Summary

Ce document détaille les étapes d'un diagnostic en endodontie, incluant l'anamnèse, l'examen physique des dents et les examens complémentaires. Il fournit des informations sur la consultation, les conditions nécessaires, les différentes étapes d'examen, et propose des indications sur les types de traitements possibles. Ce document présente un guide global sur le sujet.

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# LE DIAGNOSTIC EN ENDODONTIE ## I. Les moyens Le diagnostic en endodontie repose sur une méthode structurée en 3 temps: - l'anamnèse - l'examen physique - les examens complémentaires L'anamnèse et l'examen physique vont aboutir à des hypothèses diagnostiques qui seront contrôlées par les examen...

# LE DIAGNOSTIC EN ENDODONTIE ## I. Les moyens Le diagnostic en endodontie repose sur une méthode structurée en 3 temps: - l'anamnèse - l'examen physique - les examens complémentaires L'anamnèse et l'examen physique vont aboutir à des hypothèses diagnostiques qui seront contrôlées par les examens complémentaires. L'énoncé du diagnostic engage la responsabilité du praticien face à un patient qui demande de plus en plus un pronostic. ## 1. Les conditions de la consultation Afin de recueillir les informations dans les meilleures conditions, il est essentiel de mettre le patient en confiance, de dédramatiser la situation. Il faut évaluer la psychologie, le stress, l'émotivité et le niveau socioprofessionnel du patient pour diminuer la subjectivité des réponses du patient et obtenir la meilleure coopération possible. Il appartient au praticien de s'exprimer avec tact, dans un langage abordable pour le patient et d'être véritablement à l'écoute. ## 2. La consultation ### a. Le motif de la consultation Le praticien commence par enregistrer les doléances du patient et les symptômes décrits par celui-ci. Soit le patient consulte pour un problème endodontique en rapport direct avec le motif de la consultation, c'est alors souvent une urgence douloureuse, soit le patient vient pour un problème d'une autre nature et la découverte d'une pathologie endodontique est fortuite. Il conviendra alors d'interroger le patient sur d'éventuels épisodes douloureux du passé. ### b. L'historique médical Si les contre-indications des traitements endodontiques (non chirurgicaux) sont rares, la consignation des antécédents médicaux est obligatoire (fiche pré-imprimée). Le praticien doit être renseigné sur l'âge du patient, les éventuelles pathologies en cours ou antérieures, les médications en cours ou nécessaires (ex: antibioprophylaxie). Suite à cet historique médical, le praticien sait tout de suite si le patient nécessite une visite médicale, une prémédication ou si l'équipe dentaire doit s'organiser particulièrement (ex : SIDA...). ### c. L'historique dentaire C'est un examen subjectif qui vise à caractériser les douleurs et les signes associés par un entretien de type questions-réponses. Les questions suivent un schéma systématisé orientées sur la douleur: - **date d'apparition**: date des premiers symptômes ? Apparition lente ou brutale ? - **localisation**: précise ou vague? - **intensité**: la douleur est-elle légère, supportable ou insupportable ? Une douleur qui perturbe la vie quotidienne du patient (sommeil, loisir, travail...) ou qui résiste à la prise d'antalgiques puissants est probablement causée par une atteinte pulpaire irréversible. - **durée**: la douleur est-elle brève ou persistante, fugace ou rémanente ? - **nature**: la douleur est-elle provoquée ou spontanée, localisée ou irradiante, sourde ou pulsatile ? - **facteurs provoquants**: qu'est-ce qui déclenche la douleur? le chaud ? le froid ? l'air? le contact avec la langue ? la mastication? la percussion? le sucre ? les facteurs provoquants d'objets métalliques, la marche, le footing, la position - **facteurs atténuants**: le froid atténue-t-il la douleur ? la prise d'antalgiques, anti-inflammatoires ou antibiotiques a-t-elle un effet sur la douleur ? - **antécédents**: rapporter les phénomènes douloureux passés en les caractérisant (type, durée, dent causale, signes associés (trismus, adénopathie, tuméfaction, fièvre, insomnie...), prise de médicaments ?). ## 3. L'examen clinique ### a. L'examen extraoral Rechercher, par inspection et palpation, une asymétrie faciale, une tuméfaction, un changement de texture de la peau, des adénopathies cervico-faciales, une fistule cutanée, une cicatrice, un trismus, une dysphagie qui peuvent être le signe d'une infection d'origine dentaire. La région maxillaire est palpée afin de détecter une sinusite. Les ATM sont palpées afin de détecter une pathologie articulaire (associer l'étude des mouvements mandibulaires). L'examen extraoral débute dès l'accueil du patient et se poursuit sur le fauteuil. ### b. L'examen intraoral (rigoureux) - **l'examen des tissus mous** La palpation se fait en douceur accompagnée d'une inspection visuelle scrupuleuse. La pulpe de l'index roule sur la muqueuse en pressant sur les reliefs sous-jacents. La palpation intéresse la muqueuse gingivale puis la muqueuse alvéolaire en vestibulaire et en linguo-palatin. Les muqueuses labiales et jugales sont aussi examinées. Une voussure, une fenestration, une proéminence du relief radiculaire ou apicale, une proximité sinusienne peuvent ainsi être mis en évidence ainsi qu'une décoloration, une ulcération, une fistule. Une palpation douloureuse de la région périradiculaire est un indicateur d'inflammation périradiculaire. - **l'examen dentaire** Il repose sur une inspection minutieuse et sur la mise en œuvre de différents tests qui visent à reproduire la douleur ou les symptômes ressentis par le patient. Ces tests, pris isolément, sont limités en matière de diagnostic, il faut savoir les interpréter, les associer et les comparer. * **l'inspection visuelle**: Il s'agit de relever toutes les caractéristiques que peuvent présenter une dent: - perte de substance : carie initiale, carie récurrente, lésion cervicale d'usure (abfraction, abrasion, érosion), fracture, - fêlure, - anomalie morphologique de développement, - dyschromie, - reconstitution coronaire volumineuse, défectueuse ou non, - défaut d'adaptation marginal, - couronne, - exposition pulpaire... Le sondage doit se faire avec prudence et jamais en direction pulpaire. * **Les tests cliniques**: Ils doivent être faciles à mettre en œuvre, reproductibles, effectués avec discernement et de manière logique. Tous les tests ne sont pas forcément nécessaires pour aboutir au diagnostic. Ils doivent être menés de façon comparative avec des dents témoins (saines). Ne jamais tester la dent suspectée en premier. Il faut expliquer chaque test au patient pour ne pas le surprendre. - **La percussion**: elle sert à mettre en évidence une atteinte parodontale. Elle se fait d'abord par pression digitale sur la dent avec le manche d'un instrument (miroir par exemple). La percussion de la face occlusale ou du bord libre est dite axiale, la percussion sur les faces vestibulaires et linguo-palatines est dite transversale. La percussion peut être plus sélective, cuspide par cuspide par exemple. - Son mat → ankylose - Son clair, sec donnant l'impression que la dent peut se fracturer → dégénérescence calcique de la pulpe. La percussion n'apporte que peu de renseignements sur l'état pulpaire, car la maladie parodontale, une pathologie sinusienne, un trauma occlusal peuvent entrainer une réponse positive à ce test. - **Les tests de vitalité pulpaire**: - **les tests thermiques**: pour être fiables, ces tests s'effectuent sur dents séchées, au niveau du 1/3 cervical coronaire. La théorie hydrodynamique de Brännström est à la base de l'explication de la réponse à ces tests. Froid, chaud (mais aussi sucre, acide, contact instrumental et séchage) entrainent des mouvements de fluides intra-tubulaires qui entrainent les prolongements odontoblastiques qui vont alors stimuler mécaniquement les fibres nerveuses responsables de la douleur. - le test au froid : se fait par une boulette de coton réfrigérée par un cryospray placée en zone centrale de la face vestibulaire sans toucher la gencive ou une autre dent; ne pas répéter trop souvent l'opération de suite (risques de fractures amélaires) car la dent s'habitue au froid ce qui peut donner une réponse faussement négative. - On obtient 4 types de réponses : - pas de réponse: nécrose pulpaire - ou faussement négative : dent très immature - dent fortement minéralisée - traumatisme pulpaire - légère à modérée; qui disparaît rapidement après le stimulus: stupeur - modérée; qui disparaît rapidement après le stimulus : pulpite réversible - forte; qui perdure : pulpite irréversible - le test au chaud: se fait avec de la pâte de Kerr ou un bâtonnet de gutta-percha chauffés appliqué sur une dent séchée et préalablement vaselinée. Attention au risque de brûlure pulpaire. Les réponses obtenues ressemblent à celles après test au froid. - le test du séchage : l'air de la seringue propulsé sur une surface dentinaire provoque une douleur vive qui cesse à l'arrêt de la stimulation sur une dent saine (théorie de Brännström). - le test électrique : « Pulp-tester » envoie un courant électrique (1mA, 15-300V) et le patient doit ressentir des fourmillements ou une sensation de chaleur lorsque la pulpe est vitale. Ce test ne mesure par le degré d'inflammation pulpaire, la réponse oui-non indique vitalité pulpaire-nécrose pulpaire. L'appareil est **contre-indiqué** chez les porteurs de pacemaker. - le test de la cavité ou de la sensibilité au fraisage : ce test est utilisé pour s'assurer qu'une pulpe est vitale lorsque tous les autres tests ont échoué. Il se pratique avec une petite fraise ronde neuve, à grande vitesse, sous spray, en traversant l'émail puis la dentine en direction pulpaire. Ce test peut être utile lorsqu'il y a une CCM posée sur une dent vitale. - le test de l'anesthésie sélective : ce test de dernier recours sert à localiser la dent causale par une anesthésie intra-ligamentaire. - les tests physiométriques : - oxymétrie pulsée : basée sur l'oxygénation du réseau sanguin en utilisant des lumières à des longueurs d'ondes différentes - détection de médiateurs de l'inflammation sur plaie dentinaire. - **L'examen parodontal**: il associe le sondage parodontal au test de mobilité. Le sondage recherche une perte de l'attache épithélio-conjonctive qui peut être très localisée lorsqu'on se trouve en présence d'une fistule d'une infection d'origine endodontique. Le sondage sulculaire peut également mettre en évidence une poche parodontale, une atteinte de furcation, une fêlure radiculaire ou une fracture radiculaire. L'analyse de la mobilité se fait entre l'index de chaque main ou entre 2 manches d'instruments. La mobilité peut être due à une maladie parodontale avancée, une fracture horizontale au niveau du 1/3 coronaire ou moyen de la racine, une dysharmonie occlusale chronique ou un abcès apical aigu. - **L'examen occlusal**: il vise à rechercher un traumatisme occlusal chronique au niveau de la dent suspecte. Il faut analyser l'occlusion statique et dynamique. - **Le test du mordu :** il est pratiqué en interposant un enfonce-couronne ou le manche d'un instrument entre les arcades au niveau de la dent incriminée. Le soulagement ressenti à la pression puis la douleur ressentie au relâchement peuvent signer une fissure amélo-dentinaire. - **La transillumination**: en appliquant le faisceau d'une lampe à photopolymériser contre la dent suspectée, des fêlures ou des caries proximales peuvent être détectées. - **La levée d'un lambeau gingival**: lorsqu'on suspecte une fêlure radiculaire, on récline la gencive attachée afin d'exposer une surface radiculaire. L'application de bleu de méthylène facilite la mise en évidence d'une fêlure à ce niveau. - **Le test olfactif**: évident lorsqu'il s'agit de l'ouverture d'une dent à nécrose pulpaire septique. ## 4. L'examen radiographique La radiographie n'est qu'une image à 2 dimensions d'une structure tridimensionnelle. Les radiographies argentiques conventionnelles et la technologie numérique ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. La radioluminescence, qui utilise des plaques souples au phosphore aussi faciles d'utilisation que les films rétroalvéolaires, semble supprimer les désavantages des capteurs rigides et les contraintes de la technique argentique. ### a. Utilisation des techniques Une radiographie panoramique de dépistage, complétée par des clichés rétroalvéolaires, semblent représenter une bonne approche dans le cadre d'un traitement global. La radiographie rétroalvéolaire en incidence orthogonale de la dent causale peut être complétée par des clichés pris en incidences décalées en plan horizontal (règle de Clarke). Des clichés rétro-coronaires (bite-wing) peuvent s'avérer utiles en cas de douleurs irradiantes. Un cliché occlusal peut apporter des informations complémentaires en secteur antérieur. L'examen tomodensimétrique (scanner) doit rester exceptionnel dans le cadre du diagnostic. ### b. La lecture du cliché - **les limites des radiographies**: - Les pulpes pathologiques mais vitales ne sont pas toujours discernables sur une radiographie. - Les nécroses pulpaires ne produisent pas toujours des signes radiographiques dans les premiers stades. - Pour que le processus inflammatoire périapical soit visible, la corticale osseuse doit être atteinte. - **l'examen de la pulpe** - Une pathologie pulpaire irréversible est rarement visible sur une radiographie. - Une minéralisation diffuse ou une résorption interne indique une pathologie irréversible due à une irritation de longue durée. - **l'examen périradiculaire** - La lésion périradiculaire ou parodontite apicale d'origine pulpaire possède 3 caractéristiques : - un épaississement desmodontal en regard du cône d'émergence apical, - une interruption de la lamina dura apicale et l'existence d'une image radioclaire en croissant ou en goutte d'eau, - ou alors une image radio-opaque d'ostéite condensante. - Il faut savoir nuancer l'interprétation entre une lésion débutante, un processus de cicatrisation, une trace d'intervention chirurgicale périapicale, une structure anatomique normale (trou mentonnier) ou une lésion d'origine non endodontique (kystes, tumeurs). ## 5. Conclusion L'ensemble des résultats obtenus peut ne pas être cohérent. Expérience clinique et sagacité doivent éliminer les faux + et les faux - qui obscurcissent le raisonnement pour arriver au diagnostic final. Il faut savoir comparer âge pulpaire et âge du patient et connaître les indications et les contre-indications du traitement endodontique. Le diagnostic peut également être différé (stupeur pulpaire, douleurs d'autre origine) au moment d'une autre consultation. Il faut tenir compte de la motivation et des besoins avérés du patient (possibilité financière) ainsi que de la difficulté du traitement (traiter ou déléguer à un endodontiste exclusif). ## II. Les pathologies ## 1. Les pulpopathies ### a. La pulpe saine Une pulpe saine est asymptomatique. Les tests thermiques et électriques provoquent une réponse qui disparaît dès leur arrêt. La radiographie estime le volume et le contenu pulpaire, les structures périapicales et périradiculaires sont normales. ### b. La pulpe saine blessée accidentellement Éviter le contact de la sonde. Il n'y a pas de douleur spontanée. Les tests thermiques et électriques sont positifs. La percussion est négative. L'évolution est favorable surtout chez les sujets jeunes et quand la thérapeutique est menée de manière aseptique (champ opératoire). Une surveillance clinique et radiologique s'impose. ### c. La pulpite réversible Les douleurs spontanées sont absentes ou discrètes. Les tests de sensibilité provoquent des douleurs aiguës qui se prolongent peu après la stimulation. L'hypersensibilité dentinaire entre dans la catégorie des pulpites réversibles. Une pulpite réversible peut s'observer suite à un soin qui a provoqué une inflammation passagère. Dans ce cadre, les manifestations cliniques d'hyperhémie pulpaire disparaissent en quelques semaines à quelques mois. ### d. La pulpite aiguë irréversible Les douleurs sont intenses, spontanées, pulsatiles, intermittentes et augmentées par une stimulation thermique. C'est l'exemple type de la consultation d'urgence. Une réponse douloureuse est possible à la percussion surtout en cas de pulpo-desmodontite. Les douleurs ne cèdent pas aux antalgiques/anti-inflammatoires. La pulpite peut évoluer en pulpite purulente caractérisée par des douleurs intenses, continues, lancinantes, voire irradiantes. ### e. Les pulpites chroniques Les réponses aux tests de sensibilité pulpaire sont atténuées. La vitalité pulpaire n'est souvent objectivée que pas une manœuvre invasive intrapulpaire. Les pulpites chronique et aiguë peuvent coexister au sein d'une molaire (≠canaux), voire la nécrose. * **la pulpite hyperplasique**: Elle se caractérise par un polype pulpaire charnu, rouge, saignant mais peu douloureux au contact de la sonde, sans douleur spontanée, sensible à la mastication. Les tests thermiques ainsi que la percussion sont négatifs. Il n'y a pas d'odeurs mais la nécrose pulpaire finit par survenir. * **la pulpite ulcéreuse**: Une voie de drainage naturel est établie, le pus n'est pas en surpression. Cette lésion a donc tendance à être localisée et peu symptomatique. * **les dégénérescences pulpaires**: - **la dégénérescence calcique**: le silence clinique est fréquent, la couronne présente souvent une coloration jaune. Les tests de vitalité sont souvent négatifs ou faiblement positifs. Des névralgies sans cause apparente avec des sensations thermiques parfois douloureuses et à localisation imprécise semblent traduire la compression des fibres nerveuses par les calcifications. Radiographiquement la pulpe est réduite, parfois jusqu'à un filet très fin voire la disparition totale (ex: 1% à 16% des cas → PA). - **la dégénérescence fibreuse**: la symptomatologie est atténuée. Radiographiquement, la pulpe peut avoir gardé un volume normal. La surveillance clinique et radiologique est de mise (! nécrose pulpaire). - **la résorption interne**: S'il y a des douleurs, elles sont peu durables et peu intenses. Les tests thermiques sont très atténués. Lorsque la résorption interne est coronaire, une tâche rosée peut apparaître au travers de l'émail (« pink-spot »). Lorsque la résorption interne est radiculaire, sa découverte est uniquement radiographique. La résorption de remplacement peut aboutir à l'ankylose caractérisée par la fusion entre la racine dentaire et l'os alvéolaire et la disparition de l'espace desmodontal. La résorption interne est à différencier de la résorption externe qui est initiée au niveau du parodonte et qui affecte au départ les surfaces externes de la dent. ### f. Les nécroses pulpaires - **la nécrose pulpaire aseptique** La dent devient souvent opaque, grisâtre. Elle est insensible au sondage, à la percussion, aux tests thermiques et électriques. Il n'y a pas de signes radiologiques. Il n'y a pas d'odeur lors de l'ouverture de la dent. - **la nécrose pulpaire septique** Elle peut être primaire (infection d'emblée) ou secondaire (inoculation septique d'une nécrose aseptique). Lors de l'ouverture de la dent, une odeur putride et nauséabonde se dégage. La dent est asymptomatique. Les tests de sensibilité pulpaire et de percussion sont négatifs (si pas de PA encore associée). Il n'y a pas d'image périapicale radioclaire dans les stades initiaux. ## 2. Les parodontites d'origine endodontique ### a. La parodontite apicale aiguë La dent ne répond pas aux tests de sensibilité pulpaire sauf en cas de pulpodesmodontite où ces tests sont encore positifs. On constate une douleur spontanée, vive et exacerbée à la pression, à la percussion axiale et latérale. La palpation apicale est indolore, mais si la flambée inflammatoire est conséquente, une douleur est ressentie à la palpation de la zone périapicale et la dent est légèrement mobile. ### b. La parodontite apicale chronique La symptomatologie est très atténuée, la dent peut être totalement asymptomatique. Les réponses aux tests de sensibilité pulpaire sont négatives. La radiographie montre une image radioclaire périapicale de lésion osseuse d'origine endodontique sauf en cas d'ostéite condensante où l'image périapicale est radiodense (ostéosclérose périapicale). ### c. L'abcès périapical Les tests de sensibilité pulpaire sont négatifs. Les douleurs sont spontanées, permanentes et exacerbées par la pression. Le test de percussion est contre-indiqué tant il est douloureux. La palpation apicale est douloureuse et une tuméfaction sous-périostée ou sous-muqueuse est possible. Lorsque l'abcès périapical est entièrement intra-osseux, sans atteindre des corticales, il n'est pas visible radiographiquement, surtout au stade initial. Pour l'abcès récurrent (ou abcès Phoenix), les critères diagnostiques sont identiques avec toutefois une grande différence : l'image osseuse radioclaire de lésion d'origine endodontique est systématique. ### d. La parodontite apicale avec fistule La présence d'un ostium fistulaire provoque un drainage naturel qui fait disparaître la surpression tissulaire, la tuméfaction et les douleurs. La relation fistule-dent causale est objectivée à la radiographie par l'introduction d'un cône de gutta-percha. On découvre une fistule sur ≥ 20% des dents montrant une inflammation périradiculaire à la radiographie. La majorité des fistules sont vestibulaires, mais certaines peuvent passer inaperçues lorsqu'elles se drainent dans les fosses nasales ou dans le sinus maxillaire. Plus rarement, les fistules sont sulculaires, linguales, palatines ou cutanées. **Diagnostic ≠ d'une fistule d'origine endodontique**: - Ostéomyélite - Fistule congénitale - Corps étranger - Carcinome basocellulaire de dent de sagesse - Accident infectieux de dent de sagesse ### e. Les lésions combinées pulpo-parodontales ou lésions d'origine endo-parodontale De par les relations qui existent entre la pulpe et le parodonte, les lésions pulpo-parodontales peuvent être de différents types. Les lésions d'origine pulpaire stricte guérissent par le seul traitement endodontique. Celles d'origine parodontale combinées à une complication endodontique ne guériront que par l'association d'un traitement endodontique au traitement parodontal. Le sondage parodontal doit être mené de façon méthodique dans le diagnostic des lésions endo-parodontales afin d'établir le type de défaut parodontal: *étroit ou large ; apical, marginal ou mixte*. ## 3. Le cas des fêlures Les fêlures peuvent être coronaires, radiculaires ou corono-radiculaires. Les signes cliniques : - rappellent ceux d'une pulpite aiguë si la dent est vitale, - rappellent ceux d'une desmodontite si la dent a subi un traitement endodontique. Le test de morsure sur dent vitale fêlée montre un soulagement lors de la pression et une douleur vive lors du relâchement. Pour les fêlures radiculaires, le sondage parodontal objective une lésion ponctuelle qui peut être profonde. La levée d'un petit lambeau gingival associé à un colorant (bleu de méthylène) est parfois la seule méthode de visualisation d'une fêlure. Radiographiquement, la fêlure peut passer inaperçue dans les stades précoces ou bien si elle concerne la face vestibulaire ou linguale/palatine. Une fêlure de face proximale provoque un épaississement desmodontal. ## III. Annexes ## INDICATION DES TESTS | | Pulpe normale | Pulpite réversible | Pulpite irréversible | Nécrose totale (PAC sans lésion) | PAC avec lésion | AAA | Fêlure | Fracture | |---|---|---|---|---|---|---|---|---| | Froid | cède rapidement +/- | ++ | +/+ | 0 | 0 | variable 0(-/+) | +/- | +/- | | Chaud | cède rapidement +/- | 0/+ | +/+* | +/+ | 0 | | | | | Palpation | 0 | +/- | +/+ | +/+ | +/+ | +** | + | + | | Percussion | 0 | +/- | +/+ | + | +/+ | +++* | + | | | Tests électriques (réponse Oui ou Non) | 0 | 0 | 0 | N | N | N | O/N | | | Anesthésie sélective | NA | NA | ++ | NA | NA | NA | NA | | | Test de la cavité | NA | NA | ++ | NA | NA | NA | +/- | | | Morsure | | | | | | | +/- | | | Transillumination | | | | | | | +++ | | | Radiographie | | | | +/- PAC = Parodontite apicale chronique | +++ | +/- AAA = Abcès alvéolaire aigu | +/- | +/- | * = risque de déclencher de fortes douleurs ## DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL DES LÉSIONS D'ORIGINEENDODONTIQUE, PARODONTALE OU COMBINÉE | CRITERES OU SIGNES | ORIGINE ENDODONTIQUE | ORIGINE PARODONTALE | ORIGINE COMBINÉE | |---|---|---|---| | Statut de la dent | Présence de caries / restauration / traumatismes récents ou anciens, percolation interfaciale | Indemne / Présence de restauration / petite carie | Jamais indemne, tableau varié des signes précédents | | Vitalité pulpaire | Non | Oui, ou dent dépulpée sans desmodontite apicale | Non | | Statut parodontal général | Absence de parodontite, le plus souvent | Alvéolyse généralisée | Défauts intra-osseux localisés, parodonte malade, le plus souvent | | Sondage parodontal | Négatif, ou défaut étroit uniloculaire | Positif, défaut marginal large | Positif, défaut large et profond | ## Diagnostic a posteriori | | Disparition des signes après traitement endodontique | Disparition des signes après traitement parodontal | Disparition des signes après traitement combiné (possibilité de persistance des signes en cas de maladie parodontale rebelle) | |---|---|---|---| | | ## TABLEAU RECAPITULATIF DIAGNOSTIQUE EN ENDODONTIE (auto évaluation de la douleur, échelle visuelle analogique patient/soignant) | | Interrogatoire | Froid | Chaud | Palpation | Percussion | Morsure | Commentaires | |---|---|---|---|---|---|---|---| | Pulpe saine | 0 | 3 | 3 | 0 | 1 | 0 | | | Pulpite réversible | 5 | 6 | 4 | 0 | 1 | 0 | Douleur provoquée | | Pulpite irréversible | 10 | 8 | 10 | 0 | 8 | 0 | Douleur spontanée | | Nécrose pulpaire | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | | | PAA | 10 | 0 | 0 | 8 | 10 | 10 | Rx déterminante | | PAC | 0 | 0 | 0 | 1 | 0 | 0 | | | Abcès périapical aigü | 10 | 0 | 0 | 10 | 10 | 10 | | | Abcès récurrent | 8 | 0 | 0 | 10 | 10 | 10 | Rx déterminante | | Fêlure dent vivante | 6 | 6 | 6 | 1 | 4 | 10 | | | Fêlure dent dépulpée | 4 | 0 | 0 | 1 | 6 | 6 | | | Syndrome de septum | 6 | 4 | 4 | 8 | 6 | 3 | Douleurs entre les repas | 0-1: pas/très peu de douleurs 3-6: douleurs intermédiaires 8-10 : douleurs intenses/insupportables

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