Cours 4 - Continuum maladie-santé PDF

Summary

Ce document présente le continuum santé-maladie et les trois grandes approches de prévention (primaire, secondaire et tertiaire). Il explique les concepts clés de chaque approche avec des exemples.

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1. Le continuum maladie-santé La prévention et la promotion de la santé sont "les deux facettes importantes de l'action en santé publique; l'une et l'autre visent la santé optimale des populations par une action d'anticipation en amont de la maladie" (San Martin, 1987, p.176). Tel qu'illustré dans...

1. Le continuum maladie-santé La prévention et la promotion de la santé sont "les deux facettes importantes de l'action en santé publique; l'une et l'autre visent la santé optimale des populations par une action d'anticipation en amont de la maladie" (San Martin, 1987, p.176). Tel qu'illustré dans la figure ci-dessous, il existe une large gamme d'interventions possibles pour prévenir la maladie et promouvoir la santé et le bien-être des populations qui se répartissent sur un continuum santé-maladie. Figure 1. Continuum santé-maladie (extrait du document "Analyser les interventions : quelles sont les forces et les limites des interventions actuelles ?" l'INSPQ, 2016) 2. Les grandes approches préventives L'OMS définie la prévention comme: "[...] l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps". D'après la Banque de données en santé publique (citée par l'assistance publique des hopitaux de Marseille, 2015) la prévention correspond :"aux actions visant à réduire l’impact des déterminants des maladies ou des problèmes de santé, à éviter la survenue des maladies ou des problèmes de santé, à arrêter leur progression ou à limiter leurs conséquences. Les mesures préventives peuvent consister en une intervention médicale, un contrôle de l’environnement, des mesures législatives, financières ou comportementales, des pressions politiques ou de l’éducation". Comme illustré dans la figure 2, on distingue généralement trois grandes approches de prévention -- à savoir la prévention primaire, secondaire, tertiaire -- établies sur la base de la temporalité de développement des troubles ou de la maladie. La banque de données en santé publique (citée par l'assistance publique des hopitaux de Marseille, 2015) qualifie de : Prévention primaire : approche et actions qui consistent à réduire la fréquence d'apparition d’une maladie ou d’un problème de santé dans une population saine par la diminution des causes et des facteurs de risque. Certaines approches de prévention primaire peuvent reposer sur une participation active des individus (par ex,. les campagnes de vaccination, l'éducation à l'hygiène dentaire ou à la cessation tabagique etc.) ou non (par ex., la fluoration de l'eau potable pour prévenir l'apparition de caries dentaires). Prévention secondaire : approche et actions qui visent à identifier une maladie ou un problème de santé à son stade le plus précoce et à appliquer un traitement (ou une mesure) rapide et efficace pour éviter que la situation ne se dégrade ou pour en circonscrire les conséquences néfastes. Les activités de dépistage sont au coeur de cette approche. Par exemple, le test de Pap pour dépister le cancer du col de l'utérus, la mammographie pour dépister le cancer du sein ou encore l'analyse sanguine de l'Antigène Prostatique Spécifique pour dépister le cancer de la prostate sont des mesures de prévention secondaire. Prendre note également que le dépistage précoce de troubles divers comme l'usage abusif de substances psychoactives dont on essaiera de faire en sorte qu'ils ne s'aggravent pas, relève aussi de la prévention secondaire. Prévention tertiaire: approche et actions visant à réduire la progression et les complications d'une maladie ou d’un problème de santé avérés. Les interventions ou mesures prises à ce stade sont destinées à réduire les incapacités, les invalidités et autres inconvénients dérivés. Il s'agira ici aussi de prévenir les risques de récidive (ou de rechutes en cas de problème lié à une addiction par exemple), de complications et autres séquelles ou dommages dérivés de la maladie ou du problème de santé avérés (San Martin, 1987). La prévention tertiaire constitue un aspect important des soins médicaux et de réhabilitation. Vous constaterez ici l'accent particulier mis sur les notions de risque et de maladie (i.e on ne s'intéresse pas ici aux facteurs favorisant la bonne santé). Bien que criticable, on observe que les mesures relevant des approches de prévention primaire et secondaire dominent actuellement le champ de l'intervention en santé publique. Il convient de garder en mémoire que pour un problème donné, les professionnels de santé publique ont recours à des classifications alternatives. Parmi les plus usitées, on trouve la catégorisation des stratégies de prévention selon le public cible considéré (Gordon, 1982 cité par Assistance publique des hopitaux de Marseille) : La prévention universelle est destinée à l’ensemble de la population, quel que soit son état de santé. Elle rejoint par exemple le champ de l’information et de l'éducation pour la santé, notamment à travers les grandes campagnes de communication en population générale. La prévention sélective s’exerce en direction de sous-groupes de populations spécifiques : automobilistes, travailleurs en bâtiment, jeunes femmes, enfants, etc. La promotion du port de la ceinture de sécurité ou de la contraception constituent des exemples d’actions de prévention sélective. La prévention ciblée est non seulement fonction de sous-groupes de la population mais aussi et surtout fonction de l’existence de facteurs de risque spécifiques à cette partie bien identifiée de la population. 3. L'approche de promotion de la santé La promotion de la santé peut être définie comme : "Toute combinaison d'actions planifiées de type éducatif, politique, législatif ou organisationnel appuyant des habitudes de vie et des conditions de vie favorables à la santé d'individus, de groupes ou de collectivités" (Green et Kreuter, 1999). Nous ne discuterons pas de manière exhaustive de la promotion de la santé dans ce cours de fondements en santé publique, puisque des cours dédiés à cette approche sont offerts dans le programme de maîtrise. Retenez néanmoins que la promotion de la santé: Vise, tout comme la prévention, le maintien et l'amélioration de la santé des populations par une action en amont de la maladie sur le continuum santé- maladie (Figure 1). Se distingue de la prévention par la place importante qu'elle accorde aux notions de "santé positive" et de "bien être"; par opposition aux notions de risque et de maladies si prégnantes en prévention. Tel qu'illustré dans le texte de l'OMS (2001), la promotion de la santé appelle les professionnels de la santé à agir sur les facteurs de risque pouvant entrainer une maladie mentale, mais à agir aussi sur les éléments et facteurs favorisant une bonne santé mentale. Accorde une place prépondérante à la participation active et au renforcement du pouvoir d'agir (empowerment) des populations et des groupes concernés. L'idée est ici d'impliquer les parties prenantes au moment notamment de l'élaboration des strategies d'intervention, afin de favoriser et faciliter la mise en place de mesures adaptées à la situation et au contexte des principaux concernés. Ultimement, on recherchera en promotion de la santé à ce que les principaux intéressés acquièrent les moyens de renforcer leur capacité d'action (empowerment). définie l'équité/justice sociale comme une valeur fondamentale. 4. Les interventions en santé publique Les interventions en santé publique peuvent être regroupées en 4 grandes catégories et niveaux d'interventions (Detels, 2015, p15-16) : biologique, sociale et/ou environnementale : par exemple, les campagnes de vaccination, les mesures visant à pulvériser des pesticides pour éradiquer certains parasites comme la dingue, comportementale : la promotion de saines habitudes de vie visant par exemple la cessation tabagique, ou encore la mise en place d'une campagne de prévention contre les comportements sexuels à risque, politique : la mobilisation pour la mise en place, par exemple, d'une politique de taxation des boissons sucrées ou du tabac qui nécessite le soutien politique du public. structurelle : la mise en place, par exemple, d'une réglementation visant à réduire la vitesse sur les routes et autoroutes. C'est le résultat des processus politiques : l'adoption de lois et régulations. Les niveaux politique et structurel sont donc intimement liés. 5. L'élaboration d'interventions complexes Pour une efficacité maximale en terme de gain de santé, il est aujourd'hui recommandé d'élaborer des interventions combinant plusieurs approches et types d'interventions. On qualifie généralement de "complexes" les interventions qui découlent de l'adoption de telles stratégies, tel qu'illustré dans les textes de l'INSPQ (2009) et de l'OMS (2001). En résumé, les interventions complexes : font appel à plusieurs approches d'intervention: on pourrait par exemple combiner des mesures de prévention et de promotion de la santé pour pallier à un problème donné; visent simultanément plusieurs groupes cibles ou sous-groupes de population ou encore; reposent sur une action à différentes échelles ou niveaux. Par exemple, pour réduire plus efficacement le risque de carie dentaire chez les enfants, on pourra proposer de financer des campagnes d'éducation au brossage de dents (échelle comportementale), fluorer l'eau potable (échelle environnementale), mettre en place un programme de distribution de brosse à dents dans les écoles (échelle politique), instaurer une loi visant à garantir la gratuité des soins dentaires pour tous les enfants canadiens de moins de 10 ans (échelle structuelle).

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