A Brief History of Moroccan Politics PDF

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This document provides a brief history of Moroccan politics, covering various periods, including prehistory, Phoenician, Punic, Roman, Islamic, and the reigns of different dynasties. It details the influences, key figures, and events of these periods.

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Une Brève Histoire Politique du Maroc Pr. Khalid CHEGRAOUI Vice-Dean Po.Sc. & IR Senior Fellow PCNS MOHAMMED VI POLYTECHNIC UNIVERSITY RABAT CAMPUS Le Maroc : Localisation et Caractéristiques - Le Maroc est situé à l'extrémité nord-ouest de l'Afrique. Il est bordé au nord par le détroit de G...

Une Brève Histoire Politique du Maroc Pr. Khalid CHEGRAOUI Vice-Dean Po.Sc. & IR Senior Fellow PCNS MOHAMMED VI POLYTECHNIC UNIVERSITY RABAT CAMPUS Le Maroc : Localisation et Caractéristiques - Le Maroc est situé à l'extrémité nord-ouest de l'Afrique. Il est bordé au nord par le détroit de Gibraltar et la mer Méditerranée, au sud par la Mauritanie, à l'est par l'Algérie et à l'ouest par l'océan Atlantique. - Sa côte s'étend sur 3 500 kilomètres, avec deux littoraux maritimes : l'Atlantique (2 934 kilomètres) et la Méditerranée (512 kilomètres). - Superficie : 710 850 kilomètres carrés. - Climat : Méditerranéen, Atlantique, et désertique au sud. - Montagnes principales : Rif, Haut, Moyen et Anti-Atlas, ainsi que Bani et Ouarkziz. Paysage : des pics aux plaines, de la végétation luxuriante à une aridité extrême. Le plus haut sommet est le Jebel Toubkal (4 165 mètres). Le Maroc est en grande partie couvert par l'immense étendue du désert du Sahara. Au nord, il présente une région montagneuse, tandis qu'à l'intérieur, on trouve de vastes plateaux, des vallées fertiles et des plaines côtières luxuriantes. Le point culminant du pays est le Jebel Toubkal, qui s'élève à 4 165 mètres (13 665 pieds). La population ▪ Population de près de 36,828,330 millions d’habitants, composée d’influences cosmopolites et comprenant : Sémites : minorité arabe et juive Amazighs / Berbères africains Subsahariens Caucasiens européens 12 Les langues ▪ L’arabe est la langue officielle avec de multiples dialectes et variations. L’amazigh est une langue officielle composée de trois principaux dialectes, dont : Rifain Tamazight Tashelhit ▪ Le français est souvent la langue des affaires, du gouvernement et de la diplomatie. L’anglais devient de plus en plus important. ▪ Influences variées arabes, hébraïques, européennes et subsahariennes. 13 Le Maroc Prehistorique Lower Paleolithic (Acheulean) Mousterian Atérien Ibéromaurusien Neolithic Age of Metals between 40,000 between 120,000 and 20,000 years Around 700,000 years ago and 40,000 BC BC Around 21,000 BC 6000 BC 3000 BC Marking the Divided into the Civilization whose transition from Traditionally the age of Copper, age traces are known in Succeeded the Unique civilization Upper Paleolithic to last part of the of Bronze and age Morocco Acheulean of North Africa Epipaleolithic Era Stone Age of Iron 14 La période phénicienne ▪ Présence commerciale et coloniale ▪ Les sources historiques situent le début de la présence phénicienne sur la côte marocaine vers la fin du IXe siècle avant J.-C. 15 La période Punique ▪ Au Ve siècle avant J.-C., Hannon, l’explorateur carthaginois, a entamé un voyage le long de la côte marocaine, au cours duquel il a fondé de nombreuses colonies. ▪ L’influence carthaginoise se fait sentir à travers les rites Volubilis Archeological Site UNESCO World Heritage Site funéraires et la diffusion de la langue punique. ▪ À partir du IIIe siècle avant J.-C., la ville maurétanienne de Volubilis est gouvernée par un panel de suffètes suivant l’exemple de Carthage. Triumphal Arch in Volubilis 16 La période Maurétanienne ▪ La première référence à un roi maure remonte à la Deuxième Guerre punique en 206 avant J.-C. ▪ Cependant, le récit historique de ce royaume ne commence à se dévoiler plus distinctement qu’à la fin du IIe Ptolomee siècle avant J.-C., lorsque l’intérêt de Louvre Museum Rome pour cette région africaine a grandi. ▪ En 25 avant J.-C., Rome a nommé le prince Juba II à la tête du royaume. ▪ Après l’assassinat du roi Ptolémée par l’empereur Caligula en l’an 40, le royaume de Maurétanie a été incorporé dans l’Empire romain. Juba II, Louvre Museum 17 Le Maroc Romanisé ▪ Après la création de la province de Maurétanie Tingitane, Rome a entrepris un vaste programme de développement des villes urbaines, y compris Tamuda, Tingis, Zilil, Banasa, Tamusida, Volubilis, Sala et d’autres, et de création de nouveaux petits centres principalement à des fins militaires. ▪ À cette époque, le Maroc a connu une ouverture économique significative sur les circuits commerciaux de la Map of the Roman Empire with its provinces, Méditerranée. after 120 AD 18 Le Maroc Romanisé ▪ En l’an 285, l’administration romaine a procédé à l’évacuation de la région sud de la province, située au sud de la ville de Loukkos / Lixus, aujourd’hui Larache. Ils ont choisi de ne conserver que deux centres clés dans le The ruins of territoire : Sala (Salé) et Mogador Lixus (Essaouira). Part of the Chellah interior, ▪ Au cours du Ve siècle, les Romains se which contains the ruins of Sala sont progressivement retirés de toute la province. Pendant cette période, les habitants du Maroc pratiquaient divers systèmes de croyance, y compris le culte du bélier et diverses divinités animales, ainsi que les religions méditerranéennes, les traditions phéniciennes, carthaginoises et gréco-romaines, et les religions juive et chrétienne avec leurs divers schismes. Umayyad Empire at La période islamique its greatest extent (660-750) ▪ Contrairement aux provinces et régions orientales, l’islamisation du Maroc a rencontré des défis significatifs, nécessitant environ cinq décennies de conquête de 647 à 710. ▪ Après la conversion de la population locale, un désir croissant d’obtenir plus d’indépendance vis-à-vis du règne des califes a émergé. Par conséquent, le Maroc a été intégré aux empires omeyyade (à Damas) et abbasside (à Bagdad) avec l’avènement de la conquête islamique. Abbasid Empire at its greatest extent (750-1258) 20 Les dynasties Marocaines ▪ Les Idrissides, (Moyen-Orient) 786-974, Fès 789 ▪ Les Almoravides, 1042-1147, (Sahara Mauritanie, fleuve Sénégal) Marrakech ▪ Les Almohades (sud), 1147-1465, Marrakech ▪ Les Mérinides (sud-est), 1147- 1465, Fès ▪ Les Saadiens (après une parenthèse avec les Wattassides, brièvement), Tamegroute, Sud-Est, Marrakech, 1524-1631 ▪ Les Alaouites, Tafilalet (sud-est), Fès, Marrakech, Meknès, Rabat La dynastie Idrisside arabo- orientale + mariage amazigh ▪ L’idéologie de l’Etat est enracinée dans l’affiliation à la famille du Prophète, donnant naissance aux Chérifs. ▪ En 788, le Maroc est devenu la résidence de sa Mulay Driss Zarhoun première dynastie islamique indigène. Guidée par le Chérif “Idriss ibn Abdellah,” un descendant du Prophète originaire de l’Est, cette dynastie s’est implantée dans la région. La dynastie Almoravide - Amazigh ▪ Leur idéologie adhérait à l’islam orthodoxe, en particulier à l’école malikite, sans imposer d’influences orientales. Ils portaient le titre honorifique de “Prince des Musulmans”. Cependant, ▪ Le règne de la dynastie idrisside fut de courte durée après la mort de son fondateur. Le royaume fragile fut divisé entre ses deux fils et leurs successeurs. Par conséquent, la dynastie s’affaiblit, ouvrant la voie à des puissances régionales contemporaines comme les Fatimides en Tunisie et les Omeyyades en Andalousie pour exercer leur influence sur le pays. ▪ À l’approche du XIe siècle, une nouvelle force émergea sur la scène marocaine sous la forme de nomades Amazigh, en particulier les Sanhadja, originaires des régions les plus méridionales (fleuve Sénégal et Mauritanie) du désert du Sahara. Map showing the extent of the Almoravid empire La dynastie Almoravide - Amazigh ▪ Riches et bien organisés, ils se lancèrent dans une série d’expéditions islamiques remarquables, établissant finalement un état formidable avec sa capitale à Marrakech en 1069. ▪ Les Almoravides, sous la direction de “Youssef Ibn Tachafine,” intervinrent dans la péninsule ibérique en 1086 pour apaiser les conflits persistants entre les dirigeants musulmans en Andalousie et pour contrer la menace posée par les Castillans et les Aragonais. ▪ L’offensive almoravide a conduit à l’inclusion de l’Andalousie dans l’empire marocain, inaugurant une nouvelle ère de Map of Iberia at the time of the relations reliant l’Espagne musulmane, Almoravid arrival l’Afrique subsaharienne et la région du Maghreb au sens large. La dynastie Almohade ▪ Ils prônent le concept de l’unicité de Dieu, en mettant l’accent sur le monothéisme tout en s’opposant à l’anthropomorphisme, qui était une caractéristique de l’idéologie almoravide. ▪ Leur fondement idéologique est centré sur la réforme, contrastant avec l’école malikite, intègre des éléments des enseignements du Mahdi chiite. La dynastie Almohade Tinmel Mosque ▪ Centre de départ la ville de Tinmel près de Marrakech ▪ Le réformateur spirituel est “Le Mahdi ibn Toumert” qui, depuis 1125, a commencé à organiser son mouvement de protestation et a lancé sa guerre contre les Almoravides ▪ Depuis les montagnes du Haut Atlas, les Almohades commençaient, la conquête du Maroc à partir de 1130 27 La dynastie Almohade ▪ Dix-sept ans de conflit, marqué par la chute de la dynastie almoravide et la prise de leur capitale Marrakech en 1147, les Almohades émergèrent en tant que nouvelle dynastie. ▪ Sous le règne des Almohades, tous les musulmans occidentaux, s’étendant de la Tunisie à Marrakech et de l’Andalousie au Sahara, furent unis pour la première fois sous un seul empire. ▪ Cette entité a favorisé la croissance d’une civilisation magnifique, désormais célébrée comme l’âge d’or du Maroc médiéval. La dynastie des Merinides - Amazigh ▪ Les Mérinides ont pris le pouvoir en 1269, succédant aux Almohades. Pendant leur règne, ils ont concentré leurs efforts sur les territoires marocains et ont favorisé les relations diplomatiques avec le Royaume du Mali, marquant une période prospère dans les relations marocaines avec l’Afrique subsaharienne. La dynastie mérinide a continué de régner pendant une période impressionnante de deux siècles. La dynastie des Saadiens - El Badi Palace in Marrakesh Cherifs ▪ L’origine authentique de l’idéologie nationaliste chérifienne peut être caractérisée comme la fusion de la religion islamique et du concept de l’État-nation. ▪ La dynastie saadienne est née en raison de plusieurs facteurs, notamment la reconquête des territoires perdus et l’impératif de centraliser et d’unifier la nation, contre les invasions portugaises et espagnoles et les ambitions ottomanes d’annexer le Maroc. La dynastie des Saadiens Draa River Valley ▪ Des Chérifs originaires de la région du Drâa, dans le sud-est du Maroc, située dans le Sahara, ils se distinguèrent par leurs efforts incessants pour expulser les Portugais. Ces efforts leur ont conféré une nouvelle légitimité, solidifiant efficacement leur statut de dynastie émergente. ▪ Vers 1525, la dynastie saadienne a pris le contrôle de Marrakech et a entrepris une série de triomphes militaires, culminant finalement avec l’annexion de Fès en 1554. La dynastie des Saadiens ▪ La victoire retentissante sur le Portugal Sebastian king of Portugal lors de la bataille de Wadi el Makhazen, connue sous le nom de bataille des Trois Rois, en 1578, a envoyé des ondes de choc à travers l’Europe et la Méditerranée orientale. ▪ Cette victoire a permis au Maroc de profiter d’une reprise économique substantielle. ▪ En 1591, l’armée marocaine a lancé une invasion dans l’Empire Songhaï, marquant un conflit unique entre le Maroc et un État subsaharien. ▪ Cependant, la mort d’Ahmed el Mansour en 1603 a marqué le début d’un déclin progressif de la dynastie en raison de luttes internes, de conflits fratricides et de luttes de pouvoir au sein de la famille royale. La dynastie des Cherifs Alaouites Consolidation de l’idéologie chérifienne Chérif + Etat-nation + peuple marocain = Unité ethnique ; plusieurs cultures = civilisation marocaine La dynastie des Cherifs Alaouites View of Taza ▪ Après près de six décennies de vacance de pouvoir créé par le déclin de la dynastie saadienne, la nation s’est fracturée en plusieurs entités, chacune poursuivant des politiques régionales et claniques. ▪ En 1664, le prince Moulay Rachid a lancé une campagne réussie pour réunifier le pays, établissant finalement la dynastie alaouite. La dynastie des Cherifs Alaouites - Moulay Ismail, qui a succédé à Moulay Rachid, a hérité d’une nation en proie à des conflits tribaux internes et à des disputes sur la succession royale. Son règne, qui a duré cinq décennies, a permis d’établir un ordre politique nécessaire. - Après lui, la dynastie alaouite a persévéré en affrontant à la fois des menaces internes et externes jusqu’à ce que le Maroc tombe sous le protectorat français en 1912. - Le pays a finalement retrouvé son indépendance en 1956, entamant une nouvelle ère caractérisée par l’unité et la reconstruction de la nation. - Sous la direction du roi Mohammed VI, la dynastie alaouite continue de régner sur le Maroc à ce jour. Incident de l’Éventail (avril 1827)) ▪ Le XIXe siècle fut l’ère des colonisations en Afrique. Après l’occupation française de l’Algérie en 1830, le Maroc avait pratiquement perdu son indépendance, si ce n’est les rivalités européennes entre la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne et l’Allemagne, qui l’ont retardée. ▪ Une fois que ce monde est parvenu à un accord en 1906 avec la Conférence d’Algésiras et d’autres accords antérieurs, le sort du Maroc a été scellé pour le protectorat en mars 1912. La défaite d’Isly (août 1844) « De retour à Alger en février 1841 en tant que gouverneur général de l’Algérie, le général Bugeaud résolut de mettre fin au royaume de 'Abd el-Kader et aux derniers vestiges de la présence marocaine dans la colonie. Le 1er février 1842, Tlemcen tomba définitivement entre les mains des Français, qui évincèrent le pacha marocain Bennouna. » « Perdant la plupart de ses bastions algériens les uns après les autres, l’émir fut contraint de déplacer ses troupes près de la frontière marocaine, qu’il traversa fréquemment pour recruter, comme au printemps 1842, de nouveaux renforts parmi les Beni Snassen dans la région d’Oujda. Cela fut considéré comme un casus belli par la France : les 14 avril et 14 mai 1842, le ministre français des Affaires étrangères, Guizot, demanda solennellement au roi du Maroc l’internement de 'Abd el-Kader s’il revenait sur le territoire marocain et l’interdiction pour les ressortissants marocains de participer à l’effort de guerre de l’émir » “L’augmentation des incidents frontaliers, réels ou fictifs, dans la région d’Oujda entre les soldats français et les tribus incontrôlables, leur fournit le prétexte qu’ils cherchaient pour engager les hostilités contre le Maroc.” “En 1844, un nouveau seuil fut franchi avec la défaite à la bataille d’Isly, qui menaça sérieusement l’intégrité territoriale marocaine et amena le Makhzen à réaliser son infériorité technique et militaire.” La Bataille d’Isly – H. Vernet - 1855 Le dilemme marocain découle du choc entre son héritage historique profond et ses institutions politiques, qui s’étendent sur plus de douze siècles, et les nombreux protectorats, influences coloniales et multiples luttes pour l’indépendance qu’il a affronté. "Le parcours du Maroc vers l'indépendance a impliqué plusieurs étapes et processus distincts, marqués par la colonisation de la part de plusieurs puissances sous divers régimes. Et des indépendances avec différents processus et en des périodes et des temps différents" - 2 mars 1956 : Le Maroc obtient son indépendance de la France, abolissant le Traité de Fès. - 7 avril 1956 : La zone nord est récupérée du protectorat espagnol. - Octobre 1956 : Tanger est réintégrée au Maroc. - Avril 1958 : La bande de Tarfaya est récupérée de l’Espagne. - 30 juin 1969 : Le territoire d’Ifni est récupéré de l’Espagne. - Novembre 1975 : Le Sahara est récupéré de l’Espagne. Ces événements marquent des étapes importantes dans l’histoire du Maroc, reflétant sa résilience et sa détermination. Différents règnes, différents styles. Le mouvement national pour l’indépendance du Maroc peut être attribué non seulement aux racines de ce nationalisme lui-même, mais aussi aux facteurs suivants : ▪ La relation ombilicale entre la monarchie, à travers l’image et la personnalité du Sultan Mohammed V, et le mouvement national. ▪ Les contrastes entre les écoles françaises et l’éducation traditionnelle, les lycées berbères et les institutions éducatives nationalistes. ▪ L’impact de la Seconde Guerre mondiale. ▪ L’émergence de la classe ouvrière marocaine. ▪ La montée d’une nouvelle bourgeoisie urbaine et l’influence des économies modernes. ▪ Ces éléments ont tous joué un rôle crucial dans la formation et le succès du mouvement pour l’indépendance du Maroc. Couronné le 3 mars 1961, le règne de Hassan II a été marqué par son unicité. Cette période a été caractérisée par une opposition politique robuste et parfois armée, des interventions étrangères, l’influence de la Guerre froide, ainsi que la présence d’idéologies panarabes, socialistes et communistes, entraînant des troubles politiques de diverses origines. Néanmoins, il a réussi à atteindre ses objectifs. Malgré des années de sécheresse, les indicateurs économiques ont montré des signes d’amélioration, grâce à la position centrale du Maroc en Afrique et au Moyen-Orient. Pendant cette période, il y a eu une combinaison de libéralisme économique et de planification étatique, une attention portée à l’agriculture de subsistance et orientée vers l’exportation, ainsi que des investissements dans la sécurité et le tourisme. De plus, il y avait un secteur industriel tourné vers l’avenir, englobant des domaines comme l’automobile, l’énergie et l’agroalimentaire, avec un potentiel de développement significatif. Tous ces facteurs ont contribué aux perspectives d’indépendance économique et politique du pays. La Réalisation majeure a été la Marche Verte, visant à récupérer le Sahara Retour aux fondamentaux : l’Islam malékite, l’identité africaine, le droit à la différence dans l’unité ▪ Tout au long de son histoire, le Maroc, depuis ses origines en tant qu’État musulman, et même remontant aux époques maurètanienne et romaine, est resté profondément ancré dans le contexte africain. ▪ Sous le règne des Alaouites, il y a eu une résurgence des principes fondamentaux qui sous-tendent le charifisme, définissant le Maroc en tant qu’État. Dans ce cadre, la religion devient un élément central, le rôle de la monarchie étant établi comme celui de l’Amir al Mouminin (Commandeur des croyants). De plus, la culture et la civilisation jouent un rôle significatif dans la formation de l’identité du Maroc. His Majesty the King, Mohammed VI, King of Morocco L’histoire anecdotique du Maroc décrit l’Est comme une source de problèmes et d’invasions, le Nord comme une source d’invasions et de contradictions, et le Sud comme une source de richesse et de paix. Un adage originaire des régions du sud du Maroc transmet cette sagesse : “Si l’on cherche un remède contre la gale, il faut chercher du goudron, et pour ceux qui cherchent un remède contre la pauvreté, le chemin mène au Soudan.” Histoire de l’administration au Maroc Pr. Khalid CHEGRAOUI Vice-doyen Sc. Po & RI Senior Fellow PCNS MOHAMMED VI POLYTECHNIC UNIVERSITY RABAT CAMPUS Introduction « Dans tous les pays l'administration trouve sa justification dans les services qu'elle rend à la société, ce qui revient à dire que la société constitue la finalité de l'action administrative. Il est tout aussi certain que la société en est également l’un des moyens essentiels. En effet l'administration doit nécessairement faire appel aux membres de la collectivité, individus et surtout groupes sociaux, pour la mise en œuvre de ses projets. Or pour obtenir cette collaboration il est indispensable que l'administration se trouve dans un certain rapport de "proximité" à l'égard de la société. L'administration doit être au contact de la société à laquelle elle doit s'intégrer et cela tant en ce qui concerne ses structures territoriales, que pour ce qui touche à ses principes de fonctionnement, ou qu'en ce qui concerne le comportement de ses agents. » Rousset Michel. Administration et société au Maroc. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°15-16, 1973. Mélanges Le Tourneau. II. pp. 301-311; Naissance et évolution de l’administration publique l’administration publique trouve ses racines dans les premières formes d’organisation familiale, où des processus tels que la division du travail et la spécialisation étaient déjà présents. Selon Marshall Dimock, l’administration est aussi ancienne que les civilisations humaines, avec des contributions significatives des civilisations égyptienne, grecque et chinoise. Historiquement, les civilisations anciennes comme l’Égypte et la Chine avaient des systèmes administratifs sophistiqués. En Occident, des penseurs comme Max Weber et Frederick Taylor ont contribué à l’émergence de l’administration comme une science au tournant du 20e siècle, avec des théories sur la bureaucratie et la gestion scientifique. Les périodes historiques de l’administration publique incluent : Les civilisations préchrétiennes (sumérienne, égyptienne, babylonienne, chinoise, grecque, indienne). Les civilisations postchrétiennes (romaine, islamique). La période contemporaine, marquée par des théories comme la bureaucratie de Weber, la gestion scientifique de Taylor, et les approches comportementales et systémiques. La science administrative - L’administration publique a commencé à se structurer comme une science indépendante dans les années 1950, en réponse aux politiques économiques libérales et à l’intervention gouvernementale après la Seconde Guerre mondiale. Les pays nouvellement indépendants du tiers monde ont également adopté des politiques économiques et sociales pour le développement, donnant naissance aux premiers modèles de l’administration publique, comme le modèle de gestion du développement. - Les raisons de l’émergence de la science de l’administration incluent le développement technologique, la révolution industrielle, l’augmentation des activités humaines, et la spécialisation dans les sociétés modernes. - L’administration publique est cruciale pour soutenir Le Makhzen concept théorique et pratique Le Makhzen représente une manifestation historique du pouvoir central au Maghreb : au Maroc en particulier par sa continuité, en Tunisie par une acceptation historique, en Algérie par une stigmatisation et refus, Au Maroc depuis les Almoravides, et avec le temps il s’est renforcé et a pris son aspect presque institutionnel, sans vraiment l’être, sauf lorsqu’il s’agit de l’espace matériel et des manifestations cérémoniales de la Monarchie, à travers le palais: ses rites, ses coutumes, ses règles ‫ القعيدة والتوالة‬, ses comportements, ses dépendances et ses annexes administratives … pour former Dar al Makhzen la maison du Makhzen: du pouvoir. Le Makhzen vient du mot arabe Magasin ‫مخزن \ خزينة‬, plus encore avec une consonance de trésorerie, au fait il s’agit plus du trésor publique, lieu de stockage des produits, biens, argents, armes, costumes produits de logistique et toutes autres collectes et outils du pouvoir et de l’administration en termes de taxes et autres, nécessaires à la pratique de l’administration publique: paiements, redevances, cadeaux, budgets différents, constructions … 5 4 55 Le Makhzen est lié à une conception de l’administration publique. Le Makhzen est lié à une conception de l’administration publique. Le Makhzen est lié à une consonance de pouvoir suprême, d’exécution du pouvoir et de l’administration pour un intérêt publique. Le Makhzen et un concept, mais pas une institution physique ou morale à part, c’est des pratiques, des us, usages et coutumes, des comportements, des manières, des styles, des langages, des habits, des arts culinaires, architecturaux … En pratique Suivant A. Laroui, le Makhzen se compose de deux entités l’Armée et la bureaucratie, Ses structures peuvent aussi être liés à des groupes sociaux ou à des familles, leurs relations avec la dynastie régnante et de service, mais certaines peuvent avoir, prétendre ou prendre des appartenances familiales, réelles ou fictives. Le Makhzen historique se compose de fait, et en réalité de deux parties: 1- l’armée et les contingents fournis par les groupes sociaux: Guich ‫ جيش‬Bkharis / Boukharis, Chrarda, Oudayas, et Nouaib ou Naiba ‫نوايب \ نايبة \ نائبة‬. 2- La bureaucratie: plus citadine; ministres - vizirs, hajib - chambellan, allaf – ministre de la Défense/ la guerre, et kuttab – secrétaires … Un Alim et un chérif n’est pas nécessairement membre du Makhzen, sauf si ses compétences de terrain le lui permettent comme tout autre membre d’une élite. 5 6 Les membres du Makhzen ne sont pas dénués de savoir et de qualités savantes, surtout chez les secrétaires et par la suite chez les vizirs et les ambassadeurs, les magistrats et les cadis… Les relations familiales ne garantissent pas nécessairement une appartenance au Makhzen ni une pérennité du groupe au sein de l’entité. Les commerçants feront partie du Makhzen par le biais des percepteurs / intendants Oumanas / amine, ils avaient un grand pouvoir de par leur richesse et leur indépendance et surtout leurs relations avec les forces extérieures. La khassa – ‫ الخاصة‬/ Elite qui est différente de l'aristocratise européenne se compose du non- Makhzen aussi, généralement issu des familles chérifiennes, certains commerçants, des familles en relation avec la sainteté ou le pouvoir… Des parties et membres de cette catégorie (la Khassa) avec des avantages et des possibilités et un pouvoir inné ou acquis des chérifs et gents de la baraka par exemple, ou métiers de commerçants … la rende proche du sultan et du Makhzen, ce qui lui donne certains privilèges et la rapproche plus du sultan, le rapport à la richesse y reste aléatoire et sans typologie. Le charifisme / Chérifisme - ‫الشرف‬ C’est une appartenance familiale, en premier à la famille du Prophète par l’ascendance de Ali et de Fatima, parfois par l’appartenance à des familles Koraïchite de la Mecque, et même à des famille dites arabes de la péninsule arabique et du Hijazi C’est une appartenance, un pouvoir et une qualité, plus de la part de ceux qui y croient et leur octroient cette qualité et pouvoir, que pour sa réalité physique et raciale. Le charifisme dévoilait une réalité extranaturelle et définissait un statut social, ce n’est pas un clergé, ni une aristocratie religieuse, plus une sorte de noblesse de sang pas nécessairement politique ou économique. Qui est charif? question problématique, nécessite une réponse anthropologique qui découle d’une réalité de nature anthropologique. Un charif au Maroc dépasse la notion de race et de culture, et repose sur le témoignage public, la mémoire et un récit hagiographique qui s’impose à l’histoire ‫األنساب‬. C’est aussi une relation et un rapport à l’histoire de la sainteté au Maghreb, ce qui a donné une prolification de familles de chérifs. C’est un statut qui permettait une intégration au Makhzen par des rôles plus sociaux que politiques, mais généralement sous contrôle du Sultan. Le Ulémas / Alim La connaissance et le fiqh /jurisprudence du droit islamique/ profonde connaissance et savante, donnait un certain magister au porteur de la science et de la plume. Ils formaient une classe distincte qui transcendent et se trouvent dans les autres couches sociales. Ils pouvaient former des groupes familiaux généralement citadins ou « citadinisés », comme ils peuvent être indépendants vis-à-vis du Makhzen sans perdre leur pouvoir et autorité politique, Cette indépendance n’empêche pas le recours du Makhzen à leur services, et vice- versa. Ils étaient enseignants/ docteurs de la loi et des sciences, adouls/notaires et juges … recevaient des cadeaux, dons et salaires du trésor publique et de la part du sultan. Al a’yane ‫ األعيان‬les notables et la Khassa Plus de par leur statut économique, ils sont aussi de toutes les autres composantes, commerçants, agriculteurs, alims, charifs, citadins et ruraux, suivant les conceptions régionales. La Khassa est plus une distinction sociale imposée par des traces et des comportements et des traditions de l’oral et de l’écrit, qui s’introduisent dans l’ensemble des autres structures, Ces deux composantes se retrouvent dans le Makhzen, comme elles peuvent s’en éloigner par opportunisme et avec certains dégâts généralement. La khassa est plus citadine, parfois avec un relent andalou, quand c'est lié à des villes comme Fès, Rabat et Tétouan, mais pas nécessairement… Débats À Propos du Makhzen N’étant ni le Chérifisme, ni la monarchie, ni l’État, ni l’administration, ni la classe dirigeante mais un peu de tout cela, selon une logique historique spécifique, le makhzen est insaisissable à travers les concepts courants du droit constitutionnel et de la science politique Abdessamad MOUHIEDDINE, https://maroc-diplomatique.net/ce-makhzen-tant-decrie-de-quoi-est-il-le- nom/ Un Modèle de politique publique déjà inauguré avec les Idrissides et développé par les almoravides: organisation militaire, organisation administrative et organisation spatiale, le Makhzen est né. ❑ Il jeta les bases d’une nouvelle administration: ❑ Organisation des corps militaires, ❑ Organisation économique, frappe de la monnaie, contrôle du commerce transsaharien et les économies des provinces ❑ Organisation spatiale comme sociale, ❑ De plus il imposera l’unification du rite Malikite pour les musulmans. La naissance d’un Empire ❑ La Asabiyya des Sanhja/Sanhadja, principalement des Lamtuna, ❑ En plus de la base saharienne et soudanaise : économique et sociale, ❑ Plus une idéologie basée sur une rigueur malikite en liaison avec la tradition des ribats de Kairouan au Sous, à travers une ligne saharienne de production du savoir et de la future sainteté, ❑ La naissance d’un modèle de politique publique : le Makhzen, l’unification du rite et le renforcement de la cohésion sociale de base religieuse, sans toucher les appartenances claniques, ❑ Arrive par la suite la conquête de l’Espagne et l’apport des civilisations andalouses. Les almohades: IBN TŪMART MUḤAMMAD IBN ‘ABDALLĀH réformateur des mœurs et combattant de la Foi Ses troupes étaient réparties en plusieurs catégories L’ensemble du « personnel de l’État » ou les Ahl al-Dar, (asnaf ou tabaqat) Ahl al-Makhzen, les « gens de la avec un cadre comprenant les sakkakin, les tabbala ou maison », la les cortèges officiels, famille du hiérarchique à la les esclaves ‘abid al- Makhzen… Mahdi fois religieux et politique Les hufadh (sing. hafidh), les récitateurs transcendant le « Conseil des Dix » les du Coran, qui allaient Ahl al-‘Ashra / Ahldivisions Jama’a tribales plus tard produire les : les compagnons de la chefs de son armée première heure ; ‘Abd al- (jund) avec des M’umin, Abu Hafs ‘Umar contingents noirs, al-Hintati et ‘Abd al- chrétiens et arabes ainsi Wahid ibn Bashir al- que des mercenaires Wansharisi, turcs ²Qui discutaient des problèmes de la communauté : des représentants des Hargha, les « gens de Tinmel », les Hintata, tribu souche des futurs Hafsides de Tunisie, les Gadmiwa les Genfisa ainsi que les Goumiya, la Les tolba (sing. talib), Le Conseil des d’‘Abd al- Mu’min. tribu d’origine pour répandre la Cinquante et le doctrine almohade, Conseil des Soixante ² Le Royaume Mérinide : institutions et État ▪ Des successions non organisées, des rapports clientélistes aux groupes sociaux, malgré cela l’Etat Mérinide a connu une organisation fondamentale des structures administratives ▪ « le souverain mérinide nommait les titulaires des principales fonctions du Makhzen : les vizirs, choisis généralement dans un nombre restreint de grandes familles alliées des Mérinides et plus tard des Wattasides ; le katib ou secrétaire, maghrébin ou andalou qui devait être un fin lettré en arabe ; le hajib ou chambellan, que le Roi prenait parmi les plus dévoués de ses proches, des esclaves affranchis et des Juifs à l’exemple des Roqasa et des Ben Batash ; le Grand cadi ou juge suprême, qui était aussi le cadi de Fès et avait la main sur la marche des tribunaux ; le muhtasib, chargé de la bonne tenue des marchés et de la surveillance des bonnes mœurs sur la voie publique ; enfin un grand nombre de préposés à différentes fonctions militaires ou administratives tels que les caïds dans le monde rural, les wali-s ou gouverneurs des villes ou des provinces, le chef de la garde royale, le maître des cérémonies, ceux des écuries royales et des pâturages, le capitaine de la cavalerie, l’intendant militaire chargé de « rassembler, d’entretenir et de distribuer les vivres pour le roi et l’armée» et un autre chargé de l’organisation des convois royaux» etc.… Les Saadiens : La réorganisation de l’Etat suivant le modèle ottoman en commençant par l’armée ▪ ‘Abd al-Malik comme Ahmed al Mansour après lui organisa son armée sur le modèle de l’armée ottomane. ▪ Le fer de lance en était la garde royale, constituée de détachements désignés suivant leurs activités par des noms turcs (bondokdar, bélébédrouch, boyyak, peik, sollak, spahis, etc.) utilisés par les formations de janissaires. Puis venaient les corps des affranchis, des renégats, des Turcs et des Andalous, les unités amazighes du Sous, les tribus guerrières des Arabes de l’Est, constituées notamment des Jusham et des Banu ‘Amir, celles des Arabes de l’Ouest comprenant les Sufyan, les Banu Malik et les Kholt, et enfin les « gens du Haouz » recrutés dans la région de Marrakech ▪ Le reste du Makhzen suivra le model ottoman avec beaucoup d’adaptation aux réalités marocaines et au lègue des Mérinides Le siècle de Moulay Isma’il (1672-1727) Moulay Isma’il, frère de Mly Rachid, avait vingt-six ans lors de son intronisation. Il fut l’un des grands architectes de l’administration publique au Maroc : le Makhzen Une nouvelle capitale impériale : Meknès exemple d’une vision publique de l’urbanisme Moulay Isma’il eut la passion de construire, il choisit une nouvelle capitale, Meknès, qu’il allait redessiner à sa mesure : il y érigea une nouvelle cité impériale qui se présentait au premier abord comme une gigantesque forteresse militaire sur l’emplacement de l’ancienne casbah mérinide et d’une partie de la médina dont il rasa les habitations. La cité fut entourée d’un rempart de 25 kilomètres percée d’une vingtaine de portes fortifiées. La dernière et la plus majestueuse de toutes, en forme de fer à cheval, Bab al-Mansur al-‘Ilj ‫العلج‬, porte le nom du renégat chrétien qui la construisit. Tout y était grandiose et démesuré : depuis le bassin de l’Aguedal…, jusqu’au silo à blé « qui pouvait contenir les grains de tous les habitants du Maroc », en passant par l’écurie aux vingt-trois nefs et aux centaines de piliers qui était conçue pour accueillir jusqu’à 12 000 chevaux. Une nouvelle armée : les ‘Abid al-Bukhari Roi guerrier, Moulay Isma’il ne séjourna jamais une année entière dans son palais, passant ses cinquante-cinq années de règne à réprimer les incessantes rébellions de ses frères, neveux et fils, à organiser la libération des places tenues par les Européens sur le littoral et à harceler les positions turques dans la région de Tlemcen. Dans ce but, il mit sur pied une puissante armée de quelque 80 000 hommes dont 40 000 cavaliers éparpillés à travers le pays dans des dizaines de casbah ou forts militaires chargés du maintien de l’ordre et de la levée des impôts. Une organisation militaire qui, ajoutée au charisme chérifien de Moulay Ismâ'îl et à son caractère d’acier, allait permettre la réunification du Maroc et son retour aux frontières de l’époque mérinide. Renouant avec les usages des dynasties antérieures, Moulay Isma’il commença par engager à son service les restes des tribus guish des régions de Marrakech et de Fès qui avaient servi sous les Sa’diens et qui, en échange de dons de terres et d’exonération d’impôts, fournissaient des contingents aux souverains. Il y ajouta de nouvelles tribus Ma’qil de la lisière du Sahara parmi lesquelles les Brakna / Mghafra, berabich, oulad Dlim, Jerrar , Mtaa,,, (en Mauritanie actuelle comme au Sahara et les Oudaya du sud aussi) qu’il installa dans les plaines atlantiques ainsi qu’à Meknès et à Fès. Les liens ainsi établis entre les tribus et le pouvoir s’accompagnaient parfois d’une dimension familiale. Ainsi les Mghafra furent considérés comme les « oncles maternels » des ‘Alawites de par le mariage du sultan avec Khnata fille de Bekkar le prince des Brakna /Hassan. Quelques rares tribus berbères seulement comme les Aït Yimmour de l’Atlas reçurent le statut de guish ; Moulay Isma’il avait par ailleurs peu confiance dans la population des grandes villes qu’il écarta systématiquement des fonctions militaires. Comme à l’époque sa’dienne, les Rifains continuèrent tout au long du XVIIe siècle à assurer la défense du front maritime en harcelant en permanence les garnisons européennes de Ceuta, Larache et Tanger. Mais la grande idée de Moulay Isma’il fut la constitution d’un corps de« janissaires » noirs, liés exclusivement à la personne du souverain par un serment de fidélité prêté sur un exemplaire du livre sacré de l’imam al Bukhari, d’où leur nom de ‘Abid al-Bukhari Le Makhzen et l’administration du pays S’appuyant principalement sur ses soldats et leurs caïds qui faisaient fonction de commandants militaires, les gouverneurs des provinces ou des villes... Le souverain intervenait sur tous les sujets, du plus grave au plus anodin, une multitude de conseillers et de secrétaires (kuttab) étaient placés sous l’autorité du grand vizir (wazir al-a’dham) qui faisait fonction également de pacha de Meknès. Avec le chambellan (hajib), le trésorier qui avait la charge du Bayt al- mal et les intendants, ils formaient les Ashab, les « compagnons » du roi, ils le suivaient dans tous ses déplacements et auprès duquel ils séjournaient dans la capitale. À leurs côtés, les agents de la garde montée, des msakhrin / serviteurs avaient pour tâche d’exécuter les « affaires importantes » du Makhzen, les composantes de l’armée des ‘Abid al boukhari et de soldats guish, accompagnaient aussi le Roi dans toutes ses expéditions, Moulay El Hassan la gestion de la crise du dépassement et la tentative de modernisation « Moulay Hassan était acquis de longue date au mouvement des réformes … [avec beaucoup d’appréhensions vis-à-vis des puissances européennes]. Celles-ci, qui n’étaient pas à une démonstration de force près, firent mouiller leurs navires de guerre à Tanger pour garantir la sécurité des Européens, aussitôt connue la nouvelle de la mort de Sidi Mohammed. Mais, en dehors de quelques troubles à Azemmour, à Fès et dans le sud du pays, Moulay Hassan, qui était âgé de trente-sept ans et connu pour son énergie, sa piété et son ouverture d’esprit, prit possession sans difficulté de ses nouvelles fonctions, le 21 septembre 1873» Moulay Hassan s’attela notamment à renforcer la position de son gouvernement tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il parvint ainsi à préserver l’intégrité de son royaume en combattant inlassablement les forces centrifuges qui menaçaient son unité et à assurer son indépendance en faisant jouer en sa faveur la rivalité entre les puissances. Comme ses prédécesseurs, Moulay Hassan accorda une attention particulière à son armée dont dépendaient aussi bien la défense du pays que la levée des impôts et la sécurité des voies de communication. Afin d’éviter que ses choix ne fussent paralysés par la rivalité entre les missions militaires européennes présentes au Maroc, il décida de toutes les associer à ses projets. Ce furent dans l’ensemble des réformes fort coûteuses, mais qui s’avérèrent d’une grande efficacité, puisqu’elles allaient permettre au sultan d’assurer vaillamment l’intégrité territoriale de son royaume. Certes, ses succès ne furent pas négligeables, mais la nouvelle armée marocaine souffrait de nombreux handicaps : manque de cohésion interne, absence de discipline, défaillances logistiques» Harry Aubrey de Vere Maclean Caïd Maclean un commandant écossais Complétant la réforme de l’administration locale engagée par Sidi Mohammed, Moulay Hassan étoffa son Makhzen en multipliant par vingt le nombre des caïds existants. Il déploya en outre beaucoup d’efforts en direction des grands chefs locaux en les intégrant au système makhzanien « Le sultan tenta également d’améliorer le travail de son gouvernement en définissant plus clairement les attributions de chaque ministère. Dans ce but, il accrut notamment les prérogatives du grand vizir…, et créa les fonctions de ministre des Finances, ou Amin al-Umana, en plus des postes déjà existants de ministre de la Guerre, de ministre des Doléances, chargé des réclamations contre les hauts fonctionnaires du Makhzen, du Qa’id al- Mechouar ou chef du protocole, et du Hajib ou chambellan, préposé aux affaires du palais, fonction occupée sous Moulay Hassan par le puissant Ba Ahmad…. Quant aux relations étrangères, elles étaient du ressort du Wazir al-Bahr ou ministre de la Mer, mais c’est le Na’ib al Sultan ou représentant du Roi installé à Tanger, Mohammed Bargash, qui était chargé de recevoir et de négocier avec les diplomates accrédités dans le royaume chérifien. Des dizaines de secrétaires civils, formés dans les grandes medersas du pays, remplissaient les bureaux (baniqa) du Dar al-Makhzen, dans l’aile du palais réservée à l’administration centrale, à quelques pas de la Qubbat al-Nasr où siégeait le sultan.» Un pouvoir itinérant et une capitale qui suit le Sultan « Administration itinérante à l’image du souverain lui-même – dont le cheval, suivant l’adage populaire, était le trône et le ciel le baldaquin –, le Dar al-Makhzen suivait le sultan dans tous ses déplacements et ses expéditions pendant plusieurs mois par an…, cette pratique qui datait au moins de Moulay Isma’il visait un double but : garantir la levée des impôts par le Makhzen et réduire les foyers de dissidence (fitna) à l’intérieur du pays. Mais au-delà de ses objectifs pragmatiques, la mahalla était l’occasion pour le sultan de se « produire » devant de son peuple, dans toute sa puissance et sa splendeur. » Le protectorat La personne du général Lyautey, aristocrate nostalgique de l’Ancien Régime Un projet Monarchiste « Il ne s’agissait donc pas pour lui d’«algériser» le Maroc ni d’y appliquer purement et simplement les méthodes utilisées par Cambon en Tunisie. Grand admirateur de Lord Cromer et de son action en Égypte, et fort de sa propre expérience tonkinoise et malgache, Lyautey n’imaginait pas un seul instant pouvoir gouverner le royaume chérifien sans l’appui du sultan. Un Indirect Rule à la française, dont la réussite passait par la réhabilitation du magistère chérifien, le ravalement de la façade makhzénienne, la mise en place d’une Résidence détenant l’essentiel des pouvoirs d’exécution et de contrôle et, enfin, la « pacification » du royaume et la suppression des foyers de « dissidence » (siba) défiant l’autorité de la France.» le retour de la grandeur du Makhzen Dès 1912, la mise en place progressive des réformes administratives s'est traduite par : 1- le maintien de certains cadres traditionnels du makhzen fonctionnant auprès du Sultan ou dans les provinces ; 2- la création d'organismes politiques, judiciaires ou techniques nouveaux destinés à représenter localement la puissance protectrice ou à permettre l'équipement administratif, économique et social du Maroc sur le type européen. - Les emplois traditionnels et les nouveaux emplois créés pour le makhzen ont continué à être un débouché normal offert aux Marocains. - Les organismes politiques et judiciaires nouveaux qui étaient l'expression du Protectorat ont été réservés aux citoyens français. - Les administrations techniques nouvelles ont, par contre étaient, prévues sous la forme de services à recrutement mixte, ces administrations, qualifiées de « néo-chérifiennes », offraient ainsi aux Marocains à mesure de leur initiation aux techniques modernes un débouché considérable d'emplois de toutes catégories. Depuis 1912 le recrutement du personnel nécessaire aux grands services publics: - les emplois réservés aux Marocains : pachas, caïds, cadis, conseillers, juges, oumana, chioukh, moqaddems, policiers ou mokhaznis. - Les emplois d'autorité ou de judicature sont réservés aux Français : Contrôleurs civils, officiers des affaires indigènes, magistrats… II a toujours difficile, de recruter des Marocains pour les cadres techniques, pendant le protectorat, malgré la diffusion croissante d'une instruction moderne, la participation des Marocains au fonctionnement des grandes administrations néo-chérifiennes est demeuré très insuffisante en quantité et en qualité. Dans ces administrations les Marocains se trouvaient en proportion assez forte dans le personnel auxiliaire ou temporaire ; parmi les titulaires, un petit nombre seulement occupaient d'autres emplois que les emplois subalternes. A cause de diverses causes: - L'élite était attirée par les emplois du makhzen, conférant dignité et avantages, - le commerce attirait les candidats moyens. - Une hésitation chez les diplômés formés dans les écoles françaises, à se mesurer avec les candidats français sans égalité des chances et des rétributions. - Ce n’est qu’à partir de 1936 et sur les directives du Général Noguès, Résident Général, toute une série de dispositions réglementaires et même législatives furent successivement mises en vigueur pour accélérer en pratique l'entrée des Marocains dans les cadres à personnel mixte ce qui sera complété par les dahirs du 14 mars 1939 et 8 mars 1950, instituant le recrutement direct sur titres à des emplois supérieurs aussi bien qu'à des emplois moyens ou secondaires, limitant la difficulté d'affronter concours et examens (dahir du 8 Mai 1948, instituant pour une durée de cinq ans ce régime exceptionnel) Depuis la deuxième guerre mondiale, des améliorations étaient constamment apportées à la situation matérielle des agents marocains : - La création, d'une Ecole marocaine d'administration par le Général Juin, Résident Général, en vue de former d'abord des agents Marocains pour les emplois moyens ou comme on disait à l’époque, « principaux » (dahir et arrêté vizirial du 8 Mars 1948). - Egalisation des rétributions entre Français et Marocains appartenant aux mêmes cadres mixtes, à l’époque du Résident Général, l'Ambassadeur Puaux (dahir du 18 décembre 1944) le droit coutumier Appelé izerf dans l’aire tamazight, llûh ou Ikccuden, l’urf dans le Haut Atlas et le Sous, tiàqqidin chez les Aït Atta, le droit coutumier, qu’on peut désigner de droit positif tribal, présente l’un des anciens systèmes juridiques en présence dans le Maroc historique. Avant la réforme coloniale, il régissait l’ensemble des aspects de la vie privée et publique des membres des populations rurales amazighes, organisées souvent en localités et en tribus, et les relations que ces groupes entretenaient entre eux (alliances, marchés, lieux de cultes et gestions des parcours communs,…). Il jouait également un rôle important dans l’organisation de certains secteurs de la vie active dans les cités urbaines, comme les corporations artisanales hinta ‫الحنطة‬. Produit de la société en fonction des contextes et des conditions sociales et politiques, il a subi des transformations après les réformes coloniale et nationale, et reste en vigueur dans bien des secteurs de la vie sociale et économique. Si l’Azrf et l’urf désignent tous les aspects de ce droit, la ta’qqitt et le lluh sont les noms qui sont utilisés respectivement dans le Sud-Est et le Souss pour désigner les recueils où sont consignées les règles qui organisent les rapports au sein d’une fraction, d’une tribu ou d’un igherm (Ksar) ou qui régissent l’entretien et les rapports sociaux au sein d’un grenier collectif (agadir), d’un lieu saint (mosquée, timzgida), d’un marché ou d’un moussem. Les institutions du Maroc indépendant et le «modèle français » - La première constatation: l'État devenu indépendant continue, dans l'ensemble, à fonctionner et à rechercher l'amélioration de ses institutions dans la lancée sur laquelle l’a placé le régime du Protectorat. - Continuation d’une inspiration politique dans les institutions du vieux Maroc sans que ce soit le modèle à suivre ou à faire revivre. - Absence de références dans l'organisation et la législation des autres pays dit arabes; - Le fond islamique lui-même ne paraît pas marquer de manière très sensible sauf dans certains rapports anthropologique et ethnologiques l'évolution des institutions de l'État. - Le but proclamé par les autorités les plus élevées est de faire du Maroc, dans le respect des croyances islamiques, un État du type le plus moderne et le plus évolué. - l'État a conservé la machine technocratique fortement centralisée du Protectorat en érigeant chaque direction technique en ministère (ainsi, la Direction de l'Agriculture, la Direction des Travaux publics, la Direction des Finances, Le statut de la fonction publique 1958 Pour rappel sous le Protectorat, il n'existait pas de statut de la fonction publique, chaque corps de fonctionnaires ayant ses propres textes - Un dahir du 24 février 1958 (B.О. du 11-4-1958, p. 631), crée un statut de la fonction publique, codification de tous les textes ayant trait aux fonctionnaires, très étroitement inspiré du statut français du 19 octobre 1956 - Le dahir du 24 janvier 1959 (B.О. du 30 janvier 1959, p. 207), crée une Direction de la Fonction publique - Un décret du même jour crée les communes urbaines et rurales, en application du dahir du Ier septembre 1959 relatif à l'élection des conseils communaux. Le dahir du 23 juin 1960 relatif à l'organisation communale (B.O., p. 1230) complétera cet édifice. « Debating workshop : Acquérir les techniques de l’expression orale dans différentes situations/ techniques de présentation » Par: Pr. Bounahay Najib, Pr. EL Amrani Hafida, Pr. Sbihi Soraya, Pr. Tounsi Karima MOHAMMED VI POLYTECHNIC UNIVERSITY RABAT CAMPUS PRÉSENTIONS Présentation brise glace Quelles sont vos attentes à travers cette formation ? Problèmes rencontrés ? Cette photo par Auteur inconnu est soumise à la licence CC BY-SA I-Préambule -Gérer le trac -S’exprimer avec assurance et conviction 1. Accueil et mise en contexte -Atelier pratique 2. Déroulement de la journée VI-Techniques d’intervention dans 3. Règles de fonctionnement différentes situations 4. Motivation et engagement 1-S’adapter à différentes audiences 2-Répondre aux questions de manière II- Introduction générale efficace 3-Atelier pratique -Objectifs de la formation -La communication VII- Conclusion et synthèse -L’articulation -L’interaction Plan de la III- Les bases de la communication orale 1-La communication non verbale formation 2-La communication orale 3-Atelier pratique IV-Préparer et structurer une présentation 1-Identifier les objectifs de la présentation 2-Définir un message clair et pertinent 3-Structurer une présentation efficace 4-Techniques pour capter et maintenir l’attention 5-Atelier pratique V- Maîtriser son expression orale face à un auditoire 1. Accueil et mise en contexte 2. Objectifs de la formation : Cette formation a pour but de vous fournir des outils concrets et des connaissances pratiques qui vous aideront à : Renforcer vos compétences professionnelles et personnelles, Mieux comprendre les attentes de votre nouveau rôle, Préambule Et développer des qualités essentielles telles que : Acquérir les bases d’une communication efficace. Connaître son mode de fonctionnement. Apprendre à s’adapter à différentes situations de communication : réunion, présentation, animation d’un débat, interventions spontanées, improvisation Maîtriser les techniques de présentation : structuration, gestion du trac, utilisation des outils. ▪ 1.Importance de la thématique : En tant que jeunes recrues, vous êtes les piliers de l’avenir de notre ministère. Votre capacité à apprendre, à vous adapter et à travailler efficacement aura un impact direct sur la qualité des services que nous rendons à la nation. ▪ 2. Déroulement de la journée Durée et structure : La formation se déroulera sur une durée de 6 heures, divisée en 4 sessions avec des pauses prévues pour vous permettre de vous détendre et de rester concentrés. Voici un aperçu du programme : 1. Introduction et concepts clés, 2. Ateliers pratiques et études de cas, 3. Échanges et retours d’expériences. Méthodes d’apprentissage : ▪ Nous utiliserons une combinaison de présentations interactives, de discussions de groupe et d’exercices pratiques pour maximiser votre participation et votre apprentissage. ▪ 3. Fonctionnement Participation active : N’hésitez pas à poser des questions, partager vos idées et interagir avec vos collègues. Cette formation est un espace de collaboration. Gestion du temps : Soyez attentifs aux horaires, afin que nous puissions respecter le programme. Respect et bienveillance : Chacun est libre de s’exprimer dans le respect des opinions des autres. ▪ 4. Motivation et engagement Mot de clôture introductive : ▪ Ce moment est une opportunité unique pour acquérir de nouvelles compétences et tisser des liens avec vos collègues. Gardez l’esprit ouvert, soyez curieux et profitez pleinement de cette expérience. ▪ Le but d'un atelier de débat est d'améliorer les compétences des participants en matière d'argumentation, de pensée critique et de prise de parole en public grâce à une pratique et un enseignement structuré. Les objectifs clés comprennent : ▪ Développement des compétences : les participants apprennent à formuler, présenter et défendre des arguments de manière efficace. ▪ Pensée critique : le débat encourage les participants à analyser les problèmes sous plusieurs angles, améliorant ainsi leur capacité à évaluer les preuves et le raisonnement. ▪ Prise de parole en public : les ateliers offrent la possibilité de s'entraîner à parler devant un public, améliorant ainsi la confiance et la prestation. ▪ Travail d'équipe et collaboration : de nombreux débats se déroulent en équipe, favorisant la collaboration et les compétences de communication entre les participants. ▪ Compréhension des formats de débat : les participants apprennent différents styles et formats de débat, tels que le débat parlementaire, de réunion … ▪ Compétences en recherche : le débat nécessite une préparation et des recherches approfondies, aidant les participants à apprendre à rassembler et à synthétiser des informations de manière efficace. ▪ Engagement civique : les ateliers peuvent encourager l'engagement sur les questions sociales, politiques et éthiques, en promouvant une citoyenneté éclairée. ▪ Dans l’ensemble, les ateliers de débat visent à préparer les individus à une variété de contextes où une communication claire et une argumentation convaincante sont essentielles. Extrait film Le Brio https://www.youtube.com/watch?v=0BufXB1AUfM Introduction générale Cette photo par Auteur inconnu est soumise à la licence CC BY-NC-ND ▪ En tant que mode d’expression, la langue orale apparaît plus naturelle que la langue écrite. ▪ Plusieurs raisons sont avancées: ▪ La première est l’universalité de la parole en ce que toutes les sociétés communiquent oralement alors que nombreuses sont celles qui n’ont pas de système de référence écrit. ▪ La deuxième renvoie à la primauté de la parole. La langue orale est le mode fondateur de nos communications alors que le système d’écriture en est un moyen d’expression dérivé. ▪ Le processus d’acquisition du langage oral est naturel tandis que le langage écrit est le fruit d’un apprentissage scolaire spécifique. ▪ Selon le linguiste Hagège, l’être humain semble prédisposé biologiquement à devenir « un homme de parole » qui deviendra éventuellement mais pas nécessairement « un homme de l’écrit. » ▪ La syntaxe de la langue parlée spontanée est souvent marquée par des reprises, des ruptures, des troncations, d’hésitations, etc., par exemple: ▪ “Le métro, euh, vous savez, hein, selon moi, ya, ben, faudrait voir, ya que ça qui va vite, enfin, hein, à Paris…” I-LA COMMUNICATION ▪ La communication est l’un des piliers des relations humaines, qu’elles soient profesionnelles ou personnelles. ▪ Il existe plusieurs façons de communiquer à l’oral : Echanger verbalement, parler avec les signes, Rire, Échanger des regards, Mimer, crier, chuchoter, etc. ▪ En effet, communiquer ne se résume pas à prononcer des mots, mais aussi à adjuster son ton, sa posture , son regard. ▪ C’est majoritairement au travers de cette communication appelée non verbale que tout message oral est avant tout transmis et donc réceptionné par vos interlocuteurs. ▪ Même si certains ont des facilités, communiquer efficacement à l’oral n’est pas inné… ▪ Que l’on soit face à une seule personne, un petit groupe ou bien tout un auditoire, on peut parfois perdre ses moyens et ne plus savoir dire ce que l’on a à dire ou bien se trouver tellement mal à l’aise que notre message sera bloqué avant même d’avoir été prononcé. ▪ L’expression orale est une compétence qu’il est essentiel de maîtriser, notamment lorsqu’on est amené à encadrer des colaborateurs C’est un art qui se travaille! La boucle de la communication ▪ La boucle de la communication présente les principaux éléments impliqués dans une interaction: production d’un message (encodage) la transmission d’un message la réception d’un message (décodage) Schéma de la communication L’interaction verbale Schéma simplifié du processus auditif ▪ Le son est capté par le pavillon de l'oreille externe. ▪ Il passe par le conduit auditif externe et fait vibrer le tympan. ▪ Les vibrations sont transmises par les osselets (marteau, enclume, étrier) dans l'oreille moyenne. ▪ L'étrier transmet les vibrations à la fenêtre ovale, qui envoie ces vibrations dans la cochlée de l'oreille interne. ▪ Dans la cochlée, les cellules ciliées transforment les vibrations en signaux électriques envoyés au nerf auditif. ▪ Le cerveau analyse et interprète ces signaux pour en faire une perception sonore. ▪ [Pavillon] -> [Conduit auditif externe] -> [Tympan] -> [Osselets] -> [Fenêtre ovale] -> [Cochlée] -> [Nerf auditif] -> [Cerveau] ▪ L'interaction verbale désigne un échange de paroles ou de discours entre deux ou plusieurs personnes. ▪ Elle implique l'utilisation du langage pour communiquer, que ce soit dans un cadre informel (comme une conversation entre amis) ou plus formel (comme une discussion professionnelle ou académique). ▪ L'interaction verbale repose sur l'écoute, la prise de parole, la compréhension mutuelle et la réponse, et peut être affectée par des facteurs tels que le contexte, la culture, l'intention des interlocuteurs et leurs émotions. ▪ Elle peut prendre plusieurs formes : ▪ Conversation : échanges informels, souvent spontanés, entre deux personnes ou plus. ▪ Débat ou discussion : échanges plus structurés où des idées ou opinions sont exprimées et argumentées. ▪ Dialogue : interaction verbale qui implique un échange mutuel, souvent dans un contexte narratif ou théâtral. ▪ L'interaction verbale est essentielle pour établir des liens sociaux, partager des informations, résoudre des problèmes ou exprimer des émotions. « Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément » Boileau, L’Art Poétique, 1674 II-L’ARTICULATION ▪ L’articulation, c’est l’air expiré des poumons qui, en passant par la glotte, le larynx, le pharynx, les cavités buccale et nasale, et les lèvres, produit les sons (voyelles) et les bruits (consonnes). Toute modification dans ce passage que traverse l’air produira une différence de son ou de bruit. ▪ L'appareil phonatoire est composé de plusieurs parties : ▪ - les poumons (niveau respiratoire) - le larynx avec les cordes vocales (niveau phonatoire) épiglotte - le pharynx (niveau articulatoire) les cavités supra glottiques - la bouche - les lèvres - les cavités nasales Comment tout cela fonctionne-t-il ensemble ? ▪ Résumé du Processus :.L'air est expulsé des poumons par le diaphragme..L'air passe par la trachée, puis dans le larynx..Les cordes vocales vibrent sous l'effet du passage de l'air, produisant des sons. ▪ Ces sons sont modifiés par la bouche, le palais, la langue et les lèvres pour former des syllabes et des mots. Activité pratique Présentation individuelle : sujets à proposer ▪ 1. Les avantages du télétravail : Parlez des bénéfices du travail à distance pour les employés et les employeurs, en soulignant les aspects de productivité, de flexibilité et de bien-être. ▪ ▪ 2. La gestion du temps au quotidien : Comment prioriser les tâches et éviter la procrastination pour être plus efficace au travail. ▪ ▪ 3. Les qualités d’un bon leader : Identifiez les qualités essentielles d'un bon leader et expliquez pourquoi elles sont importantes dans un environnement professionnel. ▪ ▪ 4. L’importance de l’épargne : Discutez des avantages de mettre de l'argent de côté pour les imprévus, les projets futurs ou la retraite. ▪ ▪ 5. La digitalisation des services publics : Décrivez comment la transformation numérique améliore l'efficacité et la transparence dans les administrations publiques. ▪ ▪ 6. Comment réussir une réunion efficace : Partagez des conseils pour organiser et mener une réunion productive, en se concentrant sur la préparation, la gestion du temps et la participation active. ▪ ▪ 7. Les bénéfices d’une alimentation équilibrée : Expliquez pourquoi manger sainement est essentiel pour la santé mentale et physique, particulièrement en période de forte charge de travail. ▪ ▪ 8. Les enjeux du développement durable : Parlez de l'importance de la protection de l’environnement et de l’adoption de pratiques écoresponsables dans le secteur public et privé. ▪ ▪ 9. Les compétences clés du 21e siècle : Mettez en avant les compétences essentielles aujourd’hui (comme la pensée critique, la collaboration et l’adaptabilité) et leur impact sur la carrière professionnelle. ▪ ▪ 10. Les bases d'une bonne communication professionnelle : Abordez les règles de base pour bien communiquer dans un contexte professionnel (écoute active, clarté, respect). ▪ PARTIE I : TECHNIQUES DE L’EXPRESSION ORALE ▪ L’Expression orale ▪ 1. Définition : ▪ L’expression orale est l’action de transmettre des messages à l'aide d'un langage en utilisant sa voix et son corps pour communiquer. ▪L’expression orale ne peut se comprendre qu'en fonction de : 1.Le rapport au langage ▪Toute langue a une structure particulière qui réagit sur la pensée elle-même. 2.Le rapport a soi-même: ▪On s'utilise aussi soi-même comme instrument pour l’expression orale. ▪Les principales difficultés que l’on rencontre résident dans l'image infériorisée que l'on peut avoir de soi qui se traduisent par de la "timidité". ▪ L'expression orale peut être considérée comme une technique instrumentale. ▪ -Le corps ▪ -La voix sont les instruments, ▪ -Les gestes on s'extériorise. ▪ -Les postures Structure d’une présentation orale ▪ Identifier l’objectif de la présentation ▪ Définir un message clair et pertinent ▪ Une structure avec introduction, développement, conclusion Techniques pour capter et maintenir l’attention : ▪ Questions rhétoriques ▪ Anecdotes ▪ Exemples concrets ▪ Outils de support visual attractif Coach Yves GAUTHIER https://www.youtube.com/watch?v=9z3gFZmohiA Le Débit https://www.youtube.com/watch?v=Ef038kD2hbc Atelier pratique Élaboration d’une présentation sur un thème professionnel II- L’art du storytelling ▪ L’art du storytelling est une technique puissante utilisée pour captiver un auditoire en structurant un discours ou une présentation autour d’une narration. 1. Pourquoi utiliser le storytelling ? Créer un lien émotionnel : Les histoires permettent de connecter avec l’auditoire à un niveau personnel et émotionnel. Cela rend le message plus mémorable. Faciliter la compréhension: En présentant des concepts complexes sous forme de récits, vous les simplifiez et les rendez plus accessibles. Captiver l’attention : Une bonne histoire retient l’attention de l’auditoire, surtout lorsqu’elle contient des éléments de suspense, de conflit ou de résolution. 2. Les éléments clés d’une bonne histoire : - Personnages : Même dans un contexte professionnel, donner un visage humain à une histoire aide à créer de l’empathie. - Les personnages peuvent représenter des clients, des collègues, ou même l’orateur lui-même. - Conflit ou défi : L’histoire doit présenter un obstacle ou un problème à résoudre, ce qui la rend engageante et motive l’écoute. Cela pourrait être un défi rencontré dans le travail, comme une crise financière ou une réforme administrative. ▪ - Solution ou apprentissage : ▪ L’histoire doit montrer comment le problème a été surmonté ou ce que l’on peut en apprendre, mettant en lumière les compétences ou la méthode à transmettre dans le cadre de la présentation. ▪ Émotion : Un bon storytelling inclut des éléments émotionnels, même subtils, pour renforcer l’impact du message. Cela peut être de la fierté, de l’inquiétude, ou du soulagement lorsque la solution est trouvée. 3. Structure d'une présentation basée sur le storytelling : ▪ Introduction : Débutez par une situation initiale qui est familière à votre auditoire, puis introduisez un problème ou un défi. ▪ Développement : Décrivez les obstacles rencontrés, les solutions envisagées et les échecs ou les apprentissages en cours de route. ▪ Résolution: Terminez par la solution, l’impact positif obtenu, et une leçon à tirer. Cela doit être en lien direct avec le message principal que vous souhaitez transmettre. ▪ Conclusion : Reliez l’histoire à la situation actuelle de l’auditoire et à l’objectif de votre présentation. Cela permet d’ancrer la leçon dans leur réalité. 4. Exemples d’utilisation du storytelling dans le contexte du ministère des finances : - Cas d'un projet complexe : Vous pouvez raconter l’histoire d’une réforme budgétaire difficile où une équipe a surmonté des obstacles pour améliorer l’efficacité des dépenses publiques. - Témoignage personnel : Partager une expérience personnelle liée à un moment de crise (exemple : une présentation devant des hauts fonctionnaires ou des résultats attendus dans l’urgence). - Scénario hypothétique : Imaginez une histoire où une décision financière mal préparée entraîne des conséquences imprévues, puis racontez comment une meilleure préparation aurait pu éviter ce problème. 5. Techniques pratiques pour un bon storytelling: ▪ Commencez fort : Une anecdote frappante ou une question intrigante peut capturer immédiatement l’attention de l’auditoire. ▪ Utilisez des détails concrets : Peignez une image claire avec des descriptions précises pour rendre l’histoire vivante. ▪ Soyez authentique : Les histoires basées sur des expériences réelles ou sincères résonnent mieux avec le public. ▪ Utilisez la voix et les gestes: Variez le ton de votre voix et utilisez des gestes pour rendre votre récit plus dynamique et engageant. Atelier pratique pour le storytelling Objectif : Le storytelling est un moyen efficace de rendre les présentations plus engageantes et de mieux communiquer des idées complexes en les rendant plus humaines et accessibles. ▪ Exercice : Préparer une courte histoire (3-5 minutes) basée sur une expérience professionnelle ou une situation fictive en lien avec votre travail au ministère. ▪ Mise en scène : Chaque participant raconte son histoire devant le groupe, avec un focus sur la structure (début, conflit, résolution) et l'utilisation des émotions. ▪ Feedback: Analyse et amélioration collective, en se concentrant sur les aspects narratifs et la manière de renforcer l’impact émotionnel. III- Techniques de l’expression orale L'expression orale est un élément essentiel de la communication efficace. Qu'il s'agisse de prendre la parole en public, de mener une réunion ou de participer à une conversation, maîtriser les techniques de l'expression orale est primordial pour transmettre ses idées de manière convaincante et engageante. 1- L' importanc e del a c ommu nicati on oral e 2- Les fondamentaux de la prise de parole Trac et Stress https://www.youtube.com/watch?v=c5RX5Eb6d6c La Communication non verbale Il est clair que les paroles ont un impact certain sue la communication avec autrui, cependant elles sont accompagnées de gestes et de mimiques qui complètent ce qui est dit ou même le transforme. La gestuelle, l’attitude, le regard en disent bien plus que les mots. Comment décoder ces éléments non verbaux ? Comment les utiliser pour mieux communiquer ? La puissance du non verbal est reconnue et utilisée par les grands communicateurs. Cette façon de communiquer permet de s'adresser à toutes les zones du cerveau de son interlocuteur. Le résultat est une meilleure efficacité de son message. Les recruteurs, par exemple, l'ont bien compris et scrutent au-delà des mots lors de leurs entretiens d’embauche. Qu'est-ce que la communication non verbale ? La communication non verbale englobe ainsi tout ce qui a trait au langage corporel agissant comme vecteur inconscient de nos émotions : postures, style, gestuelle, mimiques, intonation, micro expressions faciales, contacts physiques, mouvements, etc. Ces éléments traduisent nos profonds ressentis face à une situation, notamment lorsque l'on interagit avec autrui et peuvent parfois nous desservir, discréditer une allocution pourtant bien rédigée et préparée, voire tout simplement nous trahir. Lors d'une interaction avec autrui, les mots que nous employons ne représentent que 5% environ des informations entendues par notre interlocuteur. Environ 40% de son ressenti face à notre intervention est transmis par l'intonation de notre voix. La grande majorité de notre message est ainsi véhiculée par notre langage corporel. C'est dire l'importance de connaître les éléments du non verbal, savoir les décrypter et surtout les maîtriser ! Il est essentiel de parfaitement maîtriser ces éléments lors d'une prise de parole en public , par exemple, ou encore dans le cadre d'une négociation où le non verbal apportera de précieuses informations à celui qui sait observer finement. Décoder les éléments du non verbal Posture, élocution, ton de la voix, gestuelle, regard... sont des éléments a priori anodins qui en disent pourtant bien plus long sur nos intentions réelles et nos émotions. Décryptage rapide de la synergologie ou langage non verbal..La voix est le premier vecteur de nos mots. Sans même voir la personne qui nous parle, nous sommes capables de dire si cette dernière est nerveuse, détendue, si elle sourit, etc. Les éléments caractérisant la voix sont les suivants : le timbre : variant de très grave à très aigu, il est propre à chaque individu. le volume : niveau sonore à adapter en fonction du contexte et de l'auditoire (1 ou plusieurs personnes, interaction amicale ou prise de parole en public, etc.). Une voix difficilement audible ou n'atteignant pas tout un auditoire renverra un sentiment de non-maîtrise du sujet, de malaise ou de doute quant à l'orateur. le débit : il s'agit de la vitesse à laquelle nous parlons. Prêtez une attention toute particulière à votre débit si vous devez parler en public, car il est courant de parler - beaucoup - trop vite dès lors que l'on s'exprime devant une assemblée, dénotant ainsi une certaine nervosité. l'intonation : le ton de la voix donne littéralement vie aux mots. C'est en quelque sorte la mélodie de nos discours. Il est important de moduler le ton de votre voix afin de capter l'attention de votre/vos interlocuteurs , par exemple, ou bien réveiller un auditoire endormi. La voix pourra se faire chaleureuse ( écoute et empathie ), plus froide (présentation de chiffres ou d'éléments purement techniques), ou bien encore puissante (allocution de rassemblement pour motiver), etc. Voix et autres https://www.youtube.com/watch?v=WqBygvU8vA8 https://www.youtube.com/watch?v=U0fRx7VHfQ8 2- L'APPARENCE PHYSIQUE Si l'on a coutume de dire que l'habit ne fait pas le moine - ce qui est intrinsèquement vrai, il n'en demeure pas moins que notre apparence physique générale et vestimentaire véhicule de nombreux messages quant à notre personnalité. En outre, si vous êtes bien dans votre tenue, vous paraîtrez plus confiant et inspirerez ainsi davantage confiance à autrui. Inconsciemment, avant même que notre interlocuteur n'ait prononcé le moindre mot, notre cerveau analyse l'apparence globale de ce dernier. De nombreuses personnes s'arrêteront à cette première impression sans chercher à en savoir davantage. Par ailleurs - c'est notamment le cas en entretien de recrutement, ce que vous portez trahit plus ou moins consciemment certaines qualités - compétences - tout comme certains aspects plus abstraits de votre personnalité. Une apparence négligée a toutes les chances de vous porter préjudice pour un poste à responsabilité, par exemple. En outre, être vêtu comme la majorité des employés de l'entreprise pour laquelle vous postulez vous donne un avantage exprimé par ce sentiment d'appartenance au même cercle. C'est l'effet miroir, induisant instantanément et totalement inconsciemment sympathie et positivité. Ainsi, lors d'un entretien d'embauche, vous veillerez à respecter le code vestimentaire de la profession, mais également de l'esprit de l'entreprise pour laquelle vous postulez. Les couleurs que nous portons en disent également beaucoup sur notre état d'esprit et notre personnalité. 3- Posture et gestuelle Vos mouvements ainsi que la façon dont vous les faites, sont des indicateurs forts de ce que vous ressentez intérieurement et de vos intentions réelles. Face à face, côte à côte, assis, debout, etc. votre position face à votre interlocuteur détermine également votre rapport à ce dernier. La posture La position générale de votre corps, l'inclinaison de votre tête, la façon dont vous vous positionnez face à un interlocuteur envoient des messages inconscients à ce dernier : êtes-vous une quelconque menace pour lui. Dégagez-vous chaleur et bienveillance ou bien au contraire hostilité et agressivité ? Assis face à votre interlocuteur, avez-vous le haut du corps penché vers ce dernier ou bien plutôt bien calé contre le dossier de votre fauteuil et plutôt en retrait ? Croisez-vous les jambes ? Où sont vos mains et que font-elles ? Sans même un mot prononcé, nous sommes capables de lire diverses informations à travers l'attitude de notre interlocuteur. Dos droit, pieds bien ancrés dans le sol, mains contrôlées, regard non fuyant... sont autant d'éléments projetant confiance en soi, solidité et force, un certain charisme. Dos courbé vers l'avant, regard fuyant, mains constamment torturées marquent, au contraire, unes puissante impression de timidité, malaise, manque de confiance en soi, nervosité, etc. Bras ou jambes croisés dénotent une attitude fermée. La gestuelle L'ampleur et la réalisation de vos mouvements marquent votre état : détendu, anxieux, chaleureux, hostile, menaçant, ouvert, fermé... Chacun de vos gestes est inconsciemment interprété par votre interlocuteur et peut déterminer l'issue d'une négociation, par exemple, ou totalement discréditer l'intervention de quelqu’un. Passer sa main dans ses cheveux, se frotter le nez, la bouche ou le menton sont autant d'éléments qui peuvent trahir un mensonge ou une grande anxiété. De même que des mouvements saccadés ou rapides. Au contraire, des mouvements amples, maîtrisés et lents sont des signes de confiance en soi et d'aise. Parmi les gestes marquants, on peut citer la poignée de main, plus ou moins molle, plus ou moins appuyée ; l'index accusateur ou simplement indicateur ; le hochement de tête indiquant acquiescement, etc. Gestuelle https://www.youtube.com/watch?v=u7wfkuyK1IA 4- Le Regard « Le regard constitue l’une des plus grandes merveilles de la nature. Il transcende la parole et représente le symbole physique de l’identité. » Ralph Waldo Emerson Ne dit-on pas qu'il est le miroir de l'âme ? Au-delà de cette formule, le regard renvoie un maximum d'informations à celui qui sait le décrypter. Un contact visuel suffit parfois à donner la réponse à une question. L'intensité de ce dernier peut mettre à l'aise la personne vers qui il est tourné ou bien, au contraire, la mettre mal à l'aise, voire la déstabiliser ou l'effrayer. Le regard peut être présent, appuyé, fixe, instable, fuyant, tourné vers le haut ou plutôt vers le sol, droit ou bien distrait et envoyer différentes informations : domination, manipulation, fuite, anxiété, agacement, ennui, colère, chaleur, bienveillance, etc. Prenez soin de regarder votre/vos interlocuteurs dans les yeux sans être toutefois trop insistant, ce qui aurait comme conséquence de mettre des derniers mal à l'aise. Contact visuel https://www.youtube.com/watch?v=lzQG2C3fKIU 5- Les expressions faciales et les micros expressions Un sourcil qui se relève, le coin de la bouche qui frétille, l’œil qui frise, le front qui se plisse, les lèvres qui se crispent... Certaines expressions faciales mues de manière totalement involontaire par nos muscles et reconnues de tous sont aisément repérables. D'autres, nettement plus subtiles, mais tout aussi involontaires, passant inaperçues pour la plupart d'entre nous, laissent toutefois transparaître de précieuses informations. On les appelle les micro-expressions. Ces dernières, mises en valeur par Paul Ekman - psychologue américain spécialisé dans l'étude des émotions - sont universelles, extrêmement furtives (moins d'une demi-seconde) et l'expression de l'une de nos 7 émotions (joie, tristesse, peur, colère, dégoût, surprise, mépris). Si les premières sont aisées à interpréter, les secondes demandent une connaissance élargie et un entrainement certain avant d'espérer pouvoir s'en servir de repères. Dilatation des pupilles, clignement à peine perceptible des yeux, bouche qui s'entrouvre... les micro-expressions sont imperceptibles pour un œil non averti et pourtant très parlantes. A ce propos, les mentalistes, notamment, maîtrisent - entre autres - cet art à merveille, bluffant souvent l'assistance qui reste médusée face à tant de pouvoir. 6- L’espace et la distance La distance Edward Twitchell Hall - anthropologue américain spécialiste de l'interculturel du début du XXème siècle - a mis au jour le concept de proxémie au travers duquel il classifie le type de relation existant entre 2 protagonistes en fonction de la distance physique les séparant lors d'une interaction et de fines règles culturelles. Il mit ainsi en évidence 4 zones, variant selon les us et coutumes : intime : zone hautement émotionnelle allant de 15cm à 45cm, c'est la distance séparant 2 membres d'une même famille, par exemple ou extrêmement proches, dont les liens sont émotionnellement forts (contacts physiques, chuchotements, etc.). Les dialogues ne sont pas perceptibles par une personne hors de la zone. On la nomme parfois distance du secret. personnelle : de 45cm à 1,20m, on la nomme zone affective. Les liens sont émotionnellement moins intenses, mais suffisamment pour titiller l'affect. C'est la distance pour une discussion particulière, par exemple, entre 2 personnes qui se connaissent bien (ami.e.s). Les dialogues sont audibles tout en restant relativement feutrés. On la qualifie de distance de la confidence. sociale : 1,20m à 3,60m, c'est la zone de sociabilisation avec des interactions entre individus se connaissant ou se côtoyant régulièrement (connaissances, collègues de travail, etc.). La voix se porte et se fait entendre sans effort. publique : ni contacts physiques, ni interactions directes, il s'agit de la distance existant entre une personne et un groupe d'individus (conférencier face à son auditoire, par exemple). Chaque individu a sa propre perception de ces zones, qu'il est essentiel de respecter, sous peine de faire capoter la discussion avant même qu'elle n'ait débuté. Selon le vécu, la personnalité ou bien encore le caractère de votre interlocuteur, il vous faudra vous adapter. Ne franchissez pas le seuil d'une zone sans y avoir été invité ! L’espace La façon dont vous occupez l'espace détermine votre position par rapport à votre/vos interlocuteurs. Une personne influente sera à l'aise en tous lieux, occupera tout l'espace dont elle dispose, réduisant et/ou augmentant la distance entre elle et son/ses interlocuteurs au gré de son discours, faisant tantôt preuve de domination (distance réduite), tantôt de recul (prise de distance accentuée). Cette occupation de l'espace marque leur charisme et joue en faveur de leur force de persuasion. Ecouter et comprendre son interlocuteur au-delà de ses mots est un immense atout dans bien des situations. Cela permet, entre autres, de : interagir de manière limpide et efficace avec ses interlocuteurs : en entretien de vente, notamment, ou encore lors d'un entretien d'embauche. convaincre plus facilement en adoptant la bonne posture et une gestuelle adéquate. réorienter une négociation face à un interlocuteur fermé en repérant les signes d'agacement, non-intérêt, etc. et en corrigeant le tir. cerner plus précisément la personnalité d'un candidat en recrutement en repérant les signes de nervosité ou de mensonge. gérer les conflits plus efficacement et détectant les non-dits. déceler les résistances au changement avant qu'elles ne soient clairement énoncées. Sagesse et bon sens ! Chaque être humain est unique. Chaque situation a son contexte. Il convient ainsi de rester prudent, ne pas juger hâtivement et vous servir de ces éléments comme autant d'alliés dans vos interactions avec autrui et non comme des vérités incontestables ou des preuves irréfutables. Espace https://www.youtube.com/watch?v=MztxqbROWm4 Maîtriser son expression orale face à un auditoire Gestion du trac en prise de parole La prise de parole en public est une compétence essentielle dans de nombreux contextes. La peur de parler en public, ou trac, est une expérience courante qui peut entraver la performance. Comprendre les causes du trac Développer une attitude positive Utiliser la visualisation mentale Pratiquer des exercices de relaxation ▪ Bien se préparer et répéter 6- Les techniques d'intervention dans différentes situations ▪ Les techniques d'intervention orale sont des stratégies utilisées pour gérer la communication de manière efficace en fonction des situations et des interlocuteurs. ▪ Ces techniques varient en fonction des objectifs de la conversation, du contexte, du type d'interlocuteur (formel, informel, supérieur, subordonné, etc.) et du message à transmettre. ▪ Voici un aperçu des techniques d'intervention orale dans différentes situations de communication, accompagnées d'exemples : A-Techniques ▪ 1. La reformulation ▪ La reformulation consiste à répéter ce que l'interlocuteur a dit avec d'autres mots pour vérifier la compréhension ou pour clarifier une idée. ▪ Cela permet de montrer que vous écoutez activement et que vous êtes prêt à poursuivre l'échange. ▪ Exemple : Interlocuteur : "Je trouve que la gestion des projets dans l'entreprise pourrait être plus fluide. » Vous : "Donc, si je comprends bien, tu suggères qu'il y a des difficultés dans l'organisation actuelle des projets ?" 2. L'écoute active ▪ L'écoute active implique de prêter une attention totale à l'interlocuteur, de montrer de l'intérêt et de confirmer la compréhension par des signes verbaux et non verbaux. ▪ Cela inclut les hochements de tête, les petits mots de soutien ("Je vois", "D'accord", etc.) et la reformulation. ▪ Exemple : Interlocuteur : "Je pense que l'équipe manque de coordination et de communication. » Vous : "Tu sembles dire qu'il y a un problème de collaboration au sein de l'équipe, et que cela impacte les résultats, c'est bien cela ? " 3. Le questionnement ▪ Le questionnement permet de clarifier, d'approfondir ou de recentrer une discussion. Il existe différentes formes de questions : ouvertes, fermées, de clarification, de relance, etc. ▪ Exemple : Vous : "Peux-tu préciser ce que tu entends par 'manque de coordination' ?" Vous : "Comment penses-tu qu'on pourrait améliorer la communication dans l'équipe ? » 4. La reformulation en miroir ▪ Cette technique consiste à répéter exactement ce que l'interlocuteur a dit, en miroir, pour l'inciter à approfondir ou à reformuler ses propos de manière plus précise. ▪ Exemple : Interlocuteur : "Je suis vraiment frustré par la situation." Vous : "Tu es frustré par la situation, c'est bien ça ?« ▪ 5. L'assertivité ▪ L'assertivité est l'art de défendre ses opinions ou ses besoins de manière claire, directe, respectueuse, sans être agressif ni passif. ▪ Cette technique est particulièrement utile dans les situations de conflit ou pour faire face à des comportements autoritaires. ▪ Exemple : Vous : "Je comprends ton point de vue, mais je ne suis pas d'accord avec toi. Voici pourquoi…" 6. Le recadrage ▪ Le recadrage permet de changer la perspective d'une situation pour offrir une autre interprétation. ▪ Cela aide à désamorcer un conflit ou à relancer la discussion dans un sens plus constructif. ▪ Exemple : ▪ Interlocuteur : "C'est une mauvaise idée, ça ne va pas marcher." ▪ Vous : "Je comprends que tu sois sceptique, mais voyons les avantages potentiels que cela pourrait avoir. Par exemple, cela pourrait nous permettre de…" 7. La paraphrase ▪ La paraphrase est proche de la reformulation, mais elle consiste davantage à exprimer les idées de l'autre sous une forme différente, avec un vocabulaire plus simple ou plus précis. ▪ Elle est utilisée pour vérifier la compréhension tout en démontrant que vous avez bien pris en compte les préoccupations de l'interlocuteur. ▪ Exemple : Interlocuteur : "Les délais de livraison sont trop longs et affectent la qualité du service client. » Vous : "Tu veux dire que les retards de livraison entraînent une insatisfaction chez les clients, et cela affecte l'image de l'entreprise ?" 8. La gestion des silences ▪ Le silence peut être une technique efficace dans certaines situations pour laisser le temps à l'interlocuteur de réfléchir, de se calmer ou de prendre la parole. ▪ Il peut aussi servir à créer un impact après une remarque importante. ▪ Exemple : Après une question importante ou une remarque forte, vous laissez quelques secondes de silence pour laisser l'interlocuteur digérer ou réagir. 9. L'humour ▪ L'humour, lorsqu'il est bien dosé, peut alléger une conversation tendue, rendre le discours plus agréable et instaurer une atmosphère de confiance. ▪ Il est cependant important de bien connaître son auditoire pour éviter toute maladresse. ▪ Exemple : Vous : "Bon, je crois qu'on a déjà fait le tour des pires idées possibles, passons à quelque chose de plus fun !" 10. L’utilisation du feedback ▪ Le feedback est une technique qui consiste à fournir des informations à l'interlocuteur sur la manière dont son message a été perçu ou compris. ▪ Cela peut être une manière de renforcer l'impact du message, de corriger un malentendu ou d'encourager la discussion. ▪ Exemple : Vous : « Je vois que tu as beaucoup d’idées, mais peut-être que certaines d’entre elles

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