politique étrangère vis-à-vis de leurs adversaires hybrides. Cela implique une révision approfondie des stratégies de sécurité et des relations internationales. - 27 -   ffi Axe 2 — Le défi de la construction de la paix Le point sur l’axe es négociations entre États traditionnelles sont dépassées, la période actuelle est caractérisée par les « guerres irrégulières » où la résolution des con its ressemble davantage à la résolution d’un Rubik’s Cube qu’à u n e p a r t i e d ’é c h e c s. Au p r o g r a m m e d e n o t r e représentation : le système westphalien, cette ancienne entité respec tée dans le domaine des relations internationales (les traités de Westphalie datant tout de même de 1648). Nous allons comparer la diplomatie - 28 -  fl cérémonielle, caractérisée par la signature de traités en grande pompe, avec le processus diplomatique de l’ONU, souvent quali é de « grand jeu diplomatique ». Notre question fondamentale est la suivante : comment parvenir à édi er la paix sans être entravé par les con its ? Nous examinerons les éléments con dentiels de la réconciliation, les tactiques pour engager dans un dialogue des adversaires acharnés sans recourir à des actes de violence, et l’implication des organisations internationales (ces acteurs clés en tenue formelle). Ne négligeons pas les enjeux socio-économiques ! En e et, la paix peut être comparée à un sou é, nécessitant un équilibre parfait d’ingrédients pour maintenir sa stabilité. Le développement, l’éducation et la justice sociale sont autant d’éléments essentiels qui contribuent à favoriser la paix. En n, il convient d’aborder la question de la gestion des mémoires collectives et des traumatismes historiques. La construction de la paix implique également la gestion délicate des secrets embarrassants sans les révéler. La première étape consiste à dé nir le concept de paix. Il ne s’agit pas simplement de mettre en pause un jeu vidéo de guerre, mais plutôt d’essayer d’expliquer à votre grand- mère le fonctionnement de TikTok, ce qui n’est pas une tâche aisée. Par ailleurs, l’Organisation des Nations Unies rencontre tellement de di cultés qu’elle a développé un ensemble de termes spéci ques tels que maintien, rétablissement et consolidation de la paix. En somme, la construction de la paix de nos jours peut être comparée à l’assemblage d’un puzzle en trois dimensions, dans l’obscurité, tout en portant des gants de boxe. La problématique actuelle ne réside plus dans la stratégie de - 29 -  fi fi fi ffl ffi fi fi ff fi fl victoire en temps de con it, mais dans les moyens à mettre en œuvre pour instaurer la paix durablement. Comme l’aurait exprimé Clausewitz (dans l’hypothèse où il aurait disposé d’un compte Twitter), la distinction entre la « guerre absolue » idéale et la « guerre réelle » marquée par ses imprévus et son opacité est aussi signi cative que celle existant entre un schéma tactique et les conditions concrètes du champ de bataille. Le deuxième objectif consiste à examiner les stratégies de gestion des di cultés rencontrées dans une colocation internationale. Les États, en tant qu’anciens propriétaires, voient leur autorité compromise lorsque les nouveaux occupants, tels que des groupes terroristes ou des ma as, ne se conforment pas au règlement interne. La corvée de la vaisselle est évitée par tous. Autrefois, la résolution des con its entre États était souvent simpli ée à un jeu d’échecs : les parties s’a rontaient puis concluaient un traité de paix. Cependant, de nos jours, la situation s’est complexi ée avec l’émergence de règles spéci ques à chaque individu. L’Organisation des Nations Unies remplit la fonction de médiateur cherchant à préserver l’ordre, restaurer la tranquillité et renforcer les relations. Ainsi, même si Clausewitz revenait à notre époque, il aurait probablement recours à un expert en médiation internationale pour l’assister. Deux jalons essentiels sont nécessaires pour guider votre apprentissage, orienter votre ré exion et sont intégrés dans les objectifs mentionnés précédemment : Jalon 1 — Faire la paix par les traités : les traités de Westphalie (1648) Jalon 2 — Faire la paix par la sécurité collective : les actions de l’ONU sous les mandats de Ko Annan (1997 2006) - 30 -  fl fi ffi fi fl ff fl - fi fi fi fi Objectif n° 1 : La paix est complexe et la construction de la paix va au-delà de la simple cessation des combats. a consolidation de la paix est un processus complexe qui va au-delà de la simple cessation des hostilités. En premier lieu, il convient de noter que les con its ont connu une évolution, se déplaçant des con its interétatiques traditionnels vers des formes de con its dits « irréguliers » impliquant des acteurs non étatiques. Cette évolution rend les processus de négociation et de résolution de ces con its nettement plus complexes. Il convient également de considérer les dé s immédiats, les racines profondes et les répercussions à long terme du con it. Dans le contexte d’un con it civil tel qu’une guerre civile, il est impératif qu’une perspective politique future prenne en considération l’ensemble des parties prenantes impliquées. La résolution des con its est rendue encore plus complexe en raison de la durée des hostilités, du nombre d’acteurs internationaux impliqués et de l’importance des enjeux géopolitiques. Par ailleurs, la conception de la paix s’est complexi ée, notamment avec l’introduction de notions telles que la « gestion de crises » et les di érentes modalités d’intervention des Nations Unies (maintien, rétablissement, consolidation de la paix). Cette évolution souligne la complexité de la dé nition précise d’une situation de paix, en particulier dans le contexte des con its intranationaux. A n d’établir une paix durable, il est essentiel d’adopter une approche multidimensionnelle qui dépasse largement la simple cessation des hostilités. Cette approche doit intégrer des dimensions politiques, sociales, économiques et - 31 -  fl ff fl fl fl fl fi fi fi fl fl fi fl psychologiques a n de poser les fondations d’une stabilité à long terme. La paix ne surgit pas naturellement de manière spontanée, mais découle plutôt d’e orts diplomatiques et de compromis entre les parties concernées. A n de préserver la paix, il est indispensable de mettre en œuvre des mécanismes e caces tels que des garanties et un équilibre des pouvoirs. La paix requiert également la tolérance envers les diversités et le respect de la souveraineté de chaque nation. La paix repose sur des principes et des institutions établis, plutôt que d’être imposée par une puissance dominante. En dernier lieu, la paix ne se réduit pas à l’absence de con its armés, mais inclut un cadre structuré de relations internationales. - 32 -  ffi fi fl ff fi De novembre 1814 à juin 1815, s’est tenu le Grand Bal Diplomatique de Vienne, une période durant laquelle l’Europe a été redessinée en associant la danse de la Valse à des négociations diplomatiques. Tout comme lors des négociations des traités de Westphalie, les délégations sont abondantes, cependant cette fois-ci, l’ambiance est plus festive avec une consommation accrue de champagne et moins de controverses religieuses. D’éminents représentants de la diplomatie européenne de l’époque sont présents. Metternich, le diplomate autrichien éminent, Talleyrand, le représentant français qui a réussi à s’imposer malgré la défaite, Castlereagh, le politicien anglais désireux d’établir un équilibre dans cette situation. Quelle est leur mission ? Prévenir l’émergence d’un nouveau leader perturbateur en Europe, tel que Napoléon. Quelle est la solution proposée ? Une combinaison experte de : Le redécoupage territorial est e ectué de manière à ressembler à un puzzle, où la France retrouve ses frontières de 1792, tandis que la Prusse et l’Autriche s’agrandissent, et la création du Royaume des Pays-Bas sert de tampon avec le nord de la France. La restauration monarchique est caractérisée par un style de « retour vers le futur ». Surveillance de masse en France La diplomatie se transforme en un art véritable dans lequel chaque ambassadeur doit : Négocier de manière habile et astucieuse Exprimer son état avec élégance Participer aux bals était également un élément crucial. - 33 -  ff Quel est le résultat obtenu ? Un système visant à être aussi stable qu’une partie d’échecs bien exécutée, mais qui, tel toute entreprise de paci cation, était confronté à des dé s inattendus : Les populations qui commencent à revendiquer leur droit à la parole Les mouvements nationalistes qui se manifestent de manière souterraine Les révolutions en gestation dans les coulisses (révolutions de 1830 et 1848) En somme, le Congrès de Vienne représente une tentative de réorganisation de l’Europe en s’appuyant sur un ensemble d’instructions incomplet : parfois couronnée de succès, parfois sujette à des di cultés, cette initiative demeure néanmoins une étape signi cative dans l’art complexe de l’édi cation de la paix. Cependant, le Congrès d e V i e n n e a é g a l e m e n t i n s t au ré d e s av a n c é e s diplomatiques en introduisant le concept de « concert européen », qui prévoyait des consultations régulières entre les grandes puissances pour traiter les crises internationales, anticipant ainsi les futures organisations internationales. En ce qui concerne le droit international, il convient de mentionner la liberté de navigation sur les cours d’eau internationaux ainsi que la condamnation de la traite des esclaves. - 34 -  fi fi ffi fi fi - 35 -  Objectif n° 2 : Étudier l’évolution du rôle des États dans la construction de la paix, notamment dans le contexte de la mondialisation. e rôle des États dans la promotion de la paix a connu une évolution signi cative depuis l’ère du système westphalien. Malgré le maintien de leur rôle central, les États sont confrontés à la nécessité d’opérer dans un contexte international de plus en plus complexe, caractérisé par la prolifération d’acteurs, l’évolution de la nature des con its et l’émergence de dé s globaux. Cette évolution nécessite une approche de la paix plus collaborative et multidimensionnelle, combinant la diplomatie classique avec de nouvelles formes de coopération internationale et d’interaction avec des acteurs non étatiques. Les enjeux se complexi ent avec l’émergence des con its modernes (tels que le terrorisme, les cyber-menaces, et le tra c illicite) qui rendent la situation aussi délicate que la résolution d’un Rubik’s Cube en pleine révolte ! Il est envisageable de passer des con its traditionnels entre États à des troubles internes complexes ressemblant à des casse-têtes asymétriques. Ces con its engagent de multiples parties prenantes non gouvernementales aux motivations complexes. En réalité, ces approches remettent en cause les méthodes classiques de résolution des con its. En conséquence, on aboutit à une situation où divers acteurs, tels que les États, les rebelles et les groupuscules, cherchent tous à obtenir leur part des ressources disponibles, ce qui crée un contexte de négociations complexes et mouvementées. La dé nition des situations de guerre et de paix dans ces contextes s’avère di cile à établir de manière claire. En substance, il - 36 -  ffi fl fi fl fl fi fi fi fi fl fl est impératif d’adapter les processus de négociation et de paci cation, car la simple cessation des hostilités ne su t pas à assurer la pérennité de la paix. En somme, cette transformation exige une révision du rôle des États et des institutions internationales dans la résolution des con its et la promotion de la paix. Il convient de souligner l’importance de préparer la paix avec soin, en y ajoutant une touche d’amour et en intégrant des éléments de développement durable, d’éducation et de partage des bonnes pratiques. Que le bal commence, nous vous proposons un plat de paix à la sauce tomate agrémenté de paillettes de réconciliation et d’une touche de folie ! Appréciez pleinement, car il s’agit d’une œuvre d’art majeure ! De manière historique, la diplomatie est traditionnellement dé nie comme l’art de gérer les relations et les intérêts entre les di érentes puissances. Fondamentalement basée sur les relations bilatérales entre les États, représentées par des ambassadeurs permanents, la diplomatie s’est largement développée grâce à la montée en puissance des organisations internationales. La diplomatie est de plus en plus orientée vers le multilatéralisme. Les États doivent naviguer au sein d’un réseau complexe d’acteurs et d’institutions. En outre, le phénomène de la mondialisation a donné lieu à l’émergence d’acteurs non étatiques qui exercent une in uence signi cative sur la scène internationale, tels que les organisations non gouvernementales, les entreprises multinationales et même les groupes terroristes. Cette évolution remet en question le monopole historique des États en matière d’a aires internationales et de maintien de la paix. Par exemple, l’Organisation des Nations Unies a - 37 -  fl fi fi ff fi ff fl ffi tenté d’impliquer les entreprises multinationales dans ses initiatives de maintien de la paix en lançant le « Global Compact » en 2000. L a mondialisation et l’interdépendance croissante ont remis en question le concept traditionnel de souveraineté des États. Les États sont tenus de collaborer sur des questions d’envergure mondiale qui transcendent leurs frontières nationales. Par exemple, la Chine met en avant le concept de « communauté d’avenir partagé pour l’humanité », mettant en lumière l’importance d’une coopération internationale renforcée. Les con its entre États, qui prévalaient au cours du XXe siècle, ont été largement remplacés par des con its intra-étatiques de faible intensité. Cette évolution a rendu plus complexe la fonction des États dans la résolution des con its et la promotion de la paix. Les missions de maintien de la paix sont fréquemment confrontées à la gestion de contextes où les frontières entre con it armé et paix sont ambiguës. Pour relever ces dé s, les États et les organisations internationales ont été contraints d’adopter de nouvelles stratégies, notamment une conception élargie de la paix, englobant le développement, les droits de l’homme et la prévention des con its. Boutros-Ghali a été élu secrétaire général des Nations Unies en 1992, devenant ainsi le premier Africain à accéder à cette fonction. Son mandat a été caractérisé par les con its survenus dans l’ex-Yougoslavie, au Rwanda et en Somalie. Il a préconisé une approche multilatérale face aux crises, en soulignant l’impératif d’une coopération internationale pour préserver la paix et la sécurité. - 38 -  fl fl fl fi fl fl fl Sous la direction de Ko Annan, l’Organisation des Nations Unies a initié des programmes tels que : Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ont été établis. La notion de « responsabilité de protéger » (R2P) a été reconnue. La mise en place du Conseil des droits de l’homme La mise en place d’une paix durable s’est avérée être plus complexe que la simple n des combats. Les États sont désormais tenus de prendre en considération une variété de facteurs, en particulier lorsqu’il s’agit de con its civils ou de contextes post-con it. Cette complexité se manifeste - 39 -  fi fl fi fl à travers la variété des missions de maintien de la paix de l’ONU, qui vont de la simple préservation de la paix à la consolidation de la paix. - 40 -  Axe conclusif — Le Moyen-Orient : conflits régionaux et tentatives de paix impliquant des acteurs internationaux (étatiques et non étatiques). Le point sur l’axe ’axe en question o re la possibilité d’explorer divers enjeux majeurs présents dans la région du Moyen- Orient, en lien avec les deux axes précédents abordés dans ce thème. Les enjeux abordés ici sont centrés sur les con its régionaux et les e orts déployés pour instaurer la paix, impliquant une diversité d’acteurs internationaux, qu’ils soient étatiques ou non étatiques. Il est essentiel de saisir la complexité et l’évolution des con its dans la région depuis la n du XIXe siècle pour une - 41 -  fl fl ff fi ff compréhension approfondie. Le con it entre Israël et les pays arabes a évolué pour devenir progressivement un con it israélo-palestinien. A n de parvenir à une compréhension approfondie, il est essentiel de considérer de manière concomitante les éléments historiques, politiques et géopolitiques qui ont contribué à cette évolution. L’exemple des con its du Golfe (1991 et 2003) met en lumière cette complexité en mettant en évidence la transition d’un con it interétatique à un con it asymétrique, avec des répercussions imprévisibles et déstabilisatrices pour la région. Le deuxième aspect concerne l’analyse du rôle des acteurs internationaux dans les con its et les e orts de paci cation. L’objet d’étude porte sur l’impact des États- Unis, en tant que puissance prédominante, et de l’ONU dans un contexte post-Guerre Froide caractérisé par les dé s du multilatéralisme. L’objectif est d’interroger l’e cacité des actions menées par les pays occidentaux et d’analyser les motivations des divers acteurs, qu’ils soient étatiques ou non, les stratégies adoptées par les grandes puissances, les démarches diplomatiques de l’ONU, ainsi que l’implication d’autres acteurs régionaux comme l’Arabie Saoudite ou l’Iran. En dernier lieu, nous examinons à nouveau les obstacles à la réalisation de la paix. Une analyse est menée sur les échecs récurrents des initiatives de paix, en particulier en ce qui concerne le con it israélo-palestinien. L’objectif est d’analyser les entraves à la paix, telles que les contentieux territoriaux, les revendications nationales, les con its religieux et les enjeux géopolitiques. L’examen des initiatives de médiation, telles que les accords d’Oslo ou les - 42 -  ffi fi fl fi fl fl fl fi fl fl ff fl fl réunions de Camp David, o re la possibilité de repérer les obstacles majeurs et d’examiner les di érentes options envisageables pour surmonter les di cultés rencontrées. La question centrale abordée par l’axe conclusif concerne l’analyse de l’ine cacité des initiatives de paix au Moyen- Orient et l’évolution du rôle des États dans le contexte des relations internationales actuelles. Elle incite à une analyse critique des dé s liés à l’édi cation de la paix dans une région caractérisée par des con its complexes et des enjeux multidimensionnels. Comment peut-on analyser l’ine cacité de nombreuses initiatives de paix au Moyen- Orient, notamment en ce qui concerne la situation en Palestine ? Cette évolution met-elle en lumière une redé nition du rôle des États, en particulier depuis la n de la guerre froide ? Deux jalons permettent d’avoir des repères essentiels pour votre apprentissage, orienter votre ré exion et sont inclus dans les objectifs cités ci-dessus : Jalon 1 — Du con it israélo-arabe au con it israélo- palestinien : les tentatives de résolution, de la création de l’État d’Israël à nos jours. Jalon 2 — Les deux guerres du Golfe (1991 et 2003) et leurs prolongements : d’une guerre interétatique à un con it asymétrique. - 43 -  ffi fi fi ffi fl ff fi fl ffi fl ff fl fi fl Objectif n° 1 : Comprendre les origines et les évolutions du con it israélo-palestinien. a transition du con it israélo-arabe vers un con it israélo-palestinien peut être attribuée à une combinaison complexe de facteurs historiques, politiques et géopolitiques. La fondation de l’État d’Israël en 1948 a donné naissance à un con it israélo-arabe impliquant Israël et plusieurs États arabes limitrophes. La période s’étendant de 1948 à 1979 est caractérisée par une approche basée sur la confrontation en vue d’un règlement, qui s’est révélée être une impasse. L’échec du plan de partage de l’ONU en 1948, la première guerre israélo-arabe et l’exode palestinien, également connu sous le nom de la Nakba, ont exacerbé les tensions. La montée du sionisme en Israël et du panarabisme dans le monde arabe, exacerbée par les rivalités de la Guerre Froide, a joué un rôle majeur dans la prolongation du con it. Néanmoins, divers événements majeurs ont contribué à une attention croissante portée à la question palestinienne. L’année 1967 a été marquée par un tournant majeur avec la guerre des Six Jours, au cours de laquelle Israël a remporté une victoire éclatante et a procédé à l’occupation de territoires palestiniens. Cet événement a eu pour conséquence de fragiliser le mouvement panarabe et de contribuer à l’émergence d’un sentiment nationaliste palestinien incarné par l’OLP et Yasser Arafat. Son acceptation graduelle en tant que représentant légitime du peuple palestinien a joué un rôle crucial dans le déplacement du centre de gravité du con it. Entre 1979 et 2001, la problématique nationale palestinienne a occupé - 44 -  fl fl fl fl fl fl une place centrale dans la région, marquée par des initiatives de paix internationales ainsi que par des tensions locales et territoriales. Les accords de Camp David conclus en 1978, malgré leur contribution à l’établissement de la paix entre Israël et l’É ypte, ont exacerbé les dissensions au sein du monde arabe concernant la question palestinienne. La non-réussite des accords d’Oslo de 1993, malgré l’espoir de paix symbolisé par le prix Nobel attribué à Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, a mis en évidence la persistance des dé s entravant l’établissement d’une paix durable. L’assassinat de Rabin en 1995 par un extrémiste juif, ainsi que l’ascension du Hamas, qui s’opposait aux accords, ont compromis les initiatives de paix. Depuis l’année 2001, le con it est resté bloqué sans avancée signi cative, malgré les e orts de négociation déployés, notamment avec la médiation des États-Unis. La continuation de l’expansion coloniale israélienne en Cisjordanie, les actes de violence et les attaques terroristes, ainsi que les dissensions internes entre le Fatah et le Hamas au sein de la population palestinienne, persistent à entraver les initiatives de paix. La seconde Intifada, qui a eu lieu de 2000 à 2005 et a été déclenchée par la visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées, a inauguré une nouvelle période de con its. Après la seconde Intifada, le con it israélo-palestinien a progressé vers une phase nouvelle caractérisée par le retrait unilatéral d’Israël de la bande de Gaza en 2005, suivi de la prise de contrôle de ce territoire par le Hamas en 2007. La construction par Israël d’une barrière de séparation en Cisjordanie, légitimée par des impératifs de sécurité, est interprétée par les Palestiniens comme une tentative d’annexion territoriale. - 45 -  fi fl fi g fl fl ff L’expansion de la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est se traduit par une augmentation signi cative du nombre de colons. Des périodes de con it ont émergé, comprenant trois a rontements majeurs entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza (2008 2009, 2012, 2014). La non-réussite des démarches de paix, telles que les pourparlers d’Annapolis en 2007 et les médiations e ectuées par le secrétaire d’État américain John Kerry en 2013 2014, ajoute une complexité supplémentaire au con it. En 2017, sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont o ciellement reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël, ce qui a été suivi par le transfert de leur ambassade dans cette ville, suscitant ainsi la colère des Palestiniens. De surcroît, le renforcement du blocus de Gaza par Israël et l’É ypte aggrave la crise humanitaire qui y sévit. Des tensions croissantes sont observées autour des sites sacrés de Jérusalem, notamment l’esplanade des Mosquées, également connue sous le nom de Mont du Temple. La persistance des divergences au sein de la Palestine se manifeste par les tentatives avortées de réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Les droits de l’homme sont au centre des préoccupations en Israël et dans les territoires palestiniens, où des allégations de violations sont fréquemment échangées. Cette période se caractérise par un éloignement progressif de la perspective d’une solution de paix basée sur la coexistence de deux États. Les événements violents d’octobre 2023, marqués par le lancement par le Hamas de l’opération « Déluge d’Al Aqsa » contre Israël, ont abouti à une situation sans issue, avec un bilan de 1 160 morts du côté israélien, parmi lesquels 800 civils, ainsi que 240 personnes prises en otage par le Hamas. Israël a - 46 -  ff ffi g fi - fl fl ff - riposté en mettant en œuvre l’opération « Épées de fer », caractérisée par des bombardements intensifs sur Gaza, l’évacuation de la partie nord de Gaza et l’invasion de Gaza par les forces israéliennes. Les entraves à la paix, initialement présentes, ont gagné en complexité au cours du temps, alimentées par des sentiments de frustration, des dissensions internes et des interventions extérieures. La quête d’une résolution paci que et équitable demeure un enjeu de taille tant pour la région que pour la communauté internationale. - 47 -  fi Objectif n° 2 : Analyser le rôle des acteurs internationaux dans les con its régionaux et les tentatives de paix. Au VIIe siècle, le Moyen-Orient a été le berceau de l’Islam et abrite actuellement environ 400 millions de dèles musulmans. Cette zone géographique se caractérise par une profonde division entre les sunnites (80 %) et les chiites, qui sont particulièrement concentrés en Iran, engendrant ainsi des tensions durables entre des nations telles que l’Iran et l’Arabie Saoudite. L’apparition des mouvements politico-religieux à la n du XIXe siècle a exacerbé ces tensions. Sous la suzeraineté britannique, deux courants majeurs émergent : le panislamisme et le nationalisme. Le concept de panislamisme, élaboré par Djamāl al-Dīn al-Afghānī (1838 1897), promeut la consolidation des communautés ou des territoires musulmans. Cette période est marquée par l’avènement d’une diplomatie moderne entre les grandes puissances. Après la défaite de l’Empire ottoman en 1918, le découpage colonial de 1918 1920 a conduit à la désignation de la France et de la Grande-Bretagne en tant que puissances mandataires. Les promesses divergentes faites par les alliés (telles que celles faites au Chérif Hussein en 1915 1916, les accords Sykes-Picot en 1916 et la déclaration Balfour en 1917) ont semé les graines de con its à venir. La Société des Nations accorde des mandats à la France (pour la Syrie et le Liban) et au Royaume-Uni (pour la Palestine, la Transjordanie et la Mésopotamie). L’apparition des mouvements islamistes dans les années 1920 1930 s’est concrétisée en 1928 par l’établissement par Hassan Al- Banna des Frères musulmans en É ypte. Ce mouvement - 48 -  - - - fl g fl - fi fi prônait une interprétation politique de l’islam qui reposait sur le Coran en tant que seule source de référence pour les domaine s politique, économique et soc ial. C e s mouvements se fondent sur la critique des idéologies occidentales et promeuvent la notion de djihad défensif. Après 1945, la période de la Guerre froide, marquée par l’in uence des États-Unis et de l’Union soviétique, a engendré une division entre les régimes favorables aux États-Unis (notamment les monarchies) et les régimes anti- impérialistes. La crise de Suez de 1956 met en lumière ce nouvel environnement géopolitique dans lequel les anciennes puissances coloniales voient leur in uence décliner. En l’espace de soixante ans de con its, les tensions interétatiques, initialement motivées par des idéologies nationalistes telles que le panarabisme et le sionisme, ont évolué pour donner lieu à une série de con its complexes. Le Moyen-Orient constitue un théâtre d’opérations complexe où s’a rontent diverses puissances, y compris des acteurs régionaux tels que l’Iran, l’Arabie saoudite, Israël, la Turquie, ainsi que des acteurs mondiaux. Les États-Unis jouent un rôle de premier plan dans la région, agissant comme un leader in uent aux côtés de ses alliés de longue date tels que l’Arabie Saoudite, la Turquie, Israël et l’É ypte (à partir de 1978). Le con it syrien en cours depuis 2010 a replacé la Russie au centre de la scène géopolitique du Moyen-Orient. En 2024, la conjoncture est caractérisée par des tensions durables et des con its complexes, tels que le con it israélo-palestinien, les opérations militaires iraniennes en Irak et en Syrie, la rivalité entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les tensions entre Israël et le Hezbollah, ainsi que le con it au Yémen. Dans la région du Moyen- - 49 -  g fl fl fl ff fl fl fl fl fl fl Orient, ces acteurs peuvent contribuer à la résolution des con its ou, au contraire, les complexi er davantage. Depuis le début du XXe siècle, la région a été régulièrement le théâtre d’interventions de la part de puissances étrangères et d’organisations internationales, motivées par des facteurs géostratégiques, politiques et économiques. Cependant, les tensions persistantes entre Israël et la Palestine, ainsi que les con its armés dans la région du Golfe, illustrent la complexité de la préservation d’une paix durable. L’avènement de l’État d’Israël en 1948, appuyé par les nations occidentales, a engendré des tensions dans le secteur. Les con its israélo-arabes ont mis en évidence l’ine cacité de la résolution des di érends par la force, exacerbant ainsi la tension dans la région. L’Organisation des Nations Unies (ONU) joue un rôle crucial dans l’assistance humanitaire, cependant elle rencontre des di cultés à intervenir e cacement lors de con its locaux ou de rivalités entre États puissants. Ses tentatives visant à résoudre le con it, telles que le plan de partage de 1947 1948 ou les résolutions adoptées après la guerre des Six Jours, se sont avérées infructueuses en raison des obstacles rencontrés sur le terrain. Les États-Unis, en tant que principal allié d’Israël, ont joué un rôle prépondérant dans les négociations, cependant les résultats obtenus ont été mitigés. Les accords de Camp David conclus en 1978 ont abouti à l’établissement de la paix avec l’É ypte, cependant, le processus d’Oslo initié en 1993, bien qu’initialement porteur d’espoir, n’a pas réussi à parvenir à une solution durable. Depuis l’année 2001, on observe un déclin de l’in uence des États-Unis, tandis que des nations telles que l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Turquie voient leur puissance croître. Israël persiste dans la - 50 -  ffi fl ffi - g fl fl ffi fl fl ff fi fl construction de colonies en Cisjordanie tandis que la division et l’a aiblissement des Palestiniens perdurent. Les deux con its du Golfe (1991 et 2003) illustrent la complexité de concilier l’intervention militaire avec l’établissement d’une paix durable. En 1991, la première guerre du Golfe a été conduite par une coalition de nations avec le soutien des Nations Unies. Elle a été perçue comme un modèle de coopération internationale. Néanmoins, plusieurs interrogations demeurent en suspens suite à la résolution du con it, notamment celle portant sur la gouvernance en Irak et les sanctions économiques qui lui sont in igées. Le con it en Irak en 2003 mené par les États- Unis et leurs partenaires, en l’absence d’approbation de l’ONU, a symbolisé un retour à une action unilatérale. L’intervention militaire en Irak, motivée par des allégations infondées concernant des armes de destruction massive, a entraîné une instabilité politique dans la région, des con its intercommunautaires et a favorisé l’émergence de groupes terroristes tels que Daech. Les États-Unis jouent un rôle prépondérant en tant qu’acteur externe majeur au Moyen-Orient, en utilisant leur in uence pour promouvoir leurs objectifs en matière de politique étrangère. Toutefois, ces pays sont confrontés à divers dé s régionaux tels que le terrorisme, les con its civils, l’instabilité générale et l’hostilité de certains États. Parmi les objectifs stratégiques prioritaires gurent : assurer la sécurité et la pérennité d’Israël ; garantir l’accès libre au pétrole du Golfe ; restreindre la propagation des armes ; trouver une solution au con it israélo-palestinien. - 51 -  fl fl fi ff fl fl fl fl fi fl fl - 52 -  Objectif n° 3 : Évaluer les facteurs de blocage et les pistes possibles pour une paix durable au Moyen- Orient. Les divers intérêts des acteurs régionaux et internationaux constituent un frein à l’instauration de la paix. Par exemple, l’appui indéfectible des États-Unis envers Israël a fréquemment entravé les pourparlers avec les Palestiniens, comme en témoignent les obstacles rencontrés durant les négociations d’Oslo. De la même manière, les États régionaux tels que l’Arabie saoudite ou l’Iran apportent leur soutien à divers acteurs du con it en fonction de leurs intérêts propres, ce qui contribue à complexi er les dynamiques régionales. Les con its au Moyen-Orient trouvent fréquemment leurs racines dans des di érends religieux, ethniques ou sociaux. Leur résolution s’avère en réalité plus complexe. Le con it israélo-palestinien met en lumière la problématique du statut de Jérusalem, considérée comme un lieu saint par les adeptes des religions juive, chrétienne et musulmane, engendrant ainsi des tensions extrêmement fortes. Malgré son rôle crucial dans le domaine humanitaire, l’ONU s’est souvent trouvée incapable de contrer les logiques de puissance et l’unilatéralisme de certains États, en particulier les États-Unis. L’intervention militaire en Irak en 2003, menée sans l’approbation des Nations Unies, met en lumière les risques de l’unilatéralisme et ses conséquences déstabilisatrices dans la région. Les a rontements au Moyen-Orient sont fréquemment caractérisés par des périodes récurrentes de violence et de représailles, ce qui complique l’établissement d’une paix pérenne. Le con it israélo-palestinien se distingue par ses - 53 -  ff fl fl fl fl ff fi attentats, ses ripostes militaires et la persistance de la colonisation israélienne. Le Moyen-Orient est une région caractérisée par de nombreux con its anciens et complexes. Pour parvenir à une paix durable, il est nécessaire d’adopter une approche prenant en considération divers aspects. Il convient de garder son calme et de ne pas s’emballer. Ces solutions ne constituent pas des remèdes miracles et il est évident que leur application sera confrontée à divers obstacles. Cependant, il est indéniable que l’établissement d’une paix durable au Moyen-Orient dépend de plusieurs éléments clés : l’engagement continu de la communauté internationale, une volonté politique a rmée des acteurs locaux, ainsi qu’une approche globale visant à traiter les causes profondes des con its. - 54 -  fl fl ffi Conclusion La nature des con its et la construction de la paix ont profondément évolué dans le monde contemporain, révélant des transformations majeures dans les relations internationales. Premièrement, nous observons une mutation fondamentale dans la nature même des con its. La guerre interétatique « classique », théorisée par Clausewitz et dominante au XXe siècle, s’e ace progressivement au pro t de con its plus complexes. Les guerres civiles, les con its intra-étatiques et les a rontements de basse intensité, souvent liés à la criminalité organisée ou à des enjeux idéologiques, deviennent prépondérants. Deuxièmement, cette évolution impacte directement la construction de la paix. La simple cessation des hostilités ne su t plus à garantir une paix durable. Les « guerres irrégulières » compliquent considérablement les processus de négociation traditionnels entre États, nécessitant de nouvelles approches et méthodes de résolution des con its. Troisièmement, le rôle des États connaît une redé nition majeure dans ce contexte de mondialisation. Bien que demeurant des acteurs essentiels, leur capacité d’action se trouve modi ée par l’émergence de nouveaux acteurs transnationaux et la complexi cation des enjeux. Cette évolution soulève la question cruciale du multilatéralisme et de son e cacité dans la résolution des con its contemporains. - 55 -  ffi fl fi ffi fl ff ff fi fl fi fl fl fl fi En n, la dimension terroriste ajoute une couche supplémentaire de complexité. Ce phénomène, bien qu’ancien, prend une résonance particulière dans notre monde interconnecté, obligeant à repenser les stratégies de sécurité et de maintien de la paix. Ces transformations profondes nous invitent à reconsidérer notre compréhension des con its et de la paix dans un monde où les frontières traditionnelles s’estompent, où les acteurs se multiplient, et où la distinction entre temps de guerre et temps de paix devient de plus en plus oue. - 56 -   fi fl fl Idées pour le Grand Oral Axe 1 : La dimension politique de la guerre Clausewitz avait-il raison d’a rmer que « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens » ? Objectif : comment cette a rmation s’applique aux guerres du XXIe siècle, par exemple à travers l’étude du terrorisme. En quoi les guerres asymétriques, comme le terrorisme, remettent-elles en cause le modèle clausewitzien de la guerre ? Objectif : les exemples d’Al-Qaïda et de Daech. Le développement des nouvelles technologies militaires (drones, cyberattaques) a-t-il transformé la nature de la guerre ? Objectif : analyser l’impact de ces technologies sur les opérations militaires, la notion de champ de bataille, les relations entre les États et les populations civiles… Comment les représentations de la guerre dans l’art et la littérature ont-elles évolué au l du temps ? Objectif : à partir de quelques œuvres artistiques majeures, analysez la manière dont elles re ètent les perceptions de la guerre à di érentes époques. - 57 -  ff ffi fi ffi fl Axe 2 : Le dé de la construction de la paix Les traités de paix sont-ils toujours une garantie de paix durable ? Objectif : avec l’exemple des traités de Westphalie et de l’action de l’ONU, évoquez les limites de ces accords. Quelles sont les di cultés rencontrées par les organisations internationales, comme l’ONU, dans la construction de la paix ? Objectif : analysez les obstacles au multilatéralisme, le rôle des grandes puissances, les limites de l’intervention humanitaire… Ob

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