CM1: Introduction - Introduction au Surréalisme - PDF
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Panthéon-Sorbonne University
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This document presents an introduction to the topic of Surrealism, covering its history, key figures, and artistic expressions. It includes discussion points concerning the concept of Surrealism, historical context, and its link to the political world from a theoretical point of view.
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CM1 : introduction Que reste-t-il du surréalisme ? Alors que ses commémorations se multiplient, le surréalisme est-il encore vivant ? Ou embaumé dans les musées ? Autant que sur ses descendances artistiques possibles, on s’interrogera sur l’actualité de...
CM1 : introduction Que reste-t-il du surréalisme ? Alors que ses commémorations se multiplient, le surréalisme est-il encore vivant ? Ou embaumé dans les musées ? Autant que sur ses descendances artistiques possibles, on s’interrogera sur l’actualité de ses messages révolutionnaires, sur ce qu’il peut avoir à dire aujourd’hui encore à propos des rapports de force mondiaux politiques et économiques, des nationalismes, des libertés individuelles, des traitements que la société applique à celles et ceux qu’elle veut tenir à distance ou enfermer. Examiner un ensemble de création artistique, d’aujourd’hui à hier, de 1924 à après la disparition d’André Breton. Le surréalisme est-il clos après sa mort ? Question du Surréalisme historique jusqu’à aujourd’hui. On ouvre sur la question de la commémoration. 1. Exposition Surréalisme C. Pompidou, à l’occasion du siècle du premier manifeste du Surréalisme d’André Breton. Exposition se présente comme, certes, une commémoration du Surréalisme, mais aussi et surtout une démonstration de force. Richesse et longueur exceptionnelle, exposition colossale. Grande Exposition qui renoue avec les premières Grandes Expositions du Centre Pompidou à la fin des 70’s et début 80’s (Paris-N-Y, Paris-Moscou, Paris-Berlin), avec la volonté claire de prendre date dans une historiographie. Titre “Surréalisme” sans article, sous-entendu : le mot seul suffit. 1ere revue fondée : “Révolution Surréaliste”. On sacralise aujourd’hui le terme. Figure du visuel : monstrueuse, hybride, anthropomorphique avec une tête qui relève de la monstruosité. C’est un détail de tableau, et non le tableau complet : Tableau de Max Ernst, L’Ange du Foyer 1937. Ce tableau a un deuxième titre, le Triomphe du Surréalisme, à prendre avec précaution 1936, la République Espagnole, élue par un régime parlementaire et démocratique, combat la rébellion militaire d’un groupe menée par des généraux dont Franco, qui combattent la république au nom de l’anti- communisme, du christianisme (le régime est censé être anti-clérical) et au nom des propriétaires terriens menacés par des partages de terre, au bénéfice d’une population agricole pauvre. Ce tableau représente le CM1 : introduction 1 monstre qui menace les foyers. + 1937, année de Guernica. On ne peut détacher l’oeuvre de son contexte historique. cf. Partie gauche du tableau : attaché par un membre indéterminé entre tentacule, patte d’insecte, comme sorte de compagnon du monstre au crâne de batracien. Malgré le titre, on est du côté du démoniaque. Pour ce qui est du deuxième titre, où est le Triomphe ? Doit-on l’entendre au premier degré ou de manière plus oblique, plus contradictoire ? les deux interprétations sont tenables et discutables. Ça peut être un triomphe au sens premier du terme dans la mesure où l’artiste est un des tous premiers praticiens qui exécute un tableau qui renouvèle le thème du monstrueux et de l’effroyable avec des moyens plastiques relativement connus, et peu révolutionnaires. Cette manière de peindre le démon est connue au moins depuis le XVe siècle dans l’ère picturale nordique. On peut les comparer aussi avec les fresques romanes du jugement dernier, etc etc… Ce triomphe du surréalisme s’opère avec des moyens picturaux relativement classiques et traditionnels. Des moyens plastiques anciens et académiques peuvent être mis à l’oeuvre chez les Surréalistes. C’est une oeuvre assez en de-ça de ce qu’on entend dans le Surréalisme, et pourtant on la nomme comme son triomphe. Menacé dans les années 1937 : à l’exception de Dali, tous écrivent et prennent parti pour le régime Républicain, ils sont soit exilés soit en fuite. On ne peut identifier le Surréalisme comme un mouvement artistique. Le Surréalisme est un mouvement politique tenant un certain type de propos et manifestant un certain nombre de discours politiques. Il s’adresse à tous et toutes. Son public est général. Le choix de ce tableau pour l’exposition répond à des faits, et à la volonté de faire résonner le Surréalisme. Est-ce une volonté de s’inscrire dans un contexte actuel ? Le Surréalisme répond à un certain nombre de messages. Dans l’exposition on ne présente pas Au rendez-vous des amis, décembre 1922 de Max Ernst. Chronologiquement, il n’a pas lieu d’y être. Le mot existe en 22 mais n’a pas le même retentissement qu’en 1924. Le Surréalisme est précisément un rendez-vous, sur l’amitié comme élément fort. Le surréalisme, ce sont des femmes et des hommes liés par l’amitié, l’amour et des relations intimes ou intellectuelles qui ont fait groupe, qui se sont unies ou désunies…. dimension subjective, presque sentimentale. Il y a quelque chose d’humain et de personnel, d’intime, qui fait qu’on y est aujourd’hui particulièrement sensible. (cf expo de Marseille, L’Amitié.) Personnes vivants ou mortes, allégoriques ou réelles, numérotées discrètement, qui se CM1 : introduction 2 réfère à une liste au coin gauche. Avant même que le surréalisme existe, le sentiment et la volonté de faire groupe existe. ex : à aucun moment le cubisme n’est un rendez-vous des ennemis. Le Surréalisme est sans doute au XXe le mouvement artistique et intellectuel qui s’est auto-défini et auto- manifesté le plus explicitement possible. Il s’exprime lui-même sans besoin de critiques d’arts, et ne faisant pas confiance à l’histoire, avec beaucoup de clarté, à travers écrits, manifestes etc… On n’a jamais autant parlé du Surréalisme que depuis quelques années, en France, en Allemagne, en Belgique, au Royaume-Unis… L’idée de se retrouver autour du mouvement est assez général. 2. cf. exposition André Masson Il n’y a pas de monde achevé centre Pompidou 2024. Couverture de catalogue expressive : 3 têtes dont 2 d’ecclesiastique, 1 d’un homme crispé à la gauche d’un image, et en arrière-plan, un corps dans un champs, les bras en croix, nu, venant d’être fusillé. Le tableau s’appelle En Revenant de l’Exécution 1937. Les deux expositions prennent leur couverture dans la même année et le même évènement, puisque ce tableau renvoie à la guerre d’Espagne. Masson n’a jamais fait mystère de ses positions pro-républicaines. Alors qu’il est en France, il peint des tableaux d’actualité. Tableau complet : brochette d’ecclésiastique, avec un âne parmi eux, un moulin en feu et une terre ensanglantée. On est obligés de constater qu’en 2024, deux expositions sur le Surréalisme, renvoyant toutes deux à une oppression. Le tableau de Masson est plus explicite que celui de Ernst : Ernst représente le désastre, Masson représente des bourreaux. Surréalisme = peinture narrative, caricatural, avec un réalisme figuratif d’autant plus accentué que Masson provoque un impact visuel en raison de la diminution de la gamme chromatique (rouge-noir-blanc). C’est de la peinture politique qui n’appelle pas à être nommée “surréaliste”. Surcharge d’explicite : il est difficile de ne pas comprendre de quoi il s’agit. C’est un appel fort. Existe-t-il quelque chose qu’on puisse appeler peinture Surréaliste ? Il n’existe pas quelque chose de normé. Il existe des peintres qui sont passés par le Surréalisme et qui font des oeuvres. C’est la réunion de ces oeuvres, CM1 : introduction 3 y compris dans l’ensemble de leurs contradictions, qu’on appelle Surréalisme. Une définition artistique n’est pas accessible. cf. André Masson, Les fumeurs, 1923 un peu de cubisme, nature morte. André Masson se livre à un certain nombre d’expériences au nom de la notion d’Automatisme = création en l’absence du contrôle de la conscience, non programmé par un jugement provoqué par la conscience. Certaine urgence tenue pour des moyens de libération. cf. Dessin automatique. Plus on regarde de près, moins c’est déchiffrable. Stries, faisceaux parallèles, tâches d’encres délibérées ou non. cf. Les Villageois, 1927 Partiellement dans la suite des dessins automatiques en raison des graphismes et des lignes en boucle, mais Masson commence à mixer à ses pigments du sable, du plâtre, de la poussière et obtient un effet d’épaississement. On ne peut dire que ce tableau est cubiste. Ce titre ne renvoie à aucune figure, du moins elles ne sont pas repérables. On pourrait repérer des structure anatomiques féminines mais qui ne renvoient pas à des villageois. Toute identification est trop fragile pour la mettre en lien avec le titre. Il n’est pas le peintre figuratif ou narratif qu’il était dans les fumeurs. (La chronologie est peu convaincante : ce sont 3 oeuvres impossibles d’arranger selon une logique) CM1 : introduction 4 cf. Paysage aux prodiges, 1935 période espagnole, avant de devoir fuir l’année suivante. Les prodiges nous importent plus que l’identification d‘un paysage. Ils sont cosmogoniques, astronomiques, mis en lien avec des étoiles, des sortes de comètes, une sorte de langue de feu mettant en lien la montagne et le ciel, d’un sens ou d’un autre, une figure, qui peut être un rocher comme une forme voilée et encapuchonnée de profil, et surtout un élément central, une sorte de serpent à la tête très anormale, avec des sortes de cornes qui se CM1 : introduction 5 rapprochent du masque. Il est à la fois clairement vivant et clairement coupé. La situation relève d’une sorte de magie, d’impossibilité. De plus, sorte de spirale enfumée au centre. Masson fait de la peinture de vision (le serpent, au-delà de la Genèse, possède nombre de représentations mythologiques). Il s’agit ici de l’effort de Masson pour aller dans une direction générale inconnue de celles d’avant. C’est plus figuratif que les villageois, moins automatique que les dessins, mais c’est chargé de symboles mystérieux, peut-être en lien avec des récits sacrés, de genèse. cf. Los regulares 1937 dessin politique. Los regulares = soldats ayant obéit au régime. C’est une scène de guerre civile explicite cf. la Gloire du Général Franco, 1938 forte teneur politique ou idéologique cf. La Métamorphose des Amants, 1938 on revient vers le mystique et le magique, avec des éléments anatomiques déformés, une symbolique végétale. Ces amants deviennent végétaux, germes, plantes etc… //Mythologie greco-romaine de métamorphoses de figures humaines en végétaux. Masson possède une dimension anthropologique. Il cherche à mettre des éléments du tableau comme un savoir, et mets en évidence ce qu’ils peuvent avoir en commun. Il est proche de Claude Levi-Strauss, 1941-fin 2GM. Exil aux Usa comme Tanguy etc… Dans le Surréalisme il y a un côté savant. Masson peint en connaissance de cause, avec en arrière plan de mémoire des lectures plus ou moins récentes. Étude de la côte amazonienne, des masques, des moeurs etc… cf. Portrait d’André Breton, 1941 Breton est un de ces penseurs et philosophes dont il est proche. Il le représente ici de manière allégorique comme un être bicéphale, rempli de figures anthropomorphes et entourés de la figure de comètes et d’une convergence de symboles. cf. La Pythie, 1943 renvoie explicite à la religion greco-romaine, à la prévision etc.. Toutes ces oeuvres ne font pas un style défini mais des hypothèses qui changent selon les thématiques. CM1 : introduction 6 Rebacca Horn (1944-2024) Sa relation avec le Surréalisme est à la fois permanente et constamment réactualisée. Performances de 1970 cf. Licorne, 1970 → elle s’engage dans une suite de performance tantôt avec son propre corps, tantôt avec celui des autres. Ici le corps nu mais entouré de bandelettes blanches entourant son abdomen, le haut des cuisses et qui permet d’attacher au sommet de son crâne cette corne. Licorne = créature légendaire dans nombre de mythologies. Cet animal mythique est ici ressuscité ; elle devient licorne (métamorphose). Par ailleurs, c’est une performance documentée, réalisée en pleine nature (pas nécessairement sauvage). Elle choisit particulièrement 2 lieux : un champs de blé (la plus connue) → plante nourricière et fondatrice des premières sociétés agricoles, et un grand chêne, dans l’axe du tronc, dos à l’appareil photo. Rapport au romantisme (autant d’iconographie de chêne que de licorne dans l’hda) Horn a eu grande amitié avec l’artiste suisse Meret Oppenheim cf. Oppenheim, Sorcière Licorne, 1943 figure de la femme, du sexe, de la fécondité et de la fertilité. Elle y ajoute la licorne et l’oeil unique du cyclope. cf. Horn, Extension des bras elle travaille énormément sur la Métamorphose et l’empêchement, la difficulté, le mouvement impossible, avec des éléments textiles conçus par elle. Les bras pris dans des cylindres d’étoffe trop lourds, les membres inférieurs liés les deux jambes ensembles. On enlève l’interprétation érotique, il s’agit de l’empêchement du corps, de sa limite. cf. Cornucopia séance pour deux seins, 1970 bâillonnée ou prisonnière de deux excroissances issus d’elle-même, qui enserre aussi son front et ses cheveux. cf. robe-plume 1972 fait pour être porté par un corps masculin. cf. gants à doigts, 1972 excroissances tenus par des gants. Prends la forme d’une video → son des doigts qui cognent contre le plancher. C’est un être prisonnier de l’espace dans lequel il est enfermé. CM1 : introduction 7 cf. Alberto Giacometti, Main Prise, 1932 enfermement, machine, mannequin, instrumentalisation orthopédique du corps humain cf. Rebecca Horn, Exercices en neuf parties, 1974-75 CM1 : introduction 8