Mésopotamie: Architecture et Climat

La Mésopotamie, située entre la Méditerranée et le Golfe Persique ainsi que le Tigre et l'Euphrate, est une région caractérisée par un climat aride mais fertile grâce aux rivières.

Le climat sec et la disponibilité de ressources comme la terre crue, les roseaux, le gypse et les métaux ont influencé les matériaux de construction en Mésopotamie. Le bois était rare et uniquement utilisé pour des petites poutres.

Les Mésopotamiens utilisaient la terre crue pour construire des murs et des terrasses. Ils façonnaient les briques de terre crue de trois manières : modelées, semi-moulées et moulées, et les disposaient horizontalement ou en épi pour former des arcs et des voutes.

L'architecture mésopotamienne repose principalement sur la terre crue, un matériau périssable. La pierre était réservée aux bâtiments monumentaux, et la rareté du bois a limité sa présence dans les constructions.

La domestication des animaux vers -8500 et le développement de l'agriculture vers -5000 ont conduit à l'essor de l'écriture et de la roue vers -3500, favorisant les échanges commerciaux avec l'Afrique et l'Asie.

La période étudiée couvre une période de -3000 à -500, permettant d'observer l'évolution de l'architecture Mésopotamienne.

Les villes sumériennes ont émergé vers -3000 dans des régions marécageuses du sud de la Mésopotamie. Les Sumériens ont maîtrisé l'eau en construisant des canaux et des digues pour l'irrigation et le transport.

Les villes sumériennes, apparues vers -4000, étaient des centres d'agriculture et d'échanges économiques. Elles étaient organisées comme des cités-états, chacune gérant son propre territoire.

Les villes sumériennes, qui abritaient entre 30 000 et 40 000 habitants, sont devenues des centres politiques de premier plan. Elles ont développé des systèmes religieux et politiques complexes, et une classe dirigeante contrôlait les travaux et l'économie.

Les élites sumériennes ont construit des bâtiments imposants pour démontrer leur puissance et leur richesse. Ces bâtiments servaient à des fonctions administratives, religieuses et résidentielles.

Les bâtiments sumériens se caractérisaient par leur monumentalité et leur utilisation de matériaux durables. Ils étaient souvent construits sur des collines et avaient des cours centrales entourées de petites pièces.

Les archéologues ont documenté les décors et les matériaux utilisés dans la construction des bâtiments sumériens, notamment le calcaire, les briques de terre crue et les briques cuites.

La fabrication des briques cuites, nécessitant des combustibles, a joué un rôle stratégique dans la construction sumérienne. Les villes sumériennes étaient connues pour leur prestige et leur mythes, comme l'illustre l'épopée de Gilgamesh.

Les ziggurats, des bâtiments emblématiques sumériens, étaient probablement des temples religieux. Ils étaient placés au bord des fleuves et fortifiés, et symbolisaient le pouvoir du souverain-architecte.

L'empire achéménide, fondé par Cyrus II en -550 et dominé par Alexandre le Grand en -330, était l'un des plus vastes empires de l'Antiquité, couvrant un territoire qui correspond à l'Iran actuel.

Persépolis, la capitale de l'empire achéménide, était située dans la région de l'actuel Iran et a été fondée par Darius Ier au VIe siècle avant J.-C. Elle était réputée pour ses grands palais et ses monuments architecturaux.

Les architectes achéménides ont utilisé des techniques et des matériaux inspirés de l'Égypte, notamment l'utilisation de la pierre, de l'ornementation sculptée et de la construction sur des terrasses.

La construction à Persépolis mêle des éléments de terre crue et de pierre, permettant l'érection de murs et de terrasses imposants, mais aussi la création de salles couvertes par des colonnes et des poteaux en bois.

L'Apadana, principale salle de réception du palais de Persépolis, était une salle hypostyle, c'est-à-dire une salle à colonnes, destinée à recevoir les dignitaires de l'empire.

Persépolis a été le témoin d'échanges culturels entre l'empire achéménide et les autres cultures du monde antique. Le site a été influencé par les conceptions architecturales égyptiennes, et on retrouve des traces d'échanges commerciaux et artistiques avec la Grèce.

Le palais de Khorsabad est construit vers -700, et se caractérise par sa forme presque carrée. Au centre se trouve la ville avec le palais et la citadelle en hauteur. Le palais est entouré d'une enceinte d'environ 400 mètres, ainsi que d'un arsenal militaire.

Le palais de Khorsabad est construit en hauteur, avec un ziggourat qui signale sa présence de loin. Il est organisé autour d'une grande cour centrale, avec des pièces limitées en largeur. Les espaces de prestige sont à ciel ouvert.

Le palais de Khorsabad comporte trois cours principales : la cour d'entrée avec la vie administrative, la cour privée du souverain et la cour d'honneur pour accéder à la salle du trône. Les petites pièces sont probablement voûtées. Les cours sont décorées de sculptures impressionnantes, notamment des taureaux ailés.

Les murs du palais de Khorsabad sont épais et recouverts de panneaux d'albâtre sculptés et peints. Les grands décors monumentaux à l'entrée et aux portes servaient à appuyer des voûtes. Les murs racontent le déplacement des pierres et indiquent les mobiles et les textiles.

Les archéologues ont longtemps cherché les jardins de Babylone, une ville qui a prospéré vers -600. Le site, aujourd'hui endommagé par la guerre et traversé par un oléoduc, se trouvait en bordure de l'Euphrate, avec une grande enceinte en ziggourat. Les reconstitutions des jardins de Babylone sont peu fiables.

Les remparts de Babylone étaient recouverts de briques moulées avec des décors représentant des animaux protecteurs, comme le Mûshûssû, signifiant "dragon furieux". Les briques décorées sont aujourd'hui exposées dans des musées européens.

Des figurations de bas-reliefs pourraient évoquer les jardins suspendus de Babylone. Les Babyloniens maîtrisaient parfaitement les techniques d'irrigation, avec des canaux pour acheminer l'eau vers les terres cultivées. Les vestiges montrent des bâtiments ordinaires construits en roseaux.

L'étude de l'architecture mésopotamienne révèle des techniques de construction et des matériaux adaptés au climat et aux ressources locales. L'utilisation de la terre crue et des briques décorées témoigne d'une tradition architecturale riche et originale.