Origine de la Musique : Naturel vs. Culturel

Origine de la Musique : Naturel vs. Culturel

• Le débat sur l'origine de la musique oppose des perspectives naturelles/biologiques à des perspectives culturelles.

Perspective Biologique/Naturelle

• La théorie de l'adaptation propose que la musique offre des avantages reproductifs et de survie.
• La musique est liée à la sélection sexuelle, comme le "Courtship" darwinien, qui avantage dans la recherche de partenaires.
• L'avantage dans la recherche de partenaire a été étudié par (Miller, 2000).
• Chez les animaux, les chants d'oiseaux mâles démontrent un dimorphisme sexuel, mais le dimorphisme sexuel n'est pas une caractéristique essentielle de la musique.
• Il existe plus d'auteurs que d'auteures de chanson, ce qui a été souligné par (Miller, 2000).
• L'expertise dans le sport et la musique implique un contrôle moteur, un timing et une planification de séquences complexes.
• La musique est associée à la confiance en soi, à l'extroversion et aux capacités rythmiques.
• Certaines théories mettent en avant les avantages de la musique pour la survie.

Perspective Culturelle

• Le relativisme culturel positionne la musique comme un phénomène non universel et non inné.
• Selon cette perspective, la connaissance musicale s'acquiert et est ancrée dans la culture.
• Le relativisme culturel rejette l'idée d'une base génétique, d'une prédisposition ou d'une origine neuronale à la musique.
• Il n'y a pas de processus physiologiques spécifiques liés au traitement musical ; le partage du langage est important.
• Steven Pinker considère la musique comme inutile à la survie, la qualifiant de technologie du plaisir.
• Selon Pinker, si la musique disparaissait, la société resterait inchangée.

Raciness Anciennes et Ontogenèse

• Des flûtes de Néandertal datant de plus de 40 000 ans ont été découvertes.
• Les capacités musicales ou pré-musicales se développent dès la première année de vie (ontogenèse).

Neurosciences Cognitives de la Musique

• La perception des bases acoustiques (fréquence, durée, volume) sollicite le cortex auditif, les colliculi inférieurs et le thalamus.
• La perception complexe (harmonie, intervalles, rythme) implique le lobe pariétal inférieur, le planum temporal, le gyrus temporal supérieur et le gyrus frontal inférieur.
• Maintenir le fil de la musique (attention, mémoire de travail) active le cortex préfrontal médian, le lobe pariétal inférieur, le gyrus frontal inférieur et le cortex préfrontal dorsolatéral.
• La reconnaissance musicale et les souvenirs associés impliquent le gyrus angulaire, le gyrus temporal médian, le gyrus frontal inférieur, le précunéus et l'hippocampe.
• Jouer, chanter et bouger au rythme de la musique (fonctions motrices) engagent le cervelet, le cortex somatosensoriel, le cortex moteur, le cortex prémoteur et le striatum.
• Les émotions, le plaisir et la récompense liés à la musique activent l'aire tegmentale ventrale, l'hippocampe, l'amygdale, l'insula, le noyau accumbens, le cortex orbitofrontal et le gyrus cingulaire.

Théories Fondées sur les Avantages pour la Survie

• La musique favorise la cohésion de groupe et la coopération.
• Elle remplace le "grooming" individuel, maintient des liens sociaux (Dunbar, 1996) à travers les vocalisations.
• Le rôle du bavardeur (Dunbar) est analogue au toilettage manuel chez les primates : "Tu me grattes le dos, je gratte le tiens".
• La musique sert d'adaptation humaine aux grands groupes sociaux comme toilettage vocal et évolution vers le langage.
• En augmentant la compréhension et la confiance dans les relations individuelles (Freeman, 2000), la musique et la danse sont utiles.
• L'ocytocine joue un rôle dans ces processus.

Entraînement du Mouvement Coordonné (Thompson, 2009)

• Le rythme et la performance musicale sont des éléments clés.
• L'évolution a favorisé la coordination du mouvement, comme dans la religion et la danse de groupe.
• Un effet de synchronisation interpersonnelle sur le sentiment d'affiliation (Hove & Risen, 2009) a prouvé que le mouvement est plus efficace lorsqu'il est coordonné.
• Le "tapping" (tapoter) dans différentes conditions montre que le mouvement synchrone augmente ce sentiment. − Le mouvement peut être seul, synchrone ou asynchrone (33% plus rapide).

Effet de Synchronisation et Développement Prosocial

• La synchronisation favorise le comportement prosocial précoce (Cirelli & al. 2014).
• Les études indiquent une amélioration des capacités cognitives et sociales (Cross, 2003).

Musique et Cognition Sociale

• La diversité des comportements associés à la musique varie selon les cultures.
• Les comportements proto-sociaux, comme l'entraînement sans risque de la flexibilité cognitive et sociale, sont liés à la musique.
• La musique, définie comme une activité basée sur le son et le mouvement, est intentionnellement transposable.
• L'activité proto-musicale (vocalisation, mouvement rythmique coordonné) en bas âge permet de tester les capacités attentionnelles, le contrôle moteur et la reconnaissance de schémas, essentiels dans les interactions sociales.

Interactions Parent-Enfant et Attachement

• La musique favorise l'interaction parent-enfant (Dissanatake, 2000), agissant comme un soin pour le nouveau-né.
• Elle exerce une pression vers les mécanismes d'affiliation rendant la relation plus efficace et augmentant la capacité à créer un lien émotionnel.
• Le langage orienté vers l'enfant, la gestualité et la musique favorisent l'attachement parent-enfant.
• L'utilisation de signaux comme la voix, les gestes et le visage pour communiquer une signification affective est favorisée par la musique.
• La musique, par ses variations de vitesse, durée, intensité (accents) et rythme est particulièrement efficace.
• La synchronisation des schémas vocaux et kinesthésiques, ainsi que le partage d'états attentionnels et émotionnels (Trevarthen, 1999) sont favorisés par la musique.

Engagement Affectif (Thompson, 2009)

• La musique est une instance d'une capacité d'engagement affectif qui influence l'état affectif des autres.
• L'influence de l'engagement affectif n'est pas spécifique à la musique et s'étend à la parole, au visage, aux gestes et aux arts figuratifs.
• L'engagement affectif aurait émergé au cours de l'évolution comme système d'engagement.
• Un lien entre EQ et musique a été constaté, indiquant que + EQ = une meilleure interprétation de l’émotion d’une musique au piano (Resnicow & al. 2004).
• Les adultes se différencient dans leur capacité à détecter les émotions à partir de séquences de hauteurs (Thompson & al. 2004).

Méthodes de Recherche sur les Origines de la Musique

• La génétique (Gingras & al. 2015) étudie des conditions comme l'oreille absolue et l'amusie congénitale.
• Elle examine les différences individuelles dans la population en lien avec leurs corrélats génétiques.
• La recherche cross-espèce (Honing & al. 2015) compare les espèces animales, évaluant le partage de traits génétiques (ou non-spécificité).
• Un exemple est l'étude du mouvement sur le battement de la musique avec Snowball (Patel et al., 2006) qui a permis de faire ressortir l’hypothèse "Vocal learning and rhythmic synchronization".
• La recherche cross-culturelle (Patel & Demorest, 2013) compare les cultures, identifiant les traits communs et spécifiques et les problèmes universels/ethnomusicologie.
• Le "Cue Redundancy Model" (Balwill & Thompson, 1999) est utilisé pour la perception des émotions.

Facteurs Culturels et Acoustiques

• L'instrumentation, les règles tonales/modales et l'harmonie sont des éléments culturels.
• La complexité rythmique et mélodique, l'intensité, le tempo et la consonance-dissonance acoustique sont des éléments physiques.