Macroéconomie C5: Le chômage

• Macroéconomie C5
• 05/03/2025
• Chapitre 5 : Le chômage

Définitions et mesures du chômage et de l'emploi

• La population en âge de travailler est définie comme les individus de plus de 15 ans et de moins de 64 ans.
• La population active est la fraction de la population qui travaille ou a la capacité de travailler, étant en recherche d'emploi et disponible pour travailler.
• Les actifs occupés sont ceux qui ont un emploi.
• Les actifs inoccupés sont les chômeurs.
• La population inactive ne peut pas travailler pour diverses raisons.
• La définition officielle du chômage (selon le BIT) est une personne sans emploi pendant une semaine de référence minimum, disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours, en recherche active d'emploi dans le mois précédent ou qui va commencer à travailler sous 3 mois.
• La formule du taux de chômage est : (Chômeurs / population active totale) x 100.
• La formule du taux de participation est : (population active / population en âge de travailler) x 100.
• La formule du taux d'activité est : (population active / population totale) x 100.
• La formule du taux d'emploi est : (Employés / population en âge de travailler) x 100.
• L'indicateur du chômage n'est pas suffisant, donc on utilise 3 indicateurs complémentaires.
• Le taux de participation sert à comprendre les caractéristiques du marché du travail dans un pays, calculé en divisant la population active par la population en âge de travailler.
• Le taux de participation a tendance à augmenter au cours du temps.
• Le taux d'activité mesure la proportion de personne active sur l'entièreté de la population.
• Le taux d'emploi est la proportion de la population en âge de travailler qui est employée.
• Le taux de chômage reflète moins bien le processus de création-destruction par rapport au taux d'emploi.
• Le taux de chômage est très sensible aux variables conjoncturelles de la population active.
• En situation de croissance, de meilleures perspectives d'emploi peuvent inciter les individus à chercher un emploi, passant des inactifs aux actifs, ce qui impacte le taux de chômage.
• Le flux actif-emploi est la proportion des emplois nets créés pourvus par des nouveaux actifs (et non des chômeurs), représentant le passage d'une personne active vers l'emploi.
• Pour comprendre les différents mouvements, il faut regarder les variables stocks (les personnes dans chaque catégorie) et les flux sur le marché du travail.
• Les 3 situations principales pour la population en âge de travailler sont : Emploi, Chômage, et Inactivité.
• Il est important de regarder l'évolution (et donc les mouvements et transitions) des personnes dans chacune de ces situations.
• En moyenne, au cours des 2 dernières décennies, 3 millions d'individus changent de situation et d'activité chaque trimestre.
• La situation des entreprises peut causer des flux (ralentissement de l'activité, diminution de la main d'œuvre, personnes quittant la situation d'emploi pour le chômage).
• Une fonction du marché du travail est de permettre une constante réallocation du travail, caractérisée par le taux de réallocation d'emploi, soit de l'emploi entre les entreprises.
• Le chômage est un flux de personnes variant, plutôt qu'un stock permanent de personnes qui cherchent un travail.
• Ces fluctuations cachent un mouvement incessant de créations, destructions, et changements, soit une flexion du taux d'activité.
• Le chômage peut refléter un marché du travail actif, avec beaucoup de séparations et d'embauches.
• Le chômage peut aussi illustrer un marché du travail sclérosé avec peu de séparations et donc une longue durée au chômage.
• Le taux de chômage est interprété différemment selon si les mouvements sont importants ou faibles.
• Il y a de faibles entrées-sorties en Europe (marché rigide), contrairement aux USA (marché flexible).
• Si l'entreprise fait face à une diminution de la demande, elle a plusieurs moyens de réduire ses effectifs : Diminuer l'embauche de nouveaux travailleurs, encourager des départs volontaires, ou licencier.
• Si l'ajustement se fait par une baisse de l'embauche, les chances pour un chômeur de trouver un emploi seront réduites.
• Si l'ajustement se fait par une augmentation des licenciements, le risque de perdre son emploi augmente.
• Les entreprises ont tendance à utiliser ces deux marges, ce qui entraîne une probabilité accrue de tomber au chômage et une faible probabilité d'en sortir.

Sélectivité du marché du travail

• Le taux de chômage des femmes est supérieur à celui des hommes, quel que soit la tranche d'âge.
• Le taux de chômage des jeunes est plus élevé que celui des adultes, quel que soit le sexe.
• Le taux de chômage des non diplômés est très supérieur à celui des diplômés.
• Le taux de chômage des minorités ethniques est également plus élevé.
• Le chômage impacte certaines catégories plus que d'autres.
• En 2024, le chômage des femmes est de 7% et celui des hommes de 6.3%.
• En 2024, le chômage des jeunes est de 14.9% et le taux de chômage global est de 6%.
• En 2024, le chômage des non-diplômés est de 13.2% et celui des diplômés de 4.7%.
• Plein-emploi : toutes les personnes qui souhaitent travailler peuvent obtenir un emploi, signifiant pas de chômage involontaire.
• Le plein-emploi inclut des formes spécifiques de chômage considérées comme inévitables.
• Le taux de chômage naturel est le chômage incompressible, qui inclut le chômage frictionnel et structurel.
• Le chômage frictionnel est causé par la période d'attente entre 2 emplois.
• Le chômage structurel est lié aux évolutions de la structure de l'emploi.
• L'indicateur du taux d'emploi peut être inclus puisque l'accroissement à long terme du taux d'emploi est une nécessité.
• Il est nécessaire de prendre des critères qualitatifs dans la notion de plein-emploi car il existe un taux de chômage déguisé.
• Le chômage déguisé est une situation où une partie de la population active est employée de manière inefficace, par exemple avec trop de travailleurs affectés à une même tâche.
• Il existe des zones grises (non-saisies par les statistiques officielles) entre l'inactivité, l'emploi et le chômage.
• Les 3 situations se recoupent et les frontières ne sont pas vraiment nettes, donc il existe des situations intermédiaires hétérogènes.
• Les économistes ont découvert le halo du chômage/mal-emploi en 1980, nouvelle notion pour désigner les personnes non comptabilisées comme chômeur au sens du BIT mais dont la situation s'apparente à du chômage.
• Le halo du chômage comprend les personnes inactives, les individus sans emploi qui désirent travailler et ceux qui ne respectent pas les 3 critères pour être reconnus comme chômeur.
• Il y a 2 millions de personnes dans le halo du chômage.
• Il faut distinguer le sous-emploi des personnes à temps-partiel qui cherchent à travailler, ou les personnes qui ont involontairement travaillé moins que d'habitude, soit le chômage partiel.
• Les politiques ciblées pour le retour à l'emploi affectent non seulement la population active mais peuvent aussi influencer les comportements de la population inactive dans ces situations.

Les principales causes du chômage

• Le chômage conjoncturel est lié aux fluctuations économiques.
• La loi d'Okun décrit une relation négative entre la variation du taux de chômage et le rythme de croissance.
• Le taux de chômage diminue lorsque le PIB augmente fortement, et inversement.
• On cherche à déterminer le taux de croissance qui va diminuer le taux de chômage.
• La croissance ne fait baisser le chômage que si elle dépasse un certain seuil.
• Le taux de création et destruction d'emploi évolue de manière procyclique.
• Le chômage structurel est dû à l'inadaptation des structures économiques nationales au besoin actuel et mesure une part incompressible du chômage.
• Le chômage frictionnel est causé par le délai d'ajustement entre l'offre et la demande du travail.
• La théorie du "job search" de George Stigler explique que les travailleurs se mettent volontairement au chômage pour rechercher de l'information sur de meilleurs emplois.
• L'indemnisation du chômage est critiquée et prône qu'il faut la réduire pour pousser les travailleurs à passer le moins de temps possible au chômage.
• L'analyse économique fournit deux grands types d'analyse du chômage : théories néoclassique et keynésienne (chômage dû à une insuffisance de la demande)
• Pour la théorie néoclassique, c'est la flexibilité du salaire qui va permettre l'équilibre sur le marché du travail.
• La demande de travail de l'entreprise est une fonction décroissante du salaire réel.
• La flexibilité du salaire et des prix permet l'équilibre sur leurs marchés respectifs.
• Le chômage keynésien est dû à une insuffisance de la demande.
• Le chômage mixte est la coexistence d'un chômage classique dans certains secteurs et d'un chômage keynésien dans d'autres.
• La demande du travail résulte de la maximisation du profit, ce qui maximise le salaire réel.
• L'offre de travail de la part des travailleurs est une fonction croissante du salaire réel.
• Il y a un arbitrage entre travail et loisirs, où plus on travaille, plus on sacrifie le temps de loisir.
• La courbe est coudée, avec une partie décroissante et croissante.
• La courbe est décroissante quand le salaire augmente, et les agents préfèrent le travail.
• La courbe est croissante à partir d'un certain seuil de travail, et une augmentation de salaire n'incite plus à augmenter la quantité de travail.
• L2-L1 = chômage
• La rigidité du salaire réel est la cause principale du chômage en raison des rigidités institutionnelles.
• Les conditions de concurrence pure et parfaite sont : libres entrées et sorties sur le marché du travail, facteur de travail homogène, et informations parfaites.
• Mobilité parfaite des facteurs de production.
• La théorie keynésienne est une approche critique et alternative à la théorie néoclassique, valable qu'en situation de plein emploi.
• Les ménages et les entreprises n'ajustent pas leur offre/demande de travail en fonction du salaire réel.
• Rigidité des prix à court terme, les ajustements se font par les quantités.
• Le marché ne peut pas s'autoréguler.
• Le chômage volontaire n'est pas pertinent.
• La baisse des salaires réels cause une paupérisation des salariés, qui entraîne une baisse de la production et donc du chômage.
• La cause du chômage n'est pas dans le coût du travail, mais dans une insuffisance de la demande globale.
• Les entreprises font des anticipations pour déterminer la « demande effective ».
• Les entreprises peuvent se tromper dans leurs estimations.
• Il y a un équilibre de sous-emploi dans une situation d'insuffisance de la demande effective.
• En raison de l'insuffisance de la demande anticipée,la baisse de l'offre entraîne une réduction des besoins et un accroissement du chômage.
• Au-delà de la distinction chômage classique/chômage keynésien, d'autres déterminants possibles sont : la richesse de la croissance économique en emploi, le progrès technique, le niveau de formation, et les institutions sur le marché du travail.
• Le bon fonctionnement du marché du travail se mesure par sa capacité d'offrir la demande de travail.
• Il existe une relation négative entre le taux de chômage et le taux d'emplois vacants en proportion de la population active.
• Plein-emploi selon Beveridge = situation où le nombre d'emplois vacants est égal ou supérieur au nombre de chômeurs
• Deux hypothèses explicatives de ces problèmes d'appariement sont: Inadéquation des compétences des demandeurs d'emploi au regard des besoins des entreprises, et effort de recrutement insuffisant de la part des employeurs
• La courbe de Beveridge peut aussi signaler : Des changements structurels causés par des déplacements vers la gauche ou vers la droite, et la position de l'économie dans le cycle en fonction des déplacements le long de la courbe.
• On observe une normalisation progressive à des standards de période pre-pandémique.
• Le phénomène de grande démission a été observé fin 2021, début 2022
• Il y a eu une explosion du chômage involontaire aux Etats-Unis en raison de la pandémie.