APG CM12 L'Inflammation Chronique PDF

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2024

APG

Pauline AERTS, Maëlle SIMONIN, Manon GRUFFAZ, Margo HOAREAU, Chloé JEGAT, Amandine POYAU, Antonin TORTEREAU

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inflammation chronic inflammation immunology pathology

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This APG CM12 document is a past paper from 2024 covering chronic inflammation. It details the causes, characteristics, cells, mediators, and morphology related to the topic. The paper includes diagrams and figures relevant to the study concept.

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APG_CM12_L’inflammation chronique_TORTREAU_SIF Pauline AERTS S5 Maë...

APG_CM12_L’inflammation chronique_TORTREAU_SIF Pauline AERTS S5 Maëlle SIMONIN Manon GRUFFAZ APG Inflammation Margo HOAREAU 16/10/2024 CM 12 L’inflammation chronique Chloé JEGAT Amandine POYAU Antonin SIF TORTEREAU Sommaire I. Les causes de l’inflammation chronique................................................................................ 2 II. Principales caractéristiques................................................................................................... 2 III. Cellules et médiateurs...................................................................................................... 3 A. Les macrophages et leurs dérivés...................................................................................... 3 1. Les macrophages......................................................................................................... 3 2. Les cellules épithélioïdes (dérivées de macrophages).................................................... 4 3. Les cellules géantes plurinucléées (dérivées de macrophages)....................................... 5 4. Différences entre polynucléaires neutrophiles et macrophages..................................... 5 B. Les lymphocytes............................................................................................................... 5 C. Les autres cellules............................................................................................................ 6 IV. Morphologie................................................................................................................... 6 A. Inflammation granulomateuse.......................................................................................... 6 1. Inflammation granulomateuse diffuse.......................................................................... 6 2. Inflammation granulomateuse nodulaire...................................................................... 7 3. Cas particuliers............................................................................................................. 8 B. Inflammation suppurée et abcès....................................................................................... 8 C. Toute inflammation avec développement de fibrose......................................................... 9 Page 1 sur 10 APG_CM12_L’inflammation chronique_TORTREAU_SIF L’inflammation chronique est une réponse inflammatoire de longue durée (semaines ou mois) dans laquelle coexistent : L’inflammation en tant que telle ; Des lésions tissulaires ; Des tentatives de réparation tissulaire. I. Les causes de l’inflammation chronique L’inflammation chronique peut se développer dans plusieurs circonstances : Infections persistantes par des agents difficiles à éradiquer : bactéries intracellulaires (dont les mycobactéries), certains virus, champignons et parasites intracellulaires (leishmaniose), corps étrangers. Ces infections peuvent être à l’origine d’une hypersensibilité retardée. Hypersensibilités, dans des contextes d’auto-immunité. Cela correspond à des réactions contre les protéines du soi, qui a priori ne disparaissent pas, l’inflammation est donc toujours stimulée. Exposition prolongée à des agents toxiques, qu’ils soient endogènes ou exogènes. II. Principales caractéristiques Les phénomènes vasculaires et cellulaires présentés dans l’inflammation aiguë se modifient lorsque l’inflammation devient chronique : Les phénomènes vasculaires diminuent en intensité. Les types cellulaires dominants évoluent également, avec un passage de polynucléaires neutrophiles (inflammation aiguë) à un afflux de cellules mononucléées (lymphocytes, plasmocytes et macrophages), du fait de la participation de l’immunité acquise (dans des contextes infectieux). La destruction cellulaire peut être importante du fait du rôle direct de l’agent infectieux ou des cellules inflammatoires. Des tentatives de réparation tissulaire sont mises en place, avec le remplacement des tissus par du tissu conjonctif associant entre autres des phénomènes d’angiogenèse et de fibrose (augmentation de la quantité de tissu conjonctif). Macroscopiquement, on observe un organe déformé, avec un tissu pâle, ferme et irrégulier. Sur cette photo on observe plusieurs petits nodules qui correspondent à la déformation ainsi qu’une zone blanche en dépression qui correspond à de la fibrose. On ne reconnaît pas l’organisation normale de l’organe, avec un cortex Figure 1 : Noeud et une médulla. lymphatique de bovin Page 2 sur 10 APG_CM12_L’inflammation chronique_TORTREAU_SIF Histologiquement, lors d’inflammation chronique, on ne reconnaît pas la conformation normale du tissu. Par exemple, au sein du tissu lymphoïde (photo suivante), les cellules ne suivent pas d'architecture classique ; la majorité des cellules sont mononucléées, il y a un aspect de fibrose et une cellule géante plurinucléée. Figure 2 : Inflammation chronique dans le tissu lymphoïde III. Cellules et médiateurs A. Les macrophages et leurs dérivés 1. Les macrophages Les macrophages sont la population de cellules dominantes au cours de l’inflammation chronique. Ce sont des cellules tissulaires dérivées des monocytes circulants. Ils sont répartis diffusément dans les tissus conjonctifs et représentent des cellules spécialisées dans certains tissus (ex : cellules de Kupffer dans le foie). Ce sont des cellules rondes avec un noyau excentré et un cytoplasme rose (éosinophile) abondant. Figure 3 : Macrophages Les macrophages ont différents rôles : Phagocytose. Sécrétion de médiateurs (Cytokines (TNF, Il1, chimiokines…), eicosanoïdes) : rôle dans l’initiation et la propagation de l’inflammation. Initiation des processus de réparation, de cicatrisation et de fibrose. Participation à l’immunité cellulaire : présentation d’antigènes aux lymphocytes T et réponse aux signaux émis par les lymphocytes T. Page 3 sur 10 APG_CM12_L’inflammation chronique_TORTREAU_SIF Pour être fonctionnels, les macrophages doivent être activés. Les macrophages peuvent être activés par deux voies différentes, leur conférant deux rôles différents : Par la voie classique, à l’origine de macrophages M1. Cette voie est induite par des produits microbiens (tels que l’endotoxine), des signaux issus des lymphocytes T (IFN-©), ou encore des corps étrangers (cristaux et particules). Cette activation entraîne la production de NO, d’enzymes lysosomiales et la sécrétion de cytokines (telles que l’IL-1, l’IL-12 ou l’IL-23). Les macrophages M1 jouent ainsi un rôle important dans la destruction des agents microbiens et la promotion de l’inflammation (pouvant aboutir à des inflammations pathologiques). Par la voie alternative, à l’origine de macrophages M2. Cette voie est induite via des cytokines (telles que l’IL4 ou l’IL-13 produites par des lymphocytes T), entraînant la promotion de la réparation tissulaire et de la fibrose. Cette voie a un effet anti-inflammatoire étant donné la capacité de ces macrophages à sécréter de l’IL-10 ou du TGF beta. En pratique, il y a toujours un mélange de ces deux types de macrophages dans les tissus inflammés ; leur proportion dépend du contexte et de l’environnement inflammatoire. Figure 4 : Voies d'activation des macrophages 2. Les cellules épithélioïdes (dérivées de macrophages) Ces cellules ont une activité physiologique mal connue. Leur capacité phagocytaire est diminuée par rapport aux macrophages. Elles sont toutefois dotées de capacités de sécrétion du fait de la quantité augmentée de réticulum endoplasmique rugueux, appareil de Golgi, vésicules et vacuoles. Ces cellules doivent leur nom à leur ressemblance avec des cellules épithéliales. Elles se caractérisent en effet par un cytoplasme granuleux éosinophile (rose) pâle, des limites cytoplasmiques Figure 5 : Cellules indistinctes et un noyau ovalaire à allongé, nucléolé (chromatine épithélioides souvent vésiculeuse). Page 4 sur 10 APG_CM12_L’inflammation chronique_TORTREAU_SIF Elles ne sont présentes que dans un contexte d’inflammation chronique. 3. Les cellules géantes plurinucléées (dérivées de macrophages) Ce sont des cellules syncitiales issues de la fusion de 2 ou plusieurs macrophages activés, pouvant mesurer jusqu’à 50 μm de diamètre. Le volume cytoplasmique est élevé, renfermant de 2 jusqu’à plusieurs dizaines de noyaux, disposés en périphérie ou aléatoirement dans le cytoplasme. Leur activité physiologique est mal connue, mais elles sont présentes uniquement dans un contexte d’inflammation chronique. Figure 6 : Cellules géantes plurinucléées 4. Différences entre polynucléaires neutrophiles et macrophages Figure 7 : Différences entre polynucléaires neutrophiles et macrophages B. Les lymphocytes Les lymphocytes représentent une autre population de cellules mononucléées importante lors de l’inflammation chronique. Il y a activation des lymphocytes T et B via des antigènes, à l’origine d’une amplification et de la propagation de l’inflammation chronique. Ce sont notamment les lymphocytes T CD4+ qui ont une capacité à sécréter des cytokines dont la nature va influer sur le type d’inflammation chronique et son devenir. Trois grandes sous-populations de lymphocytes T CD4+ sont à prendre en compte : Les lymphocytes Th1, qui, en produisant notamment du TNF, stimulent l’activation de macrophages de type M1. Les lymphocytes Th2, qui, en produisant notamment de l’IL-4, de l’IL-5 et de l’IL-13, stimulent l’activation de macrophages de type M2. Les lymphocytes Th17, qui, en produisant notamment de l’IL-17, permettent le recrutement de polynucléaires neutrophiles. Page 5 sur 10 APG_CM12_L’inflammation chronique_TORTREAU_SIF Les lymphocytes B sont également présents, notamment du fait de leur évolution en plasmocytes, qui sont retrouvés dans les inflammations chroniques. Le rôle des anticorps dans l’inflammation chronique reste toutefois peu clair. C. Les autres cellules Dans les inflammations chroniques, on peut trouver d’autres types de cellules : des éosinophiles, dans des contextes de parasitisme ou d’immunité médiée par des IgE. des mastocytes. des neutrophiles : Si les neutrophiles sont les premières cellules de l’inflammation aiguë, ils peuvent être présents dans les inflammations chroniques. Pour évaluer si l’inflammation est chronique ou aiguë, il faut regarder si on a en plus la présence de macrophages. IV. Morphologie A. Inflammation granulomateuse L’inflammation granulomateuse est une inflammation chronique à dominante macrophagique. On y retrouve donc toutes les cellules de la lignée macrophagique : macrophages, cellules épithélioïdes et cellules géantes plurinucléées, dans des proportions variables, associées à des populations de lymphocytes, avec ou sans nécrose. Comme toute inflammation chronique, Figure 8 : Présentations d’inflammation des signes de réparation tissulaire et de fibrose granulomateuse sont présents. Elle peut être diffuse, ou sous forme de nodules ou de masses. Elle est souvent liée à la présence de bactéries intracellulaires, comme dans le cas de la tuberculose et de la paratuberculose (mycobactéries). 1. Inflammation granulomateuse diffuse Un exemple typique est la paratuberculose chez les ruminants, due à une infection par Mycobacterium avium subsp paratuberculosis. Macroscopiquement, ce type d’inflammation est mal délimitée, de distribution étendue, de couleur plus pâle (afflux de cellules, peu de phénomènes vasculaires et fibrose) et de consistance augmentée (épaississement du tissu). Page 6 sur 10 APG_CM12_L’inflammation chronique_TORTREAU_SIF La muqueuse devrait être fine et lisse Figure 9 : Aspect macroscopique de l’inflammation granulomateuse diffuse à la suite de la paratuberculose A l’examen microscopique d’un organe atteint par la paratuberculose, la population macrophagique est abondante. Au contraire, le ratio de lymphocytes est peu élevé. Il y a de nombreuses bactéries qui sont facilement visibles après coloration spéciale de Ziehl Neelsen. Le caractère diffus implique qu’il n’est pas observé de capsule fibreuse autour de l’inflammation. Il n’y a pas de nécrose caséeuse. Figure 10 : Aspect histologique (à gauche) et avec coloration de Ziehl Neelsen (en bas à droite) 2. Inflammation granulomateuse nodulaire Une inflammation granulomateuse peut également se présenter sous la forme de masse/nodule. Dans ce contexte précis, on parle de granulome. Une maladie typiquement à l’origine du développement de granulomes est la tuberculose (Mycobacterium bovis). Ces granulomes forment des nodules pâles (gris à blanchâtre), plutôt bien délimités (ronds à ovalaires), et fermes (voire durs) à la section à cause de la minéralisation. Figure 11 : Aspect macroscopique de granulomes Page 7 sur 10 APG_CM12_L’inflammation chronique_TORTREAU_SIF A l’examen microscopique, les populations macrophagiques et dérivées sont présentes, tout comme des populations lymphocytaires. En périphérie de l’infiltrat inflammatoire, on peut observer une capsule de tissu fibreux. Spécifiquement pour la tuberculose, il y a des plages de nécrose intra lésionnelles avec calcification. Figure 12 : Aspect microscopique des granulomes (coloration classique et spéciale : Ziehl Neelsen) 3. Cas particuliers On distingue deux cas particuliers : si en plus du grand nombre de macrophages, on observe de nombreux polynucléaires neutrophiles alors on parle de pyogranulome. C’est par exemple le cas lors de péritonite infectieuse féline (PIF). si en plus du grand nombre de macrophages, on observe de nombreux polynucléaires éosinophiles, alors on parle de granulome éosinophilique. C’est par exemple le cas lors d’infections parasitaires, fongiques ou encore lors d’allergies. Figure 13 : Pyogranulome à gauche et granulome éosinophilique à droite B. Inflammation suppurée et abcès Lorsque la population dominante est une population de polynucléaires neutrophiles (viables et dégénérés), avec une suppuration, et la mise en évidence de réparation tissulaire / cicatrisation (fibrose), alors il s’agit d’une inflammation suppurée chronique. Ce type d’inflammation se retrouve notamment dans les infections chroniques par des bactéries pyogènes et extracellulaires. Page 8 sur 10 APG_CM12_L’inflammation chronique_TORTREAU_SIF Macroscopiquement, la fibrose dans les lésions se traduit par du tissu pâle et ferme et plutôt en dépression, qui se retrouve associé à des foyers de suppuration tels que décrits dans l’inflammation aiguë. Si cette inflammation prend un caractère nodulaire avec de la suppuration au centre et une fibrose en périphérie (formant une capsule), on parle d’abcès. Figure 14 : Abcès sur un foie de bovin (à gauche) et micro-abcès laryngé (à droite) Remarque : La fibrose est importante cliniquement parce qu’elle peut être efficace pour isoler l’agent pathogène du reste de l’organisme, mais également parce qu’elle peut empêcher la diffusion des antibiotiques dans le site infectieux. C. Toute inflammation avec développement de fibrose Plus généralement, toute inflammation qui se traduit par le développement d’une fibrose concomitante est une inflammation chronique. Ainsi, si l’exsudat fibrineux est caractéristique d’un caractère aigu, il est possible de mettre en évidence une inflammation fibrineuse chronique lorsque de la fibrose se développe. C’est le cas de certaines maladies où l’agent causal persiste, entraînant toujours des mécanismes d’inflammation aiguë, avec une organisation progressive de la fibrine en fibrose (cf. mécanismes de réparation tissulaire). Remarque : Ce genre d’inflammation se retrouve souvent sur les bovins qui avalent un fil de fer. Celui- ci passe dans le réseau puis le perce. Il peut ensuite percer le diaphragme et le péricarde. Au cours de son passage, il emmène avec lui des bactéries qui sont alors responsables de l’inflammation. Page 9 sur 10 APG_CM12_L’inflammation chronique_TORTREAU_SIF Figure 15 : Réticulopéricardite traumatique par corps étranger chez un bovin Remarque : Il faut bien faire la distinction entre fibrine et fibrose. La fibrine est issue du fibrinogène, elle caractérise un phénomène aigu. La fibrose est de la fibrine qui a été transformée. Conclusion Pour parler d’inflammation chronique, il faut bien avoir la présence simultanée d’inflammation, de lésions tissulaires et de tentatives de réparation tissulaire. Elle se caractérise par la présence de cellules mononucléées, en particulier de macrophages (activés par la voie classique ou alternative) et leurs dérivés ainsi que de lymphocytes. L’inflammation chronique peut être granulomateuse, suppurée ou fibreuse. La nomenclature s’établit de la même façon que pour l’inflammation aiguë. Figure 16 : Nomenclature de l’inflammation Page 10 sur 10

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