Summary

This document is a course on entrepreneurship for 3LCE/LCS students in 2024 and covers historical and socio-economic aspects of entrepreneurship. The course focuses on the concept of entrepreneurship, its historical context, and the various socio-economic implications.

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Semestre 1(S1) - 2024 Cours : Entrepreneuriat Niveau : 3LCE / 3LCS Enseignante : Amel ZIDI Tout le monde est d’accord aujourd’hui pour admettre que le phénomène entrepreneurial en général et la création d’entreprise en particuli...

Semestre 1(S1) - 2024 Cours : Entrepreneuriat Niveau : 3LCE / 3LCS Enseignante : Amel ZIDI Tout le monde est d’accord aujourd’hui pour admettre que le phénomène entrepreneurial en général et la création d’entreprise en particulier jouent un rôle majeur dans notre société. Le dynamisme des pays et leur croissance économique dépendent pour une part importante de leur taux d’activité entrepreneuriale ou leur capacité à créer de nouvelles entreprises. En effet, les entreprises sont souvent considérées comme des acteurs essentiels de toute économie. Elles contribuent à la santé économique du pays en participant à sa croissance et en créant des emplois. L’entrepreneuriat recouvre les activités qui concourent à la formation et la croissance d’une entreprise, dont la conséquence première est la création de valeur (richesse et emploi). Pour tenter de mieux comprendre le phénomène entrepreneurial, le présent cours s’articulera autour de deux grands axes qui traiteront de divers aspects de ce phénomène. Ainsi, dans un premier temps, l’accent sera mis sur la notion d’entrepreneuriat et sa conceptualisation. Dans un deuxième temps, nous traitons le processus entrepreneurial (y compris l’étude du profil de l’entrepreneur et ses motivations, l’étude de la notion d’idée-opportunité) et en proposant un modèle de BMC avec des exemples. CHAPITRE I- Aperçu sur l’entrepreneuriat Nous essayons dans ce chapitre de proposer un aperçu sur l’histoire, les défis et les enjeux de l’entrepreneuriat ; ainsi nous citons quelques définitions et formes entrepreneuriales. I – Historique de la notion d’entrepreneuriat L’entrepreneuriat est un thème d’actualité auquel aussi bien les académiciens que les hommes de terrain et les politiciens s’intéressent de plus en plus. Des programmes de formation pour les entrepreneurs commencent à voir le jour depuis quelques années, des incubateurs (de startups), des structures d’accompagnement (pépinières d’entreprises, centres d’affaires, technopôles, …) des projets de création ou de développement d’entreprises apparaissent ici et là pour répondre à une demande qui ne cesse de croître. C’est autour de l’entreprise considérée comme principale source de richesse, d’emplois et de croissance des nations que les regards se sont tournés. L’entrepreneuriat, ce domaine qui regroupe les recherches qui étudient la création, la survie et le développement des entreprises, s’est rapidement développé depuis la fin des années 70. Au fil des années, les notions d’entrepreneur et d’entrepreneuriat ont connu des mutations et des évolutions qui ont contribué à leurs acceptions actuelles. C’est au 20ème siècle, que la véritable révolution dans les théories de l’entrepreneuriat se produit en 1934 avec l’économiste Joseph Schumpeter, qui a introduit la notion d’innovation. Schumpeter a définit « l’entrepreneur comme une personne qui veut et qui est capable de transformer une idée ou une invention en une innovation réussie. L’essence de l’entrepreneuriat se situe dans la perception et l’exploitation de nouvelles opportunités dans le domaine de l’entreprise … ». Pour Schumpeter, l’entrepreneur n’est pas l’inventeur qui réalise une découverte mais celui qui saura l’introduire dans l’industrie sous forme d’innovation. Selon lui, la véritable fonction de l’entrepreneur est de prendre des initiatives (l’esprit de prise d’initiative), de créer (l’esprit créatif). II – Enjeux socio-économiques de l’entrepreneuriat La création d’entreprises et plus généralement l’entrepreneuriat correspondent à des enjeux socio-économiques majeurs et résultent d’une demande sociale provenant de différents acteurs que sont : - L’État : utilise la création d’entreprises comme une solution possible au problème de chômage, comme un moyen indispensable au renouvellement du tissu productif, comme un levier efficace au lancement et au développement d’activités innovatrices et rapidement exportables ; - Les collectivités territoriales : voient dans la création d’entreprises un moyen de procéder à un rééquilibrage du tissu économique local et de compenser les destructions d’emplois de certaines grandes entreprises implantées dans la région qui ont de plus en plus recours à des délocalisations de certaines de leurs activités. L’outil privilégié des collectivités locales et territoriales dans leur démarche de soutien des initiatives de création d’entreprises reste la pépinière d’entreprises. - Les grandes entreprises participent elles aussi activement à la création et au développement d’entreprises dans le but de procéder à des reconversions de sites industriels. Par ailleurs, les grandes entreprises utilisent ces démarches de création d’entreprises pour stimuler en leur sein l’esprit d’entreprendre et d’innovation et favoriser l’émergence d’activités nouvelles et innovatrices. - Les institutions financières et d’investissement (Sociétés d’Investissement en Capital A Risque : SICAR ; les banques (comme la Banque Tunisienne de Solidarité : BTS, la BFPME : Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises), …) trouvent leur compte aussi à cette activité de création d’entreprises. En effet, ces nouvelles entreprises et ces créateurs et entrepreneurs nouveaux constituent une nouvelle clientèle pour ces établissements financiers dont il est utile et avantageux de s’intéresser. Les institutions financières essaient alors d’identifier le plus tôt possible les jeunes entreprises à potentiel de développement élevé (startups). - Les individus (étudiants, salariés, chômeurs …) voient dans la création d’entreprises en fonction de leurs situations personnelles et de leurs motivations un moyen de réinsertion professionnelle et sociale, une façon de maîtriser son destin, de s’accomplir ou de satisfaire un besoin élevé d’indépendance ou d’autonomie. - … III – Définitions Pour KNIGHT (1967) & DRUCKER (1970), l’entrepreneuriat consiste à prendre des risques. L’entrepreneur est une personne qui est prête à mettre en jeu sa carrière et sa sécurité financière pour mettre en œuvre une idée, à mettre son temps et son capital dans une entreprise risquée. VERSTRAETE et FAYOLLE (2005, p. 44) ont définit l’entrepreneuriat comme « une initiative portée par un individu (ou plusieurs individus s’associant pour l’occasion) construisant ou saisissant une occasion d’affaires, dont le profit n’est pas forcément d’ordre pécuniaire, par l’impulsion d’une organisation pouvant naître une ou plusieurs entités, et créant de la valeur nouvelle (plus forte dans le cas d’une innovation) pour des parties prenantes auxquelles le projet s’adresse. ». Une autre définition propose l’entrepreneuriat comme le fait d’entreprendre et de développer un projet. Dans le domaine des affaires, on utilise ce terme pour désigner la création d’une activité économique dans le but de répondre à un besoin ou d’atteindre un objectif spécifique. La personne s’engageant dans l’entrepreneuriat s’appelle un entrepreneur, et c’est lui qui sera à la tête du projet (sans pour autant dénigrer de l’aide extérieure). Pour avoir quelques exemples concrets, nous pouvons prendre des projets tels que créer son propre e-commerce, créer son restaurant, créer sa société de plomberie, etc. IV– Les formes entrepreneuriales ou les différents types d’entrepreneuriat : quelques exemples A travers la littérature, de plus en plus, on assiste à l’émergence de diverses formes de l’entrepreneuriat. On distingue généralement cinq principales formes entrepreneuriales en se basant sur les caractéristiques, le principe et le degré de risque engendré par chaque forme. On identifie ainsi : la création ex nihilo, la reprise, la franchise, l’essaimage et l’intrapreneuriat, l’entrepreneuriat social, …. 1- Création ou entrepreneuriat « ex-nihilo » ou création pure ou création « à Zéro » Il s’agit de créer une entreprise en partant à zéro, à partir de rien : il n’y a ni rachat de fonds de commerce ni rachat de parts sociales d’une société préétablie. La création ex nihilo correspond à la création d’un établissement économique actif qui était jusqu’à alors inexistant. L’organisation n’existe pas auparavant, elle doit être créée. L’entité nouvellement créée disposera alors d’une indépendance ludique. Cette forme de création correspond donc à l’exploitation de nouveaux moyens de production. L’idée est à l’origine de la création pure. Le (le créateur pur) ou les fondateurs trouvent une idée de création d’entreprise et la développent. Plus généralement, la création ex nihilo passe par un processus incluant les phases de naissance de l’idée et l’identification d’une opportunité d’affaire : la phase d’étude, de faisabilité du projet et enfin la phase de lancement et de démarrage de l’activité envisagée. Cette forme entrepreneuriale est la forme de création la plus risquée mais de loin la plus répandue. En effet le ou les créateurs pur(s) se lancent dans l’inconnu. La création ex-nihilo nécessite donc particulièrement beaucoup de temps et de travail et beaucoup de rigueur pour sa mise en œuvre. 2- Reprise des entreprises (saines ou en difficulté) Cette forme entrepreneuriale implique une personne physique ou morale appelée repreneur d’entreprise. Il importe de mentionner que la reprise d’entreprise peut être faite par une ou plusieurs personnes. Les salariés ou les cadres dirigeants d’une entreprise peuvent ainsi procéder au rachat de leur entreprise. La reprise d’entreprise ou d’activité présente une différence de taille avec la création ex nihilo. En effet, l’organisation existe déjà, elle n’a pas à être créée. Il s’agit concrètement du rachat de tout ou d’une partie d’une entreprise existante. Deshamps (2000) a définit la reprise d’une entreprise par une personne physique comme « le processus qui, par une opération de rachat, aboutit à la continuation de la vie d’une entreprise, en difficulté ou non, et de tout ce qu’elle contient (structures, ressources humaines, financières, techniques, commerciales,…). Par conséquent, le particulier qui reprend une firme, l’acquiert en devenant le propriétaire et le dirigeant ». L’entreprise objet de négociation (reprise) peut être soit saine ou en difficulté. Lorsque l’entreprise à reprendre est en bonne santé, la principale difficulté est que son prix de marché peut être élevé. Il est indispensable d’avoir dans ce cas des ressources financières importantes en plus de bonnes compétences générales et une expérience de management réussie pour tirer profit de cette reprise. Lorsque l’entreprise est en difficulté, il peut s’agir du rachat d’une entreprise ayant déjà déposé son bilan (le risque encouru est que l’acquéreur devra s’acquitter de certaines charges socio-économiques induites par le vendeur ex-propriétaire : payer ses dettes, garder ses salariés…) ou ne l’ayant pas encore déposé : il s’agit d’une entreprise encore en situation de redressement judiciaire (le risque dans ce cas est que le vendeur, pour camoufler ses pertes et ne pas en arriver au dépôt du bilan, peut maquiller ses comptes et ses résultats). 3- Franchise ou franchisage ou entrepreneuriat par franchise Le but de créer une entreprise par franchise est la création d’une entreprise sous une entreprise mère, on (les franchisés) vend donc des produits ou services d’une maison-mère (le franchiseur) moyennant compensation. C’est un contrat de droit commercial par lequel un commerçant dit « franchiseur » concède à un autre commerçant dit « franchisé » le droit d’utiliser tout ou partie des droits incorporels lui appartenant (nom commercial, marques …) généralement contre le versement d’un pourcentage sur son chiffre d’affaire ou d’un pourcentage calculé sur les bénéfices. En effet, le franchiseur donne au franchisé le droit exclusif d’utiliser son enseigne et/ou sa marque, son savoir-faire, de commercialiser ses produits ou services, conformément aux directives prévues dans le contrat, tout en bénéficiant d’une assistance commerciale ou technique en matière de formation, de gestion et de publicité. Et en contrepartie, le franchiseur possédera un droit d’entrée, de redevances ou de marges sur les produits. Cette franchise va donc se reposer sur une étroite collaboration entre deux entreprises (franchiseur et franchisé) juridiquement, financièrement et économiquement distinctes (indépendantes) l’une de l’autre. Parmi les franchiseurs ayant recouru à cette formule, l’on cite McDonald, KFC (Kentucky Fried Chicken) / Mliha, Chahia, El Mazraa en Tunisie ; Franchise dans le secteur prêt-à-porter (Zara, Kiabi, H&M, Société « Marwa » …) ; Gautier (fabricant de meubles), Etc. 4- Essaimage ou « Extrapreneuriat » C’est le fait pour une entreprise (publique ou privée), généralement un grand groupe ou une grande entreprise, de faciliter la création d’entreprise pour un ou plusieurs de ses salariés, en l’aidant à la mise sur pied et au lancement de son propre projet entrepreneurial (aide matérielle, financière, logistique ou encore commerciale). Il s’agit là, d’un ensemble de pratiques mises en place par l’employeur (entreprise essaimante), offrant la possibilité au ou à leurs salarié(s) de concrétiser leur projet (entreprise essaimée). La réalisation des projets de création d’entreprises s’effectuera dans le cadre des conventions conclues entre l’entreprise essaimante et le promoteur (essaimé) qui définissent le contenu du projet et les engagements des deux parties conformément à une convention-type. Cette forme entrepreneuriale implique donc la création d’une entité nouvelle qui est financièrement et juridiquement autonome de l’entreprise d’origine. Remarque : - L’essaimage des entreprises économiques concerne aussi bien les promoteurs issus du personnel de l’entreprise essaimante que les promoteurs externes. Les projets essaimés (créés dans le cadre de l’essaimage) peuvent être rattachés ou non à l’activité de l’entreprise essaimante. - Le législateur n’a pas déterminé les modalités d’encouragement et d’assistance pour les projets essaimés. Celles-ci restent ouvertes à tout type d’assistance et d’encouragement (étude de marché, participation au capital, aide logistique lors du démarrage du projet, concours au bouclage du schéma de financement, assistance pour le bénéfice des primes et avantages liés au projet …). Il se pourrait que l’essaimage (dans le cadre du personnel de l’entreprise) soit une pratique gagnante pour les entreprises. Elle permet ainsi la mobilité et le renouvellement des effectifs. Le salarié crée son entreprise, ce qui permet d’employer un autre pour le remplacer. A titre pratique, l’essaimage vise à promouvoir la culture entrepreneuriale. Elle vise à encourager le salarié à trouver des concepts innovateurs et de mettre en place leur projet. De nos jours, la création d’une entreprise par essaimage constitue un type d’entrepreneuriat qui se développe de plus en plus dans le contexte tunisien. L’entreprise essaimée peut bénéficier de diverses incitations dont notamment : - Le régime de congé pour la création d’entreprise : l’essaimé peut revenir travailler dans son entreprise si son projet échoue ; - La prise en charge par l’entreprise essaimante des frais d’études et autres frais de démarrage : l’essaimé est financièrement épaulé par l’entreprise essaimante ; - Le background et l’assistance de l’entreprise (l’essaimé profite dans ce sens, d’un transfert de technologie, d’une formation et d’un programme bien établi pour la réussite de son projet). D’un autre côté, les avantages s’observent au côté de l’entreprise mère (essaimante). En effet, celle-ci profite d’une forte notoriété et d’une bonne image de marque vu qu’elle contribue de manière significative à la promotion de l’emploi et l’autonomie des salariés. De plus, cette entreprise essaimante construit autour d’elle, un réseau d’entrepreneurs ou un réseau d’affaires viable pour l’évolution de son secteur d’activité. En pratiquant cette formule (l’essaimage) en Tunisie, l’entreprise essaimante bénéficiera de la déduction des dépenses engagées dans ce cadre de la base d’impôt sur les sociétés de l’année au titre de laquelle ces dépenses ont été engagées et ce dans la limite de 1% du chiffre d’affaires brut annuel avec un plafond de 30 000 DT par projet. Exemples d’entreprises essaimantes en Tunisie : Tunisie Télécom / STEG (Société Tunisienne d’Electricité et du Gaz) / SONEDE (Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux) / PT (Poste Tunisienne) / ONAS (Office National d’Assainissement) / CPG (Compagnie de Phosphate de Gafsa) / CIOK (CIments d’Oum el Kelil) / GCT (Groupe Chimique Tunisien) / SNCPA (Société Nationale de Cellulose et de Papier Alfa), Etc. 5- Intrapreneuriat C’est Pinchot (1985) qui est le premier qui a introduit le mot « intrapreneuriat ». Pour lui, cette forme revient à entreprendre dans une structure existante et développant des pratiques et comportements entrepreneuriaux à l’intérieur d’une grande entreprise. Le personnage-clé de ce phénomène est l’Intrapreneur. Ainsi, une entreprise confie à un de ses cadres (ses salariés) la mission de créer et développer un centre d’activité spécifique (agence, succursale, usine, filiale, établissement à l’étranger …). Le salarié (l’intrapreneur) est doté des moyens financiers nécessaires au lancement et peut être associé au capital, dans certains cas. Cette forme de l’entrepreneuriat est pratiquée à l’intérieur de l’entreprise contrairement à la création d’entreprise essaimante où l’employeur pousse les salariés à créer une entreprise (essaimée) à l’extérieur de l’entreprise mère. Au niveau de cette pratique, l’entreprise peut ainsi développer des projets stratégiques et des projets d’innovation, sans toutefois créer une nouvelle entreprise. Ceci permet aux salariés d’apprendre progressivement le métier d’entrepreneur sans toutefois qu’il y’a une prise de risque ou une perte du statut social de l’entreprise. En plus d’inciter à innover, l’intrapreneuriat augmente la rétention des meilleurs employés et aide l’entreprise à se réinventer. Il peut être un accélérateur de carrière (et donc de promotion) pour le salarié. Il offre de nouvelles opportunités de croissance pour les entreprises qui connaissent des carences au niveau de leur innovation. Exemples d’entreprises ayant adopté l’intrapreneuriat : - L’entreprise MediaNet (Société de Services en Ingénierie Informatique « SSII », de référence dans le domaine des TIC) a crée un projet du Coworking Space (2017). Ayant une culture de collaboration, encourageant l’entrepreneuriat ainsi que l’intrapreneuriat, Medianet songe à avoir un espace qui pourrait combiner interne et externe, partage et communication, collaboration et expériences, création et innovation ; - L’intrapreneuriat au sein de Google a permis la naissance de Gmail ; - L’intrapreneuriat au sein de l’imprimerie 3M (Minnesota Mining & Manufacturing) a permis la naissance du « Post-it » (la marque ou la note Post_it est conçue pour pouvoir y inscrire des messages et les coller et décoller à volonté sur toutes sortes de supports sans les endommager); - Total favorise aussi l’intrapreneuriat (application Kleen de lavage auto dans les stations ; le Bon Gaz pour la livraison de bouteilles à domicile) ; - Le groupe Adecco (expert mondial dans les solutions et services des ressources humaines) a crée un incubateur digital mondial ; - La Poste mise aussi sur l’intrapreneuriat à travers un concours interne annuel ; - Cas de « Poulina Group Holding» qui crée des filiales dans divers DAS (Domaines d’Activité Stratégiques) comme par exemple « ElMazraa » (intégration avicole) ; - Etc. 6- L’Auto-entrepreneuriat Un nouveau terme crée en 2008 en France ; On parle d’auro-entrepreneurs ou (de micro- entrepreneurs). L’auto-entrepreneuriat a pour cause la démocratisation du travail indépendant comme premier ou second cadre d’activité économique. Son avantage est que les démarches administratives sont fortement simplifiées. Un exemple classique de ce type d’entrepreneur : sont les chauffeurs Uber (ce géant mondial du transport alternatif, a révolutionné l’industrie mondiale du transport en fournissant une plateforme efficace et rapide qui met en relation les conducteurs indépendants et les utilisateurs). Exemple en Tunisie : les chauffeurs taxi « Bolt », … ; 7- L’entrepreneuriat public Ce terme représente la création d’entreprises publiques, il regroupe tous les établissements gouvernementaux nécessaires au développement économique national. L’entrepreneuriat public est devenu un concept d’une importance croissante au sein du secteur public, contribuant à remodeler la manière dont les gouvernements et les organisations publiques abordent l’innovation, la prestation de services et la croissance économique. C'est-à-dire un entrepreneur qui, par un projet agile lancé de l’intérieur d’un service public, cherche à augmenter l’efficacité de ce dernier. 8- L’entrepreneuriat social (et solidaire) Il a pour but de créer des entreprises aux activités économiques conçues pour créer de la valeur sociale. C’est-à-dire mettre en œuvre des solutions innovantes contre des problèmes sociaux. Ceci peut être dans des domaines tels que le développement durable, la santé, l’environnement, la création d’emplois, etc. C’est une forme d’entrepreneuriat, au service de l’intérêt général, qui recouvre l’ensemble des initiatives économiques dont la finalité principale est sociale ou environnementale et qui réinvestissent la majorité de leurs bénéfices au profit de cette mission. L’entrepreneuriat social permet de se confronter aux problèmes et défis sociaux, ces initiatives relèvent d’une volonté d’entreprendre différemment et d’une manière responsable pour garantir un monde innovant, plus durable et solidaire. Quelques exemples en Tunisie : - « Foodealz » : une application conçue par des jeunes qui contribue à la lutte contre le gaspillage alimentaire grâce à ses accords avec les fournisseurs de denrées alimentaires. Ce projet participe à la protection de l’environnement et la réduction des déchets alimentaires. - Un projet de divertissement « Wildly » qui regroupe les passionnés de la nature voulant pratiquer diverses activités au sein de la nature tunisienne. - « Jhonny bikes » : une startup tunisienne de location de vélos avec une station de location dans les rues (projet positif écologique et divertissant), dont le but de proposer la culture du cyclisme. - Association « Enactus » : elle est dédiée à la création d’un monde meilleur en développant la prochaine génération de leaders entrepreneuriaux et d’innovateurs sociaux. Via la création des clubs « ENACTUS » dans des établissements universitaires, les étudiants réalisent des projets conciliant esprit d’entreprise et utilité sociale tout en développant leurs compétences humaines, managériales et entrepreneuriales qui feront d’eux des leaders entreprenants et responsables. - Etc. N.B. Le porteur de projet a la liberté de choisir la forme qui lui correspond. CHAPITRE II – Processus entrepreneurial : Processus de création d’entreprise La création d’entreprises présente, comme toute œuvre humaine, des risques, des sacrifices, mais aussi des satisfactions. La réussite, elle, présente une démarche volontaire et consciente, qui privilégie l’essentiel et se base sur les fondements solides des entreprises performantes : la qualité des Hommes et des relations humaines dans l’entreprise afin d’offrir au client du produit/service de qualité. Toute démarche de la création réussie, doit converger vers ce même but. La décision d’entreprendre ainsi que l’activité entrepreneuriale même subissent des influences de facteurs multiples dont il est difficile d’isoler les effets dans la mesure où ces déterminants de l’activité entrepreneuriale sont en interaction entre eux. Ces catégories de facteurs multiples mesurent divers aspects des conditions et caractéristiques qui stimulent, soutiennent ou au contraire freinent ou entravent l’entrepreneuriat. SECTION 1. Profil entrepreneurial et motivations Si la décision et le déroulement de l’activité entrepreneuriale dépendent de nombreux facteurs divers et variés tels que les facteurs institutionnels, socioculturels, sectoriels ou autres, les facteurs liés au créateur même à savoir sa personnalité, ses qualités, ses motivations orientent considérablement la décision et la réussite de la création d’entreprise. 1.1. Profil du créateur-entrepreneur ou de l’équipe entrepreneuriale La personnalité des entrepreneurs est un facteur déterminant de la création d’une entreprise. D’abord parce que ce sont eux qui acceptent les risques, qui créent et dirigent. Ensuite, parce qu’entreprendre c’est avant tout vendre, il appartient donc aux créateurs de définir le produit, de le mettre en valeur, et de le faire apprécier. Plusieurs études se sont intéressées à l’origine du créateur. - Il semble que le milieu familial et socioculturel constitue un élément important qui favorise l’émergence de l’idée d’entreprendre. Mais les facteurs matériels, le niveau de vie, la longueur des études s’avèrent bien souvent secondaires : l’élément déterminant est avant tout l’adhésion de la famille à un certain nombre de valeurs, d’aspirations comme l’esprit d’indépendance, l’initiative créatrice, le besoin d’avoir quelque chose à soi … - Depuis plusieurs années, on note une évolution de l’origine professionnelle des créateurs. Si la plupart d’entre eux sont d’anciens salariés, de nouveaux diplômés, chômeurs ou retraités s’engagent de plus en plus aujourd’hui dans l’aventure de création d’entreprises. Ainsi l’extrême diversité des situations ne permet pas de définir un profil-type du créateur. Il est néanmoins possible de schématiser les traits principaux de leur personnalité. Mais l’entrepreneur doit être disponible et motivé : disponible car il est en permanence sollicité par son entreprise. Motivé, car il quitte assez souvent une situation stable pour se lancer dans une aventure où les obstacles financiers, juridiques, administratifs ou autres ne manquent pas. Cette aventure se solde assez fréquemment par des « échecs » (« échec entrepreneurial »). Pour entreprendre, le futur créateur d’entreprise (ou l’équipe entrepreneuriale : s’il s’agit de deux ou plusieurs entrepreneurs) doit se doter d’un certain nombre de caractéristiques (capacités) dont les plus largement admises ont été regroupées en trois catégories (identifiées dans quelques entretiens) à savoir : - Des caractéristiques personnelles - Des qualités intellectuelles - Des qualités relationnelles Tout dépend de :  Caractéristiques sociodémographiques des entrepreneurs  Niveau d’instruction et expérience des entrepreneurs  Existence et qualité de l’éducation aux affaires et à l’entrepreneuriat  Possibilités de redémarrage  Existence et qualité des infrastructures publiques et privées d’aide à l’entrepreneuriat. Figure 1: Qualités et caractéristiques entrepreneuriales Qualités personnelles Caractéristiques intellectuelles -Dynamisme, enthousiasme, -Polyvalence de capacités ambition, persévérance, réflexion, rigueur. -Aptitude à planifier et à concrétiser des buts -Goût du risque -Créativité -Expérience et goût de la mobilité -Jugement critique -Adaptation facile -Réalisme -Niveau élevé d’aspiration -Curiosité intellectuelle -Sens aigu des responsabilités -Professionnalisme. Entrepreneur Qualités relationnelles -Avec les supérieurs : Coopération, savoir dire non au nom de la compétence -Avec les homologues : Loyauté, compétitivité, collaboration -Avec les subordonnés : Contrôle, distance affective, exigence ou refus des relations hiérarchiques -Avec l’ensemble de l’organisation : Loyauté, distance. Activité n°1 : A partir de cette liste (ci-dessus), examiner ces caractéristiques et s’auto-évaluer en donnant l’appréciation Fort ou Faible pour chacune des caractéristiques.

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