Vaccins et Sérothérapie PDF
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Faculté de Médecine de Tlemcen
Pr BOUSSELHAM. A
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This document discusses vaccines and serotherapy, covering various types of vaccines, their advantages and disadvantages, and the concept of immunoprophylaxis.
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Pr BOUSSELHAM. A Maitre de conférences A en microbiologie Faculté de médecine de Tlemcen Module : Bactériologie médicale 4ème année pharmacie Vaccins et Sérothérapie Introduction : L’immunoprophylaxie constitue un moyen efficace de lutte contre la disséminatio...
Pr BOUSSELHAM. A Maitre de conférences A en microbiologie Faculté de médecine de Tlemcen Module : Bactériologie médicale 4ème année pharmacie Vaccins et Sérothérapie Introduction : L’immunoprophylaxie constitue un moyen efficace de lutte contre la dissémination des maladies infectieuses telles que la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et les méningites à N. méningitidis, Streptococcus pneumoniae et à Haemophilus influenzae sérotype b. L’immunoprophylaxie vise essentiellement à produire, sans dommage chez un sujet neuf, un état réfractaire comparable à celui qui résulte de certaines infections naturelles, apparentes ou inapparentes. Deux types d’immunoprophylaxie peuvent atteindre cet objectif : La vaccination ou l’immunisation active La sérothérapie/séroprophylaxie ou l’immunisation passive VACCINATION : Préparation antigénique, dérivée d’un agent infectieux, capable d’induire, chez un sujet réceptif, une réponse immunitaire protectrice vis-à-vis de cet antigène, et donc du pathogène. La vaccination essaie de recréer artificiellement l’immunité acquise naturellement après une infection. Durant ces dernières années, de nouvelles connaissances ont été acquises dans le domaine de l’immunogénicité : la protection immunitaire est renforcée par l’adjonction à certains vaccins d’un adjuvant (hydroxyde d’aluminium) ou par l’association à une protéine porteuse (vaccins conjugués) I - Différents types de vaccins : Il existe deux types de vaccins : I-1- Vaccins vivants atténués : VVA Vaccins constitués de souches bactériennes dont on a supprimé toute virulence et gardé l’immunogénicité : ainsi le sujet vacciné développe une infection inapparente ou atténuée de l’infection naturelle : réponse immunitaire protectrice. L’atténuation de la virulence est obtenue en faisant croitre une bactérie pathogène pendant une période prolongée, ce procédé sélectionne des bactéries qui ont fini par perdre leur virulence. Ces vaccins ne contiennent pas d’adjuvant. EX/ Le vaccin BCG : dérive d’une culture vivante de Mycobactérium bovis rendue atténuée. 1 I-2- Vaccins inactivés : VI I.2.A. Entiers : Ces vaccins sont constitués de bactéries dont on a supprimé toute virulence par inactivation chimique (βpropionolactone, formol) ou physique (rayonnements, chaleur, …). Ces agents inactivés ne sont plus capables de se multiplier mais gardent leur pouvoir immunogène intact. Ex : Vaccin anti Coquelucheux : préparé à partir de culture de B. pertussis inactivé par la chaleur. I.2.B. Vaccins sous unitaires : Vaccins purifiés ou fractionnés Ils sont constitués de fractions antigéniques ou sous unités vaccinales qui n’ont pas de pouvoir infectant mais qui ont gardé un potentiel immunogène. Exp : toxines, polysaccharides Toxines : Détoxification par la chaleur ou le formol : formation d’anatoxine immunogène, Adjuvant ajouté : hydroxyde d’aluminium. Anatoxine diphtérique (1923), Anatoxine tétanique (1926). Ag polysaccharidique non conjugués et conjugués. - Non conjugués : sont composés de polysaccharides purifiés de la capsule (N. méningitidis A, C,W135; S. pneumoniae, H. influenzae sérotype b). Immunogénicité médiocre : pas de réponse anticorps avant 2 ans. - Conjugués : liés à des protéines porteuses telle que l’anatoxine diphtérique (CRM197) ou anatoxine tétanique. Immunogène avant l’âge de 2 ans (dès le 2ème mois de vie), réponse immunitaire mémoire. Vaccin acellulaire coqueluche : à la différence du vaccin entier qui contient des cellules bactériennes entières inactivé de B. pertussis ; le vaccin acellulaire contient des antigènes purifiés (Fimbriae, pertactine, hémagglutinine filamenteuse FHA et la toxine pertussique affaiblie) voir ci- dessous la photo. 2 Vaccin acellulaire coqueluche II/ Avantages et inconvénients : VVA : Avantages : Meilleure immunogénicité Administration facile (VO, s/c,ID…) Une seule dose suffit habituellement et donne une immunité solide et durable L’injection de quantité minime est suffisante A côté de l’immunité sérique, on a une immunité locale (muqueuse digestive, muqueuse respiratoire) Inconvénients : Mutations reverses, ils sont contre indiqués pour la femme enceinte, l’immunodéprimé, les personnes sous immunosuppresseurs. Vaccins inactivés : Avantages : Innocuité Meilleure conservation (plus résistants) Pas de CI Inconvénients : Administration difficile Nécessité de plusieurs administrations pour avoir une immunité solide et durable + rappels Pas d’immunité locale (voie parentérale en général) III / Associations des vaccins : Il existe deux types d’association de vaccins 1- Vaccins combinés : même ampoule, ils améliorent la compliance, donc la couverture vaccinale. Exp : DT enfant / DT adulte, DTC, DTP, TETRA Coq 2- Vaccins associés : vaccins administrés simultanément Exp : DTC + polio orale, DT + HBV IV/ Calendrier vaccinal algérien : Législation: 1- Décret 69-88 (17 Juin 1969): rendant obligatoire et gratuite la vaccination DTC polio + BCG + Variole. 2- Décret 85-282 (12 Nov 1985): supprimant la vaccination antivariolique et introduisant le vaccin anti rougeoleux. 3 3- Arrêté du 14 Janvier 1997: élaboration du nouveau calendrier vaccinal en Algérie. 4- Arrêté du 28 Octobre 2000: la vaccination contre l’hépatite B est introduite dans le calendrier vaccinal en Algérie du 1er Janvier 2001. 5- Arrêté du 15 Juillet 2007 : introduction du vaccin anti Hib dans le calendrier à partir du 1er janvier 2008. 6- Arrêté du 24 novembre 2014 : introduction simultanée de 04 nouveaux vaccins : le vaccin antipoliomyélitique injectable VPI, le vaccin anti rubéoleux, le vaccin anti ourlien (contre les oreillons), le vaccin anti-pneumococcique à partir du 24 avril 2016. 7. Arrêté 03 Juillet 2018 : Actualisation du calendrier vaccinal avec : réduction des doses du VPO de 6 à 2 doses à 4 mois et à 12 mois, introduction de vaccin anticoquelucheux acellulaire, réduction du nombre d’injections par un vaccin combiné contenant 6 valences. 8. Instruction N°19 du 03 Octobre 2023 : mise à jour du calendrier vaccinal ci joint V - Facteurs intervenants dans la réponse immunitaire vaccinale : 1- Facteurs liés aux vaccins : Nature et dose de l’Ag administré Mode d’administration 4 Utilisation d’adjuvant ou non 2- Facteurs liés à l’hôte : Age, Constitution génétique, Etat nutritionnel, Immunocompétence du sujet, Pathologies concomitantes VI - Conservation des vaccins : L’activité du vaccin est garantie par : La parfaite conservation depuis la fabrication jusqu’à l’administration. L’utilisation avant la date de péremption. Les Facteurs intervenants dans la dénaturation des vaccins : Chaleur : conservation entre 0°C et 8°C (dans le réfrigérateur et non dans la porte de celui-ci), Glacières ou boites isothermes : pour le transport avec accumulateurs de froid congelés Lumière : Conservation à l’abri de la lumière. VII/ Contre-indications des vaccins : 1- Contre-indications définitives : Affections malignes (perturbation des mécanismes immunitaires et le vaccin risque de compliquer l’état du malade) Dépressions ou anomalies des mécanismes immunitaires (DI) Patients souffrant d’hypo ou agammaglobulinémie Chimiothérapie anti cancéreuse 2- Contre-indications temporaires : Grossesse pour les VVA. Infections ou maladies (aigues) en cours d’évolution, ex: fièvre chez un enfant Certains états allergiques SEROTHERAPIE : I - Généralités : La sérothérapie et la séroprophylaxie permettent une immunisation passive ; celles-ci confèrent à l’homme une immunité immédiate mais peu durable. L’immunisation passive est l’injection de sérum purifié complet ou fractionné ou l’injection d’Ig purifiées. Ces sérums sont obtenus à partir d’humains immunisés ou convalescents, on les appelle des sérums homologues. Ils peuvent être obtenus également à partir d’animaux hyperimmunisés et on les appelle alors des sérums hétérologues. En général on injecte des IgG par voie IM. 5 II - Indications : 1- Déficit immunitaires 2- Personnes pouvant développer la maladie avant l’élaboration d’anticorps Exp : maladie avec temps d’incubation court. Sérothérapie : Injection de sérum dans les 3 H suivants l’exposition Ex : diphtérie Séroprévention: pour prévenir une maladie Exp: tétanos III - Avantages et Inconvénients : 1- Avantages : Traitement précoce : immunité immédiate et rapide. 2- Inconvénients : Protection de très courte durée Accidents avec les sérums hétérologues : Choc anaphylactique, maladies sériques tardives. Conclusion La vaccination a un effet à terme pour prévenir une contamination ultérieure. La vaccination évite le recours à la sérothérapie tandis que cette dernière peut être utilisé à la suite d’une infection. On se vaccine pour soi mais aussi pour les autres. 6