La société sous l'Ancien Régime

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La société d'Ancien Régime est divisée en trois ordres : le Clergé, la Noblesse et le Tiers-État. Cependant, l'idée des trois ordres est simplifiée, car tous les groupes sociaux bénéficient de privilèges, ce qui rend la société plus complexe.

Un privilège est un avantage particulier accordé à un groupe social ou individu (comme une exemption de taxes ou des droits spéciaux). Il existe sous l'Ancien Régime, même pour les groupes les plus humbles, bien que de manière inégale.

La bourgeoisie, un groupe social en essor, défend les privilèges, les voyant comme une expression de l'ordre social et de la hiérarchie naturelle. Pour la bourgeoisie, les privilèges sont justifiés par le service rendu à la collectivité et par la propriété.

L'expression "ordres privilégiés" peut être trompeuse car elle évoque trop le point de vue de Sieyès, un révolutionnaire qui a dénoncé les privilèges avant la Révolution. La réalité est plus complexe, car presque tout le monde bénéficiait de privilèges.

Les Français sous l'Ancien Régime étaient attachés aux privilèges, les considérant comme un élément essentiel de l'ordre social, justifiés par la création divine. Tout changer serait un sacrilège.

Les privilèges ne sont pas liés à des individus, mais à des groupes sociaux (comme la noblesse ou le clergé) récompensés pour leur service à la collectivité. Leur légitimité provient de leur appartenance à un groupe et non de leur individu.

Les paysans représentaient la majorité de la population sous l'Ancien Régime, tant en France qu'en colonies. Les estimations varient, mais ils constituaient au moins les deux tiers de la population.

Les paysans, malgré leur nombre, étaient souvent dominés par la noblesse et le clergé. Ils subissaient des charges et des impôts élevés, et manquaient de pouvoir politique .

Le système politique et social qui régnait en France avant la Révolution française, caractérisé par la monarchie absolue, la société féodale et une grande inégalité sociale.

La possession de la terre par un seigneur qui en détermine les conditions d'utilisation et les impôts à payer par les habitants des terres.

Les terres appartenant au seigneur et dont il a le contrôle total, incluant son résidence et les terres agricoles qu'il exploite.

Les terres attribuées en bail à longue durée à des paysans, qui payent des redevances au seigneur en échange de leur utilisation.

Le droit du seigneur sur les terres de la mouvance. Il possède la propriété éminente, mais les tenanciers ont la possession utile.

Le droit des tenanciers de la mouvance de posséder et d'utiliser la terre, en payant des redevances au seigneur.

Les paysans auxquels le seigneur a concédé des terres en bail à longue durée, en échange de redevances.

Les redevances payées par les tenanciers au seigneur, en échange de l'utilisation des terres.

Un type de propriété foncière dans laquelle le seigneur n'est pas soumis à un autre seigneur supérieur. Il a des pouvoirs de justice et perçoit des impôts des paysans.

Un type de propriété foncière qui n'est soumise à aucune redevance seigneuriale, ni à aucun droit de justice.

La différence entre les terres appartenant directement au seigneur (domaine seigneurial) et les terres louées à des tenanciers (mouvance).

Le terme qui décrit la situation où un seigneur a concédé des terres à un autre seigneur, créant ainsi une hiérarchie féodale.

L'état de l'agriculture au XVIIIe siècle en France, où la majorité de la population vit à la campagne et travaille la terre.

La diversité et la complexité des situations sociales dans les campagnes, notamment avec la présence de marchands, d’artisans et d’hommes de loi, en plus des paysans.

Une forme de loyer payé en nature et en argent par les paysans aux seigneurs pour la possession des terres.

Le paiement annuel demandé en échange de l'utilisation d'une terre, habituellement une part de la récolte.

Le droit de louer les terres à d'autres pour une part de la récolte.

Les terres que le seigneur garde pour lui-même, qu'il exploite ou loue.

Le droit de justice et de police, qui permet aux seigneurs de contrôler la vie quotidienne des paysans.

Un impôt payé par les roturiers possédant des terres nobles au roi, reconnaissant le droit du roi sur ces terres.

Le droit de transmission, de vente ou de location des terres par les tenanciers, à condition de respecter les redevances.

Les terres appartenant à l'église, issues de dons et légués.

Un système où le roi exerce la fonction de seigneur sur certaines terres, prélevant des impôts.

Une taxe imposée par le roi à ceux qui veulent conserver leurs libertés, une reconnaissance de la soumission au roi.

La règle selon laquelle toutes les terres appartiennent à un seigneur, soit le roi, soit un autre seigneur, sans aucune terre libre.

En 1789, la France compte 28 millions d'habitants dans le Royaume et 1 million dans les colonies. Plus de 80% de la population vit à la campagne.

La société rurale française de l'Ancien Régime est divisée en trois ordres (Clergé, Noblesse, Tiers-État) et se caractérise par une hiérarchie sociale basée sur la fortune.

Les détenteurs de seigneuries, qui possèdent des terres, ont un poids social important, qui peut varier d'une région à l'autre.

L'achat de seigneuries permet à certaines familles bourgeoises d'accéder à la noblesse et de renforcer leur position sociale.

Les paysans dépendant sont ceux qui sont les plus soumis à la pression fiscale et aux aléas économiques. Ils sont souvent soumis aux seigneurs.

Ce sont des droits dus au seigneur par les occupants de ses terres, non basés sur la personne mais sur la terre elle-même.

Ce sont des droits qui sont dus en argent ou en nature, et qui sont généralement légers et variables.

Ce sont les droits les plus importants des seigneurs, notamment les lods et ventes (sur les ventes des tenures) et le quint et requint (sur les terres nobles).

Le droit du seigneur d'obliger une partie ou tous ses vassaux à utiliser le four, le moulin ou le pressoir seigneurial.

Un droit seigneurial donnant au seigneur un rôle de gardien de la paix et de l'ordre dans sa seigneurie. Il dispose d'un tribunal et peut prendre des règlements généraux.

Un droit seigneurial qui inclut le droit de convoquer des assemblées d'habitants et de publier des règlements.

Ce sont des droits liés à l'honneur et à l'influence du seigneur, tels que la seigneurie de paroisse ou le patronage de paroisse.

Un système qui obligeait les paysans à rester sur leurs terres et à les transmettre à leur héritier, assujetti au seigneur.

Ce sont des obligations supplémentaires imposées aux paysans tenus par la mainmorte, tels que des corvées plus lourdes, des biens vendus avec l'autorisation seigneuriale, le droit de formariage, etc.

Un moyen pour les paysans soumis à la mainmorte de se libérer de leurs obligations envers le seigneur en payant une somme d'argent.

Le possesseur réel est celui qui possède la terre mais ne la cultive pas, tandis que le locataire la cultive et paye un loyer.

Une forme de loyer où le locataire donne une partie de la récolte au possesseur réel en échange de l'utilisation de la terre.

Une forme de loyer où le locataire paye un montant fixe en argent au possesseur réel pour l'utilisation de la terre.

Un impôt que les paysans devaient payer à l'Eglise, prélevé sur les récoltes.

Le principal impôt royal, qui pesait lourd sur la population rurale.

Les impôts directs imposés aux XVIIe et XVIIIe siècles, tels que la capitation et le dixième, étaient en plus de la taille. On doit également tenir compte des impôts indirects, notamment la gabelle.

Les seigneurs percevaient des droits de péage sur les transports et des taxes sur les ventes de boissons, en plus des impôts sur le travail agricole. Les campagnes étaient donc soumises à une triple pression fiscale (royale, seigneuriale et ecclésiastique).

Le terme "associations politiques" désigne les communautés d'habitants organisées au niveau des villages. Ces communautés obtenaient la reconnaissance royale sous condition que leurs seigneurs les autorisent.

Les communautés villageoises avaient le pouvoir d'aller en justice, de conclure des contrats et de gérer des biens communs. Elles jouissaient également de droits sur les biens des particuliers, comme le droit d'expropriation pour des projets d'intérêt public.

Chaque communauté avait ses propres statuts et règlements, définissant les fonctions des syndics ou des consuls, et les règles de recrutement. Ces règles étaient élaborées par la communauté villageoise et homologuées par les autorités supérieures.

Les communautés villageoises se réunissaient en assemblée générale où tous les chefs de maison, y compris les veuves et les jeunes femmes non mariées, pouvaient participer. Cela permettait aux paysans modestes de prendre part à la vie publique.

En dépit de la participation des paysans modestes, le pouvoir réel était souvent détenu par une élite rurale, composée des syndics ou des consuls - les plus aisés villageois. Ces derniers étaient les représentants permanents de la communauté.

L'assemblée villageoise était l'organe essentiel de la communauté. Elle traitait de la gestion des biens communaux, du recrutement d'un maître d'école ou d'un berger, et de la levée des impôts.

Les biens communaux incluaient les bois, les friches, les vignes, les champs et les pâturages. Les habitants pouvaient y trouver du bois, des fruits sauvages et des glands pour les animaux.

Certains communaux étaient intégrés à la chaîne de dépendance des terres, appartenant à des paroisses ou faisant partie du domaine du seigneur. Selon leur statut, les droits des paysans variaient.

Les biens communaux possédés par les communautés villageoises étaient souvent sujets à des conflits avec les seigneurs, qui pouvaient les intégrer à leur domaine ou exiger des droits en échange de leur usage.

En Provence, les équipements collectifs étaient limités. La communauté pouvait posséder des engins publics comme des fours ou des moulins, mais elle devait souvent les aliéner pour payer ses dettes.

Au XVIIIe siècle, les communautés villagesoises étaient endettées et passaient sous la tutelle des intendants. Cette situation aboutissait à un affaiblissement des communautés et à une réaction seigneuriale.

L'endettement des communautés villageoises les amenait à céder une partie de leur patrimoine aux seigneurs, à la bourgeoisie ou au clergé. Cette situation contribuait à leur affaiblissement.

La réaction seigneuriale, à la fin du XVIIIe siècle, visait à s'emparer des biens communaux et à augmenter les taxes sur les paysans. Elle s'explique par la faiblesse des communautés villageoises.

Ce sont des paysans qui ont une petite parcelle de terre, d'un à deux hectares, et doivent compléter leurs revenus par d'autres activités pour survivre.

Ils sont les plus pauvres des ruraux, n'ayant souvent qu'un petit jardin et travaillant comme ouvriers agricoles.

Ils se consacrent à la filature ou au tissage à domicile, complétant ainsi leurs revenus agricoles.

Ce sont des membres de la noblesse qui vivent avec moins de 1000 livres de revenus par an.

Ces paysans exploitent entre 5 et 10 hectares de terre, ce qui est un seuil entre l'indépendance et la dépendance.

Ils sont souvent pauvres et vivent de la charité, car leurs revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté.

Ce sont des paysans dont les revenus sont très faibles, et qui sont souvent obligés de travailler comme ouvriers agricoles ou dans le textile pour compléter leurs revenus.

Ils sont des travailleurs qui ne possèdent pas de terres et travaillent pour les autres.

Ils sont employés dans les châteaux, les maisons bourgeoises ou les riches fermes.

Ces paysans sont souvent obligés de se déplacer pour trouver du travail saisonnier.

Ils se cachent souvent dans des endroits isolés et pratiquent des activités comme la cueillette ou le charbonnage.

Ils sont des paysans à qui il manque une activité complémentaire pour subvenir à leurs besoins basiques.

Ils sont des paysans aisés qui utilisent leur réussite économique pour s'enrichir en vendant les surplus de production des autres paysans sur les marchés urbains.

Ils sont des paysans qui occupent des positions de pouvoir dans leur communauté et gèrent des terres pour les grands propriétaires.

Les seigneurs, nobles ou roturiers, détiennent le pouvoir et les richesses dans les communautés rurales. Ils bénéficient d'avantages et de revenus liés à la possession de terres et à la perception de rentes.

La société d'Ancien Régime est organisée en trois ordres, mais la réalité est plus complexe et hiérarchisée. L'église, les nobles, les bourgeois et les paysans forment des groupes distincts avec des privilèges et des rôles spécifiques.

Les seigneurs, nobles et roturiers, perçoivent des revenus et des privilèges liés à la possession de terres et à la perception de rentes. Ils vivent souvent dans des manoirs ou châteaux et maintiennent un certain faste.

Les officiers du roi, nobles ou roturiers, exercent des fonctions administratives et judiciaires en tant que représentants du pouvoir royal. Ils jouissent d'un statut social élevé et d'avantages liés à leurs fonctions.

Les bourgeois vivent en ville et profitent de leur richesse pour mener une vie sans contraintes professionnelles. Ils peuvent investir dans des terres et des biens immobiliers, et gérer des domaines.

Les négociants et marchands sont des hommes d'affaires actifs qui accumulent des richesses et investissent dans des biens fonciers. Ils représentent une force économique importante.

Les artisans jouent un rôle essentiel dans l'économie locale et fournissent des services et des produits aux habitants des campagnes. Ils pratiquent des métiers manuels et ont une place importante dans la vie sociale.

Les fermiers et ménagers sont des paysans indépendants qui exploitent leurs terres et produisent des produits agricoles. Ils gèrent leur propre économie et jouissent d'une certaine autonomie.

Les paysans, souvent dépendants, travaillent les terres et produisent une partie de leur nourriture. Ils exercent des tâches agricoles et vivent dans des conditions souvent difficiles.

La noblesse de province, malgré sa présence à la campagne, préfère souvent la vie en ville. Elle possède de vastes domaines dont les revenus lui assurent une vie aisée.

Certains bourgeois, grâce à leur fortune, choisissent de vivre à la campagne, parfois de manière saisonnière. Ils gèrent leurs biens et peuvent devenir régisseurs de domaines pour des seigneurs absents.

La petite noblesse, même moins riche que les grandes familles, peut vivre décemment grâce à ses terres et à ses revenus. Elle se contente d'une vie plus simple et plus modeste.

Les vicaires assistent les curés dans les paroisses et leur salaire est inférieur. Les moines et les religieuses vivent dans des monastères à la campagne et pratiquent la pauvreté.

Les gros laboureurs ou ménagers sont des paysans aisés qui exploitent de vastes terres. Ils possèdent des moyens de production et gèrent un cheptel important.

Les paysans moyens, appelés « simples laboureurs » ou « ménagers » dans le Midi, exploitent des terres de taille moyenne et bénéficient d'une certaine indépendance.

Les curés, au nombre de 40 000, dirigent les paroisses locales. Ils bénéficient de revenus souvent importants, mais très inégaux.