Summary

Les articles examinent le genre littéraire de la science-fiction, en particulier la dystopie. Ils explorent les thèmes et les concepts, et comment la science-fiction est un miroir de nos enjeux contemporains. Les articles couvrent les aspects des angoisses sociétales, la technologie et l'humanité, et les récits qui questionnent nos valeurs.

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**La science-fiction :** **un miroir des enjeux contemporains** La **science-fiction** nous plonge dans des mondes imaginaires, mais elle ne fait pas que divertir. Elle agit comme un **miroir** de nos **enjeux contemporains**. À travers ses récits, elle traduit nos **angoisses**, nos **espoirs**,...

**La science-fiction :** **un miroir des enjeux contemporains** La **science-fiction** nous plonge dans des mondes imaginaires, mais elle ne fait pas que divertir. Elle agit comme un **miroir** de nos **enjeux contemporains**. À travers ses récits, elle traduit nos **angoisses**, nos **espoirs**, et nos **interrogations** sur l'avenir. Thèmes comme le **réchauffement climatique**, la **technologie** intrusive ou les **crises sociétales** ne sont jamais loin. Ces histoires transcendent le temps, dévoilant notre réalité sous un nouvel éclairage. Chaque page tournée résonne avec **les défis** de notre époque, invitant à la réflexion et à l'introspection. Dans cette alchimie textuelle, la **science-fiction** éveille nos consciences et excite notre imagination devant un avenir incertain. La science-fiction constitue un **miroir** puissant reflétant les tensions et les aspirations de notre époque. À travers des récits imaginatifs, elle explore des scénarios futuristes tout en posant des questions essentielles sur nos choix actuels. Cette genre littéraire ne se contente pas d'évoquer un monde lointain, il résonne profondément avec les défis du présent. Elle devient alors un outil précieux pour analyser notre société. **Une exploration des angoisses sociétales** La science-fiction ouvre un espace de réflexion sur les **angoisses** modernes. Elle aborde des thématiques comme le **réchauffement climatique**, la **cyberguerre** ou encore les pandémies. Les récits plongent le lecteur dans des univers où ces crises sont exacerbées, permettant d'imaginer les conséquences de nos choix actuels. Ce reflet des préoccupations contemporaines amène à questionner le futur que nous construisons. **Technologie et humanité** La relation entre **technologie** et humanité est centrale dans la science-fiction. Alors que les avancées technologiques redéfinissent nos vies, ce genre interroge la place de l'Homme dans un monde régi par des dispositifs intelligents. Les œuvres scientifiques abordent à la fois l'émerveillement et la peur face à ces innovations. Comment préserver notre humanité dans un monde qui évolue si rapidement ? La science-fiction offre une perspective critique sur cette **évolution**. **Une réflexion sur l'écologie** Les enjeux écologiques occupent une place prépondérante dans la science-fiction contemporaine. À travers des récits de survie, la **nature** se venge des abus humains, projetant des sociétés en proie à des désastres environnementaux. Ces histoires font écho à nos propres luttes pour un avenir durable. Elles réveillent la conscience collective en témoignant des conséquences désastreuses de l'inaction face à la **dégradation** de notre planète. **Des récits qui questionnent nos valeurs** Au cœur de la science-fiction se trouve une invitation à réfléchir sur nos valeurs. Les **dilemmes moraux** posés par des technologies de pointe ou des évènements catastrophiques confrontent les lecteurs à leurs propres choix éthiques. La guerre des clones ou les intelligences artificielles qui prennent conscience de leur existence soulèvent des interrogations sur l'identité et la **responsabilité** humaine. Chaque récit devient une occasion d'explorer notre âme collective. **Le rôle des utopies et dystopies** Les **utopies** et **dystopies** servent de canevas sur lequel s'écrit notre avenir. Dans les mondes idéaux, des schémas sociaux alternatifs émergent, mettant en lumière des possibilités positives. En revanche, les dystopies offrent un regard critique sur des systèmes sociaux qui peuvent sombrer dans l'absurdité. Ces récits, qu'ils soient optimistes ou pessimistes, poussent à la réflexion sur ce que nous voulons vraiment pour notre avenir. **Conclusion ouverte sur une réflexion collective** À travers les diverses facettes de la science-fiction, ce genre littéraire se révèle être un véritable **outil** pour la compréhension des enjeux qui nous entourent. En proposant des scénarios à la fois fascinants et inquiétants, elle nous interpelle sur notre rôle dans le monde. Au-delà du fantastique, la science-fiction devient ainsi un vecteur de questionnement et d'éveil des consciences, appelant à une **réflexion** collective sur l'avenir que nous souhaitons construire. Lexique : - **Écologie** : Réflexion sur les catastrophes environnementales. - **Technologie** : Analyse des conséquences de l'innovation. - **Identité** : Exploration des mutations socioculturelles. - **Conflits** : Représentation des guerres futures. - **Société** : Critique des inégalités croissantes. - **Humanité** : Quête de sens face à la déshumanisation. - **Dictature** : Alerte sur les dérives autoritaires. - **Armement** : Vision des guerres du futur. - **Éducation** : Réinvention des systèmes d'apprentissage. - **Espérance** : Projections d'un monde meilleur. Passion littéraire, [[https://passionlitteraire.com/genres-et-tendances-litteraires/la-science-fiction-un-miroir-des-enjeux-contemporains/]](https://passionlitteraire.com/genres-et-tendances-litteraires/la-science-fiction-un-miroir-des-enjeux-contemporains/), 18/09/2024. **Quand la science-fiction change le monde** Comme personne ne connait le futur, nul ne peut s'en dire expert. Néanmoins, puisque chacun se projette vers le futur, nous en construisons tous forcément un récit, et même un bouquet de récits multiples, où s'entremêlent toutes les questions possibles (...) pour envisager intuitivement des futurs probables, plausibles, possibles (...), ou significatifs dans ce qu'ils donnent à penser et à vivre par procuration. Si les autres littératures de l'imaginaires (Fantasy, Fantastique) reposent sur un saut hors du réel, nous voudrions (...) porter le regard sur nos relations avec les changements du monde, ce qui correspond plutôt à la science-fiction, même s'il existe plusieurs définitions du genre « science-fiction ». Qu'il s'agisse de littérature, de film, de série, de jeux vidéo, de bande dessinée, d'œuvre d'art, etc., la science-fiction travaille sur cette incertitude inhérente à l'avenir et sur la pluralité de projections qu'elle induit. Elle a sa part d'utopies et de dystopies, de futurs menaçants, d'avenirs radieux et d'entredeux. Elle explore cette pluralité de projections tous azimut, abordant des thématiques technologiques, politiques, sociales, sociétales, environnementales, etc. La science-fiction est ainsi une exploration des changements du monde, et, par les projections qu'elle nous montre, elle en vient aussi, parfois, à participer à ce changement du monde nous amenant à réfléchir à des avenirs problématiques et à des horizons intéressants. Tous ces imaginaires, parce qu'ils irriguent l'espace public au-delà des amateurs de SF, peuvent donc être aussi étudiés à la fois comme des révélateurs et comme des vecteurs de transformations de nos conceptions, exerçant une certaine influence sur les opinions (...). Ainsi, dans notre époque de transformations intenses et de grande incertitude, la science-fiction peut être considérée comme une formidable machine à penser et à susciter des questions sociopolitiques, éthiques, anthropologiques, scientifiques et économiques. Avec la thématique de l'exploration des changements du monde, l'objectif (...) est d'étudier cette matière dans toute sa diversité, comme une sorte de miroir tendu vers l'avenir qui, par les images qu'il nous apporte, nous offre de multiples angles pour appréhender autant de changements du monde. A travers ces images, nous réfléchissons à nos pouvoirs et à nos impuissances, à nos liens humains et à nos déchirures, à nos espoirs et à nos craintes. **Axes de réflexion (...)** **Axe 1 : Menaces et dystopie : au-delà des récits de peur ?** La dystopie, la fiction postapocalyptique, et les récits qui suscitent la peur et l'anxiété sont courants dans la production de science-fiction. Nous pouvons nous demander si les visions qu'ils donnent de notre futur peuvent pousser à la réflexion, à l'action, à l'engagement ou au contraire au renoncement ? La mise en perspective des peurs actuelles liées à la technologie est présente dans un certain nombre de séries récentes, ainsi *[Black Mirror]* qui, à chaque épisode, fait émerger le côté sombre des innovations, au même titre que *[Severance]*, *[Peripheric]* ou encore *[The Fortress]*. Les questions suivantes pourraient aussi être soulevées : de quoi exactement ces menaces sont-elles révélatrices ? Est-ce l'expression d'une résistance au changement ? Une sorte de nostalgie (...) ? Une critique du technocapitalisme ? Ou est-ce simplement l'évocation existentielle des peurs contemporaines (...) ? **Axe 2 : Les récits utopiques sont-ils encore possibles ?** Dans quelles mesures pouvons-nous concevoir l'utopie, c'est-à-dire l'idée que l'humanité peut atteindre une forme nouvelle et parfaite d'organisation sociale et/ou technologique ? La notion même de progrès et d'avenir commun et souhaitable pose une question essentielle de l'utopie : peut-elle être commune à tous et, si oui, à quel prix ? On comprend ainsi qu'il s'agit d'une question profondément politique (...), puisque les utopies des uns peuvent rapidement devenir les dystopies des autres, par exemple, dans *[Walden 2]* de B.F. Skinner (1948) décrivant une utopie communautaire réglée par les principes du comportementalisme. Dans ces récits où l'action existe lorsque la monotonie de l'utopie est rompue, c'est-à-dire lorsque son imposture sociale est révélée, il est peut-être question de l'incapacité de notre propre esprit à saisir le concept d'utopie, et non pas de l'utopie elle-même en tant qu'idée sociopolitique. Si la société de demain pouvait être réellement utopique, sur quels types d'actions s'appuieraient les scénarios des fictions y menant ? Comment cette utopie pourrait-elle être indépendante des objectifs politiques de l'idéologie du progrès ? **Axe 3 : incidence des fictions utopiques et dystopiques ?** Les recherches en psychologie sociale montrent des contrastes idéologiques face à la représentation utopique et dystopique de l'avenir, ainsi que des différences dans les représentations et comportements associés aux vues du futur (...). Cet axe pourrait interroger spécifiquement l'intérêt de la réflexion philosophique sur la science-fiction et la capacité de ces fictions à induire de nouveaux modes de raisonnement (...) du fait même de la structure de ses récits. L'impact, plutôt récent, dans l'économie (...) ou les sciences juridiques (...) pourrait être également développé. Une fois constatée l'importance de la forme des récits sur la vision du futur, il convient de s'interroger sur l'effet que ces récits ont sur le passage à l'action. Penser le futur consiste à le « programmer » (...), à établir une déclaration d'intention d'attitudes et de comportements visant à l'atteinte d'un objectif individuel ou collectif (...), à penser l'avenir pour utiliser le futur (...). La science-fiction ouvre un « véritable laboratoire virtuel qui permet à l'expérimentation de se déployer totalement » (...). L'utilisation de la science-fiction est un moyen de penser un monde nouveau pour jouer avec les futurs (...). La science-fiction devient à l'occasion une science-fiction institutionnelle (...) pour guider les réflexions au niveau des entreprises, un espace d'interrogations conduisant à s'impliquer dans la construction de futurs souhaitables (...), de futurs à parer (...)  ou de futurs à éviter. Cet axe s'intéresse particulièrement aux rôles de la science-fiction et s'interroge sur l'effet, voire l'action, qu'elle peut avoir dans le changement de points de vue des acteurs sociaux, politiques et économiques. D'après « Quand la science-fiction change le monde », sur SFSIC,[[https://www.sfsic.org/aac-evenement/quand-la-science-fiction-change-le-monde/]](https://www.sfsic.org/aac-evenement/quand-la-science-fiction-change-le-monde/), 29/11/2023. **Les sous-genres de la Science-Fiction expliqués** **Pierre Emmanuel Lassoie** **De Dune à The Expanse, la Science-fiction est un genre riche et varié. Suffisamment pour qu'on l'ait divisé en plusieurs sous-genres. En voici un petit tour d'horizon...** Tout d'abord, définissons bien le terme Science-fiction. La SF et la Fantasy sont en effet souvent combinés ensemble sur les rayonnages des libraires. Et il y a une bonne raison à cela : les deux genres sont tout de même très proches, attirent bien souvent le même type de lectorat, et nombre d'œuvres se situent à la frontière entre l'un et l'autre. D'un point de vue purement étymologie, le nom Science-fiction fait déjà une promesse : celle d'une fiction basée sur de possibles avancées scientifiques (même si, on va le voir avec la « Soft SF », cette science peut tout à fait être approximative). Toutefois, cela ne concerne pas que les « sciences dures » et peut aussi inclure des réflexions sur les sciences sociales, comme avec le genre de la dystopie. De manière générale, la Science-fiction se définit donc surtout comme le genre de la fiction spéculative qui se penche sur l'improbable, mais possible, par opposition à la Fantasy, qui envisage directement l'impossible. **La Hard SF** La Science-fiction avec un grand S : la Hard SF désigne en effet les œuvres du genre qui se basent sur les faits scientifiques les plus exacts. Comprenez par cela : le moins possible de spéculation. L'œuvre de Hard SF peut imaginer le futur, mais uniquement à partir de nos connaissances modernes, et sans extrapoler sur de possibles futures découvertes, ou en tout cas le moins possible. La Hard SF se pense surtout sur un spectre en opposition avec la « Soft Science-fiction ». Et il peut donc être difficile de dire si une œuvre est de la pure Hard SF, car il est plutôt rare de voir une œuvre sans aucune spéculation. Parmi les œuvres grand-public les plus souvent qualifiées de Hard Science-fiction, on trouve tout particulièrement *[The Martian/Seul sur Mars]*, ainsi que plusieurs romans de l'auteur chinois Liu Cixin. Un peu plus à la limite entre « Hard » et « Soft » SF, on trouve une œuvre comme *[The Expanse]*, qui reste tout de même assez rigoureuse, mais ne se prive pas d'une petite extrapolation ici et là... À noter que certaines œuvres que plus personne ne qualifierait de nos jours de Hard SF en était pourtant à l'époque de leur parution. C'est par exemple le cas de plusieurs ouvrages d'Isaac Asimov. **La Soft SF** Le contraire de la Hard SF, la Soft Science-fiction est celle qui se permet l'extrapolation sur les futures découvertes scientifiques. Et ça peut aller parfois très loin, quitte à flirter tout de même sévèrement avec la Fantasy. Le principe, c'est que si quelque chose n'est pas scientifiquement possible de nos jours, c'est tout simplement parce que « la science ne l'a pas encore découvert ! » Et avec cela, l'impossible devient possible ! La grande majorité des œuvres de Science-fiction sont de la Soft SF, et ce même si l'auteur cherche par ailleurs à poser des questions sérieuses et a bien recherché son sujet. Difficile en effet de n'expliquer le futur sans aucune extrapolation sur les avancées technologiques. Il n'est donc pas vraiment nécessaire de donner une liste des ouvrages de Soft SF, car si vous pensez à quelque chose, c'est probablement de la Soft SF. **La Science-Fantasy** Certaines œuvres sont tellement à la limite entre Fantasy et Science-fiction qu'il est difficile de choisir. *[Dune]* et *[Star Wars]* en sont probablement les deux fers de lance. Pour Star Wars particulièrement, il est même difficile de parler de Science-fiction d'une quelconque manière, tant la Force est proche de la magie. Et la plupart qualifieraient l'œuvre de George Lucas de saga de Fantasy avec une esthétique de Science-fiction. Dune cherche un peu plus à se parer des atours de la SF, mais là aussi, difficile de justifier scientifiquement, même en extrapolant beaucoup, les pouvoirs de la voix des Bene Gesserit, les capacités de calcul des Mentats, les propriétés psychiques de l'épice ou encore la mémoire génétique et les prophéties... Tant qu'à choisir (pour ceux qui considèrent que les deux genres sont antinomiques), la Science-Fantasy est donc plutôt de l'ordre de la fantasy que de la Science-fiction, mais il serait un peu bête de ne pas l'inclure dans cette liste. **Le Space Opera** Vous aimez les histoires se déroulant à l'échelle d'une galaxie, ou tout du moins, de plusieurs planètes ? Eh bien ça porte un nom : le Space Opera. Une bonne partie des œuvres de SF (et de Fantasy) les plus célèbres sont ainsi des Space Opera : *[Star Trek]*, *[Star Wars]*, *[Stargate]*, *[Starfield]* (en général, tout ce qui commence par « Star »), *[Dune]*, *[Fondation]*, *[Hypérion]*, *[Halo]*, *[Mass Effect]*, *[The Expanse]*, *[Warhammer 40.000]*, *[Doctor Who]*... Bref, vous avez compris ! **Le Planet Opera** Pendant bien longtemps, pourtant, ce n'était pas le Space Opera qui était le plus populaire, mais bien le Planet Opera qui, comme son nom l'indique, se déroule à l'échelle d'une seule planète. L'œuvre moderne la plus représentative du genre est sans doute *[Avatar]* de James Cameron. Et pour les amateurs de SF à l'ancienne : *[Une Princesse de Mars]* d'Edgar Rice Burroughs. Souvent, les vieux Planet Opera étaient d'ailleurs de l'ordre de la Science-Fantasy, ou optaient au minimum pour les atours d'une société préindustrielle... **Le voyage dans le temps** Plus une thématique qu'un genre à part entière, mais force est de reconnaitre qu'on ne compte plus les œuvres traitant de la thématique. Toutes sont par définition de la Soft SF, et pour cause : de ce que l'on connait des lois de la physique à notre époque, le voyage dans le temps est tout simplement impossible. Impossible de parler de voyage dans le temps sans citer deux sagas cinématographiques bien connues du grand public : *[Terminator]* et *[Retour vers le Futur]*.**\ ** **L'Uchronie** Difficile de dire si l'Uchronie est un sous-genre de la Science-fiction ou un autre genre à part entière. Car la science avec laquelle l'Uchronie jongle, c'est l'histoire. Et le principe même, c'est de se poser une question : que se serait-il passé si quelque chose s'était déroulé différemment ? Quelques Uchronies célèbres incluent *[Les Maitres du Haut-Château]*, de Philip K. Dick, qui imagine une victoire de l'Axe lors de la Seconde Guerre mondiale (un scénario omniprésent dans le genre...) ou encore l'anime *[Code Geass]*, où le point de divergence n'est pas aussi clairement défini... **La Dystopie** On l'a dit, la SF n'a pas à se baser exclusivement sur les « sciences dures », elle peut aussi le faire avec les sciences humaines. Avec l'Uchronie, on a vu ce qui se passe quand on joue avec l'histoire, dans la dystopie, ce sont plutôt la sociologie et les sciences politiques qui sont mises à l'honneur. La Dystopie est en effet un genre qui imagine le scénario du pire : une société tyrannique, qui opprime ses citoyens, lesquels croient bien souvent plutôt vivre dans une utopie en raison de la propagande du régime. Les deux gros chefs-d'œuvre du genre sont bien sûr ** de George Orwell et *[Le Meilleur des Mondes]* d'Aldous Huxley. Plus récemment, à la suite du succès de la saga « Young Adult » des *[Hunger Games]*, on a vu une vague de dystopies jeunesse telle que *[Divergente]* ou *[L'Épreuve]*. Celle-ci semble désormais passée de mode... **Le Post-Apo** Là encore, difficile de dire s'il s'agit de Science-fiction ou d'un autre genre à part entière. Sorte de continuation de la Dystopie à son paroxysme, le Post-Apocalyptique, comme son nom l'indique, s'intéresse à ce qui se passe « après la fin », ou parfois « pendant » aussi. C'est un genre vaste qui inclus de nombreuses œuvres bien célèbre : Je suis une légende de Richard Matheson, *[La Route]* de Cormac McCarthy (à lire seulement si vous avez des nerfs d'acier), *[The Walking Dead]*, *[Fallout]*, *[The Last of Us]*, *[Mad Max]*... La liste est longue ! Il existe même des œuvres de Fantasy Post-Apocalyptique : L'Empire brisé de Mark Lawrence, *[Les Chroniques de Shannara]* de Terry Brooks, ou encore (de manière plus subtile) *[La Roue du Temps]* de Robert Jordan... **Le Rétrofuturisme et les genres « -punk »** Le principe du rétrofuturisme, c'est comme son nom l'indique d'imaginer un futur « rétro », ou le futur tel qu'il aurait pu l'être envisagé à une autre époque. De nos jours, la plupart des genres rétrofuturistes se sont vu affubler d'un même préfixe « -punk ». Et c'est en raison de leur filiation avec un genre qui, à l'origine, n'était pourtant pas rétrofuturiste, mais qui l'est devenu par la force du temps : le Cyberpunk. En voici une petite liste non-exhaustive (à noter que les genres « -punk » cités ici ne sont pas tous rétrofuturistes, même si la grande majorité l'est). **Le Cyberpunk :** Le Cyberpunk est à l'origine un genre qui, à l'encontre d'une SF qui était encore jusque-là fort optimiste, imagine un futur semi-dystopique marqué par les inégalités, la pollution, et l'omniprésence du virtuel (d'où l'adjectif Cyber-). Le mot « punk » est d'ailleurs ici avant tout un symbole de rébellion et de la sensation d'une absence de futur qui est caractéristique du mouvement punk qui est très présent dans les années 1970 et 1980. Le Cyberpunk commence en 1984 avec le livre *[Neuromancer]* de William Gibson. Mais voilà : après bien des années, l'esthétique Cyberpunk, qui n'était pourtant pas du tout « rétro » au moment de la sortie du livre de Gibson, devient très marquée « années 1980/1990 ». Et le Cyberpunk devient donc un genre rétrofuturiste, le premier d'une longue lignée. **Le Steampunk :** Le plus connu des dérivés du Cyberpunk. Le Steampunk ne peut pas toujours être qualifié de « science-fiction », mais quand il l'est, c'est surtout en reproduisant la SF de Jules Verne ou de H.G. Wells. Le Steampunk est donc une SF (ou Fantasy) se déroulant dans un environnement victorien, basé sur la vapeur et les engrenages. L'élément « -punk » est à chercher dans la rébellion contre le système oppressif de la révolution industrielle. (...) **Le Solarpunk** n'est certainement pas un rétrofuturisme, mais c'est un genre qui se construit en opposition au Cyberpunk comme une vision optimiste. Vous l'entendez à son nom, le Solarpunk raconte un monde à l'énergie renouvelable. Contrairement au genre post-apocalyptique, il imagine un monde utopique où la protection de l'environnement ne va pas de pair avec un rejet de toute forme de technologie. Il n'y a pas beaucoup d'œuvres Solarpunk, mais des éléments de cette esthétique se retrouvent dans pas mal d'autres médias, des films des studios Ghibli à certains aspects des technologies de *[Final Fantasy VIII]* (même si le côté très militariste de ce dernier va un tantinet à l'encontre des valeurs Solarpunk). **La SF Horrifique** « Dans l'espace, personne ne vous entendra crier ! » Vous connaissez certainement cette phrase culte du film Alien, de Ridley Scott. Force est de constater que le genre de la SF se mélange parfaitement avec l'horreur. Il faut dire que le vide de l'espace et la peur de l'inconnu sont des forces puissantes qui participent à créer une ambiance particulièrement propice à l'épouvante, avec des œuvres comme le déjà nommé *[Alien]*, *[The Thing]* de John Carpenter, ou encore le film *[Annihilation]* et le roman éponyme... À mi-chemin entre SF, Fantasy et Horreur, on trouve aussi l'horreur cosmique, issue des nouvelles d'H.P. Lovecraft. Ce genre met en relation l'homme avec la dimension cosmique de l'univers en le confrontant avec des dieux extraterrestres incompréhensibles pour l'humain qui n'est qu'une fourmi en comparaison à eux. Stephen King s'est aussi fortement inspiré du genre, mais en lui donnant un caractère moins désespéré... Pierre Emmanuel LASSOIE, « Les sous-genres de la science-fiction expliqués », sur Geeko, [[https://geeko.lesoir.be/2024/05/27/les-sous-genres-de-la-science-fiction-expliques/]](https://geeko.lesoir.be/2024/05/27/les-sous-genres-de-la-science-fiction-expliques/), 27/05/2024. **Qu\'est-ce que la dystopie ?** La dystopie est un genre littéraire apparu au XX^e^ siècle avec l'émergence de nombreux auteurs de romans d'anticipation à succès. Elle décrit un monde imaginaire, mais se distingue de l'utopie[^1^](#fn1){#fnref1.footnote-ref} par le caractère pessimiste de la société dépeinte. Souvent, elle dénonce un pouvoir totalitaire ou une idéologie dangereuse tels que le conçoit l'écrivain. Si la trame du roman dystopique se calque sur la vision d'un avenir cauchemardesque, la plupart du temps, elles sont influencées par des opinions politiques et révèlent les angoisses de son auteur. **Comment définir la littérature dystopique ?** Le mot dystopie vient du mot utopie qui signifie « lieu qui n'existe pas » auquel le préfixe *u* (négation) a été remplacé par *dys* (« mauvais ») pour évoquer un dysfonctionnement. Nous pourrions donc traduire ce mot par « lieu qui ne fonctionne pas ». **Proche de la science-fiction, la dystopie est un conte pessimiste** conduit par l'anxiété d'anticipation. Les thèmes de prédilection de ce genre littéraire sont la dénonciation d'un pouvoir totalitaire, mais aussi les excès des progrès technologiques et scientifiques. Pour cela, l'auteur projette le lecteur dans un futur crédible afin de le mettre en garde vis-à-vis d'une idéologie et de ses éventuelles dérives. Ici, l'anticipation est un prétexte pour mieux comprendre le présent. C'est la raison pour laquelle, la majeure partie des œuvres de ce genre **s'inspire des principaux régimes politiques du XX^e^ siècle** que sont le capitalisme[^2^](#fn2){#fnref2.footnote-ref}, le fascisme[^3^](#fn3){#fnref3.footnote-ref} et le communisme[^4^](#fn4){#fnref4.footnote-ref}. Ainsi, la peur de l'avenir développée dans la littérature dystopique a un but préventif. En s'adressant à un large public, il lui permet de se préparer au pire afin de mieux l'éviter. (...) En effet, la dystopie décrit un monde inquiétant structuré par des règles violentes et contestables. (...) **La dystopie, fiction réaliste ou fable pessimiste ?** Si **la dystopie laisse peu de place au fantastique**, c'est pour rester au plus proche de la réalité afin de rendre le récit plus angoissant pour le lecteur. C'est un exercice difficile que d'imaginer l'avenir dans un monde traversé par des crises économiques (le krach de 1929), les conflits armés (premières et deuxièmes guerres mondiales), et autres tensions politiques (guerre froide et course aux armements). Le XX^e^ siècle est un siècle inquiet et pessimiste. Les promesses d'un avenir radieux ne convainquent pas les populations. Les auteurs, en nous projetant dans l'avenir, ne font que relater le présent. **C'est ce qui rend leur fiction si réaliste**. Ce réalisme, qui fascine les lecteurs, permet aux romans dystopiques de traverser les décennies sans tomber dans l'obsolescence. (...) **Dénoncer une société qui deviendrait totalitaire**[^5^](#fn5){#fnref5.footnote-ref} Dans la littérature dystopique, le totalitarisme évoque la violence étatique[^6^](#fn6){#fnref6.footnote-ref} et le pouvoir tyrannique[^7^](#fn7){#fnref7.footnote-ref} d'un despote[^8^](#fn8){#fnref8.footnote-ref} qui impose sa dictature au reste du monde. La crainte de voir les libertés individuelles abolies par un État mondial inspire de nombreux romans. **La dystopie comme art de dénoncer les ennemis de la démocratie** Parmi les préoccupations des auteurs de cette littérature au XX^e^ siècle, il y a la crainte de voir nos systèmes démocratiques disparaitre au profit d'un pouvoir totalitaire. La montée du communisme et du fascisme angoisse les auteurs qui ne cachent pas leur inquiétude et imaginent des scénarios catastrophes. En nous montrant ce à quoi ressemblerait une société sans liberté individuelle, **la dystopie explique aux lecteurs qu'aucun droit n'est acquis** et qu'il faut se battre pour les préserver. La première victime d'une société totalitaire est la liberté d'expression, abolie dans les romans de Ray Bradbury (*Fahrenheit 451*), de George Orwell (*1984*) et de Aldous Huxley (*Le Meilleur des mondes*). (...) **Des auteurs qui expriment la peur d'une société où règne le mensonge** Un autre point commun entre ces œuvres dystopiques est la transmission des savoirs. Les sociétés totalitaires dépeintes y sont les ennemis de la mémoire. Le mensonge règne. Ainsi, l'histoire est déformée soit par omission, soit par simplification. Les livres d'Histoire, les musées et les monuments sont détruits. Ici, **la littérature dystopique se veut être un pamphlet**[^9^](#fn9){#fnref9.footnote-ref} **contre le mensonge**. L'objectif est de mettre en avant l'importance de la vérité et du savoir. Car, **les écrivains savent que** **le mensonge est créateur d'ignorance**. Ils craignent un État mondial où la population accepte d'abandonner la liberté et la diffusion des connaissances au profit des progrès scientifiques et technologiques. Puisque, en plus de leur méfiance vis-à-vis des États et de l'administration, s'ajoute la méfiance à l'égard des grandes firmes internationales de technologie. **La peur du progrès dans la dystopie** Alors que le roman d'anticipation connait son apogée durant la première moitié du XX^e^ siècle, les horreurs de la Guerre mondiale obligent les auteurs à considérer les progrès de la science avec méfiance. Ils voient les avancées technologiques à travers le prisme de la guerre (gaz de combat, aviation, artillerie, chars d'assaut). Cela influence les auteurs de dystopie qui ne croient pas que la puissance des technologies puisse donner les moyens de créer un monde meilleur, ni **trouver les solutions aux grands défis de l'humanité**. Ils sont certains que la technologie peut, entre de mauvaises mains, être néfaste pour l'homme. Ce genre littéraire n'hésite pas à nous rappeler les conséquences sociales, humaines et éthiques de certaines technologies mal contrôlées. **Leurs auteurs ne croient pas à la modernité au service du progrès**, mais craignent plutôt qu'elle soit au service d'un pouvoir totalitaire où les individus sont placés dans un monde déshumanisé. Ils montrent également que notre dépendance à la technologie tend à nous faire oublier son impact sur la vie quotidienne. **De la science vers l'eugénisme**[^10^](#fn10){#fnref10.footnote-ref}**...** L'idée d'une société eugéniste où la natalité serait sous le contrôle des scientifiques rappelle le malthusianisme. Doctrine qui porte le nom de son créateur, Thomas Malthus, économiste et démographe britannique, préconisant la restriction démographique. Selon cette doctrine, la surpopulation accentue la misère, l'insécurité et l'agitation sociale. **La dystopie s'inspire du présent pour mieux anticiper l'avenir** Les auteurs trouvent leur inspiration dans les nombreuses crises qui traversent le XX^e^ siècle. Car le genre dystopique se développe dans un contexte de révolution industrielle en pleine croissance, mais aussi pendant la période de l'entre-deux-guerres qui voit l\'émergence du régime soviétique russe et du national-socialisme allemand. Ils utilisent alors l'actualité pour dessiner l'avenir. Ils imaginent ce que les progrès technologiques pourraient engendrer comme société et les dangers d\'une science déshumanisée pour la planète. Le scénario se calque sur la vision inquiétante, mais réaliste, que l'écrivain prévoit pour la société. De cette façon, **le narrateur nous projette dans un avenir lointain** pour nous décrire la situation. De fait, **la politique occupe une place importante dans l'univers dystopique**. Cela permet aux auteurs de donner un nom et un visage à la peur qui les hante et les inspire. **Le contrôle et la surveillance comme thématique principale** Le contrôle et la surveillance de la population font partie des **thèmes les plus récurrents de la littérature dystopique**. Les scénaristes prédisent une société sous contrôle permanent où les moindres de nos faits et gestes seraient surveillés par une technologie invasive et omniprésente. Ils nous offrent l'occasion de réfléchir à l\'utilisation abusive de certains des progrès de la technologie entre les mains d'un État omnipotent[^11^](#fn11){#fnref11.footnote-ref}. **La liberté est un droit fondamental que les romanciers mettent souvent en avant dans les dystopies**. Selon eux, l'intérêt général mettrait en danger les libertés individuelles. De sorte que, faire passer le collectif avant l'individu est perçu comme une soumission. Ici, force est de constater que les solutions proposées pour créer une société idéale sont avant tout idéologiques. **Ce qu'il faut retenir sur la dystopie :** - La dystopie anticipe le sort de l'humanité dans un futur proche ou lointain. **Chaque roman est une projection dans un avenir malade** dont les principaux symptômes sont politiques et technologiques. - Cette **littérature pessimiste, en forme de fable sociologique où à la réalité est exacerbée à l'extrême**, nous fascine et nous dérange comme lorsque l'on regarde un accident. - C'est un genre littéraire qui a été **popularisé par deux œuvres majeures, *Le Meilleur des mondes* de Aldous Huxley et *1984* de George Orwell**. Ils ont, par la suite, inspiré de nombreux auteurs. Le réalisme avec lequel ils imaginent l'avenir a touché des millions de lecteurs à travers le monde sans se démoder. En révélant les préoccupations et les angoisses de leur époque, ils ont réussi à viser juste. - C'est parce que **la dystopie propose, sous la forme d'une fiction, une critique indirecte de la société** présente qu'elle permet d'éclairer les dangers du progrès lorsqu'il est entre de mauvaises mains. L'ennemi est le totalitarisme, sa victime est la liberté. « Qu'est-ce que la dystopie ? », sur [[https://culturelivresque.fr/qu-est-ce-que-la-dystopie/]](https://culturelivresque.fr/qu-est-ce-que-la-dystopie/), site mis à jour en 2023. ::: {.section.footnotes} ------------------------------------------------------------------------ 1. ::: {#fn1} Projet d'organisation idéale d'une société humaine.[↩](#fnref1){.footnote-back} ::: 2. ::: {#fn2} Système économique basé sur la propriété privée des moyens de production, la recherche du profit, la concurrence.  [↩](#fnref2){.footnote-back} ::: 3. ::: {#fn3} Doctrine tendant à instaurer un état nationaliste, corporatiste et autoritaire.[↩](#fnref3){.footnote-back} ::: 4. ::: {#fn4} doctrine économique et politique visant la répartition des biens selon les besoins et prônant la dictature du prolétariat (la classe sociale la plus basse : la classe ouvrière).[↩](#fnref4){.footnote-back} ::: 5. ::: {#fn5} Autoritaire, dictatorial.[↩](#fnref5){.footnote-back} ::: 6. ::: {#fn6} De l'État.[↩](#fnref6){.footnote-back} ::: 7. ::: {#fn7} Autoritaire, oppressif.[↩](#fnref7){.footnote-back} ::: 8. ::: {#fn8} Souverain ayant un pouvoir absolu.[↩](#fnref8){.footnote-back} ::: 9. ::: {#fn9} Court écrit satirique.[↩](#fnref9){.footnote-back} ::: 10. ::: {#fn10} Méthodes consistant à améliorer le patrimoine génétique de groupes humains et donc à sélectionner les êtres humains les plus performants (selon certains critères dictés par une idéologie politique particulière). [↩](#fnref10){.footnote-back} ::: 11. ::: {#fn11} Tout-puissant.[↩](#fnref11){.footnote-back} ::: :::

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