Relations Internationales: Concepts, Théories et Évolutions

Summary

This document provides an overview of international relations, emphasizing key concepts, theories, and historical context. It covers topics such as state interactions, global dynamics, and the evolution of international systems. It discusses various perspectives, including realism, liberalism, and constructivism, offering a broad understanding of the field.

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Introduction : Considérations Générales L'étude des relations internationales (RI) s'attache à comprendre les interactions entre les différentes composantes de la communauté humaine, principalement les États, mais aussi d'autres acteurs, à travers l'histoire. ​ Omniprésence de l'international :...

Introduction : Considérations Générales L'étude des relations internationales (RI) s'attache à comprendre les interactions entre les différentes composantes de la communauté humaine, principalement les États, mais aussi d'autres acteurs, à travers l'histoire. ​ Omniprésence de l'international : Notre quotidien est marqué par la dimension internationale via les flux d'informations, de produits, de capitaux et de personnes. ​ Interdépendance complexe : Le début du XXIe siècle représente la période de la plus grande interdépendance de l'histoire humaine, créant un monde "organisé, intégré et connecté" (Paul Valéry), bien que cette connexion globale ne soit devenue définitive qu'à la fin du XIXe/début XXe siècle, après une lente connexion des "espaces-mondes" historiques. ​ Paradoxes du monde actuel : ○​ Interdépendance vs Conflit : Malgré une interconnexion forte, les guerres persistent. Depuis 1945, il n'y a pas eu de guerre majeure entre grandes puissances, mais 90% des conflits sont intra-étatiques. Les enjeux sont moins territoriaux, et les guerres souvent dissymétriques (capacités inégales) ou asymétriques (acteurs non-étatiques, terrorisme). ○​ Coopération vs Armement : Une coopération internationale dense coexiste avec des capacités militaires et des dépenses d'armement sans précédent (logique de dissuasion). ○​ Souveraineté et Stabilité : Le nombre d'États n'a jamais été aussi élevé (193 membres à l'ONU). La quasi-totalité des terres est sous souveraineté étatique (sauf Antarctique, res nullius), ce qui apporte une certaine stabilité et prévisibilité par la reconnaissance des frontières (≠ XIXe siècle). La "société interétatique" limite collectivement le recours à la guerre (Charte des Nations Unies). ○​ Flux transnationaux vs Contrôle Étatique : Les flux (licites et illicites) traversent les frontières, interrogeant la capacité de contrôle des États (ex: trafic de cobalt/coltan en RDC). Paradoxalement, la période 2015-2025 a vu une construction record de murs et frontières physiques/électroniques. ○​ Indépendance ou Interdépendance : Les États sont jaloux de leur indépendance mais n'ont jamais été aussi interdépendants. ○​ Fermeture ou Ouverture : Tendances à l'isolationnisme et au contrôle des flux coexistent avec une volonté de tisser des liens forts. ​ Matrice des RI : Ces contradictions forment le cœur de l'étude des RI, une matrice en partie inédite mais avec des échos de configurations passées (XIXe s., Renaissance, Antiquité). I. Que signifie étudier les Relations Internationales ? L'étude des RI cherche à identifier les caractéristiques constantes (invariants) et les changements (dynamiques) dans les relations entre groupes humains/États pour expliquer les évolutions. Trois perspectives principales existent : 1.​ Perspective Historique :​ ○​ Approche : Narrative, linéaire, descriptive (guerres, paix, coopération). Recherche a posteriori des causes des événements passés. ○​ Objectifs : Comprendre l'équilibre/déséquilibre des systèmes, la succession stabilité/instabilité, les alliances, les rapports de force. ○​ Évolution : Avant 1492, objectif descriptif. Après 1492 (et le Traité de Tordesillas, 1494, premier partage régulé du monde), objectif d'analyse et de recherche de coexistence pacifique. ○​ Exemple clé: Traité de Tordesillas (1494) comme premier système régulé par traité et puissance. Traités de Westphalie (1648) souvent vus comme point de départ des systèmes volontaires, mais des systèmes existaient avant. Développement progressif via diplomatie et guerre. 2.​ Perspective Juridique (Normative) :​ ○​ Approche : Étude de la régulation des rapports interétatiques par le droit. ○​ Contexte d'émergence : Découvertes maritimes, colonisation (dès XVIe s.), concurrence européenne. Besoin de règles. ○​ Pionniers : Jusnaturalistes (XVIe-XVIIe s.) comme Francisco de Vitoria et Francisco Suarez, posant les bases du "droit des gens" et l'idée d'une communauté internationale régulée par le droit pour limiter la guerre (notion d'interdépendance). 3.​ Perspective de la Science Politique :​ ○​ Approche : Explicative et non prescriptive ("ce qui est" vs "ce qui doit être"). En rupture avec l'histoire narrative et le droit normatif. ○​ Méthode : Transfert (prudent) des outils d'analyse du pouvoir intra-étatique et des rapports sociaux vers l'international (puissance, autonomie, dépendance, facteurs socio-politiques internes). ○​ Développement : Devient une branche spécifique dans la seconde moitié du XXe s., combinant approche historique (régularités/exceptions) et sociologique (rapport État/organisation interne). ○​ Objectif : Dégager des modèles de comportement étatique (alliance, guerre, coopération) et d'évolution de la stabilité internationale (basés sur des facteurs comme la polarité du système). II. Les Précurseurs : Une histoire des idées en RI L'intérêt pour les relations entre entités politiques remonte à l'Antiquité, souvent stimulé par des périodes de crise ou de grands changements. ​ Antiquité :​ ○​ Thucydide (Guerre du Péloponnèse, -431 à -404) : Premier à construire une réflexion élaborée sur les systèmes internationaux. Analyse les causes de la guerre Sparte/Athènes (peur suscitée par la montée en puissance d'Athènes, menant à une alliance défensive). Livre des modèles théoriques durables (puissance terrestre vs navale, caractère conflictuel des acteurs dominants). Prémisses du réalisme. ○​ Autres : Hérodote, Périclès, Polybe (historien et stratège). Cicéron (idée d'une communauté universelle au-dessus des citoyens, héritage stoïcien). L'Empire romain fournit peu d'analyses, mais un modèle de conquête. ​ Moyen Âge :​ ○​ Saint Thomas d'Aquin (Monde chrétien) : Développe la notion de "guerre juste" (conditions de licéité de la guerre). ○​ Ibn Khaldun (Monde musulman, XIVe s.) : Père de l'analyse historique moderne (Prolégomènes). Théorise une possible histoire universelle avec des lois cycliques (naissance, vie, déclin, effondrement des empires) – une sociologie historique du phénomène impérial. ○​ Autres : Saint Augustin (Cité de Dieu - idée d'unité du genre humain), Marsile de Padoue (recherche de la paix face aux tensions Pape/Empereur), Érasme (refus de la guerre). ​ Renaissance (Italie) :​ ○​ Nicolas Machiavel (XVe-XVIe s.) : Contexte : Italie fragmentée, guerres intestines, influences extérieures. Œuvres : Le Prince, Discours sur la première décade de Tite-Live. Doctrine : Précurseur du réalisme. Le jeu international est basé sur le paradigme de la puissance. Nécessité d'une stratégie d'État, importance de la force militaire (idée de conscription). ​ Période Moderne et Lumières :​ ○​ Francisco de Vitoria (1493-1546) & Francisco Suarez (1548-1617) : Introduisent la notion de communauté humaine, de droit des gens (jus gentium) et de souveraineté des États. Soulignent l'importance du droit pour régler les conflits, bien qu'influencés par la morale et la théologie. ○​ Jean Bodin (1529-1596) : Reprend le concept de souveraineté, le droit souverain à la guerre, et met en évidence l'utilité d'un équilibre des forces. ○​ Hugo Grotius (hollandais) : Précurseur du droit de la guerre et de la paix (De jure belli ac pacis). Pose les fondements de l'étude du recours à la guerre (jus ad bellum), une typologie des guerres, et les conventions guerrières (jus in bello). ○​ Thomas Hobbes (1588-1679) : Œuvre : Léviathan. Doctrine (Réalisme) : L'état de nature (absence d'autorité) mène à la guerre. Transposable à la scène internationale : sans autorité supérieure, les États luttent pour leur survie par la force, guidés par l'égoïsme et le désir de puissance. ○​ John Locke (1632-1704) : Œuvre : Traité du gouvernement civil. Doctrine (Libéralisme) : Moins pessimiste. La guerre n'est ni naturelle ni nécessaire. Les relations économiques et commerciales sont possibles et préférables. Père du libéralisme. ○​ David Hume (1711-1776) : La paix en Europe repose sur un équilibre des pouvoirs entre États (paix par la puissance ou paix négociée). ○​ Abbé de Saint-Pierre (1658-1743) : Œuvre : Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe (1712). Doctrine (Idéalisme) : Propose une assemblée européenne ("Diète") pour imposer un régime juridique commun et garantir la paix. ○​ Montesquieu (1689-1755) : Œuvre : De l'esprit des lois. La guerre n'est pas naturelle ; la guerre défensive doit être encadrée. Régulation par les institutions. Idée avant-gardiste d'une fédération européenne pour rendre la guerre impossible. Analyse de la grandeur et décadence des Romains (lien régime/puissance/déclin). ○​ Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) : Plaide pour une fédération européenne (inspiré par l'Abbé de Saint-Pierre). Référence des idéalistes. ○​ Adam Smith (1723-1790) : Doctrine (Libéralisme économique) : Le libre-échange limite la guerre en créant des intérêts mutuels. L'État a un rôle protecteur nécessaire pour l'économie et le commerce. ○​ Immanuel Kant (1724-1804) : Œuvre : Vers la paix perpétuelle (1795). Doctrine (Libéralisme/Idéalisme) : Inspiré par Rousseau. Croit en une progression de l'histoire vers une société ouverte, un triomphe des idées libérales et une morale commune. Imagine une fédération universelle des peuples. La guerre vient des mauvais gouvernements, pas de la volonté des peuples. ○​ Georg W.F. Hegel (1770-1831) : Doctrine (Dialectique historique/Réalisme) : Opposé à Kant. La guerre est nécessaire, moteur de l'histoire. Chaque peuple a un "esprit" propre et accomplit son destin, faisant avancer l'histoire universelle par un processus dialectique (thèse-antithèse-synthèse). L'opposition entre peuples fait l'histoire. Exemple : Napoléon diffusant les idées révolutionnaires par la conquête. ○​ Karl Marx (1818-1883) & Friedrich Engels (1820-1895) : Doctrine (Marxisme) : L'accent est mis sur les facteurs économiques qui déterminent les relations politiques internes et internationales. Le capitalisme mondialisé pousse les États capitalistes à s'opposer (conflit économique sous-jacent). La guerre est une conséquence des dynamiques économiques. Primauté de l'économie sur le politique. Prédisent une internationalisation de la lutte des classes menant à une république universelle des travailleurs. ○​ Carl von Clausewitz (1780-1831) : Œuvre : De la Guerre. Doctrine (Réalisme/Stratégie) : Théoricien majeur de la guerre. "La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens." Analyse le rapport entre action militaire et action politique, la montée aux extrêmes (violence sans limite, anéantissement de l'adversaire, escalade des moyens). III. Les Écoles Contemporaines (Après la Première Guerre Mondiale) La WWI marque un tournant, suscitant un besoin d'analyse scientifique des RI, notamment aux États-Unis qui sortent de l'isolationnisme. L'objectif devient d'élaborer des théories explicatives et des modèles (paradigmes) basés sur l'observation et la quantification, souvent influencés par la théorie des systèmes. Le débat central oppose ceux qui veulent voir le monde "tel qu'il est" (réalistes) à ceux qui veulent l'améliorer ("tel qu'il devrait être" - idéalistes/libéraux). 1.​ Le Réalisme :​ ○​ Contexte : Émerge dans l'entre-deux-guerres en réaction à l'échec de l'idéalisme wilsonien et de la SDN, renforcé par la WWII. ○​ Penseurs clés : E.H. Carr (The Twenty Years' Crisis, 1939 : la force prime le droit), Nicholas Spykman (géopolitique, scepticisme moral), Reinhold Niebuhr (intérêt et pouvoir sont centraux), Hans Morgenthau (Politics Among Nations, 1948 : principes universels de la nature humaine, désir de puissance comme moteur principal des États agissant par égoïsme dans un système anarchique). Raymond Aron (sociologue français, nuance le réalisme). Kenneth Waltz (père du néo-réalisme). ○​ Postulats fondamentaux : ​ Centralité de l'État : Acteur principal, unitaire et rationnel. ​ Anarchie internationale : Absence d'autorité supérieure, les États ne comptent que sur eux-mêmes. ​ Intérêt national (défini en termes de puissance) : Guide principal de l'action étatique. ​ Puissance : Concept central. Capacité d'un État à imposer sa volonté (Aron). Accumulation nécessaire pour la sécurité. Importance cruciale des capacités militaires, mais aussi économiques, etc. ​ Équilibre des puissances (Balance of Power) : Mécanisme principal de régulation (spontané ou recherché via alliances) pour éviter la domination d'un seul acteur et maintenir une certaine stabilité. ​ Sécurité : Préoccupation première des États. ○​ Vision : Le jeu international est une lutte constante pour la puissance et la sécurité dans un environnement anarchique. La morale et le droit international sont secondaires face aux rapports de force. 2.​ Le Libéralisme :​ ○​ Racines : Locke, Smith, Kant, Wilson. ○​ Contexte : S'affirme après la WWI avec les idéaux wilsoniens (SDN, droit des peuples, démocratie). ○​ Postulats fondamentaux : ​ Importance des acteurs non-étatiques (individus, groupes, organisations internationales). ​ Primauté des droits individuels et des valeurs démocratiques. ​ L'interdépendance économique et commerciale favorise la paix ("doux commerce"). ​ Les institutions internationales peuvent promouvoir la coopération et réguler les conflits. ​ La nature des régimes politiques internes influence le comportement externe (théorie de la paix démocratique : les démocraties ne se font pas la guerre entre elles). ○​ Vision : Possibilité de progrès et de paix par la coopération, le droit international, la démocratie et le commerce. Critique du pessimisme réaliste. 3.​ Le Transnationalisme (et courants critiques du réalisme, années 60-70) :​ ○​ Contexte : Détente, décolonisation, montée des enjeux économiques, coopération accrue (CEE), rôle croissant de l'ONU. Le réalisme semble moins pertinent. ○​ Idée centrale : Importance des relations qui traversent les frontières étatiques, impliquant une diversité d'acteurs. ○​ Courants : ​ Fonctionnalisme : Coopération technique sectorielle mène progressivement à une intégration politique (paix par la technique). ​ Néo-fonctionnalisme : Met l'accent sur le rôle des élites et des institutions dans le processus d'intégration. ​ Interdépendance Complexe (Keohane & Nye, 1977) : Multiplicité des canaux de communication (pas seulement interétatiques), absence de hiérarchie claire des enjeux (sécurité pas toujours prioritaire), rôle réduit de la force militaire. ​ Mondialisme (J. Burton) : Concept de "société-monde" où les interdépendances créent un réseau global qui dépasse et contraint les États. ​ Théories de la Dépendance / École de l'Impérialisme (Marxiste) : Relations internationales structurées par la dépendance économique d'une "périphérie" pauvre envers un "centre" riche (héritage du colonialisme). 4.​ Le Néo-réalisme (ou Réalisme Structurel) :​ ○​ Contexte : Fin des années 70, tentative de renouveler le réalisme face aux critiques et aux évolutions mondiales. ○​ Penseur clé : Kenneth Waltz (Theory of International Politics, 1979). ○​ Doctrine : Met l'accent sur la structure du système international (principalement la distribution de puissance, ou polarité : uni-, bi-, multipolaire) comme facteur explicatif principal du comportement des États, plutôt que sur la nature humaine ou les caractéristiques internes des États. Le système anarchique contraint les États à rechercher la sécurité, menant à des équilibres de puissance. Vision plus systémique et "scientifique" que le réalisme classique. 5.​ Le Constructivisme :​ ○​ Contexte : Émerge à la fin de la Guerre Froide, critique le rationalisme des réalistes et libéraux. ○​ Idée centrale : Les relations internationales sont socialement construites. Les idées, normes, identités et perceptions partagées façonnent les intérêts et les comportements des acteurs. La réalité n'est pas seulement matérielle mais aussi intersubjective. ○​ Penseurs associés : Alexander Wendt ("Anarchy is what states make of it"), Nicholas Onuf (a popularisé le terme), mais s'inspire de sociologues comme Weber et Durkheim, et de travaux antérieurs sur les perceptions (Sprout, Jervis). ○​ Vision : Souligne l'importance des facteurs immatériels, de la culture, de l'histoire et des interactions sociales dans la définition de la scène internationale. Les identités et les intérêts ne sont pas donnés mais construits. IV. Les Systèmes Internationaux : Recherche de Modèles et de Stabilité L'étude des RI cherche à comprendre comment naissent, évoluent et disparaissent les configurations de rapports internationaux (les "systèmes"). ​ Définition d'un Système International : ○​ Une "photographie" des rapports (diplomatiques, politiques, économiques, conflictuels) entre acteurs (principalement États) à un moment donné. ○​ Résultante de l'histoire (guerres, traités, émergence/disparition d'États). ○​ Peut être global ou régional. ○​ Caractérisé par sa structure (polarité), sa stabilité/instabilité, et une certaine hiérarchie. ​ Approches d'étude des systèmes : ○​ Approche Socio-historique (R. Aron) : Étudie les configurations historiques spécifiques (cités grecques, Europe médiévale, système westphalien 1648, système de Vienne 1815, système de Yalta post-WWII) pour en tirer des caractéristiques et comparer les modèles. Définit un système par des relations régulières et la potentialité d'une guerre généralisée. Réfute la prédiction. ○​ Approche par Modèles Théoriques (M. Kaplan, 1957) : Construit des modèles a priori pour explorer toutes les configurations possibles, jugeant l'histoire trop parcellaire. Applique la théorie des systèmes pour déterminer les conditions de stabilité/instabilité en fonction de variables (nombre d'acteurs, règles, capacités, information). ​ Modèles de Kaplan : ○​ Équilibre des puissances multipolaire (au moins 5 acteurs majeurs). ○​ Bipolaire lâche (flexible). ○​ Bipolaire rigide. ○​ Système universel (fédération mondiale). ○​ Système hiérarchique (type fédération régionale). ○​ Système à veto unitaire (dissuasion nucléaire généralisée). ​ Succession des Systèmes : ○​ Dynamique constante, les systèmes ne sont pas décrétés mais évoluent sous l'influence de facteurs complexes (guerres, coopération, économie, démographie, climat...). ○​ Les États adaptent leur comportement à la structure du système (pas d'alliances éternelles). ○​ L'effondrement peut être brutal (guerre) mais la transformation est souvent lente. Conclusion (Évolutions récentes et questions ouvertes) : La fin de la Guerre Froide (chute du Mur de Berlin 1989, disparition de l'URSS 1991) a surpris et remis en cause les modèles existants (notamment bipolaires). ​ Débats post-Guerre Froide : ○​ Fukuyama (La Fin de l'Histoire, 1992) : Triomphe universel de la démocratie libérale et de l'économie de marché. ○​ Huntington (Le Choc des Civilisations, 1993) : Les conflits futurs seront basés sur les lignes de faille culturelles et civilisationnelles. ​ Période actuelle : Le monde post-bipolaire (brièvement unipolaire dominé par les USA) semble laisser place à une nouvelle reconfiguration (retour des rivalités de puissance, contestation de l'ordre libéral). La guerre en Ukraine (depuis 2022) pourrait marquer la fin de cette parenthèse. L'avenir reste incertain (retour du multipolaire ? monde en "archipels" ?). L'étude des RI continue de chercher les cadres théoriques pertinents pour analyser ces transformations.