Révolution Abbasside: Chute des Omeyyades

La révolution Abbasside et la chute des Omeyyades

• Les Omeyyades étaient déjà structurellement fragiles, surtout après 743, avec de grandes rivalités familiales et des divisions au sein des armées arabes (sud contre nord).
• La fin de la dynamique de conquête a entraîné une baisse des revenus des butins et une augmentation de la pression fiscale.
• La nécessité de confessionnaliser les armées a provoqué le mécontentement dû à la pression fiscale et au statut des Mawali.
• La première Fitna en 657 opposa Mu’awiya à Ali, divisant l’umma en trois : partisans d’Ali (chiites), Kharijites (les sortants) et Sunnites (les gens de la tradition).
• L’opposition portait sur la transmission héréditaire du pouvoir et revendiquait un retour au principe électif voulu par les Kharijites et les Sunnites.
• Le 16 octobre 680, Hussein, le deuxième fils d’Ali, est massacré à Kerbala en Irak, le jour de l’Achoura ; sa tête tranchée est envoyée au calife Yazid à Damas. Cet événement est une tragédie pour les chiites et un lieu de pèlerinage.
• Des contestations et des révoltes armées de Kharijites et d’Alides ont eu lieu en Irak, en Iran et au Maghreb.

Les Abbassides (750-1258)

• Les Abbassides sont les descendants d’Abbas, l’oncle de Muhammad venant du lignage des ashimites.
• Installés en Syrie du sud, ils n’avaient pas d’ambitions politiques au départ.
• Au début du VIIIe siècle, ils sont reconnus comme prétendants légitimes par les soutiens d’Ali (les gens de la maison).
• Vers 720, ils organisent un vaste mouvement de révolte au Khorasan, avec le soutien des Mawali et du peuple, mené par Abu Muslim.
• En juin 745, une révolte éclate à Merv dans le Khorasan et en Iran.
• Les Omeyyades sont vaincus et l’Irak est occupé vers 748/749.
• Abu al-Abbas Al-Saffah est proclamé calife en novembre 749.
• En janvier 750, les Abbassides remportent la bataille du grand Zab en Irak, marquant le retrait du calife Marwan II en Syrie puis en Égypte, avant d’être arrêté en juillet 750.
• En juillet 750, l’armée abbaside massacre 80 chefs omeyyades lors d’un faux banquet de réconciliation.
• Abd Al-Rahman, petit-fils du calife Hisham, se réfugie en Al-Andalous.

L’Irak, nouveau centre de l’Empire islamique

• Les Abbassides hésitent quant au choix de la capitale.
• Abu al-Abbas Al-Saffah avait promis de s’installer à Kufa, mais la ville est trop turbulente et compte trop de partisans d’Ali et de Kharijites.
• La cour s’installe d’abord à Ambar, une ville avec une communauté chrétienne et juive, mais Kufa reste la capitale administrative.
• En 754, Abu al-Abbas Al-Saffah décède et son frère Al Mansur lui succède, période marquée par l’assassinat d’Abu Muslim.
• En 762, une nouvelle capitale est fondée à Bagdad après quatre ans de travaux, officiellement nommée Madinat al-Salam (la ville du salut).
• Le choix du site de Bagdad offre de nombreux avantages : une fondation ex nihilo, une région fertile avec un système d’irrigation (le Tigre et l’Euphrate) et un carrefour des routes caravanières.
• La croissance démographique et le développement urbain sont très rapides après la construction de la capitale.
• Un siècle après sa fondation, la ville compte 700 000 habitants, autant que Constantinople.

L’âge d’or des califes abbassides

• Le règne d’Haroun al-Rashid (786-806) est connu à la fois historiquement et à travers les contes des Mille et Une Nuits.
• Sous son règne, la guerre sainte contre Byzance s’intensifie, avec une alternance entre le djihad et le hajj (pèlerinage à la Mecque) une année sur deux.
• L’impératrice Irène est contrainte de payer un tribut en 797/798 en échange de l’arrêt des razzias estivales.
• Une trêve est signée avec les Byzantins, et la frontière nord est réorganisée militairement avec la construction d’une ligne d’avant-postes fortifiés au nord d’Antioche et d’Alep.
• En l’an 800, la résidence du calife est transférée à Raqqa pour mener le djihad contre les Byzantins de plus près.
• Une expédition militaire permet de contrôler l’île de Chypre, assurant ainsi le contrôle du commerce en Méditerranée orientale.

Le règne d’al-Ma’mun (813-833)

• Le règne d'Al-Ma’mun commence dans un contexte difficile, le testament d’Haroun conduit à une division de l’empire entre deux de ses fils. Al-Amin reçoit la partie occidentale et Al-Ma’mun le reste.
• Entre 806 et 813 : guerre civile, destruction de Bagdad après un siège d’un an, voit Al-Ma’mun gagner, s’installant en tant que calife à Merv.
• Al-Fadl ibn Sahl, le vizir, et le frère du calife, Al-Hassan Ibn Sahl, gèrent l’administration.
• La ville de Bagdad est occupée par les troupes.
• La guerre contre Byzance continue, avec le saccage d’Ankara en 830 et des incursions en Anatolie et en Syrie du Nord.
• En 832, l’empereur byzantin demande la paix, mais elle est rejetée par le calife Abbasside, qui décède en 833.
• Son frère lui succède sous le nom d’Al-Mu’tasim.