ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas Frédérique Bastiat

Study Notes

La théorie économique et ses limites

Un acte, une habitude, une institution ou une loi génère non seulement un effet, mais une série d'effets qui se manifestent de manière variée et souvent inattendue.
Le premier effet est immédiat et visible, tandis que les autres sont successifs et invisibles, créant ainsi une empreinte multidimensionnelle sur l'économie et la société.
Un bon économiste tient compte des effets visibles et invisibles, comprenant ainsi les ramifications profondes de chaque action ou décision économique, tandis qu'un mauvais économiste se limite aux effets visibles, ce qui peut mener à des conclusions erronées.
Il est fréquent que les effets immédiats soient bénéfiques, apportant parfois une illusion de prospérité, tandis que les conséquences ultérieures, en revanche, peuvent être funestes, voire dommageables sur le long terme.
L'ignorance conduit à se concentrer uniquement sur les effets immédiats, car ils sont les seuls visibles et mesurables, négligeant ainsi les conséquences/impact à plus long terme qui pourraient compromettre le bien-être général.
L'expérience et la prévoyance permettent de prendre conscience des effets invisibles, offrant un cadre de référence plus large et plus nuancé pour l'analyse économique. Les économistes expérimentés développent souvent une intuition sur les implications à long terme de certaines politiques.
La prévoyance, qui s'appuie sur la capacité d'anticiper et de planifier, permet de comprendre les conséquences d'un acte en anticipant ses effets, plutôt que de les découvrir par l'expérience, favorisant ainsi une prise de décision plus éclairée et responsable.

L'exemple de la vitre cassée

Un bourgeois se met en colère lorsqu'un carreau de sa fenêtre est cassé, illustrant une réaction émotionnelle immédiate face à une perte perçue et à l'inconvénient causé par cet incident.
Les personnes présentes se consolent en affirmant que l'accident stimulera l'économie locale en créant du travail pour les vitriers, mais cette réflexion ne prend en compte qu'un aspect limité de la situation.
Cette théorie se concentre sur l'effet immédiat, c'est-à-dire sur l'argent dépensé pour réparer la vitre, ce qui favorise l'industrie vitrière de manière superficielle, sans considérer les autres opportunités économiques qui auraient pu bénéficier de ces fonds.
L'effet invisible est que le bourgeois aurait dépensé cet argent dans un autre domaine si la vitre n'avait pas été cassée, ce qui souligne le principe de la richesse portée perdue qui ne peut être réinvestie.
Par exemple, le bourgeois aurait pu acheter de nouvelles chaussures ou des livres s'il n'avait pas eu à remplacer la vitre cassée, ce qui aurait eu des répercussions positives sur d'autres secteurs de l'économie, notamment le commerce de détail ou le secteur culturel.
En somme, l'argent dépensé pour réparer la vitre a été retiré d'autres secteurs de l'économie, ce qui impacte délibérément d'autres transactions commerciales et activité économique. Ainsi, cette situation démontre que les dépenses sont redistribuées, mais la véritable richesse totale reste stagnante ou même en déclin.
La théorie économique qui se concentre uniquement sur les effets visibles est incomplète et erronée, car elle néglige ainsi l'interconnexion des transactions économiques et la manière dont celles-ci influencent la dynamique globale d'une économie, rendant essentielle la prise en compte des effets invisibles pour une analyse complète.
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L'effet visible et l'effet invisible

Bastiat définit le "mauvais Économiste" comme celui qui se concentre sur l'effet visible d'une action économique, ignorant les effets invisibles qui surviennent plus tard.
Le "vrai économiste" considère les effets visibles et les effets invisibles d'une action économique, en utilisant la prévoyance pour anticiper les conséquences.
Bastiat utilise l'exemple de la vitre cassée pour illustrer sa théorie : l'effet visible est la stimulation de l'industrie vitrière; l'effet invisible est la perte d'une autre dépense que le propriétaire aurait effectuée.
Le propriétaire, ayant déboursé 6 francs pour la vitre, ne peut plus dépenser ces mêmes 6 francs pour autre chose, comme des chaussures ou un livre.
L'effet invisible est donc l'absence d'une autre dépense de 6 francs dans l'économie, réduisant la stimulation de la production globale.

La nécessité de prendre en compte l'invisible

Le mauvais Économiste se concentre sur l'effet immédiat et tangible, négligeant les conséquences à long terme qui ne sont pas immédiatement visibles.
Bastiat argue alors qu'il faut tenir compte de l'effet invisible pour avoir une image complète de l'impact d'une action économique.
L'auteur invite à une analyse plus approfondie des conséquences d'une action économique, même les conséquences négatives, pour prendre des décisions économiques plus éclairées.