Ecologie Générale I - Cours 2024-2025 PDF
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Faculté de Médecine Dentaire - Rabat
2025
Pr El Aboudi Ahmed, Pr Rhazi Laila, Pr Bazairi Hocein, Pr Ben Bammou Mohamed
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These notes cover the course on General Ecology I for the SVI degree, Semester 3 in the Department of Biology. The course for the academic year 2024-2025 includes topics such as the general organization of the biosphere, structure of biocenoses and ecosystems, ecological factors and ecosystem functionning.
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05/10/2024 Département de Biologie Filière SVI – Semestre 3 Module M17 ECOLOGIE GENERALE I Année universitaire 2024- 2025 Intervenants Pr El Aboudi Ahmed (Coo...
05/10/2024 Département de Biologie Filière SVI – Semestre 3 Module M17 ECOLOGIE GENERALE I Année universitaire 2024- 2025 Intervenants Pr El Aboudi Ahmed (Coordonnateur du Module) Pr Rhazi Laila Pr Bazairi Hocein Pr Ben Bammou Mohamed Précision importante: Ce cours doit être considéré comme une seule entité assurée conjointement par l’ensemble des intervenants 1 05/10/2024 Contenu du cours Introduction à l'écologie : Définition, objectif principal, échelle Chapitre I – Organisation générale de la biosphère. Définition, localisation, origine et fonctionnement, Spécificité Réactions fondamentales de la biosphère Chapitre 2 : Structure des biocénoses et des écosystèmes Définitions : Biocénose, biotopes, écosystème Ecosystème : structure, organisation, fonctionnement Pollution et ses implications écologiques Chapitre 3 : Facteurs écologiques Facteurs abiotiques, Facteurs biotiques Notion de facteur limitant, valence écologique, interactions Adaptation des êtres vivants aux facteurs écologiques Chapitre 4 : Fonctionnement des écosystèmes Circulation de la matière dans les écosystèmes Les grands cycles biogéochimiques Interactions entre cycle biogéochimiques Chapitre 5 : Variations climatiques planétaires et principaux biomes terrestres et aquatiques Travaux dirigés TD 1 : Les interactions homo- et hétéro-typiques TD 2 : Relation entre la distribution de la végétation et le climat au Maroc Sorties de terrain (Prospection de milieux terrestres et aquatiques) TP1 : Exploitation des données et adaptation des espèces animales à leur environnement TP2 : Exploitation des données et adaptation des espèces végétales à leur environnement 2 05/10/2024 INTRODUCTION Définition de l’écologie Écologie : mot proposé par le biologiste allemand Ernst Haeckel au XIXe siècle oikos : la maison, le milieu, l’habitat logos : le discours, la science « Ecologie : Science de l’habitat » Écologie = Étude scientifique des interactions entre les êtres vivants et leur milieu. Le milieu, au sens écologique du terme = environnement biotique et abiotique des êtres vivants Milieu biotique: Relations entre les Milieu abiotique: Température, individus de la même espèce et entre eau, lumière, vent et sol, individus d’espèces différentes. humidité, etc. 3 05/10/2024 Définition de l’écologie L’écologie est la science qui étudie les conditions d’existence des êtres vivants et les interactions de toutes sortes qui existent entre ces êtres vivants, d’une part, entre ces êtres vivants et le milieu, d’autre part. Niveaux d’étude en écologie Ecosystèmes, Paysages Biocénose + Biotope Biocénose / communauté = Ensemble des populations végétales et animales vivant dans un lieu donné. Population = ensemble des individus d'une espèce donnée vivant dans un milieu Étude du comportement d'un individu face à son environnement = autécologie 4 05/10/2024 Chapitre 1: Organisation Générale de la Biosphère Chapitre 1: Organisation générale de la biosphère Définition et localisation La biosphère peut se définir, de la façon la plus simple, comme la région de la planète qui renferme l’ensemble des êtres vivants et dans laquelle la vie est possible en permanence. 5 05/10/2024 Chapitre 1: Organisation générale de la biosphère La biosphère peut se subdiviser en trois compartiments de nature physique différente: La lithosphère: couches les plus superficiels de l’écorce terrestre, L’hydrosphère ou Océan mondial: milieu liquide L’atmosphère: couche gazeuse homogène qui enveloppe les deux précédents milieux. Spécificité : plusieurs facteurs dont deux sont primordiaux: L’eau s’y rencontre en permanence à l’état liquide; la lumière solaire = seul apport énergétique au système Chapitre 1: Organisation générale de la biosphère Structure spatiale (Latitude et Altitude) 6 05/10/2024 Chapitre 1: Organisation générale de la biosphère Structure fonctionnelle (Relations trophiques, cycle de la matière, flux d’énergie) Chapitre 2: Structure des biocénoses et des écosystèmes 1- Définitions : Biocénose, biotopes, écosystème 2- Ecosystème : structure, organisation, fonctionnement 3- Pollution et ses implications écologiques 7 05/10/2024 Chapitre 2: Structure des biocénoses et des écosystèmes Niveaux d’étude en écologie I- Définition Écosystème Système écologique (étudié par les écologistes) composé des organismes potentiellement interactifs d’une communauté et des facteurs abiotiques avec lesquels ils interagissent. 8 05/10/2024 I- Définition L’écosystème se compose de 2 éléments indissociables : un biotope et une biocénose Composante abiotique formées de trois réservoirs Air : atmosphère (basse atmosphère) BIOTOPE (Milieu physique) Eau : hydrosphère (océans, lacs, cours d’eau…) Terre : lithosphère (pellicule de terre) Composante biotique formée d’un réservoir BIOCÉNOSE (Les vivants) Êtres vivants : aux interfaces (terre, air et eau) I- Définition La biocénose est l’ensemble des organismes qui vivent ensemble (zoocénose, phytocénose, microbiocénose, mycocénose…). Le biotope (écotope) c’est l’ensemble des facteurs écologiques abiotiques (sol, climat, air ) qui caractérisent le milieu où vit une biocénose déterminée. Le biotope est donc un support physique d’une biocénose 9 05/10/2024 I- Définition Ecosystème Composante abiotique Composante biotique (physique) (vivante) -Plantes -Oiseaux -Amphibiens -Insectes -Micro-organismes II- Ecosystème : structure, organisation, fonctionnement L’écosystème est un: Système structuré Système avec transferts de matière et d'énergie Système organisé et fonctionnel Système dynamique dans le temps et dans l’espace 10 05/10/2024 1- Structure des écosystèmes La structure d’un écosystème peut être décrite par : La biodiversité L’abondance des espèces La dominance des espèces La richesse spécifique La diversité spécifique, etc. Qu’est ce que la biodiversité ? 11 05/10/2024 Pourquoi mesurer la biodiversité ? 1. Préoccupations anciennes: inventaire du vivant 2. Biodiversité +++ donc stabilité +++ ! 3. Mesure et suivi des changements (gestion, conservation) « On ne sait pas gérer, ce qu’on ne sait pas mesurer » Pavan, S. et al. (2008) The economics of ecosystems and biodiversity - An interim report, Welzel+Hardt Diversité spécifique 12 05/10/2024 Diversité spécifique Diversité locale Nombre d’espèces qui coexistent dans un habitat uniforme de taille fixe. Diversité spécifique Un indice plus grand de la diversité indique moins de similarité dans la composition des espèces entre les différents habitats. 13 05/10/2024 Diversité spécifique Mesure de la diversité spécifique 14 05/10/2024 Estimation de la diversité spécifique 1. Richesse spécifique (Nombre d’espèces) N: Nombre total des individus S: Nombre d’espèces Richesse spécifique vs diversité spécifique !!! Estimation de la diversité spécifique Milieu A Milieu B Le milieu B « semble » plus divers que le milieu A, car une espèce est plus dominante La seule richesse spécifique ne permet pas toujours de bien décrire la diversité Diversité = Richesse + Equitabilité Développement d’indices de diversité 15 05/10/2024 Estimation de la diversité spécifique 2. Indices de diversité Ni = Abondance de l’espèce i Indice de Shannon-Wiever: N= Abondance totale - H’ est minimal (=0) si tous les individus du peuplement appartiennent à une seule et même espèce, H’ est également minimal si, dans un peuplement chaque espèce est représentée par un seul individu, excepté une espèce qui est représentée par tous les autres individus du peuplement. - H’ est maximal quand tous les individus sont répartis d’une façon égale sur toutes les espèces. Estimation de la diversité spécifique Milieu A Milieu B S 4 4 H’ 0,55 1,97 Indice de Shannon H’ = -[1/36 x ln(1/36) + 1/36 x ln(1/36) + 1/36 x ln(1/36) + 33/36 x ln(33/36)] Milieu B est mieux structuré que le milieu A Les espèces sont mieux représentés en termes d’individus dans B que dans A 16 05/10/2024 Estimation de la diversité spécifique 2. Indices de diversité Indice d’équitabilité de Piélou J’ = H’ = H’ H’ = Indice de Shannon H’max Log2 S S= Richesse spécifique - L’indice de Shannon est souvent accompagné de l’indice d’équitabilité J’ de Piélou (1966), qui représente le rapport de H’ à l’indice maximal théorique dans le peuplement (Hmax). Cet indice peut varier de 0 à 1, il est maximal quand les espèces ont des abondances identiques dans le peuplement et il est minimal quand une seule espèce domine tout le peuplement. Insensible à la richesse spécifique, il est très utile pour comparer les dominances potentielles entre stations ou entre dates d’échantillonnage. Mesure de la diversité spécifique Milieu A Milieu B S 4 4 H’ 0,55 1,97 J’ 0,12 0,45 17 05/10/2024 Espèces abondantes vs espèces rares Grands Mammifères Sangsues Arbres et arbustes Dans tous les environnements, on trouve: espèces très abondantes + peu abondantes + rares Diversité biologique = synonymes de Richesse Spécifique mais aussi d’Equitabilité Equitabilité = mesure de la similarité des espèces en termes d’Abondance Le fait que les espèces varient en termes d’abondances a impliqué le développement de modèles de distribution d’abondances qui illustrent le nombre d’espèces et le nombre d’individus dans ces espèces Distribution des abondances des espèces Diagramme rangs - abondances Abondance relative des espèces Rang des espèces X: espèces par rang décroissant / Y: abondances relatives (échelle log.) Avantages ? Richesse Spécifique entre assemblages + Equitabilité 18 05/10/2024 2- Organisation fonctionnelle Fonctionnement : Production = synthèse de matière organique Consommation = ingestion de matière organique Décomposition = recyclage de la matière Une chaîne trophique ou chaîne alimentaire est une succession d’organismes dont chacun vit au dépend du précédent. Trois groupes d’organismes: - Les producteurs qui sont autotrophes, - Les consommateurs qui sont hétérotrophe - Les décomposeurs ou détritivores (micro-organismes) 19 05/10/2024 Lorsqu’un ensemble de chaînes alimentaires sont reliées entre elles au sein d’un écosystème et par lesquelles l’énergie et la matière circulent on parle d’un réseau trophique. D’un niveau à l’autre, de la chaine alimentaire il y a un transferts de matière et flux d'énergie Il y a toujours de considérables pertes d’énergie entre deux niveaux trophiques (par respiration) Les chaines trophiques nous disent qui mange quoi MAIS pas combien d’énergie est transféré ou combien d’organismes sont nécessaires pour supporter la chaine => Intérêt des pyramides écologiques 20 05/10/2024 Pyramides écologiques Les niveaux trophiques d’une chaine alimentaire peuvent être représentés quantitativement à l’aide des pyramides écologiques. On distingue trois types de pyramides écologiques: Pyramide des nombres Pyramide de la biomasse Pyramide des énergies Les décomposeurs ne sont pas toujours représentés dans ces pyramides mais ils jouent un rôle essentiel dans le cycle de la matière. La pyramide des nombres La pyramide des nombres montre le nombre d'individus à chaque niveau trophique d'un écosystème. Le nombre d’organismes diminue généralement quand on va vers le haut de la chaine alimentaire car les prédateurs sont plus grands que leurs proies (se nourrissent de plusieurs proies par jour) 300 consommateurs III (Loups, Ours) 9000 consommateurs II (hiboux, serpents) 20 000 consommateurs I (souris, écureuils) 150 000 producteurs (herbes, bleuets) 2 faucons MAIS il y a des exceptions: 150 mésanges la pyramide de nombres peut être plus petite en bas si elle contient un grand 6000 chenilles producteur (arbre au lieu d’herbe) 1 chêne 21 05/10/2024 La pyramide de biomasse La pyramide de la biomasse montre la masse totale des organismes à chaque niveau trophique d'un écosystème. Ces pyramides sont aussi d'habitude plus large en bas. 200 Kg consommateurs III (Loups, Ours) 8000 Kg consommateurs II (hiboux, serpents) 42 000 Kg consommateurs I (souris, écureuils) 900 000 Kg producteurs (herbes, bleuets) La pyramide de l'énergie La pyramide de l'énergie montre la quantité d'énergie à chaque niveau trophique d'un écosystème. Ces pyramides sont TOUJOURS plus large en bas, puisqu'un niveau trophique ne pourrait jamais recevoir plus d'énergie que ce que contient le niveau en dessous. Ni la pyramide des nombres, ni la pyramide des biomasses ne renseignent sur l’aspect énergétique associé à un aliment. 22 05/10/2024 3- L’écosystème : un système d’interactions - Interactions au sein de la biocénose - Interactions au sein du biotope - Interactions entre biocénose & biotope individus communauté population a-Facteurs écologiques (abiotiques) = facteurs de contrôle Selon l’intensité du facteur écologique, le comportement des espèces (animales ou végétales) varie 23 05/10/2024 Chaque espèce ne peut vivre qu'entre des limites qui correspondent à des valeurs déterminées des différents facteurs du milieu. L'amplitude écologique Espèces à faible amplitude écologique = sténoèces Espèces à large amplitude écologique = euryèces = capables de coloniser de grands territoires Exemple: Sténotherme/Eurytherme (Température) Stenohaline/Euryhaline (Sel) Le lieu où vit une espèce et son environnement immédiat, à la fois abiotique et biotique est appelé « Habitat » Dans un habitat, tous les besoins de l’espèce concernée peuvent être regroupés en trois « besoins vitaux » : nourriture reproduction abri L’Habitat d’une espèce correspond à « son adresse » 24 05/10/2024 Des espèces peuvent se rencontrer dans le même habitat, mais elles occupent chacune une niche écologique bien distincte. Une niche écologique d’une espèce est la position qu’occupe cette espèce dans un écosystème donné en fonction des ressources qu’elle exploite et de ses relations avec les autres espèces. Exemple Même habitat (sables de la zone de balancement des marées) mais les niches différent entre les espèces carnivores d’échassiers de bord de mer en fonction de la nature des proies et la profondeur à laquelle elles se trouvent (bec conforme à la profondeur des proies) Lézards termitophage des déserts d’Australie Séparation des niches (malgré un recouvrement partiel) selon la taille des termites (Fourmies blanches) consommés. Selon Odum (1959) : " la niche écologique, c’est la profession de l’espèce (= sa spécialisation) alors que l’habitat en est l’adresse" 25 05/10/2024 La niche écologique des organismes vivants est souvent plastique. On parle d’acclimatation pour qualifier l’aptitude des organismes à modifier leur niche écologique. L’acclimatation évite aux espèces les risques d’extinction Capacité de charge d'un milieu (croissance-environnement) Si les ressources sont non limitées, on a courbe de forme J. Comme les ressources sont limitées dans un environnement, il y a la résistance environnementale à la croissance de la population Plus la taille de la population est grande, plus la résistance est grande (courbe de forme S) Équilibre atteint quand la taille de la population varie autour d’une valeur déterminée (=carrying capacité) Carrying capacity = taille de population que peut supporter une communauté dans des conditions environnementales stables 26 05/10/2024 b-Facteurs biotiques = interactions entre organismes Relations trophiques – Consommation, prédation,... Relations de concurrence ou compétition pour les ressources – Intraspécifique et interspécifique Relations de transport – Pollinisation, zoochorie,... Relations de communication – Comportementale, chimique,... Prédation Représentation graphique des cycles de population d’une proie et d’un prédateur hypothétique (d’après Krebs, in Whittaker 1975) 27 05/10/2024 Compétition Exclusion compétitive Coexistence Rongeurs Transport => dispersion Dispersion active –Eau –Vent Dispersion passive –Par les animaux –Par l’homme 28 05/10/2024 L’ensemble des facteurs abiotiques (sol, climat,…), biotiques (interactions intra et interspécifiques, pressions humaines…) et historiques (périodes glaciaires-interglaciaires, processus évolutifs…) déterminent « l’aire de distribution » des espèces appelé aussi « l’aire d’occurrence » des espèces. L’aire de distribution correspond à la zone délimitant la répartition géographique d’une espèce vivante qui inclut la totalité de ses populations. L’aire d’une espèce peut-être continue ou au contraire disjointe. Continue Disjointe Disjointe Les espèces avec une aire de distribution très restreinte sont qualifiées «d’espèces rares » Les espèces avec une large aire de distribution sont qualifiées « d’espèces communes » 29 05/10/2024 En définitif … Facteurs influençant la distribution globale des espèces ? c- Interactions entre écosystèmes - Il y a des interactions entre écosystèmes ce qui favorise le maintien de la biodiversité régionale - Entre écosystèmes, il y a une zone de transition écologique = Ecotone 30 05/10/2024 4- L’écosystème : un système dynamique L’écosystème n’est pas un système figé, mais il est dynamique dans le temps et dans l’espace Deux trajectoires d’évolution (progressive et régressives) où les perturbations (naturelles et anthropiques) jouent un rôle clés Climax (état d’équilibre) Schéma de succession écologique Dynamique progressive Dynamique régressive (sous l’action des perturbations anthropiques ou naturelles) 31 05/10/2024 L’écosystème peut montrer une résistance ou une résilience aux perturbations. - La résistance c’est face aux perturbations endogènes au sein de l’écosystème Pas de changement d’état de l’écosystème. - La résilience c’est face à des perturbations exogènes. Elle traduit la capacité de l’écosystème à se reconstituer après une perturbation sans changer d’état. Perturbations exogènes Perturbations endogènes = stress 5- Différents types d’écosystèmes On distingue: Ecosystèmes terrestres (sera traité ultérieurement: Mr El Aboudi) - Forêts (naturelles et artificielles) - Prairies (milieu ouvert, caractérisé par une végétation principalement herbacée, à dominance de graminées) - Agro-écosystèmes (système crée et géré par l’homme pour la production de biomasse agricole) Ecosystèmes aquatiques - Lacs - Etangs - Mers - Océans - Rivières … 32 05/10/2024 Forêt artificielle (reboisement de Pin) Forêt naturelle Prairie Agro-écosystème Quelques écosystèmes terrestres Lac Marais Etang Cours d’eau Quelques écosystèmes aquatiques 33 05/10/2024 6- Les écosystèmes aquatiques a- Fonction et services Approvisionnement Culturels Poissons, gibiers d’eau, Valeurs éducatives, végétaux, sel… récréatives Ecotourisme Services écosystémiques Régulation Soutien Recharge des nappes Recyclage des nutriments, phréatiques Habitat pour les espèces Atténuation des inondations et sécheresses Piégeage des nutriments Approvisionnement Culturels Soutien Regulation 34 05/10/2024 b- Structure trophique Poissons carnivores Consommateurs Poissons planctonivores Zooplancton Producteurs Phytoplancton Décomposeurs d-Fonctionnement de quelques écosystèmes aquatiques Un écosystème aquatique peut être caractérisé par: – La qualité physico-chimique de l’eau (pH, température, conductivité, taux d’oxygène dissous, turbidité, chlorophylle, teneurs en azote et en phosphore, etc…) – La qualité physico-chimique du sédiment – La composition biologique (animale et végétale) – La structure spatiale (horizontale et verticale) 35 05/10/2024 Exemple 1: l’écosystème « Mare temporaire = daya » C’est un écosystème aquatique de petite taille et peu profond Connait une alternance de phases sèche (en été) et inondé (en hiver- printemps) au cours du cycle annuel Milieux imprévisibles (dates de mise en eau et d’assèchement inconnu) Stratégies écologiques Adaptations à la vie dans les mares temporaires Tolérance physiologique au desséchement => dormance Cycle de vie flexible et rapide (‘course contre le temps’) Migration (pour la faune) pour éviter la phase sèche o Active (vol) o Passive (par vecteurs) 36 05/10/2024 Succession Résidents (permanent) Migrateurs (temporaire) Banque d’oeufs La végétation se structure en ceintures (3) en fonction des exigences des plantes en eau (aquatiques; amphibies, terrestres); Elle change au cours de l’année (entre l’hiver et l’été) et entre années TR AM AM TR AQ Zonation de la végétation dans une mare temporaire TR: Terrestres ; AM: Amphibie ; AQ: Aquatique 37 05/10/2024 Exemple 2: « Estuaire » De l’amont (source) vers l’aval (mer), la salinité de l’eau est variable, on a: – Des eaux douces – Des eaux saumâtres vers l’embouchure – Eaux salées (mer/océan) salée saumâtres Eaux douces La débouchée d’un cours d’eau dans la mer constitue l’estuaire qui représente un domaine intermédiaire où s'affrontent les influences marines et fluviales. Il est caractérisé par la pénétration, au gré des marées, d’eaux marines dans le cours aval des écosystèmes fluviales. Un estuaire est généralement divisé en trois parties : L'estuaire marin, en contact direct avec la mer (eaux salées), L'estuaire intermédiaire, constitué d'un mélange d'eau douce et d'eau fortement salée, L'estuaire fluvial, d'eau douce, soumis à l'action quotidienne de la marée. Océan 38 05/10/2024 La localisation d’un estuaire entre les eaux douces et les eaux marines salées lui confère une grande richesse faunistique (peuplements zoo-macrobenthiques, …) La végétation est une ripisylve caractéristique des eaux douces en amont (frêne, saules, peuplier, avec des aquatiques adaptées aux eaux courantes) et halophiles (espèces adaptées au sel) en aval. Halophytes Ripisylve Aval Amont 7-Pressions anthropiques sur les écosystèmes Au niveau mondial, la taille de la population est en croissance Augmentation des besoins Augmentation des pressions Ressources alimentaires Industrielles Matières 1ères Agricoles Energie Urbaines Espace 39 05/10/2024 L’urbanisation croissante -Déforestation -Augmentation des pollution -Dégradation des milieux et des ressources naturelles L’ntensification des pratiques agricoles - Augmentation des fertilisants - Déforestation - Dégradation et érosion des sols l’urbanisation + l’Agriculture intensive constituent les deux principales sources de pollution des écosystèmes III- Pollution et ses implications écologiques 1- Définition Le terme de pollution peut être défini comme : « une modification défavorable du milieu naturel qui résulte en totalité ou en partie de l’action humaine, au travers d’effets directs ou indirects altérant les critères de répartition des flux d’énergie, des niveaux de radiation, de la constitution physico- chimique du milieu naturel et de l’abondance des espèces vivantes » 40 05/10/2024 ==> La pollution peut être aigue ou chronique Pollution aigue est accidentelle et ponctuelle Exemples: Pétrolier Erika en Bretagne … Pollution chronique correspond à des rejets permanents de faibles doses de pollutions Exemples: Ports hydrocarbures ==> La pollution chronique est plus dangereuse que la pollution aigue car: - L’effet est plus difficilement identifiable - Une faible pollution /grand volume plus difficile à traiter qu’une forte pollution / petit volume 2- Principaux types de pollution Les principaux types de pollution peuvent être répartis en trois grandes catégories : Pollutions physiques (rayonnement dus aux radionucléides, pollution thermique, bruits et infrasons) Pollutions chimiques (produits naturels, minéraux ou organiques et substances de synthèse inexistantes auparavant dans la nature) ; Pollutions biologiques (contaminations microbiologiques; introduction d’espèces ou de variétés animales et végétales). 41 05/10/2024 Même à faible dose, la présence de substances toxiques dans l’environnement peut représenter un danger pour les êtres vivants. En effet, certaines de ces substances peuvent être difficilement ou non biodégradables donc elles vont persister longtemps dans l’environnement (eau, sol) et s’y accumuler. Une fois ingérées par les organismes vivants, ces éléments toxiques peuvent être stockés à des concentrations très élevées. Facteur de concentration Rapport de la teneur d’un organisme en un élément donné à celle de l’environnement Mécanismes de concentration progressive d’un insecticide (dieldrine) dans une chaine alimentaire 42 05/10/2024 Bioaccumulation Pyramide des toxines 3- Exemples de pollutions a- Pollution par les engrais Les engrais chimiques: Nitrate d’ammonium, nitrate de calcium, sulfate d’ammonium etc, sont indispensable à la production agricole Mais Sont devenus source de pollution des eaux et des sols Utilisés en excès et de manière répétée au long des années, ils polluent par: Les impuretés qu’ils renferment, Les déséquilibres de certains cycles biogéochimiques et la dégradation des sols, La contamination des nappes phréatiques 43 05/10/2024 b- Pollution par les pesticides On appelle « pesticides » un vaste ensemble de substances chimiques utilisées principalement en agriculture et contre divers vecteurs de maladies telles que le paludisme, la bilharziose, etc. Malgré leur utilité pour la lutte contre les épidémies, les ravageurs des cultures, etc, les pesticides ont un effet néfaste sur : L’environnement: pollution de l’air, du sol et des eaux (de surface et souterraines) L’homme, à travers la pollution de l’alimentation et l’environnement 44 05/10/2024 L’utilité des pesticides du point de vue épidémiologique et agronomique, a largement été démontrée dans le passé. S’il ne paraît donc pas possible de renoncer totalement à l’emploi des pesticides il convient toutefois de ne rien négliger pour: 1- Développer d’autres méthodes de lutte contre les ravageurs 2- Réduire les quantités de pesticides employées en perfectionnant les stratégies de leur utilisation 3- Sélectionner des produits peu dommageables que possible pour les écosystèmes et la santé humaine c- Pollution nucléaire Les radiations ionisantes présentent un risque de lésions somatiques et génétiques (changement de structure des molécules cellulaires telles que ADN, ARN). Elles sont de trois types : Les rayons Gama Les rayons Béta Les rayons Alpha d- Pollution biologique La pollution biologique est l’introduction (volontaire ou involontaire) d’espèces invasives ou d’organismes génétiquement modifiés dans un milieu. Il en résulte une perturbation des écosystèmes (perte de biodiversité par élimination des espèces autochtones, déséquilibre dans la chaine trophique,…). 45 05/10/2024 Exemples : Ecrevisse de Louisiane (originaire du Mexique et du SE des Etats unies) qui détériore les eaux saines des marais, lacs et cours d’eau permanents, en s'attaquant aux invertébrés et macrophytes qui les régulent Griffe de sorcière (Carpobrotus edulis), originaire d’Afrique du Sud. Colonise principalement les substrats sableux sur les dunes littorales e- Pollution des eaux et eutrophisation Les eaux douces et océaniques reçoivent toutes les pollutions (chimiques, organiques, radioactives, urbaine, industrielle, agricole etc…) => Cette pollution a des conséquences sur : la qualité de l’eau, l’équilibre des écosystèmes la santé de l’homme 46 05/10/2024 L’eutrophisation des eaux L’eutrophisation est le processus d’enrichissement des eaux en sels minéraux nutritifs. Dans les conditions naturelles, ce processus se développe très lentement (sur une échelle de temps géologique), et correspond à l’évolution normale des lacs et autres masses d’eau stagnantes: ceux-ci se comblent, peu à peu, du fait de l’apport incessant de matériaux entrainés par l’érosion du bassin versant et de la multiplication des organismes vivants. Apport d’importantes quantités de sels minéraux nutritifs (Phosphate et nitrates) Prolifération d’algues, diminution de la transparence des eaux; photosynthèse concentrée dans les eaux eutrophes Mort et décomposition d’algues; consommation rapide d’oxygène; accélération de la vitesse de dépôt Epuisement total de l’oxygène en profondeur, fermentations anaérobies, dégagement d’hydrogène sulfuré et d’ammoniac Stades de l’eutrophisation d’un lac 47 05/10/2024 Bio-indicateurs de l’eutrophisation Dans l’environnement, certains organismes (végétaux et animaux) constituent des bio-indicateurs de la qualité des eaux; ils permettent de déduire l’état de santé de l’écosystème et le type de pollution qui l’affecte. Lentille d’eau => indicatrice des eaux polluées Pouvoir dépolluant des plantes Certaines plantes sont capable d’accumuler dans leur tissus des teneurs élevées de polluants (Pb, Zn, Al,…) permettant ainsi d’atténuer la pollution et d’améliorer la qualité de l’eau. Exemples: Roseau, Jacinthe d’eau Roseau (rhizome) Jacinthe d’eau 48 05/10/2024 350 Artiplex portulacoides Sarcocornia fructicosa 300 Teneur (mg/kg) 250 200 150 100 50 0 Cr Cu Pb Zn Fe Teneurs en Cr, Cu, Pb et Zn au niveau du sédiment et de 2 espèces végétales de la vallée de Bouregreg Atriplex portulacoides Sarcocornia fruticosa Chapitre 3: Facteurs écologiques 1- Notion de facteur écologique (définition, interactions vivant - Milieu) 2- Facteurs biotiques, Facteurs abiotiques 3- Adaptations des être vivants aux facteurs écologiques 49 05/10/2024 1. Notion de facteur écologique Rappel ! Ecologie = Science qui étudie les organismes (leur distribution et leur abondance), les relations qu’ils ont avec leur milieu ainsi que les conséquences de toutes ces interactions. Définition du mot interactions en écologie ? = Influences réciproques entre les organismes entre eux et entre les organismes et leur milieu. 1. Notion de facteur écologique Interactions biotiques intraspécifiques Interaction biotiques interspécifiques Interactions abiotiques 50 05/10/2024 1. Notion de facteur écologique Facteurs écologiques = facteurs du milieu qui agissent sur les êtres vivants : Facteurs abiotiques (ou physico-chimiques), généralement indépendants de la densité de la population; Facteurs biotiques (interactions des êtres vivants entre eux), le plus souvent dépendant de la densité de la population (nourriture disponible, pression de prédation). 1. Interaction du milieu et des êtres vivants Loi de tolérance de Shelford 51 05/10/2024 1. Facteurs (Interactions) biotiques Une interaction biologique désigne un processus impliquant des échanges ou relations réciproques entre deux ou plusieurs éléments (espèces, groupes, biocéonoses) dans un écosystème (relations interspécifiques), ou entre deux ou plusieurs individus d'une même population (relations intraspécifiques). 2. Facteurs (interactions) biotiques Interactions homotypiques vs hétérotypiques Les interactions homotypiques sont les relations qu'ont les individus au sein d'une même espèce (Relations intraspécifiques): effet de masse, effet de groupe et compétition intraspécifique; Les interactions hétérotypiques ou relations interspécifiques sont les relations qu'ont les individus entre deux (ou plusieurs) espèces différentes: Neutralisme, compétition, prédation, mutualisme, commensalisme, parasitisme. 52 05/10/2024 2. Interactions biotiques homotypiques Effet de groupe Ce terme désigne les modifications physiologiques, morphologiques ou comportementales qui apparaissent lorsque plusieurs individus de la même espèce vivent ensemble, dans un espace raisonnable avec une quantité de nourriture suffisante. A basse densité: difficulté à rencontrer des partenaires et/ou perte de la cohésion sociale, la recherche de la nourriture, la lutte contre les ennemis sont facilités par la vie en groupe : les loups peuvent tuer des proies de grandes taille quand ils sont en bande (la meute de loups) alors qu’ils en sont incapables quand ils sont isolés Ce principe de « population minimum » explique pourquoi il parait parfois impossible de sauver certaines espèces devenues très rares. 2. Interactions biotiques homotypiques Effet de groupe On connaît l’effet de groupe chez de nombreux animaux et ses conséquences sont très variables. Chez divers Mammifères et Oiseaux la reproduction ne peut se faire normalement que si un certain nombre d’individus sont réunis. On estime qu’un troupeau d’éléphants d’Afrique doit renfermer au moins 25 individus pour pouvoir survivre. Exemple 1 : Chez le têtard Alytes obstetricans : La croissance est plus rapide et le poids est plus élevé chez les individus élevés par 2 ou par 5 que chez les individus isolés. 53 05/10/2024 2. Interactions biotiques homotypiques Effet de groupe Exemple 2: 2. Interactions biotiques homotypiques Effet de groupe Exemple 3: Dans une population de rennes, pour un effectif inférieur à 350 individus, la survie du troupeau est sérieusement compromise. 54 05/10/2024 2. Interactions biotiques homotypiques Effet de masse Il apparaît lorsque l’espace est limité et il se caractérise par ses effets néfastes pour les animaux, alors que l’effet de groupe a des conséquences bénéfiques. Désigne les effets liés au surpeuplement. Il peut se traduire par une diminution de la fécondité, des troubles physiologiques, des comportements aberrants comme le cannibalisme à l’égard des œufs ou des jeunes. Il peut arriver que l’effet de masse se manifeste aux fortes densités malgré l’abondance de nourriture et même si l’espace nécessaire pour la reproduction est disponible 2. Interactions biotiques homotypiques Effet de masse A l’inverse de l’effet de groupe, l’effet de masse se produit, quand le milieu, souvent surpeuplé, provoque une compétition sévère aux conséquences néfastes pour les individus. Les effets néfastes de ces compétitions ont des conséquences sur le métabolisme et la physiologie des individus qui se traduisent par des perturbations, comme la baisse du taux de fécondité, la diminution de la natalité, l’augmentation de la mortalité. Chez certains organismes, le surpeuplement entraine des phénomènes appelés phénomènes d’autoélimination. 55 05/10/2024 2. Interactions biotiques homotypiques Effet de masse Exemple: Influence de l’aggrégation intraspécifique sur la fécondité de la souris domestique en présence de quantité suffisante de nourriture Densité de la population faible moyenne forte très forte Nb d’individus/m² 34 118 360 1600 Nb moyen de 58,3 49,4 51,0 43,4 femelles gestantes (en%) Nb moyen de 6,2 5,7 5,6 5,1 jeunes par portée Interprétation: influence socio-psychologique négative exercée par les fortes densités. Les relations individus dominants-individus dominés sont exacerbées par la compétition induite par la surpopulation. Il en résulte des perturbations neuro- endocrines qui provoquent une diminution de l’activité des gonades. 2. Interactions biotiques homotypiques Compétition intraspécifique Il y a compétition quand deux ou plusieurs organismes ou populations utilisent des ressources communes présentes en quantité limitée, ou, si ces ressources ne sont pas limitantes, quand les organismes en concurrence se nuisent en les recherchant. La compétition est intraspécifique lorsque les organismes ou populations en présence appartiennent à la même espèce. La compétition est la concurrence s’exerçant entre plusieurs organismes lorsque la somme de leur demande en nourriture, en certains éléments minéraux, en eau, en espace libre etc.…est supérieure à ce qui est réellement disponible. 56 05/10/2024 2. Interactions biotiques homotypiques Compétition intraspécifique Ce type de compétition peut intervenir pour de très faibles densités de population, et se manifeste de façons très diverses: Apparaît dans les comportements territoriaux, c’est-à- dire lorsque l’animal défend une certaine surface contre les incursions des autres individus. Le maintien d’une hiérarchie sociale avec des individus dominants et des individus dominés. La compétition alimentaire entre individus de la même espèce est intense quand la densité de la population devient élevée. Sa conséquence la plus fréquente est la baisse du taux de croissance des populations. 2. Interactions biotiques homotypiques Compétition intraspécifique On distingue deux types de compétition: par interférence: action directe, active (agressivité) ou passive (médiation chimique) entre les organismes en concurrence; par exploitation: l'utilisation des ressources par un des concurrents limite sa disponibilité pour l'autre; 57 05/10/2024 2. Interactions biotiques homotypiques Compétition intraspécifique Exemple 1: Comportement territorial avec défense par un animal d’une certaine surface autour du lieu de reproduction. Blennius: comportement territorial très marqué, qui les conduit à pourchasser tout être osant pénétrer sur leur territoire. 2. Interactions biotiques hétérotypiques La cohabitation de deux espèces différentes peut avoir sur chacune d’entre elles une influence favorable (+), défavorable (-) ou nulle (0). Types de relation Espèce A Espèce B Compétition interspécifique - - Prédation (A prédateur, B proie) + - Parasitisme (A parasite, B Hôte) + - Symbiose ou mutualisme + + Commensalisme (A commensale de B) + 0 Amensalisme (A amensale de B) - 0 58 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques Compétition interspécifique Elle se manifeste principalement par la concurrence vis-à-vis des sources de nourriture. La compétition est d’autant plus forte que les comportements alimentaires sont proches. On peut distinguer une compétition directe et une compétition indirecte. Compétition directe : une espèce affecte l’autre par sa seule présence : en rejetant des produits toxiques dans le milieu (les ressources alimentaires peuvent être communes ou non). Compétition indirecte: Les deux espèces se disputent la même ressource du milieu à savoir : la nourriture, l’espace de ponte… 2. Interactions biotiques hétérotypiques Compétition interspécifique La compétition interspécifique peut être définit comme étant la recherche active, par les membres de deux ou plusieurs espèces, d’une même ressource du milieu (nourriture, abri, lieu de ponte, etc…). Dans la compétition interspécifique, chaque espèce agit défavorablement sur l’autre. La compétition est d’autant plus grande entre deux espèces qu’elles sont plus voisines. Cependant, deux espèces ayant exactement les mêmes besoins ne peuvent cohabiter, l’une d’elle étant forcément éliminée au bout d’un certain temps. C’est le principe de Gause ou principe d’exclusion compétitive. 59 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques Compétition interspécifique Espèce A Niche representée par une aire à deux dimensions 2. Interactions biotiques hétérotypiques Compétition interspécifique Niches séparées Espèce A Espèce B Pas de chevauchement de niches. La coexistence est possible 60 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques Compétition interspécifique Niches chevauchantes Espèce B Espèce C Compétition interspécifique a lieu au niveau du chevauchement des deux niches 2. Interactions biotiques hétérotypiques Compétition interspécifique Spécialisation évite la compétition Espèce Espèce B C Evolution par sélection naturelle vers des niches séparées Espèce B’ Espèce C’ Spécialisation en deux niches séparées 61 05/10/2024 Restriction de la niche de Chtamalus à cause de la compétition de Balanus (deux espèces de crustacés aux besoins similaires) Balanus occupe la partie basse des rochers car il ne supporte pas la dessiccation trop prolongée Chtamalus occupe la partie haute des rochers car il supporte la dessiccation plus longtemps J. H. Connell a enlevé expérimentalement Balanus des régions inférieures Il a constaté que Chtamalus s'y installait A conclu que la niche réelle de Chtamalus est plus petite que sa niche fondamentale à cause de la compétition de Balanus qui déloge et écrase les larves de Chtamalus qui tentent de s'installer 62 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques Compétition interspécifique La niche n’est pas suffisante pour les deux Espèce A Espèce D Une très forte compétition entraine une exclusion compétitive L'exclusion compétitive est courante dans les milieux homogènes d'un laboratoire Dans un milieu de culture riche en nourriture (mais homogène), Paramecium aurelia se nourrit plus efficacement que P. caudatum et l'élimine Exclusion compétitive ) Figure 48.11 : 1113 63 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques Compétition interspécifique 2. Interactions biotiques hétérotypiques Compétition interspécifique 64 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques Conséquences de la Compétition interspécifique ? a. Influence sur la répartition géographique: C’est en rapport avec les introductions d’espèces Les espèces introduites les plus compétitives éliminent peu à peu les espèces autochtones les moins compétitives Exemple : cas de l’introduction de l’écureuil gris originaire d’Amérique du nord en Angleterre. l'Écureuil gris: Sciurus carolinensis L'écureuil gris (Sciurus carolinensis) L'écureuil roux (Sciurus vulgaris) est est une espèce introduite en Grande- une espèce indigène en Grande-Bretagne Bretagne dans environ 30 sites entre Sa population est en déclin en raison les années 1876 et 1929. il s'est facilement adapté aux parcs et aux -De l'exclusion compétitive par l’écureuil jardins remplaçant l'écureuil gris. gris -Des maladies -La disparition des forets de conifères au sud de la GB 65 05/10/2024 Distribution actuelle Écureuil roux Écureuil gris 2. Interactions biotiques hétérotypiques Conséquences de la Compétition interspécifique ? b) Influence sur la localisation dans les divers biotopes d’une même localité 66 05/10/2024 La compétition persistante est rare dans les communautés normales L'une ou l'autre condamne le concurrent à l'extinction donc la sélection naturelle réduit la concurrence entre elles C’est le cas de cinq espèces des fauvettes ont subdivisé une place pour éviter la concurrence directe entre eux 2. Interactions biotiques hétérotypiques Conséquences de la Compétition interspécifique ? c) La divergence des caractères 67 05/10/2024 Exemple de la taille des becs des pinsons de Darwin (îles Galapagos) Lorsque les pinsons cohabitent sur la même île, Geospiza fuliginosa a un petit bec et Geospiza fortis a un plus gros bec. Ils mangent alors des graines de taille différente. Lorsqu’ils vivent sur des îles, séparées, ils ont des becs de taille semblable et mangent les mêmes types de graines. 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation ► La prédation est l’une des pressions de sélection les plus importantes de l’évolution ► La prédation représente un coût important pour les proies en terme de fitness (survie + reproduction) - Transfert d'énergie - Les prédateurs sont des agents de la mortalité et s’alimentent sur la matière organique - Structure et l'évolution de la communauté. 68 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Les prédateurs jouent un rôle important dans l’équilibre biologique, ils ont une action limitante ou régulatrice sur les populations des espèces proies. 69 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Ce phénomène est même utilisé dans le domaine agricole ceci dans le but de réduire le traitement par les pesticides : lutte biologique. Exemple de prédateur la coccinelle utilisé pour réduire les populations proies de cochenilles, pucerons et acariens. 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Le fonctionnement d’un écosystème est fortement contraint par la prédation exercée par les niveaux supérieurs sur les niveaux trophiques inférieurs. C’est le contrôle top - down Dans les réseaux trophiques, on parle de Cascade trophique et donc Organisation des peuplements : 70 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Organisation des peuplements : la prédation favorise une diversité élevée en maintenant les populations à un faible niveau et en empêchant certaines espèces de monopoliser les ressources disponibles à leur seul profit, autrement dit, les prédateurs réduisent la densité des compétiteurs forts et empêchent ainsi l’exclusion compétitive des compétiteurs faibles. 2. Interactions biotiques hétérotypiques Expérience de PAINE La prédation en 1963 Pisaster ochraceus Mytilus californianus 71 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques Expérience de PAINE La prédation en 1963 Nombre d’espèces 20 présentes 15 Avec Pisaster (control) 10 5 Absence Pisaster (experimental) 0 1963 ’64 ’65 ’66 ’67 ’68 ’69 ’70 ’71 ’72 ’73 Années L’expérience de Paine (1966) Hypothèse: les prédateurs limitent l’abondance des proies, préviennent l’exclusion compétitive et permettent la coexistence d’un plus grand nombre d’espèces (de proies). Communauté intertidale de Mukkaw Bay sur la côte ouest des USA: 15 espèces animales (anatifes, moules, chitons, patelles, buccins) dominées par l’étoile de mer Pisaster ochraceus. L’élimination de Pisaster entraîne la réduction du nombre d’espèces de proies de 14 à 8 et la prolifération de la moule Mytilus californianus. Il semble que Pisaster agit sur la communauté en maintenant des espaces libres de moules. 72 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Adaptations de défense: Chez les végétaux: Épines Crochets, piquants Toxines chimiques (alcaloïdes, tanins, etc.) Chez les animaux: Défense active (fuite ou combat) Défenses passives 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Défenses des végétaux Contre les prédateurs herbivores Moyens mécaniques Épines (Épines des rosiers) Crochets (crochets des graines de chardon) Piquants (piquants de l’aubépine) www.unice.fr/ID-Bio/Fournier3000/ Moyens chimiques Glossaire/Images/Fig162.gi Morphine (pavot) Nicotine (tabac) 73 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Défenses passives chez les animaux Défense chimique acquise de façon passive Le papillon Monarque devient toxique (et impropre à manger) en consommant de l'asclépias (une plante) qui produit une toxine Coloration d'avertissement Annoncer qu’on est toxique par sa couleur iquebec.ifrance.com/scilla/images_cp/mo narque8.JPG Copyright ©The La salamandre McGraw-Hill Life Figure 48.9 : 1112 éjecte une Companies, Inc. Figure 43.5B Permission : 847 required for neurotoxine reproduction or display 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Coloration de diversion Distraire le prédateur pour se sauver Une structure dissuasive comme des piquants, des cornes , carapace de tortue 74 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Homochromie : Camouflage sur un arrière-plan Camouflage : se fondre dans le milieu Life — Figure 43.5A : 847 Copyright ©The McGraw-Hill Companies, Inc. Permission required for reproduction or display Rainette sur granite Chenille sur feuille 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation 75 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Coloration disruptive: mode de camouflage qui permet de briser la silhouette: 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Déguisement 76 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Calynda brocki 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Mimétisme: le mime ressemble à une autre espèce Mimétisme Batésien: imitation d'une espèce nocive Viceroy Monarque (comestible) (non comestible) 77 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Vespula vulgaris Sesia apiformis Clytus arietis Syrphus ribesii (guêpe) (papillon) (coléoptère) (mouche) Lampropeltis doliata Micrurus fulvius (non vénéneux) (vénéneux) 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Mimétisme Mullérien: Plusieurs espèces nocives adoptent le même code de couleur 78 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation 1. Pieridae, Archonias bellona (toxique) 2. Ithomiidae, Heliconius xanthocles (toxique) 3. Arctiidae, Pericopis phyleis (toxique) 2. Interactions biotiques hétérotypiques La prédation Défenses actives chez des animaux Fuir ou lutter Ex. Quand le troupeau de lions arrive, les zèbres fuient www.abm.fr/abm/recit/voyphot/ ABjpg/zebres-boivent-400.jpg Photo : Andre Brunsperger 79 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques Le parasitisme Une association où l'un des deux partenaires (le parasite) tire un avantage au détriment de l'autre partenaire (l'hôte). Le parasite peut être externe (parasite l’hôte de l’extérieur): ectoparasite Le parasite =Anilocra physodes se nourrit du sang de son hôte= poisson labridés et se positionne à un endroit peu protégé par les écailles. 2. Interactions biotiques hétérotypiques Le parasitisme Ou interne (parasite l’hôte de l’intérieur) : endoparasite. Ex : ténia du bœuf : ténia saginata 80 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques Le Commensalisme C’est la relation entre deux individus d’espèces différentes dont l’un profite de l’autre (source de nourriture, support…) sans lui nuire ou lui apporter un quelconque avantage. Ex. 1: Les jeunes chinchards et Ex. 2: Poisson clown et méduse Cotylarhiza tuberculata, anémone Ex. 3: Rémora et Ex. 4: Héron garde bœuf requin 2. Interactions biotiques hétérotypiques Symbiose ou mutualisme Il y a mutualisme si l’association de deux êtres vivants entraîne des bénéfices réciproques : Ex: L’intestin humain contient plus de 200 espèces de bactéries comme Escherichia coli cette microflore représente chez un adulte plus d'un kilo de biomasse. Elles ont un rôle favorable dans la digestion, dans la régulation du système immunitaire et empêchent la colonisation par des organismes pathogènes. 81 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques Symbiose ou mutualisme Symbiose entre Bernard l'Hermite et l'anémone Le Bernard l'Hermite abrite son abdomen mou dans une coquille vide. Souvent il y fixe une anémone qui le protège des prédateurs (pieuvre par exemple). En échange l'anémone récupère une partie de sa nourriture. Quand il grossit, il change de coquille et transfère son anémone. 2. Interactions biotiques hétérotypiques Amensalisme Exemple 1: chez les végétaux, élimination d'une espèce par une autre qui sécrète une substance toxique. le noyer (Juglans sp.) rejette par ses racines une substance volatile, la juglone, qui est toxique pour les autres La moisissure Penicillium plantes. notatum émet dans son environnement des substances antibactériennes (des antibiotiques = antibactériens d'origine biotique!). 82 05/10/2024 2. Interactions biotiques hétérotypiques Neutralisme Exemple: Cerf et musaraigne d'une forêt... 2. Interactions biotiques hétérotypiques En conclusion …. Le type de communauté est déterminée par: Les caractéristiques physiques du milieu et sa diversité La présence des autres espèces (prédation, compétition) Influencent la distribution des espèces ainsi que leur densité et structurent la communauté 83