Sociologie de la Bourgeoisie - Chapitre 2 & 3 PDF

Summary

Ce document traite de la sociologie de la bourgeoisie, en l'étudiant comme une classe sociale à part entière. Il aborde les frontières de la bourgeoisie, les capitaux économiques, culturels, familiaux et symboliques, ainsi que les stratégies de distinction sociale. Les chapitres explorent également les classes moyennes et leur rôle dans la société.

Full Transcript

Chapitre 2 : Sociologie de la bourgeoisie : Nous allons étudier la bourgeoisie comme une classe sociale pour soi, en soi et surtout une classe sociale mobilisée. I.​ Capital économique : II.​ Capital culturel III.​ Capital familial et social IV.​ Capital symbolique...

Chapitre 2 : Sociologie de la bourgeoisie : Nous allons étudier la bourgeoisie comme une classe sociale pour soi, en soi et surtout une classe sociale mobilisée. I.​ Capital économique : II.​ Capital culturel III.​ Capital familial et social IV.​ Capital symbolique C’est une classe sociale qui est dominante. Elle est une classe sociale qui domine les autres classes ne serait ce que par sa possession de ses différents types de capitaux. Sa position de domination va faire que la bourgeoisie va chercher à protéger cette position de domination au sein de la structure sociale, à la fois protéger la légitimité de cette domination mais aussi protéger une forme de reproduction de cette situation dominante pour ses membres. I.​ Les frontières de la bourgeoisie C’est un groupe social, c’est comme toute classe sociale, c’est un groupe distinct des autres. Forcément, cette distinction de ses autres types de classe sociale va se matérialiser par des frontières et notamment des frontières symboliques puisqu’il n’existe plus de groupes sociaux de droits mais des groupes sociaux de faits, c’est-à-dire que cette différence entre classe sociale n’est plus inscrite dans le droit, elle est inscrite dans des stratégies de distinction. A.​ Des frontières symboliques : D’ailleurs, c’est l’argumentation de Pierre Bourdieu dans « La distinction : critique sociale du jugement » va s’intéresser au jugement et aux goûts. Il va mettre en évidence que le goût n’a rien d’individuel. Le gout de chacun est situé socialement c’est-à-dire qu’en quelque sorte nos goûts reflète nos appartenances sociales et tant donné que la bourgeoisie est une classe dominante, elle va avoir ce que Bourdieu appelle « le contrôle de l’historicité » c’est-à-dire qu’elle va être en mesure d’imposer le bon gout c’est-à-dire que ce sera son goût qui sera considéré comme la référence. C’est ce qui fait de cette classe sociale, une classe sociale dominante. Ces frontières de la bourgeoisie s’incarnent à travers différents éléments. Goblot dans « La barrière et le niveau » insiste sur l’idée du costume bourgeois. Le costume bourgeois, il faut l’entendre au sens large, il parlait de parure c’est-à-dire tous les éléments d’habillement au sens large qui permettent de signifier au premier regard son appartenance sociale. Effectivement, il insiste sur le fait que le costume est un signe constitutif de classe, c'est-à-dire qu’il doit être à la fois la barrière et le niveau. La barrière, car ce costume doit permettre de classer au premier regard l’appartenance sociale de chacun. Le bourgeois doit être capable de connaître ses codes vestimentaires de la bourgeoisie et ainsi en les adoptant de se distinguer du commun, des autres classes sociales. Ceci doit aussi être le niveau c’est-à-dire un costume qui soit généralisable à l’ensemble de la classe sociale. 1.​ La notion d’Hexis corporelle Dans ces frontières symboliques existent la notion d’Hexis corporelle c’est à dire une manière de se tenir, une manière de se mouvoir, une manière de parler, quelque chose qui est assez ancré inconsciemment, qui s’acquiert dès l’enfance et qui va permettre de classer au premier regard. On pouvait mettre en évidence cette manière de se tenir, de se parler, cette manière d’être. On peut l’illustrer dans le documentaire de Jean Christophe Rosé nommé Voyage dans les ghettos du Gotha qui reprend la sociologie de Pinçon et Pinçon Charlot puisque ce sont les 3 sociologues français spécialiste de la bourgeoisie. Ils vont s’illustrer dans une forme de vulgarisation de leurs travaux à travers une BD. 2.​ L’Hexis corporelle comme moyen de distinction sociale : L’Hexis corporelle est réellement un moyen de distinction sociale. L’hexis corporelle est la mythologie politique réalisée, incorporée, devenue disposition permanente, manière durable de se tenir, de parler, de marcher et par là de sentir et de penser. C’est une incorporation extrêmement précoce de cette disposition devenue permanente de se tenir, de parler, de marcher et donc de sentir et de penser comme le met en évidence Pierre Bourdieu dans « Le sens pratique ». 3.​ L’étiquette : (présent dans les frontières symboliques) La notion d’étiquette est quelque chose qui existe depuis Versailles, depuis Louis XIV, qui a rassemblé ces nobles et a créé ces règles de bienséance. C’est une manière de signifier via ces normes extrêmement précises la place de chacun. Norbert Elias dans « La société de cour » disait que c’était une autoprésentation de la cour cette étiquette. Cette étiquette n’existe plus de manière aussi formalisée néanmoins elle existe toujours puisqu'elle va avoir des normes extrêmement précises de conduites par rapport à la bourgeoisie. La bourgeoisie va avoir des normes, des présentations de soi, des normes de bonne conduite, des normes de sociabilité qui vont toujours permettre de les distinguer des autres groupes sociaux. Si ces normes ne s’appliquent plus à la cour d’un roi, elle s’applique tout de même par rapport à la sociabilité. Nous avons mis de manière ironique les écrits de Nadine de Rothschild, mais de manière un peu plus sérieuse, nous avons Bottin Mondain. Elle met en avant que les normes de réception, de bienséance, de correspondance soient explicitées à tout membre de la haute bourgeoisie. 4.​ L’importance du capital culturel artistique : (Présent dans les frontières symboliques) Il faut avoir des connaissances assez précises dans le monde de l’art. Là aussi on va avoir un critère de distinction assez important par rapport à ce type de connaissance. Par exemple, la ville Kerylos 5.​ Cosmopolitisme et multi territorialité : (frontières symboliques) Un des très distinctif des membres de la bourgeoisie est cet ancrage dans un espace particulier, dans de beaux espaces et des quartiers bien particulier de la ville qui préserve l’entre soi. Mais aussi, un ancrage dans la campagne qui va mettre en évidence le caractère traditionnel de cette domination qui va ancrer cette domination dans le temps car souvent cet ancrage dans la campagne va se faire à travers un château. Le château est emblématique de l’identité noble avec cette idée qu’il existerait une différence innée et légitime entre ceux qui sont bourgeois et ceux qui ne le sont pas notamment par ce caractère sacré du lignage et du passé. Exemple : le château de la mormaire de François Pinault lui permettant d’être dans ce cadre de cette frontière symbolique de la bourgeoisie. B.​ Des frontières géographiques : Il existe également des frontières géographiques c’est-à-dire que la haute bourgeoisie va chercher l’entre soi et la création de cet entre soi commence par un entre soi géographique en quelque sorte il faut vivre avec ces semblables sur un territoire qui est commun. 1.​ La ségrégation spatiale ou l’entre-soi géographique : Dans cette création de l’entre soi dans les villes, la haute bourgeoisie est souvent dans les grandes villes à l’initiative de la création de quartier à son usage. Ces quartiers peuvent être marqués par des frontières géographiques symboliques mais des fois, comme avec la villa montmorency, même des frontières visibles, puisque nous sommes dans une communauté qui possède des barrières c’est-à-dire des barrières physiques pour éviter toute intrusion. 2.​ Une ségrégation spatiale qui se retrouve aussi dans les lieux de villégiatures : Cette ségrégation spatiale, cette volonté de créer l’entre soi par la ségrégation spatiale se retrouve aussi dans des lieux de villégiature. C’est une tradition depuis le 19 eme siecle avec la création de la ville de BAF ????? mais à différentes stratégies qui ont permises de créer à la bourgeoisie cet entre soi résidentiel en vacances comme les portes-en-ré qui est un village anglais dans lequel on va trouver une surreprésentation assez impressionnante de membre de la bourgeoisie et de la haute bourgeoisie. C.​ Des frontières sociales : Cet entre-soi doit aussi permettre de distinguer en quelque sorte au premier regard de qui est de la classe sociale et qui n’en est pas. On va donc aussi parler de frontières sociales. Cette distinction sociale peut être matérialisée à travers ce bottin mondain qui est quelque chose d'assez unique c’est-à-dire un livre qui constitue un annuaire des grandes familles françaises et donc savoir qui en est et qui n’en est pas de manière assez officielle. 1.​ La sociabilité mondaine : Cette distinction de qui fait partie de la haute bourgeoisie et qui n’en fait pas partie est lié à la sociabilité mondaine. La sociabilité mondaine est souvent le travail des femmes et ce qui va permettre de se faire reconnaître comme membre de la bourgeoisie par ses semblables. Il y a un énorme travail de présentation de soi pour être conforme aux normes de la bourgeoisie et donc pour être validé par ses pairs. Ce travail se fait en permanence. Donc, la sociabilité mondaine va permettre toujours de créer cette distinction et donc de valider le membre au fur et à mesure de ces interactions dans le cadre de cette sociabilité mondaine. Cette sociabilité mondaine est surtout le fait de dîner, de réception, de gala de charité. 2.​ Le sport : Le sport est aussi un moyen de créer cet entre soi et de le faire vivre. Des sports assez spécifiques. Des sports dotés d’un club de manière à faire vivre cet entre soi après la séance de sport comme le tennis, le golf. 3.​ La charité : Il y a une importance de la charité pour faire vivre cet entre-soi. 4.​ La sociabilité mondaine au service de l’endogamie : 5.​ La sociabilité mondaine est aussi un moyen de faire advenir cette endogamie c’est-à-dire le fait que les unions se déroulent en priorité au sein de la classe sociale. Exemple : des rallyes qui vont commencer dès l’âge de 10 ans et qui vont se terminer dans des bals dans lesquelles les jeunes adolescents peuvent lier des liens intimes et donc assurer la reproduction de classe grâce à l’endogamie. II.​ Des stratégies éducatives : La bourgeoisie doit éduquer ses membres à cette étoffe bourgeoise. 1.​ La finalité de l’éducation : Une éducation qui est bien particulière. Cette finalité de l’éducation a pour but que les individus soient autonomes puisque ce sont des individus qui vont être amenés à tenir des postes de dirigeant, de responsable et de hauts managers. Donc, il faut qu’il soit assez autonome par rapport à leur caractère et à leur capacité de prise de décision. C’est une éducation qui encourage à l’autonomie et à la prise de décision mais c’est en même temps une éducation qui valorise l’autonomie en valorisant la contrainte car il faut être capable de respecter les codes de la haute bourgeoisie. Ces codes sont très nombreux de manière a toujours faire vivre cette distinction sociale. 2.​ Moyen : une éducation totale : C’est une éducation totale. Des écoles particulières s’occupent de cette éducation totale et la famille aussi s’en occupe. Il s’agit que cette éducation de la transmission de l’ensemble de ces différents capitaux qui sont caractéristiques de la bourgeoisie. 3.​ L’importance de la transmission du capital culturel : Habitus cosmopolite avec une socialisation extrêmement forte aux pays étranger à la culture étrangère de manière à ce que l’enfant obtienne cet habitus cosmopolite. III.​ De la légitimation de leur position dominante : Nous avons mis en évidence de la légitimation de leur position dominante parce que ces rapports avec ces autres classes peut être de 2 types soit les autre classes rejettent cette domination et donc les autres classes sociales vont être en lutte pour renverser cette domination que les autres classes sociales trouvent injustices soit les autres classes sociales vont penser que cette domination est normale et légitime. La bourgeoisie va faire en sorte d’adopter la deuxième solution c’est-à-dire de rendre légitime, de rendre acceptable sa domination pour faire en sorte qu’il n’y est pas de contestation. 1.​ Le mérite comme paravent idéologique : Les armes utilisées pour rendre légitime cette domination est le mérite. Le mérite est un véritable paravent idéologique car dans les discours on met souvent en évidence cette idéologie du mérite et du mérite individuel alors que dans les faits c’est une classe sociale avec des stratégies extrêmement collectives. Il y a une très forte reproduction sociale. La stratégie est collective et donc le mérite est extrêmement peu individuel. C’est les stratégies des familles qui vont permettre à l’enfant de se retrouver dans une position dominante sociale, plus que son mérite individuel sauf exception. 2.​ Une violence symbolique : Un phénomène de violence symbolique c’est-à-dire que en quelque sorte les classes dominées ont intériorisé leur statut de dominé et donc ne cherche plus à s’en défaire. Cette intériorisation se fait à travers de petits actes du quotidien, réguliers qui visent à prouver la supériorité des membres de la classe. 3.​ Au service des riches : Arlie Hochschild dans « le prix des sentiments » nous a parlé du prix des sentiments, c’est à dire être au service des riches est une forme de marchandisation totale de son être puisqu’il s’agit de vendre son corps, son esprit mais surtout ses sentiments et donc par la marchandisation des sentiments, il y a une manière extrêmement forte d’inscrire la violence symbolique dans le temps et l’espace. 4.​ La violence symbolique comme négation des inégalités : Cette violence symbolique vise à nier les inégalités, comme on a vu avec Amélie Beaumont dans « les ressorts de l’obéissance : les employés de l’hôtellerie de luxe face à leurs clients » ou dans « Actes de la recherche en sciences sociales » de Pierre Bourdieu. 5.​ Appropriation des codes de la bourgeoisie : Cette violence symbolique pousse les membres des classes dominées à s’approprier les codes de la bourgeoisie bien qu’ils n’en font pas partie, comme on a vu avec Alizée Delpierre dans « Faire comme l’aristocratie ? Le placement des majordomes chez les nouvelles fortunes ». 6.​ Légitimation : une domination nécessaire : La légitimation passe aussi par l’idée que cette domination si elle n’y est pas nié, elle est nécessaire car c’est cette classe bourgeoisie qui œuvre pour l’intérêt général, pour le bien de l’ensemble de la société. On retrouve une stratégie de légitimation à savoir cette domination de la bourgeoisie qui se défend de sa domination en mettant en évidence que cette domination n’est qu’au service de l’intérêt général et non à son service propre. Chapitre 2 : Sociologie de la bourgeoisie Le critère de l’appartenance à la classe sociale Dans ce chapitre, nous allons étudier la bourgeoisie comme une classe sociale, une classe sociale en soi, une classe sociale pour soi et surtout une classe sociale mobilisée. Test avec le capital économique, culturel, familiale et social et symbolique : ce test proposé par Pinson et Pinçon-Charlot dans leur ouvrage sociologie de la bourgeoisie permet de mettre en évidence, que le trait distinctif de cette classe sociale c’est bien évidemment la possession de capitaux, mais surtout la cummulativité des capitaux comme signes distinctifs. La bourgeoisie n’est pas que riche en terme économique, elle est aussi dotée d’une position dominante grâce à la possession de différents types de capitaux Nous avons voulu mettre en évidence que la bourgeoisie est une classe sociale dominante, nous avons vu différentes représentations de la structure sociale. La bourgeoisie est une classe sociale qui domine les autres classes par sa possession de ses différents types de capitaux. Sa position de domination va faire que la bourgeoise va chercher à protéger cette position de domination au sein de la structure sociale, donc à la fois protéger la légitimité de cette domination, mais aussi protéger une forme de reproduction de cette situation dominante pour ses membres. I- Les frontières de la bourgeoisie A) Des frontières symboliques Groupe sociale, c’est comme toute classes sociales, groupe sociale qui est distinct des autres, et donc forcément cette distinction des autres types de classes sociales va se matérialiser par des frontières et notamment des frontières symboliques (puisqu’il n’existe plus de groupes sociaux de droits mais des groupes sociaux de faits, c’est-à-dire que la différence de classes sociales n’est plus inscrite dans le droit, elle est inscrite dans des stratégies de distinction). C’est notamment l’argumentation de Pierre Bourdieu, « La distinction : critique sociale du jugement » 1979, met en évidence que le gout n’a rien d’individuel, le gout de chacun est situé socialement c’est-à-dire en quelque sorte nos gouts reflètent notre appartenance sociale et étant donné que la bourgeoisie est une classe dominante, elle va avoir ce que Bourdieu appelle « le contrôle de l’historicité » c’est-à-dire qu’elle va être en mesure d’imposer ce qu’est « le bon gout ». Ce sera son gout qui sera considérée comme la référence, et donc c’est ce qui fait cette classe sociale dominante. Nous avons vu que ces frontières de la bourgeoisie s’incarnaient à travers différents éléments, E.Goblot dans « La barrière et le niveau » 1925, insiste sur l’idée du costume bourgeois, il faut l’entendre au sens large, on parle même de parure, c’est tous les éléments d’habiments au sens large, qui permettent de signifiaient au premier regard won appartenance sociale. Effectivement Goblot insiste sur le fait que le costume est un signe constitutif de classe, c’est-à-dire qu’il doit être à la fois la barrière( ce costume doit permettre de classer au premier regard l’appartenance sociale de la personne, le bourgeois doit être capable de connaitre ces codes vestimentaires de la bourgeoisie, ainsi en les adoptant de se distinguer du commun, de se distinguer des autres classes sociales) et le niveau (costume qui doit être généralisable à l’ensemble de la classe sociale). La notion d’hexis corporelle = manière de se tenir, manière de se mouvoir, manière de parler, quelque chose qui est assez ancré inconsciemment, qui s’acquière dès l’enfance, et qui va permettre aussi de classer au premier regard. Illustration dans le documentaire de Jean Christophe Rosé, « Voyage dans les ghettos du Gotha » qui reprend la sociologie de Pinson et Pinçon-Charlot, puisque ce sont les 2 sociologues français spécialistes de la bourgeoisie. L’hexis corporelle comme moyen de distinction sociale : une incorporation très précoce de cette disposition devenue permanente, de se tenir, de parler, de macher... - « L’hexis corporelle est la mythologie politique réalisée, incorporée, devenue disposition permanente, manière durable de se tenir, de parler, de marcher, et, par-là, de sentir et de penser » - Pierre Bourdieu, le Sens pratique Nous pouvons aussi mettre en évidence cette notion d’étiquette. L’étiquette, c’est quelque chose qui existe depuis Versailles, depuis Louis 14, qui a rassemblé ces nobles, qui a créé ces règles de bienséances, nos manières à signifier via ces normes très précise, la place de chacun. Norbert Elias « La société de cour, » 1985 = autoreprésentation de la cour. Cette étiquette n’existe plus de manière aussi formalisée, néanmoins, elle existe toujours puisqu’il va avoir des normes très précises de conduite par rapport à la bourgeoisie. Donc la bourgeoisie va avoir des normes de présentation soit des normes de bonnes conduites, des normes de sociabilité qui va toujours permettre de se distinguer des autres groupes sociaux. Si ces normes ne s’appliquent plus à la cour d’un roi, elle s’applique quand même par rapport à leur sociabilité manière ironique Nadine de Rothschild « Le bonheur de séduire, l’art de réussir ». Mais de manière un peu plus sérieuse, on a vu « le bottin mondain » les normes de bienséances sont explicitaient à tout membres de la haute bourgeoisie. Dans les frontières symboliques il existe aussi l’importance du capital culturel artistique : il faut avoir des connaissances assez précises dans le monde de l’art. Là aussi on va avoir un critère de distinction, c’est important par rapport à ce type de connaissances. Exemple emblématique de ce capital culturel : - La villa de kerlylos : « Située sur la pointe rocheuse de la baie des fourmis à Beaulieu-sur-Mer, derrière laquelle se dressent les monumentales falaises d’Èze, la Villa Kérylos, est une véritable invitation au voyage et un hommage à la civilisation grecque. Reconstruction originale de la demeure de la Grèce antique. La villa de Kérylos est la réalisation d’un rêve, celui de Théodore Reinach, archéologue et homme d’État français, fasciné par la civilisation grecque. Elle est aussi le fruit d’une coloration exemplaire avec l’architecte Emmanuel Pontremoli qui se passionna pour ce projet ». Le cosmopolitisme et multi territorialité Un des traits distinctifs des membres de la bourgeoisie c’est cet ancrage dans un espace particulier. Cet ancrage dans de beaux espaces, par exemple des quartiers qui préservant l’entre soit, mais aussi un ancrage dans la campagne qui va mettre en évidence le caractère traditionnel de cette domination qui va l’ancrer dans le temps. Cet ancrage notamment dans les campagnes se fait par un château : - Le château est emblématique de l’identité et pour une part au principe de « cette croyance en l’existence d’une différence essentielle avec ceux qui ne sont pas issu de la noblesse » Saint Martin 1993. Il existe une différence innée, légitime entre ceux qui sont bourgeois et ceux qui ne le sont pas notamment de par ce caractère sacré du lignage et du passé. Par exemple le château de la Mormaire de François Pinault : nouveau riche, pour ancrer son insertion dans la bourgeoisie c’est aussi fait par l’acquisition d’un château, lui permettant d’être dans le cadre de cette frontière symbolique de la bourgeoisie. B) Des frontières géographiques On a mis en évidences des frontières symbolique mais il existe aussi des frontières géographiques c’est-à-dire que la haute bourgeoisie va chercher à créer cette entre soit. La création de cette entre soit commence déjà par un entre soi géographique, en quelque sorte il faut vivre avec ces semblables sur un territoire qui est commun. La ségrégation spatiale ou l’entre-soi géographique : La haute bourgeoisie est souvent dans les grandes villes à l’initiative de la création de quartier à son usage, et ces quartiers peuvent être marqués par des frontières symbolique mais des dois comme on l’a vu avec la Villa Montmorency, on peut avoir des frontières visibles puisque nous sommes dans une getted communities c’est-à-dire une communauté qui possèdent des barrières, des barrières physiques pour éviter toutes intrusions intempestives. Une ségrégation spatiale qui se retrouve aussi dans les lieux de villégiatures : Cette ségrégation spatiale se retrouve dans des lieux de villégiatures, nous avons mis en évidence que c’est une tradition depuis le 19ème siècle avec la création de la ville de Baffe, mais différentes stratégies ont permis de créer à la bourgeoisie cette entre-soi résidentiel en vacances. Nous avons aussi les Portes En Ré, ce petit village français dans lequel on va trouver une représentation des membres de la haute bourgeoisie. Après les frontières symboliques, géographiques place aux frontières sociales : Cette distinction sociale peut etre matérialiser à travers ce bottin mondain qui est quelque chose d’assez unique, c’est-à-dire un livre qui constitue l’annuaire des grandes familles française et donc qui permet de savoir qui en est ou qui n’en ait pas de manière asse officielle. Cette distinction de « qui fait partie de la haute bourgeoisie, et qui n’en fait pas partie », elle est très liée à la sociabilité mondaine souvent le travailles des femmes dans la bourgeoisie et ce qui va permettre de se faire reconnaitre comme membre de la bourgeoisie par ces semblables. Nous avions vu qu’il y avait quand même un énorme travaille de présentation de soi pour être conforme aux normes de la bourgeoisie pour être validée par ses pères, et se travaille se fait en permanence. La sociabilité mondaine va permettre va créer toujours cette distinction, valide les membres aux fuir et à mesure de ses actions. Nous avions vu que le sport, est aussi un moyen de créer un entre-soi, des sports assez spécifiques des sports dotés d’un club de manière à faire vivre cet entre-soi comme le tennis, le golf... Nous avions mis en évidence aussi la charité de l’entre soi. La sociabilité mondaine au service de l’endogamie c’est-à-dire que les unions se déroulent en priorité au sein de la classe sociale. Exemple des rallyes qui comment très tôt, à l’Age de 10 et qui se terminent par des bals, permet donc la reproduction des classes … II) Des stratégies éducatives : Nous avons une éducation qui est bien particulière, cette finalité de l’éducation est assez duale, le but est de faire en sorte que les individues, est de créer des individus autonomes, puisque ce sont des individus qui vont être amener à tenir des postes de dirigeants, des responsabilités, donc il faut qu’ils soient assez autonomes par rapport à leur caractère, leur capacité de prise de décision. C’est une éducation qui encourage à l’autonomie et à la prise de décision, mais c’est aussi une éducation qui valorise l’autonomie toute en valorisant aussi la contrainte, puisqu’il faut être capable de respecter les codes de la bourgeoisie qui sont très nombreux de manière à faire vivre toujours cette distinction sociale. Nous avions dit que c’était souvent une éducation totale= exemple des codes particuliers qui se charges de cette éducation, la famille aussi se charge de cette éducation permettre la transmission de l’ensemble de ces différents capitaux caractéristiques de la bourgeoisie. Il y a une importance dans la transmission du capital culturel. Il y a donc un habitus cosmopolite avec une socialisation assez forte dans les pays étrangers, à la culture étrangère des manières à ce que l’enfant acquière cet habitus cosmopolite. III) De la légitimation de leur position dominante Les rapports avec les autres classes peuvent être de 2 types : - Soit les autres classes rejettent cette domination et donc les autres classes sociales vont être en luttent pour renverser cette domination que les autres classes sociales trouvent injustes - Soit les autres classes sociales vont avoir l’impression que cette domination est acceptable et légitime La bourgeoisie va faire en sorte d’adopter la 2ème solution c’est-à-dire de rendre légitime, de rendre acceptable sa domination pour faire en sorte qu’il n’y est pas de contestation. Le mérite comme paravent idéologique : Nous avons vu que les armes utilisaient pour rendre légitime cette domination c’est le mérite, le mérite est véritable paravent idéologique car dans les discours ont va souvent mettre en évidence cette idéologie du mérite et du mérite individuel, alors que dans les faits c’est une classe sociale qui à des stratégie très collective très forte reproduction sociale, donc le mérite est très peu individuel : ce sont plutôt les familles qui vont permettre à l’enfant de s retrouver dans une position sociale dominante, plus que son mérite individuel. Un phénomène de violence symbolique : les classes dominées ont intériorisés leur statut de dominé et donc ne cherche plus à s’en défaire, alors cette intériorisation se fait au travers d’actes du quotidien, réguliers qui visent à prouver la supériorité des membres de la classe bourgeoise. Au service des riches : Arlie Hochschild « Le prix des sentiments » 2017 Être aux services des riches est une forme de marchandisation totale de son maitre puisqu’il s’agit de vendre son corps et son esprit, mais surtout ses sentiments. Ces violences symboliques visent à nier les inégalités comme on l’a vu avec Amélie Beaumont « les ressources de l’obéissance : les employés de l’hôtellerie de luxe face à leurs clients ». Dans Actes de la recherche en sciences sociales 2019. Cette violence symbolique elle pousse les membres des classes dominées à s’approprier les codes de la bourgeoisie, malgré le fait qu’on n’en fasse pas partie comme on l’a vu dans l’article d’alizée Delpierre « faire comme l’aristocratie ? Le placement des majordomes chez les nouvelles fortunes ». La légitimation elle passe aussi par l’idée, si cette domination n’est pas niée elle est nécessaire parce que c’est cette classe bourgeoise œuvre pour l’intérêt generale, pour le bien de l’enfant dans la société. Chapitre 3 : Sociologie des classes moyennes : I.​ La classe moyenne : une classe en soi ? Une large partie d’entre nous s’identifie aux classes moyennes. Cela nous permet de nous poser dans le fait de savoir si la classe moyenne constitue-t-elle une classe en soi. Est-ce une classe qui connaît des conditions de vie similaires. Cette identification des acteurs de la classe moyenne se définissent par le pas trop, le ni trop riche, le ni trop pauvre. A.​ L’émergence du concept : Le concept de la classe moyenne va émerger après la Révolution française et va initialement désigner les bourgeois qui défendent une nouvelle société. Une société démocratique qui s’oppose à la société d’ordre. Donc, cette nouvelle bourgeoisie va être désignée sous le vocabulaire de classe moyenne. 1.​ Vivre tout de son travail : Au fur et à mesure que la bourgeoisie va se hisser dans les positions dominantes de la société, elle ne constitue plus la classe moyenne. Les contours de la classe moyenne vont devenir à partir de ce moment là assez flou mais une chose est claire, la classe moyenne est une classe qui vit avant tout pour son travail, c’est-à-dire elle peut avoir un certain patrimoine à la différence des prolétaires néanmoins elle tire son revenu principalement par son travail. On va trouver les professions libérales, certains artisans et commerçants. Pour Maurice Halbwachs dans « Esquisse d’une psychologie des classes sociales », les classes moyennes sont des classes dominées et caractérisés par une intégration sociale bien plus faible que la bourgeoisie. Elle constitue une classe en soi pour lui bien que ce soit une classe essentiellement dominée. « La classe sociale occupant un rang intermédiaire entre la bourgeoisie et la classe ouvrière. Les classes moyennes sont malgré tout dominées, commandées par les grands mouvements économiques. B.​ Les cadres comme figure de proue de la classe moyenne : Un des premiers à avoir analysé le classe moyenne va être Charles Wright Mills dans « les cols blancs, essai sur les classes moyennes américaines ». Il va mettre en évidence de manière assez imager ce symbole de la classe moyenne à savoir le col blanc. Le col blanc qui s’oppose aux chemises bleues des ouvriers. Il va mettre en évidence ce réel changement que va avoir la classe moyenne sur la société américaine. 1.​ 30 glorieuses et moyennisation de la société : Pour Mills, la classe moyenne américaine, qui ne sont ni ouvriers ni dirigeants, vont être porteurs de nouvelles valeurs. Ces valeurs vont transformer de manière assez profonde la société. Il s’interroge sur l’hédonisme et l’individualisme dont vont faire preuve ces nouveaux cadres, ces cols blancs. Donc ces valeurs peuvent avoir finalement un effet assez délétère sur la société. Durant les 30 glorieuses, on observe de fort changement structurel par rapport aux emplois et un essor assez important de cette classe moyenne constituée des professions intermédiaires, d’une partie des cadres et profession intellectuelles supérieurs et une partie des artisans et des commerçants. C.​ L’approche par le niveau de vie : Cette caractérisation de la classe moyenne par sa qualification professionnelle peut se compléter par son niveau de vie. Ici, on peut voir un tableau des revenus disponibles des ménages avec les professions intermédiaires et les cadres ayant des niveaux de vies qui se ressemblent auxquels on peut intégrer une partie des cadres et professions intellectuelles supérieurs mais juste une partie. On va retrouver cette approche par le niveau de vie selon la catégorie sociale. Là, on se rend bien compte des professions intermédiaires comme partie intégrante des classes moyennes avec les agriculteurs, commerçants et chefs d’entreprise. Mais, les cadres supérieurs ne s'en détachent pas. Dominique Goux et Erik Maurin proposent de faire une synthèse. Les classes moyennes représentent environ 40% de la population, (professions intermédiaires, une partie des cadres, une partie des artisans et commerçants). Cependant, ce qui va caractériser cette classe moyenne c’est la fragilité relative de leur ressource à savoir qu’ils ont plus de ressources que celle détenues par la classe populaire mais ces ressources se relèvent assez fragile, assez instable en regard des accidents de la vie pouvant survenir ce qui peut les distinguer de la bourgeoise. 1.​ La moyennisation de la société française : Henri Mendras a proposé une nouvelle représentation de la société, de la structure sociale qui prendrait la forme d’une toupie. Cette toupie s’expliquerait par la moyennisation de la société. La classe moyenne serait assimilable à la constellation centrale et aux indépendants et voir même une partie de la constellation populaire. Ces 3 éléments formeraient la grande majorité de la société avec en distinction les élites et ceux qui sont touchés par la pauvreté. Cette analyse de Mendras est une analyse qui a été réalisée à l’issue des 30 glorieuses même si cette analyse a pu être contestée depuis. D.​ Des classe moyennes ? Ne faudrait-il pas parler des classes moyennes au pluriel, afin d’insister sur, contrairement ce que met en évidence l’analyse de Mendras, que les classes moyennes ne sont pas réellement marqués par une forte homogénéisation en terme de professions, en terme de niveaux de vie et en terme de lieu de résidence. C’est le parti pris par Pierre Bourdieu. Pierre Bourdieu lorsqu’il croise le capital économique, le capital culturel voir même le capital global va distinguer des classes moyennes mais des classes moyennes à fraction dominante et dominé notamment par rapport au capital culturel et économique retenues. On peut retrouver cette idée de différents types de classe moyenne c’est-à-dire inférieur, intermédiaire et supérieure, en fonction des revenus. 1.​ L’autodéfinition : Et une autre approche de la définition de ce que c’est une classe moyenne qui peut résider dans l'auto définition de est ce que l’on se considère oui ou non comme appartenant à la classe moyenne ? On peut voir dans ce tableau que 2/3 des français considèrent y appartenir même si on va avoir une certaine disposition à se placer sur des classes moyennes supérieures ou inférieures. II.​ La classe moyenne : une classe pour soi ? Est-ce que la classe moyenne est une classe pour soi c’est-à-dire une classe mobilisée pour défendre ses intérêts, qui a une conscience de classe, qui a conscience de ses intérêts en commun. A.​ Une culture commune ? Considérer que c’est une classe pour soi, c’est avant tout considérer que la classe moyenne possède une culture et des valeurs qui lui serait propre. 1.​ Individualisme et réalisation de soi : Certaines valeurs sont portées par les membres de la classe moyenne. Comme le disaient Mills et Mendras, la classe moyenne porte de nouvelles valeurs notamment celle de l’individualisme et celle de la nécessité de réalisation de soi comme personne unique. Des pratiques culturelles selon Pierre Bourdieu qui sont assez proches des pratiques de la bourgeoisie. Bourdieu parle de bonne volonté culturelle pour parler de la classe moyenne notamment avec une volonté d’apporter du capital culturel dans le cadre de l’éducation. Outre le misérabilisme porter par Pierre Bourdieu dans le cadre des classes moyennes, aurait des valeurs et des pratiques de ???? règles qui ne seraient que des pâles copies de celle de la classe bourgeoise. Catherine Bidou va mettre au contraire en évidence, dans « les aventuriers du quotidien » que les classes moyennes sont porteuses de valeurs et de pratiques culturelles qui lui sont propres. Elle va mettre en avant l’importance du libéralisme culturelle défendue par les classes moyennes. Dans le sens que les classes moyennes cherchent à se réaliser à titre individuel, de bricoler de nouveaux systèmes de vies, un bricolage qui est porté par la réalisation de soi et l’individualisme. Elles sont porteuses de nouvelles valeurs, valeurs qui valorisent l’émancipation de l’individu et la réalisation de soi. Quant aux pratiques culturelles, elles sont fortement insérées dans un tissu associatif. 2.​ Les pionniers ? Ce caractère pionnier avec cette classe moyenne qui porte l’égalité homme-femme notamment dans le cadre de ses valeurs. R.Inglehart dans « The silent revolution » va mettre en évidence le fait que les classes moyennes portent cette idée de libération qui poste en mai 68. Il va parler de nouveaux mouvements contestataires qui ne sont plus basés sur l’amélioration des conditions matérielles de vie mais au contraire sur des demandes de libéralisme culturels de reconnaissance des différents groupes et différences qui caractérisent les individus. 3- Une homogénéisation des valeurs contestables ? Cette homogénéisation des valeurs est quelque peu contestable entre classes moyennes inférieures et classes moyennes supérieures. Les pratiques et les valeurs ne sont pas forcément similaires. B.​ Une classe en déclassement ? Cette idée de classe pour soi, c’est aussi s’interroger sur qu’est ce qui fait l’unité de cette classe. Est-ce qu’il y a une forme de prise de conscience des intérêts communs ? On observe dans les temps contemporains une forme de prise de conscience des intérêts communs notamment face à la menace des classements sociaux. 1.​ Qu’est-ce que le déclassement ? Le déclassement social est un déclassement à la fois structurel. On observe une certaine diminution de la progression de l’élévation de la structure sociale, en tout cas un arrêt de la progression de la structure sociale. Mais aussi un phénomène dans lequel les enfants se retrouvent dans des positions inférieures socialement à celle de leurs parents malgré à des diplômes plus élevés avec le phénomène du paradoxe d’Anderson qui fait qu’un diplôme connaît une valeur relative en baisse sur le marché de l’emploi. Camille Peugny dans « le déclassement » analyse beaucoup le déclassement notamment le phénomène de déclassement des classes moyennes lorsque celle-ci ne possède pas le capital social qui leur permet de valoriser leur diplôme à la juste valeur sur le marché de l’emploi. Goux et Maurin dans « la république des idées » s’opposent à la réalité de ce déclassement sociale et mettent en évidence que c’est un sentiment ressenti par une grande majorité des classes moyennes. Même si ce n’est pas une réalité, cela reste un sentiment partagé. Pour Louis Chauvel dans « la spirale du déclassement. Essai sur la société des illusions » qui s’oppose à Goux et Maurin, c’est un sentiment mais c’est aussi une réalité. Il parle d’une spirale de déclassement comme le met en évidence le titre de son ouvrage. On observe bien des situations pour des classes moyennes qui sont de moins en moins aisées ne serait ce qu’en raison d’une faiblesse relative du niveau de vie, d’un éloignement géographique par rapport à leur lieu de vie etc. C.​ Une classe mobilisée ? Cette situation de déclassement sociale ne ferait-elle pas prendre conscience aux membres de la classe moyenne de la nécessité de défendre leur intérêt commun. C’est cette idée de révolte des classes moyennes et notamment des classes moyennes inférieures qui se révoltent pour la défense de leur intérêt en commun. Chose que l’on a pu voir avec les gilets jaunes formés essentiellement par les classes populaires et une grande partie des classes moyennes inférieurs. On retrouve une forme de mobilisation sociale pour la défense des intérêts collectifs de classe. Chapitre 3 : sociologie des classes sociales I. La classe moyenne : une classe en soi ? A. L’émergence du concept La classe moyenne c’est le ni trop pauvre, ni le trop riche. Le concept de classe moyenne va émerger après la Révolution française et va initialement désigner les bourgeois qui défendent une nouvelle société, une société démocratique qui s’oppose à la société d’ordre. Et donc cette nouvelle bourgeoisie va être désigner sous le vocabulaire de classe moyenne. Bien évidemment que la bourgeoisie va se hisser dans la position dominante de la société, elle ne constituera plus la classe moyenne. Les contours de la classe moyenne vont devenir à partir de ce moment la assez flou. Une chose est sur la classe moyenne est celle qui vit avant tout de son travail, elle peut avoir un certain patrimoine à la différence des prolétaires, néanmoins elle tire son revenu principal de son travail. On va trouver les professions libérales, certains artisans, certains commerçants sous ce vocabulaire de classe moyenne. Pour Maurice Halbwachs, les classes moyennes sont quand même des classes dominées car elles sont caractérisées par une intégration sociale finalement bien pus faible que celle de la bourgeoisie, et elle constitue une classe en soit pour Halbwachs, bien que ce soit ne classe essentiellement dominée. « Occupant un rang intermédiaire entre la bourgeoisie et la classe ouvrière. Les classe moyennes sont malgré tout dominées, commandées par les grands mouvements économiques » Terme qui désigne la bourgeoisie, on va utiliser le terme de classe moyenne. Les initiateurs de la Révolution française (début 19eème siècle) sont des bourgeois membres du tier-états qui se sont enrichis. Marx dira que la Révolution française ce n’est pas une évolution prolétaire, derrière ce sont les bourgeois qui cherchent à abolir cette société d'ordre car ils n’y ont pas leur place. On utilisera les termes de classe moyenne pour désigner les bourgeois, ils défendent un nouvel ordre politique et social avec des valeurs telles que la valeur-travail, le mérite et le libéralisme. Une fois que cette bourgeoisie sera au pouvoir, on va utiliser classe moyenne pour une autre groupe social, ce sont ceux qui vivent avant tout de leur travail, qui n’ont pas de fortune de famille, de rente → les petits fabricants, les boutiques, les petits entrepreneur (=l’atelier et la boutique). Halbwachs va dire “occupant un rang intermédiaire entre la bourgeoisie et la classe ouvrière. Les cm sont malgré tout dominées, commandées par les grands mouvements économiques » → reste une classe dominée Classe moyenne va beaucoup se développer, sert de tampon entre les 2 autres classes sociales*​ Avec les 30 glorieuse, la classe moyenne va prendre de l’essor et va avoir un nouveau symbole, les 30 vont changer la structure sociale et on va voir apparaitre bcp + de cadre (figure emblématique de la cm), Mills les appelle les cols blancs. B. Les cadres comme figure de proue de la classe moyenne Un des premiers à avoir analysé la classe moyenne c’est Charles Wright Mills, ou il va mettre en évidence le symbole de la classe moyenne qui est le col blanc. Ce col blanc qui s’oppose au col bleu des ouvriers. Mills va mettre en évidence ce réel changement que va avoir l’arrivée de la classe moyenne sur la société américaine Cette classe moyenne va permettre de montrer de nouvelles valeurs, ces valeurs vont transformer de manière assez profonde la société, même si Mills s’interroge quelque peu sur l’individualité dont vont faire preuve ces nouveaux cadres, ces cols blancs. Donc ces valeurs qui peuvent avoir un effet assez délétère sur la société Les 30 glorieuses ont permis d’observer de fort changement structurel par rapport aux emplois et un essor assez important de cette classe moyenne constituée de professions intermédiaires, d’une partie des cadres et de professions intellectuelles supérieures et d’une partie des artisans et commerçants. Mills va nous proposer un classement de ces cols blancs, cols blancs du monde du service, de la banque, qui relèvent de profession intellectuelle. Il va aussi s'intéresser à la pyramide des cols blancs, il y a des manageurs de hauts rangs (aujourd’hui les cadres dirigeants), des chefs de bureau... Il y a des distinctions dans tous les métiers. Mills a une vision paradoxale de cette classe sociale, pour lui cette classe sociale va contribuer à l'évolution de la société́́ , classe tampon qui va permettre de pacifier la société, classe divisée, fraction de cette classe qui sera au service de la bourgeoisie, l’autre fraction qui se rapprochera + des classes populaires, classe qui sera en mesure d’imposer ses valeurs. Mills va être critique sur ces valeurs, pour lui elle est individualiste, sont dans une course au prestige, veulent une mobilité́ ́ sociale ascendante (= classe opportuniste), chacun sert à s’élever, pas de collectif; individus alièné par la société de consommation, pauvres d’esprits, individus conformistes, pas eux qui vont permettre de créer une société meilleure, composée d’individus hédonistes. Classe qui ne cesse de s'accroitre numériquement, il est difficile de définir ce qu'est la classe moyenne. Catégorie assez disparate, dire que la classe moyenne est une classe sociale voudrait dire qu'on partage des conditions de vie objectives (d'après Marx). On a du mal à ̀ définir les contours, à trouver des frontières A) L’approche par le niveau de vie Dominique Goux et Éric Maurin propose de faire une synthèse, les classes moyennes représenteraient environ 40% de la population, professions intermédiaires, les cadres, artisans, commerçants. Mais ce qui va caractériser cette classe moyenne, c’est la fragilité relative de leur ressource. Oui, ils ont plus de ressources que celle détenue par la classe populaire mais ces ressources se révèlent assez fragiles en regard des accidents qui vont survenir. La moyennisation de la société Bien évidemment Henri Mendras a proposé une nouvelle représentation de la société, une nouvelle représentation de la structure sociale qui prendrait la forme d’une toupie, cette toupie s’expliquerait par la moyennisation de la société française, la classe moyenne qui serait assimilée à la constellation centrale et voir même une partie de la constellation populaire formerait une grande majorité de la société avec en distinction les élites et ceux qui sont touchés par la pauvreté. Cette analyse de Mendras, est une analyse qui a été réalisé à l’issu des 30 Glorieuses, même si cette analyse a quand même pu être quelque peu contesté depuis. On va utiliser 2 démarches : - Dire que la classe moyenne c’est tous ceux qui sont au- dessus des 40% les plus démunis et tous ceux qui sont en dessous des 20% les + riches. Correspondrait à ̀ 40% de la population. - Calculer le revenu médian des ménages par catégorie sociale Pas envident de s’y retrouver pour définir la classe moyenne. L’INSEE considère que la classe moyenne sont les artisans commerçants, les professions intermédiaires une partie des cadres. Ce qu'ils partagent c’est un niveau de revenu mais surtout une forme de fragilité́ ́ de leurs ressources. Ils ont construit leurs propres ressources qui ont dépendu de leurs emplois, ils sont dans une situation qui reste fragile car ces ressources sont menacées par le chômage mais aussi par les accidents de vie. Ce qui caractérise classe moyenne c’est la fragilité relative de leurs ressources. Il y a plusieurs classe moyenne dans la classe moyenne D. Des classes moyennes ? Bourdieu lorsqu’il croise le capital économique et le capital culturel voir même le capital global. Il va distinguer des classes moyennes mais aussi des classes moyennes à fraction dominantes / dominées notamment par rapport au capital culturel et économique détenu. Autodéfinition : est-ce que on se considère comme appartenant à la classe moyenne, et on peut voir que 2/3 des français considèrent y appartenir, même si on va avoir une certaine disposition à se placer sur des classes moyennes, des classes moyennes supérieures ou des classes moyennes inférieures. Bourdieu fait des oppositions en faisant apparaitre une classe moyenne dominante et dominée. La dominante a plus de capital économique. Il ne faut pas prendre en compte que le niveau de revenu pour faire un classement des classes moyennes, il faut prendre en compte d’autres éléments, le niveau de vie, le capital culturel, la profession et le lieu de résidence. Les classes moyennes qui sont au niveau des déciles 5 et 6 auront des lieux de résidence en périurbanisation. Classe moyenne supérieures et moyennes, ne vont plus vivre à̀ coté. P. Bourdieu : Prend en compte capital culturel, économiques, la profession, le lieu de résidence... II). La classe moyenne : une classe pour soi ? La bourgeoisie est une vraie classe pour soi. A. Une culture commune ? Classe mobilisée pour défendre ses intérêts, pour voir s’il y a une confiance de classe. Considérer une classe pour soit, c’est avant tout considérer que la classe moyenne posséderait une culture et des valeurs. Ces valeurs sont portées par la classe moyenne, c’est ce que nous disait Mills ou encore Mendras : la classe moyenne porte de nouvelles valeurs notamment celle de l’individualisme et la nécessité de la réalisation de soi comme personne unique. Nous avons des pratiques individuels comme nous le disait Pierre Bourdieu qui sont assez proches des pratiques de la bourgeoisie, Bourdieu parle de bonnes volontés culturelles pour caractériser la classe moyenne, notamment avec une volonté d’apporter du capital culturel dans le cadre de l’éducation. Étude de Catherine Bidou « Les aventuriers du quotidiens » 1984 va mettre en évidence le fait que les classes moyennes sont porteuses de valeurs e de pratiques culturels qui lui sont propres. Elle va mettre en évidence l’importance du libéralisme culturel défendu par les classes moyennes, dans le sens ou les classes moyennes cherchent à se réaliser à titres individuels, cherchent à bricoler de nouveaux systèmes de vie, porteuses de nouvelles valeurs, qui valorise l’émancipation de l’individu et la réalisation de soi. Les pratiques culturels sont fortement insérées dans des issus associatives Nous avons un caractère pionnier des classes moyennes qui portent l’égalité Homme-Femme notamment dans le cadre de ces valeurs. R. Inglehart “ The silent revolution” 1977, va mettre en évidence le fait que les classes moyennes portent cette idée de libération post 1968, il va parler de nouveaux mouvements contestataires qui ne sont plus basés sur l’amélioration des conditions de matériels de vie mais au contraire sur des demandes de libéralisme culturels, de reconnaissance des différents groupes et différences qui caractérise les individus. Alors cette homogénéisation des valeurs est contestable comme on peut le voit entre classe moyenne inf et classe moyenne sup, les pratiques et les valeurs ne sont pas forcément similaires. Caractérisation : lien avec le travail car la classe moyenne émane de la bourgeoisie enrichie par le travail, après ascendante socialement car hissé par le travail. Le travail va être une valeur centrale pour la classe moyenne, il fait partie pour eux pas d’une idéologie liée au mérite. Elle a des ressources qui sont fragiles et le travail est sa principale ressource. 2 valeurs importantes : Individualisme et réalisation de soi. Individualisme → quelque chose mis en avant par les classes bourgeoises, mais pas pratiqué. A l’inverse, pour les classe moyenne on a une valorisation, on parle d’un individualisme positif, c’est à dire que l’individu doit s’inventer lui-même, se construire pas lui- même son identité. Son identité ne lui est pas donné par avance (à l’inverse des bourgeois). La valorisation de cet individualisme doit normalement permettre une réussite personnelle. Cette réussite n’a pas beaucoup de support, son principal support va être le travail. Certains ont une vision négative de la classe moyenne (Bourdieu), il n’appelle pas ça « classe moyenne » mais « petits bourgeois », il va dire que c'est une classe de frustration, car ils voient bien que leur position sociale ne reflète pas leurs aspirations. On lui a beaucoup reproché cette vision Autre vision de cette classe moyenne, étude de Bidou, ce sont des aventuriers, car ils sont novateurs dans leurs comportements, ne sont pas que dans un mimétisme, ont des valeurs dont celles de l'autonomie, de l'initiative individuelle, contrairement à ce que dit Bourdieu, pas très raccord avec l’autorité ́, et surtout ont une propension à se bricoler par eux même de nouveaux styles de vie, au niveau privé et public. Par exemple, de nouvelles normes dans les couples, un nouveau rapport à la religion. Ils implantent aussi de nouveaux rapport à la vie publique. Révolution silencieuse, mouvements sociaux qui caractérise la fin du 20è siècle, pas liées à l’argent Une homogénéisation des valeurs contestables ? Pas les mêmes valeurs selon les classes moyennes, il existe des clivages entre les classe moyennes supérieures et inferieures en termes de valeurs et de modes de vie. B. Une classe en situation de déclassement On observe dans les temps contemporain une forme de prise de conscience des intérêts communs notamment sous la menace d’un déclassement sociale Qu’est-ce que le déclassement social ? Le déclassement social c’est un déclassement qui est à la fois structurel, on observe une certaine diminution de la progression de l’élévation sociale, en tout cas un arrêt de la progression de la structure sociale et aussi un phénomène dans lequel les enfants se retrouvent dans des positions inférieures à celles de leurs parents malgré des diplômes plus élevé, paradoxe d’Henderson. Camille Peugny « Le déclassement » 2009 elle analyse beaucoup le déclassement notamment le phénomène de déclassement des classes moyennes lorsque celle-ci ne possèdent pas le capital social qui leur permet de valoriser leur diplôme à sa juste valeur sur le marché de l’emploi. Goux et Maurin, même s’ils s’opposent aux déclassements sociaux, ils mettent en évidence que c’est un sentiment ressenti par une grande majorité des classes moyennes Chauvel => s’oppose à Goux et Maurin c’est un sentiment mais aussi une réalité, on parle d’une spirale de déclassement Société de plus en plus inégalitaire, qui conduit à ̀ une sorte de polarisation de la société, avec classe dominante et la classe dominée.​ Qu’est-ce que le déclassement ? C’est une sorte de fragilisation statutaire qui se traduit par un décalage croissant entre les diplômes acquis, les qualifications obtenues et les emplois auxquels ils devraient donner accès. On parle de déclassement générationnel et professionnel, on n’a pas accès au même emploi avec les mêmes diplômes dans le temps, l’une des causes est l’inflation scolaire et la réduction des emplois de plus en plus qualifies, stagnation des niveaux de vie. Peugny va analyser le déclassement, les classes moyennes sont à la dérive, elle parle de génération sacrifiée, car les perspectives de mobilité sociale diminuent depuis les années 70. Son véritable apport c’est d’essayer de comprendre l’expérience du déclassement, d’une mobilité́ ́ sociale ascendante et descendant, ce dernier vécu par certains membres des classes moyenne est anxiogène, peut être à l’origine de conflits identitaires, c’est une expérience douloureuse (faire - bien que ses parents), on se responsabilise dans cette expérience, ce qui entraine bcp de couts psychologiques pour l’individu. 2 types de comportements en ressortent, la rébellion ou le retrait, la honte domine, l’individu se retire donc de plus en plus de sa vie sociale, qui peut aller jusqu'à une exacerbation (diminution) envers l'intolérance. Entraine un fort sentiment d’insécurité. Goux et Maurin c’est plus une peur qu’une réalité, même s’il existe une forme de crise des cm, pour eux, le déclassement a 4 causes : D’étalement → que les classes moyennes sont obligés de changer de résidence géographique L’écrasement → ils ont l’impression qu’ils sont écrasés à la fois par le haut et par le bas. Par le bas : populaire car les rattrape en termes de niveau de vie mais en même temps distances par le haut avec des inégalités économiques qui ne cessent de s'accroitre D’effritement → comme si la classe moyenne se disloquait D’émiettement → ne plus exister en tant qu’entité spécifique, même au sein d’un même foyer Chauvel, nous sommes dans une forme de spirale, classe moyenne en situation de déclassement. Ce déclassement social est structurel, lié à l'effondrement des États providence et notamment des services publics. C. Une classe mobilisée ? Gilets jaunes, forme de mobilisation de la classe moyenne. C’est un moyen pour la classe moyenne inférieure de redevenir visible, surtout un retour des clivages de classe, notamment de cette polarisation des destins sociaux. Le déclassement est une réalité dans la plus grande partie de la classe moyenne inférieure.