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Questions and Answers
Quel impact les Kisha clubs ont-ils eu sur la liberté de la presse au Japon?
Quelle tendance sociale est liée à l'essor du golf au Japon en 1957?
Comment la culture de masse a-t-elle influencé le mode de vie japonais?
Quel événement a marqué un taux record de fréquentation des karaokés en 1994?
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Quel concept est lié à la confiance mutuelle dans la culture japonaise selon le document?
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Quel était le sentiment principal associé à l'intégration sociale au Japon selon le contenu?
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Quel était le modèle de l'emploi à vie au Japon appelé?
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Quel était l'âge de la retraite fixe pour les employés selon le système employé à vie?
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Comment étaient rémunérés les nouveaux salariés au début de leur contrat?
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Quelle était la principale conséquence du licenciement pour les employés dans les grandes entreprises?
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Quel pourcentage de main-d'œuvre dans les grandes entreprises était engagé en CDD?
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Quel livre a dénoncé l'exploitation des ouvriers chez Toyota?
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Quel était l'impact de l'accélération des chaînes de montage sur les ouvriers selon Kamata Satoshi?
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Quel était un des effets du système sur la division du travail au Japon?
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Quelle était la perception de la classe sociale au Japon?
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Quel rôle jouait la carte de visite dans la société japonaise?
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Qu'est-ce qui caractérisait l'évaluation scolaire au Japon?
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Comment était perçue la consommation au Japon?
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Quelle thèse a été mise en avant par Ruth Benedict sur la culture japonaise?
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Quelles étaient les conséquences de la défaite du Japon dans la guerre?
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Quels éléments étaient souvent valorisés dans la société japonaise?
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Quel était le rôle des médias dans la société japonaise du XXe siècle?
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Comment la société japonaise se différenciait-elle des sociétés occidentales selon plusieurs théoriciens?
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Quel est un aspect de l'éducation de masse développée au Japon?
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Quelles caractéristiques étaient associées à la nippologie?
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Quelles pratiques étaient encouragées dès le plus jeune âge dans la société japonaise?
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Quelle était l'une des principales préoccupations des conservateurs japonais après la guerre?
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Study Notes
Le modèle d’intégration sociale japonais
- Sentiment d’appartenance à une large classe moyenne, ce qui renforce la stabilité sociale.
- Mise en place d’une identité japonaise basée sur l’apologie de la culture japonaise, assurant la stabilité identitaire.
- Vision spécifique de l’égalité : tous les Japonais sont perçus comme identiques, valorisant l’effort plutôt que la compétence.
- Sentiment d’appartenance à la classe moyenne, favorisant le développement d’une société de consommation.
Le modèle d’emploi à vie (shūshin koyō)
- Apparu dans les années 1920, il concernait initialement une minorité d’employés et offrait des perspectives de promotion.
- Dominait surtout l’imaginaire collectif et s’est généralisé dans toutes les entreprises à la fin des années 1950.
- Concernait une minorité du personnel, offrant des avantages sociaux (soins, logements, loisirs).
- Les employés à vie n’étaient en principe jamais licenciés, mais pouvaient être transférés dans d’autres branches de l’entreprise.
- Tous les nouveaux salariés avaient un salaire de départ identique, peu importe leurs études.
- Le salaire progressait avec l’ancienneté et des bonus bi-annuels dépendaient des résultats de l’entreprise.
- La retraite était fixée à 55 ans avec une indemnité de départ de 2 ou 3 ans de salaire.
- Les entreprises gagnaient à employer à vie car elles étaient plus sûres de conserver des ouvriers qualifiés et une main-d'œuvre adaptée à leurs besoins.
- Pour licencier un employé, l’entreprise l’envoyait à un poste pénible et dégradant jusqu'à ce qu’il demande à partir de lui-même ("yamete morau").
- En 1965, environ 20 000 salariés quittaient leurs entreprises de cette manière.
- Ce système se pratiquait surtout dans les grandes entreprises.
- Dans les petites entreprises, les emplois étaient plus instables.
- Dans les grandes entreprises, seulement 1/3 de la main-d'œuvre était embauchée en CDD.
L’envers du décor : "Toyota, l’usine du désespoir"
- Kamata Satoshi publie en 1973 un best-seller intitulé “Toyota, l’usine du désespoir”.
- Kamata Satoshi, journaliste reconnu, avait travaillé comme ouvrier chez Toyota, dénonçant l’exploitation des ouvriers journaliers.
- Il décrivait l'envers du décor du système Toyota : une chaîne dont le rythme était sans cesse accéléré.
- Les ouvriers étaient surveillés en permanence, avaient très peu de repos, le salaire était faible et des accidents survenaient chaque jour.
- Le système renforçait la division sexuelle du travail, les femmes n’ayant pas accès à ce type d’emplois.
L’homogénéisation de la société japonaise
- La grande majorité des gens étaient de classe moyenne, ce qui donnait l'impression que le Japon n'était pas une société de classes mais une exception.
- L’appartenance à la classe moyenne était un sentiment partagé, engendrant une société de consommation.
- Le matérialisme devenait incontournable : les biens agissaient comme un critère de normalité pour la classe moyenne, permettant des comparaisons et rassurant le citoyen japonais car c’était un élément essentiel de l’identité individuelle.
- L’enjeu était la reconnaissance sociale et l’appartenance à un groupe plutôt qu’à une fonction.
- La majorité des Japonais bénéficiait d’une reconnaissance sociale et d’un accès à des statuts valorisants.
- Le Japon privilégiait l’appartenance plutôt que la fonction, ce qui facilitait la multiplication des entreprises avec une renommée plutôt que celle des rôles gratifiants.
- L’importance de la carte de visite reflète cette valorisation de l’appartenance.
La valorisation de l’effort
- La société japonaise était attentive à l’effort plutôt qu'aux compétences et aux résultats.
- L’échec voulait dire paresse, donc pas assez d’efforts, et non pas le résultat d’une incapacité.
- Il existe des disparités économiques et sociales, mais la société japonaise a connu une ascension très rapide.
La réforme des systèmes scolaires
- Le système d’évaluation en QCM, perçu comme plus équitable, permettait à un grand nombre de personnes de participer.
- Ce système d’évaluation n’était pas sujet à des jugements subjectifs de l’évaluateur et paraissait approprié pour évaluer la culture générale et les efforts pour retenir les leçons.
- Le système scolaire n’évaluait pas la capacité de réflexion et d’argumentation.
- Le développement de l’éducation de masse a favorisé une vision "douce" de la structure sociale et un accès à des statuts sociaux reconnus.
- Des distinctions hommes-femmes existaient, notamment dans le système universitaire, avec des universités pour femmes à cycles courts (2 ans), renforçant l'image de femme au foyer éduquée.
- Les universités les plus prestigieuses étaient publiques.
La construction de l’identité japonaise après la guerre
- Le modèle de société impérialiste visait à contrôler les différents peuples de l’empire.
- Après la défaite, le Japon a perdu toutes ses colonies et le modèle de société impérialiste a été remplacé par un modèle démocratique.
- Cela a bousculé les repères de toute la population.
- Il a fallu reconstruire l’image du Japon, la base de la nouvelle identité japonaise.
- La culture s’est redéfinie face à l’occupant américain.
- Les conservateurs devaient retrouver une base pour les valeurs traditionnelles du Japon, menacées par les réformes de l’occupant américain.
- Une culture commune s’imposait aux Japonais, servant d’outil idéologique pour fédérer les individus autour d’une vision commune de l’identité japonaise.
L’essor du culturalisme
- Le culturalisme a fourni des repères stables face aux bouleversements de l’après-guerre, reposant sur l'idée qu'un peuple est homogène parce qu’il partage une même culture.
- Le culturalisme a servi de ciment psychologique à la population, essentiel à la redéfinition de l’identité japonaise.
- La “nippologie” (étude sur les Japonais), courant académique s’est formé autour des théories de l’anthropologie culturelle américaine.
Ruth Benedict et “Le Chrysanthème et le Sabre”
- En 1946, Ruth Benedict publie "Le Chrysanthème et le Sabre", texte fondateur de la nippologie, dépassant le contexte universitaire et intellectuel pour diffuser la spécificité de la culture japonaise.
- Cette étude sur la société et la culture japonaise, commandée par l’armée américaine en 1944, visait à déterminer les éléments culturels pouvant expliquer l’engagement et l’attitude des Japonais durant la guerre.
- L’étude a été menée par Ruth Benedict à distance, à partir des États-Unis, à partir de différents médias japonais.
- Elle a conclu que le Japon et sa culture avaient une importance politique majeure, en particulier le maintien de la figure impériale.
- L’étude met en avant la thèse fondamentale que les sociétés occidentales sont fondées sur une culture de la culpabilité, tandis que la société japonaise reposerait sur une culture de la honte.
- Ce qui détermine les conduites collectives occidentales, serait la peur de la faute.
La critique de la nippologie
- La thèse de Ruth Benedict a été remise en cause par de nombreux intellectuels dans les années 1950, 1960 et 1970.
- Nombreux ont publié des ouvrages pour compléter et approfondir les thèses de Ruth Benedict, cherchant à enrichir cette "idée" de culture japonaise.
- La nippologie a mis en avant les particularités d’un “shimagumi ron” (théorie d’un pays insulaire) : l’insularité constitue une barrière naturelle difficilement franchissable, protégeant le Japon des invasions et permettant une culture identique.
- L’isolement aurait favorisé la création d’un esprit japonais.
- Le Japon est souvent réduit à une île alors qu’il s’agit d’un archipel, mais le concept d’insularité s’est imposé.
- Cette idée évacue toute la diversité culturelle des îles.
- Elle offre une vision continuiste : un Japonais de l’époque de Heian serait le même qu’un Japonais des années 1960.
- Une autre thèse de la nippologie stipule que le Japon est un peuple qui privilégie le consensus, avec un sens exceptionnel de la hiérarchie et une loyauté envers le groupe supérieur.
- Les Japonais seraient prêts à se sacrifier pour le groupe, et formeraient un groupe homogène et parfaitement égalitaire.
- Shiba Ryotaro publie en 1971 "Réflexions sur les Japonais" où il développe l’idée d’une société unique.
La spécificité de la culture japonaise et l’inculcation d’une culture dominante
- La nippologie affirme que la culture japonaise est unique et incompréhensible pour les autres.
- Cette vision implique que des éléments de cette culture seraient introuvables ailleurs, ce qui court-circuite l’histoire.
- Cela favorise l’inculcation d’une culture dominante.
- La nippologie sélectionne trois caractéristiques culturelles : la culture des élites, le maintien de la maîtrise de soi, le respect de la hiérarchie, l’harmonie intérieure et la discipline, perçus comme des instruments du maintien de l’ordre.
- La calligraphie, les arts martiaux et la cérémonie du thé sont encouragés dès le plus jeune âge dans les écoles.
- Ils constituent une pratique corporelle et spirituelle.
- La diffusion d’une culture de masse se fait via les médias : la télévision et le développement de la presse.
- En 1946, 56 quotidiens paraissaient.
- En 1965, le Japon détient le record mondial du taux de diffusion de la presse écrite avec 30 millions d’exemplaires de journaux.
- Les grands quotidiens nationaux pénètrent tous les foyers grâce au développement de la politique d’abonnement.
- Le journal du matin devient un rituel quotidien, perfectionné par la livraison à domicile.
- Les médias jouent un rôle d’intégration sociale très fort, favorisant la cohésion et réduisant la contestation du pouvoir.
Les Kisha Clubs et l’absence de liberté de la presse
- Les "Kisha Clubs" (clubs de presse) ont été créés en 1882.
- Ils organisent le système médiatique japonais en entravant la liberté de la presse.
- Il s’agit d’associations de reporters chargés de couvrir les informations liées à une institution, principalement rattachées à des institutions publiques (ministères, préfectures, partis politiques, grandes entreprises, etc.).
- Les accréditations sont limitées aux journalistes ou reporters salariés de la presse quotidienne et de la télévision, ce qui crée un monopole de l’information.
L’homogénéisation des modes de vie
- L’élargissement de la classe moyenne a contribué à l’homogénéisation des modes de vie japonais.
- La démocratisation du golf, devenu l’un des sports les plus populaires au Japon, marque une étape majeure.
- En 1957, le golf connaît son premier boom, les Japonais remportent la Canada Cup et depuis, de nombreux sites de golf ont été installés dans le pays.
- Des personnalités, des plats, des marques et des produits adoptés par les Japonais sont qualifiés de "nationaux".
- Les modes de vie, la façon d’"être Japonais" (former un foyer nucléaire, appartenir à la classe moyenne et adopter un style de vie moyen largement répandu) tendent vers une homogénéisation des goûts et des styles.
- Par exemple, tout le monde lisait Sartre, jouait au pachinko et allait au karaoké.
- En 1994, les karaokés atteignent un taux de fréquentation record avec 50 millions d’utilisateurs.
La culture au quotidien et la confiance en l’autre
- L’existence de codes partagés par tous les Japonais facilite les interactions entre eux.
- Ce socle commun permet aux étrangers/inconnus de paraître plus familiers.
- La confiance en la culture est un élément déterminant de la confiance en l’autre.
- La confiance mutuelle est basée sur la prévisibilité.
- Le sens partagé des conventions et de la politesse constitue un élément important de l’intégration sociale au Japon.
- L’individu est maintenu dans un environnement sécurisant et familier.
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Description
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