La Deuxième République et le Second Empire

La Deuxième République (1848-1852) fut une période d'espoir et de changements en France, marquée par l'adoption du suffrage universel masculin et l'abolition de l'esclavage dans les colonies. Cependant, elle a aussi été confrontée à des défis importants, tels que la question sociale et les tensions politiques, menant finalement à l'arrivée de Napoléon III.

La Deuxième République naquit de la révolution de 1848, qui renversa la monarchie de Juillet. Cette révolution est souvent qualifiée de "révolution populaire" car elle a été menée par le peuple de Paris, qui protestait contre les conditions économiques et sociales difficiles.

L'esprit de 1848 se caractérise par un fort sentiment d'espoir et de liberté, inspiré par les valeurs républicaines et démocratiques. Il a mené à l'adoption du suffrage universel masculin, de la liberté de la presse et de la réunion, et à l'abolition de l'esclavage.

Le suffrage universel masculin, adopté en 1848 lors de la Deuxième République, a été l'une des premières grandes conquêtes démocratiques en France. Il a accordé le droit de vote à tous les hommes, indépendamment de leur richesse.

Les Ateliers Nationaux, créés en 1848, étaient une tentative de la Deuxième République de répondre à la question sociale. Ils visaient à fournir du travail aux chômeurs en les affectant à des chantiers de travaux publics.

L'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises (La Réunion, Guadeloupe, Martinique) en 1848 fut un événement majeur de la Deuxième République. Ce geste symbolise l'engagement de la République pour les valeurs d'égalité et de liberté.

La question sociale était au cœur des préoccupations politiques de la Deuxième République. La crise économique et sociale de l'époque, avec un chômage élevé et la pauvreté, exacerbait les tensions sociales et poussait les classes ouvrières à réclamer la justice sociale.

Le droit au travail, proclamé par la Deuxième République, reflétait l'importance accordée à la question sociale. Ce droit visait à garantir un emploi à tous, mais il s'est avéré difficile à mettre en pratique.

Les femmes demandent des droits tels que le droit de vote et le droit de divorcer, mais la Deuxième République les refuse.

L'Assemblée Constituante élue en avril 1848 par 9 millions d'hommes voit la victoire des Républicains modérés, tandis que les républicains socialistes sont les grands perdants.

Le Parti de l'Ordre est formé par la fusion des députés Républicains modérés et des monarchistes. Il prône une politique conservatrice et répressive contre les partisans de la République sociale.

La suppression des Ateliers Nationaux par l'Assemblée conduit aux journées de juin 1848, où les ouvriers construisent des barricades pour protester.

Le gouvernement envoie les troupes du Général Cavaignac pour réprimer la révolte ouvrière, résultant en un massacre avec des milliers de morts et de prisonniers.

La fin de "l'esprit de 1848" : le gouvernement républicain perd la confiance des ouvriers après les journées de juin.

La nouvelle constitution de 1848 met en place la séparation des pouvoirs, avec un pouvoir législatif détenu par l'Assemblée Nationale et un pouvoir exécutif détenu par le président de la République.

Louis Napoléon Bonaparte est élu président de la République le 10 décembre 1848, profitant du soutien du monde rural et de l'héritage de son oncle, Napoléon Ier.

Un événement qui a mis fin à la Deuxième République, où Louis-Napoléon Bonaparte a pris le pouvoir de manière illégale et violente le 2 décembre 1851 en abolissant l'Assemblée nationale et rétablissant le suffrage universel.

Le système de gouvernement instauré par Louis-Napoléon Bonaparte après le coup d'État de 1851, caractérisé par une concentration du pouvoir exécutif entre les mains de l'empereur, des restrictions sur les libertés civiles et une forte répression des opposants.

Une forme de gouvernement caractérisée par la suppression des libertés individuelles, la concentration du pouvoir entre les mains d'un dirigeant, et l'utilisation de la force pour réprimer les opposants.

La réaction violente du gouvernement de Louis-Napoléon Bonaparte face aux opposants au coup d'État, incluant des arrestations massives, la suppression de la liberté de la presse et la déportation de nombreux républicains.

La Constitution du 14 janvier 1852, qui donnait au Prince-Président, Louis-Napoléon Bonaparte, le pouvoir exécutif absolu et l'initiative législative pendant dix ans. Le Corps législatif était une chambre élue qui ne pouvait que voter les lois.

Un système politique où le pouvoir est dévolu à un dirigeant charismatique qui s'appuie sur la volonté populaire, souvent exprimée par des plébiscites, pour légitimer son pouvoir et maintenir un lien direct avec la population.

Un système politique où le peuple choisit ses dirigeants par vote. Sous le Second Empire, le suffrage universel était maintenu, mais son usage était limité par des pratiques électorales peu démocratiques, conduisant à des résultats biaisés.

Un système politique où les électeurs ont le pouvoir de choisir leurs représentants. Le suffrage universel est une condition essentielle pour une démocratie.

Le bonapartisme est un système politique caractérisé par un pouvoir exécutif fort, une administration efficace et dévouée à l'empereur, une personnification du pouvoir et une propagande importante. Ce style de gouvernement est associé à Napoléon III.

Napoléon III, en quête d'un soutien populaire, a cherché à s'allier avec les républicains et les ouvriers en s'appuyant sur les succès économiques du Second Empire. Il a libéralisé le régime, intégrant des éléments de démocratie parlementaire.

Ce mouvement politique prônait des libertés individuelles et démocratiques, s'opposant aux régimes autoritaires. Adolphe Thiers, un leader clé, a exigé des libertés et des élections justes.

Les élections de 1869 ont été un tournant, les républicains ayant remporté de nombreux sièges dans les villes. Cette victoire a renforcé la demande de liberté et de démocratie.

Napoléon III a fait des concessions aux libéraux, instaurant un régime parlementaire et confiant le rôle de chef de gouvernement à Emile Ollivier, un ancien républicain, en 1869.

En 1864, le droit de grève, en 1868, les droits de réunion et la liberté de presse ont été votés. Ces mesures témoignent de la libéralisation progressive du régime.

Napoléon III a cherché à restaurer la puissance française après 1815. Il s'est engagé dans diverses interventions militaires, comme la guerre de Crimée, l'appui à l'unification italienne et l'extension coloniale.

La guerre franco-prussienne, mal préparée et perdue par la France, a mené à la capture de Napoléon III et à la proclamation de la Troisième République en septembre 1870. Cette guerre a également permis l'unification de l'Allemagne en 1871.