L'Empire Byzantin sous les Macédoniens (867-1056)

L'Empire Byzantin sous les Macédoniens (867-1056)

• La fin de la crise iconoclaste a permis de consolider le pouvoir impérial.
• La dynastie des Macédoniens sous Basile Ier représente l'une des seules dynasties réelles de Byzance, de 867 à 1056.

Une dynastie conquérante

• Sous cette dynastie, une période de reconquête a lieu avec un principe où l'arrivée au pouvoir découle de la volonté divine.
• La réussite est ce qui légitime l’accès au pouvoir, légitimant ainsi l’usurpation si un coup d’État réussit.
• Basile Ier, un paysan arménien, fonde la nouvelle dynastie.
• L'assassinat de l'empereur précédent est justifié pour Basile Ier.
• L'importance de la naissance dans l'accession au pouvoir prend de l'importance.
• Les enfants légitimes, nés dans la porphyra (salle de naissance couverte de marbre pourpre) sont appelés porphyrogénètes.
• Constantin VII, dans un contexte troublé, réussit à s'imposer au pouvoir et prend le surnom de Constantin VII Porphyrogénète (913 – 944).

La dynastie macédonienne s'impose

• En 866, Basile est le protostrator (chef des écuries impériales) et devient le favori de l'empereur Michel III.
• Basile suggère que Michel III le nomme co-empereur.
• Basile fait assassiner Michel III l'année suivante et prend le pouvoir par usurpation.
• Basile Ier prend le titre de basileus et fonde la dynastie des Macédoniens, régnant jusqu'en 1056.
• Les Macédoniens élaborent une théorie de l'hérédité pour conserver le pouvoir pendant un siècle.

Théorie de l'hérédité des Macédoniens

• Léon VI (886-912) a eu trois épouses sans enfants et fait accoucher sa quatrième épouse dans la porifera, au mépris des canons de l'Église, pour assurer la succession.
• Les usurpateurs cherchent à se rattacher à la dynastie macédonienne par mariage ou adoption.
• Après la mort de Romain II en 963, Nicéphore Phokas épouse la veuve de Romain II pour entrer dans la famille macédonienne.
• Après la mort de Constantin VIII en 1028, sa fille Zoé épouse trois empereurs successifs et adopte le futur empereur.
• Le principe dynastique s'impose à Byzance sous les Macédoniens, signe de la popularité de la dynastie.

La mise en scène du pouvoir comme instrument de légitimation

• Le pouvoir de l'empereur conserve et amplifie certains caractères, incarnant la loi et étant le lieutenant de Dieu sur Terre.
• Au IXe siècle, l'empereur se présente dans un cérémonial sophistiqué lors des réceptions d'ambassadeurs, décrit par Liutprand de Crémone.
• Constantinople est présenté comme un monde fastueux mais aussi ridicule.
• L'élite du palais se décompose en une double hiérarchie : les fonctions et les dignités.
• Les fonctions sont des titres décernés par décrets impériaux, correspondant à des postes de fonctionnaires.
• Les dignités correspondent à des membres de l'élite sans poste actif, mais dont la dignité est conférée ou achetée.
• L'entourage de l'empereur, souvent composé d'eunuques, n'est pas concerné par cette hiérarchie.
• A partir du IXe siècle, les eunuques acquièrent un pouvoir considérable mais ne peuvent pas devenir empereurs.
• L'élite et l'encadrement du pouvoir impérial définissent la taxis (l'ordre du monde), suivant le Livre des cérémonies de Constantin VII.
• Le Livre des cérémonies décrit les cérémonies religieuses et culturelles, ainsi que la diplomatie.
• Les rituels politiques en vigueur héritent des siècles précédents, avec le monopole de la couleur pourpre et les oroskènes.
• L'empereur est considéré comme une personne de stature quasi-divine, avec un culte impérial.
• Basil Ier se fait représenter comme David.
• La réputation de l'empereur victorieux reste l'instrument principal pour accéder au pouvoir.

Le mouvement de la reconquête territoriale

• Le mouvement de reconquête territoriale se fait dans trois directions.
• Au nord, la principale menace est les Bulgares.
• En 864, la conversion au christianisme du tsar Boris (devenu Boris-Michel) permet à l'empereur byzantin de recevoir l'allégeance du tsar.
• Cyrille et Méthode inventent l'alphabet glagolitique, puis cyrillique, pour transcrire la langue et transmettre le message biblique aux slaves.
• Basile II, le "Bulgaroctone," anéantit le royaume bulgare et l'envahit en 1018 après 30 ans de guerre.
• D'autres missions convertissent les Serbes et les tribus roumaines au christianisme grec.
• La conversion de Vladimir de Kiev en 987 et le mariage entre Vladimir et la sœur de Basile II renforcent les liens.
• Ces conversions permettent d'intégrer des territoires ou de créer des états alliés.
• En Orient, les Macédoniens reprennent l'Arménie, la Silice, la Crète, Antioche et la Palestine, mais échouent à reconquérir Jérusalem.
• En Italie, les Byzantins perdent du terrain et la Sicile est reprise par les Arabes à la fin du IXe siècle.
• Des mercenaires normands reprennent la Sicile, mais ne la rendent pas à Byzance.

La reprise économique et culturelle

• Une dépression économique est observée entre les VIIe et IXe siècles en raison de la crise iconoclaste.
• La reprise économique a lieu aux Xe et XIe siècles.
• L'économie repose sur le commerce, accessible à tous, avec une taxe de 10% (Kommerkion) pour les marchands étrangers à Constantinople.
• Constantinople devient le premier espace économique méditerranéen.
• L'artisanat favorise le développement d'une bourgeoisie urbaine.
• Dans les campagnes, la petite propriété est abandonnée au profit de grands domaines agricoles.
• Les monastères deviennent les premiers propriétaires fonciers.
• Entre le VIIIe et la fin du Xe siècle, le "premier humanisme byzantin" de Paul Lemerle marque un retour à l'art antique grec.
• La copie de livres se multiplie et une nouvelle écriture plus rapide est inventée.
• Un mouvement d'encyclopédistes touche la science et la littérature.
• Photius, patriarche de Constantinople, rédige une Bibliothèque listant 386 livres du IXe siècle.
• Les écoles se développent dans le palais impérial, produisant de grands esprits avec un grand mouvement soutenu par l'Eglise et l'empereur.
• Léon le Mathématicien (790-869) invente un télégraphe optique reliant la frontière orientale à Constantinople, pour prévenir les attaques arabes.

L'exercice du pouvoir impérial

• Constantinople transmet la légitimité impériale et l'héritier est acclamé par le peuple à l'hippodrome.
• La rencontre entre l'empereur et le peuple est ritualisée, visant à exalter le souverain par des soieries et des pierres précieuses.
• Une volonté de présenter l'empereur comme l'incarnation du Christ se manifeste.
• En 963, Nicéphore Phocas met en place un rituel d'entrée en ville le jour des Rameaux, transformant son usurpation en adventus.
• Les rituels sont instrumentalisés pour légitimer le pouvoir, comme les processions liturgiques et séculières.
• L'empereur démontre ainsi son autorité et son pouvoir.
• L'empereur est la loi incarnée (autokrateur) et légifère.
• Basil Ier et Léon VI produisent les Basiliques, une compilation juridique reprenant le droit romain et canonique, ainsi que les décisions impériales depuis Justinien.
• L'empereur est le garant du bien commun (impérium : droit de juger, commander et punir), mais ne doit pas être un tyran, selon l'Epanagôgé (886).
• L'empereur est un chef militaire censé conduire ses troupes à la bataille.

Conclusion

• La dynastie macédonienne cumule un pouvoir gigantesque, territorialement (depuis Justinien), pratiquement et symboliquement.
• Le respect du principe dynastique est essentiel pour rester empereur.
• A la fin du Xe siècle, sous Basile II, l'empire byzantin atteint son apogée, mais fait face aux Turcs en Asie Mineure qui s'attaquent à l'Anatolie.