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Analyse de Kukum Présentation de Michel Jean Né en 1960 à Alma. Jeannette est sa grand-mère. Détient une maîtrise en histoire de l’UQAM. Écrivain, chef d’antenne, animateur et reporter d’enquête. Il écrit depuis 2008. Il a publié Kukum en 2019. Livre qui a remporté 6 prix littéraires. Rayonnement m...
Analyse de Kukum Présentation de Michel Jean Né en 1960 à Alma. Jeannette est sa grand-mère. Détient une maîtrise en histoire de l’UQAM. Écrivain, chef d’antenne, animateur et reporter d’enquête. Il écrit depuis 2008. Il a publié Kukum en 2019. Livre qui a remporté 6 prix littéraires. Rayonnement mondial. Analyse de Kukum Analyse du titre et de la couverture du livre Titre Kukum Image Mot en innu-aimun (exotique) Réconfortant comme « maman » - 2 apparitions de ce mot : Récit de famine de Malek (p.71) Fierté d’Almanda (p.212) Femme repliée sur elle-même. Elle semble dormir, emmitouflée Elle est traversée par une bande bleue sombre : une rivière, chemin emprunté par les Innus. Sens : Récit d’une femme qui représente, par sa mémoire et son histoire, le territoire ancestral. Les origines irlandaises d’Almanda Dernier chapitre : traversée de l’Irlande au Québec. Raison du départ : grande famine. Les parents sont morts du typhus : mort du père durant la traversée et de la mère à Grosse-île. Orpheline qui a été élevée par son oncle et sa tante par charité. Elle a 3 ans lors du voyage (1872). Almanda Siméon (autrefois « Fortier ») Narratrice du récit. Narration au «je» . Arrière-grand-mère de l’auteur D’abord élevée sur une terre chez son oncle et sa tante. Aucun souvenir de ses parents. Bonne à l’école, mais ne s’imagine ni professeure ni fermière. Elle trouve sa vie dure et morne. Elle est attirée par l’ailleurs (p. 21). Elle a 15 ans lorsqu’elle rencontre Thomas, 18 ans (1887). Grand hasard Elle choisit son destin, sa famille et son identité d’Innue : « En choisissant la vie en territoire, j’avais choisi la liberté » (p. 77). Son premier enfant a confirmé son identité innue (p. 135). Tête forte : elle s’affirme et défend les siens. Ex. Négociation pour les peaux (p.85). Temporalité du récit Narratrice vieille qui se remémore sa vie devant le lac Pekuakami (Lac-Saint-Jean) et nous la raconte (longue analepse). Thomas est déjà mort et le lac lui fait penser à lui. Première moitié (jusqu’à p. 96) : 1ère année en tant qu’Innue. Le lecteur découvre le mode de vie innu en même temps qu’Almanda. Les sens sont en éveil. Le chemin des Innus en décrit en détail et sera répété chaque année. Deuxième moitié (jusqu’à la fin) : Les années accélèrent. Almanda y raconte tout le reste de sa vie. Ce sont les côtés difficiles du nomadisme qui sont dévoilés durant la deuxième année de nomadisme d’Almanda, puis le passage imposé du nomadisme à la sédentarité. Première moitié : La « lune de miel », un univers sensoriel « Lune de miel » des amoureux : Première sremaine du départ de pointe-Blleue à la fin de l’été. Les nouveaux mariés se découvrent. Almanda se fait aimer par quelqu’un pour la première fois (p.49). Promesse de Thomas : Elle ne sera jamais seule. « Lune de miel » d’Almanda avec sa nouvelle vie : Tout est merveilleux. La chasse est bonne. Ses apprentissages la rendent fière et renforcent sa nouvelle identité. Le nomadisme est présenté comme un meilleur choix que la vie sur la terre. Approche féministe : Avec une soif de tout apprendre et par amour, elle part chasser au Nord avec Thomas. Elle défie les rôles traditionnels hommes/femmes. Deux mondes opposés Le nomadisme des Innus Les fermiers sur la terre Vie de liberté Grand accueil d’Almanda de la part de la famille de Thomas. Congé l’été : c’est la fête et l’opulence ! Beaucoup d’argent avec la vente des peaux au magasin de la Baie d’Hudson. Fusil, tabac et danse font partie de leur identité. Tous les éléments de la nature sont égaux. Esclaves de leur terre. Racisme de son oncle et de sa tante envers les autochtones. Travail toute l’année et vie de misère Fusil et tabac : réservés au hommes. Danse : Il faut s’en méfier. L’« humain, créé à l’image de Dieu, trôn[e] au sommet de la pyramide de la vie. » (p. 41). Deuxième moitié : difficultés et deuils La deuxième année : Grosses tempêtes et difficultés importantes pour la chasse. Entraide entre voisins (p. 112) 2e grossesse difficile et perte d’un enfant, Ernest (p.136). Déchirement : Elle décide que ses enfants aillent à l’école (p. 140). Sentant que le monde change, d’autres parents innus décident d’envoyer leurs enfants à l’école (p. 150). Anne-Marie, l’aînée, part vivre avec son mari (p.155). Mort de Malek, le père de Thomas (p. 161). Sa mort correspond à la fin d’un monde. (Lecture du chapitre « Avant », p. 115-116) Violence et perte d’identité La dépossession du territoire Arrivée en masse des colons, des bûcherons et des draveurs. La drave et les barrages ont forcé les Innus à devenir sédentaire et à rester à Pointe-Bleue. (lecture du chapitre « La nausée », p. 163-165). 1er élément de progrès : Les grandes compagnie qui achètent le territoire (ex. Frank Ross, p.168) Avec la sédentarisation vient l’ennui : passage de l’autonomie à la dépendance (pauvreté), p. 171. 2e élément de « progrès » : le train (p.177) L’assimilation Nouvelle identité : apatrides (p. 181). Boisson et suicides deviennent monnaie courante. Les pensionnats : « Après nos terres, ils ont pris la seule chose qui nous restait, nos enfants. » (p. 181). L’été suivant, Antonio, un des fils d’Almanda, apprend que sa fille Julienne est morte d’un possible problème cardiaque (p.185) Le « mal insidieux qui rong[e] les Innus » augmente à mesure qu’augmente le progrès (Lecture des p. 188-189). Les meurtres Plusieurs morts d’enfants en deux étés, tués par des chauffards Almanda se rend à Québec pour parler à Maurice Duplessis (années 1950) : « J’étais partie sur un coup de tête, poussée par la colère et par le besoin de secouer la passivité qui avait gagné la communauté. Pointe-Bleue vivait dans l’attente que quelque chose survienne. Mais la vie filait comme les grains dans un sablier alors qu’autour de nous tout s’accélérait. » (p. 196) Son voyage porte fruit : des trottoirs sont installés quelques semaines plus tard. Entre espoir et inquiétude Être « kukum » est l’identité la plus forte qu’il reste à Almanda : « Grand-mère, voilà comment mes petits-enfants et mes arrière-petits-enfants m’appellent. Voilà ce que je suis devenue, moi qui rêvais d’être kukum. Parfois, je m’inquiète pour eux. Le monde d’aujourd’hui est plus cruel que celui que tu m’as offert en cadeau, Thomas. […] » (p. 212)