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CHAPITRE 4 LA SOCIALISATION 4.1. Qu’est-ce que la socialisation ? 4.2. Le processus de socialisation 4.3. Les mécanismes de socialisation 4.4. Les agents de socialisation 4.4.1. Les principaux agents de socialisation primaire 4.4.2. Les principaux agents de socialisation secondaire 4.5. L’identité...

CHAPITRE 4 LA SOCIALISATION 4.1. Qu’est-ce que la socialisation ? 4.2. Le processus de socialisation 4.3. Les mécanismes de socialisation 4.4. Les agents de socialisation 4.4.1. Les principaux agents de socialisation primaire 4.4.2. Les principaux agents de socialisation secondaire 4.5. L’identité 4.1. Qu’est-ce que la socialisation ? • La socialisation c’est le processus par lequel les individus intériorisent les éléments de la culture et les intègrent à leur personnalité. • Acquisition de la culture • Intégration des éléments socioculturels à la personnalité • Adaptation de l’individu à son environnement social. • Il faut chercher à comprendre le rôle respectif des facteurs génétiques, culturels et sociaux dans le processus de développement humain, plutôt que les opposer. 4.2. Le processus de socialisation • La socialisation primaire, c’est la socialisation intensive qui a lieu essentiellement dans l’enfance et l’adolescence, et qui marque généralement l’individu pour le reste de sa vie. • La socialisation secondaire, c’est la socialisation, parfois subtile, qui se produit de l’adolescence jusqu’à la fin de la vie et qui permet à l’individu de s’adapter aux différents contextes et milieux sociaux. Socialisation mutuelle • Une autre partie de la socialisation se fait de manière informelle par les interactions quotidiennes entre les individus. • C’est ce que Margaret Mead, a théorisé en parlant de socialisation mutuelle : • Processus par lequel les individus socialisés sont en même temps des vecteurs de socialisation pour les autres, le plus souvent de manière inconsciente. Les étapes de la socialisati on • Dans les sociétés occidentales actuelles, les étapes de la socialisation ne sont généralement plus marquées par des règles sociales aussi formelles que dans des sociétés traditionnalistes. • La durée des étapes varie grandement. • La socialisation est un processus continu. Les étapes de la socialisation 1) L’enfance • L’enfance est la première étape de la socialisation et la plus intensive. 2) L’adolescence • Recherche de sa place en société • Période de remise en question et de prise de distances d’avec ses parents. • Période où l’individu est fortement influencé par son groupe de pairs. 3) Âge adulte (environ 22 ans à 40 ans) • La période où l’individu est le plus intégré dans les structures de la société à travers son travail, la famille, etc. 4) Mi-carrière /fin de carrière (maturité) • le travail prend moins d’importance ou moins de place, la vie personnelle est souvent plus stable. 5) Vieillissement • Retraite ; adaptation aux limitations Resocialisatio n • Le processus par lequel un individu abandonne certains éléments socioculturels pour en adopter de nouveaux, marquant une transition importante dans sa vie. • Nous parlons de resocialisation dans deux cas : • Des situations nouvelles – périodes de transition ou de brusques changements imprévisibles comme un nouvel emploi, la mort d’un proche, une nouvelle fonction sociale – amènent les individus à modifier leur démarche. • Changements de valeurs ou de normes qui s’opèrent dans une partie ou dans toute une société. Ex. 1989 pays de l’est (chute du 4.3. Mécanismes de socialisation Les travaux de chercheurs pionniers de l’approche interactionniste ont permis d’expliquer les mécanismes de socialisation, c’est-à-dire différents moyens par lesquels les individus acquièrent et intègrent les différents éléments culturels. 4.3.1. 4.3.2. rôle 4.3.3. 4.3.4. Le miroir réfléchissant La socialisation par le jeu de Le maniement des impressions La socialisation par anticipation 4.3.1. Le miroir réfléchissant • Au début du 20e siècle, Charles Horton Cooley (18641929) avance que l’on apprend qui l’on est dans l’interaction avec les autres. • Cooley parlait ainsi de « miroir réfléchissant » pour illustrer le fait que nous sommes le produit de l’image que les autres nous renvoient de nous-mêmes. • Les bébés ont peu conscience d’eux-mêmes et d’autrui. • Plus tard, nous prenons conscience de l’image, fausse ou réelle, que les autres nous renvoient de nousmêmes. • Enfin, nous intégrons le jugement réel ou imaginé que les autres nous renvoient. Ceci provoque une modification de notre manière d’être, de penser et d’agir. 4.3.2. La socialisation par le jeu de rôle • Pour le sociologue George Herbert Mead (1863-1931) qui poursuit les recherches Cooley, la socialisation est un processus par lequel l’image de soi se développe en prenant conscience de son propre rôle social en relation avec d’autres rôles. • Ce processus se fait en trois phases. 1) La phase de la préparation • Les enfants reproduisent les gestes des gens qui les entourent 2) La phase de l’appropriation des rôles • Les enfants arrivent à différencier les actions et les gestes des divers acteurs et à cerner les situations dans lesquelles ils se trouvent. 3) La phase de l’interprétation • À cette étape, l’enfant saisit la famille et le champ de rôles dans lesquels il doit agir en société. • Famille de rôles : Ensemble des rôles sociaux différents qu’une personne peut remplir. • Champ de rôles : Ensemble de rôles sociaux avec lesquels un individu est en relation à travers un rôle donné. • À cette étape, il accepte et intériorise les normes et les valeurs de son groupe. 4.3.3. Le maniement des impressions • Erving Goffman (1922-1982) a montré que la socialisation s’effectue au cours de plusieurs activités quotidiennes qui constituent des efforts afin de projeter une image de nousmêmes qui nous convient, visant ainsi à être mieux acceptés. • Très tôt dans sa vie, un individu apprend à orienter ses actions dans le but de présenter différentes images de lui-même et d’ainsi satisfaire à plusieurs publics. • Nous évaluons ce qui est socialement acceptable ou non en constatant les réactions positives ou négatives à nos attitudes et nos comportements. 4.3.4. La socialisation par anticipation • Les individus inculquent les normes, les valeurs et les comportements rattachés à position sociale aspirée avant même d’avoir à assumer les fonctions qui y sont rattachés. • Ce mécanisme est en quelque sorte une préparation avant d’être confronté à la réalité d’un rôle à venir : devenir adulte, devenir parent, devenir professionnel. 4.4. Les agents de socialisation • Les agents de socialisation : Ensemble des individus, des groupes et des institutions qui modèlent nos comportements, notre perception de la réalité et l’image que nous avons de nous-mêmes. Les agents de socialisation primaire • Agent de socialisation primaire : Agent de socialisation présent dans le milieu de vie immédiat de l’individu et qui intervient dès la socialisation primaire, c’est-à-dire la période la plus active d’apprentissage culturel et social, et qui est particulièrement déterminant dans la construction de son identité. • Ils interviennent dès la période la plus active d’apprentissage culturel et social, qui a lieu dans l’enfance et même l’adolescence, c’est-à-dire la période de socialisation primaire. • Leur impact est donc durable sur le développement de la personne. • Ils font partie intégrante du milieu de vie immédiat et quotidien de l’individu. • Ces agents de socialisation sont appelés à varier ou à se définir autrement selon le milieu culturel, l’époque ou la réalité propre à chacun. • Aujourd’hui, pour la plupart des Nord-Américains, les trois principaux agents de socialisation primaires sont • la famille, • l’école • le groupe de pairs. La famille • La famille est considérée comme l’institution la plus marquante dans le processus de socialisation. • C’est donc l’agent de socialisation la plus importante pour l’apprentissage des compétences de base nécessaire pour fonctionner en société. • On dit qu’elle est le principal agent de socialisation qui transmet une bonne partie de la culture primaire. • Culture primaire : Culture fondamentale acquise au cours de la petite enfance dans le cadre de la socialisation primaire et de la vie familiale (habitudes de vie, les valeurs, croyances, etc.). • Des recherches montrent que l’influence de la famille est plus grande que celle du groupe de pairs en ce qui a trait au choix de poursuite des études, choix de carrière et aux orientations politiques, sociales et religieuses. Poursuite d'études universitaires selon la scolarité des parents chez les 18 à 24 ans en 2006 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Pas études universitaires Études universitaires Secondaire ou moins Collège (certificat ou diplôme) Université Scolarité des parents Source : ACPPU, 2009, p.21. En 2006, les jeunes de 18 à 24 ans dont au moins un des parents avait fait des études universitaires étaient deux fois et demie plus susceptibles de faire des études universitaires (57,6 %) que ceux dont les parents avaient une scolarité de secondaire ou moins (23,0 %). L’école • L’école transmet des éléments de la culture première, mais surtout, elle initie les individus à la culture seconde. • Culture seconde : Culture acquise par un individu à la suite de sa socialisation secondaire, qui débute à l’adolescence et se poursuit tout au long de la vie adulte, par son immersion dans un autre environnement social que son milieu immédiat. • L’école amène l’enfant à assumer des rôles différents que ceux qu’il joue dans la famille. • L’école (publique) reflète en grande partie les divisions économiques, intellectuelles, sociales, ethniques et sexuelles entre les divers groupes de la société. Le groupe de pairs • Plusieurs personnes d’une même entité sociale homogène qui interagissent et s’influencent (à peu près le même âge et le même statut). • Le groupe de pairs est particulièrement important dans la socialisation à l’adolescence (12 à 18 ans). • L’influence du groupe de pairs amène les individus à expérimentant différents éléments de la culture, parfois même à transgresser plusieurs normes sociales valorisées par leur famille. Le monde du travail • À l’étape de l’âge adulte, la plupart des individus développent un engagement fort envers leur travail, sur lequel se fonde principalement le sentiment de réussite ou du moins de contribuer à la société. • Le travail est très important dans l’intégration des individus à la société. • Le monde du travail est un puissant agent de socialisation, car il s’agit de l’activité première qui moule nos manières de penser et de se comporter une fois à l’âge adulte. Les médias • Médias : ensemble des moyens technologiques de communication et de diffusion d’un discours à une population, que ce soit la radio, la télévision, les journaux, les magazines, le cinéma, les différentes plateformes sur Internet ou la musique. • Les médias participent à transmettre les valeurs, les modèles de comportement, les normes et les rôles dans une société. L’État • L’État : Ensemble d’institutions politiques, juridiques et administratives propre à une collectivité associée à un territoire donné. • L’État fixe des règlements : • l’âge qu’on peut prendre de l’alcool, voter, conduire une voiture • L’État contrôle certaines des institutions très importantes dans nos sociétés : l’école, certains aspects de la famille, etc. • L’État par l’intermédiaire des médias influence nos comportements et les normes. L’État providence : forme d’État qui, dans le but d’assurer de meilleures conditions de vie à la population, assume un large éventail de fonctions sociales (apparu dans l’après-guerre). Les groupes religieux • La religion façonne nos croyances et notre mode de vie. Dans certaines sociétés, la religion est très influente et dicte les modes de vie et les conduites. • Dans notre société, on peut dire que la religion a perdu beaucoup de son influence. • Certains rites de passage sont encore pratiqués comme le mariage, le baptême, la première communion et les funérailles. 4.5. L’identité Ensemble de référents (traits) par lesquels un individu se définit et par lesquels les autres le définissent. • Ce dans quoi je me reconnais et dans quoi les autres me reconnaissent. • L’identité est un amalgame de différentes appartenances qui proviennent à la fois de notre histoire et nos préférences personnelles et des interactions sociales (soit nos propres interactions sociales, ou de l’interaction sociale entre les groupes). • Il faut donc reconnaître qu’il y a une dimension sociale et une dimension personnelle à l’identité. • Personnelle : La dimension personnelle fait référence aux préférences et aux sensibilités des individus, ainsi qu’aux choix. • Sociale : Classe, communautés, genre, génération • Ces 2 dimensions sont interreliées et inséparables