Biopathologie Tissulaire ED1 PDF
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Université Paul Sabatier (Toulouse III)
Ariane Luccisano, Lou Camus
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Summary
This document details methods of cell and tissue collection and examination in pathology, discussing cytology and histology samples, their analysis and transmission. It outlines the fundamental principles for the safe collection, processing and delivery anatomical and cytological samples.
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Biopathologie Tissulaire ED1 Ariane Luccisano Ronéo n°3 Lou Camus ED 1 : LE MÉDECIN PRÉLEVEUR DE CELLULE ET/OU DE TISSUS POUR DES EXAMENS D’ANATOMIE OU DE CYTOLOGIE PA...
Biopathologie Tissulaire ED1 Ariane Luccisano Ronéo n°3 Lou Camus ED 1 : LE MÉDECIN PRÉLEVEUR DE CELLULE ET/OU DE TISSUS POUR DES EXAMENS D’ANATOMIE OU DE CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE L’objectif de cet ED est de connaître les grands principes de réalisation, de transmission et d’utilisation des prélèvements à visée sanitaire et de recherche. Les prochains ED de l’année se termineront par des CC. Attention, les enseignants ne feront pas forcément de récapitulatif de cours durant les prochains ED. I. Types de prélèvements L’anatomopathologie est l’étude des prélèvements cellulaires et tissulaires. Ça demande une connaissance des anomalies macroscopiques, microscopiques et moléculaires des états pathologiques pouvant permettre d’établir un diagnostic ou d’orienter les médecins. Le matériel de prélèvement est fourni aux médecins par les anatomopathologistes (car ça permet de mieux maîtriser la qualité du prélèvement). Il y a deux grands types de prélèvements : cytologique et histologique 1) Cytologique Il se fait via un prélèvement de cellules. Ces examens sont faciles, pas chers mais limités par la quantité de cellules et l’impossibilité de faire de l’immunohistochimie dessus. De plus, souvent il informe sur ce qu’il y a en surface mais pas en profondeur. Il y en a plusieurs sortes : - Sur liquide spontanément émis (urine, expectoration…) - Lavages qui sont des liquides prélevés (souvent dans les bronches : on remplit une partie de sérum physiologique puis on récupère ce liquide qui contient désormais des cellules pour les étudier). - Ponction à l’aiguille d’un liquide (LCR, articulaire…) ou d’un tissu. - Brossage (FCU, …) De manière générale, il n’est pas possible de se baser sur un examen cytologique (ex : FCU) afin de débuter un traitement visant à soigner un cancer. À retenir : Si on pense que notre patient est susceptible d’avoir un cancer, on lui fait faire une biopsie. 1 2) Histologique Il se fait sur un tissu et est donc plus agressif que le dernier (car plus gros). Il y a plusieurs sortes : - Biopsies via punch, aiguilles, trocarts, résections endoscopiques, biopsies chirurgicales, … - Pièces opératoires via exérèse partielle ou complète. 3) Choix des examens L’utilité de ces examens est de déterminer si une tumeur est bénigne ou maligne pour orienter la chirurgie qui ne sera pas la même en fonction. Le choix de l’examen se fait en fonction de la balance bénéfice/risque et des examens possibles. Il doit répondre à plusieurs critères : la rentabilité diagnostique, l’objectif thérapeutique et l’accessibilité. Tout n’est pas regardé au microscope. L’anatomopathologiste s’oriente aussi grâce au toucher (tumeur dure dans du tissu mou) ou à l'aide de ses yeux. II. Transmission des prélèvements La transmission doit respecter trois règles : accompagnée d’une fiche de renseignement, en respectant les règles de conditionnement dans des délais brefs. 1) La fiche de renseignement Elle liste les informations impératives à préciser pour la demande d’examens anatomo-pathologiques et comporte 3 parties : - Administrative (Nom, prénom, date de naissance du patient, nom du service, nom du médecin prescripteur et préleveur). - Technique (Date et heure du prélèvement, conditionnement, type d’échantillon…). - Médicale (Siège du prélèvement, renseignements cliniques, histoire de la maladie…). Un patient peut être prélevé à plusieurs endroits dans une même journée. L’examen comprend l’ensemble de ces prélèvements. 2 Les comptes rendus sont reçus par le médecin prescripteur, préleveur mais aussi par le patient et les assurances, c’est pourquoi, ils peuvent être un peu imprécis, dans le but de ne pas nuire aux patients. 2) Les règles de conditionnement et délais brefs Dès la dévascularisation, il y a le début de l’autolyse des cellules. Il faut donc être rapide. En dessous d’1h : on dit que c’est “frais”. On peut faire des examens extemporanés, de l'immunofluorescence et de la biologie moléculaire. Au-delà, il doit être fixé dans du formol (4%), ce qui arrête toutes les réactions de lyse, mais nécessite une hotte aspirante dû à l’odeur, ainsi qu’un récipient de taille supérieur à l’échantillon (10 x le volume de ce dernier). Le but est de conserver la cellule morte et empêcher sa lyse, qui libère les enzymes et s’attaque aux molécules (ADN, protéines…). Parfois, les prélèvements peuvent être conservés au frigo (ex : les liquides qui ne peuvent pas être envoyés frais), certains ont besoin de fixateurs spéciaux (FCU). Il ne faut pas mettre un prélèvement dans un tube sec ou plongé entièrement dans du sérum physiologique. On peut cependant le recouvrir d’une compresse imbibée de sérum physiologique. Pour optimiser le processus de fixation, on peut ouvrir les organes creux ou bien couper les organes pleins en tranche de 1 cm d’épaisseur maximum. En effet, cela paraît logique étant donné que le formol met un certain temps à pénétrer dans les tissus (environ 1 cm/24h). Cette technique permet de ne pas perdre une partie des gros échantillons. III. Techniques morphologiques Les liquides sont centrifugés pour séparer les cellules. En cytologie : On transfère les cellules sur des lames et on colore. Ça doit être rapide (en quelques heures). Cette technique permet de dépister, d’orienter, mais en aucun cas de poser un diagnostic. Les informations que cela donne sont limitées et souvent contrôlées par une biopsie. On peut faire des examens complémentaires comme de l’immunocytochimie (ICC) ou de la biologie moléculaire. En histologie : L’examen est d’abord macroscopique. On fait une description (taille, poids, lésions…), un encrage (limites et orientations) et un échantillonnage avec des cassettes numérotées. Vient ensuite l'imprégnation, où il faut déshydrater à l’aide d’alcool, clarifier à l’aide de Xylène pour ensuite imprégner de paraffine. Vient ensuite le moment de l’inclusion du bloc de paraffine dans la cassette numérotée. La découpe (de 3-5 µm) est faite par un microtome et est ensuite étalée sur une lame appelée lame blanche. Il faut ensuite colorer la lame. 3 Il y a 3 colorations principales utilisées sur la lame : - Hématoxyline (basique) qui colore les noyaux en bleu. - Eosine/Phloxine (acide) qui colore le cytoplasme en rose. - Safran qui colore le collagène en orange. De l’immunomarquage est aussi possible et permet d’identifier, à l’aide d’un anticorps, des protéines qui, via une réaction immunologique Ag-Ac avec la protéine d'intérêt, aide à voir les différenciations, l’activité mitotique, des mutations, des dépôts,… On peut citer l’immunohistochimie ou l’immunofluorescence (qui doit être faite sur un prélèvement frais) parmi ces techniques. Une hybridation in situ permet d’identifier, à l’aide d’une sonde, des séquences ADN/ARN. Cette technique permet de voir des amplifications, délétions, réarrangement,… Il y en a deux sortes : - Le chromogène qui est une substance susceptible de produire un pigment. - Le fluorochrome qui est une substance susceptible de produire une fluorescence. IV. Biologie moléculaire La biologie moléculaire identifie des anomalies génétiques clés impliquées dans la genèse et la progression des tumeurs via la compréhension des mécanismes de fonctionnement de la cellule au niveau moléculaire (ADN/ARN). Pour cela, on utilise différents biomarqueurs qui peuvent être diagnostics, pronostics ou théranostiques. Il existe différentes techniques : - Morphologiques telles que l’immunomarquage et l’hybridation in situ qui a une grande sensibilité, mais des cibles limitées. - Biologiques par extraction d’ADN/ARN qui se fait sur tissus congelés ou fixés et inclus en paraffine, mais cette technique dégrade l’ARN et fragmente l'ADN. L’INCA (Institut National du Cancer) recommande depuis 2010 que les tumeurs pédiatriques, les sarcomes et les hémopathies soient congelées pour ne pas perdre d'information, mais c’est en réalité possible aujourd’hui d’utiliser du formol. V. Examen extemporané L’enseignant est passé très rapidement sur cette partie qui sera abordée plus tard dans l’année ; c’est pourquoi nous avons décidé de remettre les explications de l’an dernier ci-dessous. L’examen extemporané est demandé par le chirurgien en cours d’intervention pour lui permettre d’adapter son geste, permettant : - Une résection limitée ou plus étendue d’un organe. - L’étude des limites d’exérèse. 4 Le fragment prélevé n’est pas fixé, mais adressé frais au laboratoire et immédiatement congelé à -20°C, coupé et coloré. Cet examen ne peut être réalisé sur les tissus osseux et calcifiés. La préparation dure 10 minutes environ et le diagnostic est aussitôt transmis au chirurgien. Le contrôle de ce diagnostic après inclusion en paraffine est réalisé systématiquement dans les 24 à 48 heures après le prélèvement extemporané. En effet, cet examen permet de dire si la lésion est bénigne ou maligne, néanmoins il n’est pas aussi précis qu'un examen microscopique standard. VI. Rendu du résultat De cette partie, il est important de retenir que malgré l'hétérogénéité des cancers qui existent, certains critères sont constamment recherchés : grade, marqueurs théranostiques, stade, présence ou non de mutation sur les récepteurs aux œstrogènes ou à la progestérone, limite de l'exérèse,… Pour ceux qui veulent s’entraîner : voici différents comptes rendus. 5 6