Chapitre 2 : Production et comportement du producteur (PDF)
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ENCG Marrakech
Pr. LAGRARI Mohamed
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This document is a chapter on production economics, covering definitions of production, factors (labor and capital), and the relationship between production and economic growth. It discusses market-related production alongside non-market production.
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ENCG MARRAKECH Pr. LAGRARI Mohamed COMPORTEMENT DU PRODUCTEUR Chapitre II : Production et comportement du producteur L’activité économique ne connaît pas un rythme de croissance stable dans le temps. À des périodes de forte activité succèdent des phases de ralentiss...
ENCG MARRAKECH Pr. LAGRARI Mohamed COMPORTEMENT DU PRODUCTEUR Chapitre II : Production et comportement du producteur L’activité économique ne connaît pas un rythme de croissance stable dans le temps. À des périodes de forte activité succèdent des phases de ralentissement économiques pouvant même se transformer en récession économique. La science économique s’est donc efforcée de trouver des modèles permettant d’expliquer et donc d’agir sur la variation du taux de variation du niveau de la production et donc de la croissance économique. 1 Section I : La production I. La production : définitions « Activité exercée sous le contrôle et la responsabilité d'une unité institutionnelle qui combine des ressources en main-d'œuvre, capital et biens et services pour fabriquer des biens ou fournir des services, et résultat de cette activité. Les processus purement naturels sans intervention ou contrôle humain ne font pas partie de la production ». INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) La production est donc une activité qui consiste à combiner des facteurs de production pour produire des biens ou réaliser des services qui seront échangés sur un marché. Un effort de définition nous pousse à distinguer la production marchande de la production dite non marchande. Production marchande : les biens et services s’échangent sur un marché. Le prix de vente dépasse le coût de revient. Production non marchande : elle porte sur des biens et services qui ne s’échangent pas sur un marché. Elle peut prendre deux formes : la production pour l’autoconsommation et/ou la production des services collectifs non marchands fournis par les administrations publiques. Leur prix est nul ou inférieur au coût de revient. II. Les facteurs de production : On distingue habituellement deux facteurs principaux : le facteur travail et le facteur capital. 1. Le facteur Travail Le facteur travail est l’un des deux facteurs de production utilisés par les entreprises pour produire. Il est fourni par les ménages qui « vendent » leur « force de travail » en échange d’un salaire. Le facteur travail est analysé sous deux aspects : son ENCG MARRAKECH Pr. LAGRARI Mohamed COMPORTEMENT DU PRODUCTEUR aspect quantitatif (le volume de l’offre de travail disponible) et son aspect qualitatif (le travail n’est pas une donnée homogène, il varie selon la qualification des travailleurs). a. L’aspect quantitatif du travail La quantité de travail disponible dans un pays est fonction de la population active, c’est-à-dire de l’ensemble des individus exerçant (population active occupée) ou cherchant à exercer (chômeurs) une activité rémunérée. Sont aussi classés actifs occupés : les personnes aidant un membre de leur famille dans son travail (si la personne aidée n’est pas salariée), les apprentis sous contrat, les stagiaires rémunérés 2 et les personnes qui, tout en poursuivant leurs études, exercent une activité professionnelle. b. L’aspect qualitatif du travail Le travail n’est pas une donnée homogène : il nécessite presque toujours des compétences et donc des qualifications particulières. La qualification des travailleurs peut être abordée par l’étude de la répartition de la population active en catégories socioprofessionnelles, puisque cette nomenclature repose en grande partie sur la qualification des individus. L’analyse de cette nomenclature, sur les 50 dernières années, montre un certain nombre de tendances: baisse de la proportion d’ouvriers s’expliquant en particulier par l’automatisation croissante; chute des effectifs agricoles due à la mécanisation et aux gains de productivité ; forte hausse des CSP employés, professions intermédiaires et cadres et professions intellectuelles supérieures, du fait de l’essor croissant des activités liées aux services. L’accroissement de ces deux dernières CSP montre aussi les besoins accrus en travail qualifié. 2. Le facteur capital : La notion du « capital » est utilisée pour désigner des notions différentes : Le capital peut avoir un sens technique (physique) : il désigne alors l'ensemble des moyens de production durables grâce auxquels une société accroît l'efficacité du travail de ses membres. Tout accroissement de ce capital technique constitue un investissement. De même, la notion de capital renvoie soit à la dimension financière de ressources provenant de l'épargne ou de l'emprunt et destinées à acquérir des actifs réels (machines, équipements) ou financiers. Le capital humain est une notion développée par G. Becker pour désigner le stock des capacités humaines économiquement productives. Ce stock s’accroît par des investissements, formation, dépenses d’éducation, formation professionnelle, santé, alimentation,… Parallèlement, ce capital subit une dépréciation au cours du temps (usure physique, perte de savoir-faire). ENCG MARRAKECH Pr. LAGRARI Mohamed COMPORTEMENT DU PRODUCTEUR 3. La productivité des facteurs de production : La productivité est le rapport de la production de biens ou de services à la quantité de facteurs de production (le capital et le travail) utilisés pour produire ces biens ou services. c. La productivité du travail : La productivité du travail est une mesure de l'efficacité productive : elle compare la production réalisée à la quantité de travail qu'il a fallu utiliser pour fabriquer cette production. 3 Productivité du travail = production / quantité de travail utilisée Pour une entreprise, la quantité produite sera mesurée par la valeur ajoutée (en unités monétaires) ou en quantités physiques (nombre de voitures, par exemple). La productivité sera donc soit "en valeur" quand elle est mesurée en unités monétaires, soit "physique" dans l'autre cas. La quantité de travail utilisé, elle, peut être mesurée de différentes façons : on peut prendre simplement le nombre de travailleurs, mais cela donne un résultat peu intéressant, car quand on compare les pays, on sait que la durée du travail n'est pas la même partout. On calcule alors la productivité horaire du travail, en divisant les quantités produites par le nombre d'heures de travail nécessaire pour fabriquer ces quantités. Sinon on parle de productivité par tête (ou moyenne). d. La productivité du capital : Elle mesure l'efficacité du capital. On compare ici la valeur ajoutée au stock de capital utilisé pour produire cette valeur ajoutée. Productivité du capital = production / capital fixe utilisé a. La productivité globale des facteurs : Les facteurs de production ne sont pas productifs isolément. La productivité globale des facteurs va donc prendre en compte au dénominateur le capital et le travail. La productivité multifactorielle ou productivité globale des facteurs (PGF) est l'accroissement relatif de richesse qui n'est pas expliquée par l'accroissement d'un usage des facteurs de production, le capital et le travail. La PGF rapporte la production aux dépenses totales relatives aux facteurs de production. b. Les gains de productivité Le gain de productivité est défini, en économie, par l'augmentation de la productivité durant la période étudiée. La hausse de la productivité est due à plusieurs ENCG MARRAKECH Pr. LAGRARI Mohamed COMPORTEMENT DU PRODUCTEUR facteurs : l'organisation du travail, la motivation, la performance du matériel, l'environnement de l'entreprise, le climat social, l'expérience et la qualification, la responsabilité… Les gains de productivité se sont accélérés au cours de la Révolution industrielle et conditionnent aujourd'hui, à l'ère de la Révolution informatique la compétitivité des entreprises au niveau mondial. Les gains de productivité sont fortement influencés et stimulés par le progrès technique. 4 4. Le progrès technique : Le progrès technique représente l’amélioration des connaissances scientifiques et de l’organisation de la production qui permettent une amélioration de la productivité (c’est-à-dire une augmentation de la production pour une quantité fixe de facteurs de production utilisés). Il contribue pour une large part à la « productivité globale des facteurs » (PGF). Le progrès technique est dû à une amélioration des connaissances humaines appliquées à la production. Il a permis l'enrichissement de nos sociétés depuis les origines de l’humanité et, de manière plus importante, depuis le début de la révolution industrielle. Section II : Le comportement du producteur : La théorie néoclassique du producteur est le pendant de la théorie du consommateur (micro-économie). Il s'agit d'une modélisation économique du comportement d'un agent économique en tant que producteur de biens et de services. Suivant le cadre néoclassique, on considère comme producteur un agent qui transforme des intrants (inputs) en produits sortant (outputs) selon une fonction de production. On suppose également que ces agents ne rencontrent aucun problème de demande et que le niveau de la production est conditionné par l'offre (cadre de concurrence pure et parfaite). Étant un agent rationnel, le producteur a comme objectif ultime la maximisation de ses profits sous la contrainte de coûts. La question qui se pose donc est de savoir : ▪ Comment le producteur prend ses décisions : quels facteurs de production employer et en quelles quantités afin de minimiser les coûts ? ▪ Comment les coûts varient en fonction de la production ? I. Cadre du raisonnement Le cadre est celui du marché de la concurrence pure et parfaite caractérisée par cinq hypothèses qui sont : ENCG MARRAKECH Pr. LAGRARI Mohamed COMPORTEMENT DU PRODUCTEUR ⚫ Atomicité du marché : petites tailles des producteurs et consommateurs = Price taking ; ⚫ Homogénéité des produits : pas de différence entre produits ; ⚫ Information parfaite : gratuite, disponible et immédiate ; ⚫ Libre entrée et sortie : inexistence de barrières tarifaires, réglementaires ou autre, etc ; ⚫ Libre circulation des facteurs : pas d’entraves à la mobilité du facteur travail, matières premières, et capital. 5 II. Technologie de production : La production correspond à la transformation des matières premières et des biens intermédiaires en biens et services à l’aide de facteurs de production, travail et capital entre outre. - le travail : l’ensemble des ressources humaines L - le capital : terrains, bâtiments, équipement K La fonction de production décrit la relation entre la quantité produite d’un bien et les quantités des différents facteurs nécessaires à sa fabrication. Elle correspond à ce qui est techniquement réalisable si la firme utilise de manière efficace ses facteurs de production. La formulation mathématique de la fonction de production résume les choix possibles pour le producteur. Q= f(K,L). Elle aide le producteur à choisir la quantité de K et L. Cela dit, les choix du producteur restent limités par l’horizon temporel envisagé. Les points A et B sont des combinaisons productives, correspondant chacune à un niveau de production. Q = f(L,K) Si elles correspondent à un même niveau de production, elles se trouvent sur une courbe d’iso-produit ou isoquant. La technologie B est plus intensive en travail (labor intensive), la technologie A plus intensive en capital (capital intensive). Le producteur est donc est devant la nécessité d’opérer des choix en matière du mode et la technologie de production. Exemple : Ford veut augmenter la production 1) Embaucher davantage de travailleurs (↑L) : réalisable rapidement 2) Construire une nouvelle usine ou installer une nouvelle chaîne de montage (↑K) : peut nécessiter plusieurs années Il faut donc distinguer le court terme du long terme. 1. Court terme : Seul un facteur de production varie (L) tandis que l’autre est maintenu constant (K) → K est fixe. Les capacités de production restent constantes. ENCG MARRAKECH Pr. LAGRARI Mohamed COMPORTEMENT DU PRODUCTEUR 2. Long terme : Tous les facteurs de production (K et L) sont variables. L’horizon temporel est suffisamment long pour changer les capacités de production. Ex : modifier les technologies de production dans une usine. Remarque (1) : Il est impossible de déterminer dans l’absolu à quelles durées correspondent le court terme et le long terme. Ces durées varient selon les situations. À court comme à long terme, la mesure de la production diffère en fonction du cadre d’analyse, global (production totale), moyen (production moyenne) ou ponctuel 6 (production marginale) ; d’où les distinctions suivantes : Production totale (PT) : C’est la production totale résultant de l’utilisation d’une quantité donnée de facteurs de production. Production marginale (Pm) : Correspond à la production engendrée par une unité supplémentaire d’un facteur de production, soit par l'ajout d'un travailleur supplémentaire, soit par l'utilisation d'une unité de capital supplémentaire. Production moyenne (PM) : Correspond à la production moyenne engendrée par une unité du/des facteurs de production. Remarque (2) La fonction de la production permet d’étudier les rendements d'échelle, c'est à dire les conséquences de la variation de l'échelle de production suite à une variation des facteurs de production. Pour réaliser cette étude, il faut que la fonction de la production soit homogène. Une fonction de production est homogène quant f(K, L) = m f(K, L) - Si m= 1, Les rendements d'échelle sont constants : une augmentation proportionnelle de tous les facteurs entraîne une augmentation du produit dans les mêmes proportions ; - Si m>1, Les rendements d'échelle sont croissants : une augmentation proportionnelle de tous les facteurs entraîne une augmentation plus que proportionnel de la quantité produite ; - Si m