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CHAPITRE 4 Microéconomie approfondies (2) Concurrence imparfaite, défaillances de marché et analyse stratégique du comportement des agents économiques SECTION 1 – Économie industrielle et des structures de marché Objet, histoire et méthodes de l’économie industrielle 1.1 Définition de l’économie...

CHAPITRE 4 Microéconomie approfondies (2) Concurrence imparfaite, défaillances de marché et analyse stratégique du comportement des agents économiques SECTION 1 – Économie industrielle et des structures de marché Objet, histoire et méthodes de l’économie industrielle 1.1 Définition de l’économie industrielle L’économie industrielle est le champ de l’analyse économique consacrée à l’étude des structures de marché cad à l’étude du comportement des ent en fonction du degré de concu présent sur le marché. TIROLE précise que l’économie industrielle cherche à étudier les conditions de formation et d’exercice du pouvoir de marché par les firmes. L’économie industrielle s’attache + généralement à étudier les situations de concu imparfaite et à la manière dont les autorités publiques (autorité de la concu) doivent ou peuvent réguler ces imperfections de la concu. 1.2 Une rapide histoire de l’économie industrielle : prémisses classiques (SMITH, BASTIAT), tradition néoclassique et ingénieurs français (DUPUIT et COURNOT), École de Harvard, École de Chicago, et nouvelle économie industrielle (NEI) portée par TIROLE. Dans le premier livre de la Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations SMITH consacrait un chap à la concu et à la question des monopoles en imaginant déjà que le principal problème posé par un monopole était « l’impossibilité, dans ce cas, pour l’entreprise de ne pas céder à la tentation, de monter ses prix tant qu’il existe de l’autre côté du marché un consommateur prêt à payer » le pouvoir de marché. SMITH ajoute qu’à l’inverse la grande vertu de la concu était « d’obliger des entreprises ou des entrepreneurs à accepter moins en termes de prix ». Aussi la pensée de BASTIAT dans Sophismes économiques (1845) à travers un célèbre passage connu sous le nom de « Pétition des marchands chandelle », cette pétition est en réalité un pamphlet volontairement caricatural et ironique ds lequel BASTIAT imagine une lettre fictive (une pétition) à destination des députés et provenant des représentants des marchands de chandelles qui se plaindraient auprès des députés de la concu du soleil jugée déloyale car la lumière est gratuite et demandant donc aux députés d’interdire les fenêtres, ouvertures pour lutter contre cette concu déloyale. Cette pétition prend en dérision les argu traditionnels contre la concu : idée que le concu est déloyal, qu’il est étranger et que cela suppose de mettre en place des protections tournées en dérision voire en absurde. Pour BASTIAT une intervention de l’État visant à limiter la concu serait tjs néfaste d’où « Détruire la concurrence c’est tuer l’intelligence ». La théo néo instaure le primat du modèle de la CPP mais les premiers travaux en économie industrielle sont hérités de la tradition française du 19s portée par ingénieurs des mines qui étudient certains cas ou la concu imparfaite se justifierait à l’instar des travaux de DUPUIT, le premier à mq pour les transports publics/premiers chemins de fer l’existence d’un monopole pouvait ê préférable à une situation de préférence ou encore avec travaux de COURNOT qui étudie les conséquences négatives de la présence d’un duopole par rapport à la CPP. Au 19s, émergence 1ères réflexions de la concu imparfaite. La tradition autrichienne contribue aussi aux 1ères réflexions en éco industrielle car des économistes comme MENGER imaginait qu’un fort degré de concu était un bon moyen de « dépotentialiser l’intervention de l’État ». A partir de cet héritage on distingue 3 grandes traditions successives en éco industrielle : {distinction importante pour construire les dissertations sur sujet sur concu, monopole, concentration industrielle car il s’agit de 3 traditions qui progressivement s’opposent ou se complètent} HARVARD : émergence ds 30’ surtout 50-60’ avec BAIN, MASON et BORK Selon HIGH Competition (2002) on distingue école de Harvard et école de Chicago en considérant que l’école de Harvard est la tradition pessimiste/tradition statique de la concu et école de Chicago tradition optimiste et dynamique. Pour école de Harvard le seul modèle valable est la CPP ce qui signifie que la moindre imperfection de la concu doit ê combattue avec fermeté ; idée étant que même la + petite des imperfections concurrentielles donnera lieu à un abus des ent qui chercheront à en profiter pour augmenter son prix ou réduire les qtés produites. Cette thèse résumée par le paradigme SCP/paradigme structuraliste ; selon BAIN et MASON la structure de marché + ou – concurrentielle (S) détermine entièrement le compor des ent sur le marché (C) cad le prix pratiqué et la qté produite. Ainsi dès que la structure de marché faiblie d’un pdv concurrentiel le compor des ent change car elles cherchent à exercer leur pouv de marché. Ensuite ce compor des ent détermine la performance de l’économie (P) avec idée que + le pouv de marché est fort, moins la perf est forte. S -> C -> P Modèle aussi qualifié de statique car il n’existe aucun facteur pouvant transformer l’économie représenté par un modèle simplifié sans prise en compte du temps. École de Harvard très influente sur les premières politiques de la concu américaine car elle participera au démantèlement de nombreuses grandes ent jugées contraire à l’idéal concurrentiel de même que sous son influence la FTC refusera la casi totalité des fusions d’ent sachant même que la FTC et ses représentants seront à l’origine d’un slogan en économie de la concu « Small is beautiful » idée étant de presque systématiquement sanctionner ou poursuivre les grandes ent. Mais l’intransigeance de cette pensée ouvre la voie à certaines critiques portées par l’école de Chicago qui émerge ds 70’. CHICAGO 70’–90’ avec STIGLER, WILLIAMSON, PANZAR, BAUMOL, WILLIG et AGHION Ils insistent sur l’importance de l’innovation et reprendre les travaux de SCHUMPETER ou CHAMBERLIN Théorie de la concurrence monopolistique (1933). Pour les économistes de Chicago qui reprennent les travaux de SCHUMPETER, le capitalisme comme système de P suppose une alternance (appelée dialectique) entre concurrence et monopole, ses 2 structures de marché s’autoentretenant mutuellement de manière temporelle. D’après SCHUMPETER dans sa théo de l’évolution économique, une situation de concu fait baisser les profits et incitent donc les entrepreneurs à innover pour bénéficier d’un monopole temporaire et donc bénéficie d’une rente, d’un surprofit temporel liée à l’innovation. Toutefois ce monopole n’est que temporaire car les autres ent vont rapidement imiter l’entrepreneur innovant si bien que la concu réapparait naturellement sur le marché. Cette dialectique monopole / concurrence est le moteur du capitalisme chez SCHUMPETER. Donc l’école de Chicago va estimer qu’au nom de l’innovation un monopole temporaire peut se justifier car il est facteur de xce. Concurrence effective / Concurrence potentielle Nécessaire de distinguer concurrence effective et concurrence potentielle sur chaque marché si bien qu’un marché peut ê en situation effective de monopole et en même temps connaitre une situation potentiellement concurrentielle. PANZAR, BAUMOL et WILLIG dans Contestable markets and the theory of industry structure (1982) idée qu’un marché est contestable s’il n’existe aucune barrière à l’entrée ou à la sortie du marché cad si n’importe quelle ent peut venir à tt moment venir concurrencer le(s) Pr sur le marché. Selon ces économistes le seul critère importante ds la CPP est la contestabilité si bien qu’il peut exister un monopole sur un marché et en même temps il est possible de considérer un marché tq il est contestable car si ent en situation de monopole abuse de cette situation nota pour augmenter les prix alors immédiatement d’autres concurrents extérieurs se créeront et pourront rétablir une situation concurrentielle car le marché est contestable. La théorie des marchés contestables mq les ent même monopolistiques se comportent comme des ent en CPP en l’absence de barrière à l’entrée ou à la sortie. Économies d’échelle WILLIAMSON mq la concentration industrielle permettait de réaliser des économies d’échelle nota qd les coûts fixes sont importants ce qui est source d’efficacité économique. Depuis 90’, la q° est surtout de savoir comment réguler les situations d’imperfections de la concu et comment les rendre encore plus efficaces en évitant nota que les ent pour lesquelles on accepte des imperfections de la concu ne cherchent quand même à en bénéficier. La nouvelle économie industrielle se construit autour de TIROLE, LAFFONT, MILGROM, … Ils ont tous comme point commun de se consacrer nota à l’étude de la régulation de ces imperfections de la concu en présence d’asymétrie d’information nota entre le régulateur et le régulé et à modéliser mathématiquement ses interactions stratégiques à l’aide la théorie des jeux. Monopoles et pouvoir de marché : un cas extrême de la concentration industrielle 2.1 Introduction : définition et typologie des structures de marché Les diff structures de marché peuvent ê synthétisées dans le tableau de Stackelberg qui permet de résumer le type de structure de marché en f° des 2 critères : Le nb d’Or Le nb de Dr Attention ne pas faire le tableau en accroche Attention pour définir une structure de marché, il faut tjs définir le nb d’Or et le nb de Dr. Remarque : on parle + généralement de concentration industrielle pour désigner un phénomène selon lequel le nb d’Or/ent sur le marché est largement réduit par rap à situation de CPP quel que soit le nb de Dr. 2.2 Mesurer le pouvoir de marché : indice d’Hirschmann-Herfindahl, indice de Lerner et nouveaux indices Pour mesurer le degré de concentration industrielle, le premier indice utilisé est l’indice d’Hirschmann-Herfindahl mesuré comme : HHI est un bon indicateur de concentration car en situation de très forte concurrence l’indice vaut 0 en CPP. En situation de monopole il vaut 10 000. Exemple : 3 ent (A, B et C) A 50% des parts de marché B 10% des parts de marché C 40% des parts de marché Il faut additionner les parts de marché au carré. HHI = 50^2 + 10^2 + 40^2 = 4200 L’intérêt de HHI est qu’il permet de décorréler le degré de concurrence et le nb d’entreprise sur le marché du degré de concu. Exemple si sur marché ent A a 40% des parts de marché et après le reste détient 60% HHI = 1600. Cet indice est utilisé par UE pour estimer les seuils tolérés ou à surveiller de concentration industrielle. Il est en général admis que : HHI < 1 000 traduit une concentration acceptable  1 000 <= HHI <= 2 500 nécessite une surveillance car concentration légèrement accrue HHI >= 2500 est proscrite par les autorités de la concu Lors de la fusion Darty-Fnac, l’autorité française de la concu a contraint la Fnac à revendre une 20ainte de magasins Darty en Ile de France à des concu comme Boulanger pour empêcher la concentration industrielle d’ê trop importante (2016). A partir de 2019, projet de fusion d’Alstom et Siemens qui a été rejetée/interdit par la commission européenne Margrethe Vestager qui avait pour argument : imaginer que la fusion Alstom/Siemens aurait provoqué une trop forte concentration sur les 2 marchés : matériel roulant et outils signalisation ; la crainte étant qu’Alstom/Siemens fusionné profite de ce nouveau pouvoir de marché pour augmenter ses prix au détriment des principaux Cr. Indice de Lerner est calculé en faisant En CPP le prix = coût marginal donc indice vaut 0. Monopole prix très élevé donc indice vaut 1. Il existe enfin des indices mesurant les parts de marché des 2/3/5 ent les + importantes et qui peuvent venir compléter HHI ou indice de Lerner. 2.3 Recettes moyennes, marginales et totale en situation de monopole En situation de monopole, l’ent reçoit pour chaque unité vendue un prix appelé recette. On appelle recette marginale le prix de la dernière unité vendue et on appelle recette moyenne le prix de marché pratiqué pour l’ensemble des biens en moyenne. Aux regards de la def de la recette moyenne, on peut dire que la recette moyenne associée à une qté vendue est = à f° de D. Forme générale de la recette moyenne : Le paramètre b = mesure la sensibilité des Cr au prix Le paramètre a = rpz la D minimale sur le marché quel que soit le prix pratiqué sur le marché Graphiquement la f° de recette moyenne est associée à la f° de D La recette marginale en situation de monopole est tjs la dérivée de la recette totale qui s’exprime elle-même comme la recette moyenne fois les qtés. Graphiquement, attention la recette marginale est tjs 2 fois + pentue que la recette moyenne. 2.4 L’équilibre du monopole privé : représentation et analyse du sur-prix et du sur-profit Pour rpz l’équilibre du monopole, on construit la courbe de recette marginale, recette moyenne, coût marginal et coût moyen. L’équilibre du monopole est obtenu parce que le monopole est rationnel pour la qté qui permet l’égalisation entre recette marginale et coût marginal. Pour déterminer le prix de monopole, il faut remonter jusqu’à la f° de D car monopole répond à tte la D. Graphiquement, le profit du monopole peut ê qualifié de surprofit et la diff entre la recette totale et le coût total. 2.5 Une comparaison des surplus : CPP vers monopole  En comparant les 2 équilibres, on voit que la situation de monopole est sous-optimale et on peut même faire apparaitre un triangle d’Harberger pour rpz les pertes occasionnées par le monopole par rapport à la CPP. Le pouvoir de marché du monopole dépend de la valeur de l’élasticité-prix de la D. 2.6 Quelques exemple de forte concentration industrielle : monopoles et quasi-monopoles Historiquement, de nombreux monopoles sont apparus ds des secteurs d’activités supposant le plus souvent des coûts fixes importants ou un accès privilégié à une ressource naturelle. C’est ainsi qu’aux US au début du 20s, la Satandard Oil Company constituait un quasi-monopole sous le marché américain de distribution de carburant car cette ent possédait jusqu’à son démantèlement près de 96% des parts de marché aux US. Face à cette extrême concentration industrielle la Satandard Oil Company est démantelée par un premier arrêt de la Cour Supreme américaine en 1911 sous l’influence de la théo néo et des premiers combats contre la concentration. Satandard Oil démantelée en 34 autres ent dont Exxon. Par ailleurs, d’autres secteurs ont pu connaitre des monopoles nota des monopoles gérés par l’État souvent en présence de coûts fixes particulièrement importants monopoles publics (comme SNCF, EDF, La Poste). Dans de nombreux secteurs de l’industrie de réseau des ent publiques ont occupé des positions de monopole aussi qualifié de monopole légal avec une barrière à l’entrée légale empêchant les concurrents d’exercer la même activité. Ces monopoles ont été libéralisés/ouverts à la concu à partir des 90’-2000’ nota sous l’influence de l’UE et du traité de Maastricht de 1992 ds lequel il est inscrit que la libre concurrence doit ê la règle du marché unique européen et que les États doivent s’engager au maximum à ouvrir la concu à la plupart des secteurs d’activité. Plus récemment, des monopoles liés à l’économie numérique ont émergé à l’instar de Google dont le moteur de recherche totalise encore 96% des recherches effectuées sur internet ; ce qui lui vaut nota une surveillance de la Commission européenne et une réflexion actuellement en cours aux US sur un éventuel démantèlement de Google car l’actuelle directrice de la FTC Linda KAHN est une ancienne militante anti-Google et ancienne présidente de « think-tank » consacrée nota à étude des conséquences négatives des GAFAM pour la collectivité. 2.7 La discrimination par les prix (1) : principes et typologie des formes PIGOU The Economics of welfare (1921) a théorisé l’idée de discrimination par les prix cad de la capacité d’une entreprise à adapter son prix à chaque Cr l’objectif étant de faire payer chaque Cr le prix maximum qu’il serait prêt à payer. Normalement il n’existe qu’un seul prix de marché (P*) indifférencié quel que soit le Cr. La situation qui pourtant maximiserait le profit de l’ent serait celle ou l’ent connaitrait la disposition marginale à payer de chaque Cr pour lui faire payer le prix le + élevé. 3 degrés de discrimination en f° du type de discrimination considéré : Discrimination parfaite/Discrimination de 1er degré permet à l’ent de faire payer à chaque Cr le prix max en f° de sa disposition marginale à payer Discrimination de 2ème degré pour caractériser la capacité d’une ent à identifier différents types de clientèle mais sans ê capable de savoir à quelle clientèle le Cr appartient ; dans ce cas la pratique d’une ent consiste à proposer les mêmes conditions tarifaires au Cr mais à inclure également un « menu de tarification » comme des options qui sera choisi par le Cr qui lui seul sait à quelle catégorie il appartient L’entreprise parvient à identifier à quel type de clientèle elle vend ses biens mais uniquement en sous-catégorie relativement large comme l’âge, le lieu d’habitation sans parvenir à discriminer plus finement sa clientèle Ces pratiques de discrimination par les prix constituent une entorse à l’idéal concurrentiel car l’ent qui discrimine exerce une forme de pouv de marché en fixant elle-même un prix diff du prix d’équilibre. Graphiquement si l’ent dispose d’une discrimination parfaite elle pourra donc pratiquer un prix très diff pour un même bien vendu en même qté. Ds ce cas l’ent fait face à 2 sous catégories de marché donc à 2 f° de D et 2 f° de recette marginale pour des coûts moyens et marginaux identiques. Graphiquement l’intérêt pour l’ent est de parvenir à fixer 2 prix différents sur le même marché ce qui maximise son profit. Comme le montre COMBE dans « Vers des prix personnalisés à l’heure du numérique » (2019), l’économie numérique a remis au bout du jour l’idée d’une possible discrimination parfaite fondée sur l’analyse des données personnelles utilisées par les ent pour parvenir à connaitre toutes les caractéristiques du Cr. Les monopoles naturels : recherchés mais contrôlés par la puissance publique 3.1. Définition, justifications et représentation de l’existence des monopoles naturels
 On appelle monopole naturel un monopole dont les coûts moyens et les coûts marginaux sont strictement décroissants. Les monopoles naturels sont donc des structures de marché connaissant des coûts fixes considérables qui justifient la décroissance du coût moyen et du coût marginal. Les monopoles naturels sont très souvent des monopoles liés aux industries de réseau qui par définition connaissent des coûts fixes particulièrement importants. Attention même si souvent les monopoles naturels sont publics il est nécessaire de ne pas tjs assimiler ses 2 concepts nota car l’État peut confier à une ent privée une délégation de service public (DSP) sur un monopole naturel. Exemple : ds le quart Sud-Est de la France le réseau et la distribution d’eau sont assurés par une ent privée Véolia missionnée par l’État français. Graphiquement, le monopole naturel se rpz Comme TIROLE le montre dans Économie du bien commun les monopoles naturels se justifient car ils seront plus efficaces qu’une situation concurrentielle à cause de la présence des coûts fixes. En effet, si les coûts fixes sont considérables aucune ent n’a intérêt à produire le bien si elle ne peut pas s’assurer ensuite de profits très élevés permettant de rembourser ses coûts fixes. Or la concu diminuant les profits rend impossible la moindre rentabilité pour une ent connaissant de tels coûts fixes d’où l’idée qu’en compensation des coûts fixes, l’ent pourra rester seule sur le marché. Il explique aussi que pls ent présentes sur un même réseau peuvent poser des pb de coordination inefficaces et coûteux et prend l’exemple de l’ouverture à la concurrence des transports londoniens, nota les services de bus et le résultat est que pls compagnies se concurrents sur la même ligne, les bus essayant de se doubler les uns aux autres et les lignes moins rentables, les moins fréquentées donc moins desservies. Remarque : en cas de sujet sur la concu, monopole il s’agit d’un cas justifié de très forte concentration industrielle. 3.2. Le problème de la tarification du monopole : effets pervers de la tarification non-contrainte Le monopole même naturel en pratiquant son pouv de marché va entrainer un surcoût pour le Cr et la collectivité qui génère une perte de bê collectif. Comme le note TIROLE les pb causés par le monopole naturel sont de 3 ordres : Le risque de prix trop élevés et donc de perte de gains (quantitatif) Une fois protégé de la concu, le monopole naturel connait une désincitation à la réalisation de gains de productivité nota en matière d’innovation organisationnelle ou en matière d’innovation produit-procédé Accorder un monopole naturel à une ent suppose de créer des asymétries d’information car création d’une situation par l’État ou une seule ent contrôle l’info sur le marché nota les coûts. 3.3. La tarification de premier rang (first best) 
 On appelle tarification de premier rang le principe selon lequel l’État contraint le monopole naturel à pratiquer un prix strictement égal au coût marginal. L’objectif est de pratiquer un prix identique à la CPP et donc une qté comparable à la situation concurrentielle. Graphiquement, le pb de cette tarification est que l’ent réalise nécessairement des pertes et donc que État doit financer ces pertes nota par l’impôt. Dans ce cas, l’État peut choisir politiquement de baisser le prix au maximum dans un objectif de service public ou de justice sociale et financer cette mesure par l’impôt payé davantage par les + favorisés. En France, le prix de l’électricité est régulé par la Commission de l’NRJ et depuis 2022 ds la cadre du bouclier tarifaire le prix de l’électricité en France a certes augmenté d’environ 20% en 2 ans mais en réalité bien moins que la hausse des coûts si bien que l’État français a fait le choix de limiter la hausse de prix pour le Cr tt en garantissant à EDF une subvention annuelle équilibrant les comptes de l’ent. Cela rpz à peu près 20 milliards d’€ reversé par l’État pour le compte d’EDF. 3.4. La tarification de second rang (second best) et le règle de Ramsey-Boiteux
 Une deuxième forme de tarification possible est une tarification de 2nd rang permettant de limiter le pouv de marché de l’ent en l’obligeant à pratiquer un prix strictement égal au coût moyen. L’intérêt de cette solution est qu’elle n’entraine aucune perte pour l’ent et que donc l’État n’a pas besoin de financer indirectement ou directement les pertes de l’ent. Pour arbitrer entre ces 2 régulations possibles, il existe la règle de Ramsey-Boiteux qui indique que la tarification « first best » est préférable sur les marchés ou l’élasticité-prix de la D est élevée car ds ce cas tout prix différent de la concurrence générerait une perte sèche importante car les Cr sont très sensibles au prix. Par conséquent, la tarification au coût moyen est réservée aux marchés pour lesquels l’élasticité de la D est moins élastique. Cette règle de Ramsey-Boiteux part aussi du principe qu’en pratiquant un prix égal au coût marginal sur les marchés avec une forte élasticité de la D on évite aussi à l’État de devoir combler les pertes ayant le + d’importances ce qui limite l’accroissement de la dette ou des impôts. 3.5. Les travaux de Baron & Myerson et Tirole : réglementer en information cachée La nouvelle € industrielle va partir du principe qu’il existe des asymétries d’information nota entre le régulateur et le monopole ; l’idée étant que le monopole naturel peut cacher une partie de l’info au régulateur nota sur les coûts, la productivité ou même les innovations réalisées. Travaux de TIROLE et LAFFONT (1933) article « A theory of incentives in regulation and procurement » qui expliquent qu’à cause de ses asymétries d’info le régulateur est obligé/contraint d’imaginer un schéma incitatif permettant d’inciter le monopole en possession d’info à ê ds tous les cas + efficace. Les 2 économistes rappellent qu’il existe 2 principaux types de schémas incitatifs en f° du degré d’incitation à l’effort/productivité que le régulateur souhaite mettre en place : 1er schéma repose sur le principe du « price-cap » selon lequel un régulateur va imposer un prix plafond assorti d’un ensemble d’incitations à la productivité. C’est la raison pour laquelle TIROLE et LAFFONT proposent de calculer une incitation monétaire (sorte de bonus) dès lors que l’ent parviendrait à réduire son coût marginal et son coût moyen, l’idée étant que l’ent percevrait un % (appelé k) de la diminution du coût marginal qu’elle arrive à réduire. Le régulateur doit aussi s’assurer que ttes les ent régulées réaliseront des gains de productivité en insérant une clause de baisse tendancielle du taux marginal d’année en année. 2ème schéma possible : la règle du « rate or return » : le régulateur ne fixe plus le prix ce qui permet d’empêcher l’ent de mentir sur ses coûts de P mais impose un taux de rentabilité maximal. Cependant cette règle a pour effets pervers de désinciter aussi les ent à la productivité et à l’innovation d’où l’idée que le régulateur doit aussi associer à cette règle un impératif de baisse des coûts de P ; l’idée de TIROLE et LAFFONT est que le taux de rendement devienne lui-même une f° des gains de productivité de l’ent et que le régulateur diminue le taux choisi de rentabilité s’il constate de trop faibles gains de productivité. Enfin les travaux de BARON et MYERSON avaient montré dès 1982 que les asymétries d’information sur les coûts de P pouvaient ê résolues par un contrat entre le régulateur et le monopole dans lequel le contrat incite l’ent à révéler ses perf réelles donc ses coûts réels en garantissant à l’ent que quel que soit le coût révélé cela ne modifiera pas pdt une période donnée le price cap ou la rate or return. 3.6. La question de la libéralisation des monopoles naturels : quelques problématiques théoriques et exemples empiriques avec les industries en réseaux L’ouverture à la concu concerne aussi en partie les monopoles naturels mais pour davantage d’efficacité les autorités de la concu ont fait une distinction entre le réseau et l’exploitation du réseau. Seule la construction et l’entretien du réseau font l’objet de coûts fixes très importants alors que l’exploitation commerciale du réseau n’a pas ou peu de coûts fixes. L’idée est de maintenir le réseau en situation de monopole naturel régulé et d’ouvrir l’exploitation à la concu. Par exemple en France pour la fourniture d’électricité, le réseau de fabrication est la propriété exclusive d’ENEDIS possédée par État français anciennement nommé ERDF. Mais la distribution du réseau a été ouverte à la concu comme Total NRJ, EDF, Engie. Autre exemple, la SNCF. Réseau = réseaux ferrés de France (RFF) et la distribution = SNCF, Deutsche Bahm, Trennitalia. Duopoles et oligopoles : un autre cas de concentration industrielle 4.1 Définition d’un oligopole et typologie des oligopoles On appelle oligopole la structure de marché ou un petit nb d’ent possède l’essentiel voire la totalité des parts de marché face à un grand nb de Dr. Les oligopoles sont souvent présents au niv mondial nota car ils rpz souvent les conséquences de l’existence au niv national d’un monopole qui affronte ensuite au niv mondial quelques autres concurrents eux-mêmes en situation de monopole national. Avec la mondialisation de l’économie depuis les 80’ on observe une ouverture de tous les marchés de b&s au niv national mais au niv mondial la permanence de très nombreux oligopoles. Exemples : en France exemple d’un oligopole national, instauré et garantit par l’État ds le secteur de la téléphonie avec SFR, Orange, Bouygues et Free. Dans cet exemple, on voit qu’une première catégorie d’oligopole concerne les oligopoles d’État car c’est l’administration qui choisit délibérément de choisir le nb de firmes. Au niv mondial il existe aussi des marchés oligopolistiques comme le marché des motoristes (équipementiers aéronautiques) comme Rolls-Royce, GE-SAGFRAN et PRATT. Dans ce cas, ce sont les stratégies d’entreprises qui finissent par créer un ou des oligopoles privés au niv mondial tout comme sur le marché des avions longs courriers ou il s’agit d’un duopole : Airbus/Boeing. Ces structures de marché peu concurrentielles ont été théorisées depuis le 19s comme sous-optimales à une exception près à savoir lorsque ces ent même peu nombreuses se font concurrence par les prix entre elles. 4.2 Duopole de Cournot : symétrique, non-coopératif, et concurrence par les quantités Graphiquement, pour construire la rpz d’un duopole on commence par construire les courbes d’iso-profit des 2 firmes. On appelle courbe d’iso-profit pour une ent la courbe qui rpz un niv de profit donc de rentabilité compte tenu de sa P et de celle de l’autre ent. Pour rpz la courbe d’iso-profit, il faut se rappeler que chaque ent a un profit qui augmente qd les qtés qu’elle parvient à vendre augmentent par rapport à l’autre ent dont elle accapare les parts de marché. π1, π2 et π3 sont 3 courbes d’iso-profit donc 3 niveaux de profit diff ; + la courbe est éloignée de l’origine (π3) + le profit le faible. Comme il s’agit d’un cadre de raisonnement néoclassique, on suppose que les rendements factoriels sont décroissants mais qu’il existe quelques coûts fixes minimum que l’ent peu largement rentabiliser en produisant une certaine qté. Comme chaque courbe d’iso-profit rpz un niv de rentabilité la forme de la courbe est donnée par le coût marginal et la taille du marché car on fait l’hypothèse que les 2 ent ont la même structure de coût de P donc qu’elles pratiquent le même prix que l’autre ent et que le prix qu’elle est prêt à pratiquer ne peut pas varier en f° des qté qu’elle produit. Comme on rpz 2 ent ds le même repère cela signifie que le niv de profit de l’une est tjs f° des parts de marché de l’autre. Les courbes d’iso-profit sont utiles pour construire la f° de réaction de chaque firme aussi appelée f° de meilleure réponse qui se def comme la qté d’un bien que l’ent 1 a intérêt à produire compte tenu de la P de l’autre ent. La f° de réaction permet de déterminer graphiquement ttes les qtés que produira une ent compte tenu du comportement de l’autre ent Le duopole de Cournot mq qd 2 ent s’affrontent sur un marché sans coopérer entre elles alors les qtés produites par les 2 ent sont inférieures à la situation concurrentielle et + encore les 2 ent ne maximisent pas non plus leur profit car chacune d’elle a voulu produire le max de qté pour concurrencer l’autre ce qui génère une P sous-optimale. L’équilibre de Cournot se rpz de la manière suivante 2 f° de réaction (R1 et R2) : Graphiquement, la présence d’une lentille entre les 2 courbes d’iso-profit mq l’équilibre obtenu est sous-optimal et que le duopole de Cournot ne maximise ni l’utilité du Cr ni celle des ent. 4.3 Duopole de Stackelberg : asymétrique, non-coopératif, et concurrence par les quantités Pour STACKELBERG le duopole est asymétrique ce qui signifie qu’il y a une firme leader et une forme follower sur le marché. Ds ce cas, l’ent leader produit la qté qu’elle souhaite ou qu’elle peut sur le marché et la frime follower se contente des parts de marché restantes. Ds ce cas, la firme leader détermine à elle seule la qté qu’elle souhaite produire et le follower récupère le reste des parts de marché. Graphiquement, l’équilibre (S) obtenu devient asymétrique et les qté Q2* produites par l’autre ent lui sont volontairement laissées par l’ent leader. Remarque sur la taille de la lentille : graphiquement, l’équilibre de Stackelberg génère tjs une lentille donc il ne s’agit tjs pas d’un optimum de Pareto mais comme il existe une firme leader il n’y a aucune raison que les qtés produites par les 2 ent soient trop importantes et donc l’équilibre obtenu est certes moins efficace que la concu mais + efficace que l’équilibre de Cournot. 4.4 Duopole de Bertrand : une concurrence par les prix pour un résultat concurrentiel Le duopole de Bertrand appelé paradoxe de Bertrand permet de mq qd 2 ent se font concu par les prix alors le résultat final en termes de prix d’équilibre est identique à celui de la CPP. Aux regards du paradoxe de Bertrand il y aurait un équivalent entre une situation de CPP et une situation de duopole en termes de prix pratiqués par les ent. Dans le cadre de ce paradoxe, le prix converge vers le coût marginal dès que 2 ent sont présentes sur le marché. 4.5 Oligopoles et frange concurrentielle La structure de marché oligopolistique peut tolérer l’existence d’une frange concurrentielle cad l’existence de nombreuses petites ent cherchant en permanence à concurrencer les + grandes firmes. Ces nombreuses petites ent sont appelées la frange concurrentielle et permettent de garantir que le marché reste relativement concurrentiel avec peu/pas de pouvoir de marché. Ds ce cas, les principaux indices de concentration industrielle nota l’indice d’HHI est relativement inefficace ou inopérant pour évaluer le degré de concu sur le marché ce qui suppose de lui préférer l’indice de Lerner. Quel degré de concurrence souhaiter ? Les politiques de la concurrence : de l’intransigeance structuraliste à la rechercher (plus) pragmatique de l’efficacité ? 5.1 Définition des politiques de la concurrence et principales entorses à combattre Les politiques de la concurrence désignent l’ensemble des normes règles et lois misent en œuvre par l’État ou les autorités de la concu (indépendantes) et dont l’objectif est de veiller à ce que les marchés de b&s fonctionnent de manière loyale cad garantissant la libre compétition non-fossé entre les firmes et pour l’intérêt général. Les autorités de la concu combattent essentiellement 4 grandes entorses au bon fonctionnement concurrentiel du marché : Les cartels Les abus de potion dominante Le contrôle des concentrations La concurrence fiscale déloyale Cette politique de la concu concerne de + en + le contrôle des subventions que des États pourraient accorder à leurs ent et qui fausserait la concu entre les ent au niv européen/mondiale. L’article 107 du TFUE (traité de Maastricht) interdit à tout État européen de subventionner une ou pls de ces ent. 5.2 L’essor historique et juridique des politiques de la concurrence : USA vs UE Historiquement les politiques de la concu émergent aux US avec le Sherman Act en 1890 qui sanctionne pour la première fois comme étant un délit fédéral passible de prison le cartel entre ent cad des ententes visant à augmenter les prix pour les Cr. Sherman Act est prolongé par le Cayton Act de 1914 qui étend les compétences de la nouvelle autorité de la concu (FTC) nota en matière d’abus de position dominante. Sous l’influence de la pensée structuraliste les politiques de la concu deviennent bcp + sévères après les 2WW avec l’adoption en 1950 du Celler-Kefanver Act qui autorise la FTC à démanteler n’importe quelle ent jugée de trop grande taille même sans aucune entorse constatée à la concu. Avec l’influence de l’école de Chicago, cette loi de 1950 va disparaitre au début de 70’ si bien qu’on observera une forme de mise en sommeil des politiques de la concu comme le montre PHILLIPPON (2019) The Great Reversal et son sous-titre How America gave up from free markets ou selon lui la FTC aurait fait preuve de laxisme à partir des 90’-2000 si bien qu’ajd la politique de la concu américaine peut ê considérée comme nettement moins sévère que d’autres politiques de la concu nota européenne. Cependant, en 2020 48 procureurs fédéraux représentant donc 48 états américains ont initié des poursuites contre Google ouvrant la voie à un éventuel démantèlement de Google ou d’autres GAFAM. Avec l’économie numérique on observe un retour aux US du débat sur la concentration industrielle ds la mesure ou les GAFAM se rendent régulièrement coupables d’entorses à la concu nota d’abus de position dominante au-delà même des pbs posés par cette trop forte concentration. Concernant l’UE les premières politiques de la concu post Maastricht sont plutôt relativement timides avec nota des amendes financières dont les montants sont finalement peu élevés jusqu’à 2006 ou le commissaire européen Mario MONTI augmente sensiblement les condamnations des ent entre 1992 et 2002 ttes les condamnations étaient inférieures à 400 millions d’€. A partir de 2006, les premières amendes supérieures à 1 milliard d’€ apparaissent car sur la décennie 2006-2016 près de 11 amendes supérieures à 1 milliard d’€ sont attribuées à des ent fautives. Depuis 2016, le montant des amendes a sensiblement augmenté avec l’arrivée de Margrethe VESTAGER nota à l’encontre des GAFAM car Google est condamné à 3 reprises en 2018 puis 2019 à plus de 7 milliards d’€ d’amende nota pour abus de position dominante ou encore Apple condamné pour concurrence fiscale déloyale à 13 milliards d’€ d’amende et de remboursement à l’Irlande. Sachant parallèlement que la commission européenne a aussi très largement durcit ses sanctions ds d’autres secteurs comme lors du démantèlement du cartel des camions en 2017 ou plusieurs constructeurs comme Scania s’était entendu sur les prix avec amende de 4 milliards d’€. Ces politiques de la concu sont particulièrement dissuasives pour les GAFAM car Margrethe VESTAGER avait déclaré en 2017 à propos des géants du numérique : « Avec leurs lots de pratiques anti-concurrentielles les géants du numérique détruisent la démocratie » sachant que le principal enjeu ajd est la détection de nouvelles entorses à la concu jusqu’alors peu/mal imaginées par les autorités de la concu. En Europe, les grandes entorses à la concu sont toutes prévues et réprimées par le TFUE ainsi la lutte contre les cartels est l’article 101 du TFUE, les abus de positions de position dominante = article 102 et les autres entorses sont les articles 103 à 107 du TFUE. 5.3 Instruments préventifs, instruments répressifs Les autorités de la concu disposent d’instruments qui cherchent à punir les ent fautives et à dédommager les Cr et qui sont donc des instruments répressifs. Les instruments répressifs sont articulés autour des amendes forfaitaires et actions collectives qui sont des procédures judicaires visant à dédommager directement les Cr. Les autorités de la concu ont aussi des outils préventifs afin d’éviter les infractions et nota les procédures de surveillance avec un règlement à l’amiable d’un éventuel litige ou encore les infos préalables qui permet à l’ent de demander de l’avis à l’autorité de la concu afin d’éviter les pratiques anti-concurrentielles. 5.4 Entorse n°1 : le cartel – définition, stabilité, détection et sanction Un cartel se def comme une entente entre 2 ou pls ent qui cherchent à maximiser leur profit en faussant la concu pour exercer ensemble leur pouv de marché ce qui signifie qu’un cartel est constitué par une entente sur les prix qui augmentent ou sur les qtés qui diminuent. Les cartels sont nombreux dans l’histoire de la concu, par exemple en 2005 le cartel des Télécoms ou les 3 opérateurs français (Orange, SFR, Bouygues) de l’époque s’étaient entendu illégalement pour augmenter leurs prix de leur abonnement et ont été condamnés de 500 millions d’€. Le principal pb du cartel comme le note COMBE dans La politique de la concurrence (2002) est qu’il conduit presque systématiquement à une hausse des prix pour le Cr car en reprenant les données de CONNOR qui a étudié + de 1500 cartels aux US, les hausses de prix sont constatées ds 80,4% des cas ce qui montre leur caractère le plus souvent néfaste pour le Cr. Pour détecter les cartels, les autorités de la concu ont adopté une stratégie particulièrement efficace à savoir la délation. Les autorités de la concu promettent à ttes ent faisant partie d’un cartel qu’elles ne seront pas sanctionnées ési elle dénonce en premier les autres participant au cartel. Avec ce principe, les cartels seraient donc intrinsèquement instables donc très peu durales ds le temps car rationnellement STIGLER (A theory of Oligopoly, 1964) démontre que chaque ent qui participe au cartel a intérêt à ne pas respecter au cartel et à ne pas augmenter les prix. Chaque firme selon STIGLER a le choix entre respecter le cartel ou tricher cad annoncer aux autres participants qu’elle augmentera le prix sans le faire réellement. Rationnellement les ent auraient intérêt à ttes augmenter leur prix pour maximiser leurs gains mais individuellement dans le cadre d’un jeu coopératif, l’ent a intérêt à tricher pour augmenter son profit au détriment de l’autre. En utilisant la théorie des jeux, STIGLER mq tout cartel finit par se démanteler par lui-même car chaque ent finit par essayer de tricher et rebaisse le prix malgré l’entente. L’équilibre du jeu obtenu qd le jeu est non-coopératif est appelé équilibre de Nash qui se def comme un équilibre de non-regret pour lequel aucun des 2 joueurs ne peut améliorer seul son gain compte tenu de la stratégie de l’autre joueur. STIGLER montre ainsi que le cartel se démantèle presque spontanément et qu’il n’y a donc aucune raison de le craindre à LT ni même de chercher à les détecter. 5.5 Entorse n°2 : les ententes – de l’entente verticale à l’entente technologique Comme le notait COMBE La politique de la concurrence (2016), on peut définir les ententes entre ent comme l’ensemble des accords de nature productive sou commerciales qui cherchent à améliorer l’efficacité de la P sans modifier le prix ou les qtés produites par les Cr. Les cartels se def comme un cas particulier d’entente sur les prix ou les qtés qui diminue le bê du Cr alors que les ententes peuvent ê productives, technologiques. Les ententes hors cartels sont contrôlées par les autorités de la concu car elles pourraient également modifier la structure de marché. On appelle entente horizontale les accords entre ent produisant le même type de bien donc étant des concurrents directs. Les ententes horizontales peuvent améliorer l’efficacité économique mais elles sont surveillées car elles risquent de provoquer de la concentration industrielle déguisée ou encore des abus de position dominante. La plupart des ententes horizontales sont autorisées/acceptées car ds les faits les ent sont plutôt respectueuses. Il existe les ententes verticales entre un fournisseur et son client. Ententes verticales très surveillées et souvent sanctionnées car le + souvent l’entente verticale consiste pour une ent à exclure un de ses concu directs du marché en le privant de la capacité de se fournir lui-même auprès de l’ent initiale. En 2005le grp Peugeot est sanctionné pour avoir passé des accords d’exclusivité avec certains concessionnaires ne lui appartenant pas qui en échange refusait de vendre des modèles autres que Peugeot (aux Pays-Bas pas France). Condamnation de 150 millions d’amende pour Peugeot pour entente ilégale. On parle d’entente technologique qd des ent choisissent mettent en commun des programmes de recherches et d’innovation. Surveillance par les autorités de la concu pour que ces ententes technologiques ne diminuent pas l’incitation à innover sur le marché autrement dit que l’entente technologique ne se termine pas en cartel anti-innovation. En 2014, l’ent Schneider Electric s’est entendu avec ent Areva pour dvlp ensemble une technologie de stockage des déchets nucléaires et une partie du programme a été jugée non conforme par l’autorité française. 5.6 Entente n°3 : l’abus de position dominante – définition, mesure, et prix prédateurs On appelle abus de position dominante un ensemble de pratiques jugé déloyal de l’ent car cherchant à utiliser sa taille ou son ancienneté sur le marché pour décourager ses concu ou empêcher l’apparition de nv concu sur le marché. L’un des principaux abus de position dominante est la pratique du prix prédateur car ds ce cas une ent en situation de domination sur le marché cherche ponctuellement à empêcher l’arrivée de nv concu en pratiquant un prix très faible jugé déloyal/prédateur car ce prix est si faible qu’aucune autre ent sur le marché ne pourrait le pratiquer et ce n’est donc qu’en raison de sa grande taille que l’ent pratiquant les prix prédateurs peut parvenir à les réaliser. Les prix prédateurs consistent pour l’ent à baisser considérablement ses prix ds un 1er temps à un niv inférieur au coût moyen donc le profit est négatif et l’ent génère des pertes (dans un premier temps). En pratiquant ses prix prédateurs, l’ent élimine tous ses concu ce qui lui permet ds un 2nd temps de réaugmenter considérablement ses prix y compris au détriment du Cr donc d’exercer son pouvoir de marché au détriment de la collectivité. Pertes sont rentabilisées et n’a plus de concu. Concernant la pratique des prix prédateurs, Intermarché a été condamné à 375 000€ en 2019 pour avoir pratiqué un prix prédateur sur des pots de Nutella à hauteur de -70%. L’ent Amazon a été sanctionné par l’autorité européenne de la concu pour des prix prédateurs pratiqués nota sur des biens de 1ère nécessité ou sur couches pour bébés vendues à un prix largement inférieur à la valeur d’achat. La q° est de savoir comment détecter les prix prédateurs sachant que la référence est appelée le test d’Areeda et Turner. Ils considèrent que traditionnellement, qu’une ent ne devrait pas pratiquer un prix inférieur au coût moyen cad un prix qui engendre des pertes. Toutefois, il est imaginable de tolérer qu’une ent pratique nota ds un 1er temps, un prix inférieur à son coût variable moyen cad équivalent à son seuil de fermeture. Test qui considère qu’il existe une zone de surveillance et une zone de sanction permettant d’identifier les prix prédateurs. Si l’ent choisit de pratiquer un prix inférieur à C0 alors on admettra qu’elle pratique un prix prédateur qui se doit d’ê sanctionné. Toutefois, si son prix est <C1 et > à C0, alors le prix pratiqué par l’ent fait l’objet d’une surveillance en f° du type d’ent et nota de son ancienneté sur le marché. Dans ce cas, l’ent devra tt de même justifier à l’autorité de la concu sa politique tarifaire inférieure au coût moyen total. Ajd comme le note TIROLE, le principal pb des autorités de la concu face à l’€ numérique est qu’il est difficile de calculer le coût variable moyen des GAFAM car pratiques des GAFAM sont souvent liés à des abonnements dont le prix est difficile à proratiser pour chaque achat. Face à ce risque, la commission européenne a choisi de retirer ds le coût variable des GAFAM nota ds la vente en ligne, un certain nb de coûts additionnels souvent utilisés par les GAFAM pour faire monter le coût variable moyen comme le coût des abonnements, coût de la livraison ou encore le prix d’autres biens vendus sous forme de vente liée (tying) et qui réunit ensemble pourrait respecter les règles de la concu. Ce pb des ventes liées pose d’autres pb de concu. (CF TIROLE) Les abus de position dominante concernent aussi d’autres formes de pratique comme les ventes liées qui consistent pour une grande ent à chercher à contraindre le Cr à acheter un 2ème ou 3ème bien en + du premier sans que celui-ci puisse choisir et même se rendre compte qu’il achète en réalité pls biens. Exemple : les ventes liées ont été dénoncées ds le cas de Microsoft et de nombreux fabricants de téléphones portables qui au début des 2000’ vendaient directement au Cr l’ordi et le système d’exploitation Windows voire même certains contenus de logiciel comme le Pack Office directement au moment de l’achat. Ainsi Microsoft et pls constructeurs ont été condamné pour vente liée et se doivent donc désormais de proposer une option distincte de l’ordinateur. Par ailleurs, pls constructeur ont été accusés de ventes liées car ts leurs ordi étaient équipés spontanément de puce Intel sans qu’il n’existe suffisamment de concu sur ce marché. Par ailleurs, l’abus de position dominante peut se caractériser par un processus de favoritisme d’une filiale ou une ent partenaire sur un autre marché, le but étant de se servir de la position dominante sur un marché pour ensuite fausser la concu sur d’autre marché au profit de l’ent dominante. Exemple : Google condamné en 2018 pour abus de position dominante avec Google Shoping (amende de 4 milliards d’€) dans la mesure ou le moteur de recherche favorisait systématiquement les résultats en commerce électronique de Google Shopping au détriment d’autres concu. Enfin, l’abus de position dominante peut se qualifié par une manipulation de l’info sur le marché et nota pour modifier la réputation d’autres ent. Théorisé par TIROLE dès 1988 avec la théorie de la firme manipulatrice selon laquelle une ent de grande taille a intérêt à manipuler l’info sur le marché nota pour créer artificiellement des barrières à l’entrée pour les nv concu et en particulier à manipuler l’info concernant sa rentabilité et en particulier ou les prix futurs qu’elle imagine pratiquer. Ainsi en 2004, les laboratoires GSK ont été condamnés aux US pour avoir manipulé certaines info sur les prix futurs de certains médicaments sur le diabète nota dans le but d’après la FTC de décourager d’autres labo de venir le concurrencer sur le marché 300 millions d’$). Plus récemment, les abus de position dominante se caractérisent par des manipulations de la réputation des ent car une grande ent avec grande part de marché peut plus facilement dénigrer ses concu et donc abuser de sa potion dominante. 5.7 Entorse n°4 : la concurrence fiscale déloyale Enfin un des éléments importants de la concu est l’égalité de ttes les ent devant l’impôt ce qui signifie qu’il est strictement interdit pour les États nota au niveau européen de subventionner leurs ent nat ou une des ent par rapport à d’autres et de même il est strictement interdit pour une ent de chercher à négocier son impôt pour payer moins d’impôt que ces concu si le même dispositif n’est pas commun à ttes les ent. Exemple : Apple condamné en 2013 à 13 milliards d’€ d’amende pour concu fiscale déloyale pour avoir négocié avec l’Irlande un taux d’imposition réduit spécifique qui n’a pas été offert à d’autres ent. 5.8 Concentration verticale, horizontale ou conglomérale : avantages et dangerosité Il existe 3 types de concentration industrielle : cad d’augmentation de la taille d’une ent. On appelle concentration verticale l’augmentation de la taille d’une ent qd elle rachète son fournisseur ou son client. D’un pdv de la concentration industrielle, cette concentration est neutre dans les indicateurs de concentration car cela ne modifie pas la répartition des parts de marché entre ent sachant que ce type de concentration peut améliorer l’efficacité de P (cf chap sur les ent). La principale dangerosité de la concentration verticale est le risque d’accès à une ressource qui serait empêchée pour d’autres concu comme dans le cas des ententes verticales. La concentration est qualifié d’horizontale qd une ent rachète ses concu directs ce qui s’aperçoit sur les indices de concentration. Enfin, certaines ent choisissent des stratégies de concentration conglomérale cad d’agrandissement de la taille de l’ent dans d’autres secteurs d’activité créant donc des groupes/conglomérats diversifiés. De manière récente, les GAFAM posent un pb particulier A savoir qu’ils cumulent souvent les 3 types de concentration ce qui peut entrainer des effets néfastes sur la concu et la collectivité. La puissance financière des GAFAM est telle qu’en l’absence d’interdiction de rachat ou de fusion la concentration industrielle se généraliserait ds de nombreux secteurs d’activité + ou – liés au numérique. 5.9 Concentration et efficacité économique : le retour en force de l’école de Chicago La domination de l’école de Harvard s’estompe à partir des 50’ dans la mesure ou des économistes comme WILLIAMSON (qui appartiennent à école de Chicago) vont dmq la concentration industrielle peut ê facteur de l’amélioration de l’efficacité économique donc d’une augmentation du surplus collectif. WILLIAMSON montre ainsi que grâce au concept d’économie d’échelle 2 ent qui fusionnent pourront conduire à un gain collectif de bê via les rendements d’échelle croissants (et qu’il faut donc accepter la concentration industrielle au nom de ce gain d’efficacité). Graphiquement, on rpz une situation ou 2 ent se font concu sur le marché avec un coût marginal identique et supposé constant Cm0. Les 2 ent en concu pratiquent un prix P0 sur le marché. WILLIAMSON dmq que si les 2 ent fusionnent pour ne créer qu’une grande ent alors cette fusion génère des économies d’échelle internes à l’ent ce qui diminue le coût marginal de P de l’ent Cm1. Avant la fusion, le surplus du Cr était maximisé (en jaune sur le graphique) car les 2 ent produisaient une qté Q*. Lors de la fusion, l’ent qui baisse ses coûts de P peut exercer son pouvoir de marché pour pratiquer un prix supérieur au prix de concurrence appelé P1, à ce niv les qtés produites sont les qtés Q*. or même en augmentant ses prix et donc en pratiquant son pouvoir de marché, le surplus total après la fusion reste + important car le Pr a nettement augmenté ses profits et la perte sèche générée (en rouge sur le graphique) est largement compensée par la baisse du coût de P qui augmente le surplus du Pr. Le surplus total après la fusion est + important que surplus avant. Par ailleurs, WILLIAM son appelle ce graphique l’arbitrage efficacité-équité car si économiquement la fusion est + efficace, elle pose toutefois un pb d’équité car le Pr a capté une partie du surplus du Cr à son détriment et c’est donc aux autorités de la concu ou pouvoirs politiques de trancher cette q° de l’arbitrage entre efficacité et justice àsociale. 5.10 Théorie des marchés contestables et comptabilité de la concentration de la concurrence BAUMOL, PANZAR et WILLIG dans leur ouvrage de 1982 Contestable market and the theory of industry structure rappellent que la véritable concu sur un marché dépend non pas de l’atomicité du marché mais de la contestabilité de celui-ci et donc qu’une situation de concentration industrielle peut ê assimilée à une concentration de concu y compris une situation de monopole tant que la concu potentielle sur ce marché est garanti cad en l’absence de barrières à l’entrée et à la sortie. Ajd, de nombreux marchés ne sont pas vrm contestables nota en économie numérique ou paradoxalement l’absence théorique de coûts d’entrée va de pair avec un phénomène appelé phénomène de « Winner takes All » selon COOK et FRANK (1995) Winner takes all society ; ils mq il existe nota ds les industries/économies de réseau il existe la loi de Metcalfe selon laquelle mq que l’utilité d’un réseau est tjs = au carré du nb d’utilisateur. En admettant cette loi de Metcalfe cela signifie que + un réseau a un nb élevé d’utilisateur + son utilité est importante et donc il devient de moins en possible pour de nv arrivants de concurrencer la première ent ayant créé ce réseau car elle offre aux Cr/utilisateur une utilité supérieure. Par conséquent, les industries de réseau y compris sur le marché numérique connaissent des externalités de réseau qui se transforment rapidement en barrières à l’entrée et ds ce cas le risque est alors selon ROSEN (2004) The economics of real superstrar, de connaitre une économie de « super-star » ou les quelques premiers arrivants sur un marché peuvent s’emparer durablement de l’ensemble de ce marché sans craindre réellement la concu. 5.11 Concurrence, concentration et innovation : Aghion-Bloom-Blundell-Griffith-Howitt et la courbe en U inversée Enfin, la concentration industrielle a des effets ambigus sur les innovations car comme le montre AGHION et ses coauteurs ds leur article « Competition and innovation and inverted-U relationship » (2005) il existe une relation non linéaire entre les incitations à innover et le degré de concu sur un marché. Dans un premier temps, qd le degré de conu est relativement faible, l’incitation à innover ets faible car le monopole ou la très grande ent n’a pas besoin d’innovation pour maintenir des parts de marché élevées et des profits élevés. 2ème temps, toutefois, qd la concu devient + forte l’innovation constitue le seul moyen de maintenir des taux de profit élevés tandis que l’ent qui a pu engranger d’importants profits possède encore une forte capacité financière à innover. 3ème temps, si le degré de concu est trop fort et que les prix sont très faibles les ent n’ont plus de capacité à innover et ne sont pas incitées à le faire sous peine d’avoir un profit négatif. Par ailleurs, un certain nb d’études empiriques ont validé le lien globalement positif existant entre le degré de concu et l’intensité du progrès technique essentiellement mesurés par la PGF c’ets le cas de BLUNDELL et GRIFFITH dans leur article « Market share, market value and innovation » (199) car ils mq une hausse de la concu de 10% en moyenne sur un marché augmente la PGF de 3,8 points ce qui prouve bien de manière général la corrélation positive entre concu et innovation. A l’inverse, comme le montre PHILLIPPON The great reversal (2019) le retour de la concentration industrielle aux US depuis milieu 90

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