La Gestion des Institutions Financières (Banques) PDF

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This document provides an overview of financial institution management, focusing specifically on the role and functions of banks. It delves into topics such as the operations of banks and different types of deposits, discussing how banks act as intermediaries in credit operations. The document also examines the various sectors of banking activity.

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Chapitre 2 : La Gestion des Institutions Financières (Banques) 1. Qu’est ce qu’une banque? Une banque est une entreprise dont l’activité principale consiste à:  Reçevoir l’épargne en dépôt,  Accorder des crédits et  Fournir d’autres services financiers.  Ses tâches consistent à:  Pr...

Chapitre 2 : La Gestion des Institutions Financières (Banques) 1. Qu’est ce qu’une banque? Une banque est une entreprise dont l’activité principale consiste à:  Reçevoir l’épargne en dépôt,  Accorder des crédits et  Fournir d’autres services financiers.  Ses tâches consistent à:  Prendre en dépôt l’argent des épargnants et le redistribuer sous forme de credits => intermédiaire entre les épargnants et les preneurs de credit  Assurer différents services financiers: exécution des paiements, gestion de fortune, conversion de monnaies, etc … 1. Qu’est ce qu’une banque? 2. Comment fonctionnent les opérations de crédit ? Les emprunteurs des banques sont des particuliers ou des entreprises qui ont besoin d’argent pour consommer ou pour réaliser un investissement.  En échange de cet argent, il versent à la banque des intérêts, fixes notamment en fonction de la durée de crédit et du risque de défaillance.  Par risque de défaillance, on entend la probabilité qu’un débiteur ne puisse pas rembourser le crédit: Plus ce ce risque est grand, plus les intérêts demandés sont élevés.  Certains crédits sont couverts par un nantissement (sûreté ou garantie), ce qui permet d’accorder des intérêts plus faibles, car la banque peut utiliser l’objet nanti en cas d’insolvabilité.  C’est, par exemple, le cas des crédits hypothécaires, qui permettent à un emprunteur d’acquérir un bien immobilier. Si le preneur de crédit ne peut rembourser, la banque peut réaliser le gage en vendant ce bien. 3. Comment fonctionne le dépôt de fonds ?  Les épargnants peuvent être, ici aussi des particuliers ou des entreprises. L’argent qu’ils confient à la banque est appelé “dépôt”. En échange , celle ci-ci leur verse des intérêts, qui dépendent du type de compte.  D’une manière Générale, plus le compte offre de flexibilité en termes de paiements et de retraits, plus les intérêts sont bas. Ceux qui sont versés sur un compte courant ou un compte privé sont donc inférieurs aux intérêts d’un compte d’épargne ou de placement, car:  D’une part, ces derniers occasionnent moins de charges opérationnels à la banque  D’autre part, le compte d’épargne est en partie “lié”, càd que seul un montant 4. Quels sont les secteurs d’activité des banques? Les activités des grandes banques sont souvent regroupées au sein de 3 principaux secteurs d’activité :  La Banque de détail (Retail banking): Elle comprend les services bancaires aux particuliers et aux PME (Petites et Moyennes Entreprises) à savoir:  Les activités classiques de dépôt de fonds (comptes courants, épargne) et de crédit (consommation, immobilier),  Les opérations de paiement (ou traffic des paiements): offre de cartes bancaires, et des plateformes numériques (e-banking, applications mobiles), et  Le simple conseil 4. Quels sont les secteurs d’activité des banques?  La Banque privée et la gestion d’actifs (Private banking and asset management): Elle comprend le suivi de la clientèle privée fortuné, la gestion des placements financiers, l’elaboration de nouveaux produits de placement et le conseil en placement pour les clients institutionnels telles que les caisses de pensions.  La Banque d’investissement (Investment banking): Elle englobe le financement des grandes entreprises, des projets complexes, et le conseil en opérations financières aux entreprises (émissions d'obligations, introductions en bourse (IPO), fusions et acquisitions (M&A)). Elle assure les opérations de négoce et l’activité des départements de recherche (analyse de l’évolution des marchés). Elle comprend aussi la conception de nouveaux produits financiers, et l’achat et 4. Quels sont les secteurs d’activité des banques? 5. Pourquoi les banques servent – elles d’intermédiaires ?  D’un côté les épargnants souhaitent placer leur argent de manière sûre, quelque soit le montant, et pouvoir en disposer aussi facilement que possible.  De l’autre, les preneurs de crédit ont besoin de sommes précises, souvent importantes, pour une période définie, et il n’est pas certain qu’ils puissent les rembourser  Ces besoins divergents rendent difficiles un accord direct entre épargnants et emprunteurs.  En outre, des épargnants qui ne connaissent pas le secteur financier auront du mal à évaluer et à surveiller la solvabilité des emprunteurs 5. Pourquoi les banques servent – elles d’intermédiaires ? Les banques jouent un rôle fondamental d’intermédiaire financier dans l’économie, ce qui leur permet de relier les agents économiques ayant des besoins différents (épargnants et emprunteurs). Leur mission se traduit par quatre fonctions principales : la conversion des volumes, la conversion des échéances, la conversion du risque et l’accès à l’information.  Elles sont spécialisées dans l’évaluation et la surveillance de ces derniers.  Comme les banques ont de très nombreux clients, elles sont mieux placées pour évaluer le risque de perte (“loi des grands nombres”). Les banques facilitent ainsi : L’accès au financement pour les entreprises et les particuliers. La stabilité financière en mutualisant les risques. La croissance économique en redistribuant l’épargne vers les investissements. 5. Pourquoi les banques servent – elles d’intermédiaires ?  Le tableau 2 présente le rôle d’intermédiaire des banques à l’aide d’exemples : 6. Le bilan bancaire 6.1. Présentation  Le bilan d’une banque, comme celui de toute entreprise comprend deux parties: l’actif et le passif.  Le passif comprend les dettes, notamment les dépôts d’épargne, qui représentent des dettes de la banque vis à vis des clients. C’est pourquoi le dépôt de fonds est également désigné comme une opération passive.  L’actif comprend le patrimoine, notamment les crédits octroyés par la banque, qui constituent un avoir pour celle-ci. C’est pourqui une opération de crédit est également designée comme une opération active.  Contrairement au bilan d’une entreprise conventionnelle, celui d’une banque est composé d’une faible part de capitaux propres et d’une proportion élevée de fonds de tiers.  Cette particularité tient au modèle commercial des banques: alors que les autres entreprises contractent des dettes pour financer des investissements (machines,…), reçevoir des dépôts d’épargne fait partie des activités principales des banques; or ces dépôts sont par nature toujours des fonds de tiers. 6. Le bilan bancaire 6.1. Présentation  Le bilan d’une banque, comme celui de toute entreprise comprend deux parties: l’actif et le passif.  Le passif (fonds collectés par la banque) comprend les dettes, notamment les dépôts d’épargne, qui représentent des dettes de la banque vis à vis des clients. C’est pourquoi le dépôt de fonds est également désigné comme une opération passive.  L’actif (l’utilisation des fonds collectés) comprend le patrimoine, notamment les crédits octroyés par la banque, qui constituent un avoir pour celle-ci. C’est pourqui une opération de crédit est également designée comme une opération active.  Contrairement au bilan d’une entreprise conventionnelle, celui d’une banque est composé d’une faible part de capitaux propres et d’une proportion élevée de fonds de tiers.  Cette particularité tient au modèle commercial des banques: alors que les autres entreprises contractent des dettes pour financer des investissements (machines,…), reçevoir des dépôts d’épargne fait partie des activités principales des banques; or ces dépôts sont par nature toujours des fonds de 6. Le bilan bancaire 6.2. Structure  Le cadre comptable ventile le bilan d’une banque en 5 classes. Remarque: Les 1,2 et 3 sont communes à l’actif et au passif 6. Le bilan bancaire 6.2. Structure  Les actifs et les passifs de la classe 1: correspondent aux opérations interbancaires celles que la banque réalise avec d’autres institutions financières, dans le cadre de sa gestion de trésorerie. Quand son exploitation lui permet de dégager des excédents de trésorerie, la banque se trouve en position de prêteur net sur le marché interbancaire. Dans le cas inverse la banque doit avoir recours au marché pour assurer son refinancement. La banque peut se trouver en même temps dans les deux positions( prêt et emprunt).  Les actifs et les passifs de la classe 2 correspondent aux opérations avec la 6. Le bilan bancaire 6.2. Structure  Les actifs et les passifs de la classe 3 reprennent les opérations sur titres et les op. diverses. À l’actif, les placements de la banque sur le marché des capitaux pour son propre compte (portefeuille de titres, classés par durée de conservation). Au passif, les titres de dettes que la banque émet pour se refinancer.  La classe 4, à l’actif, contient les valeurs immobilisées, c’est-à-dire les biens et valeurs censés demeurer durablement dans le patrimoine de la banque. Immobilisations de la Banque : immobilisations financières, dépôts et cautionnements versés, immobilisations d’exploitation et hors exploitation. Ces comptes enregistrent les biens et valeurs destinés à rester durablement dans la banque sous forme de titres, d’immobilisations incorporelles et corporelles. Les différents comptes d’immobilisation sont accompagnés des comptes d’amortissement. 6. Le bilan bancaire 6.2. Structure 6. Le bilan bancaire 6.2. Structure  Informations sur l'origine des ressources de la banque (fonds collectés). (1) Dette envers la banque centrale et les autres établissements de crédit (2) Ressources émanant de la clientèle solde créditeur des comptes (dépôts mobilisables par chèques, dépôts sans instruments de paiements) (3) Opérations sur titres : emprunts émis sur les marchés de capitaux (titres du marché monétaire, titres de créances négociables [certificats de dépôts], emprunt obligataires) (4) provisions et capitaux propres : les provisions sont destinées à couvrir la dépréciation future d'un poste d'actif, en cas de matérialisation d'un risque (identifié, exp. risque-pays, litige..., ou non identifié, « fonds pour risques bancaires généraux ») + les dettes subordonnées (qui ne seront remboursées, en cas de liquidation, qu'après les autres dettes) + fonds propres (actions, bénéfices non distribués) 6. Le bilan bancaire 6.2. Structure  Informations sur l'utilisation des fonds empruntés (emplois réalisés) (1) Opérations de trésorerie et interbancaires : Réserves (avoirs que les banques détiennent en caisse, en compte à la banque centrale : réserves obligatoires + réserves excédentaires), et dépôts auprès des établissements de crédit (« comptes » de correspondants) (2) Opérations avec la clientèle : crédits consentis à la clientèle non bancaire (créances commerciales, comme opérations d'escompte de lettres de change, crédits à court et long terme, conso, habitat, équipement..., comptes ordinaires débiteurs, comme facilités de caisse, découverts) (3) Opérations sur titres détenus par les banques pour leur propre compte (obligations, actions...) (4) Valeurs immobilisées (immobilisations corporelles et incorporelles, prêts 6. Le bilan bancaire 6. Le bilan bancaire 6. Le bilan bancaire 6.3. Bilan Entreprise vs Bilan bancaire  En quoi le bilan de la banque (selon le Plan Comptable des Entreprises Commerciales (PCEC)) diffère de celui de l’entreprise commerciale (selon le Plan Comptable Général des Entreprises (PCGE))?.  Les similitudes - Les deux bilans sont soumis aux mêmes principes comptables - La présentation actif/ passif ( emplois/ ressources)  Les Différences - L’ordre de classement des postes actif/passif : l’actif de la banque est classé par ordre de liquidité décroissante alors que le classement est croissant pour l’entreprise.Le passif est par ordre d’exigibilité décroissante pour la banque contrairement à celui de l’entreprise commerciale - Au niveau des composantes de l’actif et du passif : Bilan de la banque se démarque de 6. Le bilan bancaire 6.3. Bilan Entreprise vs Bilan bancaire  La classe 8 « hors bilan » bancaire représente des droits et obligations de l’entreprise. Si l’actif et le passif du bilan reflètent la situation patrimoniale, les HB constituent des actifs et passifs éventuels non avérés et non réalisés. Ils n’ont pas d’incidence sur les capitaux propres de la société (sans nécessiter un encaissement ou un décaissement, font endosser certains risques à une banque) tant qu’ils ne se réalisent pas. Ils peuvent être pris en compte dans l’estimation de la situation d’une entreprise.  Dans le hors bilan figurent deux catégories d’engagement:  Les engagements donnés : Ce sont les garanties ou assurances accordées par la banque à ses clients, tiers ou institutions, qui n'affectent pas immédiatement les ressources de la banque. Exp. Garanties bancaires (cautions); Engagements de 6. Le bilan bancaire 6.3. Bilan Entreprise vs Bilan bancaire  Les deux catégories peuvent être cumulées ou réciproques: l’entreprise donne un engagement à un partenaire qui, à son tour donne en échange, un engagement à l’entreprise. L’ensemble de ces engagements sont enregistrés dans les comptes de la classe 8. Ils y sont maintenus jusqu’à leur échéance ou leur réalisation. Classe 8: comptes de hors-bilan Débit Crédit Engagements reçus pour l’actif ////////// Engagements donnés pour le passif Exemple  Soit le bilan simplifiée de la Banque A et C en valeurs absolues (en milliers d’unités monétaires ) => Tableau 1 a) À la lecture de ce bilan en valeurs relatives, il apparaît clairement que :  La Banque A est une banque commerciale (ou généraliste) axée sur le crédit. Elle traite 50 % de ses opérations avec la clientèle. Elle possède un réseau de collecte très important : les opérations de collecte avec la clientèle représentent 62 % de son passif, ce qui lui permet de générer des excédents de trésorerie qu’elle peut placer sur le marché interbancaire.  La Banque C est très clairement une banque d’investissement (ou de marché), spécialisée dans l’activité de trésorerie (77 % de son actif et 80 % de son passif). Son activité avec la clientèle, en termes d’emplois et de collecte, est assez modeste. 7. Le compte de résultat bancaire 7.1. Principe Le principe est identique à celui du PCGE : classes 6 et 7(charges & produits annuels)  La classe 6 : Charges. Elle inclut les charges d’exploitation bancaire, les charges générales d’exploitation et les charges exceptionnelles.  La classe 7 : Produits. Elle inclut les produits d’exploitation bancaire, les produits généraux d’exploitation ainsi que les produits exceptionnels constituent les produits d’une banque. *Les produits et les charges d’exploitation bancaire : produits et charges issus de l’activité d’intermédiaire financier et de prestataire de service des établissements de crédit (intérêts et commissions versés ou encaissés par la banque), *les produits et les charges généraux d’exploitation : produits et charges ordinaires, opérations de ventes, produits divers d’exploitation (redevances de brevets et de licences, revenus d’immeubles hors exploitation), frais généraux (charges courantes et dotations aux amortissements et aux provisions), et 7. Le compte de résultat bancaire 7.2. Structure  Le CR d'une banque indique de façon simplifiée l'activité d’une banque pendant une année (l'exercice). Les principaux soldes d'un compte de résultat d'une banque sont les suivants :  Le Produit Net Bancaire (PNB) représente les revenus nets générés par une banque à travers ses activités d'exploitation. Il mesure la performance globale en incluant : 1. Activités classiques : Intermédiation financière (dépôts et crédits), générant des marges d'intérêts. 2. Services à la clientèle : Prestations rémunérées par des commissions (virement chèques, assurances ) 3. Activités de marché et d'investissement : Revenus issus des intérêts, plus-values, et marges de négociation. PNB = (Produits exploitation bancaires – charges d’exploitation bancaires) => C’est un indicateur clé, souvent assimilé au chiffre d'affaires d'une banque. 7. Le compte de résultat bancaire 7.2. Structure  Le résultat brut d’exploitation (RBE) est la différence entre le Produit Net Bancaire et les frais généraux. Les frais généraux sont les charges auxquelles une banque doit faire face pour assurer son activité, principalement les charges de personnel et autres charges comme les DAP. RBE = PNB - ( frais généraux + amortissements/provisions)  Le résultat d’exploitation (RE) correspond au résultat brut d'exploitation auquel sont soustraites le coût du risque (dotations aux provisions pertes sur Créances irrécouvrables). RE= RBE- coût du risque( provisions et reprises)  Le résultat courant avant impôt (RCAI) prend en compte les gains nets sur actifs immobilisés c'est à-dire les plus ou moins-values de cession RCAI = RE +/- gains ou pertes sur actifs immobilisés  Le résultat net est le bénéfice, s’il est positif ou la perte s il est négatif de la banque 7. Le compte de résultat bancaire 7.2. Structure 7. La rentabilité bancaire 7.1. Soldes Intermediaries de Gestion (SIG)  Appréhendée à l'aide de 5 soldes intermédiaires de gestion à partir du C. Résultat et divers ratios. 7. La rentabilité bancaire 7.2. Les ratios de rentabilité  Les propriétaires ont besoin de savoir si la banque est bien gérée (besoin d’une mesure de la Profitabilité bancaire): A. Coefficient de rendement (ou rentabilité économique) Return on Assets (ROA) = profit net après impôts / Total Actif => Rendement des actifs: combien de bénéfices sont générés en moyenne par unité d'actif, mesure l'efficacité de la gestion de la banque B. Coefficient de rentabilité (ou rentabilité financière) Return on Equity (ROE) = profit net après impôts / Fonds propres => Rentabilité du capital : mesure la rentabilité de l'investissement pour les propriétaires 7. La rentabilité bancaire 7.2. Les ratios de rentabilité C. Coefficient Net d’Exploitation (CNE) : CNE= Coûts de structure / PNB  C'est la part du PNB qui est absorbé par les frais généraux.  Il faut réduire ce coefficient au maximum (il doit être le plus bas possible), en adoptant une logique d'économie en réduisant les dépenses à tous les niveaux de l'entreprise. E. Marge d’Intermediation Bancaire (MIB): ou Marge d’intérêt  Elle représente la rentabilité de base des activités de prêt et d'emprunt d'une banque. Marge d’intermédiation = Revenus d’intérêts − Charges d’intérêts D. Marge Bancaire Global (MBG) : ou Marge Nette bancaire MBG = Rendement moyen des emplois - Coût moyen des ressources  Elle donne une vue d'ensemble de la rentabilité de la banque en intégrant la totalité de ses revenus nets issus de toutes ses activités bancaires.(opérations avec la 7. La rentabilité bancaire 7.2. Les ratios de rentabilité 8. Les ratios prudentiels  En Tunisie, les ratios prudentiels applicables aux banques sont établis principalement par la Banque Centrale de Tunisie (BCT) dans le cadre des normes prudentielles internationales telles que Bâle II et Bâle III.  Ces ratios visent à assurer la solvabilité et la liquidité des établissements bancaires, ainsi qu'à préserver la stabilité du système financier. A. Ratio de solvabilité (ou ratio de capital)  Son objectif est d’assurer la solidité financière des banques face aux risques (non-remboursement de crédits, pertes d'actifs) et prévenir les impacts systémiques en cas de faillite bancaire. Ratio de solvabilité = Fonds propres nets / Ensemble des risques (risque de crédit, de marché et opérationnels)  Minimum de 10% pour les banques en Tunisie, supérieur au seuil international de 8% imposé par Bâle III.  Les banques doivent être en permanence solvables c'est-à-dire pouvoir faire face à leurs engagements à tout moment. En effet, si les clients de la banque qui ont déposé chez elle leur argent (dépôts à vue) doutent de sa solidité financière, ils risquent de perdre confiance et de retirer leurs dépôts, précipitant la banque (et tout le système s'il s'agit d'une banque importante) dans des difficultés majeures. 8. Les ratios prudentiels B. Ratio de liquidité (LCR - Liquidity Coverage Ratio)  Son objectif est de mesurer la capacité d'une banque à honorer ses engagements à court terme, notamment pour faire face à des retraits inattendus des clients (sur 30 jours).  Les banques doivent maintenir en permanence un coefficient de liquidité minimum de 100%.  Le coefficient de liquidité est défini par le rapport entre les disponibilités et les exigibilités à moins d’un mois d'une banque Coefficient de liquidité = (Emplois réalisables à moins d'un mois) / (Ressources à moins d'un mois) 8. Les ratios prudentiels C. Ratio de levier  Son objectif est de limiter le niveau d’endettement des banques par rapport à leurs fonds propres.  Les banques doivent maintenir un Minimum de 3%, conformément aux standards de Bâle III. Ratio de levier = Fonds propres nets / Total des expositions. D. Ratio d’exposition aux grands risques (ou ratio de division des risques)  Son objectif est de limiter la concentration des prêts et des investissements sur un même client ou groupe de clients.  Les engagements envers un seul client ou un groupe économique ne doivent pas dépasser 25% des fonds propres de la banque. 8. Les ratios prudentiels E. Ratio de transformation (ou ratio d’intermédiation)  Son objectif est d’évaluer l’équilibre entre les ressources stables (dépôts à moyen et long terme) et les emplois stables (crédits à moyen et long terme).  Les banques doivent maintenir un Maximum de 120%. F. Provisionnement des créances douteuses  Son objectif est de prévoir des fonds pour couvrir les pertes potentielles liées aux créances non performantes.  Les banques doivent provisionner à hauteur de 100% des créances classées comme irrécouvrables. => Ces ratios sont suivis de près par la BCT pour s'assurer que les banques opèrent dans des conditions sécurisées, minimisant les risques systémiques et renforçant la confiance des investisseurs et des déposants. 9. L’exploitation bancaire  Les mécanismes de base de fonctionnement d'une banque...  Une banque réalise des profits en vendant des dettes ayant des caractéristiques particulières (liquidité, risque, montant, rendement) et en achetant des actifs aux caractéristiques différentes → L’exp. bancaire consiste au processus de transformation d'actifs Ex : Elle transforme les dépôts d'un ménage (un actif du ménage) en prêt hypothécaire à un autre ménage (un actif de la banque) → Elle vend des titres de court terme et utilise les fonds pour acheter des titres de long terme. → plus précisément: transformation d'échéances (la banque emprunte «court» pour prêter «long»).  En plus de la transformation d'actifs, la banque vend des services (gestion des paiements, traitement des chèques, relevés bancaires, analyse de crédits) qu'elle facture à ses clients. 9. L’exploitation bancaire  Comment les banques gagnent et perdent des réserves ?  Quand une banque reçoit des dépôts additionnels, elle gagne un montant égal en réserves.  Quand des dépôts sont retirés, la banque perd un montant égal en réserves  Comment les banques réagissent à une hausse du montant des dépôts ?  En cas de hausse des dépôts :une partie est conservée en réserves obligatoires, l'autre partie sert à accorder des prêts  Activité rentable si les prêts rapportent des intérêts supérieurs à la rémunération des dépôts + coûts des services de paiements 10. Principes de gestion du bilan  La banque a 4 préoccupations principales concernant la gestion de son bilan : (1) s'assurer que la banque a suffisamment de réserves (liquides) pour rembourser ses déposants quand il y a des mouvements de retrait des dépôts → gestion de liquidité (2) décider du montant de fonds propres à détenir et obtenir le capital désiré → adéquation du capital. (3) poursuivre un objectif de niveau de risque faible et acceptable en acquérant des actifs avec un taux de défaut réduit et en diversifiant les actifs détenus → gestion d'actif 10. Principes de gestion du bilan 10.1. Gestion de liquidité  Lorsque la banque possède un excédent important des réserves, un mouvement de sortie des dépôts ne nécessite pas des changements d’autres postes du bilan pour combler les réserves obligatoires.  Gestion des sorties de dépôts en cas de réserves excédentaires suffisantes :  La banque n'a pas besoin de modifier les autres postes de son bilan Ex : taux de réserves obligatoires = 10% des dépôts ; retrait de dépôts = 10 10. Principes de gestion du bilan 10.1. Gestion de liquidité  Gestion des sorties de dépôts en cas de réserves excédentaires insuffisantes :  La banque va manquer de réserves… Ex : taux de réserves obligatoires = 10% des dépôts ; retrait de dépôts = 10 10. Principes de gestion du bilan 10.1. Gestion de liquidité  La banque a 4 options : (1) emprunter auprès d'autres banques ou institutions financières sur le marché interbancaire (opération qui coûte les intérêts sur cet emprunt, au taux interbancaire) ; (2) vendre une partie de ses titres (opération qui coûte les frais de commission sur les titres auxquels la banque renonce = coût d'opportunité) 10. Principes de gestion du bilan 10.1. Gestion de liquidité (3) emprunter auprès de la banque centrale (opération de « refinancement » qui coûte le taux d'escompte) (4) réduire le montant de ses prêts : ne pas renouveler des prêts à court terme arrivant à échéance, au risque de perdre des clients, vendre des prêts à d'autres banques (décote sur la valeur nominale des prêts à cause des asymétries d'info : les autres banques connaissent moins bien les caractéristiques des emprunteurs) 10. Principes de gestion du bilan 10.1. Gestion de liquidité  Conclusion :  justification de la détention de réserves excédentaires, qui permet : (1) d'éviter d'emprunter auprès d'autres banques (2) d'éviter de vendre des titres (3) d'éviter d'emprunter auprès de la banque centrale (4) d'éviter de résilier ou de vendre des prêts → Les réserves excédentaires sont donc une assurance contre les coûts associés au mouvement des retraits de dépôts. Cependant, le coût d’opportunité correspond au coût cette « assurance ».  Les banques peuvent aussi détenir plus de titres liquides (~ réserves 10. Principes de gestion du bilan 10.2. Adéquation du capital  Un niveau élevé des capitaux évite le risque d’insolvabilité pour les banques, mais il a un effet négatif sur la rentabilité des actionnaires.  Par ailleurs, une détention minimale en capitaux propres doit être respectée par les banques. => Les dirigeants doivent prendre des décisions sur le montant du capital pour trois objectifs :  éviter la faillite,  rendement des actionnaires et  la contrainte réglementaire 10. Principes de gestion du bilan 10.2. Adéquation du capital  Comment le capital protège-t-il du risque de faillite (insolvabilité) ?  Faillite = impossibilité de remplir les obligations de remboursement envers déposants et autres créanciers → une banque détient du capital pour réduire sa probabilité de devenir insolvable Ex : 2 banques ayant même actif, mais une (B) est « insuffisamment capitalisée » Les banques se rendent compte que 5 M€ de prêts ne valent rien (créances douteuses sorties du bilan) La banque A supporte la perte sans problème : sa valeur nette est encore positive après.  10. Principes de gestion du bilan 10.2. Adéquation du capital  L'effet du capital sur le rendement des actionnaires  Les propriétaires ont besoin de savoir si la banque est bien gérée → besoin d'une mesure de la profitabilité bancaire (1) coefficient de rendement : Return on assets (ROA) = profit net après impôts / Total Actifs → rendement des actifs : combien de bénéfices sont générés en moyenne par unité d'actif, mesure l'efficacité de la gestion de la banque (2) coefficient de rentabilité: Return on equity (ROE) = profit net après impôts / fonds propres → rentabilité du capital : mesure la rentabilité de l'investissement pour les propriétaires 10. Principes de gestion du bilan 10.2. Adéquation du capital Ex : supposons que la Banque A et la Banque B sont gérée de la même manière (ROA = 1%) Banque A : EM = 100/10 = 10 → ROE = 10% Banque B : EM = 100/ 4 = 25 → ROE = 25% => les propriétaires d'une banque peuvent ne pas vouloir que le capital soit trop élevé => A partir de ces deux objectifs le problème d'arbitrage des actionnaires entre sécurité et rentabilité se pose: Le capital est avantageux pour les actionnaires (plus il est élevé plus la probabilité de faillite diminue) mais le capital est coûteux (plus il est élevé plus la rentabilité est faible). → En période difficile (proba élevée de défaut des emprunteurs), les banquiers ont 10. Principes de gestion du bilan 10.2. Adéquation du capital Ex : Que peut faire la banque A pour augmenter la rentabilité des fonds propres (à ROA donnée) ? (1) diminuer le montant du capital en rachetant des actions de la banque (2) réduire le capital en payant des dividendes plus élevés (améliore la relation du gestionnaire de la banque avec les propriétaires) (3) accroître les actifs de la banque (emprunter en émettant des CD et accorder de nouveaux prêts, ou acheter de nouveaux titres) Que peut faire la banque B pour augmenter sa capitalisation ? (1) émettre de nouvelles actions (2) diminuer les dividendes payés et accroître le résultat net inclus dans le compte de capital (3) réduire les actifs en accordant moins de prêts ou en vendant des titres pour réduire 10. Principes de gestion du bilan 10.2. Adéquation du capital  Les exigences réglementaires des fonds propres Les banques détiennent du capital à cause des exigences de la réglementation (chap. sur régulation) → l'autorité de supervision impose souvent un ratio de fonds propre plus élevé que celui que les banques choisissent.. 10. Principes de gestion du bilan 10.3. Gestion d’actifs  Pour maximiser son profit la banque doit :  réduire les risques  chercher les rendements les plus élevés possibles sur ses prêts et ses titres  Faire des provisions suffisantes pour préserver sa liquidité 10. Principes de gestion du bilan 10.3. Gestion d’actifs  La réduction des risques financiers (de crédit, de taux d’intérêt, de marché)  Sélectionner les dossiers des emprunteurs qui paieront des taux élevés, et peu susceptibles de faire défaut (taux de défaut < 1%) → examen sélectif pour réduire les problèmes d'antisélection.  Diversifier le risque en achetant différents types d'actifs (maturité, émetteur...), éviter de trop se spécialiser sur un secteur (immobilier, énergie...)  La maximisation des rendements  Acheter des titres qui rapportent les taux de rendement les plus élevés  Le maintien de la liquidité de ses actifs :  Détenir obligatoirement des réserves excédentaires, et des bons de trésor (titres émis par l'Etat comme réserves secondaires), même s’ils rapportent peu 10. Principes de gestion du bilan 10.4. Gestion de passifs  Avant les années 1960, la gestion de passif n'était pas développée. Les banques considéraient leur passif comme fixe :  la plus grande partie des ressources étaient constituées de dépôts à vue, non rémunérés → pas de concurrence active en matière de taux sur les dépôts  le marché interbancaire était peu développé → possibilités limitées d'obtenir d'autres ressources  A partir de 1961, les grandes banques utilisent davantage les marchés financiers, développent de nouveaux instruments (certificats de dépôts négociables) et les emprunts interbancaires  nouvelle flexibilité dans la gestion du passif, recherche de fonds au fur et à mesure des besoins liés à la croissance de l'actif, au-delà du montant des dépôts. 

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