L'industrialisation et le développement économique PDF
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Ce document présente un aperçu de l'industrialisation au Canada, divisée en deux phases ; la première phase et la deuxième phase. Il analyse les différentes caractéristiques de chaque phase, les technologies, les secteurs de production et divers aspects économiques.
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L’industrialisation et le développement économique Les deux phases d’industrialisation au Canada Mise en contexte Une brève histoire des révolutions humaines L’histoire de l’humanité peut se diviser d’une multitude de manières, notamment par ses grandes révolutions. Ces dernières ont profondém...
L’industrialisation et le développement économique Les deux phases d’industrialisation au Canada Mise en contexte Une brève histoire des révolutions humaines L’histoire de l’humanité peut se diviser d’une multitude de manières, notamment par ses grandes révolutions. Ces dernières ont profondément bouleversé l’ensemble de nos habitudes de vie et nos croyances. Évidemment, aucun consensus existe sur cette séparation, mais voici un exemple. ➔ Révolution cognitive ➔ Révolution industriel ◆ Homo Sapiens réussi à réfléchir ◆ L’espèce humaine réussit à produire différemment, formant des groupes mécaniquement des forces, remplaçant toujours plus grands et organisés autour la force humaine. de croyances. ➔ Prochaine révolution … ➔ Révolution agricole ◆ L’internet? L’intelligence artificielle? ◆ L’humain se sédentarise et prend le contrôle sur la nature. Mise en contexte La révolution industrielle Vers la fin du XVIIème siècle, l’empire britannique entre dans une période de prospérité sans égal. Les bourgeois, grâce notamment aux ressources puisées à même les colonies, accumulent des richesses colossales. Ces bourgeois cherchent néanmoins un moyen d’augmenter leurs profits et sont prêts à investir des sommes importantes dans le développement Possessions britanniques en 1800 industriel de la Grande-Bretagne. L'industrialisation se caractérise par la généralisation de la Les conditions sont donc réunies pour mécanisation et une forte augmentation des emplois en usine. Elle marque également la transition d'une production artisanale, où les l’industrialisation britannique … Il ne manque biens sont fabriqués à la main, vers un mode de production industriel, où machines et ouvriers produisent en série. de les technologies. Mise en contexte La révolution industrielle Grâce aux investissements massifs de nombreux bourgeois, de nombreuses technologies se développeront et permettront d’accélérer la production dans les manufactures qui naissent tranquillement un peu partout en Grande-Bretagne. Ces nouvelles technologies permettent de remplacer la force humaine par la force mécanique. La machine à vapeur de James Watt Mise en contexte Les secteurs de production Extraction de la richesse Transformation de la richesse Gestion de la richesse Les secteurs de production permettent de bien comprendre les différents rôles dans la chaîne d’approvisionnement. Les deux premiers secteurs, quoique essentiels, sont habituellement moins prisés par les états plus riches, puisqu’ils génèrent moins de richesses et sont accomplis par le main d’oeuvre moins qualifiée. L’industrialisation au Canada Le capitalisme industriel Le capitalisme industriel est un Capitaux ($) système économique apparu au 19e siècle, caractérisé par la propriété privée des moyens de production, la Salaires des ouvriers Achat des machines recherche du profit, et l'utilisation intensive de machines dans les usines. Achat des usines Il repose sur l'accumulation de capital, l'innovation technologique et Production de biens manufacturés et vente l'exploitation de la main-d'œuvre pour maximiser la productivité et les bénéfices. Profits ($$) L’industrialisation au Canada Le rôle du Canada et les phases d’industrialisation La révolution industriel rejoindra finalement le Canada-Uni vers 1850, soit une cinquantaine d’années après la Grande-Bretagne et les États-Unis. Cette révolution se divisera en deux phases, chacune marquée par des caractéristiques bien précises. Première phase Deuxième phase ➔ Capitaux britanniques et canadiens ➔ Capitaux américains et canadiens ➔ Secteurs d’activité précis ➔ Secteurs d’activité précis ➔ Manufactures dans les villes ➔ Manufactures en régions Dans les deux cas, ces deux phases serviront principalement à enrichir les investisseurs au détriment des travailleurs qui verront leur qualité de vie réduire. Il s’agit du début du capitalisme industriel. La première phase d’industrialisation Secteurs de production L'industrialisation voit l'émergence de deux types d'industries, dont l'industrie légère. Celle-ci englobe les secteurs de l'alimentation, du cuir, du textile et du bois, produisant des biens de consommation directe comme le pain, les chaussures, les cigares et les vêtements. Le terme "légère" fait référence à la nature des produits, prêts à l'emploi par les consommateurs. Ces industries ont profondément marqué le paysage urbain au Québec, notamment à Montréal. La première phase d’industrialisation Secteurs de production La farine Five Roses à Montréal La raffinerie de sucre Redpath à Montréal La première phase d’industrialisation Secteurs de production L'industrie lourde, second type d'industrie, se distingue par l'emploi d'ouvriers qualifiés mieux rémunérés. Elle se concentre sur la transformation du fer et de l'acier, produisant principalement des équipements ferroviaires (wagons, rails, locomotives) pour répondre à la demande croissante liée à l'expansion du chemin de fer. Contrairement à l'industrie légère, les produits de l'industrie lourde sont destinés aux entreprises et aux gouvernements plutôt qu'aux consommateurs individuels. Ateliers ferroviaires Angus Montréal La première phase d’industrialisation Lieux de production Le transport de la marchandise et la disponibilité des ouvriers étant deux enjeux cruciaux pour assurer le succès des manufactures, ces dernières se concentrent donc davantage dans les centres urbains. En ce sens, des villes comme Trois-Rivières, Sherbrooke, Québec et Hull se développent rapidement. Cependant, ce sera Montréal qui deviendra le centre économique de cette première phase. L’industrialisation débute avant l’AANB, mais prendra de l’ampleur grâce à l’union des colonies britanniques en 1867. La première phase d’industrialisation Réseaux de transport La séparation du travail étant essentielle lors de l’industrialisation, les réseaux de transport occupent alors une place prépondérante dans le bon fonctionnement de l’ économie. Le canal Par conséquent, les villes Lachine et le desservies par les chemins de pont Victoria à fer et le transport maritime se Montréal développeront beaucoup plus rapidement. La première phase d’industrialisation Réseaux de transport La création du Grand Tronc, projet central avec la création du Canada en 1867 prend tout son sens en le mettant dans le contexte de la révolution industrielle. Les villes canadiennes devaient pouvoir s’introduire dans la chaîne d’approvisionnement. Cependant, les investisseurs ne souhaitaient pas assumer seuls la construction. Tous les chemins de fer importants mènent à Montréal. Il s’agit d’ailleurs d’une des portes d’entrées vers les États-Unis, notamment pour les provinces maritimes. La première phase d’industrialisation Provenance des capitaux La construction de manufactures et de secteurs ouvriers est en grande partie financée par le secteur privé. Ce sont les bourgeois anglophones (canadiens ou britanniques) qui investissent leurs capitaux dans ces projets. Ces hommes s’étaient généralement enrichis grâce à l’industrie forestière canadienne. Ironiquement, le développement de chemin de fer permettra de faciliter cet industrie et donc de les enrichir davantage. La première phase d’industrialisation La source d’énergie L’industrialisation étant synonyme de mécanisation, les machines doivent fonctionner avec une source d’énergie. Cette époque sera marquée par l’utilisation du charbon, qui une fois brûlé permet de générer une grande chaleur qui active les machines. La première phase d’industrialisation Les conditions des travailleurs - conditions de travail Afin d’accélérer la production, les tâches sont divisées de manière à simplifier au maximum ce que chaque travailleur doit accomplir. Cette méthode présente plusieurs avantages considérables. ➔ Réduire les salaires des employés (leurs tâches sont simples); ➔ Augmenter la productivité (et donc les profits); ➔ Permet de remplacer facilement les employés; ➔ Permet l’embauche d’enfants et de femmes. La première phase d’industrialisation Les conditions des travailleurs - conditions de travail L’industrialisation étant au service des plus riches et favorisés dans la société, ces derniers devaient s’assurer de profiter au maximum des ouvriers afin de maximiser leurs profits. En ce sens, les conditions étaient très difficiles. ➔ Journées de 10 à 12 heures de travail, 6 jours par semaine; ➔ Aucune forme de prévention des accidents, le tout dans un milieu sous pression; ➔ Locaux mal chauffés et éclairés (parfois aux frais des ouvriers), en plus d’être très bruyants; ➔ Aucune forme de protection ou d’assurances en cas de blessures; ➔ Comportements violents des patrons envers les ouvriers; ➔ Amendes envers les ouvriers pour plusieurs raisons (retards, bris d’équipement, etc.) ➔ Travail répétitif et monotone; ➔ Manque d’hygiène; ➔ Etc. La première phase d’industrialisation Les conditions des travailleurs - conditions de travail Les salaires étant largement insuffisants pour subvenir aux besoins des familles, nombreuses sont ces dernières qui doivent obtenir plusieurs salaires pour survivre. Les enfants et les femmes sont donc embauchés par les manufactures. Ces derniers sont payés moins chers que les hommes (la moitié pour la femme, le quart pour les enfants). Les enfants sont parfois âgés de moins de 12 ans car l’éducation n’était pas obligatoire à cette époque. Selon un rapport de commission d’enquête (1886-1889), une famille nécessitait environ 9$ par semaine pour subvenir aux besoins de celle-ci, alors que les hommes faisaient en moyenne 6,50 à 8$ par semaine. La première phase d’industrialisation La vie dans les villes - les quartiers ouvriers Les quartiers ouvriers près des usines avaient de graves problèmes d'insalubrité. Les ouvriers payaient cher pour un logement petit, mal éclairé, mal aéré, mal chauffé, humide, sans eau courante et sans toilette intérieure. Comme il n'y avait pas de collecte de déchets, les citadins laissaient leurs Photos du quartier St-Henri - Montréal déchets dans la rue ou dans leur cour arrière. Ces conditions malsaines, cumulées avec la densité de population des quartiers participaient à la propagation des maladies et aux épidémies. La mortalité était très élevée, surtout chez les enfants, dont la plupart mouraient avant l'âge d’un an. Photos du quartier St-Henri - Montréal La première phase d’industrialisation La vie dans les villes - les quartiers ouvriers Ces autres photos, du quartier Griffintown, illustrent les mauvaises conditions de vie et la densité urbaine. La première phase d’industrialisation La vie dans les villes - les quartiers ouvriers Les incidents étant de plus en plus fréquents, les villes prendront tranquillement les choses en main en créant des services aux citoyens afin de réduire l’impact des incidents potentiels. 1888 : Premier mur de 1861 : Premier tramway tiré 1876 : Premier service d’incendie 1876 : Première aqueduc à 1892: Premier tramway protection contre les par chevaux. à Montréal. Montréal. électrique à Montréal. inondations. La première phase d’industrialisation La vie dans les villes - les quartiers bourgeois Loin des manufactures, du bruit, de la pollution et des quartiers ouvriers se développent des quartiers bourgeois où la vie ne se compare en rien à celle des ouvriers quelques kilomètres plus loin. Des quartiers comme Westmount deviennent donc Aussi appelé le Gloden square mile, ce secteur le lieu de choix pour les de montréal se démarque encore aujourd’hui par bourgeois anglophones son architecture et ses maisons d’époque. montréalais. La deuxième phase d’industrialisation Mise en contexte Wilfrid Laurier, Dès le début du XXème siècle, les conditions premier ministre canadien de 1896 à sont optimales pour que l’industrialisation entre 1911 percevait que dans une nouvelle phase. son rôle était de minimiser les Cette seconde phase d’industrialisation est liée interventions de l’ État dans l’ à la première et n’aura jamais été possible sans économie afin d’offrir le plus de cette dernière, mais elle diffère en plusieurs libertés possibles éléments. En somme, cette phase vient aux entreprises. L’ État devait répondre à la réalité socio économique créée seulement mettre en par la première phase d’industrialisation. place des conditions propices au succès des entreprises, comme construire des routes de transport. La deuxième phase d’industrialisation Nouveaux secteurs économiques Si la première phase d’industrialisation s’ était concentrée sur l’industrie légère et l’industrie lourde, la seconde phase se concentrera sur l’extraction et la transformation de matières premières. ➔ Industrie forestière → Pâtes et papiers ➔ Industrie minière → Métallurgie et produits chimiques ➔ Barrages hydroélectrique → Énergie Le secteurs économiques recherchés avantage le Québec qui dispose des ressources naturelles nécessaires (forêts, minerais et rivières) La deuxième phase d’industrialisation Nouveaux secteurs économiques - L’industrie forestière Au début des années 1900, les journaux imprimés constituent la principale source d’information pour la population. Cette situation entraîne une forte demande en papier tant au Canada qu’aux États-Unis. Pour répondre à cette demande croissante, plusieurs entreprises américaines et canadiennes s’installent au Québec afin de s’approvisionner en produits forestiers nécessaires à la production de papier. Contrairement à la première phase d’industrialisation, l’exploitation forestière se concentre désormais davantage sur le secteur des pâtes et papiers que sur celui du bois de construction. La deuxième phase d’industrialisation Nouveaux secteurs économiques - L’industrie forestière Les régions forestières comme la Mauricie, l’Outaouais et le Saguenay attirent particulièrement les industries des pâtes et papiers, car leurs forêts sont riches en épinettes, un bois idéal pour la fabrication de ces produits. Grâce à ces atouts, le Québec devient rapidement le plus grand exportateur et producteur international de papier, consolidant ainsi sa position sur le marché mondial. La deuxième phase d’industrialisation Nouveaux secteurs économiques - L’industrie minière À la fin des années 1920, la diversification industrielle entraîne une hausse de la demande pour différents métaux et minerais. L'or, le fer, le cuivre, l'argent et l'amiante deviennent rapidement des ressources convoitées par les compagnies d'exploitation. Ces métaux jouent un rôle crucial, notamment dans le transport de l'électricité et la fabrication de divers produits industriels. La deuxième phase d’industrialisation Nouveaux secteurs économiques - L’industrie minière L'industrie minière connaît un développement rapide dans certaines régions du Québec, particulièrement dans les Cantons-de-l'Est et en Abitibi, qui vivent un véritable boum minier. Ce développement entraîne la construction de villes minières à proximité des sites d'extraction pour faciliter le recrutement de main-d'œuvre. L'infrastructure de transport se développe également, avec la création de chemins de fer et de ports pour acheminer les ressources extraites vers les grandes villes pour une première transformation. Ces matières sont ensuite principalement exportées vers l'Europe et les États-Unis. La deuxième phase d’industrialisation Nouveaux secteurs économiques - L’industrie hydroélectrique Entre 1898 et 1929, une cinquantaine de barrages hydroélectriques seront construits sur les rivières québécoises, majoritairement au Saguenay, en Outaouais, en Mauricie ou près du fleuve Saint-Laurent. Ces barrages permettront d’alimenter les entreprises qui s’établiront près de ces derniers afin de réduire les coûts en transport d’énergie. Les barrages peuvent inonder régulièrement les territoires avoisinants, ce qui avait des répercussions pour les habitants, souvent des communautés autochtones. La deuxième phase d’industrialisation Nouveaux secteurs économiques - L’industrie métallurgique et chimique La deuxième phase d'industrialisation au Québec ne se limite pas à l'exploitation des ressources naturelles, mais entraîne également l'émergence d'industries métallurgiques et de produits chimiques. Ces nouvelles industries s'implantent stratégiquement à proximité des barrages hydroélectriques, car leurs processus de fabrication et de transformation nécessitent une consommation énergétique importante. Parmi les industries métallurgiques, les alumineries prennent une place prépondérante. C'est ainsi que le Saguenay et la Mauricie deviennent les sites privilégiés pour l'implantation de ces alumineries, bénéficiant de leurs ressources hydroélectriques abondantes. La deuxième phase d’industrialisation Lieux de production Si la première phase se déroulait principalement dans les villes, la seconde se dirigera vers les régions, à proximité des ressources naturelles et de la source d’ énergie : l’électricité. La deuxième phase d’industrialisation Provenance des capitaux La Compagnie de papier Les investisseurs américains réalisent Rolland, située à Saint-Jérôme, verra le jour rapidement que le Canada n’est pas rendu en 1885 et sera rapidement reconnue aussi loin dans son industrialisation que les internationalement pour la États-Unis, ils perçoivent donc cette qualité de son papier. situation comme une opportunité Cette entreprise défie les normes de l’époque, intéressante. puisqu’elle se veut un produit des Ces hommes possèdent des richesses Canadiens-français, provenant d’un investisseur considérables et ils rivalisent rapidement francophone, Jean-Baptiste avec les investisseurs canadiens-anglais et Rolland. les petites entreprises. L’entreprise existe toujours aujourd’hui et est un leader dans l’industrie pour son approche environnemental. La deuxième phase d’industrialisation Capitalisme et monopoles Les entrepreneurs américains possèdent des capitaux considérables et l’utilisent afin de prendre le contrôle exclusif de certains secteurs de l’industrie. C’est le début du capitalisme de monopole au Canada. Ces entreprises, une fois le monopole obtenu, peuvent par la suite contrôler les prix sur le marché et continuellement augmenter leurs marges de profits, le tout au détriment des ouvriers/consommateurs. Les entreprises locales qui tentent de survivre sont forcées de vendre leurs produits à perte ou simplement d’ être racheté, à perte, par l’entreprise américaine. En résumé Première phase d’industrialisation Deuxième phase d’industrialisation 1850-1896 1896-1929 Énergie utilisée Principalement le charbon pour actionner les machines dans les Principalement l’électricité provenant des centrales manufactures. hydroélectriques. Secteurs de production Industries légères (vêtements, chaussures, sucre, bière, etc.) et Industries diversifiées, mais principalement extraction et (qu’est-ce qu’on produit) les industries lourdes (wagons et trains). transformation (forêts - pâtes et papiers, mineraie - aluminium) Lieux de production Dans les grands centres urbains, principalement Montréal, mais Principalement dans les régions, à proximité des (villes, pays,...) aussi Trois-Rivières, Québec, Sherbrooke et Hull. ressources naturelles et des centrales hydroélectriques afin de réduire les coûts de production. Principaux investisseurs Investisseurs canadiens et britanniques. Investisseurs canadiens et américains. (d’où proviennent les capitaux)