Cours de phonétique PDF
Document Details

Uploaded by TopnotchPrudence7355
ESEF d'Oujda
Tags
Summary
Ce document décrit la phonétique, une branche de la linguistique qui étudie les sons du langage. Il explore différentes branches de la phonétique, comme l'acoustique, l'auditive et la physiologique, et détaille le fonctionnement de l'appareil phonatoire humain. Le document mentionne également les organes impliqués dans la production des sons, tels que les poumons, le larynx, et les différents organes de la bouche.
Full Transcript
La phonétique La phonétique est la partie de la linguistique qui « étudie les sons du langage dans leur réalisation concrète, indépendamment de leur fonction linguistique. » (DUBOIS, J., et.al. 1973 : 373). En d’autres termes, il s’agit de «la science de la face matérielle des sons du langage...
La phonétique La phonétique est la partie de la linguistique qui « étudie les sons du langage dans leur réalisation concrète, indépendamment de leur fonction linguistique. » (DUBOIS, J., et.al. 1973 : 373). En d’autres termes, il s’agit de «la science de la face matérielle des sons du langage humain. » (TROUBETZKOY, N., 1967 : 430). 1) Les branches de la phonétique 1.1) La phonétique acoustique ou physique Elle étudie «la nature physique du message vocal indépendamment de ses conditions de production et de réception. » (DUBOIS, 1973 : 7). Les paramètres physiques auxquels s’intéresse cette partie de la phonétique sont les suivants : La durée d’un son est « son extension dans le temps. » (Ibid, 169). L’amplitude de l’onde vocale est « l’écart entre le point de repos des particules d’air vibrant et le point extrême qu’elles atteignent dans leur mouvement. » (Ibid, 29). La hauteur permet de « distinguer un son aigu d’un son grave. » (Dictionnaire Le Nouveau Petit Robert, 1995 : 1077). L’intensité, qui se mesure en watts par centimètre carré, donne la possibilité de « distinguer les syllabes plus fortes (accentuées) des syllabes plus faibles (atones). » (DUBOIS, 1973 : 264). La fréquence d’un son, qui se calcule en cycles/seconde ou hertz, est « le nombre de cycles accomplis par l’unité de temps. » (Ibid, 223). Le timbre est «la qualité spécifique d’un son, qui permet, par exemple, de distinguer un [a] antérieur d’un [ɑ] postérieur, un [e] mi-fermé d’un [ɛ] mi-ouvert. » (Dictionnaire Le Nouveau Petit Robert, 1995 : 2253). La phonétique acoustique utilise des instruments comme l’analyseur de mélodie et le spectrographe 1.2. La phonétique auditive (perceptive) : Elle étudie «la façon dont les sons sont perçus par l’organe de l’ouïe. » (Ibid., p.156). 1.3. La phonétique physiologique et articulatoire : Elle s’intéresse « à la description et au fonctionnement de l’appareil phonateur humain lors de l’émission du message vocal, à la façon dont se réalisent les sons par les organes de la parole et à leur classement. » (DUBOIS, J. et.al. 1973 : 50). 2. Les organes de la parole 2.1. L’appareil phonatoire Le processus de production de parole est un mécanisme très complexe qui repose sur une interaction entre le système neurologique et physiologique. Il y a une grande quantité d’organes et de muscles qui entrent dans la production de sons des langues naturelles. Le fonctionnement de l’appareil phonatoire humain repose sur l’interaction entre trois grandes classes d'organes : les poumons, le larynx, et les cavités supra-glottiques. Les deux premières classes fournissent ce qui est essentiel pour la production de n’importe quel son, qu’il soit musical ou langagier : une source d’air et une source de bruit. La troisième classe renferme les organes qui permettent de modifier le son qui est émis par le travail conjoint des deux premières classes. Pour comprendre l'appareil phonatoire et ses possibilités articulatoires dans l'émission des phonèmes nous devons tenir compte de différents organes et actions. La respiration qui comprend deux phases : l'inspiration et l'expiration. C'est l'air rejeté par l'expiration qu'on utilise pour la phonation. Le courant d'air sort des poumons et passe par la trachée, où se trouve le larynx, une espèce de boîte cartilagineuse. À l'intérieur du larynx se trouvent les cordes vocales ou la glotte. Lorsque les cordes vocales sont ouvertes on a une articulation sourde (par exemple le phonème [s]), tandis que lorsqu'elle se rapprochent et vibrent on a une articulation sonore (par exemple le phonème [z]) La cavité buccale comprend les lèvres, la langue (où nous pouvons distinguer l'apex et le dos), les dents, les alvéoles (derrière les dents supérieures), le palais dur, le voile du palais et la luette. La cavité nasale comprend les fosses nasales et se termine par le nez 2.1.1 Le système phonatoire 2.1.1.1 Le larynx Le larynx est un organe composé de 4 cartilages situé entre la trachée et le pharynx. 2.1.1.2. Les cordes vocales 2.1.1.2.1. Position des cordes vocales a) Écartées : Comme lors de la respiration, les cordes vocales sont totalement écartées l'une de l'autre et aucun son n'est produit par ces dernières. Si on place sa main sur sa gorge, aucune vibration ne devrait être ressentie. Résultat : sourd (aucun son produit) b) Mode vibratoire : Les cordes vocales s'écartent et se rapprochent très rapidement de façon à interrompre le flot d'air qui passent entre les deux. Les vibrations ainsi produites vont résulter en des sons dits voisés, ou sonores. Résultat : production de son c) Voix partielle : lorsque quelqu'un chuchote, la partie avant des cordes vocales se rapproche vers le centre de la glotte (espace entre les deux cordes vocales) alors que la partie postérieure, qui est attachée aux aryténoïdes, est maintenue éloignée de l'autre corde. L'air s'échappe donc de façon forcée et un bruit de friction est créé au niveau de la glotte. Résultat : production de voix chuchotée d) Voix murmurée : le murmure résulte de vibrations produites par les cordes vocales alors qu'elles sont un peu lâches, conservant ainsi un certain relâchement. A. Glotte pendant la respiration B. Glotte pour la phonation 1. Glotte 2. Cordes vocales 3. Epiglotte 5. Cartilages aryténoïdes 2.1.1.3. La cavité buccale Les lèvres : labialisation et arrondissement La langue : articulation apicale / dorsale Les parties du palais : articulation dentale / alvéolaire / palatale / vélaire Lors de la phase d’inspiration, l’action conjointe du diaphragme, qui se contracte et s’abaisse, et des muscles intercostaux permet de créer un vide dans les poumons qui est rempli par la pénétration d’air. Lors de l’expiration, le diaphragme se relâche et laisse ainsi s’échapper l’air des poumons qui peut être utilisé pour produire des sons. 2. Description et classement des sons du langage en fonction – du mode d’articulation – et du lieu d’articulation 2.1. Les consonnes Les consonnes de la langue peuvent se définir selon 4 critères (ou traits phonétiques). Opposition de sonorité Selon que la production du son fait (ou non) intervenir les cordes vocales. Si elles vibrent au moment du passage de l’air, le son est dit « sonore ». S’il ne fait pas vibrer les cordes vocales, le son est dit « sourd ». Opposition d’occlusivité / fricativité Elle découle de l’opposition du point d’articulation. Occlusif : l’organe mobile et l’organe fixe sont en contact serré ; l’air bloqué s’accumule dans la cavité buccale et s’échappe d’un seul coup avec un bruit de plosion. Fricatif : l’organe mobile se rapproche de l’organe fixe sans le toucher Les sons occlusives : [ p ], [ b ], [ m ], [ t ] , [ d ] , [ n ], [ k ] , [ g ] , [ ɲ ], [ ʃ ] , [ ʒ ] Les sons fricatives : [ f ] , [ v ], : [ s ] , [ z ] , [ l ], [ t ] , [ d ] , [ n ], [ᴚ], [ʀ], [r] Opposition de nasalité Le velum peut prendre deux positions. En position relevée, il bouche l’accès aux cavités nasales et l’air passe par la cavité buccale. Le son est dit oral. En position abaissée, il empêche l’accès de la cavité buccale à l’air expiré, qui passe alors par les cavités nasales. Nasal : vélum en position abaissée 3 phonèmes sont nasalisés : [ m ] , [ n ] , [ ɲ ] Oral : vélum en position relevée Les 14 autres sont oraux : [ p ] / [ b ] [ f ] / [ v ] [ t ] / [ d ] [ s ] / [ z ] [ l ] [ ʃ ] / [ ʒ ] [ k ] / [ g ] Nous pouvons classer les sons comme suit : Les sons sonores [ p ] [ b ] [ f ] [ v ] [ t ] [ d ] [ s ] [ z ] [ ʃ ] [ ʒ ] [ k ] [ g ] 1. Articulation bilabiale : [ p ] , [ b ] , [ m ] La lèvre inférieure avec la lèvre supérieure. 2. Articulation labio-dentale : [ f ] , [ v ] La lèvre inférieure avec les dents du haut. 3. Articulation apico-dentale : [ t ] , [ d ] , [ n ] L’apex (extrémité de la langue) avec les dents du haut. 4. Articulation apico-alvéolaire : [ s ] , [ z ] , [ l ], [ r ] L’apex avec les alvéoles (renflement alvéolé en arrière des dents du haut). 5. Articulation prépalatale : [ ʃ ] , [ ʒ ], Le dos de la langue avec le palais dur (voûte du palais qui sépare la cavité buccale des fosses nasales). 6. Articulation dorso-palatales : [ɲ] 6. Articulation (dorso) vélaire : [ k ] , [ g ] 7. Articulation dorso-uvulaires : [ᴚ], [ʀ]